En retard, comme d’habitude : c’était souvent le cas les lundis matins et, selon la période de l’année, toutes les autres matinées d’une manière plus généralisée selon ce qu’il avait fait la veille au soir. L’année touchant à sa fin, quasiment plus personne ne faisait ne serait-ce que l’effort de prétendre travailler encore et, en ce vendredi matin, l’aîné des enfants Rhodes avait un mal de cheveux assez carabiné qui l’avait retenu au lit jusqu’à ce que l’heure se fasse vraiment impérative. C’était toujours, alors, un jeu du chat et de la souris tandis qu’il essayait de se faufiler hors de la maison familiale sans se faire choper par l’un ou l’autre de ses parents : le temps que ceux-là réagissent au bruit du moteur qui démarrait, c’était déjà trop tard pour les reproches et Abel n’avait plus qu’à forcer l’allure un peu pour rattraper le temps perdu, trouver une place sur le parking du campus pas trop éloignée des bâtiments scolaires et fumer vite fait une clope une fois sorti du véhicule afin que l’odeur n’imprègne pas l’habitacle. Abel, bien évidemment, craignait encore la colère du patriarche Rhodes si d’aventures celui-ci venait à apprendre ses petites habitudes. Caden ne disait rien, bien sûr, mais n’en pensait pas moins et son frère avait pris les devant en le menaçant sitôt que le cadet avait découvert le pot aux roses. C’est-à-dire, quasiment depuis le début, puisque depuis cette année Abel devait l’emmener avec lui, son frangin n’ayant pas encore eu droit à sa propre voiture. Ce qui ne l’empêchait pas, en revanche, de “l’oublier” avec une terrible régularité à la sortie des cours, soit parce qu’il sortait plus tôt soit parce qu’il avait autre chose à faire que de se soucier de lui, abandonnant de fait sans remords un Caden à qui revenait alors le plaisir de faire du stop ou de prendre les transports en communs s’il ne voulait pas revenir trop tard et se faire tirer les oreilles ; Abel semblait se soucier comme d’une guigne de le voir prendre les reproches à sa place.
Les couloirs étaient pleins de cette animation estudiantine typique et résonnait du brouhaha constant des élèves occupés à profiter de leur dernière dizaine de minutes de liberté avant le début des cours. Un sujet, forcément, était sur toutes les lèvres depuis pas mal de temps et tout particulièrement aujourd’hui : le bal de promo, pour lequel on avait aménagé le gymnase plus d’une semaine en avance et qui avait lieu ce soir. Sans se soucier d’où il avait bien pu semer son frère en cours de route, Abel écrasa son mégot dans le cendrier à l’entrée du vestibule sans interrompre la conversation animée dans laquelle il était plongée avec Daniel et Steve, une sombre histoire relatant les déboires d’un mec de première année qui s’était voler ses fringues pendant son cours de sport et qui s’était retrouvé sans rien d’autre à se mettre que sa serviette de bain pour sortir de là. Un coup qui, s’il était on ne peut plus classique, n’avait jamais manqué de les faire rire : les premières années étaient des victimes on ne peut plus aisées et qu’il était relativement facile d’embêter tout au long de l’année, à l’exception de Caden peut-être qui s’était vu apposer un badge d’immunité juste parce qu’il portait le même nom que lui. « Salut Pey. » Avisant la crinière rousse qui lui tournait le dos, il avait momentanément abandonné le duo pour se glisser derrière elle, passer un bras autour de sa taille et l’embrasser dans le cou sans se soucier du fait qu’elle semblait occupée à discuter avec quelques gonzesses dont il passait la plupart de son temps à mélanger les prénoms à l’exception d’Alice, avec qui il était brièvement sorti en début d’année dernière et qui faisait mine de l’ignorer depuis lors à chaque fois qu’il était dans les parages et plus particulièrement à proximité de Peyton. « T'étais pas là hier soir. » On ne savait pas trop si c'était un reproche à peine masqué ou une simple excuse pour l'emmerder maintenant alors qu'elle était occupée avec d'autres personnes.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 18 Oct - 0:13
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Début de journée typique pour une fin d’année typique. Comme chaque matin, elle prend connaissance des premiers potins du jour autour d’un jus d’orange et d’une tartine grillée. Candice n’a pas manqué de la bombarder de texto cette nuit, relatant minute par minute les événements de la soirée de la veille. Abel étant au centre des messages, bien évidemment. Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, c’est manifestement un bon résumé de la dernière fête à laquelle elle n’a guère pu assister. Elle roule des yeux, ça commence mal. Elle ne tarde pas à filer sous la douche, revêtant jean, baskets et débardeur imprimé, ruminant tout du long. Une fois calée derrière le volant de la jeep de son père, elle a largement le temps de râler – encore –, d’inspecter minutieusement ses ongles vernis, d’envoyer un texto à l’aîné des Rhodes, dans l’attente d’une Willa incroyablement lente. Les ceintures désormais attachées, sa cadette s'empare ni un ni deux des commandes de l’autoradio, diffusant le nouveau titre des Spice Girls, chantant – yaourthant – à tue-tête sans aucune once de pitié pour ses tympans. Merci bien, Willa, trop aimable de partager avec moi ton talent inné pour le chant. Elle est mauvaise ce matin, elle n’y peut rien. Quinze petites minutes. C’est le temps nécessaire pour gagner de lycée. « Ne sois pas en retard tout à l’heure, t’es pas là, tu rentres à pied. » Willa lui tire la langue, pertinemment consciente que les menaces de son ainée ne sont que de simples mots en l’air. « Et, tu évites Alma, je ne veux pas te voir traîner avec elle. » Par contre, cette fois, elle ne blague pas. Elle hoche la tête, sa frangine, quittant l’habitacle avec empressement. Elle ne supporte pas la mauvaise influence que peut bien avoir Alma sur Will. À son tour, elle foule le sol graveleux du parking, jetant un rapide coup d’œil aux alentours. Aucun signe d’Abel Rhodes, forcément, il doit cuver, digérer sa cuite de la veille. Elle roule des yeux – encore -, il est incroyable, hors de question qu'elle le couvre cette fois, pas encore. Elle ne veut plus se mouiller pour lui. Enfin, entre ce qu’elle veut et ce qu’elle fait, il y a un fossé.
« Tu lui en as parlé ? Tu lui as dit pour ta candidature à Berkeley ? » La voix de Candice l’extirpe de sa torpeur matinale. Elle hausse les épaules, ce qui lui vaut un regard désapprobateur de la part de son amie. « Il compte faire quoi après le lycée ? » La question est dotée d’un double sens qu’elle ne tarde pas à déceler. C’est une question piège. « Il ne compte pas me suivre en Californie, si c’est ta question. Il ne sait pas que je convoite cette université. » Elle est franche, elle n’a rien à cacher, ça ne vaut pas la peine de s’encombrer de mensonges. Candice tire la moue, Anya s’obstine à afficher une mine désolée, Alice… hoche simplement la tête mais semble jubiler intérieurement. « Ce n’est pas dans ses projets, de quitter le Texas. Et, ce n’est pas dans les miens, de moisir ici. » Sauf qu’il ne le sait pas encore. Mais, pour ce que ça vaut, elle est presque certaine qu’il s’en contrefiche. Parlant du loup. Les lèvres au creux de son cou, le bras autour de sa taille. Il soigne ses entrées. Elle, elle ne peut s’empêcher de tirer la gueule à l’instar d’Alice, ce qui vaut d’ailleurs à cette dernière un regard noir. « Privée de sortie, par ta faute. » Elle a séché les cours, sous l’impulsion d’Abel, qui d’autre ? Fatalement, ses parents ont eu vent de cet écart de conduite. « Il parait que t’en as bien profité, toi. » Le reproche est présent. Elle déteste quand il fait n’importe quoi, parce que ses frasques finissent toujours par se répercuter sur elle, sur sa réputation aussi. Avant qu’il ne puisse rétorquer, elle se déloge de son emprise, lui attrapant le bras afin de l’entraîner à sa suite quelques mètres plus loin, à l’abri des oreilles indiscrètes de ses amies. « T’as cru que mon absence à cette soirée signifiait que t’avais carte blanche ? » Elle ne peut pas le laisser seul, pas une minute, en sa présence il se contient, quand elle n’est pas là… Il s’octroie des petits plaisirs. Entre son goût prononcé pour l’alcool qui semble de surcroît le rendre bavard au point de l’afficher, au point de le pousser à diffuser des détails croustillants concernant leurs ébats sexuels. Et, son don naturel pour attirer les minettes… « Alors, le débat s’est soldé comment ? Qui a le plus beau mouvement de reins entre Alice et moi ? » Elle ne reprend pas les termes exacts du débat, c'est préférable. Et, la question n’a pas besoin de réponse en réalité, elle ne veut pas savoir.
A peine à moitié surpris qu’elle lui fasse déjà la gueule de bon matin – même lui n’était pas assez stupide pour nourrir l’espoir qu’elle n’ait pas une paire de reproches à lui faire concernant la soirée de la veille –, Abel se laissa entraîner à l’écart de sa bande de copine sans chercher à lui opposer la moindre résistance. « C’est bon, y a pas eu mort d’hommes » qu’il rétorqua en haussant les épaules, parfaitement conscience de l’intégralité de ses torts mais ignorant en revanche ceux dont elle avait pris connaissance, elle. Il savait, bien sûr, que son absence à la soirée de la veille ne signifiait pas pour autant qu’elle n’était au courant de rien, certaines de ses amies y avaient été présentes et même sans ça, les rumeurs circulaient vite dans l’enceinte de l’établissement. Surtout quand elles concernaient les élèves les plus populaires de dernière année, dont tous deux faisaient bien évidemment partie. « Tu sais très bien que personne ne t’arrive à la cheville » il minauda sans avoir la décence de paraître un minimum désolé par rapport à ce fameux débat qui les avait bien occupé un bout de temps et qui s'était retrouvé agrémenté de rires et de détails dispensés à haute voix et avec une générosité qu’il fallait imputer à l’alcool. C’est sûr que le résultat n’avait pas été aussi tranché la veille, mais Abel n’avait pas envie de se prendre la tête avec Peyton de bon matin alors qu’il souffrait d’une gueule de bois monumentale et que chaque éclat de voix désagréable lui triturait un peu plus son crâne déjà sérieusement mis à mal par le retour de bâton. Et comme à chaque fois qu’il était dans le mal à cause d’un surplus d’excès, il avait cette manie qu’elle devait bien connaître à force de se montrer plus collant, câlin, avec une insistance qui ne démontrait que son envie d’échapper aux représailles et aux engueulades – lesquelles finissaient généralement par pointer tout de même le bout de leur nez selon que l’étudiante était bien disposée à se laisser avoir par son petit manège, ou non. Aujourd’hui, bien sûr, ne ferait pas exception à la règle tandis qu’il la coinçait contre les casiers pour lui voler un baiser, profitant de ce qu’il restait encore trop de regards autour d’eux pour qu’elle se défile et prenne ainsi le risque de ternir leur image de couple. « Tu m’as manqué », il lui susurra au creux de l’oreille. « T’aurais pu faire un effort et venir quand même. » Ce n’était pas la première fois qu’elle était punie à cause de lui et il ne l’ignorait pas. Pour autant, ça ne l’avait pas empêchée de faire le mur une paire de fois pour le retrouver ailleurs. Néanmoins, sous le couvert de son attitude soudainement toute pleine d’affection, Abel était bien content en son fort intérieur d’apprendre que sa petite escapade aux toilettes en compagnie autre que la sienne était visiblement passée inaperçue, ou elle aurait commencé par là d’entrée de jeu. La fille, amie d’une amie de… il n’avait pas vraiment écouté, bref, lui avait collé aux basques une partie de la soirée et il ne s’était pas défendu de son attitude clairement intéressée – ça en revanche ne serait certainement pas tombé dans l’oubli – pour finalement, l’alcool aidant et la conscience nette que cela faisait de toute manière bien quelques semaines que son couple battait de l’aile, profiter que la fête battait son plein afin d’en disparaître temporairement. Ce qu’elle ne savait pas, ne pouvait de toute façon pas lui faire de mal. « Je me rattraperai ce soir » essaya-t-il encore, conciliant, prêt à lui promettre monts et merveilles pour qu’elle arrête de faire la gueule et oublie de s’intéresser de trop près aux détails de la soirée.
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 18 Oct - 12:40
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Encore une fois, il minimise les choses. Et, encore une fois, la liste de ses torts s’allonge. Ils vont vraiment finir par toucher le fond. Y’a pas mort d’hommes. Elle n’en revient pas, il se contrefiche bien de la blesser, il n’en a strictement rien à foutre. Au moins est-elle fixée en cette fin d’année. Plus ça avance et plus elle se dit qu’elle aurait dû écouter ses parents. Ils ne l’ont jamais porté dans leur cœur, Abel, et ils ont bien raison. Infréquentable, insortable, le fond du panier, c’est ce qui ressort le plus souvent de la bouche de ses géniteurs quand il s’agit d’aborder le sujet Rhodes. Pour une fois, ils semblent avoir raison. Elle est pourtant la dernière à vouloir leur donner raison, mais plus le temps passe et plus les faits se confirment… Il minaude, il peut bien, sauf que ça ne fonctionne pas. Il peut bien les garder, ses compliments à deux balles. Quel menteur invétéré ! Elle soupire d’indignation, le fusillant du regard. Pour les excuses on repassera donc, surement qu’il se contentera de la brosser dans le sens du poil, comme toujours. Et, comme toujours, il parviendra à ses fins, n’est-ce-pas ?
Elle serre les dents, le repousse le temps de quelques secondes éphémères, elle ne veut pas de lui, de son soudain regain d’intérêt à son égard. Pourtant elle abdique, tandis qu’il la cale entre le casier et lui, emprisonnant ses lèvres dans une étreinte indésirable. Elle rumine intérieurement mais fait bonne figure, nouant ses mains autour de la nuque du bel enfoiré de Rhodes. Il a l’art de camoufler ses faux remords et ses erreurs sous une couche d’affection et de gestes tendres exagérés. Elle ne voit pas exactement comment contrer cet élan de tendresse tactile. Ils ont un public à satisfaire après tout. Et puis, il a toujours eu cette emprise indéfinissable sur elle. Il peut bien se montrer odieux, elle revient toujours vers lui (n.d.a : habitude qui persistera dans le futur). Ce n’est pas simplement parce qu’elle souhaite préserver les apparences, c’en est totalement indépendant, ce serait trop facile sinon. Elle n’arrive pas à l’expliquer concrètement, cette emprise, mais elle est bel et bien présente. Elle déteste ça. « Ouais, bien sûr, c’est certain qu’entre deux verres d’alcool et deux conneries, j’ai eu le temps de te manquer. » Du beau baratin, il devrait envisager une carrière politique, charismatique mais dénué de toute sincérité, il excellerait dans le domaine. Pourtant, elle l’espère tout de même un peu, qu’elle lui a manqué, malgré ses nombreux doutes. Non, elle ne doit pas. T’es conne, Peyton, s’intime-t-elle vivement. Dans le fond, elle a pertinemment conscience que ce n’est pas la peine d’espérer, elle ne sait pas pourquoi elle tente en vain de se voiler la face. « Tu mens mal. » Euphémisme. Elle est vexée, oui, elle est en colère aussi. Il y a de quoi après tout. « Je n’ai pas d’effort à fournir pour toi. Je ne suis pas ton chaperon, même si j’en ai souvent l’impression. » En réalité, elle l’est, elle l’est complètement. Preuve en est encore la fête de la veille. Il fait n’importe quoi, quand elle n’est pas là, il se croit tout permis sous prétexte qu’elle n’est pas présente pour garder un œil sur lui, pour assister à ses déboires et l’empêcher d’en commettre davantage. « Et, crois-moi, j’aurais préféré faire autre chose que subir une soirée en compagnie de mes parents et Will. Elle n’aime pas le reproche sous-jacent qu’elle perçoit dans le comportement d’Abel. T’étais pas là hier. T’aurais pu faire un effort. Il se fout de qui sérieusement ? C’est le monde à l’envers. « Pas la peine de te rattraper, encore moins de la manière dont tu le sous-entends probablement, je ne souhaite pas que tu subisses mes tares sexuelles. » Autrement dit, elle est au courant d’un sacré lot de détails humiliants. Merci, Candice. Et, bien que sa sacrosainte souplesse ait été vantée ci et là, ça ne compense tout simplement pas le fait qu’il a tout bonnement ouvert sa bouche, diffusant par la même occasion des rumeurs à son encontre. « Tu ne te rends même pas compte à quel point c’est humiliant. » Peu importe qu’il ait à un moment donné loué ses mérites, il l’a tout autant dénigrée par la suite, et dans les deux cas, ça n’en reste pas moins dégradant. « Je pourrais en faire de même, tu sais, y’a des choses à redire sur tes aptitudes au pieu. » à l’exception près qu’elle n’est pas mesquine. Elle n’est pas du genre à colporter ce genre de détails croustillants à gauche et à droite. Elle n’est pas lui.
Aujourd’hui, il allait falloir à priori à Abel un peu plus qu’une tendresse réinventée sur le tas et la très forte envie de lui faire comprendre qu’elle montait sur ses grands chevaux pour pas grand chose, pour amadouer Peyton et réussir à lui extirper qu’autre chose qu’un regard noir et un ton plein de reproches. Cette fois, la rouquine semblait bien remontée contre lui et il en vint presque à éprouver, pendant une poignée de secondes hésitantes, un regret susceptible de le pousser à lui faire ses excuses pour ce qu’il avait dit la veille. C’est vrai, oui, qu’il était peut-être allé un peu trop loin – encore qu’il avait du mal à trouver le diable dans ses propos, lesquels lui avaient pourtant semblé tellement drôles hier soir – mais, tout bien considéré, il n’était définitivement pas désolé pour ça, pour ce qui s’était passé, pour avoir passé un excellent moment dont il garderait quelques bons souvenirs (certainement embellis par l’alcool, certes, mais passons). Bien décidé, néanmoins, à remédier à tout ça – un vague relent de culpabilité par rapport à, c’était quoi déjà, Véro ? Véra ? –, il refusa de se laisser atteindre par ses bouderies et ses accusations malgré le début d’agacement qui montait déjà en lui face au comportement de sa compagne, et qu’il fallait sans doute imputer à sa fatigue encore bien présente. « Ça va, c’est pas la peine d’en faire tout un plat ! On avait bu, d’ici deux jours max plus personne s’en souviendra. » Forcément, l’idée de se voir priver desdites “tares” le faisait tout de suite réagir avec un peu plus de vivacité, il n’avait pas franchement envie de se voir mis au coin. Même si ces derniers temps ils avaient plus tendance à se disputer qu’à passer du bon temps ensemble, ça n’empêchait pas que ça l’emmerdait bien de la voir tirer la tronche alors qu’il passait encore une bonne partie de ses journées avec elle. Son manque de tact légendaire le desservit une fois de plus alors que son choix de réplique déplorable ne faisait qu’envenimer encore un peu la situation. Et, alors qu’elle attaquait finalement en affirmant pouvoir il rendre la pareille, il ne put s’empêcher de rouler des yeux en laissant échapper un soupir avec cette manière bien particulière qu’il avait d’essayer de la faire passer pour plus puérile que lui juste parce qu’elle menaçait de lui renvoyer le ballon. De manière prévisible, son ego s’était tout de même froissé à l’idée qu’elle ait quoi que ce soit à redire (il avait de toute évidence une assez bonne estime de ses performances) mais il n’avait pas envie de la laisser s’en rendre compte en le manifestant trop ouvertement – sauf qu’elle le connaissait suffisamment bien pour savoir déchiffrer l’éclat de frustration dans son regard. « C’est bon, c’est bon ! », il abdiqua finalement en reculant d’un pas afin de lui laisser un peu plus de champ libre, sa main continuant toutefois de s’attarder sur l’épaule où elle était venue se loger alors qu’il s’était penché pour l’embrasser. « D’accord, j’ai fait une connerie. » Plus d’une, en fait. Mais bon, il n’allait certainement pas se dénoncer de son propre chef tant qu’elle ne lui disait rien, hein ? Pas son genre. « Mais bon, de toute façon, c’est fait, ça sert à rien de revenir dessus. C’est pas comme si ça allait encore changer quoi que ce soit. » Lui, en tout cas, on ne risquait pas de le changer de sitôt en ce qu’il ne semblait pas comprendre le principe d’essayer au moins de faire pénitence. « Je t’invite au restau ce midi et on en parle plus, ok ? » Bien sûr qu’il avait une idée collée derrière la tête en balançant cette proposition loin d’être innocente consistant à se sauver hors de l’enceinte de l’établissement, surtout que ça les amènerait forcément à manquer au moins le premier cours de l’après-midi.
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 18 Oct - 22:12
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Il s’enfonce, comme à chaque fois. Il est dénué de tact, Abel, ça ne plaide pas en sa faveur. Pour autant, ça n’empêche pas Peyton de jubiler intérieurement. Elle n’en montre rien, préférant afficher sa fameuse mine boudeuse. Mais, elle ne doute pas d’avoir réussi à la perfection à atteindre son ego, il est touché, elle le voit. Elle ne compte pas l’avouer, mais en réalité, elle n’a rien à lui reprocher, sexuellement parlant en tout cas, à part éventuellement un manque de douceur certain et son romantisme généralement absent. En même temps, elle ne dispose d’aucune comparaison. Il est son premier et jusqu’à présent, il est le seul. D’ailleurs, il le sait, c’est plutôt surprenant qu’il entre ainsi dans son jeu. Elle ne va pas s’en plaindre, tant mieux si sa fierté masculine est légèrement bafouée par ses paroles, elle ne compte pas les retirer, pas après les propos qu’il a pu tenir à son égard. Après tout, il ne mérite pas qu’elle le ménage, elle ne veut pas. « Une connerie, une de plus, j’en ai ras-le-bol, Abel. Tu me fais chier. » Elle ne les supporte plus, ses conneries à répétition, surtout quand ça la concerne. Il n’a certainement pas à l’afficher. Le pire, c’est qu’il ne regrette rien, elle le sent. Il est de mauvaise foi. Pour lui, ce n’est qu’un détail, rien d’autre. Il ne voit pas les choses à sa manière, loin de là. Il a du bien se marrer à son insu. Il n’a que ça à foutre, la dénigrer, l’afficher devant ses copains débiles. « Oui, c’est fait, c’est trop tard, parce que tu ne penses qu’à toi, tu te fiches bien de me blesser. » Elle soupire, maussade, déçue, délogeant la main baladeuse de son épaule avant de s’écarter sur la droite, recouvrant sa liberté. « De toute façon, c’est toujours comme ça avec toi. Je te préviens, t’as intérêt à être irréprochable ce soir. » Un faux pas, un seul, et pour sûr, ce ne sera pas son meilleur moment. Elle le veut en chemise, coiffure soignée, attitude impeccable et, s’il oublie le corsage, elle l’étripe, ni plus ni moins. Dans le fond, elle a conscience de capituler, de passer l’éponge d’une certaine manière. C’est toujours comme ça, il gagne sans arrêt. « J’ai trop d’absences dans mon dossier. » Et, ça ne joue certainement pas en sa faveur. Déjà que son père est sur le point de la tuer, ou en tout cas, de la priver de son bal de promo. Elle a pertinemment conscience qu’il ne compte pas la ramener à l’heure pour la reprise des cours. Elle ne peut plus se permettre de commettre ce genre d’erreurs. Mais, surement qu’il parviendra à ses fins, il est doué pour ça, quitte à lui faire du chantage, à la distraire durant les cours ou à jouer le petit-ami délaissé. « On en parle plus, ça me semble un peu facile, ce n’est pas sur toi que les rumeurs circulent. » Elle le contourne sans un regard, prenant la direction de son casier, quelques mètres plus loin. Il a la belle vie tout de même. Il pense quoi ? Que c’est facile à effacer, qu’elle ne va plus y penser, que les regards ne seront plus tournés vers elle dès lors qu’il le décide ? Non, ce n’est pas comme ça que ça se passe. Machinalement, elle entre son code, récupérant ses livres. « Puisque que le débat n’a apparemment pas abouti à une conclusion bien tranchée selon mes sources, tu devrais y aller en compagnie de ta petite bande. » Elle se tourne à nouveau vers lui, le fusillant du regard. Elle ne les aime pas beaucoup, ses amis, ils sont cons, voilà tout. « Ou alors, tu peux toujours proposer à Alice de t’accompagner, je suis persuadée qu’elle ne refusera pas l’invitation. » La porte du casier claque avec vigueur, exprimant au passage l’irritation et la colère omniprésentes. Elle le défie, il en a conscience, et il sait qu’il n’a pas intérêt à se jouer d’elle, pas encore.
A vrai dire, l’idée de ce soir ne le mettait pas forcément en joie. Sa mère, heureusement, avait décidé de prendre elle-même en main le choix de la tenue (elle semblait plus impatiente que lui à l’approche du bal de promo, un peu comme si s’occuper des affaires de son aîné ravivait en elle la nostalgie de l’époque où elle avait été à sa place) ou il ne se serait sans doute pas fendu du moindre effort, quitte à pousser le vice jusqu’à se rendre dans une contre-soirée où il ne serait pas nécessaire d’être présentable pour passer un bon moment et boire quelques verres de trop. Peyton aurait été furax, forcément, mais il n’avait guère eu le loisir de s’attarder sur ce qu’aurait pu être sa réaction s’il avait réellement décidé de se comporter de la sorte. Et de toute façon, la question ne se posait plus désormais puisqu’Abel était bien conscient qu’il avait tout intérêt à filer droit au moins jusqu’à la fin de la journée (et soirée ? Ca restait encore à voir). Piqué au vif par sa provocation, il envisagea néanmoins sérieusement de la prendre au mot juste pour le plaisir mesquin de la faire rager davantage puisqu’elle n’était visiblement pas partie pour se dérider en sa compagnie de bon matin. Alice accepterait ne serait-ce que parce qu’elle savait que ça ferait bien chier Peyton et peut-être même qu’ils parviendraient enfin à se trouver un sujet de conversation en râlant d’un commun accord à son sujet. Mais, en dehors de ça, l’idée de payer le repas à la petite brunette ne l’enchantait pas plus que ça : déjà à l’époque ils n’avaient pas eu grand chose à se dire alors passer minimum une heure seul en tête à tête avec elle à se contempler dans le blanc des yeux et parler de la pluie et du beau temps ? Merci mais non merci, il préférait encore utiliser son argent pour quelque chose de plus intéressant que ça. Et puis, l’avertissement implicite dans son petit défi était on ne pouvait plus clair : Abel n’avait pas spécialement envie de courir le risque d’une castration gratuite avant la fin de la journée. Fermement décidé à ne pas lâcher l’affaire, il haussa les épaules sans répondre et alla lui aussi récupérer ses propres affaires, alors que la première sonnerie carillonnait dans le couloir et ravivait douloureusement son mal de crâne ; il avait encore bien assez de temps pour revenir à la charge.
Le coup de règle qui frappa sa table, à peut-être même pas deux centimètres de son visage, le fit se réveiller dans un sursaut alors qu’il se redressait d’un bond sur sa chaise, manquant par la même occasion d’en tomber disgracieusement alors qu’il se retrouvait soudain nez-à-nez avec le professeur et son air remarquablement fâché. Quelques rires ne se gênèrent pas pour résonner en fond d’action mais il n’y accorda guère d’attention, les yeux rivés à ceux de son vis-à-vis occupé à lui expliquer avec beaucoup de politesse que le bureau du principal serait sans aucun doute bien plus confortable pour un petit somme que sa pauvre chaise bancale. Persuadé qu’on ne viendrait pas le faire chier, Abel s’était installé tout au fond de la classe et, devant les qualités soporifiques indéniables du cours, n’avait eu besoin que d’une petite vingtaines de minutes avant de trouver à sa table bon nombre de similitudes avec son lit. De toute évidence, il avait sous-estimé la motivation du professeur à s’attacher un public attentif de bon matin. Partagé entre l’envie d’envoyer son interlocuteur sur les roses (merde quoi, c’était les derniers jours de cours, est-ce qu’il ne pouvait pas se montrer un peu plus tolérant ?) et celle de se la jouer hypocrite juste pour ne pas avoir à quitter la salle de cours, Abel finit néanmoins par se lever sous l’insistance du regard orageux, quitta la pièce et alla se réfugier dans sa voiture (pardon, ce n’était pas là où on l’envoyait ?) où il était, cette fois, à peu près certain que personne ne le ferait chier pour les deux heures à venir en attendant la fin de sa sentence.
Il n’était néanmoins pas loin de midi lorsqu’il émergea finalement de cet espèce de sommeil comateux et inconfortable à souhait, pour réaliser que toute la matinée venait de lui filer sous le nez. Un juron s’échappa alors qu’il étirait son corps ankylosé et s’extirpait du véhicule, mais il avait déjà l’air un peu plus frais qu’à son arrivée ce matin lorsqu’il cueillit Peyton à la sortie du dernier cours avant la pause de midi. Au moins avait-elle eu le droit à un répit certainement bien plus long que ce à quoi elle s’était attendu. « Paraît que le restaurant qui vient juste d’ouvrir à l’angle de la rue est super sympa » il attaqua derechef tandis qu’il calquait son allure sur celle de la victime toute désignée de ses assauts. « Y a une cour à l’arrière, au soleil et tout. Et puis c’est pas loin. On sera de retour avant la reprise. » Il ravala de justesse le “sans doute” qui menaçait de s’échapper et qui voulait plutôt dire quelque chose du genre “ou probablement pas” et lui passa un bras autour des épaules, test plus ou moins subtil visant à étudier si l’humeur de l’étudiante s’était améliorée ou non depuis tout à l’heure.
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Sujet: Re: somewhere in time Jeu 19 Oct - 12:48
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Elle ne sait pas exactement ce qui lui passe par la tête à cet instant précis, probablement rien de bon. Piqué au vif et têtu comme il est, surement qu’il envisage de l’écouter au doigt et à l’œil, acceptant l’une de ses deux propositions précédentes. Il n’a pas intérêt si vous voulez son avis. Elle espère qu’un fond de bonne conscience l’empêchera de se comporter comme le dernier des cons. Dans le cas contraire, elle est prête à faire de sa soirée un enfer, elle en est capable. Après tout, ce ne serait là qu’un juste retour de bâton. Sans autre considération à son égard, elle prend la direction de la salle de classe, rejoignant sans tarder Candice et les autres, veillant à s’installer loin de son bougre de petit-copain. Le regard que lui jette son amie depuis sa chaise est on ne peut plus explicite, elle veut entendre les moindres détails de leur dernière conversation avant de pouvoir correctement cracher dans le dos de cette tête-de-nœud de Rhodes, comme elle aime particulièrement le surnommer. Vivement la fin de l’année et la fin du lycée, si vous voulez son avis.
Les minutes s’étiolent d’une lenteur inqualifiable. La première heure étant probablement la pire, un calvaire. Peut-être aurait-elle finalement préféré subir la présence trop proche d’Abel plutôt que les postillons de Monsieur Carpenter. Au moins, ça a le mérite de développer certains réflexes, c’est certain ! Candice ne peut s’empêcher de sourire suite au ridicule de la situation, se faisant réprimander ci et là. Mais, heureusement, l’attention de leur professeur d’anglais est accaparée bien ailleurs, par l’inactivité d’un élève qu’elle ne connait que trop bien, tandis que sa fidèle alliée entreprend une imitation assez juste de ce dernier. Elle plaque sa main contre sa bouche, réprimant un fou rire. C’est sur ces entrefaites, qu’Abel vide les lieux de sa présence, ce qui lui vaut un roulement d’yeux prévisible de la part de la rousse. Le point positif ? Elle est certaine d’avoir désormais un minimum de paix, ce n’est pas rien. La suite des événements n’est pas franchement mieux, à son plus grand désarroi. Croisant Willa à l’intercours, en compagnie d’Alma, la scène est évitée de justesse quand la cadette des Yates décide purement et simplement de prendre ses jambes à son cou. Le problème ? Elles vivent ensemble, alors fuir éternellement lui est tout bonnement impossible. Le remontage de bretelles n’est que reporté à plus tard donc. Un léger signe de la main à Caden Rhodes et c’est reparti pour une nouvelle heure interminable. Histoire et géographie. Le cours de la somnolence par excellence. Heureusement, Madame Harris est du genre bigleuse comme pas deux. Moment de prédilection donc pour s’envoyer quelques mots concernant le bal de promo. Qu’est-ce que tu vas porter ? Est-ce que Finn compte t’accompagner finalement ? Est-ce qu’Abel amène l’alcool ? Elle fronce les sourcils, elle n’en sait trop rien, en fait si, quand il s’agit de désobéir, il est toujours au rendez-vous, toujours partant, alors forcément… Elle hoche la tête. Sonnerie. Elle l’entend encore, Abel, lui lâcher qu’il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, qu’on en parle plus de cette histoire, que ça ne sert à rien, etc, etc. Peut-être aurait-il dû briefer ses demeurés d’amis. « Alors, Pey, comme ça on fait des merveilles avec sa langue ? » Elle hausse un sourcil. Il est sérieux ? « Je testerais bien ta souplesse légendaire, peut-être qu’Abel est prêt à partager ce soir. » D’accord, là, elle en a la nausée. « Désolée, je ne fais pas dans la charité. » Les commentaires fusent, tout comme les éclats de rire, alors que Keith se rembrunit instantanément. « En attendant, je pourrais te faire hurler comme jamais. » Il n’est tout simplement pas croyable, franchement. Merci, Abel, songe-t-elle intérieurement. « Hurler d’horreur, c’est ça ? » Il est mal barré s’il pense sincèrement qu’elle compte bien gentiment se laisser humilier de la sorte. « Au fait, parait que c’est bien souvent ceux qui l’ouvrent le plus qui en sont dotés d’une toute petite. » Elle accompagne sa tirade d’un geste des doigts, rapprochant son index de son pouce, explicitant ainsi la taille de l’engin de l’autre connard. Rire général. Sonnerie, sauvée par le gong.
Finalement, peut-être que cette altercation ne lui a pas fait de mal. Elle se sent plus légère à avoir ainsi rabâché le clapet du boulet. Surement qu’il n’est pas au bout de ses peines et que ce petit accrochage risque de faire le tour du lycée. Elle jubile intérieurement lorsqu’Abel la rejoint les cheveux en bataille et le teint déjà moins livide. Au moins pourront-ils éventuellement obtenir une photo décente de leur soirée. Regagnant son casier, elle y range distraitement ses livres, reportant son attention sur ce qui lui sert de petit-ami. « Tu ne lâches jamais rien. » Ce qui en soi, se révèle être une qualité tout autant qu’un défaut. En vérité, elle est bien contente qu’il n’ait pas décidé de relever son défi. « Si ce n’est pas le cas, et que je loupe ne serait-ce qu’une minute du prochain cours, tu t’arranges toi-même avec mon père. » Elle abdique finalement, oui, de toute façon c’était prévisible. C’est comme ça que ça fonctionne. Il lui propose un plan foireux, elle refuse, il insiste, elle refuse encore, il insiste inlassablement et elle accepte, fonçant tête baissée dans les ennuis. Boucle sans fin. Elle ne rechigne guère tandis qu’il lui passe un bras autour des épaules, l’entraînant vers sa voiture. Elle en vient à se montrer de bonne foi, lui retournant le geste pour venir enlacer sa taille. Peut-être pourront-ils éventuellement éviter une énième dispute cette après-midi. « Au fait, pas question de traîner avec Keith ce soir. » qu’elle se contente de lâcher, prenant possession de l’autoradio de l’habitacle, prête à empoisonner les tympans d’Abel, finalement c’est peut-être une mauvaise manie typiquement Yates, ça. « Sauf si t’as prévu un plan à trois avec ce gros lourd. » Et, dans ce cas, elle cède volontiers sa place à Alice ou n’importe qui.
Si l’éventualité de se confronter au paternel Yates avait de quoi décourager quelques mauvaises idées (il savait pertinemment qu’il n’était pas spécialement très apprécié au sein de sa famille et, quand bien même il s’en fichait, ça ne rendait pas l’éventualité d’une confrontation plus agréable pour autant), il n’empêcha pas Abel de lui lâcher un « Ouais, ok » aussi plein d’intérêt que si elle lui avait parlé du contenu de son repas de la veille. De toute manière, puisqu’il était suffisamment censé se montrer irréprochable, il n’y avait aucun risque que cela arrive n’est-ce pas ? Mais bon, connaissant l’individu… Satisfait de sa petite victoire tout compte fait pas si difficile à arracher que ça, il l’entraîna vers sa voiture à travers les couloirs qui se remplissaient déjà d’étudiants pressé de quitter les salles de cours. Forcément, il fallut en cours de route qu’il manque de tomber nez-à-nez avec la brunette de la veille ; son corps se raidit légèrement alors que leurs regards se croisaient l’espace d’un instant, mais il détourna le sien la seconde d’après et l’ignora avant de savoir si elle avait compté dire ou faire quoi que ce soit, bifurquant au premier couloir qui s’ouvrait sur sa droite tandis que le flot des élèves se chargeait de les séparer avec une rapide efficacité. Il l’avait un peu laissée en plan la veille, soudainement pressé de s’échapper après avoir tiré son coup de peur qu’on finisse par les prendre la main dans le sac, il n’était donc pas exclu qu’elle lui en veuille et il ne tenait pas spécialement tenter le diable maintenant. Peyton, heureusement, semblait n’avoir rien remarqué.
« Aucun risque. Avec ta copine Candice, à la limite… » La portière claqua sur le point final de sa réplique, débitée d’un ton manquant suffisamment de sérieux pour qu’elle ne risque pas de croire qu’il avait sérieusement envisagé la possibilité alors qu’il avait simplement balancé le premier prénom qui lui était venu à l’esprit. « Qu’est-ce qu’il a foutu ? » Il tourna la tête vers elle en même temps qu’il démarrait la voiture, mais le regard qu’elle lui renvoya était suffisamment explicite pour qu’elle puisse se passer de mots. Quelque chose du genre “à ton avis gros con, tu crois qu’il a fait quoi ?” suggérant qu’il ne valait mieux pas pour lui qu’il insiste davantage s’il ne voulait pas voir la querelle de ce matin resurgir brusquement. Suggestion à laquelle il se plia docilement, mais non sans échapper un soupir alors que la musique d’un goût douteux envahissait l’habitacle, et qu’il manœuvrait afin de sortir du parking. « J’irais lui en toucher deux mots, il conclut, avant d’embrayer sur un tout autre sujet : Tu me fileras les cours de ce matin ? » Prévisible, il lui faisait le coup à chaque fois de toute manière. En plus, pour l’usage qu’il en faisait… enfin, il fallait bien qu’il essaie au moins de faire bonne figure, c’était bien la moindre des choses.
Ils avaient dû s’installer à l’intérieur, la fameuse cour vanté par Abel tout à l’heure étant bondée du fait de la période estivale qui donnait à peu près à tout le monde la même idée que celle qu’il avait eue. Mais, forcément, il avait été hors de question qu’ils fassent demi-tour maintenant qu’ils étaient arrivés jusqu’ici. De ce fait et sans la moindre brise pour l’en chasser rapidement, la fumée de sa cigarette stagnait autour d’eux dans l’air ambiant alors qu’il prétendait à merveille ne pas se rendre compte de l’air réprobateur de sa compagne face à ce geste. « On est quand même mieux ici au calme, non ? » Devant lui, les glaçons fondaient à une vitesse impressionnante dans le verre d’eau qu’il avait demandé ; l’estomac encore trop en vrac pour commander une bière (l’idée lui donnait la nausée), il avait préféré – judicieusement ? – se préserver pour ce soir. Ses coudes étaient posés sur la table, son menton posé dans la paume de sa main gauche et cigarette négligemment glissée entre ses doigts ; son regard ne la lâchait pas d’une semelle alors que ses jambes s’étaient naturellement glissées contre les siennes, cherchant la proximité. « Alors, toujours pas motivée pour te découvrir une vocation de cavalière ? Papa cherche un peu de main d’oeuvre pour cet été. » Le petit sourire en coin étirant ses lèvres dévoilait la dérision de sa proposition tandis qu’il était assez certain de la réponse qu’elle allait lui donner. A chaque fois qu’il avait réussi à la traîner chez lui après avoir pu lui extorquer la promesse de s’essayer enfin à l’équitation, chacune de ses tentatives de lui enseigner les rudiments s’étaient soldés par un regain soudain d’intérêt de la rouquine pour tester un nouvel endroit dans lequel faire l’amour. « T’as prévu quoi ? »
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Sujet: Re: somewhere in time Ven 20 Oct - 16:27
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Elle sourit à l’évocation du prénom de Candice, surement qu’elle serait la dernière fille au monde à bien vouloir participer à un plan à trois, du moins en présence d’Abel. Elle ne le porte pas particulièrement dans son cœur pour tout avouer. Ce qui est compréhensible au final, surtout en cette fin d’année. Elle ne répond pas à la question qui s’ensuit, son regard est bien assez explicite comme ça, et puis de toute façon, l’histoire ne manquera pas de faire le tour du lycée, il sera bien assez tôt au courant des moindres détails de leur altercation. Elle n’a pas non plus spécialement l’envie de déjà raviver sa colère à l’égard de l’ainé des Rhodes. Après tout, c’est de sa faute, s’il avait tenu sa langue rien de tout cela ne se serait produit. Mais, ce qui est fait est fait, n’est-ce-pas ? Elle soupire, tout de même satisfaite qu’il daigne en toucher deux mots à Keith tout à l’heure, preuve d’un minimum de bonne foi. « Bien sûr. » qu’elle rétorque simplement, bien qu’elle ne soit pas certaine de l’utilité de lui refourguer ses notes, pour ce qu’il en fait parfois… Tête en arrière, posée contre le siège, elle ferme les yeux l’espace d’un instant, profitant du trajet pour détendre ses nefs déjà bien à vif suite aux derniers événements de la matinée.
À moitié assommée par la chaleur des lieux, lieux s’apparentant plus à une fournaise qu’à un restaurant, elle observe un instant son hamburger dont la tête ne lui revient pas tellement, relevant les yeux vers Abel, cigarette au bec, ce qui lui vaut une œillade réprobatrice. « Oui, si ce n’est qu’on risque de ne faire qu’un avec la banquette. » qu’elle lâche, sourire aux lèvres, avant de tirer la grimace tout en décollant son dos du simili cuir en guise de démonstration. Elle passe finalement une main dans ses cheveux, relevant sa crinière rousse en une queue-de-cheval approximative et hautement perchée. Elle déteste l’été, elle y est allergique. Elle ne comprend pas ce que le reste du monde peut bien trouver de sympathique à cette saison. Chaleur agonisante, transpiration, moustiques, … Telle est sa vision de l’été. Elle ne peut s’empêcher de lâcher un rire franc à l’égard de la remarque d’Abel. Elle la cherche encore, sa vocation de cavalière. « Je ne pense pas que ce soit une question de motivation, c’est un peu plus complexe. » Non, en fait, c’est très simple, elle ne dispose d’aucune fibre équestre. Et puis, elle ne comprend pas l’intérêt de grimper sur un canasson, pas son truc. « De toute façon, je ne crois pas que mon type de main-d’œuvre soit d’une grande utilité à ton père. » Puisque ce dernier se résume, entre autres, à se rouler dans la paille avec Abel, ou à tester les multiples lieux du ranch de manière à définir lequel est le plus… confortable. Bref, il lui suffit d’évoquer le terme cheval ou encore équitation, pour que sa libido grimpe soudainement en flèche. « Je vais surement visiter quelques universités avec mes parents. » Elle hausse les épaules, daignant finalement mordre dans son hamburger tout frais payé par Abel. Ils n’ont jamais vraiment abordé le sujet ensemble, pas besoin, n’est-ce-pas ? « A part ça, je compte tuer le temps avec Willa ou te proposer, à toi, ma main-d’œuvre si cette dernière t’intéresse. » Son pied frôle ainsi la cuisse du lycéen dans un but clairement aguicheur, pourtant elle ne se départit pas de son petit air faussement innocent. Surement qu’il s’agira là de leur dernier été ensemble. « Et toi, du coup ? Comme toujours, je suppose ? à moins que ta mère ait enfin convaincu ton père de prendre quelques vacances ? » Le patriarche des Rhodes est probablement aussi têtu qu’Abel, à l’exception près qu’il est peut-être moins con. Il l’aime plutôt bien, elle ne sait trop pourquoi, pas comme Louise, la matriarche des lieux. Peut-être a-t-elle l’impression qu’elle lui vole son fils, sans parler de la dernière fois où elle les a surpris dans une position disons… délicate. « Ta mère est toujours en rogne contre moi d’ailleurs ? » Ses lèvres s’étirent en un sourire espiègle, elle connait la réponse et en réalité, elle s’en fiche bien. Abel n’avait déjà rien d’innocent avant leur rencontre, elle se voile la face si elle la pense à l’origine de son dévergondage.
L’évocation d’universités suffit à lui faire tirer une grimace dubitative, même s’il s’abstint de tout commentaire. Probablement parce qu’on l’avait dès le début foutu dans la tête qu’il reprendrait la gestion du ranch familial dès lors que son père déciderait de tirer sa révérence, Abel ne s’était jamais imaginé ailleurs et n’en avait de toute façon même pas spécialement l’envie. Si le lycée lui avait permis de passer du bon temps en compagnie des autres étudiants, la simple idée de poursuivre des études au delà du strict minimum lui passait complètement au-dessus de la tête – son père lui apprenait tous les éléments un peu techniques relatif à la gestion d’un business comme le ranch de la Crimson Valley, estimant qu’un apprentissage par l’expérience était bien plus valuable que celui dont on vous bourrait le crâne à longueur de journée sur des bancs d’écoles. Abel, forcément, partageait complètement ce point de vue ; autant dire que la fin de cette année, il l’avait attendue avec beaucoup d’impatience et qu’il n’était pas mécontent de ne pas avoir à rempiler pour une année supplémentaire. « Heureusement qu’on est pas obligé d’attendre l’été pour ça. » Un sourire un peu grivois était venu étirer ses lèvres tandis qu’il ne faisait clairement rien pour échapper à sa petite provocation. Ils n’étaient, de fait, ni obligés d’attendre la fin des cours, ni même la fin de la journée. Sa voiture était garée à deux pas, ce ne serait pas la première fois qu’ils feraient ça depuis le début de leur relation… « Tu parles ! » Il eut un petit rire qui lui fit souffler un nuage de fumée odorante, tandis qu’il abandonnait temporairement sa cigarette à moitié consumée pour piocher dans ses frites ; l’énergie qu’avait toujours mis sa mère à tenter de lui carrer dans la tête que Peyton n’était pas une fille pour lui n’avait visiblement été que de multiples coups d’épée dans l’eau. « J’crois même que ton nom est tabou. Tu verrais la tronche qu’elle fait quand Cad’ ose dire quoi que ce soit à ton sujet. » L’admiration de son frère pour elle l’avait toujours profondément amusé et il en avait même largement profité au cours de l’année écoulée, sans la moindre vergogne. Quant à sa mère… bah, ce n’était pas ses regards noirs ou ses remarques désagréables qui risquaient de le décourager de quoi que ce soit concernant son appétit envers Peyton – ou n’importe quelle autre fille, pour ce que ça valait vis-à-vis du fait qu’elle semblait encore le considérer comme un enfant sage et sérieux. Il avait beau l’adorer, il y avait tout un tas de choses qu’elle ignorait à son sujet, et qu’il valait mieux d’ailleurs qu’elle n’apprenne que le plus tard possible, il se serait d’ailleurs bien passé de cette fois où elle avait fait irruption au mauvais endroit et surtout, mauvais moment. « Enfin, elle a réussi à lui extorquer trois semaines en Floride au mois d’août. A condition que tout se passe au mieux durant le reste de l’été et qu’il trouve quelqu’un de confiance à qui confier les rênes en son absence. Autant de dire que depuis qu’il a accepté, il fait tout pour décourager n’importe quel éventuel intéressé. Bref, tu sais bien comme il est. » Un rictus amusé tordit ses lèvres, l’image de son père lui revenant à l’esprit en même temps qu’il l’évoquait à Peyton. Plutôt du genre bourreau de travail, on n’arrivait généralement à le sortir du ranch plus de quelques jour d’affilée que par la peau du cul, et à condition qu’il y ait une urgence nécessitant absolument sa présence ailleurs. Autant dire que quand Louise leur avait annoncé la bonne nouvelle, négociée grâce à on ne savait trop quels arguments hautement convaincants qu’elle avait bien su trouver, personne n’avait caché à la foi son étonnement devant la reddition du patriarche, et son plaisir face à l’idée des journées de farniente au bord de la mer. « Je t’aurais bien proposé de venir en profiter – c’est-à-dire surtout qu’il puisse, lui, continuer de profiter de sa compagnie et de ce qu’il y gagnait – mais bon... » Mais bon, sûrement que son idée de vacances idéales ne se résumait pas à passer ses jours à la limite de subir une guerre ouverte de la part de la mère de son petit-ami. Entre autres.
vamos a la playa :
Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Lun 23 Oct - 1:25
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Ils ne se sont jamais privés, c’est certain, ce n’est pas dans leurs habitudes. Et, pour sûr, ils ne risquent pas d’attendre l’été pour s’octroyer – encore - du bon temps ensemble. Elle ne s’était pas imaginé un tel appétit sexuel avant de rencontrer Abel. Mais, force est de constater qu’en presque deux années, l’aîné des Rhodes a su éveiller ses sens de bien des manières. Pour autant, après la soirée de la veille, les rumeurs circulant désormais à son sujet et ce, par sa faute à lui, elle n’est pas persuadée lui accorder ses charmes aussi rapidement qu’il le souhaite. Est-ce qu’il le mérite ? La réponse est clairement non, un non catégorique. Elle voit bien, qu’il a une idée derrière la tête, elle le devine, elle se doute de la teneur aucunement innocente de cette dernière, mais comme elle le lui a déjà répété à maintes reprises, pas question de manquer une seule et unique minute de cours, à moins qu’il ne se montre extrêmement persuasif. Ce qui en soi est encore possible, bien qu’elle soit elle-même tenace, encore plus quand il déconne, encore plus quand il déconne à son sujet. Question de dignité, elle ne peut décemment céder, pas aussi facilement, n’est-ce-pas ?
Elle ne peut s’empêcher de sourire irrémédiablement à l’idée que son prénom puisse être devenu tabou au sein de la demeure familiale. Ce n’est pas surprenant étant donné le comportement catégorique et sans équivoque dont fait preuve Louise Rhodes. Cette dernière ne souhaitait pas ouvrir les yeux vis-à-vis de son fils, force est de reconnaitre qu’elle a récemment été confrontée à la dure réalité : Abel n’a strictement rien d’innocent, ni même de sage. Et, maintenant, elle est considérée comme celle l’ayant débauchée, alors que c’est exactement l’inverse. Il a été, et est toujours, celui l’ayant dévergondée. Impossible cependant que la matriarche avale et digère cette vérité. De toute façon, elle ne peut pas plaire à tout le monde. Elle a beau faire l’unanimité auprès de la gent masculine des Rhodes, elle n’a pas gagné le cœur de la gent féminine. Même Jenna, âgée de seulement neuf ans, n’a pas l’air bien décidée la concernant, tiraillée entre le fait qu’elle la trouve cool (surement que le côté cheerleader joue un rôle conséquent) et celui qu’elle ose lui vole son grand-frère. Alors bon, elle n’est plus à ça près, elle abandonne même, on ne peut pas plaire à tout le monde, tout comme Abel ne plait pas du tout à ses parents, par contre pour ce qui est de Willa c’est une autre histoire. « Mais bon, bien que l’envie de me prélasser, entre autres, à tes côtés ne me déplaît pas, je ne suis pas certaine de vouloir être fliquée à longueur de journée par ta mère. » Qu’elle reprend, terminant la phrase du lycéen laissée en suspens. Ce ne serait pas vraiment des vacances pour le coup, mais plutôt un cauchemar. Mauvais plan donc. « D’ailleurs, je ne suis pas certaine qu’elle me laisserait approcher à moins de deux mètres de toi. » Ses lèvres s’étirent en un rictus moqueur, peut-être qu’elle exagère, ou pas, rien n’est certain. En tout cas, l’idée ne l’enchante pas le moins du monde, pas dans ces conditions. « Alors, je ne suis pas persuadée que ça en vaille le coup, à moins que tu ne tiennes à me contempler de près trois semaines durant et ce, sans pouvoir me toucher. » Elle conclut, haussant un sourcil perplexe, avant de mordre une autre bouchée de son hamburger. Le fait est que ça la rend nostalgique, de parler de cet été, de l’avenir. Elle ne le montre pas vraiment, mais c’est le cas. Malgré tout, malgré les écarts de conduite d'Abel, son comportement parfois exécrable, il n’en reste pas moins qu’une page se tourne, eux deux, ils touchent à leur fin. Alors oui, elle est excitée à l’idée de partir, elle est aussi effrayée à l’idée de perdre ses repères et il fait partie de ces derniers, il en a fait partie pendant deux ans. C’est beaucoup, deux ans. « Donc, j’ai appris que c’est toi le préposé à l’alcool ce soir. » Pas vraiment une accusation, elle constate juste. Elle n’aime pas vraiment ça, c’est sûr. Abel et alcool, ça ne fait pas bon ménage, preuve en est encore la fête d’hier soir. « J’espère que tu te contenteras de l’alcool, que tu n’as pas prévu… autre chose… » Parce qu’elle le connait bien. Déjà qu’il est intenable sous l’influence de l’alcool, alors quand il se décide à fumer un pétard (plus alcool), c’est encore une autre histoire. La plupart du temps il en devient collant à souhait tout en enchaînant joyeusement les bourdes, heureusement elle sera présente, alors il ne risque pas d’être collant avec une autre qu’elle, déjà ça de pris. « Ce serait con de se faire exclure en fin d’année et se serait con que tu te vois obligé de faire ceinture encore un soir de plus. » Elle ne sait pas encore qu’elle se trompe à ce sujet, puisqu’il n’a apparemment pas besoin d’elle pour s’envoyer en l’air. « Et, franchement, ça m’ennuierait de ne pas pouvoir exhiber mes nouveaux dessous. » La menace et le chantage sont présents, c’est comme ça qu’il fonctionne, Abel, et encore, ça dépend. Quand il ne veut pas se priver, il ne se prive. Et, quand il veut le beurre, l’argent du beurre et le cul de la crémière, il s’en donne les moyens.
A l’image de Peyton forcée de se voir imposer un périmètre de sécurité, un sourire amusé fit écho à celui que Peyton arborait déjà. Sûr que l’idée de voir sa mère jouer les chiens de garde ne l’enchantait pas des masses, pas plus qu’il n’avait envie de se voir privé du moindre contact avec la rouquine tout en ayant l’objet de ses désirs exposés sous ses yeux. En maillot. Oh bien sûr il ne doutait pas que les deux sauraient trouver un moyen d’échapper à sa vigilance mais, dans les faits, Abel n’avait pas la moindre envie de passer ses vacances à devoir se planquer : le but était avant tout de profiter, non ? Passer un bon moment en famille loin des tracas quotidiens du ranch, une bouffée d’air frais loin de l’odeur du bétail et des plaines verdoyantes à perte de vue. Il avait hâte de découvrir enfin la mer, le sable pour changer de la terre sèche et poussiéreuse. « Non merci, sans façon. » Il roula des yeux, afficha une moue un peu comique qui exprimait ce qu’il pensait de cette idée de se voir obligé de faire ceinture pendant trois semaines avec son hypothétique présence juste à côté. Il n’y aurait bien que sa mère, pour croire qu’il serait foutu de se tenir. Ou en entretenir l’espoir, en tout cas. Mais, de toute manière, l’étudiant avait prévu de s’amuser dans tous les cas, en ce qu’il n’entretenait guère d’illusions quant à l’avenir qui se dessinait pour leur relation après ces vacances : il travaillerait au ranch, et elle dans n’importe quelle université qu’elle aurait choisi, et puis ça faisait bien longtemps qu’il n’avait plus l’un pour l’autre cette passion amoureuse de leurs débuts qui les poussait incessamment à rechercher la présence de l’autre. Même si d’un point de vue purement sexuel ils semblaient s’entendre toujours aussi bien, ces moments comme celui qu’ils avaient actuellement s’étaient drastiquement raréfiés ces derniers temps.
Abel termina son hamburger en quelques bouchées gourmandes, son appétit l’ayant poussé à lui faire un sort fort rapidement tandis que sa compagne parlait, et récupéra ce qu’il restait de sa cigarette après avoir également vidé le verre d’eau tant que celle-ci pouvait encore se targuer d’être un minimum fraîche. « Comme d’habitude, ouais. » Il haussa les épaules, c’était devenu une habitude au fil de l’année écoulée de lui voir incomber la responsabilité d’infiltrer de quoi s’amuser un peu à chaque soirée où quelqu’un avait eu la bonne idée de prohiber l’alcool. Comme si cette règle avait eu, un jour, la moindre chance de marcher en la présence d’étudiants qui ne pensaient qu’à faire la fête… Tirant la grimace devant les reproches sous-entendus, et encore plus devant la possibilité de se voir punie par les soins de Peyton, il se composa un visage aussi innocent qu’il lui était possible d’avoir, tout en rétorquant : « Juste l’alcool » il lui promit, sincère. De fait, on ne lui avait rien demandé d’autres et il n’allait pas prendre cette initiative de son propre chef, mais il se doutait bien que quelqu’un d’autre allait le faire. En fait, il avait même sa petite idée quant à l’identité de la personne qui allait se dévouer, et comptait bien en profiter si l’opportunité s’en présentait à lui. Mais, dans les faits, il n’avait rien prévu lui-même alors, il ne trahirait pas ce qu’il venait de lui dire non ? « Donc, pas de raison de t’inquiéter à ce sujet, tu vois ? » Peyton connaissait, évidemment, son intérêt pour la lingerie, qu’il prenait grand plaisir à voir sur elle et encore plus à l’en débarrasser ensuite. Abel termina sa clope et l’écrasa dans le cendrier trônant au milieu de la table tandis qu’elle finissait son assiette, ne se gênant pas au passage pour lui piquer ses frites sous le prétexte fumeux qu’elles allaient se refroidir si elle tardait trop, puis se leva ensuite pour aller régler la note au comptoir. « On y va ? » Revenant à la table, il ramassa ses affaires et l’entraîna dehors. Passé la porte, la température de l’extérieur fut une véritable bouffée d’air frais malgré le climat estival, en ce qu’au moins ici une légère brise soufflait, agréable après l’ambiance étouffante de la salle couverte. L’étudiant attira Peyton à lui, l’enlaçant tandis qu’il venait l’embrasser avec un appétit tout autre que celui qu’il venait de satisfaire ici et une de ses mains glissa innocemment contre ses fesses. « J’crois que je comprendrais jamais ta foutue obstination à vouloir retourner t’enfermer en salle de cours par un temps pareil. » Mais bon, il s’était engagé à la ramener à l’heure due, non ? « Il nous reste vingt minutes, on fait quoi ? » Il posa de nouveau ses lèvres contre les siennes sans lui laisser le temps de rétorquer, lui-même semblant de toute manière avoir une idée déjà très établie quant à la manière de tuer le temps restant jusqu’à ce qu’il soit l’heure de la reprise. Et puis, si jamais elle cédait à ses avances et en venait, malencontreusement, à en oublier l’heure… ça ne serait pas de sa faute, si ?
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Sujet: Re: somewhere in time Mar 24 Oct - 2:35
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Elle a ce mauvais pressentiment, Peyton. Vous savez, ce pressentiment qui vous hurle que tout va soudainement se mettre à tourner de travers. Pas de raison de s’inquiéter, qu’il dit. Ce n’est pas qu’elle ne le croit pas, c’est surtout qu’elle préfère ne pas le croire, elle préfère envisager le pire. Pour autant, elle est de bonne volonté, elle ne le contredit pas, pas la peine de toute façon. « Bien, alors mes achats ne seront pas vains. » Qu’elle conclut simplement, haussant les épaules. Elle n’est pas dupe, contrairement à ce qu’on peut s’imaginer, elle en a juste plus qu’assez de se battre avec lui, de douter de lui, alors autant laisser couler et aviser par la suite. Elle n’a pas envie de se prendre la tête, c’est tout. Encore quelques bouchées avant qu’elle ne délaisse pour de bon le hamburger un peu trop généreux pour elle, alors qu’elle s’applique à afficher une moue réprobatrice tandis qu’il pioche, sans gêne, dans son paquet de frites. Non pas qu’elle compte les terminer mais bon, question de principe. Elle achève son coca cola en même temps qu’il s’éloigne vers le comptoir, réglant leur note. « Ouais, sortons de cette fournaise. » Au moins, ses conneries lui octroient quelques avantages, comme un repas tout frais payé, il a besoin de se faire pardonner après tout. Elle le suit sans tarder, soupirant une fois l’extérieur regagné, elle a l’impression de pouvoir enfin respirer à nouveau. Du moins, jusqu’à qu’il ne lui coupe le souffle, goûtant ses lèvres avec un attrait non dissimulé. Il ne lui faut qu’une seconde pour répondre à ses gestes, agrippant instantanément sa nuque, rétorquant à son baiser avec la même appétence que la sienne. « C’est parce que je suis une étudiante studieuse et on ne peut plus sérieuse, contrairement à toi. » Et encore, sa studiosité a été mise à rude épreuve ces deux dernières années. Elle sourit, ne le quittant pas des yeux. Elle a pertinemment conscience de ce qui lui passe par la tête à cet instant précis. « Eh bien… » Elle n’a pas le temps d’exposer son avis qu’il s’approprie une nouvelle fois ses lèvres, s’obstinant manifestement à réduire à néant ses intentions de lycéenne raisonnable. « On pourrait retourner immédiatement au lycée, histoire que tu tiennes ta promesse. » Il n’a pas l’air convaincu par cette idée, mais alors pas du tout. « Ou tu pourrais me montrer, en vingt minutes, à quel point tu souhaites te faire pardonner pour hier soir. » Elle presse un peu plus son corps contre le sien, glissant sa cuisse contre son entrejambe dans un acte purement affriolant, cette fois-ci même son air faussement innocent est passé à la trappe.
Vingt minutes. C’était perdu d’avance, surtout connaissant Abel et son manque d’intérêt vis-à-vis de leur après-midi de cours. Il s’est appliqué à prendre son temps, redécouvrant du bout de ses doigts et de sa langue la moindre parcelle de peau, quitte à ce que ça en devienne presque insoutenable. « Ta notion du temps est à revoir. » qu’elle a finalement conclu tout en se débattant désormais avec ses propres vêtements, peinant à les renfiler. Forcément, l’heure étant déjà entamée, ils ne pouvaient décemment rejoindre leurs camarades de classe, pas maintenant. Alors, un détour par le lac s’est imposé, de quoi se rafraîchir après leurs ébats pour le moins sportifs, enchaînant bataille d’eau et étreintes tendres. Aussi surprenant que cela puisse paraître, voilà des semaines qu’ils ne s’étaient plus retrouvés aussi complices. Et, histoire de faire bonne figure, ils se sont rendus à leur dernière heure de cours, comme si de rien n’était.
Elle l’entend d’ici, la voix nerveuse d’Abel, entremêlée à celle de son père. Surement que sa mère ne doit pas être loin. « Je propose, tu gardes les cheveux détachés. » Elle adresse un regard assassin à sa cadette préposée à la coiffure. Elle était supposée pouvoir se débrouiller, faire quelque chose de son épaisse tignasse. Supposé, c’est le mot clef de cette phrase. « T’as trop de masse, j’arrive à rien moi ! » Elle roule des yeux, résignée, s’emparant de sa brosse afin de dompter un minimum sa crinière rousse. Heureusement, Will a eu l’idée de lui boucler un peu plus tôt quelques mèches ci et là, au moins l’effet coiffé décoiffé est réussi. Elle se lève finalement, inspectant sous toutes les coutures son reflet dans le miroir. Robe patineuse bleu nuit, minaudière assortie, talons compensés et paire de converses (de secours) prévues. Elle est prête, elle suppose. « T’es... canon ! T’as mis les sous-vêtements rouges ? » Deuxième regarde assassin en moins de cinq minutes. Donc, elle a fouillé dans ses affaires. Elle ne répond pas, s’empressant de voler à la rescousse d’Abel. Tout d’abord, elle ne s’attarde pas sur son cavalier, pas vraiment, lui agrippant plutôt la main afin de l’entraîner à l’extérieur de la maison, adressant un petit signe à ses parents qui s’empressent de lui jeter à la figure quelques règles basiques : pas d’alcool, respecter le couvre-feu imposé même si elle dort – soi-disant – chez Candice, bla bla bla. « T’as survécu dix minutes en compagnie de mes parents, je suis fière de toi ! » Elle se moque, mais elle a bel et bien conscience de la tension qui règne entre eux et lui. « J’avais pas prévu que tu sois à l’heure, je suis désolée. » Elle grimpe en voiture, balançant ses baskets à l’arrière sans aucune once de ménagement. Enfin, son regard se pose sur son partenaire. Elle sourit, il a fait un effort. Peut-être que son mauvais pressentiment d’il y a quelques heures n’était autre que stupide. « Tu fais un très beau pingouin. » Qu’elle déclare, s’emparant – à nouveau – de l'autoradio.
egotrip
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Oui oui, j'ai trouvé une photo dans un champ :malibitch: sinon, comment j'imagine Abel face à papa Yates
Il n’y avait pas à tortiller, l’état de sa relation avec les parents Yates, bien que commençant à dater de bientôt deux ans, ne s’était pas arrangée avec le temps. Lorsqu’il avait déclenché la sonnette de la porte d’entrée, le père de Peyton lui avait jeté en lui ouvrant ce même regard fortement réprobateur que lors de leur première rencontre avait de tout de même daigner se fendre d’une politesse cordiale que la bienséance exigeait et que l’étudiant se hâta de lui rendre avant de se recevoir une nouvelle oeillade. Même s’il avait un remarquable entraînement en guise de paternel imposant, Abel ne s’était jamais senti bien à l’aise en présence de ce couple qui, il en était parfaitement au fait, jugeait et réprouvait assez ouvertement sa présence aux côtés de leur fille aînée. Si le silence était oppressant, tandis qu’ils se regardaient dans le blanc des yeux en attendant que mademoiselle finisse ses préparations, la conversation était pire, la moindre de ses réponses étudiée et décortiquée. Sans compter le fait qu’il se sentait terrible mal à l’aise, tout engoncé dans un costume dont il n’avait pas l’habitude, lui qui avait toujours préféré un style vestimentaire du genre décontracté et pratique. Dix minutes terriblement, infiniment longues ; son soulagement ne fut pas feint, lorsque Peyton dévala les escaliers enfin apprêtée et toute aussi désireuse que lui à partir sans trop tarder. « Oui eh bien si j’avais su, j’aurais pas dérogé à mes habitudes juste pour essayer de te faire plaisir » il rétorqua, grimaçant et plus blasé que désagréable, tandis qu’il mettait le contact et que don’t speak envahissait tout l’habitacle ; il s’empressa d’ailleurs aussitôt de baisser le volume sonore pratiquement poussé à fond lors de son trajet en solitaire. « T’es pas trop mal non plus, ça va. » Il lui coula un regard en biais, guettant sa réaction tandis que la voiture quittait l’allée sur un crissement de pneus et projetait généreusement au passage ses gravillons dans la pelouse adjacente. Elle était bien plus que pas trop mal, certes, mais le petit sourire en coin qu’il arborait trahissait son envie de l’embêter plus qu’autre chose, et puis ça valait toujours mieux qu’une remarque déplacée quant à la praticité de ce genre de vêtements. « Parfois j’me demande comment ça se fait qu’ils te laissent encore sortir avec moi. » Bah, ils n’avaient sans doute pas vraiment eu leur mot à dire sur la question, n’empêche qu’il fallait tout de même relever l’acharnement tout à fait honorable dont ils avaient fait preuve au fil des mois pour tenter de décourager l’un ou l’autre des deux concernés (N.d.A : s’ils savaient ce qu’il en était désormais…). « Je devrais leur présenter ma mère un jour, sûrement qu’elle trouverai un terrain d’entente avec eux. Ne serait-ce que le temps de mettre au point un moyen de tirer son fils chéri des mains de la sorcière dévergondée que tu es à ses yeux. » Un jour, oui, mais qui n’aurait probablement jamais l’occasion d’arriver. Au-delà de la simple plaisanterie quant à cette alliance improbable, les chances que leur relation dure suffisamment longtemps et qu’il convienne alors de faire une présentation dans les règles de l’art étaient proches du zéro absolu. « Imagine : tes parents et les miens réunis autour de la même table. Un vrai cauchemar. » Peyton et lui étaient, après tout, issus de familles trop drastiquement différentes. « Je donnerai cher pour voir ça, mais certainement pas pour me retrouver pris en plein milieu » qu’il ajouta, écrasant l’accélérateur pour doubler un traînard. Savoir, ou tout du moins se douter fortement que leurs chemins se sépareraient à la fin de cet été, ne l’empêchait pas de plaisanter sur le sujet avec légèreté. Bientôt les bâtiments scolaires se dressèrent devant eux, le parking déjà bondé des véhicules des lycéens pressés de voir la soirée débuter ; Abel vola un baiser à son accompagnante après avoir finalement réussi à trouver une place où se garer, s’alluma une cigarette et récupéra dans le coffre le sac contenant la “mission” dont on l’avait chargé. Planté à l’entrée du gymnase réaménagé en compagnie d’un dernière année dont le visage lui revenait vaguement, Keith jeta un sale regard dans leur direction. Un peu plus tôt dans la journée, Abel l’avait coincé dans un couloir après avoir eu vent du bref échange matinal entre Peyton et lui, et forcé à s’excuser devant elle… et un joli nombre de témoins. Visiblement, l’autre étudiant l’avait toujours en travers de la gorge. « On se voit plus tard », il lâcha simplement à la rouquine en la plantant sur le parking, tandis que Daniel à quelques mètres de là l’alpaguait déjà.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Dim 5 Nov - 21:16
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« Je pense que tu me trouveras plus que pas trop mal en fin de soirée. » Quand elle sera dépourvue de vêtements. Elle tire la grimace à l’idée d’une rencontre entre leurs parents. Ce serait un cauchemar, un vrai désastre. Même si elle est presque certaine que ses parents se trouveraint un point commun avec la matriarche Rhodes. Elle les imagine en train de comploter dans leur dos. « On ne parle même plus de cauchemar à ce stade. » C’est bien pire. Mais, surement que ça n’aura jamais lieu. Elle ne se voile pas franchement la face, elle préfère profiter pleinement de ses derniers moments en compagnie d’Abel, bien que dernièrement il ait tendance à se comporter de plus en plus mal. « Je les imagine surtout en train d’échafauder des plans à notre encontre. » Ou alors, ils se disputeraient afin de savoir qui dispose de la plus mauvaise influence entre Peyton ou Abel. C’est fort probable également. « Je préférerais ne pas y assister personnellement. » Plutôt mourir. Déjà qu’elle n’apprécie que très peu les réunions familiales, alors supporter une réunion en présence de Rhodes et de Yates, très peu pour elle, elle passe volontiers son tour. « Je me demande tout de même comment réagirait ta mère en apprenant que de nous deux, tu es le plus dévergondé. » Si, elle est une sorcière, alors lui, il est le diable. Le trajet se termine entre deux plaisanteries légères avec quelques rires à la clef. Elle ne pouvait pas espérer mieux, pour l’instant en tout cas.
Le début de soirée est plutôt réussi. Pendant l’absence de son cavalier, elle s’empresse de rejoindre Candice, échangeant leurs avis sur leurs robes et coiffures respectives avant d’examiner celles des autres filles et de se moquer au passage. Elles partagent également leurs pronostics concernant le futur roi et reine du bal, l’espace de cette soirée, elles sont concurrentes, pour autant l’ambiance est bon enfant. Lorsqu’Abel daigne lui faire l’honneur de sa présence, tout sourire, preuve que sa mission est aboutie et réussie, la soirée commence doucement à s’éveiller. Ils prennent quelques verres, s’échangent quelques banalités entre deux paroles tendancieuses et taquines. Non, elle ne compte pas lui révéler ce qui se cache sous sa robe. Bon gré mal gré, elle arrive même à le soumettre à la traditionnelle photo de couple sur un fond indiquant prom night 1996, l’obligeant à sortir au photographe son plus beau sourire figé sous peine de se voir privé de sexe ni plus ni moins. Tout réside dans le chantage. Finalement, peut-être que ses craintes concernant cette fameuse soirée n’étaient pas fondées… à moins que si.
« Pey. » Instinctivement, elle cherche Abel des yeux, ou Candice, ou quiconque. Elle a reconnu cette voix rauque et éméchée. Keith. « T’es qu’une pauvre fille qui se voile la face. » Elle contracte la mâchoire, lui jette son plus beau regard dédaigneux. Manifestement, il supporte mal le rejet. Elle l’ignore, ne préférant pas lui accorder la moindre importance. « Il t’a trompé hier soir, il s’est tapé Veronica, dans les chiottes. » Et, il s’esclaffe, s’éloignant presque instantanément. Elle reste comme paralysée, pas encore certaine de ce qu’on vient de lui balancer en pleine tronche. Elle aimerait ne pas le croire et pourtant… Sa lèvre tremble, la rage lui noue la gorge, elle sent les larmes sur le point de s’échapper de ses yeux, avant de se réfugier aux toilettes. Elle se sent un peu minable, pitoyable. Pleurer pour un tel mec, c’est vraiment du grand n’importe quoi. Elle observe le reflet que lui renvoie le miroir avant de détourner le regard. Reprends-toi, Peyton. C’est à cet instant précis que le destin, le coup du sort, ce que vous voulez, décide de s’en mêler. Les prunelles de Veronica Keppel s’accrochent aux siennes, l’adolescente se fige à son tour. « T’es venue faire quoi ? Constater les dégâts qu’une salope comme toi peut causer ? » Oui, elle est sacrément en rogne et elle vient de trouver le défouloir rêvé, l’objet de tous ses problèmes. Veronica semble paumée, elle bafouille, recule de quelques pas, comme pour instaurer un périmètre de sécurité. Trop tard. Les deux mains plaquées contre le buste de la brune, elle pousse violemment cette dernière contre les lavabos, la coinçant, empêchant sa fuite. « Tu me fais vraiment pitié, finalement c’est toi qui es le plus à plaindre, te rabattre sur le mec d’une autre, c’est franchement petit. » Et encore, elle mâche ses mots. Le silence s’installe, suivit d’un duel de regards qu’elle remporte haut la main. Elle s’éloigne de quelques pas, relâchant sa prise. « T’as intérêt à te faire toute petite et à ne pas ébruiter cette histoire, sinon je te promets que les dernières semaines de cours seront un cauchemar pour toi, je m’y emploierai. » Elle est mesquine, rancunière, jalouse, elle l’admet, elle en a conscience. Sans crier gare, elle ponctue sa petite tirade d’une gifle monumentale lui arrachant un léger sourire. Un dernier coup d’œil au miroir afin de retoucher son maquillage et elle s’éloigne, direction la sortie des toilettes, non sans lâcher un dernier commentaire, peut-être une menace. « Oh et au fait, n’oublie pas de voter pour nous ! Les votes seront clos d’un instant à l’autre. » Elle compte bien profiter de sa soirée et mener son petit monde à la baguette, pas question qu’on la prive de son bal de promo.
Lorsqu’Abel lui accorde à nouveau le plaisir relatif de sa présence, le timing est parfait. Elle roule des yeux alors qu’il empeste à des kilomètres l’odeur du joint, bien qu’elle en fasse abstraction, son attention est ailleurs, son attention est aux résultats. L’étudiant chargé de décompter les votes se fait attendre, entretenant le suspense avant de lâcher finalement : « Le roi et la reine du bal sont… roulements de tambours… Peyton Yates et Abel Rhodes sans grande surprise. » Elle expose aux yeux du monde son merveilleux sourire de façade, le temps de récupérer sa couronne et de se placer au centre de la piste de danse en compagnie de son roi de pacotille, pour ne pas dire bouffon. Les bras enroulés autour de la nuque du lycéen, tandis que ce dernier laisse traîner ses mains sur ses hanches, elle se départit enfin de son rictus surjoué. « J’ai entendu dire que t’avais eu l’occasion de te vider hier soir. » qu’elle lui susurre au creux de l’oreille d’un ton mielleux, en parfait désaccord avec sa colère interne. « Veronica, tout de même. Je me sens un peu offensée et lésée. » Il aurait pu choisir mieux, même Alice lui aurait semblé être un affront plus léger, plus doux. « J’espère au moins que ça t’a plu, que t'as pris ton pied et que tu as pu faire un joli travail de comparaison de nos capacités sexuelles. » Qu’il ne l’ait pas trompée en vain au moins.
A l’extérieur, la fraîcheur de la soirée était plus que bienvenue après la chaleur caniculaire de la journée et l'atmosphère un peu étouffante de l’intérieur. La musique traversait les murs épais du gymnase, quoique largement étouffée par ces derniers, témoin de la bonne ambiance qui régnait à l’intérieur. Ignorant de tous les drames qui pouvaient bien se passer alors qu’il avait le dos tourné, Abel tirait sans se priver sur le joint pur que Steve avait roulé pour eux deux, sagement planqués à l’abri des regards indiscrets. l’odeur les trahissait bien plus que ce dont ils se rendaient compte, bien sûr, mais encore aurait-il fallu que quelqu’un se soucie de venir les chercher là, alors qu’il y avait bien autre chose à faire de l’autre côté des murs, avec la musique qui battait son plein et l’alcool généreusement mélangé par ses soins à pratiquement toutes les boissons proposées en libre service. Déjà quelque peu éméché, rapidement complètement défoncé par le pétard prompt à faire son effet, Abel était d’excellente humeur ce soir. La soirée s’annonçait d’ores et déjà largement meilleure que ce qu’il avait pensé, même ce costume de pingouin qui menaçait de l’étouffer et la foutu photo que Peyton avait absolument voulu prendre avec lui. Son rire se perdit dans la très légère brise nocturne qui soufflait dans les branchages, écho à une plaisanterie que son état lui faisait trouver incroyablement drôle, puis Steve éteignit le mégot et les deux étudiants s’empressèrent de retourner à l’intérieur après que l’un des deux eut évoqué sur un dernier éclat de rire la probabilité de se faire étriper sur place par sa petite amie s’il daignait pas être présent au moment de l’annonce des résultats – on vous laissera deviner lequel. De fait, Abel ne fut pas long à retrouver sa cavalière à peine retourné à l’intérieur, sa tête lui faisant comprendre sans le moindre effort qu’elle l’avait grillé dès la première seconde. Quelque chose dont il ne sembla pas se formaliser outre mesure – sans doute parce qu’étant donné son état actuel, il se foutait de tout et était prêt à relativiser n’importe quoi – tandis qu’il l’enlaçait d’un bras autour de la taille, essayant (sans succès, alors qu’elle détournait la tête) de lui voler un baiser dans l’attente des résultats. Prévisibles, au final. Même si l’idée de se faire traîner sur la piste de danse, là maintenant tout de suite, ne l’enchantait pas plus que ça. De toute manière là-dessus, Peyton avait toujours été beaucoup plus enthousiaste que lui et il ne chercha pas plus loin que le grand sourire qu’elle exposa à tous pour juger qu’elle était ravie du résultat. Même pas foutu, alors qu’il était supposé la connaître un minimum, de se rendre compte d’à quel point il était faux. Il la suivit sans rechigner sur la piste de danse, plutôt obligé de se concentrer pour garder une démarche décente qui ne trahirait ni l’alcool qu’il avait ingéré ni… le reste, et glissa ses mains contre sa taille pour l’entraîner sur quelques pas de danse – il était, fort heureusement, en assez bon état pour ne pas risquer de les ridiculiser tous les deux, alors que les autres regards étaient pour l’instant rivés sur le couple.
Son corps se raidit tandis que sa cavalière lui coulait ses paroles accusatrices à l’oreille et il rata un pas, manquant de trébucher au passage. « Euh non, pourquoi j’aurais fait ça ? » De toutes les répliques qu’il aurait pu lui sortir à cet instant précis, il avait choisi la pire sans aucun doute. Et encore avait-il muselé au dernier moment le pire morceau, le débat s'était tenu entre Alice et Peyton, pas Véro. Bien sûr, l’influence de ce qu’il avait fumé juste avant n’y était pas pour rien en ce que, l’esprit embrumé, il avait répondu machinalement avant de prendre la peine de réfléchir à ce qu’il était en train de faire. « Enfin, j’veux dire… comment t’as su ? » Nope, toujours pas. Il se racla la gorge et déglutit, l’étreinte de Peyton lui apparaissant soudain comme un piège duquel il aurait bien aimé se défaire. « J’avais trop bu. » Excuse piteuse, et sa voix rendue traînante par les effets du joint, beaucoup trop nonchalante, ne lui accordait même pas la crédibilité qu’il essayait encore de se dénicher. « Je savais pas ce que je faisais, ok ? C’était une erreur. » Il s’embrouillait les pinceaux, de toute évidence danser et se justifier et continuer de garder sa contenance dépassait un peu ses capacités actuelles. « J’suis désolé, d’accord ? » Piètre consolation, mais le fait était qu’il n’avait pas franchement quoi que ce soit à dire pour sa défense. Il n’avait même pas cherché à nier un seul instant, trop pris sur le fait pour essayer de s’en défendre. S’il avait eu l’air surpris, c’était surtout de savoir que sa petite escapade aux chiottes en compagnie de la brunette n’était pas passée inaperçue mais, après tout, il ne savait pas ce qu’il faisait… non ? « On est obligé d’avoir cette conversation maintenant ? » La question sonnait presque comme une plainte, évidemment il n’était pas vraiment en état de lui tenir tête à l’heure actuelle alors qu’il n’avait déjà pas la moindre excuse pour justifier son comportement.
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 8 Nov - 12:39
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Il est minable, pitoyable. L’herbe et l’alcool n’arrangent en rien sa condition. Aucune crédibilité, il s’enfonce tout seul. Finalement, son mauvais pressentiment, il avait lieu d’être. Le début de soirée était bien trop beau pour être vrai, pour que ça continue de la sorte. Elle est sincèrement blessée. Oui, leur relation bat de l’aile depuis un certain temps, pour autant elle ne s’imaginait pas qu’il puisse déraper de la sorte, qu’elle en subisse les retombées. Ce n’est qu’un con, il s’agit là de sa conclusion. Elle a pleuré pour un con. Du beau gâchis ! Il ne semble même pas avoir conscience de l’avoir heurtée, c’est surement ça le pire dans toute cette histoire. Il ne se rend compte de rien, rien du tout. Il ne pense qu’à lui de toute façon, pourquoi est-ce que ça la surprend au final ? Il va le lui payer. Mesquine, elle ? Peut-être, mais il mérite un bon retour de bâton. S’il pense s’en tirer avec ses explications et excuses lamentables, il se fourre le doigt dans l’œil. Un dérapage à quelques semaines près de la fin des cours, il aurait tout de même pu s’en abstenir, faire un effort. Elle oublie le détail le plus important, un détail que Candice s’est toujours évertuée à lui rappeler : Abel Rhodes est un connard.
« Fais attention, Abel. » qu’elle lui chuchote, agressive. Encore un peu et il manque de trébucher. S’il l’affiche devant tout le lycée ce serait vraiment la cerise sur le gâteau. L’erreur de trop. Comment t’as su ? J’avais trop bu. Je ne savais pas ce que je faisais. Elle lui jette un regard assassin, il n’est franchement pas possible. « Keith. » Au moins, cet imbécile n’est pas totalement inutile. Même si, en réalité, peut-être aurait-elle préféré ne pas savoir, rester aveugle. « Si j’avais su que l’alcool excusait tout… » C’est bien connu, l’alcool te pousse à commencer un débat concernant les capacités sexuelles de ton partenaire avant de t’obliger à t’envoyer en l’air aux chiottes, c’était totalement indépendant de sa volonté. « Je prends note. » Elle pourrait très bien le planter là, maintenant, et se ruer dans les bras d’un de ses fameux amis, elle est certaine de trouver quelques volontaires. À l’exception près qu’elle n’est pas comme lui. Un petit rire étouffé s’échappe de sa gorge, il s’enfonce, c’est de pire en pire. « Au temps pour moi, si tu ne savais pas ce que tu faisais alors tout est réglé ! » Il la prend pour une débile ou comment ça se passe ? Il la croit dupe à ce point ? « Je m’en tape que tu sois désolé, Abel. » Comme si ça pouvait arranger les choses, comme s’il était sincère. Il s’en fiche. « Pourquoi ? Tu préfères profiter de la danse plutôt que de me parler des capacités de Veronica ? » Elle sourit, un sourire faux, de ceux qu’elle utilise pour préserver les apparences tandis que les autres élèves les observent. « Alors, c’était comment ? » Oui, elle compte bien le mettre mal à l’aise, elle ne souhaite que ça. « Elle suce bien ? Est-ce qu’elle sait faire ce truc avec sa langue ? » Elle arque un sourcil interrogateur, comme si la réponse l’intéressait vraiment. « Elle a joui ? Et toi ? » La voix est presque innocente, elle se félicite pour son jeu d’actrice. « Elle a quoi de plus que moi, dis-moi ? » Surement la question la plus importante de cette soirée. Elle veut savoir. Non, parce qu’il n’était clairement pas en manque de sexe à cette soirée étant donné leurs ébats datant de la veille, alors elle attend une explication. Quoi ? Il en marre de la routine ? Il avait besoin de s’en taper une autre pour redorer son ego ? Franchement, ça l’intéresse.
Keith. Pas de grande surprise là-dedans au final, probablement que l’étudiant voulait se venger pour l’altercation de laquelle Peyton était sortie grande gagnante plus tôt dans la journée, et la confrontation avec Abel qui avait suivi ensuite. Mais quel crétin, putain ! S’il croyait qu’il allait s’en tirer avec ça, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Abel sentit l’espoir un peu stupide qu’elle lâche le morceau aussi aisément s’effriter, tandis que sa cavalière et reine du bal n’avait que faire de ses justifications à deux sous, continuant à la place à lui poser tout un tas de questions qui ne faisaient qu’accentuer un embarras qu’il avait de plus en plus de mal à dissimuler au fur et à mesure des mots assassins. Il savait très bien ce que Peyton cherchait à faire, mais en avoir conscience ne changeait rien au fait qu’elle y parvenait admirablement bien. Il n’avait rien pour se défendre, bien sûr, fautif jusqu’au bout des ongles et trop défoncé pour trouver même la foi de s’énerver contre elle, obligé de subir ses propos tout en s’efforçant de garder aussi bonne contenance qu’elle. Mais, sûrement, Peyton était bien meilleure comédienne que lui, qui se retrouvait soudainement bien incapable de soutenir plus de quelques secondes d’affilée le regard qu’elle posait sur lui. Ça ne l’empêcha pas de caresser l’idée de rentrer dans le petit jeu auquel elle se livrait, de répondre scrupuleusement à toutes les interrogations de sa partenaire en y mettant à cœur de lui livrer… d’aucun pourrait objecter qu’il n’était tout de même pas si mesquin mais, de fait, il aurait été en état de s’agacer de ce qu’elle lui infligeait qu’il l’aurait sûrement fait parce que c’était exactement comme ça qu’il fonctionnait, Abel, à monter sur ses grands chevaux dès qu’on lui tapait sur le système et peu importait qu’il soit en tort. Juste pour avoir le plaisir puéril de voir sa face se décomposer autant que la tronche qu’il devait tirer à cet instant précis. Pour sûr, il ne faisait pas le fier non, on en était même plutôt loin. Mais, ce soir, il n’avait pas envie de se prendre la tête. La soirée avait bien commencé et il aurait voulu qu’elle s’achève de même, merci Keith pour cette idée brillante, sauf qu’il voyait difficilement comment se tirer de là sans dommage. Clairement, il avait entretenu d’autres plans que celui de se disputer avec Peyton maintenant (est-ce qu’il n’avait pas fait l’effort de se comporter à peu près correctement avec elle tout au long de la journée justement dans ce sens ?), mais il apparaissait à présent assez évident que l’after serait loin de coller à ses envies. « Pour commencer, elle était certainement pas aussi chiante que toi maintenant. » Bien sûr qu’il esquivait la question, mais pour changer Abel n’avait aucune réponse valable à lui fournir. Peyton n’avait certainement rien à envier à Veronica, c’était un fait dont il était certain, mais le lui dire maintenant ne changerait rien à ce qu’il avait fait, à l’envie qui avait fini par naître en lui à force de se prendre au jeu de la brunette. « Mais continue comme ça, et je te plante en plein milieu de la piste, Pey. » Ils étaient encore seuls alors, pour elle qui attachait tant d’importance aux apparences, sans doute que c’était là une des pires choses qu’il pouvait faire à l’heure actuelle s’il l’abandonnait, littéralement, sous le feu des projecteurs. Lui se fichait pas trop mal de ce qu’on pourrait dire dans son dos après ça. Mais elle… ? Il raffermit sa prise autour de la taille de sa partenaire de danse, en contradiction parfaite avec ses propos – donner le change, encore et toujours – tout en ravalant son impatience de voir ce calvaire se terminer bientôt. « Ça serait pas arrivé si t’étais venue. » Est-ce qu’il essayait de lui faire prendre une partie du blâme ? Peut-être. Mais il ne se rendait pas compte du côté absolument lamentable de cette tentative.
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 8 Nov - 23:31
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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« Si ce n’est que ça. » À qui la faute au juste pour son comportement de chieuse professionnelle ? La sienne, il est responsable, point barre. Il croit sincèrement qu’elle aime se comporter de la sorte, qu’elle apprécie le fait d’être blessée, qu’elle adore ressentir cette jalousie intense, cette déception ? Non, ce n’est pas le cas. Il mérite cette attitude, il mérite d’encaisser les piques amères et les remarques ironiques. Pourquoi est-ce qu’elle l’épargnerait ? Sous prétexte qu’il était alcoolisé ce soir-là, qu’il n’avait soi-disant pas les idées claires ? Foutaises, il peut oublier. Ce ne sont que des excuses futiles, elle n’y croit pas une seule seconde, elle n’est pas stupide contrairement à ce qu’il peut bien penser. Parce que c’est certain, il la prend pour une véritable conne, la reine des connes même. À l’exception près que ce n’est pas le cas, certainement pas. Donc, il risque de supporter encore un moment son comportement d’emmerdeuse. Elle serre les dents, détourne le regard, alors qu’il la menace ouvertement. D’accord, il a touché la corde sensible. Elle tient aux apparences, Peyton, surtout maintenant, alors qu’ils quitteront le lycée dans quelques semaines. Ce n’est vraiment pas le moment de s’afficher sous les yeux des autres élèves. Il le sait, il sait qu’elle tient à préserver leur image, sinon elle ne serait pas là, à supporter sa présence, à partager une danse avec lui, à partager cette proximité. Elle soupire de colère et d’agacement, tandis qu’il raffermit son étreinte, geste on ne peut plus contradictoire. Elle ne sait plus quoi faire avec lui, à moins de tenter le chantage, comme toujours, vieille technique habituelle. « Si tu me plantes au milieu de cette piste, tu peux définitivement oublier ton after. » Oui, peut-être qu’elle a une idée derrière la tête ou peut-être qu’elle souhaite juste lui prouver qu’elle vaut mieux que Veronica ou même Alice, à moins que ce ne soit un peu des deux. Dans tous les cas, il a plutôt intérêt à se comporter de manière exemplaire – du moins en apparence - pendant une petite minute, le temps que la chanson prenne fin, le temps que les autres élèves les rejoignent. Elle retient un roulement d’yeux avant d’ancrer ses iris aux siennes alors qu’il se permet de lui rejeter la faute en plein visage. Il est vraiment sérieux ? Le culot à l’état pur. « Ça ne serait pas arrivé si tu savais tenir ta braguette fermée, c’est tout. » Comme si elle était fautive. C’est certain qu’il aimerait pouvoir lui mettre la faute sur le dos, d’ailleurs il ne se prive pas, mais au fond il sait pertinemment qu’il dit n’importe quoi. « Je ne suis pas supposée être ton chaperon. » Même si son impression se confirme au fil des jours, elle l’est. Lorsqu’elle n’est pas là, il n’arrive pas à se tenir à carreau, il n’y arrive plus du moins. Ce n’était pas comme ça avant. Mais avant, ça lui semble si loin désormais. « Tu sais pertinemment que je ne pouvais pas venir et que ce n’est pas de ma faute. C’est de la tienne, uniquement de la tienne, et de ton incapacité à refuser des putains d’avances un peu trop poussées. » Elle peine à garder son sang-froid tout à coup, elle prie pour que les autres lycéens se joignent bientôt à eux. « Putain si j’avais su plus tôt qu’on en était là je ne me serais pas gênée non plus. » Faux ou vrai, elle n’en sait trop rien. Elle a encore cette peur stupide de sauter le pas avec un autre. Elle détourne à nouveau le regard, ravalant un léger sanglot, ses lèvres se tordant en une moue triste et affligée. Il a tout gâché, il gâche toujours tout.
L’éventualité que Peyton aurait pu avoir l’opportunité d’aller voir ailleurs le fit se raidir inconsciemment, Abel était peut-être (sûrement, en fait) un bon connard mais il était un connard possessif. Du pur foutage de gueule, bien évidemment, puisqu’il n’y avait aucune raison pour qu’il ose se permettre quelque chose qu’il lui aurait refusé, à elle, et certainement jamais pardonné. Et pourtant… sa bouche se tordit sur une grimace désapprobatrice tandis qu’il échouait complètement à camoufler la moue contrariée installée sur les traits de son visage. « Eh bien si tu veux te taper Keith, qu’il lâcha entre ses dents serrées, j’suis sûr qu’il se fera un plaisir de répondre présent à l’appel. » Mauvaise foi et jalousie dans leur plus belle illégitimité. Dieu merci, la chanson prit fin sur ces entrefaites et la piste ne tarda pas à se retrouver envahie d’autres couples tandis que les premières notes de la musique suivante envahissaient déjà les hauts parleurs. Dès qu’on ne leur accorda plus la moindre once d’attention, il fut assez prompt défaire leur étreinte (envie communément partagée, semblait-il, par les deux partenaires) pour quitter l’endroit et s’éloigner un peu du gros des festivités. Sa main enroulée autour du poignet de Peyton, il ne laissa guère d’autre choix à cette dernière que de le suivre tandis qu’il l’entraînait un peu plus loin, un peu plus au calme. Evidemment, il fallait qu’ils croisent sur leur chemin le susnommé Keith qui leur adressa à tous les deux un regard satisfait accompagné du sourire éclatant de sa revanche enfin prise, et qui écopa en retour d’une œillade assassine joliment agrémentée d’un très peu subtil doigt d’honneur. Clairement, il ne comptait pas s’en tenir à ça avec lui non plus. Rendus, enfin, dans un coin du gymnase où ils n’avaient pas besoin de se coller l’un à l’autre pour s’entendre parler au dessus de la musique, et où sûrement personne ne viendrait les déranger, Abel se décida enfin à lui rendre sa liberté tandis qu’il se retournait vers Peyton. « D’accord, je sais que j’ai merdé, je t’ai dit que j’étais désolé, qu’est-ce que tu veux en plus ? » Ça, pour ce qui était de merder c’est sûr qu’il n’y était pas allé de main morte hier soir. « J’aurais pas dû faire ça, ok. J’ai été con. » Faute avouée à moitié pardonnée ? Peu de chance et puis, avouons-le : il ne le méritait pas. Sa culpabilité pouvait bien être sincère (suscitée, à retardement, par la déception amère qu’il avait pu lire sur son visage), il n’empêche qu’elle n’aurait pas dû avoir lieu d’être en premier lieu, il n’aurait pas dû céder aux avances de Veronica, surtout si facilement. Ce n’était même pas comme s’il avait essayé de résister, après tout. Quant à savoir si ce quickie dans les chiottes valait de voir cette fin de soirée gâchée et une prise de tête en prime, la réponse était simple, claire et sans appel : non. Alors il pouvait bien regretter son acte, ouais, mais le mal était fait et il ne pouvait s’en prendre qu’à lui, quoi qu’il ait essayé d’insinuer tout à l’heure lorsqu’ils étaient encore sur la piste. « Ecoute, je sais pas quoi te dire de plus, je suis désolé, merde ! » En fait, il était bien prêt à faire ses quatre volontés pourvu qu’il ait l’illusion qu’elle le pardonne, qu’il n’ait pas à renoncer à ses projets pour le restant de la nuit ; sa belle assurance s’était envolée au profit d’une mine plus renfrognée, il n’avait pas l’habitude qu’on lui foute le nez dans sa propre merde de la sorte. « Pour ce que ça vaut, Veronica était vraiment un mauvais coup comparé à toi. » Pas sûr que ça suffise à lui faire avaler la pilule, néanmoins, mais bon Abel avait toujours démontré une plus forte propension à faire les conneries, qu’à réparer ses torts ensuite.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Jeu 9 Nov - 23:03
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Elle ne veut plus le regarder, elle ne sait plus, sous peine de flancher encore un peu plus. Elle qui souhaitait simplement que cette soirée soit mémorable. Elle l’est dans un certain sens, pas dans le bon sens. Elle soupire, affligée, alors qu’il ose mentionner Keith. Comme si elle était aussi pitoyable pour se rabaisser à quelqu’un comme lui. Il la prend pour qui ? Elle n’est pas résignée à ce point. Elle ne répond pas, à quoi bon ? Elle se contente de garder les lèvres scellées, de patienter, priant pour que ça cesse. Heureusement, son vœu est exaucé quelques secondes plus tard, alors qu’une multitude de lycéens se joint à eux, se trémoussant sur le rythme lent du slow. Le calvaire touche bientôt à sa fin. Ils préservent encore un bref instant les apparences avant de rompre leur étreinte faussement tendre. Elle est soulagée, bien sûr et pourtant insatisfaite aussi, elle est plutôt complexe la ribambelle d’émotions qui bataillent en elle pour se faire une place. Elle ne rechigne pas vraiment lorsqu’il s’empare de son poignet, l’attirant à l’autre bout du gymnase. Elle ne manque pas Keith et sa mine triomphante en cours de route, elle est cependant beaucoup trop maussade et désenchantée pour répondre à son sourire suffisant. Ce n’est pas la peine de toute façon, Abel s’en charge parfaitement. Encore une fois, elle ne peut s’empêcher de se répéter en boucle que rien de tout cela, que ce soit la confrontation avec Keith, la dispute avec Abel, ne serait produit si ce dernier avait su tenir sa langue, éviter l’alcool. Il est trop tard maintenant, il a tout foiré.
Elle ne sait pas ce qu’elle veut de plus. Malgré les excuses, il a l’air de s’en foutre, de ce qu’elle pense, de ce qu’elle ressent. Il ne se rend même pas compte à quel point elle peut bien se sentir blessée, trahie aussi. « Je veux que tu paraisses sincère peut-être. » Elle croise les bras contre sa poitrine, l’air désappointé et toujours aussi attristé par la situation, par la tournure que prend cette soirée. Oui, c’est plus que certain, il a été sacrément con, il a pire que merdé. Il pensait quoi ? Que ça ne se saurait pas ? Comme si son incartade en compagnie d’une autre n’était pas suffisante, il l’a prise pour une débile profonde en s’imaginant qu’elle n’apprendrait jamais ce qu’il s’est passé au cours de cette soirée. « T’as plutôt l’air emmerdé que désolé. » Parce qu’il s’est fait prendre, parce qu’il sait sa soirée compromise. Elle ne le croit plus de toute façon, c’est aussi simple que ça, elle ne compte pas prendre le risque d’être à nouveau déçue. « Je ne sais pas vraiment si ça vaut grand-chose. » Elle n’est pas plus rassurée, même pas un peu. Elle se sent juste nulle et pas à la hauteur, alors que c’est lui le problème, pas elle. « T’es prêt à dire n’importe quoi de toute façon. » Véridique. Peut-être qu’il ne ment pas, elle ne veut pas se risquer à le croire, à l’écouter. « Est-ce qu’on peut s’en aller ? » Elle n’a pas envie de recroiser Keith, Veronica ou même Alice d’ailleurs, quand bien même elle n’y est pour rien dans cette histoire. Elle ne veut plus voir personne. Sauf lui. Pourquoi est-ce qu’elle veut encore le voir, lui ? « J’en ai marre de cette soirée et des gens. » C’est étrange, elle a la sensation que tout le monde est courant, pourtant ce n’est pas le cas, mais elle n’en peut plus des regards braqués sur elle, elle ne veut pas préserver les apparences tout le reste de la soirée. « J’espère que t’as regardé une bouteille dans ta caisse. » Elle aurait bien besoin d’un petit remontant là, tout de suite.
En un sens il aurait préféré la voir en colère, maintenant qu’ils étaient plus ou moins à l’abri et des regards et, en tout cas, loin de l’attention des fêtards. La colère, c’était un élément facile à gérer, qu’elle lui crie dessus, l’accable de tous les maux ou lui colle une gifle, il lui aurait probablement été plus facile par la suite de tirer son épingle du jeu. Mais telle qu’il la voyait maintenant, Peyton, désabusée et désappointée, il ne savait pas quoi en faire. T’as l’air plus emmerdé que désolé. Pas exactement, non, disons que les deux sentiments se valaient à peu près mais ce n’était pas forcément quelque chose qu’il était judicieux de dire à voix haute. Et Abel n’avait pas la foi de nier les propos accusateurs, pas la foi de mettre suffisamment de conviction dans un mensonge qui s’effriterait de toute façon devant le regard déçu de la rouquine. Le silence, dès lors, lui seyait mieux : il avait plus intérêt à la fermer qu’à dire des conneries, en fait, et il semblait qu’il était plutôt doué pour celles-là ce soir. Soulagé bien qu’il se gardât bien de le montrer lorsqu’elle proposa de quitter les lieux, il se contenta d’acquiescer en silence et de se diriger vers la sortie, marchant à ses côtés dans démontrer la moindre hâte qui eut pu laisser à penser qu’ils étaient en froid et allant même jusqu’à faire l’effort de lui tenir la porte. Préserver les apparences, encore une fois… c’était bien ça qu’elle voulait, non ? Le gymnase se referma sur la musique et sur les étudiants tandis qu’ils se dirigeaient, parfaitement silencieux, vers la voiture perdue quelque part dans un parking relativement plus désert que l’endroit bondé qu’il abandonnait sans grand remord. Abel ne fut pas mécontent d’avoir enfin le loisir de tomber la veste, le nœud qui lui serrait le col et pouvoir déboutonner les premiers boutons de sa chemise afin d’être un peu mieux à l’aise dans le costume. Il balança sans la moindre délicatesse les vêtements désormais superflus dans le coffre de son pick-up, pour sortir ensuite de ce dernier une bouteille d’un label largement supérieur à l’alcool qui avait été discrètement (mais généreusement) versé dans les boissons du bal de promo. « Je l’ai piqué dans la réserve personnelle du bureau de mon père, qu’il commenta tout en tendant le whisky à sa partenaire. Je l’avais prévu pour nous, pour après la fête. » Pour tout imbécile fini qu’il pouvait être, l’étudiant avait tout de même eu envie de passer un bon moment avec elle, peut-être la dernière vraie soirée qu’ils auraient avant la fin de l’année, avant que leurs chemins ne divergent pour de bon. Il referma le coffre et alla s’installer au volant, démarrant le véhicule pendant qu’elle prenait place à côté de lui. Une musique entraînante et complètement hors de propos ne tarda pas à investir les haut-parleurs, presque dérangeante après ce qu’il venait de se parler, mais il ne sembla pas s’en formaliser. De toute manière, l’accord tacite qu’il avait avec Peyton et ce depuis le début de leur relation voulait qu’elle soit la seule à avoir la mainmise sur le poste de radio à partir du moment où elle était passagère dans sa voiture. Après un peu plus d’une quinzaine de minutes d’un trajet terriblement silencieux entre les deux occupants du véhicule, Abel finit par s’arrêter à l’embranchement d’une route pour se tourner vers Peyton, posant finalement la question qui lui chatouillait les lèvres depuis qu’ils avaient quitté le parking. « Je te ramène chez toi, j’imagine ? » La route qui s’enfuyait vers la droite s’enfonçait dans les quartiers résidentiels d’Olympia, où ses parents seraient certainement surpris de la trouver si tôt sur le pas de la porte (mais sûrement pas si mécontent que ça, au fond, puisque c’était toujours du temps en moins à fricoter avec Abel). Mais à continuer tout droit, ils sortaient de la ville, s’enfonçait dans des endroits un peu plus tranquilles. Et il n’était pas encore si tard, la nuit était claire et l’été chaud du Texas rendait ce moment de la soirée particulièrement agréable à passer à l’extérieur. « Ils passent Trainspotting d’ici moins d’une demie-heure au ciné de plein air... », il reprit quand même en attendant sa réponse. Qu’est-ce que ça pouvait lui coûter, de toute manière, d’essayer de ne pas avoir à la lâcher tout de suite ? Lui, il n’avait clairement pas envie d’avoir à rentrer déjà.
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Sujet: Re: somewhere in time Ven 10 Nov - 12:44
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Il ne se fait pas prier pour accéder à sa requête, Abel, de toute façon elle a pertinemment conscience que ça l’arrange, qu’il n’a jamais réellement souhaité être présent à ce bal de fin d’année. Peut-être aurait-elle dû s’abstenir de le trimballer ici, ils auraient évité bien des drames. Elle le remercie mentalement pour son jeu de comédien tandis qu’ils se dirigent vers la sortie côte à côte, comme si de rien n’était, elle adresse au passage un signe de main à Candice, le faux sourire toujours rivé aux lèvres avant de retrouver sa mine blasée et attristée. Une fois la voiture gagnée, sa couronne et sa paire de chaussures compensées rejoignent bien vite ses baskets trônant sur la banquette arrière du pick-up. Libérée, enfin ! Elle récupère instantanément la bouteille tendue, la portant presque immédiatement à sa bouche. Elle espère qu’Abraham Rhodes ne se rendra pas compte de cette perte. « Si ton père l’apprend… » Clairement, ce ne sera pas son meilleur jour. Le silence s’installe alors que Fool's Garden retentit dans l’habitacle. Le regard vissé par la fenêtre, les mains fermement ancrées autour de la bouteille d’alcool, l’ambiance est clairement lourde. Les minutes s’écoulent avant qu’il ne stoppe la voiture et qu’enfin, il pose la question fatidique, l’obligeant ainsi à faire un choix. Elle soupire, elle ne sait pas. Elle ne veut pas rentrer, elle ne veut pas donner satisfaction à ses parents. Mais, elle ne veut pas non plus lui accorder son pardon à Abel. Choix cornélien donc. « Je n’ai pas envie de rentrer. » qu’elle lâche simplement, tournant ses prunelles vers le principal concerné. « Je suppose que je te laisse une autre chance. » Encore une, ça commence à faire beaucoup. Il ne se fait pas prier d’ailleurs, il démarre la voiture presque illico, s’éloignant des quartiers résidentiels d’Olympia.
Le parking terreux du cinéma en plein air est pratiquement désert alors qu’ils se garent en retrait de quelques voitures déjà présentes. Il faut croire que les gens ont autre chose à foutre. « Si j’avais su, on serait allé à une contre soirée. » Elle brise finalement leur mutisme, elle n’en peut plus, ça en devenait insoutenable. Elle a pertinemment conscience qu’il s’agissait là de son plan de base, à Abel, qu’il déteste les soirées habillées et les coutumes étudiantes, qu’il était là pour elle. Il a au moins ce mérite, elle peut bien le reconnaître. « Au moins, j’aurais pu y aller en baskets. » Qu’elle déclare, les yeux rivés sur ses pieds rouges et couverts de cloques tout en lui tendant le Whisky déjà entamé par ses soins. Et, elle n’aurait pas dû jouer la comédie, garder son sang-froid, prétendre au pur bonheur, devant une foule d’élèves. « Tu peux dégrafer ma robe ? Je vais bientôt suffoquer. » Dans un même temps, elle pivote légèrement, dos face au lycéen. Entre la chaleur, les émotions fortes, cette tenue trop étroite et tout le reste, il y a bien longtemps qu’elle aurait déjà dû manquer d’air et s’évanouir. « À moins que tu ne sois plus en état étant donné ta consommation d’alcool et… d’autre chose. » Tout à coup, ça lui parait totalement inconscient de lui avoir laissé prendre le volant. Mais bon, trop tard. Elle n’est pas si responsable que ça finalement. « Bien que je ne doute pas de ta capacité à déshabiller les filles. » Une pique, mais une pique enrobée d’une touche d’humour, elle espère qu’il remarque l’effort au moins. De toute façon, elle a décidé de ne plus vraiment faire la gueule, ça ne risque pas d’améliorer la soirée. Et, elle est bien obligée de faire avec, avec les événements, avec ses conneries, avec lui.
egotrip
Spoiler:
Ce gif m'a fait penser à moi, fallait que je partage
Une autre chance. Une qu’il n’avait pas intérêt à dilapider aux quatre vents, cette fois-ci. Au moins ce soir, qu’il se tienne à carreaux, qu’il essaye de la mériter, pas encore suffisamment défoncé pour ne pas être parfaitement conscient qu’il ne la valait pas, cette foutue chance. Enfin, ce n’était pas comme s’il en était déjà au courant avant mais maintenant que Peyton savait pour ses incartades, il ne pouvait même plus prétendre à l’innocence et faire comme si de rien n’était. Bien trop heureux pour se garder de balancer une réplique susceptible de la faire changer d’avis dans la foulée, il obliqua dans la direction du cinéma dans un silence qui valait acquiescement.
« C’est pas moi que ça aurait dérangé. » Tranquilles, à l’écart des autres spectateurs, il coupa le moteur, la musique par la même occasion, laissant le silence de l’environnement les envelopper en attendant le début de la séance. Des contres soirées, il aurait pu lui en citer au moins deux de suffisamment importante pour qu’ils eussent pu aller s’y amuser en oubliant le bal de promo, mais c’était trop tard maintenant, et il savait pertinemment qu’elle n’avait plus la tête à ça. Lui non plus par ailleurs, en ce qui le concernait. Un petit soupir amusé lui échappa tandis que son regard glissait vers les pieds martyrisés de sa compagne à la remarque de cette dernière, puis son attention retourna à la bouteille qu’elle lui tendait et il ne se fit pas prier pour se servir à son tour, savourant d’autant plus le goût du whisky qu’il avait ce petit soupçon d’interdit, la gueulante qu’il allait devoir essuyer quand – et non pas si – son père s’en rendrait compte. peut-être qu’il pourrait accuser Caden… ou un des hommes du personnel un peu trop curieux, un peu trop fouineur… « Je suis toujours en état pour ça », se contenta-t-il simplement de lui faire remarquer, soulagé de percevoir le brin d’humour dans la réplique et se calquant sur le ton pour lui répondre. S’ils pouvaient éviter de se prendre la tête maintenant (à choisir, il y avait d’autres choses largement préférables), c’était aussi bien comme ça ; enfermés dans sa voiture, ils n’avaient aucun retrait possible si les choses devaient cette fois exploser pour de bon et Abel était pratiquement sûr que l’abandonner sur un parking quasiment désert signerait une fin définitive à ce qui restait des morceaux épars de leur relation. Ses mains, dans le dos de Peyton, défirent avec obéissance la fermeture, s’attardant un peu plus que nécessaire contre les trapèze avant de descendre le long de la colonne vertébrale, contact léger écartant simplement le tissu libéré de ses contraintes. L’espace de quelques secondes, penché vers elle, il manqua de céder à la pulsion soudaine de perdre ses lèvres contre son cou, s'enivrer de la fragrance de sa peau, mais la certitude qu’elle risquait de le repousser l’amena finalement à briser tout contact, retourner à la place s’intéresser à la bouteille momentanément délaissée pour la porter à ses lèvres, en boire quelques gorgées avant de la tendre à sa compagne. Sur le grand écran de toile, Renton commençait son petit monologue et Abel s’installa plus à son aise, les pieds calés sur le tableau de bord. « Au moins on a pas à se taper une comédie romantique à la con, on aurait pu tomber sur pire. » il commenta à mi-voix tout en fouillant les poches de son pantalon afin d’en extirper ce que Steve lui avait fourgué tout à l’heure. La vitre baissée, il alluma le joint au mépris de toutes les bonnes habitudes qu’il avait prises depuis que son père lui avait foutu les clefs de cette bagnole dans les mains. Ce soir, il avait juste décidé de ne plus rien en avoir à foutre et tant pis si ça lui retombait dessus ensuite. Et puis, juste une fois, ça ne se remarquerait pas, l’odeur serait chassée avant d’avoir le temps de s’y incruster pensait-il. « Tu veux essayer ? » La proposition sortait un peu de nulle part, prévenant une quelconque remarque de la part de Peyton. Il savait qu’elle ne fumait pas, bien évidemment, mais il y avait un début à tout.