Sujet: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 18:01
mai 2019 + Arianne soupira, tentant en vain de décrisper ses épaules en marchant. C'était une mauvaise idée, elle le savait, mais c'était bien la seule qu'elle avait eu en réfléchissant au problème qui s'était doucement imposé à elle. Elle ne pouvait pas décemment ignorer sa présence, de plus en plus pesante, et simplement attendre que cette situation se tasse et passe toute seule. Arianne savait très bien que ça n'était pas aussi simple, elle l'avait vécu de plein fouet après tout. Et si les rôdeurs étaient devenus une menace presque risible aujourd'hui, les hommes eux, n'avaient cessés de lui causer de plus en plus de soucis. Dans les rues du domaine, la princesse des lieux slalomait entre les survivants avec l'aisance de l'habitude et la discrétion qui était sienne depuis ses années d'exil dans la mine. Arianne savait se faire oublier, plus ou moins. Et même si elle avait compris que son père avait des yeux partout elle n'en restait pas moins naïve et pensait, injustement, que baisser la tête lui permettrait d'éviter que sa petit escapade dans une des cabanes ne lui vienne jusqu'aux oreilles. Les mains dans les poches de sa veste en jean, elle sort celles-ci pour les secouer nerveusement de part et d'autre de ses hanches. C'était une mauvaise idée mais tout irait bien, cabane ou non, le domaine restait un lieu plutôt vivant et grouillait des plus anciens membres du clan et donc, par extension, de nombreux amis de son père. Il suffirait qu'elle appelle à l'aide pour qu'on descende la porte de sa cabane en un éclair, n'est-ce pas ? Oui. Oui, voilà. Elle se rassurait comme elle peut, Arianne, mais plus elle s'approchait de la dites cabane, plus elle pouvait sentir son estomac se tordre et se nouer, son coeur trébucher tant il battait fort, sa respiration lui filer d'entre les doigts. Il fallait qu'elle se calme, mais elle n'y parvenait pas : elle allait se jeter dans la gueule du loup, lui couper l'herbe sous le pied, prendre les devants pour garder ce qu'elle pensait être l'avantage. Et au fond, elle en était terrifiée.
Mais il le fallait. Elle ne voulait pas être la victime d'une seconde tragédie du genre. Aujourd'hui, elle prendrait les choses en mains pour éviter le pire. Elle l'avait déjà frôlé une fois et ne pouvait pas supporter l'idée de devoir revivre la même chose. Over my dead body. Alors elle entre sans frapper après avoir vérifié, l'oreille contre le bois, la pupille entre les planches maladroitement clouées ensemble qu'il n'y avait personne.
C'est très vide.
N'importe qui pourrait y vivre, et elle se demande un instant si elle ne se serait pas trompée de cabane. Il y a des vêtements éparpillés un peu partout, bien qu'elle discerne dans le bazar une certaine organisation si ça n'était pour les quelques sous-vêtements sur son passage qu'elle pousse du bout du pied. Ok, donc voici l'antre de celui qui la suivait. Elle l'avait imaginée plus sombre, plus... étrange. Pourtant ici, rien ne sort de l'ordinaire. Un lit, des vêtements, un genre de table sur laquelle il y a de quoi se raser ? Laver ? Elle ne sait pas trop. Ses quartiers à elle ne ressemblaient pas à ça, ils étaient plus... classiques. On aurait presque dit que l'apocalypse n'y était pas passée si ça n'était pour l'étrangeté d'habiter dans une mine. Un lit, un bureau sur lequel elle avait entassé des livres en tout genre, un miroir, des bougies, une lampe de bureau (un luxe, d'avoir l'électricité aujourd'hui), une chaise, et même un coffre dans lequel elle rangeait soigneusement ses vêtements. Arianne était privilégiée, et ça ne la frappait que rarement, notamment parce qu'elle aurait préféré vivre au milieu de la carrière dans l'anonymat plutôt que rejoindre chaque soir les quartiers du roi sous les regards appuyés de ses gardes. Dans la petite pièce, elle scanne les objets autour d'elle sans oser rien toucher : il fallait qu'elle trouve quelque chose, quoi ? Elle ne le savait pas encore. De quoi la rassurer peut-être, de quoi appuyer ses doutes ou les faire disparaître. Ce type, elle l'avait trop vu pour que ça ne soit qu'une coincidence. Elle les avait trop croisés, lui et son regard.
Mais elle ne connaissait ni son prénom, ni son nom, ni ne savait ce qu'il faisait là. Il fallait qu'elle trouve quelque chose. C'est à ce moment là que son regard s'accroche à ce qui semble être un carnet, coincé entre le matelas et le sommier du lit de fortune. Bingo. Arianne s'empressa de l'attraper, l'ouvrant un peu n'importe comment et le sourire victorieux qui s'était peint sur ses lèvres s'efface peu à peu à mesure qu'elle lit ce qu'il y est écrit. Des dates, des blessures, des dates, des blessures. Sur des dizaines de pages si ça n'était plus, et elle a beau remonter vers le début du carnet ça ne change pas. Des dates. Des blessures. Et-ce qu'il tenait une liste des blessures qu'il infligeait ? Est-ce qu'il s'agissait du nombre de personnes qu'il avait agressé ? Y'a trop de questions qui ricochent dans son esprit pour qu'elle entende derrière elle la porte s'ouvrir. Y'a trop de panique en elle, d'un coup, pour qu'elle se rende compte qu'elle n'était plus seule dans la petite cabane et ça n'est que lorsqu'elle capte son ombre sur le sol près de ses pieds qu'elle fait volte face en refermant le carnet encore entre ses mains. Je... commence-t-elle, prise la main dans le sac, l'adrénaline qui lui bouche les artères. Arianne cherche ses mots un instant, face à celui qu'elle n'avait jamais vu d'aussi près, avant d'inspirer et de se ressaisir. Si t'essais quoi que ce soit, je cris. Il fallait qu'elle soit intimidante, ou du moins, qu'elle essaie de l'être malgré la peur qui lui broyait l'estomac maintenant qu'elle avait vu -elle en était certaine- quel genre de personne il était.
Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 22:48
“Time to come clean .” & Une journée bien éprouvante, pour une récolte des plus médiocres. Plus les années filaient et plus les ressources se faisaient denrées rares. La plupart des lieux étaient déjà pillés, les vivres déjà consommées... C’était quasiment débrouilles qu’ils rentraient cette fois-ci de leur énième sortie. Pour simple direction, son nouveau logis. Une routine qui, malgré la terrible monotonie, lui convenait parfaitement. Sur son trajet, le Chenil. Jusque là, rien d'inhabituel, si ce n’était l’absence d’une personne qu’il se surprenait de plus en plus à observer, à stalker. Absence, qui se traduit par une nouvelle déception à cette journée qui ne semblait plus vouloir finir.
Aux portes de son abri de fortune, une nouvelle surprise des plus déplaisantes : la présence évidente d’un indésirable à l’intérieur de ses murs. C’est d’une poigne ferme autour de son piolet et à la suite d’un dernier regard par dessus de son épaule qu’il pousse la porte sans un bruit. Cette personne allait devoir répondre de ses actes. Lui donner des explications claires et précises sur la nature de cet envahissement. Voilà pourquoi, Hex n’aimait pas la vie en communauté. Voilà pourquoi, il pourrait partir du jour au lendemain. Ici, son intimité était constamment bafouée. Pour autant, il ne s’attendait à la voir elle. Elle qui l’obsédait. Elle qu’il observait. Elle qui lisait son carnet, sans la moindre impunité. Passé outre le choc de la côtoyer d’aussi près, Hex se permet de refermer la porte derrière lui par un automatisme peut-être un peu trop mécanique. Le silence, il fut brisé par le son de sa voix qu’il s’était longtemps imaginé et qui ne ressemblait en rien à ce qu’il pouvait entendre là. Il ne comprenait pas, ce qu’elle faisait là. Ça le stressait de la voir chez lui, avec son précieux registre. Qu’est-ce que ça signifiait, au juste, cette intrusion ? Pour qui se prenait-elle, à fouiller chez lui, comme si elle possédait tous les droits ici.
Sa menace, elle lui arrache au mieux un petit haussement de sourcil circonspect. De nature peu impressionnable et encore moins crédule, c’est malgré tout intrigué qu’il continue de la dévisager. Les deux pieds solidement campés devant la porte, il ne semble pourtant pas disposé à bouger de devant la seule issue qui lui permettrait de prendre ses jambes à son cou. Non, il ne lui laisserait jamais l’opportunité de filer avec ce qu’elle détenait entre ses doigts tremblants d’anxiété. Ce journal, elle n’aurait jamais dû en connaître l'existence et ça l’emmerdait qu’elle en ait lu ne serait-ce qu’une simple ligne. Ça l'agaçait, au point de rendre son regard un peu plus noir qu’il ne l’était déjà. Il avait beau ne pas se sentir menacé, Hex, qu’il écoutait bien malgré lui ses directives. Immobile. A ne rien tenter, comme elle lui avait si gentiment conseillé. Seuls ses yeux avaient encore la liberté de balayer la pièce. Seules ses oreilles, la chance de pouvoir se tendre à l'affût du moindre bruit suspect. Figé à la manière d’une statue mais, prêt à fondre sur sa proie en cas de besoin. Tendu mais, parfaitement confiant. Sa nuque se tord lentement sous quelques ondulations pour dégager totalement le bas de son visage. Lèvres et menton autrefois cachés derrière un bandana sale qui faisait office de masque de protection anti-ingestion de sang poisseux durant ses expéditions. Une courte réflexion plus tard, ses paupières se plissent et les hostilités peuvent débuter : “Règle numéro une : ne jamais dire ce que tu comptes faire ensuite” - la voix s’élève enfin après s’être fait tant désirée. C’est sous la forme d’un grondement malveillant qu’il s’adresse pour la première fois à cette fille qu’il a surveillé des mois durant. Le timbre est enroué. Témoigne d’un mutisme bien trop prolongé. Il a les cordes vocales endormies Hex, qui peine à vibrer dans un son harmonieux. Il ne pensait pas que ça se passerait comme ça, leur première discussion. A vrai dire, il ne pensait même jamais lui adresser la parole. A croire que rien ne se passait comme prévu. “Maintenant que j’sais qu’tu veux crier, j’sais exactement quoi faire. Quoi viser. Et ta pseudo menace, elle sert plus à rien. Ton avantage, tu l’as perdu aussi vite que tu pensais l’avoir” - Parce qu’il n’était jamais trop tard pour une leçon de vie. Parce qu’il préférait lui faire remarquer maintenant, là où elle ne risquait rien plutôt qu’en face d’une véritable menace. Le chien avait beau grogner, il n’avait pas montré la moindre canine depuis le début de l’échange. “Rends-moi ça. Avant que ça parte trop loin” - à ces mots, sa main gauche se lève doucement dans sa direction comme une invitation à y déposer ledit carnet. Un mouvement lent, qui se veut dénué de toute agressivité pour ne pas brusquer la brune face à lui.
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Arianne Diggs
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Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 22:52
mai 2019 + C'est lui. Même avec ce bandanna sur le visage elle reconnait ses traits, sa carrure, celle qu'elle a dans le coin de l'oeil depuis des semaines, des mois même. Sans doute qu'elle pourrait deviner sa présence n'importe où, maintenant que malgré elle sa silhouette s'était faites une place dans son quotidien. Dans ses attentes. Le matin quand il passe devant le chenil, le soir quand il revient un regard toujours jeté vers elle. Et puis quand il ne travaille pas, sa simple présence inexpliquée un peu plus loin. Le royaume était grand, suffisamment pour ne croiser deux fois la même personne que rarement et pourtant, lui, elle avait fini par le voir presque tous les jours. Et elle savait bien, Arianne, que ça n'était pas une coincidence. Que ça n'était pas normal. Elle s'en était convaincue, que c'était loin d'être sain. Parce que le dernier homme qui lui avait prêté autant d'attention, Archer l'avait tué juste avant qu'il ne la tue elle d'une toute autre manière. Ils se fixent l'un l'autre un instant qui lui semble être une éternité, les muscles tendus, le souffle coupé par la peur d'un geste brusque ou d'une tentative de quelque chose que ni son corps, ni son esprit n'ont oublié. Ils se toisent comme deux animaux, et Arianne sait est consciente qu'elle est loin d'être le prédateur ici. Mise en garde ou non. Surtout quand ses grands yeux verts glissent le long de son bras pour apercevoir le piolet qu'il tient fermement avant de remonter subitement vers son visage quand il se tord la nuque pour ôter le foulard sans bouger. Elle est aux aguets, le coeur qui bat jusque dans ses tempes, véritable biche prise dans un piège qu'elle s'était elle-même tendue. Bravo Arianne, quelle merveilleuse idée vient-elle sarcastiquement se féliciter. Et si sans masque il a l'air un brin moins menaçant, rien chez lui n'invite à se détendre. Ni sa posture aussi crispée que celle d'Arianne, ni son arme, ni ses vêtements tâchés de sang, ni son regard noir qui se plisse avant de lui répondre. Règle numéro une : ne jamais dire ce que tu comptes faire ensuite. Quoi ? Une règle ? Arianne retient son souffle plus qu'autre chose, tentant de faire sens de ses propos. Où voulait-il en venir ? Il n'y avait pas de règles, c'était ça la règle numéro une. Aucun accord sur la marche à suivre. Alors elle fronce un peu des sourcils malgré elle, quand elle essaie de comprendre. Maintenant que j’sais qu’tu veux crier, j’sais exactement quoi faire. Quoi viser. Et ta pseudo menace, elle sert plus à rien. Ton avantage, tu l’as perdu aussi vite que tu pensais l’avoir. Mais la suite l'oblige à détendre son visage : celui-ci se décompose même un peu. Il partait visiblement directement dans le conflit, s'y plongeait tête baissée même. À son tour de la menacer, mais cependant bien plus frontalement. Elle n'avait fait que le mettre en garde et n'avait finalement que dit qu'elle crierait. Lui, il sait déjà quoi faire et viser, de quoi la faire reculer d'un pas qui vient buter contre le sommier du lit derrière elle. Parce qu'évidemment, elle n'avait aucune autre échappatoire que la porte derrière lui qu'il gardait presque férocement. Le regard d'Arianne passe alors de son visage à la porte, avant de revenir se planter vers lui quand il tente un mouvement pour récupérer ce qu'elle tient contre elle.
Rends-moi ça. Avant que ça parte trop loin. Avant que ça parte trop loin ? Ok, il était définitivement en train de la menacer et était prêt, contrairement à elle, à partir loin. Pourquoi s'était-elle mise dans une situation pareille bon sang ? N'avait-elle pas d'autres moyens de régler ce genre de... problème ? Elle aurait pu en dire deux mots à son frère, ou encore même à son père. Et le type aurait été banni pour une raison ou une autre dans les prochaines semaines. Arianne n'avait pourtant rien fait. Peut-être parce qu'il était aussi jeune qu'elle. Ou parce qu'il n'avait encore rien tenté d'étrange et qui était-elle pour juger des regards ? Quoi qu'il en soit, elle regrettait maintenant la décision stupide d'être venue ici, sans rien pour contrebalancer sa menace mis à part sa voix. Quelle idiote. Mais même s'il lui tend la main pour qu'elle y dépose le carnet, Arianne le garde fermement dans sa main. Elle ne pouvait pas juste le lui donner, et s'avancer vers lui lui était tout simplement impossible. Pas quand il s'était montré si menaçant. Je n'veux pas de problèmes, ok ? parvint-elle à dire en se rappelant de respirer par la même occasion. Elle ne voulait pas partir loin, pas du tout. Notamment parce qu'elle n'avait aucune notion de combat et que là était bien la dernière chose qu'elle souhaitait. Je veux juste des réponses. Et je pense que je les mérite. finit-elle par sortir, un peu plus confiante mais toujours hésitante. Un genre de colère qui montait dans sa voix, trop frustrée à l'idée d'être encore prise pour cible, d'être aussi prise au piège. Mais surtout anxieuse. Toujours. Plus encore face à lui qui, il fallait le dire, l'intimidait. Arianne ne se laisse pour autant pas totalement submergée par sa peur, elle était courageuse au fond et malgré l'angoisse elle tient ses positions. Le carnet en main qu'elle lève pour appuyer ses propos. Si tu t'es cru discret, tu t'es trompé. Je t'ai vu, d'accord ? Et avec ce que j'ai lu dedans, j'ai le droit de savoir ce qu'il se passe. Ce qu'il se passe, sous-entendu pourquoi est-ce qu'il l'observait et qu'est-ce qu'il écrivait dans ce putain de carnet. Et elle reste calme, du moins en apparence. Parce qu'elle aurait le droit de lever la voix Arianne vu ce qu'il lui arrivait, elle avait toutes les raisons d'être en colère. Pourtant, par habitude elle garde sa voix posée, presque douce. Parce que garder profil bas et ne pas faire de vague s'est montré bien plus efficace que se brûler les ailes et s'égosiller ces dernières années. Finalement, elle inspire longuement, le souffle lui étant devenu trop court - plus que pour les autres depuis l'explosion des Lazarus. C'était la pression qui l'écrasait, les muscles tendus, prête à tenter d'éviter le moindre geste mais incapable de juste baisser les bras maintenant qu'elle avait une infime chance de mettre les points sur les i.
Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 23:06
“Time to come clean .” & Elle ne voulait pas de problèmes et pourtant, elle était venue ici de son plein gré. Quelque chose dans son discours ne collait pas avec ses actes. Si elle l’avait vu depuis le début, pourquoi n’avait-elle pas crié au loup plus tôt ? Pourquoi était-elle venue ici toute seule et non accompagnée ? Lui aussi, il avait des questions pour elle. Des interrogations qui ne trouvaient aucune réponse. Pourtant ses lèvres restaient parfaitement scellées. Car parler n'était pas son fort. Faire preuve d’amabilité encore moins. Tout ce qu’il voulait lui, c'était qu’elle lui rende son carnet et qu’elle oublie son passage ici. Que tout redevienne comme avant. Par sa présence, par sa faute, leurs prochaines rencontres ne seraient plus jamais les mêmes. Le fait qu’ils se soient parlés aujourd’hui, bousculait leur Demain. Et pour ça, il lui en voulait terriblement. Briser sa routine le mettait dans une situation inconfortable, le forçant à sortir de sa zone de confort. Il détestait ça.
“Ecoute…” - souffle-t-il finalement devant son refus, vraisemblablement embêté par la tournure des évènements. Sa main armée se lève progressivement pour déposer le piolet sur la petite commode à côté de la porte d’entrée. Ce n’était pas comme s’il en avait réellement besoin pour se défendre... Et il ne comptait pas l’utiliser contre elle, le garder en main ne rimait donc strictement à rien. Tout comme la capuche de son sweat qu’il portait encore et qu’il retira d’un geste las. Le regard plus évasif, la posture moins agressive. A mesure qu’Hex se débarrassait de ses affaires, il semblait un peu plus humain et surtout, plus enclin à la discussion. Ses grands yeux de biches apeurés, ils lui rappelaient étrangement ceux de ses soeurs. Regard émeraude qui l’attendrissait au moins autant qu’il le faisait culpabiliser. “Je voulais pas t’effrayer. Je pensais pas que ‘regarder’ quelqu’un, était considéré comme un crime ici”. Sans doute pas. Il dramatisait volontairement les accusations qu’elle portait contre lui pour mieux s’en décharger. Car la regarder comme lui l’avait observé durant des semaines, c’était une autre histoire. A une autre époque, on aurait sans doute parlé d'harcèlement... Seulement voilà, aujourd’hui, c’est la mauvaise foi qui dictait ses mots. Parce qu’au fond de lui, il se doutait bien que c’était mal comme comportement. Qu’il n’aurait pas dû se montrer aussi insistant à l’observer travailler. “J’en suis désolé” - ça lui fait mal, de le dire. Ça lui fait mal, d’accepter les faits comme ils sont. D’admettre avec du retard ce qu’il était progressivement devenu. Si elle lui demandait d’arrêter, il le ferait. Il fallait simplement qu’elle le lui demande d’elle-même, car Hex n'était pas genre d’homme à tendre le bâton pour se faire battre. Si elle ne disait pas clairement stop, il continuerait bien égoïstement. “Si ça peut te rassurer, ce qu’il y a dedans, ça n’a rien à voir avec toi. Alors rends-le moi” - sa main gauche se relève, l’invite une dernière fois à coopérer. Si sa voix a su s’adoucir au fil de ses propos, ses traits sont toujours aussi durs. Sa mise en garde bien réelle : “J’me répèterai pas une troisième fois”. Qu’elle ne l’oblige pas à commettre un acte qu’il ne voulait pas, pire, qu’il regretterait par la suite. Tout ça pour récupérer son bien le plus précieux. Dernier souvenir d’une famille presque oubliée. Cahier, dans lequel ses frères et sœurs avaient eux-mêmes annotés ses plaies. Leur écriture, c’était bien la dernière chose qui lui restait d’eux. Mais ça, elle ne pouvait pas comprendre. Il ne l’avait pas forcément remarqué avant, mais sa respiration semblait plus creuse qu’à son début. Ce qui inconsciemment, lui donnait matière à réfléchir. Les sourcils légèrement froncés, ses paupières se plissent à nouveau. Plus sceptique que la fois précédente. Il laisse les choses se dérouler avant de tirer des conclusions trop hâtives. “Ça va...?” - douce ironie après ses menaces à peine camouflées. Une question qu’il n’a cependant pas pu se retenir de poser.
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Arianne Diggs
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Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 23:11
mai 2019 + Elle retient son souffle. Elle ne devrait pas. Pourtant Arianne a presque l'impression de se noyer tant le piège dans lequel elle s'était jetée elle-même se refermait progressivement sur elle. Tiraillée entre l'envie mordante de l'accuser de tous ses torts, d'avoir des réponses (enfin) et l'instinct de survie, celui de ployer l'échine et de se glisser entre lui et la porte après lui avoir rendu son carnet. Elle pourrait le faire. Partir. Lui donner ce qu'il veut puis s'en aller, avec comme seule certitude le fait que ce type était très certainement dérangé. Elle pourrait en dire deux mots à son père, qui met un point d'honneur à assurer la sécurité de tous. Elle pourrait, mais elle reste quand même plantée là, les mollets contre le sommier du lit et le carnet en mains. Parce qu'elle mérite des réponses. Parce qu'elle croit encore à ce qu'elle avait avancé en première : que si elle criait, quelqu'un viendrait. Ce qu'il se passerait entre temps, elle n'en était pas sûre et préférait se rassurer en se concentrant sur la seule chose dont elle était certaine : qu'elle avait encore un genre d'avantage malgré ce qu'il pouvait bien penser. Ecoute… Son ton a changé, elle peut l'entendre dans sa voix qui soupire, visiblement las et quand il vient poser son piolet sur la commode près de lui, Arianne ne peut s'empêcher de se crisper d'appréhension. C'était stupide de sa part, mais cela relevait plus du réflexe que d'une réelle décision : son corps se souvenait de beaucoup de choses qu'elle-même avait décidé de bloquer quelque part dans son esprit pour avancer. Toutes les horreurs étaient enfouies, enterrées, mais les réflexes s'étaient eux ancrés bien plus profondément. Elle n'en perd pour autant pas son sérieux, malgré l'angoisse, et continue de le fixer avec toute son attention. Et si lui se détend vraisemblablement, elle, elle n'y arrive pas. Pas encore. Je voulais pas t’effrayer. Je pensais pas que ‘regarder’ quelqu’un, était considéré comme un crime ici. J’en suis désolé. Regarder quelqu'un ? Ça sortait du cadre de "regarder quelqu'un" et ça s'approchait plus du...harcèlement. Oui. Voilà. Dans un autre monde, un qui n'aurait pas connu l'influenza, elle se serait sans doute rendue au poste de police pour les prévenir qu'elle se faisait pratiquement suivre. Aujourd'hui, la seule autorité qui restait c'était son père. Du moins ici. Et le déranger pour une histoire aussi... banale de nos jours ne lui semblait pas si primordial. La preuve : Arianne était là, au lieu d'être dans les quartiers du roi. Elle avait voulu régler ses soucis comme une adulte -seule, donc- mais s'en mordait les doigts.
Mais même s'il ne semblait pas se rendre compte de la véritable étendue du problème, il s'était excusé. C'était déjà ça. C'était même beaucoup comparé à d'autres incapables de demander pardon après avoir fauté. Arianne le note quelque part dans son esprit, un sentiment de victoire qui la rassure mais qui ne fait qu'enlever un grain à la dune d'anxiété sous laquelle elle croule. Si ça peut te rassurer, ce qu’il y a dedans, ça n’a rien à voir avec toi. Alors rends-le moi. Il demande à nouveau, le bras tendu, la patience à bout de nerfs sans doute aussi. Et si ce qu'il y avait dedans n'était pas à propos d'elle (dieu merci), elle constate quand même que malgré l'expression si dure qui ne lâche pas son visage il a l'air de ne pas lui vouloir tant de mal que ça. Un air, seulement. Et Arianne plus que quiconque savait qu'un air ne voulait rien dire : nombreux étaient ceux qui jouaient avec des masques pour se frayer un chemin vers la sécurité relative d'un clan. Des hommes bons comme des mauvais, alors même si cela la rassure, qu'il tente lui-même de la rassurer, elle s'empêche de baisser sa garde pour autant. J’me répèterai pas une troisième fois. Certes. Elle avait assez joué et pouvait peut-être le lui rendre à présent ? Contre la certitude d'avoir plus qu'un "ça n'a rien à voir avec toi". Elle pèse le pour et le contre, mais se surprend à siffler en respirant, à peiner à happer l'air et remplir ses poumons convenablement ou du moins ce qu'il en restait. Par habitude, elle essaie d'ignorer les signes qu'elle connait pourtant bien : ça n'était ni l'endroit, ni le moment pour que ses poumons fassent des siennes. Surtout pas. Et par expérience elle savait que ça passerait, parce que ça passait toujours. Et c'est peut-être parce qu'elle met un peu trop de temps à répondre, ou parce qu'elle a pour la première fois dévié son regard du sien qu'elle entend par dessus sa respiration rauque un Ça va ? auquel elle ne s'attendait pas.
Arianne relève les yeux vers lui, surprise. Mais à la place de lui répondre, elle inspire un grand coup dans l'espoir de trouver un peu d'air à avaler, une façon aussi de se détendre. De s'y forcer. Entre l'apnée et l'hyperventilation, elle leur avait fait vivre un petit calvaire à ses poumons qui le lui rendaient bien à présent. Et elle ferme les yeux, fronce des sourcils quand elle se sent déjà manquer d'air à peine quelques secondes après. Pourquoi maintenant. se déteste-t-elle à penser. Oui oui. finit-elle par lui répondre de manière évasive en rouvrant les yeux, le visage et la gorge crispées. J'ai juste... besoin de m'assoir aurait-elle rajouté si elle ne s'était pas déjà assise sur le bout du lit, le carnet toujours à la main qui soudainement était passé au second plan lui qui avait été le sujet principal de leur conversation tendue. Et Arianne ne s'étend pas plus en explications, parce qu'il n'a pas besoin de savoir ce qu'il lui est arrivée et ce qu'il lui arrive maintenant. Elle n'aimait de toute façon pas en parler, se sentait faible quand elle y était obligée. Je le remets à sa place, si ça te va comme ça. Parce que dans l'instant t elle n'avait pas nécessairement envie de se lever pour lui remettre le carnet en mains propres. Après s'être baissée pour le caler entre le matelas et le sommier, elle se redressa dans une grimace avant de tousser sans en être trop inquiétée. L'habitude, encore. Le calme apparent qui ne la quittait pas toujours présent. Arianne avait appris depuis longtemps à ne pas espérer grand chose du monde d'aujourd'hui, et à accepter les choses telles qu'elles étaient : le temps où ils avaient un choix était révolu. Voilà, heureux ? lui demanda-t-elle non sans une pointe de sarcasme qu'elle ne put empêcher de franchir ses lèvres. Maintenant qu'il est de nouveau à sa place, j'ai droit à des réponses. Non ? commença-t-elle un brin difficilement, le souffle pareil à celui d'une personne qui aurait fournis un effort juste avant. C'est une liste des gens que t'as agressé ? C'est ça ? Et j'suis la prochaine sur ta liste ? Elle le vit sur le point de bouger et ne pu réfréner un mouvement de recul, autant que sa condition le lui permettait cependant. J't'ai dis de rien tenter, sinon je cris, ok ?! Ça compte toujours. Règle numéro une ou pas. s'empressa-t-elle de dire une main tendue vers lui, et le souffle un peu plus rapide qu'il ne devrait l'être.
Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 23:34
“Time to come clean .” & Elle avait juste “...De l'asthme ?” - qu’il se permet de finir à sa place. Usant d’un ton se voulant assuré tant l'évidence était frappante. Une supposition qui se confirme quand il l'aperçoit amorcer une descente vers son matelas. Elle n’allait tout de même pas s’installer ici, sur son lit… Si ? Et bien si. Cette fille avait vraisemblablement un don pour s’approprier ce qui ne lui appartenait pas. Pour agir, comme si tout lui était dû. La voir assise là où il passait toutes ses nuits depuis des semaines, ça avait quelque chose de surnaturel. Durant une fraction de seconde, il en était venu à se demander s’il n’était pas en train de virer fou. D’inventer cette discussion qu’il n’aurait probablement jamais dû avoir avec elle. Et si tout ça, n'était en réalité que le fruit de son imagination...? “Y a une bouteille d’eau à côté du lit, je crois… S’t’veux…” - Il baragouine à moitié dans sa barbe, déstabilisé. Grogne presque par moment. Mécontent, mais un brin soucieux malgré lui. Montre d’un mouvement grossier de la main où devrait plus ou moins se situer ladite bouteille pour qu’elle puisse s'hydrater au besoin. Se surprend une nouvelle fois à faire preuve de bienveillance envers une parfaite inconnue. Quoique, plus si inconnue que ça à présent...
Avec toutes ces histoires de respiration sifflante qui le renvoyait à la maladie de Léo, son carnet, il aurait presque pu l'oublier. Pourtant, il revient rapidement au cœur de leur discussion. Et sa pseudo tentative de coopération, elle est bien loin de le satisfaire. Lui qui, à deux reprises, avait déjà tendu le bras pour le récupérer en mains propres. Quant à sa petite réplique sarcastique, c’était la goutte de trop. Celle qui fait déborder le vase. Avait-il l’air heureux ? Est-ce que quelqu’un dans ce foutu royaume pouvait affirmer être heureux ? Avait-il l’air joueur ? Avait-il l’air disposé à jouer les bons hôtes avec elle ou quelqu’un d’autre ? Non. Et si c’était la conclusion qu’elle en avait tiré parce qu'il lui avait proposé de l'eau, elle se trompait lourdement. Car Hex, il ne voulait pas jouer. Il ne jouait plus depuis bien longtemps et quand bien même on l’y obligerait, il n’existait pour lui qu’un seul jeu valable : celui du chat et de la souris. Tuer ou être tué. Et perdre, ce n’était pas dans ses habitudes. La preuve étant : aujourd’hui, il était encore en vie, lui.
Son visage s’assombrit drastiquement face à ses caprices. Plus il l’écoute, plus les muscles de sa mâchoire se crispent. Jusqu'ici parfaite statue de marbre, Hex fait un premier pas dans sa direction, ce qui semble allumer tous les signaux d’alerte chez la brune. A nouveau, la menace de crier, le regard affolé, la main qui l’intime de reculer. Sauf que cette fois-ci, il n’écoutera pas. Il ne cédera pas à sa petite comédie. “Cris s’t’veux. J’m’en branle. J’ai demandé deux fois gentiment. N'espère même plus mettre la main dessus” - Sa langue claque contre son palais à la manière d’une cravache fendant l’air. Les derniers mètres sont bravés avec impétuosité et c’est d’un geste sec qu’Hex arrache son carnet d’entre le matelas et le sommier. “J’sais pas pour qui tu t’prends exactement… Si c’est pour te donner un ‘genre’ ou quoi. Mais t’es loin d’être le centre du monde. Alors redescends un peu, ‘Princesse’” - sa voix continue de gronder, son regard mauvais se faire un peu plus appuyé. Il insiste sur chaque syllabe de son surnom pour lui prouver que lui aussi, pouvait faire preuve de cynisme quand il le voulait. Carnet en main, il le glisse rapidement dans la poche de son sweat comme une mère kangourou serait prête à protéger son petit. “Des jolies filles, y en a tout un tas d’autres à regarder ici” - alors pourquoi n’avoir d’yeux que pour elle ? Cette situation… Ça l’emmerdait, ça le frustrait, ça le rendait un peu plus imprévisible. Tout ça, c’était entièrement sa faute à elle. C’était elle, qui le rendait comme ça. Lui d’habitude si calme, si invisible. Il ne se reconnaissait plus. Ou peut être le reconnaissait-il trop, Alexander... “Tu crois vraiment mériter des réponses juste parce que tu as remis à sa place un objet, que tu as préalablement dérobé à quelqu’un ? Après t’être introduite chez cette même personne en son absence ? Après avoir fouillé dans ses affaires sans son accord ?” - les reproches fusent et le ton monte crescendo si bien que c’est finalement lui qui va finir par ‘crier’. S’emporter n’était pas la solution, ça n’était jamais la solution… Il le savait. Pourtant face à elle, il n’y arrivait pas à rester stoïque.
Du plat de sa paume, il vient ébouriffer nerveusement l’arrière de sa tête. Court moment d’errance qui lui permet de regagner un semblant de contrôle sur ses émotions. Un calme de façade aujourd'hui réputé pour être parfaitement éphémère. Puis un nouveau soupire, plus profond encore, comme s’il cherchait à chasser entièrement l’air de ses poumons, sa colère avec. “Je sais pas dans quel monde tu vis… Mais de toute évidence, il est très éloigné du mien” - constat qu’il souffle à demi voix, le regard autrefois fuyant qui glisse progressivement dans celui de l’inconnue qu’il avait nommé Abigaïl au fil des semaines sans savoir accès à sa réelle identité. “Tu mérites bien des choses… Mais des réponses ? Ça, ça reste encore à prouver ”. Hex, il ne fait pas partie des gentils, ni même des méchants. Il se trouve dans cette zone un peu floue entre le blanc et le noir. S’approchant plus d’un côté que de l‘autre en fonction des jours. Et aujourd’hui, devant le regard qu’elle lui lançait depuis le début… Ça n’était pas bien difficile de comprendre qu’il était plus près du noir que du blanc. Du mauvais garçon, que du bon. “Et arrête de m’regarder comme si j'allais te blesser. Si j’voulais vraiment t’faire du mal, tu crois pas que ça serait déjà fait depuis l’temps ?”. Des défauts, il en possédait, beaucoup. Mais l’hypocrisie ou le mensonge, ça n’en faisait pas encore partie. Il fallait qu’elle le comprenne, d’une manière ou d’une autre.
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Arianne Diggs
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Sujet: Re: time to come clean + hex Dim 30 Juin - 23:36
mai 2019 + Elle a l'impression de maîtriser un peu la situation, Arianne. Qu'elle a les choses en mains même : après tout, elle se permet aussi de s'assoir. Mais c'est surtout qu'elle en a besoin parce que son asthme s'est soudainement réveillé, la faute à l'anxiété, au choc, à la tension et la fatigue continuelle. Elle vit avec depuis seulement quelques mois, pas encore assez pour lui faire comprendre qu'elle devait se remettre en question elle et ses habitudes qui jusqu'ici ne lui avaient pas posées tant de problème que ça. Cela ne faisait pas assez de temps, finalement, pour qu'Arianne sache quoi faire pour éviter les crises, pas assez de temps pour qu'elle reconnaisse les signes avant-coureurs. Mais déjà trop de temps à ses yeux : il ne manquait plus que ça aujourd'hui pour lui pourrir un peu plus la vie malgré ses tentatives veines de se faire oublier afin que le destin la laisse tranquille. Et la jeune Diggs écoute à peine ce qu'il dit, l'autre parce qu'elle essaie tant bien que mal de repousser l'échéance et de gagner du temps. Elle pourrait avoir autant de crise que ses poumons le souhaitaient en dehors de cette cabane. Ça n'était pas le moment, pas l'endroit, pas l'audience. Allez Arianne, du cran qu'elle se surprend à penser en serrant les dents entre deux inspirations sifflantes. Mais ça n'y fait rien. Quelque part elle a honte, d'être comme ça face à celui qu'elle aurait aimé impressionner pour être prise au sérieux, à la place elle est prise au piège. Le sien.
Ses mains s'agrippent au matelas, y cherchent un moyen de s'ancrer autre part que dans la tornade qui s'agite en son sein, comme si le fait de se tenir à quelque chose l'empêcherait de perdre pieds. De se laisser tomber dans le genre de spirale au milieu desquelles elle perd généralement tout contrôle. Et alors qu'elle le met à nouveau en garde le souffle court, lui en profite pour envoyer balader ce qu'elle lui avait demandé (ordonné ?) depuis le début de leur "conversation". Cris s’t’veux. J’m’en branle. J’ai demandé deux fois gentiment. N'espère même plus mettre la main dessus. Et c'est presque s'il la bouscule pour arracher le carnet qu'elle avait pourtant remis à sa place. Arianne n'arrive pas à crier comme elle le lui avait pourtant promis : la faute à l'air qui lui manque, et elle tousse alors. C'est tout ce qu'elle parvient à faire, le visage et le regard affolés tandis qu'elle se lève un brin trop vite pour s'éloigner de lui et se rattrape sur l'espèce de bureau près du lit. La tête qui tourne et le souffle encore plus chaotique maintenant qu'il est si près : s'il avait voulu la surprendre, c'était chose faites. Une petite voix lui glisse à l'oreille que le carnet a sans doute de la valeur pour qu'il réagisse avec autant d'animosité, mais elle est bien vite recouverte par celle du survivant. Mauvaise. Furieuse. J’sais pas pour qui tu t’prends exactement… Si c’est pour te donner un ‘genre’ ou quoi. Mais t’es loin d’être le centre du monde. Alors redescend un peu, ‘Princesse’. Son sarcasme elle l'entend très bien, et Arianne se demande un instant s'il ne saurait pas exactement à qui il parle pour l'appeler ainsi Princesse. C'était ce qu'elle était ici en quelque sorte depuis que son père avait été proclamé Roi. C'était aussi tout ce qu'elle avait cherché à fuir. Pourtant s'il savait il ne serait pas si... excessif, non ? Les autres craignaient ce qu'elle pourrait dire à son père, avait peur de l'ombre d'Aaren qui planait toujours au-dessus d'elle. On la prenait avec des pincettes ou on lui tournait simplement le dos par précaution : on ne cherchait pas à la brusquer de peur d'en subir les conséquences. Lui était pourtant loin d'être effrayé d'une quelconque façon bien au contraire. Il était chez lui. Elle était de trop. Il avait l'avantage en plus de toutes les raisons de lui en vouloir. Des jolies filles, y en a tout un tas d’autres à regarder ici. Ah ! Enfin ! Des aveux. Les voilà. Le crime : la trouver jolie. La sentence : elle n'en avait aucune idée. Arianne s'était trop habituée aux survivants louches, elle les avait trop fuit pour savoir véritablement quoi répondre à ça. Elle reste d'ailleurs silencieuse, la gorge de toute façon trop serrée par l'asthme et son corps tout entier qui réclame de l'air. Tu crois vraiment mériter des réponses juste parce que tu as remis à sa place un objet, que tu as préalablement dérobé à quelqu’un ? Après être rentrée chez cette même personne en son absence ? Après avoir fouillé dans ses affaires sans son accord ? Le ton monte si subitement qu'elle se demande si elle ne serait pas allée trop loin comme il le lui avait dit, la mettant en garde à son tour. Arianne se crispe, ses épaules et sa gorge bousculés par des soubresauts par moment dans de vaines tentatives de l'obliger à happer un air qu'elle s'interdisait d'avaler : si tendue qu'elle en retenait bêtement sa respiration. Et il soupire, le survivant. Arianne l'envie presque tout à coup, les mains qui s'accrochent au bois de la table comme un peu plus tôt au matelas. Il fallait qu'elle se calme mais elle n'y arrivait pas. Pas quand il était là. Comme ça.
Elle avait fauté, mais elle n'était pas la seule. Et ça, il semblait trop vite l'oublier. Je sais pas dans quel monde tu vis… Mais de toute évidence, il est très éloigné du mien. Tu mérites bien des choses… Mais des réponses ? Ça, ça reste encore à prouver. Elle les méritait. Oui. Arianne n'en démordrait pas, trop têtue pour faire marche arrière. Surtout maintenant. Partir maintenant sans réponses elle le vivrait comme un échec total, plus encore lorsqu'elle flirte avec les frontières d'une crise d'asthme face à lui. De quoi aurait-elle l'air ? D'une pauvre fille incapable de garder l'sang froid ? D'une voleuse ? D'une fouineuse ? Elle bouillonne à son tour, mais il lui coupe la parole alors qu'elle s'apprêtait à lui répondre, ses grands yeux de biche dans les siens noirs comme de l'encre. Et arrête de m’regarder comme si j'allais te blesser. Si j’voulais vraiment t’faire du mal, tu crois pas que ça serait déjà fait depuis l’temps ? Ce à quoi elle répond du tac au tac, plus par réflexe qu'autre chose. J'préfère me méfier des apparences, tu m'excuseras, c'est pas comme si tout le monde était bienveillant ici. Même si pour le coup, les apparences allaient très bien avec l'image qu'il renvoyait : il avait les traits, la posture, la voix et le regard de quelqu'un qu'il ne fallait pas déranger. Et Arianne parlait d'expérience. James aussi lui avait dit ce genre de belle phrase, déjà toute tournée. Si j’voulais vraiment t’faire du mal, tu crois pas que ça serait déjà fait depuis l’temps. Presque mot pour mot, le sourire charmeur en moins. Il lui avait fait du mal plus tard, tout était question de temps.
Même si elle bouillonne, elle n'arrive pas à hausser le ton. C'est toute sa nature qui serait remise en question, tous les efforts qu'elle avait fait lorsqu'elle avait été exilée pour survivre qui seraient vains : s'il y avait bien une chose dont elle était sûre, c'était que les conflits n'apportaient rien de bon. Que la rancoeur pouvait être très dangereuse. Qu'il valait mieux se faire oublier qu'attirer tous les regards... ou toutes les oreilles. Alors dans un soucis de suivre ces règles qu'elle s'imposait depuis des années et dont elle n'arrivait pas à se défaire malgré le fait d'avoir été réunie avec sa famille, Arianne s'interdit de sombrer dans la colère comme il l'avait fait l'espace d'un instant qui l'avait tétanisée. Je suis pas une voleuse, ok ? qu'elle commence, coupée dans son élan par une inspiration douloureuse qui lui arrache une grimace, ses yeux qui se détachent alors des siens pour chercher dans les hauteurs un répit qui ne vient pas. Elle se force donc, même si parler lui demande bien trop d'efforts. J'veux bien t'accorder le fait que j'aurais pas du fouiller dans - Grimace. Soupire laborieux. Tes affaires. Elle lutte contre elle-même pour garder un semblant de face. Mais quand un type passe des semaines à t'observer sans te parler, tu finis par chercher des réponses toi-même sur le pourquoi du comment. Du dos de la main, Arianne vient essuyer sa tempe humide. Se battre contre soi-même était aussi pénible que le faire contre quelqu'un d'autre et l'inflammation qui l'étouffait progressivement se faisait sentir de multiples façons. Les médecins de la Mine avaient tenté de tout lui expliquer, mais il y avait encore trop de détails qui lui échappaient quant à sa nouvelle condition. Au fond, Arianne n'avait même pas envie de savoir. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était la quiétude du silence, le soulagement de la solitude, la sécurité du rien. Et depuis l'explosion, tous les regards étaient tournés vers elle, la pauvre fille qu'Aaren avait failli perdre. L'une de ses principales inquiétudes, en plus d'être l'une de ses plus précieuses possession. Elle serait toujours sa gamine après tout. J'voulais savoir si t'étais une menace. Si t'étais dangereux et si j'devais m'inquiéter. C'est tout. Et ton carnet est pas rassurant. Assurer ses arrières, c'était tout ce qu'elle avait voulu faire. Arianne tousse, inspire un grand coup -autant que faire ce peu- avant de continuer la voix plus faible encore. J'me donne pas de genre, j'suis pas une princesse. J'préfère juste savoir à qui j'ai à faire et éviter les problèmes. Elle appuie sur princesse comme il l'avait fait, aussi cynique que lui. Mais elle est bien vite rappelée à l'ordre par une nouvelle toux. Est-ce que - Elle inspire difficilement. C'est trop demander ? souffle-t-elle presque dans une murmure, son soupire venant se perdre dans les bruits de la vie qui continue son cours autour de la cabane dans laquelle, pourtant, Arianne oublie tout le reste.
Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 0:03
“Time to come clean .” & C’est vrai, dans le fond, il avait peut-être déconné à un moment donné. Il aurait sans doute dû s’y prendre autrement pour récupérer son bien le plus précieux, plutôt que la bousculer ainsi et arracher son cahier d’entre le matelas et le sommier. Mais elle ne lui avait pas laissé le choix. S’il aurait pu faire autrement, elle aussi, aurait-pu agir différemment. Et cet épisode regrettable, ils l’auraient évité. Chacun avait sa part de responsabilité. Pourtant, sa quinte de toux sèches, elle finit par réellement l'inquiéter. Le faire culpabiliser. Dès les premiers symptômes, il se met à compter les minutes dans sa tête. Pour être sûr que cette crise ne dure trop longtemps. Léo l’avait suffisamment habitué pour savoir agir en conséquence. Intervenir, avant qu’il ne soit trop tard. Un coup d’oeil rapide sur sa montre au cadran usé et le décompte précis pouvait commencer. “J'préfère me méfier des apparences, tu m'excuseras, c'est pas comme si tout le monde était bienveillant ici” - l’oisillon pousse finalement son premier cri et intérieurement le corbeau lui, sourit. Elle avait raison de se méfier. Des survivants d’Hamilton oui, mais aussi de lui, peut-être même plus encore qu’un autre. Car s’il ne cherchait pas spécialement à cacher ses mauvaises intentions, ça ne voulait pas dire pour autant qu’il n’en possédait pas. Nombreuses étaient les choses qu’il n’était pas fier d’avoir accompli, pour la survie. Des actes inavouables qu’il serait pourtant prêt à reproduire, sans la moindre once d’hésitation. Sur n’importe quel type d’humain. ‘Gentil’ ou ‘méchant’. Vieux ou jeune.
Grâce à sa réplique, mine de rien, elle parvient à se hisser un peu plus haut dans son estime. A lui faire oublier les nombreuses charges dont il l'accusait précédemment. C’était ça, de vivre dans l’instant. Constater, reprocher, râler, puis oublier. Hex, il avait déjà oublié le fait qu’elle était entrée chez lui par infraction, si bien que lorsqu’elle lui assure ne pas être une voleuse, l’un de ses sourcils s’arque sous la surprise. Pour autant, ses lèvres autrefois agitées restent parfaitement scellées. La laissant s’exprimer, tandis que lui, s’occupe de la scruter dans les moindres détails. A la recherche d’informations relatives à l’évolution de sa crise d’asthme. “... quand un type passe des semaines à t'observer sans te parler, tu finis par chercher des réponses toi-même sur le pourquoi du comment” - Il attrape la phrase en plein vol, comme interpellé par le mot ’type’ qui est censé le qualifier. Surnom ni positif, ni négatif. Il s’attendait plus à quelque chose comme un ‘stalker’ ou encore ‘un pervers’. Ou du moins, à un adjectif qualificatif péjoratif. Mais non, il était juste un ‘type’ peut-être un peu trop curieux à ses yeux. C’était plutôt positif, non...? “T'es pas venue me parler non plus” - qu’il gromelle à moitié dans sa barbe, conscient d’être dans l’erreur, mais ne souhaitant pas se justifier pour autant. Surtout qu’elle, contrairement à lui, avait trouvé le courage de venir lui parler.
Si jusque là, tout allait plutôt bien, le premier vrai signal d’alerte fut sonné quand elle eut le malheur d’essuyer quelques-unes de ses perles de sueur à l’aide du revers de sa main. Plusieurs minutes s’étaient déjà écoulées depuis ses premières difficultés respiratoires et si Hex s’était assuré de ne pas voir ses lèvres virer progressivement au mauve bleuté, il devait se rendre à l’évidence : ça ne passerait pas aussi facilement. Elle exprimait de plus en plus de difficulté à construire ses phrases, ce qui était très mauvais signe dans ce genre de cas. Cette histoire, elle allait très vite tourner au vinaigre si aucun des deux ne prenait rapidement une décision. Elle voulait savoir s’il était une menace. Elle voulait comprendre la signification de ce cahier. Elle voulait savoir si elle devait s’inquiéter ou non. “Est-ce que… C'est trop demander ?” - Un murmure qui peine à sortir mais, qui une fois entendu, lui serre indéniablement le cœur. Non, ce n’était pas trop en demander. N’importe qui d’autre lui aurait sans doute déjà répondu, pour la rassurer. Qu’est-ce que ça lui coûtait réellement, à Hex, de lui dire de ne pas s'inquiéter de son cahier ? De ne pas avoir peur de lui ? De l’énergie gâchée. Parce que quoi qu’il dise, elle ne le croirait pas, de toute manière. Elle était bien trop méfiante et bornée, de toute évidence. L’image qu’elle avait de lui en tête, il ne pourrait pas la faire changer. C’était à elle, de se forcer à comprendre. A elle, de se faire son propre avis. Son regard d’encre toujours planté sur elle, les bras croisés, il finit par lâcher un nouveau petit soupire des narines. “Je vais t’accompagner jusqu’à l’infirmerie” - qu’il balance, monocorde, en décroisant ses bras de sur son torse. Sans même revenir sur les questions qu’elle lui avait posé un peu plus tôt. N’étant tout simplement pas prêt à y répondre. Si elle avait besoin de soins, lui, avait cruellement besoin de temps pour y réfléchir. “Ta crise est trop aiguë pour être ignorée. Faut qu’elle soit prise en charge par des gens compétents” - ce qu’il n’était définitivement pas, lui. S’il l’avait été par nécessité pour Léo, c‘était bien car il n’y avait eu personne d’autre que lui pour lui apporter les soins qu’il méritait. Elle n’avait pas à endurer ce que son petit frère avait dû supporter des années durant. Ici, ils possédaient une infirmerie avec du personnels qualifiés. Il serait stupide de ne pas en profiter. “On parlera plus tard. Quand tu seras en mesure de le faire, déjà”. Doucement, il se déplace dans la pièce sans pour autant lui tourner le dos. Soucieux, mais toujours méfiant. Récupère ses affaires qu’il avait posé en entrant, ainsi que son piolet. “Si t’y tiens toujours”. Après ce qui venait de se passer, elle pourrait très bien ne plus jamais vouloir le voir. Ce qu’il pouvait comprendre, à défaut de pouvoir l’accepter. Une main sur la poignée de la porte, il l’observe un court moment silencieusement, comme s’il attendait malgré tout son aval pour l’ouvrir et l’escorter jusqu’à la mine.
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Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 0:05
mai 2019 + Merveilleuse idée. La meilleure, même. Se jeter dans la gueule du loup, se faire prendre la main dans le sac et éveiller ce genre d'asthme toujours somnolant depuis l'explosion provoquée par les sbires de Lazare. Génial. Arianne se sentait stupide, piégée aussi. Elle ne pouvait en vouloir qu'à elle-même cependant. C'était elle qui s'était fourrée là-dedans : elle se savait en tord, mais ne pouvait pas en démordre quant aux informations qu'elle voulait. Elle en avait besoin, par fierté ou simplement pour se rassurer, la frontière se faisait de plus en plus floue. Surtout depuis que sa respiration, elle, se faisait de plus en plus instable. Alors elle le regarde, agrippée au bois de la table dans lequel ses ongles s'enfoncent parce qu'elle chercher à s'ancrer quelque part pour ne pas perdre tout contrôle. La poitrine qui se soulève trop vite, puis trop lentement, elle-même incapable de faire un choix entre respirer anormalement rapidement ou d'une lenteur à lui en bleuir les lèvres. Mais Arianne doit bien vite détourner le regard, celui-ci venant se perdre sur le côté tandis qu'elle tente d'expirer en y arrivant qu'à moitié. Merde. La survivante réalisa enfin à quel point elle s'était tirée une balle dans le pied en venant ici. Erreur de débutante : or, elle n'en était plus une depuis trop longtemps.
La crise bien installée, elle inspire douloureusement avant de tousser plus que d'inspirer. Son regard cherche une fenêtre à ouvrir parce qu'elle a chaud, faute à l'inflammation, mais elle se doute aussi que ça n'était pas sa place de le faire. Arianne n'était pas chez elle, le type en face d'elle le lui avait bien fait comprendre. Et si ça ne tenait qu'à elle, elle serait déjà partie. Le carnet, les informations, tout ça bien loin à présent qu'elle avait pris conscience de sa crise, et de son incapacité à la maîtriser seule. Parce que comme une idiote, elle passait son temps à oublier son précieux inhalateur au chenil, dans son sac, dans sa chambre. Jamais sur elle. Tout comme ses médicaments. C'était encore trop frais pour qu'elle en ait le réflexe. Tête en l'air pourtant si lourde à présent qu'elle peine à réaliser la plus basique des tâches.
Il soupire. Sans doute l'exaspère-t-elle avec ses demandes et ses questions. Elle s'attend à ce qu'il l'appelle de nouveau princesse avec le même sarcasme que plus tôt, mais elle relève la tête à son Je vais t’accompagner jusqu’à l’infirmerie. Ta crise est trop aiguë pour être ignorée. Faut qu’elle soit prise en charge par des gens compétents. qui la surprend. En soit, elle n'arrivait pas à cacher sa crise et le sifflement de ses inspirations passaient au dessus du bruit de la vie qui continuait dehors. Il n'y avait qu'eux dans sa petite cabane. Lui, elle, sa toux et ses grimaces. Alors ça n'est pas une surprise qu'il ait vu que quelque chose clochait : c'est plutôt l'aide qu'il semble vouloir lui apporter qui en est une. Ça ne collait pas au personnage que son apparence et son comportement laissaient paraître, mais quelque part cela allait de paire avec tout ce qu'il avait dit qu'Arianne avait ignoré par colère : ses excuses, sa tentative de la rassurer quant au contenu de son carnet qui n'avair "rien à avoir avec elle", son inquiétude vis-à-vis des débuts de sa crise, son "j’ai demandé deux fois gentiment" et enfin, surtout, le "si j’voulais vraiment t’faire du mal, tu crois pas que ça serait déjà fait depuis l’temps" dont elle avait préféré se méfier. Elle se méfiait toujours, Arianne, c'était plus fort qu'elle. Mais quelque part l'affreux portrait qu'elle avait dépeint de ce type qui la fixait, semblait la suivre et qui l'avait plus ou moins menacé dans cette cabane prenait un sacré coup. Il n'était peut-être pas si dangereux que ça lui glisse une petite voix. Ça restait encore à prouver cependant : Arianne était plus que prudente, surtout avec ceux qu'elle ne connaissait pas. On parlera plus tard. Quand tu seras en mesure de le faire, déjà. Elle le regarde se déplacer vers la porte, elle encore campée contre l'espèce de table sur laquelle elle s'appuie parce qu'elle sent des picotements dans ses jambes, sur ses lèvres, autour de ses doigts. La faute à ses poumons qui déconnent encore et toujours. Et si son commentaire annonce (et promet) une nouvelle discussion et des réponses, elle ne peut s'empêcher de répondre un Je peux parler. d'une voix faible mais audible, pleine de fierté mal placée. Même au plus mal elle fait preuve de cynisme, parce que même si elle n'a ni la santé, ni le physique pour avoir pu survivre jusqu'ici, elle a au moins le mental. Une fille comme Arianne dans un monde comme aujourd'hui relevait du miracle, ou d'un père bien placé et ultra-protecteur. Si t’y tiens toujours. qu'il ajoute. Et bien sûr qu'elle y tient toujours. Elle n'attend même que ça, aurait aimé pouvoir le faire maintenant au lieu de plus tard mais il fallait voir les choses en face : cynisme ou non, elle n'était pas en l'état d'avoir une conversation dans l'immédiat. L'ayant suivi du regard, Arianne retrouve le sien et l'observe un instant main sur la poignée.
Et puis elle hoche la tête, capitule et se redresse en venant essuyer une nouvelle fois ses tempes humides du revers de ses mains. Ok. D'accord. souffle-t-elle en s'avançant vers lui. Pas en avant littéral mais aussi sans doute plus profond, parce qu'elle accepte son aide, son escorte, au lieu de l'envoyer balader. C'est qu'il l'intrigue, quelque part. Il est à la fois tout et son contraire. Y'a une part d'elle marquée par l'expérience qui lui dit de se méfier, et une autre plus curieuse qui a hâte de cette prochaine rencontre. Une fois devant la porte ouverte elle le suit lentement, le plus petit effort devenant tout de suite plus imposant quand on ne respire qu'à moitié ou que de tiers. Je peux revenir - elle marque une pause, avale difficilement l'air - demain. qu'elle dit aussi fort qu'elle le peut pour passer au dessus du brouahah du Domaine. Avant d'ajouter, maintenant qu'elle y pense. Ailleurs que... - elle a du mal à finir sa phrase, manque de mots - que... que chez toi. La cabane n'était pas une bonne idée. Un endroit plus publique oui : l'esprit d'Arianne était peut-être ralenti et embrumé par la fatigue de plus en plus présente et le manque d'air, elle n'en restait pas moins quelqu'un de réfléchi... Quand elle ne faisait pas des erreurs de débutantes comme s'introduire par effraction chez son fucking stalker. Parler et marcher se révélait être bien plus difficile qu'elle ne l'avait pensé, surtout dans la carrière poussiéreuse et aux multiples montées et descentes. Alors elle se tait un moment, l'ascension d'une de ces nombreuses montées lui demandant beaucoup d'effort si bien qu'une fois en haut elle doit s'arrêter, à bout de souffle. Att-attends, j'ai besoin de faire une pause... - elle cherche son prénom, mais ne se souvient pas l'avoir lu dans son carnet ou l'avoir entendu dire - Tu t'appelles comment déjà ? finit-elle par demander, les yeux qui se ferment dans une grimace tandis qu'elle tente de récupérer son souffle en prenant appuie les mains sur ses genoux. Putain. se laisse-t-elle penser.
Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 0:25
“Time to come clean .” & Cette fille était têtue, c’était indéniable. Il suffisait de l'entendre contester chacune de ses insinuations pour en avoir la certitude. C’était à croire qu’elle ressentait constamment le besoin de le contredire. Comme si aller dans son sens, était au dessus de ses moyens. Elle n’était pas en mesure de parler. C’était un fait. Il le voyait. Elle le savait… Pourtant, elle continue d’affirmer le contraire avec la même véhémence. Peut-être dans un désir de se montrer supérieure à lui. Il n’en sait rien, il ne comprend rien. Le truc, c’est qu’elle n’avait rien à lui prouver, à Hex. Il s’en fichait pas mal, dans le fond. Qu’elle soit forte ou non. Qu’elle soit plus intelligente que lui, ou non. Il n’avait jamais été question de la juger et il n’en serait jamais question. Alors pour couper court à une possible nouvelle altercation verbale qui leur ferait perdre un temps précieux, il décide de lui accorder ce qu’elle cherche tant à obtenir : la reconnaissance d’avoir raison. Afin qu’elle ne s’arme pas de son cynisme inépuisable, pour la énième fois. Ils fallaient qu’ils bougent. Plus vite il l’escorterait jusqu’à l’infirmerie et plus rapidement il pourrait retrouver la quiétude de son logement, vide. “J’en doute pas” - qu’il souffle donc, la main toujours campée sur la poignée de la porte qu’il finit par ouvrir, sans plus de cérémonie. Il a la pulpe de ses lèvres pincées entre elles et le regard qui glisse jusqu’au plafond quand elle passe à côté de lui, direction la sortie. S’écarte d’un pas en arrière, pour ne pas que la proximité soit trop importante. Récupère la bouteille d’eau près du lit avant de la rejoindre hors de l’abri de fortune. Elle était insupportable, mais son entêtement, ça avait quelque chose d’attendrissant.
Dehors, l’ambiance est drastiquement différente, plus bruyante, plus oppressante. Si bien qu’il en vient rapidement à regretter l’intimité de son logement. Lui d’habitude si invisible, il sent pour la toute première fois les regards de certains habitants du Domaine se poser sur eux avec une curiosité qui lui est totalement étrangère. Et Hex, la nouveauté, ça ne l’enchante guère. Il n’aime pas provoquer tant d'intérêt sans en connaître la raison. Ça doit sans doute venir de la petite bufflonne à côté de lui qui crache ses poumons à chacun de ses pas... Mais tout de même. Il ne saisit pas pourquoi les gens qu’ils croisent vont jusqu’à s’arrêter dans leurs activités pour les regarder passer. Les paupières plissées sous la perplexité, il observe autour d’eux, tente d’éloigner les curieux via des regards peu chaleureux... Silencieux, il écoute d’une oreille attentive ce que la brune à ses côtés, tente une fois de plus de lui dire malgré sa respiration fractionnée. Il ne devrait pas être surpris de l’entendre formuler la date de leur prochaine rencontre. Pour autant, réaliser qu’elle voulait programmer ça pour le lendemain lui coupait littéralement l'herbe sous le pied. C’était rapide, inattendu. Ne voulait-elle pas prendre le temps de se reposer avant de ré-attaquer directement une discussion qui risquait une fois de plus de se révéler éprouvante ? Ça lui paraissait bien trop court, bien trop impulsif... Certes elle voulait des réponses mais, sa santé lui permettait-elle pareil surmenage ? “Où tu veux qu’on se retrouve ?” - les mots lui échappent. S’il ne cautionne pas forcément l’idée, il ne pouvait pas se résoudre à passer à côté d’une telle opportunité de la revoir. Qu’elle décide donc d’un point de rendez-vous, dans un environnement dans lequel elle se sentirait moins pris au piège. Hex, de son côté, serait mal à l’aise qu’importe le lieu. Il le savait déjà. Alors ça lui importait peu.
Par un besoin viscéral d’alimenter ses poumons en oxygène, elle stoppe leur progression les deux mains sur ses genoux. Une position de faiblesse qui l’oblige progressivement détourner le regard, pour ne pas remuer le couteau dans la plaie. A l’arrêt, ils se retrouvent pourtant très rapidement exposés et vulnérables aux attaques des voyeurs. Et tandis qu’elle tente de calmer sa respiration, lui, en profite pour remettre sa capuche en place afin de cacher son identité aux autres survivants présents sur les lieux. “On est bientôt arrivés” - il cherche à la rassurer, ou peut-être, à la presser. Si ça ne tenait qu’à lui, il l’aurait déjà porté jusqu’à bon port. Brillante initiative qui lui trotte dans la tête depuis plusieurs minutes, mais qu’il s’est malgré tout retenu de mettre à exécution. Au vu de l'accueil que l’idée aurait reçu, nul doute que son visage aurait été griffé à sang. Quand elle lui demande d’un souffle serré son prénom, il réalise soudainement qu’ils ne s’étaient pas présentés l'un à l'autre. “Tu peux m'appeler Hex” - ‘et toi ?’ qu’il aurait aimé lui demander, sans savoir comment lui retourner la question sans tomber dans une phrase clichée et par la même occasion, très gênante. “Tu veux te rafraîchir le visage, avant de repartir ?” lui demande-t-il simplement en relevant très légèrement la bouteille d’eau qu’il avait emporté avec lui. Abandonnant par la même occasion, l’idée de lui demander son prénom. Abigail, ça pouvait encore faire l’affaire… Boire serait tâche fastidieuse. A la manière dont elle happait l’air avec difficulté, autant éviter de lui proposer de s’hydrater au risque de la voir s’étouffer.
Bien malgré lui, il laisse un court silence s’installer entre eux. Court, mais terriblement embarrassant, il fallait bien l'admettre. Hésitant, il se pince une dernière fois les lèvres avant de se lancer, sans pour autant prendre la peine d’appuyer ses propos d’un regard se voulant conciliant : “On irait plus vite, si j’te portais”. L’idée terrible était lancée. D’une voix particulièrement froide, couplée d’une absence totale d’amabilité... Mais dans un but bienveillant, prêt à la soulager si elle le souhaitait.
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Arianne Diggs
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Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 9:10
mai 2019 + Dehors, les survivants dévisagent son escorte. Ou peut-être la fixent-ils simplement elle : Arianne ne pourrait sincèrement pas faire la différence, trop habituée à ces regards généralement bien plus discrets. Avec le temps, son visage n'était plus une surprise, ses allers-retours non plus. Bien sûr, subsistaient quelques regards de côté, quelques têtes se tournant un brin trop vite sur son passage : c'est que les habitants du royaume ne pouvaient s'empêcher d'observer la fille du maître des lieux entre curiosité mal placée, effroi ou envie. Y'avait bien un peu de jalousie pour tous les passe-droits qu'on lui faisait sans qu'elle ne le demande, un peu d'envie de pouvoir vivre dans le confort de la mine. Y'avait des rumeurs à son sujet comme au sujet de son frère ou de son père. Et puis de la méfiance, de peur que la brune ne vienne à glisser quelques mots au roi. Arianne n'était pas de ce genre pourtant. Et à vrai dire, l'attention qu'on lui portait l'exacerbait, elle n'avait rien fait pour la mériter et ne comptait pas en abuser. Autrefois, elle l'avait fait et s'en était mordu les doigts. Depuis elle avait tout simplement grandi. Si ses années loin de sa famille lui avaient appris une chose, c'était que plus loin des projecteurs elle se portait, mieux elle irait. Mais s'appeler Diggs et être invisible était plus qu'impossible dans le royaume. Plus encore depuis l'explosion de Lazarus qui lui avait coûté ses poumons : parce que s'il lui arrivait quelque chose sur le territoire de son père et qu'on avait pas été capable de lui venir en aide, on se doutait bien de ce que le roi ferait.
Alors les regards qu'on leur jette sur leur passage, Arianne, a défaut de ne pas les voir, les ignore. Tout comme elle ignore ceux qui s'arrêtent, ceux qui fixent le jeune homme à ses côtés ou le pointent du doigt au milieu d'une conversation tournée vers eux. Ça la fait bouillir, cette attention. Ça la rendrait presque folle tous ces regards en biais. Mais si elle ne s'en offusque pas d'ordinaire (que pouvait-elle y faire, de toute façon, mis à part s'échapper quelques heures au-delà du royaume malgré les avertissements de son père), aujourd'hui déroge à la règle parce qu'elle n'a pas envie qu'on la voit comme elle était à présent. Anormale. Faible. Arianne trouvait déjà cela assez humiliant comme ça entre les murs étroits de la cabane de l'inconnu à côté d'elle, elle n'avait pas envie de se donner en spectacle aux habitants du Domaine. On est bientôt arrivés. finit-il par lui dire. Elle le savait, pourtant ça ne l'empêchait pas d'avoir terriblement de s'arrêter après cette foutue montée. Sans dire un mot -qu'elle n'aurait pas pu prononcer de toute façon- elle hoche la tête de bas en haut pour lui dire qu'elle a compris, qu'elle l'a entendu. Mais elle ne bouge pas pour autant, la tête qui tourne un peu et la gorge comme la poitrine serrées. Qu'avait-elle pu inhaler pour être dans cet état là ? L'épisode de la cabane n'avait pas pu être réellement la cause de sa crise, cela avait sans doute aidé à la déclencher mais ça ne suffisait pas. Arianne essaie d'y réfléchir, en vain. Elle n'y a pas la tête. Tu peux m'appeler Hex. Hex, c'était étrange comme prénom. Elle voudrait bien lui dire le sien mais elle n'arrive pas à calmer son souffle et de toute façon il passe déjà à autre chose. Tu veux te rafraîchir le visage, avant de repartir ? Elle secoue la tête à nouveau, cette fois pour la négative. Même si au fond l'idée lui paraissait bonne, Arianne ne savait pas si cela changerait quelque chose. Le silence s'installe à nouveau entre eux, et autour, les yeux se font plus insistants et l'ambiance, plus tendue. On irait plus vite, si j’te portais. Son ton est si peu avenant qu'Arianne se demande s'il en a vraiment envie un moment. Hex était si désarmant : son attitude disait une chose mais ses mots et attention en laissaient entendre une autre. Si bien que la Diggs ne savait pas vraiment sur quel pied danser avec lui : était-il un autre de ces survivants détraqués ou avait-il bon fond ? Alors elle hésite. Mais finit par capituler, quand tout à coup elle inspire d'un grand coup et que le son et la grimace sur son visage n'annoncent rien de bien. Arianne hoche de la tête, bien incapable d'articuler quoique ce soit et lui tend la main pour qu'il la guide. Elle n'avait aucune idée de comment il voulait procéder mais ne pouvait rien faire d'autre que le laisser prendre les choses en main. Littéralement. Et bien vite elle se retrouve sur son dos, ses mains à elle qui s'agrippent trop doucement au tissu de sa veste et les siennes qui lui enserrent les cuisses pour qu'elle ne tombe pas : ça la met mal à l'aise, ce contact, d'autant plus qu'elle ne savait absolument rien de lui et que le peu de choses qu'elle avait vu, lu, et entendu était aussi contradictoire que le personnage qui la portait. Mais au moins pour une fois elle avait donné l'autorisation à ce qu'on la touche avant qu'on ne le fasse, et il avait attendu qu'elle accepte avant de faire quoi que ce soit. Ce n'était rien, mais pour Arianne c'était beaucoup.
Les regards autour d'eux s'intensifient dès lors qu'il la porte, et de plus en plus de personnes s'arrêtent comme subjugués (ou surpris) par la vision qu'ils leur offraient. Ariane ne les voit pas, les yeux fermés contre l'épaule de ce Hex où son front s'est naturellement posé. Son souffle désaccordé venant fatalement s'écraser contre sa nuque à côté. Elle le sent faire quelques pas dans un silence que son asthme lui impose mais qu'elle finit par briser, l'envie de répondre à sa question de plus tôt trop pressante : elle sent qu'elle n'aura bientôt plus l'occasion de le faire et ne voudrait pas qu'il parte sans qu'un lieu ait été trouvé pour ces réponses qu'elle désirait tant. Alors entre deux souffles, elle articule un soupire. Le champ, après mon service. Le champ, parce que c'est un endroit surveillé mais suffisamment intime pour ne pas avoir à subir les regards des autres. Après son service, parce qu'il l'a suffisamment scrutée pour savoir à quelle heure elle terminait ses journées. À peine finit-elle qu'elle entend une voix masculine s'élever au dessus de la foule tendue sans pour autant la reconnaître. Arianne ?! C'est bien son prénom, mais elle n'a aucune idée de qui il s'agit, même en ouvrant les yeux : beaucoup trop de personnes la connaissaient sans que le contraire ne soit vrai. Qu'est-ce que tu lui as fait ?! gronde l'homme, qui, elle le devine du bout des mains, a attrapé Hex.
Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 14:39
“Time to come clean.” & Quelle fut donc sa surprise de l’entendre répondre par la positive. Il ne s’y attendait pas à celle là, à ce qu’elle accepte de se laisser porter par un parfait inconnu. Pas après tout le mal qu’elle s’était donnée jusque là pour le tenir à l’écart. Pas après tous les efforts qu’elle avait fourni pour contredire le moindre de ses ordres. La voir capituler, s’avouer vaincue face à cet asthme qui lui brûlait les poumons, ça ne pouvait rien annoncer de bon. Si elle lui accordait sa confiance aujourd’hui et maintenant, ce n’était pas par bonté de coeur. Mais bien par nécessité. Hex, il le comprend parfaitement et ne se fourvoie pas sur ses réelles intentions. Si elle aurait pu faire autrement, elle l’aurait sans doute fait. Alors plutôt que se montrer insolent, il se contente de se préparer à honorer sa parole. Il allait la porter jusqu’à la mine, comme convenu. Et une fois arrivés, de cette histoire, ils n’en parleront plus. Le pire des scénarios, étant qu’elle s’imagine avoir une dette envers lui. Hex, il ne cherchait pas la reconnaissance des autres survivants, il ne cherchait pas non plus à se faire des amis… Il vivait simplement l’instant présent, en agissant en fonction de ce qu’il jugeait juste. Même s’il ne la connaissait pas, ce n’était pas une raison pour la laisser crever là, la gueule grande ouverte. Ça aurait été injuste, de simplement l’abandonner ici à cause de sa maladie. Si lui n’avait rien à y gagner, elle, elle avait tout à y perdre.
Piolet dans une main et bouteille d’eau dans l’autre, il se retrouve rapidement embarrassé par toutes les affaires qu’il a décidé d’emporter avec lui. Quand elle lui tend sa main pour se laisser guider, il panique intérieurement et dans un élan de précipitation face à ce premier contact physique, il lui présente instinctivement sa bouteille d’eau plutôt que sa propre main. Tente bien malgré lui de repousser le moment fatidique où ils allaient devoir entrer en contact, par une crainte sans doute injustifiée. Son idée de la porter, il la trouve ahurissante maintenant au pied du mur. “Tiens ça, si tu peux” - qu’il lui murmure un peu froidement, lui confiant ladite bouteille d’eau pour récupérer l’usage d’une de ses mains. Préférant de loin se délester de ça, plutôt que de son arme fétiche, quoique bien plus encombrante et lourde. Piolet fait d’acier et d’aluminium, qu’il cale adroitement entre sa ceinture et son jean. Les deux mains à présent libres, c’est son dos qu’il lui présente tout naturellement, afin qu’elle comprenne quoi faire et où grimper. Lui qui, depuis le début, avait tout fait pour ne jamais l’avoir dans un angle mort. Il se sentait stupide et surtout, parfaitement vulnérable dans une telle position, les genoux légèrement fléchis. Pour autant, il n’ajoute rien et l'accueille sur son dos sans broncher, le pouls plus rapide qu’il ne l’aurait imaginé.
Leur complicité, elle est maladroite. Une mauvaise appréhension de son poids, la nouveauté de devoir porter… Hex oscille. Sur la droite puis sur la gauche, afin de retrouver l’équilibre manquant pour reprendre sa marche. En perd sa capuche dans la manœuvre et sent ses mains glisser à cause de la mauvaise prise qu’il s’est imposé : vers le creux de ses genoux, plutôt que vers ses cuisses. Partie de son corps qu’il n’avait guère envie d’explorer au risque de la mettre elle, terriblement mal à l’aise. Encore plus du moins, qu’elle ne devait déjà l’être. Car lui l’était, gêné par la tournure des événements. Et son rythme cardiaque n’en finissait plus d’exploser en la sentant s'agripper gauchement à ses vêtements, en sentant la tiédeur de son souffle s’écraser contre la peau si réceptive de son cou. Ça lui chatouille jusque dans l’échine, le fait frissonner jusque dans le creux du dos. Le regard des autres survivants, il n’y prête plus attention. Dans son esprit, il n’y a plus qu’eux deux et leurs maladies respectives qui les isolent de la normalité. ‘Peut-être avaient-ils plus en commun qu’il ne le pensait, finalement’, qu’il se surprend lui-même à envisager, les pommettes faiblement rosées. “Je recule un peu mes mains… Ça glisse” - il préfère la prévenir avant d’agir, via un souffle à peine audible. Même s’il ne semble pas disposé à lui demander son avis, il lui laisse toujours l’option de contester ou de lui interdire. Avec une maladresse qui trahit sa gêne, il recule progressivement ses mains le long de ses cuisses pour affirmer sa prise. Dans moins d’une minute, ils seraient arrivés à bon port quoi qu’il arrive. Le supplice ne serait que de courte durée. Pour elle, comme pour lui.
“Le champ, après mon service”. Cette information il la grave dans son esprit pour ne pas l’oublier et sans avoir le temps d'acquiescer, une voix s’élève dans l’assemblée. Un prénom est soudainement crié, celui d'Arianne, qu’il comprend rapidement être celui de la fille qu’il porte sur son dos. Arianne, ça lui allait mieux qu’Abigail, à n’en pas douter… Il aimait ce prénom, il le trouvait à la fois chantant, doux et voluptueux. A l’image même de sa propriétaire. Trêve de rêvasserie, c’est une grande asperge en colère qui l'extirpe de ses pensées, le visage partiellement voilé d’une expression préoccupée. Une bipolarité presque habituelle aujourd’hui, face à laquelle Hex se retrouve malgré tout pris de court, Arianne encore sur son dos. D’une foulée rebondissante, il tente de restaurer les quelques mètres empiétés par l’individu en se reculant, en vain. Il n’est pas assez rapide pour empêcher l’homme de lui agripper à son tour le sweat. A croire que c‘était devenu une compétition, de venir l’emmerder aujourd’hui. Ses mains autrefois consacrées à servir de support pour les cuisses d’Arianne se libèrent, peut-être un peu trop brutalement par un besoin de se dégager. Il avait besoin de respirer, qu’on s’écarte de lui et que ce type qu’il ne connaissait ni d’Ève ni d’Adam retire ses sales pattes de lui. “Qu'est-ce que tu lui as fait ?!” - le ton est agressif sans raison apparente, ce qui chauffe un peu plus les nerfs du brun au regard d’encre. Qui était-il au juste, pour Arianne ? Son frère ? Son petit-ami...? Rien qu’à cette idée, il l'insupporte un peu plus. Dans sa tête, Hex, il trouve sa question stupide. Car plutôt que s'inquiéter pour elle, il devrait se demander ce qu’il allait lui faire, à lui, pour l’avoir ainsi agrippé. Les pupilles rétractées à outrance et la mâchoire serrée avec exagération, il empoigne fermement de ses deux mains l’avant-bras de l’homme menaçant et lui présente son dos comme il avait pu le faire précédemment pour Arianne, mais avec une intention bien différente. Une flexion des genoux couplée à un basculement d’épaules et déjà, l’homme vole par dessus son omoplate pour s’écraser lourdement au sol. Dans ce même élan belliqueux alimenté par des années de survies en solitaire, son poing s'abat mécaniquement sur le nez de l'individu à terre pour le briser. Un geste impétueux, proche de l’automatisme, qui ne souffre d’aucune d’hésitation et qui lui permet de s’affranchir pour de bon de la prise de son assaillant. Un sang-froid contrôlé qui, contrairement à l’image qu’il pouvait renvoyer sur l’instant, prouvait à quel point il maîtrisait son sujet. Le craquement qui s’opère sous le choc, il ne lui procure d’ailleurs aucun remord. Après tout, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Quand on veut jouer, il faut s’attendre à pouvoir perdre. Et Hex, il n’est pas joueur pour cette simple raison. Ça se ressent à son faciès peu empreint à la plaisanterie, qu’il n’est pas là pour enfiler des perles. Hex, c’est avant tout un survivant. Un de ceux qui savent évaluer les dangers. Un de ceux qui savent comment s’y prendre, pour survivre y en laissant le moins de plumes possible.
Loin d’être les seuls acteurs dans la place, d’autres protagonistes s’ajoutent progressivement à la fête dans l’optique de mettre un terme à leur fulgurante altercation. Sans avoir le temps de se redresser, Hex se fait à son tour plaquer au sol par un homme au gabarit cette fois-ci bien plus impressionnant et dont il n’était pas prêt de se débarrasser. Le visage à moitié enfoncé dans le sol, la joue éraflée par la caillasse, il goûte à contre-coeur la poussière de cette carrière en tentant de faire abstraction de la honte qui lui tord les tripes. Le visage d’Arianne, partiellement dans son champ de vision, étant sa seule et réelle préoccupation. On l’intime de se relever sans faire d’histoire. On commence déjà à l’embarquer il ne savait trop où, avec l’asperge au nez ensanglanté. Laissant derrière lui son précieux cahier autrefois dans la poche de son sweat, tombé lui aussi lors de l’accrochage sans qu’il n’ait eu le temps de s’en apercevoir.
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Sujet: Re: time to come clean + hex Lun 1 Juil - 19:40
mai 2019 + Hex était étrange. Rien ne voulait s’accorder chez lui. Tout faisait désordre. À commencer par son physique et ses traits à la fois juvéniles et si marqués par les affres du temps que l’on se souvenait surtout de la dureté de son regard presque noir et des lignes saillantes de ses mâchoires plutôt que du reste. Ce qui rendait la tâche de lui donner un âge compliquée. Sa posture à la fois menaçante et discrète. Ses gestes tantôt brusques et tantôt trop délicats, tantôt sûrs d’eux et tantôt trop maladroits. Le survivant tout crocs dehors qui l’avait quasiment poussée pour récupérer son carnet semblait à des années de lumière de celui qui lui demandait presque la permission pour passer ses mains du creux de ses genoux à la naissance de ses cuisses pour mieux la porter. Parce que contre toute attente elle lui avait dit oui, avant tout parce que sa santé dépendait maintenant de lui, mais elle lui avait quand même dit oui. Le nombre de personnes a avoir été si proche d’Arianne depuis l’incident qui avait éclaté sa famille ? Pas plus de cinq, et parmi eux elle comptait son père et son frère. Les voilà plus nombreux sans qu’elle n’en ait eu vraiment le choix. Ce “Hex” venait de s’ajouter à la minuscule liste, aux rares chanceux à avoir eu le luxe d’approcher la pseudo princesse de si près. Elle avait été mise aux pieds du mur. Et quelque part Arianne avait imaginé bien pire en acceptant son offre : elle s’était préparée à être empoignée avec la même férocité que lorsqu’il avait arraché le carnet du matelas, à être trimballée comme on aurait soulevé un vieux sac. Pourtant, elle voyait bien qu’il la maintenait presque du bout des doigts, avait-il peur de quelque chose ou se doutait-il qu’Arianne ne souhaitait pas qu’on la touche ? Elle-même n’en sait rien, partagée sur à peu près tous les aspects du garçon. S’il avait vraiment compris ce détail sur elle alors la Diggs en était agréablement surprise. Elle s’en souviendrait. Et sans doute qu’elle y ferait attention demain aussi, pour vérifier ce qu'elle avançait avant de lui offrir sur un plateau d’argent des qualités qu'elle appréciait. Prudence ou méfiance, elle ne faisait plus la différence.
Demain. Oui. Dans les champs comme elle le lui avait suggéré. Et malgré les yeux fermés, malgré la respiration sifflante et douloureuse, elle y réfléchit sans un mot. Elle essaie de faire sens de leur altercation, en tire de nouvelles interrogations. Mais son attention est vite attirée par ce type qui semble la connaître mais dont le visage lui reste inconnu. Il attrape Hex par le col, et celui-ci la laisse tomber presque immédiatement : Arianne ne s’y attendait pas, sans surprise, et se laisse tomber à genoux sur le sol poussiéreux de la carrière non sans un “Hé” aussi pris de court qu’agacé. Elle aurait pu se faire mal. C’est cependant le type qui a mal à sa place. Elle ne sait pas comment mais le voilà qui vient brutalement s’effondrer à côté d’elle qui recule, surprise et soudainement réveillée par l’adrénaline d’assister à… Une bagarre ? À en juger par la suite, c’est sans doute ça. Ou simplement un règlement de compte. Hex vient d’un coup de poing casser le nez du type. Arianne en reste bouche bée, figée par la scène et par la violence si soudaine dans laquelle s’est jeté Hex avant de reculer plus encore sur le sol. Le souffle déjà compliqué plus encore instable, et les lèvres un peu plus bleues qu’auparavant. Le coup avait relevé plus du réflexe que de la réflexion, et sur le moment Hex avait eu l’air… D’un animal ? Un robot ? Arianne ne pouvait pas mettre le doigt dessus mais la sensation était la même : en ayant eu recours à la violence si rapidement sans une once d’hésitation et avec tant de succès, Hex avait l’espace d’un instant perdu de son humanité qui avait donné à Arianne un mal de chien pour ranger ce nouveau visage dans les survivants mauvais. Elle ne s’y résolvait toujours pas cependant, troublée par ses élans d’attention. Mais quand même, qu’est-ce qui n’allait pas chez lui pour casser le nez du premier venu ?
La situation dégénère bien vite. Tandis qu’un groupe s’en prend à Hex pour le maîtriser avant qu’il n’inflige à l’autre plus de dégâts (et pourquoi ? L’avoir touché ? Peut-être avaient-ils plus de points communs qu’elle ne le pensait…) un autre entoure Arianne et la noie de questions, on lui touche les épaules, les joues, et elle se crispe, se défait tant bien que mal des mains inquiètes qu’on pose sur elle. Elle happe l’air, suffoque au milieu des curieux et de ceux qui pensent bien faire. Son regard se tourne vers le groupe qui entoure Hex qu’elle voit par intermittences. Qu’allaient-ils lui faire ? Que lui faisaient-ils déjà ? Les habitants de la carrière n’étaient ni les plus futés ni les plus bienveillants et Arianne se surprend à s’inquiéter de son sort. On l’oblige à se lever mais alors que le groupe d’Hex se dissipe et qu’elle ne le voit déjà plus, elle aperçoit son carnet et aussi subitement que l’attaque d’Hex, Arianne se relève mais n’arrive à faire que quelques pas avant de s’effondrer près du carnet, juste assez pour l’attraper avant qu’on ne vienne la soulever. Des mains d’inconnus encore et toujours. Mais elle se concentre sur son souffle qui lui échappe bien trop et sur le carnet qu’elle refuse de lâcher, même une fois dans la mine.