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Sujet: Re: somewhere in time Sam 11 Nov - 17:13
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Il est toujours en état pour la déshabiller, ça, elle n’en doute pas une seconde, il est plutôt même talentueux dans ce domaine. Un instant, il laisse flâner ses doigts le long de sa colonne vertébrale, elle frissonne légèrement presque imperceptiblement, sans pour autant l’inciter à continuer sur cette voie ni même à l’en empêcher pour être honnête. Rapidement, il brise tout contact, reportant au plus vite son attention sur la bouteille d’alcool. Choix judicieux, il opte pour la sécurité. Surement qu’elle en aurait fait de même si elle s’était retrouvée malencontreusement à sa place, mais ce qui en soi ne serait jamais arrivé donc bon. Elle est presque certaine qu’il n’a pas très envie d’essuyer un refus, qu’elle le repousse. Tout à fait compréhensible en soi. Elle ne se fait pas prier pour récupérer le whisky, Peyton, s’en octroyant encore quelques gorgées supplémentaires. Peut-être qu’à force la peine et la déception s’estomperont, qui sait après tout. L’alcool est plutôt propice à soigner, ou du moins à oublier, les maux ne serait-ce que l’espace d’un moment éphémère, n’est-ce-pas ? Et, une gorgée de plus du remède magique. « On aurait pu tomber sur Roméo et Juliette ou Mrs Winterbourne, je suis certaine que tu aurais apprécié. » Elle lâche un soupçon de rire moqueur rien qu’à cette idée. Il a en horreur ce qui s’approche de près ou de loin à une comédie romantique ou même un drame romantique. Dès qu’il y a le mot romantique il fuit en réalité, à moins qu’elle ne l’oblige à l’accompagner, dans ce cas il s’endort après dix minutes de film. Oui, c’est aussi efficace qu’un somnifère il faut croire. « Je me souviendrai toujours de notre séance ciné Raison et Sentiments, tu ronflais tellement… » Elle roule des yeux, il a probablement incommodé toute la salle ce soir-là. Elle esquisse un sourire à ce souvenir. Tandis qu’il sort de sa poche une chose qu’elle sait être un joint, elle n’est pas dupe, elle en profite pour s’installer et s’étendre, dos appuyé contre la vitre, mollets sur les cuisses d’Abel, alors qu’elle reporte son attention sur le film le laissant vaquer un très bref instant à ses occupations. Elle arque un sourcil surpris alors qu’il lui demande si elle veut tester. Elle n’est pas vraiment persuadée pour le coup. « T’as décidé de me dévergonder ? » Déjà qu’elle ne fume pas. Pour autant, qu’est-ce que ça lui coûte au point où elle en est ? Rien, rien du tout. « Bon, pourquoi pas. » Elle s’empare du joint, tirant une ou deux fois sur ce dernier, affichant son éternelle moue perplexe à souhait alors qu’il inspecte la moindre de ses mimiques. Non, elle n’est pas convaincue. « Je crois que je vais en rester au whisky. » déclare-t-elle tout en lui rendant son bien, portant immédiatement la bouteille d’alcool à ses lèvres comme pour appuyer ses propos. Pas forcément mieux mais chacun ses goûts. « Et me cantonner à ma fidèle image de fille exemplaire et sage. » Exemplaire, peut-être, tout dépend des moments surtout. Sage, vrai et faux à la fois. Il est surement le mieux placer pour remettre en cause son innocence et sa sagesse qui ne sont pas résistantes à toutes épreuves. « Je ne voudrais pas devenir cette sorcière dévergondée et frivole dépeinte par ta mère. » Elle se moque bien sûr et elle s’en moque aussi de ce que Louise Rhodes peut bien penser d’elle, c’est franchement le cadet de ses soucis. D’ailleurs, sa stratégie du boire pour oublier semble commencer tout doucement à faire effet, elle se sent plus détendue, c’est déjà ça de pris. Peut-être qu’ils peuvent encore récupérer cette soirée, ne serait-ce qu’un minimum.
L’allusion à cette vieille séance de cinéma lui avait tiré une grimace amusée, fort obligé d’admettre qu’il n’avait jamais fait le moindre effort lorsque le sujet du film ne l’intéressait pas. A chaque fois qu’elle l’avait traîné de force à sa suite devant l’un de ces sempiternels films à l’eau de rose, il avait quasiment systématiquement cédé à sa seconde occupation favorite pour tromper l’ennui : dormir. La première étant bien évidemment d’incommoder Peyton de ses mains baladeuses voire parfois carrément intrusives en attendant qu’elle finisse par l’envoyer chier – ou qu’elle cède, cela lui était arrivé une paire de fois malgré tout. « Reste plus grand chose à dévergonder chez toi », il commenta sa question, accompagnant la remarque d’un petit rire tandis qu’il lui tendait le pétard, les iris curieux rivé au faciès de la jeune femme pour y guetter ses réactions. Un peu déçus par la suite, aussi, mais il n’allait pas non plus insister ; ça en faisait toujours plus pour lui, de toute manière. « C’est pas avec deux taffes que tu vas sentir quoi que ce soit. » Il haussa les épaules, récupéra son bien et tira longuement dessus, se renversant dans le siège tandis que la fumée exhalée s’échappait de l’habitacle par la fenêtre ouverte. Le rire qui s’échappa de ses lèvres fut cette fois un peu plus franc, alors qu’il coulait un regard en biais vers Peyton tout en tentant de continuer à suivre à peu près le début du film. « Je me trompe peut-être mais t’avais absolument rien d’exemplaire, ou de sage, cet après-midi… » Combien de temps avaient-ils passé, après le restaurant, à s’occuper d’être tout sauf des élèves sérieux et assidus ? Suffisamment, au moins, pour détruire cette image fausse qu’elle venait d’énoncer ; moins de la moitié des choses que Peyton était capable de faire aurait suffi à faire rougir d’embarras n’importe quelle fille exemplaire et sage, dont elle ne faisait clairement plus partie depuis un bout de temps désormais. « Et la décevoir dans son opinion de toi ? » Sa mère ne se serait jamais permise d’être vulgaire face à son fils (ou n’importe qui d’autre pour ce que ça valait) quant à l’opinion qu’elle avait de sa petite amie mais il n’en restait pas moins qu’elle aurait été ravie de pouvoir démontrer à quel point celle-ci avait mauvaise influence sur son fils, à lui ficher des mauvaises idées perverses dans la tête dès qu’ils traînaient trop ensembles. « C’est un peu tard pour ça, Pey, va bien falloir que tu finisses par te rendre à l’évidence à un moment. » L’esquisse d’un petit sourire grivois s’était fiché au coin de ses lèvres, tandis que la main qui ne tenait pas le joint s’était égarée sur l’une des jambes de sa compagne, perdue en caresses tranquilles contre la peau nue. La tension semblait s’être complètement évaporée de l’habitacle, enfuie par les fenêtres ouvertes à la nuit estivale ou du moins en ce qui le concernait, mais ça n’avait rien de bien étonnant étant donné qu’il tirait généreusement sur son joint depuis déjà quelques minutes. Incroyablement détendu de ce fait, les scènes du film se succédaient sans qu’il ne les retienne vraiment, son attention trop occupée à vagabonder pour se fixer sérieusement sur l’écran qu’il avait pourtant juste devant lui. « A moins que tu ne prennes des bonnes résolutions dès ce soir », il reprit après un temps, son doigt glissant paresseusement le long du tibia de la rouquine et la conscience très éveillée par le contact des mollets de Peyton contre ses propres cuisses. « Mais bon, vu l’énergie que tu mets à vider cette malheureuse bouteille, tu m’permettras quand même d’avoir des doutes là-dessus. » L'alcool goûtait remarquablement bon et était tout aussi remarquablement fort comparé à ce dont ils avaient l'habitude. Abel abandonna son exploration tactile pour tendre la main vers elle mais sans lui accorder un regard, celui-là pour l’instant momentanément rivé à ce qu’il se passait sur l’écran. « Tu m’en laisses un peu dis ? » Mélanger l’alcool et la fumette n’était certes pas une bonne idée mais, au point où il en était à ce moment autant dire qu’il n’était plus vraiment à ça près.
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Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Dim 12 Nov - 22:16
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Elle prend ses airs de jeune ingénue tandis qu’elle intercepte le regard en biais de son petit-ami, manifestement il ne semble pas de son avis, il l’affirme clairement d’ailleurs. Elle fait mine d’être offusquée. Il est coupable dans l’histoire. Avant lui, elle était effectivement réfléchie, prudente et raisonnable. Mais au bout de presque deux ans en sa compagnie, on peut dire que cette époque est révolue, bien que ses parents ne soient pas réellement au courant de ce fait pour le moins marquant. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Comme si elle pouvait sincèrement nier les événements de cet après-midi. Ils en ont vu des choses, ces sièges en cuir et cette voiture toute entière, tout comme bien d’autres lieux. « Je n’ai rien fait d’inavouable. » Enfin, tout dépend des oreilles. Peut-être que certaines choses seraient capables de faire rougir quelques âmes chastes. Elle hausse les épaules, sourit innocemment, avant de reporter la bouteille à ses lèvres. « Opinion biaisée si tu veux mon avis. » Louise Rhodes déteste probablement toutes les filles qui s’approchent de près ou de loin de ses fils ou, en tout cas, de son fils aîné. Elle a décidé de la prendre en grippe à l’instant où elle a franchi le seuil du ranch, se faisant un point d’honneur à l’appeler Alice. On s’y habitue à force, même si ce n’est pas vraiment plaisant. « Il n’est jamais trop tard. » Qu’elle s’amuse à le contredire, même si elle est rendue à l’évidence depuis des lustres déjà. Un instant, elle observe les doigts courir le long de son tibia, caressant ci et là son mollet. Parfois, elle aimerait prétendre ne pas aimer le contact de ses mains contre sa peau, mais force est de constater que le plus petit des gestes est capable d’embraser le reste de son corps. Même si, elle est plutôt douée pour faire comme si de rien n’était. « À moins que je ne me débarrasse de toi, puisque je suis plutôt persuadée que tu es la cause de la perte de ma grande sagesse et innocence. » Dans tous les sens du terme, puisqu’il a été et est son premier. Alors, on peut sincèrement affirmer qu’il est le point de départ de la déchéance de son innocence. « Tout est toujours de ta faute, tu devrais le savoir depuis le temps. » Et, en l’occurrence, concernant cette soirée, c’est on ne peut plus véridique. Question dérapage, il est sacrément doué, il les enchaîne même. Mais ne revenons pas là-dessus. Un instant, son regard oscille de la bouteille de Whisky trônant sur ses cuisses au visage du lycéen, dont elle ignore sciemment la main tendue. « Non. » qu’elle lâche simplement, le tirant de sa contemplation du grand écran. Peut-être qu’elle aime le chercher, le provoquer, c’est même certain. « Je n’ai pas envie de partager avec toi. » Elle papillonne des yeux, s’inhibe une fois de plus du liquide ambré avant de reposer ce dernier contre son ventre. « Je pense que tu peux bien me laisser profiter seule de cette bouteille, ça me semble être la moindre des choses. » Elle a raison pour le coup, même si avec cette quantité d’alcool elle risque de frôler le coma éthylique. « À moins que tu ne me la prennes de force. » Ce ne serait pas bien compliqué en soi. « Mais je pense que tu devrais plutôt canaliser ton énergie pour autre chose. » Elle ne le quitte pas des yeux, ses lèvres s’étirant en un sourire provocateur. « Comme m’enlever ma robe par exemple. » Elle lève ses prunelles au ciel, préservant toujours ses faux airs d’ingénue dénotant avec ses propos. « Il parait que tu es toujours en état pour ça. » Déshabiller les filles, c’est son passe-temps fétiche, n’est-ce pas ?
Tout est toujours de sa faute… il aurait été capable de trouver l’énergie de nier d’ordinaire, affirmer que beaucoup de ce qui était “sa faute” ne serait jamais arrivé si elle-même ne s’était pas montrée tout à fait disposée à essayer diverses choses, pratiques ou positions, mais il était heureusement encore suffisamment lucide pour interpréter le terme dans toute sa globalité et puisqu’on parlait effectivement de faute, alors mieux valait qu’il se la ferme au vu de ses exploits de la veille. Enfin, Peyton pourrait bien se débarrasser de lui, comme elle le prétendait, que ça ne lui rendrait pas son innocence, on en était même loin. Le refus pas vraiment prévu au programme le fit tiquer et Abel tourna finalement la tête vers elle, haussant un sourcil surpris. Non ? Pas de partage, soit. « J’pourrais te la laisser, oui, mais si c’est pour que tu retapisses le sol de ma caisse j’aimerais autant éviter. » Il en était intimement convaincu, une bouteille comme celle-ci suffirait largement à achever quelqu’un de la trempe de Peyton ; que ce soit nausées ou coma éthylique, il n’avait pas la moindre envie de faire face à l’une ou l’autre des situations. l’idée de lui récupérer la bouteille de force, quant à elle, le faisait doucement rigoler ; il ne doutait pas vraiment de la réussite d’une telle entreprise, ni même du peu de nécessité d’avoir à batailler avec elle afin de pouvoir remettre la main sur son bien. Son intérêt, toutefois, s’était subitement fait tout autre tandis que son regard s’était fait plus appuyé, relevant le sourire, la fausse attitude qu’elle se donnait soudainement mais sans pouvoir s’empêcher de chercher, inconsciemment, où se trouvait la mauvaise blague dans l’histoire. Il l’observa ainsi quelques secondes, parfaitement immobile et le joint continuant de se consumer entre ses doigts, avant de finalement abandonner ce qu’il en restait dans le petit cendrier intégré au tableau de bord et de dégager ses jambes de ce dernier, se redressant pour mieux se pencher ensuite vers elle. « Parce que tu n’es pas encore assez à l’aise pour continuer de boire comme une ivrogne, c’est ça ? » D’une main, il attrapa la bouteille par le goulot pour l’installer ailleurs que sur la rouquine, pendant que l’autre s’enroulait autour de son poignet pour l’attirer à lui, des gestes peu hâtifs qui, de fil en aiguille, l’amenèrent à l’installer sur ses genoux. « Si tu commences déjà à avoir trop chaud, c’est sûrement que tu devrais faire une pause dans ton débit. » Si le ton était tout à la fois amusé et légèrement moqueur, ses mains quant à elles ne s’étaient pas faites prier pour se glisser sous le tissu de la robe, le remontant au fur et à mesure que les doigts allaient s’aventurer contre la zone sensible de l’intérieur des cuisses. A leur manière, elles obéissaient parfaitement à la requête de Peyton… simplement, elles prenaient le temps de profiter du paysage au passage. « T’es sûre qu’il est jamais trop tard ? », il souffla d’une voix un peu plus basse, sempiternel rictus amusé étirant ses lèvres tandis que son regard restait levé vers le sien, ses mains remontées contre les hanches de la jeune femme. De toute évidence, il était peu pressé de satisfaire sa demande, joueur d’un côté (il démarrait généralement au quart de tour et il ne lui avait guère fallu plus que ce sourire provocateur, associé aux remarques taquines), cherchant encore le piège de l’autre et voulant dans tous les cas s’assurer de sa mainmise sur elle des fois qu’elle ait planifié une petite vengeance de dernière minute derrière ce comportement qui prêtait à penser qu’elle était toute disposée à passer l’éponge sur les frasques de son petit ami ; Abel n’avait pas spécialement envie de se retrouver sur la touche maintenant et l’action sur le grand écran avait définitivement perdu tout son intérêt à ses yeux au profit de l’autre occupante de sa voiture. Les doigts coururent des hanches à la chute des reins, jouant contre sa peau dans l’attente de la réaction escomptée.
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Sujet: Re: somewhere in time Mar 14 Nov - 11:58
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Il mord toujours à l’hameçon, Abel, il faut bien admettre qu’il n’est pas bien difficile à convaincre. Un sourire provocant, une remarque aux intonations tendancieuses, un simple geste effronté, un rien lui suffit. Un gars facile ? Pas si surprenant en soi qu’il cède aussi rapidement et surtout aisément aux avances d’autres filles. Ce n’est pas vraiment l’instant idéal pour y songer, c’est pile le genre de pensée propice à refroidir n’importe qui, alors elle tente de reléguer ce fait dans un coin de son esprit. Elle se laisse guider par l’étudiant, atterrissant sur ses genoux, mains enroulées autour de son cou tandis qu’il s’évertue à la sermonner concernant son débit d’alcool. L’hôpital qui se fout de la charité. « Ça ne te sied pas vraiment le rôle du mec bien qui sermonne sa copine. » Elle le taquine, bien évidemment, le sourire toujours persistant. Ses phalanges se crispent, pressent la nuque, sous l’impulsion des caresses lentes du lycéen lambinant au creux de ses cuisses. Elle s’obstine à conserver tant bien que mal une mine désinvolte alors que les mots d’Abel la confrontent en même temps que ses gestes lascifs. « Presque sûre. » Ou pas du tout pour tout avouer. Surement qu’il est déjà bien trop tard pour espérer récupérer un jour, ou du moins ce soir, sa mention de jeune fille modèle et exemplaire. Pourtant, elle tente de ne pas en démordre, jouant avec l’hésitation palpable de son petit-ami. Elle est plutôt satisfaite de le voir ainsi, peu empressé, un soupçon perplexe. Il a bien conscience qu’il ne mérite rien de sa part, encore moins cette nuit, surtout pas qu’elle lui accorde de sa personne. En d’autres circonstances, probablement qu’elle serait déjà nue et à sa merci. Il n’a rien de patient Abel. « Sauf si tu te décides à m’en prouver le contraire. » Elle laisse échapper un frisson, un léger soupir, incités par l’étreinte de ses mains, pourtant il stoppe ses investigations l’espace d’un instant, comme s’il attendait la permission. C’est bien une première. Elle, elle n’a pas l’intention de freiner, pas maintenant. Ses doigts glissent le long de sa chemise, s’attardant déjà sur les boutons de cette dernière. « À moins que tu n’aies d’autres filles à dévergonder, dans ce cas il me faudra me dégoter quelqu’un d’autre prêt à me contredire. » Peut-être qu’elle est légèrement mauvaise, c’est surtout qu’elle apprécie d’échauffer sa jalousie. Elle le défie, elle en tire d’ailleurs un certain plaisir, elle le défie de renoncer et de l’abandonner là alors qu’elle glisse ses jambes de part et d’autre du lycéen, se retrouvant désormais à califourchon sur ce dernier, pressant son bassin tout contre le sien sans aucune once de gêne. Elle l’observe l’espace de quelques secondes, ses prunelles ancrées aux siennes, effleurant son torse du bout des doigts. Elle n’est pas bien certaine de savoir ce qu’elle fait, ce qu’elle cherche. Elle ne devrait pas s’offrir à lui, pas après son comportement. Peut-être qu’elle souhaite tout simplement se prouver quelque chose ou lui prouver qu’elle vaut mieux qu’un coup tiré vite fait aux chiottes. Finalement, elle capture ses lèvres, les emprisonnant au cœur d’un baiser sensuel et lent, parcourant par la suite le tracé anguleux de la mâchoire, terminant sa course à hauteur de l’oreille, titillant le bout de chair de sa langue. « Alors ? » qu’elle lui susurre, rompant le contact de sa bouche contre sa peau. Il est fort à parier qu’elle ne risque pas d’essuyer un refus, à moins qu’il ne se montre vraiment tenace, ce qui en soi relève probablement de l’impossible. Abel prend ce qu’on lui donne, ce qu’on lui offre, il ne se pose généralement pas de questions. Opportuniste ? Surement.
Réveiller le côté extrêmement possessif de l’étudiant était une manière assez efficace de lui faire outrepasser ses doutes à l’égard des arrières-pensées éventuelles de Peyton, onduler des hanches contre son pelvis en était une autre terriblement plus radicale. Ses mains raffermirent leur prise contre sa peau, accompagnant le mouvement aguicheur tandis que sa bouche accueillait, déjà impatiente, celle de la rouquine. Alors ? « Je pense que je vais me contenter de toi pour ce soir », les lèvres laissèrent-elle échapper juste avant de se perdre dans le cou de sa compagne, Abel rentré dans son petit jeu quoique bien décidé à ne pas la laisser filer ; il reprit l’exploration d’un corps qu’il avait déjà eu tout le loisir d’apprendre par cœur au fil des mois écoulés et le débarrassa finalement de sa robe après quelques longues secondes supplémentaires, laissant alors tout le loisir à leur propriétaire de découvrir enfin (et avec un plaisir non dissimulé) la tenue qui se cachait en dessous, et sur laquelle elle avait refusé de lui donner le moindre indice plus tôt dans la soirée. Exemplaire et sage. Définitivement pas. Une main se perdit dans la chevelure rousse, les doigts s’entremêlant aux mèches qu’il agrippa pour mieux embrasser la gorge ainsi offerte tandis que l’autre se glissait déjà, téméraire, sous la dentelle rouge. Il n’était plus question, désormais, de savoir si elle comptait encore lui jouer un mauvais tour dans l’optique d’une vengeance qu’il n’aurait pas pu prétendre ne pas avoir vu venir. Elle le débarrassa de sa chemise et les autres vêtements suivirent plus ou moins rapidement au gré de leurs jeux, balancés sans grand soin à l’arrière du véhicule. Quelqu’un, à un moment, eut la bonne idée de refermer la vitre qu’Abel avait ouverte en début de séance. Quant au film, il continua très bien sans eux.
***
« Merde » jura tout bas l’étudiant tandis que son pied nu se posait dans quelque chose de mouillé ; un faux mouvement, ou un geste un peu trop brusque avait renversé la bouteille de whisky sur le plancher de la voiture sans qu’ils s’en rendent compte et celle-ci avait vidé, tranquillement, une bonne partie de son contenu pendant qu’on ne lui prêtait plus la moindre attention, trop occupés à autre chose. Sacré gaspillage, au vu de ce qu’il restait dans le récipient attrapé par le goulot et reposé plus en hauteur. Et quant à l’état de la moquette du tapis de sol… L’odeur allait être terrible, et surtout terriblement dénonciatrice. Un soupir agacé au bord des lèvres, Abel s’arracha à la torpeur post-coïtale dans laquelle il s’était abandonné alors que son souffle était encore altéré de l’effort, et il se contorsionna pour récupérer et renfiler son caleçon. « Je vais voir si j’ai quelque chose dans le coffre pour nettoyer ce bordel. » Pas vraiment envie de se bouger de là mais, est-ce qu’il y avait seulement un choix ? Il grappilla une des dernières gorgées de l’alcool encore présent au fond de la bouteille et s’extirpa de l’habitacle à contrecœur simplement vêtu du strict minimum – question de principe, même s’il y avait peu de chance que qui que ce soit ait tourné son attention dans la direction du pick-up, le parking ne s’était guère rempli depuis le début de la projection et la nuit se chargeait assez bien de cacher les détails – pour aller fouiller à l’arrière du véhicule, et tenter de dénicher quelque chose de plus pratique pour éponger que sa chemise ou la veste de son costume.
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 15 Nov - 12:12
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Lui prouver sa valeur, lui démontrer qu’elle vaut mieux qu’une fille de passage, c’est ce qu’elle voulait, c’est ce qu’elle a fait. Pourtant, la colère et la rancune sont toujours omniprésentes. Elle est loin d’être apaisée, loin de se sentir tout bonnement mieux. Au contraire. Si, il y a quelques instants, l’aigreur avait laissé place à une certaine lassitude, il n’en n’est désormais plus rien, la vapeur s’est à nouveau renversée. Elle fulmine intérieurement. Pourtant, elle garde la face, parvient à se contenir, alors qu’elle est toujours dans ses bras, le corps encore échauffé par leurs ébats. Elle se sent un peu comme prisonnière, elle ne sait pas exactement quoi faire, comment réagir. Elle a le sentiment d’être piégée là, dans cette voiture, à ses côtés. La mâchoire se crispe, ça l’enrage de repenser à cette soirée, ça l’agace de supporter le poids du courroux. Rien ne va, tout est parti de travers, en vrille. Elle n’a jamais souhaité ça, tout ce qu’elle voulait n’était autre que de profiter de cette soirée, passer du temps avec ses amis, son petit-ami, partager de bons moments avec eux, en retenir des souvenirs mémorables. Elle a juste la sensation que le rêve a viré au cauchemar.
Il jure, se relève dans la foulée, attrapant la bouteille de Whisky désormais presque officiellement vide et on remarque que, pour le coup, elle ne pourra même plus se contenter de boire pour oublier. L’alcool n’est donc plus une issue, une bouée de secours. Triste constat. Elle soupire, à bout de tout. Elle en profite qu’Abel s’éclipse afin d’enfiler – non sans quelques acrobaties – ses sous-vêtements. Son regard s’attarde un instant sur la robe délaissée avant de se rabattre sur la chemise de son petit-ami. Elle n’a franchement pas l’énergie nécessaire pour rentrer – à nouveau – dans cette chose. Il réapparaît quelques minutes plus tard, un torchon improvisé à la main, s’efforçant de tamponner la moquette imbibée du tapis. Elle ne pipe mot, s’enfermant dans une sorte de mutisme, les doigts s’évertuant à boutonner la chemise empruntée. Finalement, il semble abandonner, soupire et s’écarte à nouveau de l’habitacle pour s’en aller refermer le coffre. Il ne lui faut qu’une seconde, à Peyton, pour s’installer sur le siège conducteur. Le coffre claque, tout comme la portière encore ouverte qu’elle prend soin de refermer avant de verrouiller la voiture. Elle n’a pas vraiment d’idée particulière derrière la tête, mais il faut avouer que c’est tout simplement jouissif de le savoir ainsi coincé à l’extérieur, en caleçon de surcroît. Il ne tarde pas à venir se placer de l’autre côté de la fenêtre et franchement, le regard qu’il lui jette n’est pas des plus rassurants. « Moi, je crois que je n’ai pas envie de me contenter de toi pour ce soir. » qu’elle lâche d’un ton détaché par la vitre légèrement entrouverte, faisant par la même occasion référence à son commentaire pré-coït franchement maladroit. « Alors, ça fait quoi de se retrouver comme un con, dis-moi ? » Parce que c’est comme ça qu’elle se sentait, à la soirée, en apprenant pour son infidélité, comme une conne aveugle et pathétique. C’est comme ça qu’elle se sent encore pour tout avouer. Il mérite bien une petite punition, non ? « C’est humiliant, non ? à moins que tu ne sois juste en colère que je me foute de toi ? » Dans sa propre voiture de surcroît. Elle affiche un sourire moqueur qu’elle sait parfaitement horripilant aux yeux d’Abel. Elle ferait n’importe quoi pour l’enrager à cet instant précis. Surement que c’est puéril mais elle s’en contrefiche totalement. Et puis, il faut bien qu’il prenne conscience qu’il ne peut tout simplement pas s’en sortir aussi aisément, il n’a pas le droit de jouer avec les sentiments des autres, les siens surtout, de cette manière et de s'en tirer indemne. Non.
Bien sûr, il fut loin d’être prompt à la réaction lorsqu’il entendit la porte avant se fermer tout juste après qu’il eut claqué le coffre du pick-up. Entre le joint, l’alcool et le fait qu’il ne s’y attendait tout simplement pas, il lui fallut bien quelques secondes pour assimiler le bruit pourtant typique de la fermeture de sa voiture… à sa signification. Et ça ne l’empêcha pas, encore, de tenter d’ouvrir – vainement – la portière tandis que, revenu côté conducteur, il se trouvait comme un con planté en slibard à l’extérieur d’une voiture bel et bien fermée. « Très drôle », il grimaça sans avoir eu l’air de goûter une seule seconde à la plaisanterie. Sa mine s’allongea au fur et à mesure qu’elle enchaînait, bien à l’abri de son potentiel courroux de l’autre côté de la vitre et l’air de jubiler de la situation, quelques petites remarques bien senties ; en l’espace de quelques secondes, la petite quiétude du mec content d’avoir tiré son coup, déjà quelque peu entamée par l’accident de la bouteille sur le tapis de sa voiture, acheva complètement de s’évanouir pour laisser place à un agacement qui se heurtait de plein fouet aux moqueries de sa compagne. « Putain mais c’est quoi ton problème, là ? » Lui qui s’était cru tiré d’affaire, voilà qu’il se rendait enfin compte des failles de son raisonnement une fois mis devant le fait accompli, même s’il fallait bien admettre que le comportement de la rouquine lui passait au dessus de la tête. « A quoi tu joues au juste, Pey ? » Oh, il n’était pas stupide au point de ne pas comprendre la signification de cette petite mise en scène mais, puisqu’il s’agissait cette fois de son orgueil qu’on mettait en jeu en l’exposant ainsi, ridicule dans sa tenue on ne pouvait plus légère même s’il n’y avait pour l’heure personne pour se moquer (ou du moins l’espérait-il), ça changeait tout. A commencer par la manière qu’il avait, lui, d'appréhender les choses. D’accord, il méritait peut-être ça (son amour propre n’était en revanche pas du tout du même avis sur le sujet) et, d’accord, il aurait dû voir venir un coup du genre connaissant la nature quelque peu rancunière de Peyton mais il avait cru (naïvement, stupidement ?) que le problème était réglé, plus ou moins, à partir du moment où elle s’était retrouvée à califourchon sur lui et avait commencé à déboutonner sa chemise. Force était d’admettre qu’il s’était lourdement planté.
L'humiliation lui brûlait les joues tandis qu’il se tenait là, parfaitement impuissant à faire quoi que ce soit sinon à tenter de la convaincre par de jolies paroles et il n’en avait pas à disposition, de celles-là, trop occupé à fulminer de s’être fait avoir en beauté. C’est qu’il n’était pas du genre à mendier, Abel, minauder à la rigueur et encore s’il était d’humeur taquine mais autrement et en règle générale, il avait plutôt l’habitude de demander quelque chose et s’attendre à ce qu’on le fasse dans la foulée. Ce que Peyton, de toute évidence, n’était pas du tout disposée à faire. « J’espère que tu t’amuses bien. Bon, tu m’ouvres ma putain de voiture ? » Pas de s’il te plaît, pas de ton contrit, pas même l’air un peu désolé pour avoir conscience que ce petit revirement subit de situation à ses dépens ne valait pas grand chose par rapport à ce qu’il lui avait fait à elle, et qu’il l’avait tout de même bien cherché entre ses conneries et sa manière de les gérer une fois mis au pied du mur. Il frappa du plat de la main contre la vitre, geste brusque et balancé sans crier gare alors qu’un nouveau juron lui échappait ; non seulement il n’appréciait pas du tout la blague, mais en plus il n’avait pas la moindre once de patience à puiser dans ses réserves. Elle pouvait bien se rire de lui, oui, elle en avait même tous les droits vu son air un peu stupide de clébard oublié à l’extérieur, mais il refusait pour autant de le tolérer ; il n’avait même pas essayé (même pas songer à essayer) de régler ça en faisant preuve d’un minimum de tact. « Je plaisante pas, Pey. Ouvre-la maintenant ou tu peux rentrer à pieds chez toi. »
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Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Mar 21 Nov - 23:05
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Aucune bonne volonté, aucune bonne foi. Il cherche, Abel, il risque de s’en mordre les doigts. Elle ne joue pas, loin de là. C’est quoi son problème au juste ? Elle est presque certaine qu’il peut le deviner par lui-même. Franchement, il n’arrange en rien son cas. D’accord, elle veut bien admettre que son comportement est plutôt contradictoire ou du moins difficile à suivre, pourtant tout est lié, il lui suffirait simplement de connecter ses deux neurones pour capter qu’il s’agit là d’une vengeance personnelle. Vengeance qui aurait pu se révéler brève, mais non, il la pousse dans ses retranchements actuellement. Il l’a trompée, il l’a humiliée, c’est logique après tout. Pas pour lui il semblerait. Pourtant, il la connait suffisamment pour savoir qu’elle est du genre rancunière comme fille. Il a dû oublier cette information. Au final, elle n’est pas surprise, elle ne s’attend plus à grand-chose de lui. Elle ne répond pas, se contente de le toiser de ses prunelles incendiaires. De simples excuses, quelques supplications peut-être, elle ne lui demande pas la lune. Pour autant, il se cantonne à sa mine contrite et désagréable. Il fait le fier alors qu’il n’en n’est rien. Elle esquisse finalement un sourire moqueur, il ne se rend pas compte à quel point il est ridicule. Je suis désolé. S’il te plait. Il lui suffirait de prononcer ces quelques mots… Elle sursaute, tandis qu’il frappe de sa paume la vitre de l’habitacle. De mieux en mieux. « Oui, je prends mon pied, beaucoup plus qu’il y a de cela quelques minutes. » Qu’elle confirme finalement, mauvaise et peut-être légèrement menteuse aussi. Mais si elle peut blesser son ego de mâle dominant alors elle ne risque pas de se gêner. « Serait-ce une menace ? » Elle roule des yeux. Il est complètement débile, c’est surement la pire des façons dont il peut gérer cette mini crise. « Je te signale que j’ai les clefs et que t’es comme un con dehors. » Véridique. Peut-être qu’elle en arriverait même à avoir pitié de lui. Mais, il ne faut pas trop compter là-dessus. « Tu sais, il aurait simplement suffi que tu t’excuses ou que tu fasses preuve de… délicatesse, de tact. » Elle aurait rapidement abdiqué, aucun doute là-dessus parce qu’elle n’est tout de même pas si mesquine mais actuellement, il la pousse vraiment à bout. « Je ne plaisante pas non plus. Maintenant, je vais démarrer cette voiture et tu vas rentrer à pied chez toi et en calbar de surcroît. » Elle n’avait pas la moindre intention d’en arriver là, mais à présent il est trop tard. Sans attendre, elle referme la vitre, allumant le contact et démarrant en trombe sans aucune once de regret ou même de pitié. Encore une fois, il l’a cherché.
« Il va te tuer. » Et encore, c’est plutôt léger, même clément, comme sort. Elle jette un regard dépité à Candice, bien qu’elle se sente tout de même légèrement victorieuse. « Surement, d’ailleurs je propose que tu te la joues garde du corps. » Elle enfile short et t-shirt, jetant un regard au miroir. Elle n’est pas rentrée chez elle hier soir. Comment aurait-elle bien pu expliquer à ses parents la présence du pick-up d’Abel au juste ? Heureusement, sa fidèle amie et alliée l’a gentiment accueillie. Elle se sent un peu coupable, vis-à-vis de cette dernière, pas d’Abel, après tout elle a gâché sa soirée en compagnie de Duncan. « Je ne suis pas certaine d’avoir les muscles pour ça. Au fait, tu peux garder le short et le haut, ils te vont bien mieux qu’à moi. » Elles sourient, s’accordent une œillade complice. Elle n’a pas envie d’affronter la réalité, Peyton, et encore moins les représailles. Il faut cependant bien s’y résoudre. « Je vais y aller, on se retrouve au lycée. Merci pour la tenue ! » Elle s’éclipse sur ces quelques mots, la boule au ventre. Elle a bien l’impression qu’elle ne risque pas de s’en sortir en un simple claquement de doigts. Abel doit surement l’attendre d’un pied ferme, le regard noir, la mine agacée et fulminante. Elle n’a pas vraiment hâte.
C’est la gorge nouée qu’elle foule le sol du parking, sac sur le dos, clef en main et assurance feinte. S’il s’est coltiné le bus probablement qu’il est déjà présent, surement en train de l’attendre, guettant son arrivée pour mieux l’incendier. Ce qui en soi est plutôt légitime, bien qu’elle préférerait éviter une scène. Mais, est-ce qu’elle a réellement le choix ? Non. La réponse se confirme d’ailleurs quelques minutes plus tard alors qu’elle gravit les escaliers menant à l’entrée principale du lycée. Abel y est prostré, entouré de ses quelques fidèles amis. Elle ne le regarde même pas pour tout avouer, se contente de garder la tête haute et de l’ignorer jusqu’à ce qu’elle arrive à sa hauteur. « Tiens, bonne journée. » Elle aurait pu remuer le couteau dans la plaie à l’aide de quelques allusions bien placées, pourtant elle s’abstient, tournant illico les talons une fois la clef rendue à son propriétaire, priant pour qu’il ne la suive pas dans l’enceinte du bâtiment.
Abel réalisa à quel point il avait été con à peu près au moment où elle démarra la voiture, pas avant. Et même encore son espoir se conserva encore quelques instants, quoique finalement assez rapidement écrasé par le véhicule qui se remit en route, forçant son propriétaire à s’en écarter d’un bond s’il ne voulait pas voir ses pieds risquer de finir en charpie. Les insultes fusèrent, tandis que Peyton quittait le parking sur les chapeaux de roue, mais rien de ce qu’il lâcha encore ne sembla la motiver à s’arrêter pour faire demi-tour. Lorsque le silence revint finalement, le bruit du moteur évanoui au loin, il prit pleinement la mesure de sa situation : pratiquement nu sans téléphone ni argent ni… rien, en fait, condamné à s’enfiler une bonne vingtaine de kilomètres à pied pour rentrer chez lui. Dans sa malchance, le cinéma de plein air se trouvait en sortie de ville et il n’aurait pas à traverser cette dernière. Mais quand bien même, il n’était pas si tard que ça que les routes de campagne soient totalement désertes. S’il s’imaginait assez mal couper à travers champs pieds nus, il s’imaginait encore moins se faire ramasser en cours de route par un random. Tout mais pas ça. Qu’on le voie dans cet état serait sans le moindre doute vécu comme la pire des humiliations par son égo. L’étudiant rentra très tard et dans un état terrible, quoique la marche forcée avait au moins eu le mérite de le faire décuver. Obligé de réveiller Caden afin que celui-ci lui ouvre la porte, le regard que son frère posa sur lui obligea Abel de ne pas lésiner sur les menaces afin qu’aucun mot ne sorte jamais quant à ce qui venait de se passer. T’as rien vu, Cad’. Pas une explication, pas le moindre mot quant à l’origine de sa tenue, de l’heure, de tout, et l’aîné grimpa à l’étage pour simplement se vautrer dans son lit, fulminant encore contre Peyton (il avait eu le temps de passer par à peu près tous les états durant son long périple, mais la colère était revenue prendre sa place) bien que la fatigue se chargea bien vite de prendre le dessus. La nuit allait être courte et le lendemain… oh, il avait hâte de la recroiser après cette superbe soirée, sa petite amie.
***
Forcé de prendre le bus, Abel avait été obligé de se dépêcher afin de ne pas rater son passage (depuis combien de temps au juste n’avait-il pas eu besoin de dépendre de ça ?), esquivant les explications à son père entre deux bouchées d’un petit déjeuner avalé à la va-vite pour se contenter de marmonner à propos d’une obscure histoire de panne, quelque chose dont il se chargerait à la sortie de sa journée de cours et dont il ne fallait pas que les autres s’inquiètent. Sur un dernier regard appuyé et plein d’un avertissement silencieux à l’attention de Caden, il attrapa ses affaires et se dépêcha de quitter les lieux. Ca serait bien la première fois depuis longtemps qu’il arriverait aussi tôt au lycée.
Faire bonne contenance n’était pas si difficile que ça en ce que personne n’était, à priori, au courant des évènements de la veille, merci le bal de promo qui avait tenu occupés la plupart des étudiants durant toute la soirée. Ça ne l’empêcha pas pour autant de balancer quelques crasses bien senties sur le dos de Peyton tandis qu’on lui demandait ce qu’il avait fait de sa voiture tandis qu’il fumait sa première cigarette de la journée, regard rivé à la foule de lycéens qui se pressait et s’engouffrait à l’intérieur des locaux scolaires. Abel eut un moment à vide alors qu’elle passait tout à côté de lui, se contentant de récupérer le jeu de clefs sans afficher la moindre réaction. Il s’anima toutefois alors qu’elle s’éloignait de son groupe comme si de rien n’était, se levant d’un bond pour se précipiter à sa suite. « Hey ! », il l’apostropha d'un ton déjà agacé tout en comblant de quelques pas rapides la distance qui les séparait. Sa main s’accrocha au bras de la lycéenne, l’agrippant sans la moindre douceur pour l’entraîner sans trop lui laisser le choix dans un des petits couloirs adjacents qui s’ouvraient sur le hall principal. Au diable les apparences, il n’avait pas la moindre envie de jouer de bon matin. Sa main libre essaya quelques poignées de portes tandis qu’il lui imposait son allure rapide, pour finalement trouver une salle d’étude ouverte et vide dans laquelle il la poussa sans ménagement et s’engouffra ensuite derrière elle, claquant la porte dans son dos. « J’espère que t’avais pas prévu de maintenir ta précieuse image stupide de petite lycéenne parfaite sous tous les angles, il commença alors que sa prise autour de l’avant-bras de Peyton se défaisait enfin, parce que tu vas pouvoir te la foutre où je pense. » Le regard qu’il posait sur elle était noir, chargé de toute ce qui s’y était accumulé depuis la veille, depuis qu’il s’était retrouvé enfermé dehors vêtu simplement d’un caleçon. « Si t’ouvres ta gueule au sujet de ce qu’il s’est passé hier soir, je te jure que tu le regretteras. »
Peyton Yates
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Sujet: Re: somewhere in time Mer 22 Nov - 23:11
youth (n) is not a time of life ; it is a state of mind ; it is not a matter of rosy cheeks, red lips and supple knees ; it is a matter of the will, a quality of the imagination, a vigor of the emotions ; it is the freshness of the deep springs of life.
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Trop d’espoir, beaucoup trop même. Elle l’ignore, pressant la marche alors qu’il l’apostrophe, les pas du lycéen résonnant déjà dans son dos. Elle se voilait complètement la face, elle pensait sincèrement s’en tirer aussi facilement, c’était sans compter sur Abel. Le bras soudainement prisonnier de sa poigne, elle tente en vain, l’espace de quelques secondes, de se soustraire à son ascendant bien qu’il ne semble pas en prendre compte, pas du tout, il s’en fiche. Elle abdique, évidemment, pas de bonne foi cependant, trainant le pas alors qu’il s’obstine à la presser, à la tirer au travers le couloir. Elle ne veut pas lui faire face, elle n’a pas envie de l’affronter. Elle a pertinemment conscience qu’elle risque d’en prendre pour son grade, qu’il va monter sur ses grands chevaux, l’engueuler, la menacer, lui jeter une multitude de regards noirs. Elle le connait suffisamment pour deviner que leur petite entrevue ne risque pas d’être plaisante à moins qu’il ne souffre d’une soudaine amnésie. Ce qui, malheureusement, n’a pas l’air d’être le cas, bien que ce serait une véritable aubaine. Bousculée sans aucune once de délicatesse, poussée à l’intérieur d’une salle d’étude quelconque, elle parvient à retenir un soupir d’agacement, de justesse cependant. Pas la peine d’envenimer la situation, n’est-ce-pas ? Elle croise les bras contre sa poitrine alors qu’il relâche enfin son emprise, s’écartant de lui dans la foulée. Il ouvre la bouche et ses espoirs s’envolent illico. Non, il n’a pas l’intention de laisser passer son affront. Elle roule des yeux, profondément agacée. Qu’est-ce qu’il compte faire au juste ? Briser son image ? L’humilier à nouveau ? Elle commence à y être habituée de toute façon. Et puis, d’ici quelques mois, elle sera loin, loin de cette ville, loin de cette bande de ploucs, loin de ce bouseux d’Abel Rhodes. Elle en a marre de tout. « Encore des menaces, je suis profondément surprise. » Qu’elle balance ironiquement. Prévisible, on ne peut plus prévisible. Il devrait changer de disque. Au risque de le décevoir, elle n’a pas peur de lui, il n’a pas assez d’influence, d’ascendance, sur elle. Bien qu’elle l’admette, elle redoute toujours leurs affrontements. « Ne t’inquiète pas pour ton ego de mâle dominant meurtri. Je n’ai pas l’intention de l’ouvrir, je n’ai pas besoin de me vanter ouvertement de mes exploits pour m’en délecter, contrairement à certaine personne. » Contrairement à lui. Lui, qui n’a de cesse de l’afficher. Lui, qui murmure dans son dos. Il est pathétique, vraiment. Pourtant, il y a toujours une infime partie d’elle qui espère secrètement qu’il change, à l’exception près qu’il ne tient pas assez à elle pour ce faire, à son plus grand désarroi. « Mais, je suis curieuse. » Plus ou moins disons. Elle ne voit pas très bien ce qu’il pourrait lui faire de pire. Elle a déjà été humiliée ouvertement, trompée, et Dieu sait quoi encore. « Comment tu comptes t'y prendre pour me le faire regretter au juste ? Tu ne crois pas que tu en as assez fait ? Tu ne crois pas que tu t’en sors plutôt bien tout de même ? » Après tout, personne n’est au courant de sa petite balade de nuit en caleçon, il a même eu le loisir de fumer son joint, de boire, de tirer son coup aussi. La punition n’était pas si sévère que ça étant donné les circonstances. Tout est relatif en réalité. Pour lui, il s’agit là d’une véritable offense. Elle parie même qu’il est trop con pour faire le lien entre cet affront et sa tromperie. Il faudrait déjà qu’il fasse l’effort d’y réfléchir plus amplement. Elle doute qu’il s’y emploie, qu’il y songe. De toute façon, il ne pense qu’à lui, qu’a sa fierté, qu’à son orgueil. Jamais à elle, à ce qu’elle peut ressentir, éprouver, au fait qu’il l’ait blessée. Il est tout simplement et purement égoïste, point barre.
Elle n’avait pas l’air bien impressionné, Peyton. Agacée, sûrement. lasse, sans le moindre doute. Mais il était évident que les petites menaces d’Abel ne lui faisaient pas le moindre effet. Sa colère frustrée se brisa sur l’ironie de la lycéenne qui rétorqua sans ciller à ses premières répliques fielleuses, sans doute qu’elle s’était habituée à ça aussi à force de le fréquenter, il fallait bien admettre que dans ce domaine-là il était plutôt prévisible. « Moi, j’en ai assez fait ? il rétorqua, farouche et refusant de lui laisser la balle, refusant de voir la réalité d’une vengeance pourtant méritée. Je me suis tapé vingt bornes pieds nus et en calbar, je te signale. Quatre putain d’heures. » En pleine nuit, et dans le meilleur des scénarios envisageables puisqu’il ne pensait pas avoir été aperçu. Si pouvoir se faire ramener chez lui aurait sans aucun doute été un véritable soulagement pour la plante de ses pieds sévèrement meurtrie, c’aurait été une toute autre histoire pour sa fierté. Mieux ne valait pas imaginer, encore, une tournée nocturne de la police, laquelle avait tendance à renforcer ses patrouilles avec l’été et les soirées alcoolisées fleurissant un peu n’importe où. Il n’empêche qu’il ne voyait vraiment pas, avec tout ça, en quoi au juste il s’en sortait bien comme elle semblait vouloir l’affirmer. N’était-ce pas elle, plutôt, qui avait eu la part belle et le fin mot de cette soirée ratée ? Quant à savoir ce qu’il comptait faire… eh bien, de toute évidence, le champ des possibles n’était pas extrêmement étendu. Peyton n’était pas exactement un “pote”, du genre où les coups foireux étaient simplement vengé d’un cassage de gueule en bonne et due forme. Peu importe à quel point Abel lui en voulait pour ce qui s’était passé hier soir, il n’allait certes pas s’abaisser à lui coller un poing dans son joli minois, pas si salaud qu’il en soit rendu à ce genre d'extrémités, à cogner une fille. Les menaces, avec elle, n’avaient jamais été du genre physique. Mais ça ne l’empêcherait pas de faire tout son possible pour lui pourrir ce qu’il leur restait de journées de cours en commun, ou du moins jusqu’à ce que sa rancune finisse par s’assécher. Ce qui, si cela devait déclencher une petite guérilla, avait en théorie fort peu de chance d’arriver. « Alors quoi, qu’il reprit encore, tu m’explique quelle connerie t’es passée par la tête au juste ? J’t’ai dit que j’étais désolé, merde ! Et plusieurs fois en plus. Si t’étais pas contente, t’avais qu’à pas venir, rester avec tes copines ou n’importe qui d’autre. » Appuyé contre le rebord d’une des tables de cours, Abel avait les bras croisés contre sa poitrine et le regard brûlant, encore chargé du souvenir de sa randonnée champêtre non voulue et de la (très) courte nuit qui avait suivi et qui l’avait laissée pour la deuxième matinée d’affilée avec une sale gueule de bois qui n’arrangeait rien à son humeur. « Au lieu de te comporter comme une parfaite petite salope à minauder et ouvrir tes cuisses juste pour le plaisir de te foutre de ma gueule après avoir pris ton pied. » Mauvais jusqu’au bout des ongles, la vulgarité crachée avec dédain. « Tu crois que tu vaux mieux que moi, avec ce genre de comportement ? »
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Sujet: Re: somewhere in time Ven 24 Nov - 0:14
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Il est buté comme une mule. Il ne veut rien savoir, rien entendre, rien admettre. Il ne conçoit tout simplement pas qu’il puisse mériter ce qu’il s’est produit la veille. Pourtant, c’est le cas, c’est même totalement le cas. Mais, il nie tout en bloc. Il est aveuglé par son orgueil meurtri. Non pas qu’elle soit réellement surprise, elle aurait cependant souhaité qu’il se mette à sa place pour une fois, qu’il cherche à la comprendre, qu’il interprète son geste. Parce qu’elle aussi, elle est blessée, probablement plus profondément, plus intensément, que lui. Il n’en a rien à foutre, il s’en fiche complètement, encore une fois il ne songe qu’à sa petite personne, rien d’autre n’a d’importance. Quatre heures de marche en caleçon, c’est amplement mérité. Pourtant, une pointe de remords s’immisce en elle. Peut-être qu’elle n’aurait pas dû, trop tard de toute façon, ce qui est fait est fait. Il n’y a que lui pour la faire douter alors qu’elle jubilait encore il y a de cela quelques instants. Il faut qu’elle se ressaisisse, il a récolté ce qu’il a semé et encore, elle s’est montrée clémente tout de même. Point barre, elle n’a pas à se sentir coupable.
Il est vrai, il n’a pas tort, il lui a plus ou moins présenté ses excuses, ce n’est pas pour autant qu’elle devait – qu’elle doit – s’en contenter. De plus, elle cherche encore la sincérité dans son piètre désolé balancé à la volée histoire de l’apaiser. Il cherchait simplement à éviter ses foudres, à calmer le jeu. Elle est presque certaine qu’il n’a jamais éprouvé aucun regret vis-à-vis de l’humiliation qu’elle a subie par sa faute. Il s’en balance totalement, parce qu’Abel Rhodes n’est rien d’autre qu’un connard fini. Et, certes, elle aurait pu l’abandonner, profiter de la soirée en compagnie de Candice ou de n’importe qui d’ailleurs. Elle n’a pas souhaité s’y résoudre pour la simple et bonne raison qu’elle voulait passer cette soirée avec lui, c’est tout, c’est stupide mais c’est la vérité. Elle est faible, trop faible à son goût. Elle n’en peut plus de l’entendre parler, elle aimerait qu’il arrête. « Parce que peut-être que je voulais quand même être avec toi. » qu’elle lâche, les mots se mêlant à ceux du lycéen, tandis que l’insulte franchit en même temps la barrière des lèvres de ce dernier. Oui, elle est faible. Encore une fois, elle n’aurait pas dû se montrer honnête, elle a le cœur trop doux. « Oublie. » Elle serre les dents, la mâchoire crispée à souhait, elle est tiraillée entre l’envie de hurler, de le frapper et celle de pleurer un bon coup. « Tu sais quoi ? La salope elle t’emmerde et elle t’a baisé bien profondément et ce dans tous les sens du terme d’ailleurs. » Le ton est affirmé, tranchant. Non, pas question qu’elle pleure pour ce beau salaud, pas encore une fois. Elle ne risque plus de s’adoucir une nouvelle fois alors qu’elle vient d’essuyer une insulte à l’instant même où elle se livrait à lui. « Parfaitement, je vaux mieux que toi, je vaudrai toujours mieux que toi, je ne peux pas rivaliser avec ton niveau de médiocrité et de mauvaise foi. » Elle veut le blesser à présent, c’est tout ce qu’elle souhaite. Elle aimerait qu’il se sente médiocre, aussi affligé qu’elle, qu’il ressente sa peine, qu’il soit encore plus profondément meurtri dans son ego. Elle veut qu’il paye en somme. Il n’a pas le droit de lui faire vivre un enfer alors qu’elle a déjà la sensation d’y être. Il n’a pas le droit de lui gâcher la fin de son année, même si elle a bien l’impression qu’il est déjà trop tard. Il n’a pas le droit de la rabaisser, de l’humilier encore et encore, pour la simple et unique raison qu’il s’est vu forcé d’essuyer une vengeance méritée de sa part. Il est à la base de tout ce merdier, il est fautif. « Je te déteste. » Et, ça vient du cœur.
Evidemment, l’aveu emmêlé dans les paroles colériques d’Abel passa inaperçu mais est-ce que cela aurait changé quoi que ce soit à la donne de toute manière ? Lorsque les mots firent enfin écho dans l’esprit du lycéen c’était déjà bien trop tard, le mal était fait et il n’y avait aucun moyen de revenir en arrière. Ou envie. Il regretterait peut-être plus tard, lorsqu’il se retrouverait tout seul et que son humeur maussade se serait un peu calmée mais à l’heure actuelle il était bien trop remonté contre elle pour avoir ne serait-ce que la moindre parcelle de volonté afin d’essayer, encore, d’arranger tout ce beau merdier. Tout ce qu’il voulait, là, c’était lui balancer sa mauvaise foi à la gueule, se défouler un bon coup avant de retourner à l’extérieur rejoindre ses potes et une ultime clope avant la reprise des cours. Un petit petit rictus parfaitement détestable étira ses lèvres alors qu’elle rajoutait une couche aux propos qu’il venait juste de lui déballer, qui se transforma en ricanement alors qu’elle daignait enfin se taire. « Ah ouais ? Qu’est-ce que t’as foutu ces deux dernières années, alors ? Puisque t’es tellement bien, pourquoi t’es pas aller trouver quelqu’un qui te valait plus ? » Plus elle lui crachait dessus et plus il aurait envie de lui rendre la pareille, aussi puéril dans son comportement qu’il était fier et hautain, refusant de se laisser atteindre par de simples médisances. S’il avait encore été amoureux d’elle, il n’aurait pas su prétendre ne pas être touché par le contenu de cette énième querelle, mais cette flamme-là s’était éteinte depuis longtemps et les résidus d’attachement qu’il avait encore à son égard ne valait pas le bouclier rigide déployé par sa colère et sur lequel se heurtait la riposte de Peyton. Mais, s’il avait été encore amoureux d’elle, rien de tout cela ne serait arrivé. Je te déteste. Piqué au vif, cette fois, Abel s’anima brusquement pour faire quelques pas rapide vers elle, la repousser contre la table la plus proche d’un mouvement brusque. Il colla son corps au sien, la privant de toute échappatoire tandis que ses mains immobilisaient les avant-bras de la rouquine. « Vraiment ? il laissa échapper d’une voix plus basse, venimeuse, une lueur narquoise au fond du regard tandis qu’une partie de lui se délectait d’asseoir sa supériorité physique sur elle. C’est pas c’que t’avais l’air de penser hier pourtant… » Elle semblait drôlement loin d’ailleurs, cette journée, cette après-midi tranquille qu’ils avaient passé au bord du lac à prendre du bon temps ensemble et quelques heures des vacances anticipés pendant que les autres étouffaient dans les salles de cours. Un peu grisé par cette sensation dictée par son état actuel, qui lui donnait l’impression qu’il pouvait bien faire d’elle ce qu’il voulait à cet instant et que ça ne serait rien d’autre qu’une partie de sa vengeance, Abel eut toutes les peines du monde à faire taire cette petite voix qui lui soufflait pernicieusement qu’il avait encore envie d’elle, que sentir son corps contre le sien, ses seins au travers du tissu des vêtements, troublait encore ses sens. De la colère au désir, il n’y avait qu’un pas, de la colère à une décision stupide aussi, mais son égo su bien lui rappeler ce que ça lui faisait d’être repoussé et la certitude qu’il n’y avait rien à gagner à tenter quoi que ce soit ici. « Pauvre conne, va » il lâcha finalement à travers ses dents serrés, ultime crachat qui se voulait coulant de mépris tandis qu’il s’éloignait d’elle, faisait demi-tour pour quitter la pièce et laissait la porte claquer dans son dos.