#22 (06/19) mini intrigue : chaos incoming

15 JUIN 2019 ✻ Le soleil est déjà bien haut dans le ciel lorsqu'un petit convoi bâché tiré par deux haridelles fatiguées se ramène au premier barrage de sécurité.
Lorsque le garde s'avance pour jeter un coup d'œil à son contenu, il est déjà trop tard : l'homme vient de signer son arrêt de mort.
Dans le même temps, une explosion dans les entrailles du mall accapare l'attention de la sécurité intérieure. Si aucun étal du marché n'a été touché (l'explosif semble avoir pété dans l'ancien parking souterrain, loin des animations), cela n'empêche pas que le bruit et les vibrations ont de quoi inquiéter les personnes présentes : un point faible a-t-il été touché ? Faut-il craindre une attaque ? L'effondrement d'une partie de la structure ainsi fragilisée ? Ne pas savoir suffit pour susciter l'inquiétude, les survivants présents sont sur le qui-vive – à raison : on ne reste pas vivant aussi longtemps si ce genre d'incident nous laisse de marbre...
C'est pourtant le grabuge à l'extérieur qui lance le premier véritable signal d'alarme. Mais être préparé face aux rôdeurs ne suffit pas pour l'être face à ces créatures et bientôt, la rumeur vous atteint : une dizaine de ces créatures, ces nouveaux rôdeurs, sont en train de se frayer un chemin vers le plus gros festin qu'on leur ait jamais offert.


En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, ce qui était supposé être une journée ordinaire au sein du marché de Stonebriar s'est rapidement transformé en cauchemar. Dix nouveaux rôdeurs : c'est tout ce qu'il aura fallu pour que tout bascule en un instant. Leurs facultés terrifiantes, dont bien trop peu ont entendu parler (et encore moins expérimenté) ont pris au dépourvu la plupart de leurs victimes. Entre ceux qui se sont fait avoir par leur inhabituelle intelligence, et ceux qui n'ont pas su ou pu achever à temps un camarade mordu, il aura fallu moins d'une dizaine de minutes pour que le nombre des assaillants ne se multiplie à toute vitesse. Tout aurait pu se terminer ici : un véritable carnage, un charnier pire encore qu'à l'âge d'or des jackals.
Cependant, une petite décennie de cette vie impitoyable a durci le cuir de plus d'un des survivants. Et tandis que le chaos enfle et étend son emprise à travers toutes les zones du marché, certains s'organisent au mieux qu'ils le peuvent, formant des bulles de résistance ci et là qui tentent, tant bien que mal, d'inverser le cours des choses. Si leur hargne est loin d'équilibrer la donne, il n'empêche qu'elle offre aux autres un répit, un espoir : les rejoindre, faire front commun face à cette menace plutôt que de la laisser percer leurs rangs et se faufiler partout. Une promesse de sécurité également : bien que très relative, elle vaut toujours mieux que rien.
Et si les survivants ont complètement été pris au dépourvu par cette attaque aussi soudaine qu'imprévue, il n'en reste pas moins qu'ils méritent ce titre : des survivants. La plupart sait se battre, la plupart a appris bon gré mal gré à s'organiser dans l'urgence et la violence et c'est pour ça que, lorsque les secours arrivent enfin une éternité après le début des hostilités, Stonebriar est toujours debout.


C'est au terme d'un rude et éprouvant combat que les renforts parviennent finalement à prendre le dessus et à endiguer la vague infatigable de ces nouveaux rôdeurs bien trop malins et vifs au goût des survivants. Si l'issue de l'assaut aura été incertaine pendant un temps bien trop long pour la plupart de ceux baignant dedans, il n'en reste pas moins que l'arrivée de ces survivants mieux armés et protégés face à la menace a marqué un tournant décisif dans l'issue de cette attaque surprise.
Quant à la technique adoptée par Abel Rhodes, largement contestable (et d'ailleurs contestée), nul doute qu'elle a fait ses preuves. Si d'autres plans d'attaques plus réfléchis voire ingénieux auraient également pu être mis sur pied, il n'empêche que la situation d'extrême urgence n'a pas ouvert beaucoup de portes à d'autres opportunités : face au besoin d'agir vite afin d'éliminer la menace, les renforts ont su tirer leur épingle du jeu pratiquement sans essuyer de perte grâce à leurs équipements.
Au total, c'est près de cent-cinquante survivants (des clans voisins comme d'autres plus lointains) qui ont pu être sauvés de ce piège infernal suite à l'intervention musclée.

Néanmoins, la fin des combats ne signifie pas pour autant la fin de la journée. Hommes et femmes, éreintés, la plupart blessés, doivent encore se livrer à une tâche ardue : examiner absolument tous les survivants afin de s'assurer qu'aucun contaminé ne se tient encore parmi eux, organiser le rapatriement des blessés en fonction de leur gravité, checker et rassembler tous les cadavres hors du centre commercial afin de s'en débarrasser avant d'ameuter d'autres charognards... quand le soleil se couche à l'horizon, l'heure du repos est encore loin d'avoir sonné pour ceux encore capable de tenir debout.
Plus tard encore il faudra déblayer les décombres, sauver ce qui peut encore l'être dans les vivres et divers produits amenés sur le marché et, surtout, vérifier les fondations de Stonebriar après l'explosion qui, si elle n'a eu aucune conséquence visible immédiate, a tout de même probablement affaibli la structure sur certains points.

conséquences ✻ Beaucoup de morts et de blessés à déplorer, ce qui signifie pour les camps concernés une obligation à revoir leur organisation afin de pallier aux manques sur les postes importants et s'éviter une sécurité défaillante dans une période où, plus que jamais, la méfiance est de mise. Les regards sont braqués vers l'horizon tandis qu'on guette une nouvelle attaque. Et si aucune preuve formelle n'a été donnée (pas officiellement du moins), il n'en reste pas moins qu'un nom est dans toutes les pensées : Lazare.

+ Beaucoup de vivres ont été gâchées dans l'assaut. Et même si les pertes ne mettent pas vraiment les clans en danger, l'inquiétude persiste : avec un tel gaspillage, le troc entre les clans est plus que sérieusement compromis. Il est fort probable que les marchés communs ne rencontrent pas un franc succès dans les mois à venir, en conséquence de quoi échanger avec son voisin risque de se compliquer quelque peu.

+ Le blason de Stonebriar a pris un sérieux coup et ne risque pas de se redorer de sitôt. Ceux qui ont connu la sombre époque des chacals ne se privent pas pour affirmer leur opinion quant à la malédiction qui imprègne les murs souillés de l'ancien centre commercial. Reste que le marché mensuel du mall est pour l'instant supprimé, ne serait-ce que le temps que l'endroit soit remis en état et son système de sécurité repensé.