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 (no) mercy | Adam Redfield

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MessageSujet: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyMer 30 Oct - 0:13


adam sam
« (no) mercy »
août 2019   You look like a fucking stalker – et elle le sait bien. Un troisième mégot de cigarette finit écrasé sous la semelle de sa botte alors qu’elle observe intensément la façade de la maisonnette depuis une dizaine de minutes déjà, peut-être plus. C’est une mauvaise idée – et elle le sait bien aussi. Pourtant, plutôt que de rebrousser chemin, elle allume distraitement une quatrième clope, et esquive le regard insistant d’un passant en s’approchant d’une poubelle qui déborde sur le trottoir. Elle y balance l’emballage d’une vieille barre protéinée et tire une longue latte qui lui fait presque tourner la tête. Aucun doute ; une bonne, grosse, mauvaise idée. Le passant s’éloigne enfin, et elle soupire en se balançant maladroitement d’une jambe à l’autre. Elle radote, sa petite voix intérieure s’emballe. La pire des idées.

Elle sait.

C’est le genre d’emmerdes qu’on cherche (et qu’on trouve) quand on oublie de rester à sa place – been there, done that – et si elle pensait avoir appris sa leçon, elle se rend compte que la conclusion a été plutôt hâtive. You never learn, do you? Alors elle essaie de formuler et reformuler ce qu’elle va bien pouvoir lui dire, s’y reprend à plusieurs fois, s’énerve, s’étouffe, tousse. La conscience, c’est surfait comme concept. Ses propres mots. Un mantra qu’elle s’est répété des années durant. Et la voilà entrain d’épier l’entrée de Redfield comme une psychopathe, pas foutue de suivre son propre conseil. Quelle merde.

Du coin de l’œil, elle croit repérer un mouvement derrière un rideau, et sans qu’elle ne comprenne ce qui lui arrive, la partie primitive – et franchement stupide – de son cerveau la fait brusquement plonger au sol, derrière l’imposante poubelle (couleur vomi). Son cœur bat à deux-cents à l’heure, sa clope a glissé de sa bouche et fume sur le trottoir. What just happened? Elle enlace le plastique comme si sa vie en dépendait, et penche lentement la tête sur le côté pour pouvoir observer la fenêtre. Quelques secondes s’écoulent. Personne. C’est en dépoussiérant les quelques derniers brins de dignité qu'elle vient de paumer qu’elle se redresse enfin sur ses deux jambes.
Et, si le spectacle humiliant auquel elle vient de se livrer ne l’a pas fait fuir, il a plutôt l’effet inverse, parce que la voilà qui traverse la pelouse mal entretenue à pas de loup, pour finalement se retrouver devant la porte d’entrée de la maison. Elle se mordille la lèvre inférieure, nerveuse. Maintenant ou jamais.

Elle toque.

Ses lèvres remuent alors qu’elle tape du pied, impatiente – le petit discours qu’elle marmonne dans sa barbe depuis qu’elle est sortie de l’impressionnante infirmerie, plus tôt ce matin. Quelque chose qui commence avec son prénom, plutôt que son nom, (Adam), et qui est suivi d’une accroche amicale (j’espère que tu vas bien), peut-être un sourire, aussi. Mais voilà, la porte s’ouvre, et elle ouvre la bouche, et ses mots se meurent dans sa gorge. « Euh… »
Traîtres. Elle passe une main dans ses cheveux, se mord l'intérieur de la joue pour ne pas grimacer, et désigne l’intérieur de la maison d’un mouvement de la tête. « Tu permets ? Il faut qu’on parle. »

Une putain de mauvaise idée.
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptySam 2 Nov - 0:50

C’est son roomate qui l’a remarquée en premier, figure étrange plantée de l’autre côté de la rue à fixer leur baraque comme si elle espérait… quoi, au juste ? Bonne question en fait. Quelque chose. Et Adam a sa petite idée sur le sujet, quoi qu’il se garde bien d’en toucher mot à l’autre type. Lequel, après avoir pigé que les deux autres ne sont pas étrangers l’un à l’autre, a rapidement vu sa curiosité décroître jusqu’à retourner s’occuper de ses affaires.
Lui aussi a sa petite idée, comprend Adam vu l’œillade entendue qu’il lui lance avant de quitter la pièce. Sans doute pas la même que lui par contre.
Elle sait. Evidemment qu’elle sait, après un mois, c’était obligé. Mais qu’elle vienne ici ? Est-ce qu’elle a compris ce qu’il avait fait, est-ce qu’elle a pu deviner juste aussi facilement ? Sûrement qu’il aurait dû s’y attendre, ce n’est pas comme si le lien était difficile à faire après tout. Mais l’idée qu’elle soit venue jusqu’ici pour le confronter ne lui promet rien d’agréable en perspective. Pire, ça ravive même en lui la culpabilité qu’il s’était fait fort d’enterrer depuis la nuit qu’ils ont passée ensemble.
Il regarde la porte mais rien ne vient. Peut-être qu’elle va finir par revenir sur sa décision, faire demi-tour sans l’avoir vu ? Peut-être qu’elle attend qu’il sorte pour le coincer ailleurs que chez lui. Peut-être que… il chasse toutes les hypothèses qui s’élaborent à grande vitesse dans sa tête quand l’envie tentante de venir lui ouvrir la porte et lui couper l’herbe sous le pied avant qu’elle n’ait pris la moindre initiative vient lui chatouiller les idées.
Et, sacrée foutue coïncidence, c’est presque à cet instant précis qu’il entend les coups bien distincts contre le battant de bois.

Appuyé contre le chambranle, Adam observe Sam d’un drôle de regard, sans rien dire. Il n’a pas besoin de jouer la surprise de la trouver sur le pas de sa porte parce que la surprise, de fait, est bel et bien présente chez lui.
Elle n’a pas l’air contrariée. Préoccupée, à la rigueur ? Ou tracassée. En fait, il n’arrive pas bien à poser un mot sur ce que son expression lui inspire à cet instant précis – mais, dans tous les cas, il doute fortement qu’elle vienne ici uniquement pour l'envie soudaine de prendre des nouvelles et taper le squat comme de bons vieux amis. Parce que quel que soit l’état de leur relation aujourd’hui, s’il y a bien une certitude c’est qu’ils ne sont pas amis.

« Bien sûr, lâche l’olympien d’un ton qui se veut neutre mais où perce une petite note de réticence. Entre. » Et il s’efface pour lui laisser le passage, referme la porte dans son dos tandis que son regard s’attache à la silhouette de la brunette qui s’invite ainsi dans le petit corridor de l’entrée.  
L'idée de se retrouver en tête-à-tête avec elle, de nouveaux seuls, le fiche franchement mal à l'aise et son attitude le trahit sans peine.
Finalement, il s’ébroue mentalement après quelques secondes d’un silence un peu lourd et, plutôt que de rester figé comme un con dans ce qui est sûrement l’endroit le moins hospitalier de la maison, s’avance vers elle et la dépasse, lui fait signe de le suivre d’un petit geste de la main. Le salon est incontestablement plus lumineux, plus chaleureux aussi. « Tu veux boire quelque chose ?, demande-t-il mécaniquement tout en posant sur elle un regard circonspect. Vu que j’imagine que tu n’es pas venue ici juste pour le plaisir de me voir, hein ? » Un début de sourire se manifeste enfin sur son visage, soulignant le sarcasme léger de sa voix. « Alors, de quoi tu veux me causer, que tu juges ça suffisamment important pour te pointer chez moi ? » La curiosité de cette dernière question n’est pas feinte : il est pratiquement sûr que quelque chose lui échappe ici. Pourquoi est-ce qu’elle ne lui tombe pas dessus ? Et, si elle ne sait pas que c’est lui, ou qu’elle est encore saine par il ne sait trop quel miracle, pourquoi est-elle ici ? « Je ne vais pas te mentir, je pensais pas te revoir déjà... »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptySam 2 Nov - 21:21


adam sam
« (no) mercy »
L’avantage avec Adam Redfield et le balai qui est indéniablement logé dans son cul d’Olympien, c’est que ça relativise sérieusement son propre malaise.

Pas vexée pour un sou – au contraire plutôt amusée, elle lâche quelque chose qui ressemble vaguement à un ‘merci’ alors qu’elle passe le pas de la porte. Là, plutôt que de chercher en vain une entrée en matière adéquate (il n’y en a pas) et de s’embarrasser en avalant accidentellement sa langue au passage (plus probable qu’on pourrait le croire), elle le dévisage sans même tenter de dissimuler sa curiosité. Les secondes s’écoulent, et ce qu’elle décèle chez lui n’a rien de très surprenant ; des traits tendus, une expression plus qu’incommodée, et des yeux qui crient ‘je préfèrerais qu’on m’assomme vite fait bien fait plutôt que de poursuivre cette conversation’. Oh, if you only knew.
En revanche, s’il y a bien quelque chose de déconcertant, c’est qu’il a l’air d’aller bien - all things considered, that is. Huh. Elle a beau tourner et retourner la charade dans tous les sens, elle ne comprend pas. Est-ce qu’il sait ? Est-il seulement tombé malade, lui aussi ? Perplexe, elle hausse un sourcil, mais les réponses qu’elle cherche lui échappent, alors elle ravale une question qui aurait manqué de tact, et le suit sans broncher quand il se décide enfin à la guider vers le séjour.

Là, elle glisse ses mains dans ses poches, et tourne lentement sur elle-même pour appréhender l’intégralité de la pièce. Impressionnée, un petit sifflement perce brièvement le silence qui s’est installé ; not bad. Il lui cause, et elle pivote si vite qu’elle vacille un peu sur ses jambes. Elle secoue la tête. « Nah, j’aurais peur de tâcher ton joli tapis, » les mots sont articulés avec une certaine insolence, et elle lui adresse un petit sourire narquois avant de se laisser tomber sur le canapé. Pouf.
Il s’agite, Redfield, mais elle est soudainement trop occupée à enfoncer les paumes de ses mains dans le rembourrage du sofa pour lui répondre. Comme si elle contemplait un achat, elle se trémousse, sautille un peu sur ses fesses, et étudie attentivement chaque couture, chaque coussin une éternité durant. Cozy. S’il s’impatiente, elle l’ignore et s’enfonce un peu plus dans le canapé avant de finalement faire glisser un regard paresseux sur son hôte. C’est retarder l’inévitable. « Quoi, les gens viennent jamais te rendre visite juste pour le plaisir de voir ta jolie gueule ? » elle fait claquer sa langue contre ses dents, un bruit désapprobateur, « j’me demande pourquoi. » Elle tapote l’espace à ses côtés et lâche après avoir volontairement épié la braguette de son interlocuteur, « j’vais pas te manger Redfield, j’ai déjà déjeuné. »

Blague à part, c’est là que les choses se compliquent, et que toute la préparation du monde ne suffit plus. Le discours si prudemment construit passe à la trappe. Elle ne sait plus par où commencer. Elle détache son dos du dossier pour se redresser un peu. « Je suis désolée. » C’est lâché tout d’un coup, une masse informe qui, sans contexte, parait quelque peu décousue.
Une grimace se dessine sur son visage alors qu’elle se racle la gorge et rembobine. « Au Missouri, ce que j’ai fait, te tirer dessus, c’était une erreur. La pire des erreurs. Et Adam, » elle cherche ses yeux et rajoute avec tout le sérieux du monde, « je suis tellement, tellement désolée. » Ses mains sont jointes sur ses genoux, et la façon dont elle tortille nerveusement ses doigts illustre bien son malaise. « J’aurais dû le dire avant, mais les circonstances ont fait que… » you know. « Je sais que je mérite pas de rédemption, ton pardon, ces conneries. Mais ces dernières semaines ont été… difficiles, et je voulais m’assurer que tu… le savais, enfin, que t’allais bien surtout, ok ? »

Elle passe une main dans ses cheveux, « Lazarus, le virus. J’ai été contaminée, et je crois que c’était l’Angélus Adam. Je voulais t'prévenir. C’est tout. » Elle s’avance un peu, réduit la distance qui les sépare. « Des envies de chair fraîche, Redfield ? » La blague tombe à l'eau, sa voix trahit son inquiétude.

Et merde.

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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyDim 3 Nov - 3:33

D’abord, l’insolence de Sam lui permet de retourner en territoire connu. Il se relâche un peu, respire, se permet même une œillade appuyée en sa direction, un sourcil levé, après avoir intercepté le regard équivoque lancé en direction de son entrejambe (pour autant, il reste à bonne distance et lui laisse tout entier le privilège du canapé tandis qu’il s’obstine à rester debout).
Sauf qu’il voit bien qu’elle est nerveuse ; il sait bien qu’il y a quelque chose de beaucoup plus sérieux qui se planque derrière les piques balancées de l’un à l’autre. Et voilà que sans crier gare, elle fracasse cet équilibre précaire en lui sortant des excuses.

Well, that was unexpected.

Adam fronce les sourcils, le regard bien accroché au visage de la jeune femme et guettant la moindre défaillance dans ses expressions, une preuve qu’elle est en train de se foutre de sa gueule, n’importe quoi. Sauf qu’elle a l’air sincère, vraiment. Et c’est drôle, parce que c’est exactement ce qu’il aurait eu besoin d’entendre la dernière fois. L’attitude, ces mots précis… certaines choses auraient, pour sûr, été différentes.
La dernière fois… la dernière fois ils avaient bu, fumé, n’avaient pas eu l’esprit lucide et certainement pas des circonstances adéquates pour régler de vieilles histoires. Sous influence, Adam s’était senti plus libre – libre d’être con, surtout – et plutôt que des excuses il y avait eu d’autres mots échangés, qui avaient ouvert d’autres portes.

« Hmm… ouais ? » rétorque-t-il, peu loquace, à sa question. Bien sûr qu’il va bien. Mais, y a rien à faire, quelque chose dans cette sollicitude soudaine ne va pas. Ça le tracasse. Et il ne peut pas s’empêcher de chercher le piège, d'épier Sam avec un air absolument pas convaincu. Un instant, il hésite même à lui retourner la question avec une sorte de politesse machinale, s’enquérir de sa santé et enfin être sûr de ce qui est arrivé, ou non, après son départ du Royaume.
Il n’en a pas le temps cependant : sans qu’il n’ait eu besoin de les motiver, les mots éminemment redoutés franchissent enfin les lèvres de Sam. Lazarus. Il ne peut empêcher un tressaillement de venir contracter les muscles de sa mâchoire à son écoute.
Oh.
Ses lèvres se pincent. Et il ne dit toujours rien. Merde, elle est vraiment venue ici dans l’optique de le prévenir ? Une manière comme une autre d’accompagner les excuses qu’elle vient de lui présenter mais… merde. C’est à peu près tout ce qui lui vient à l’esprit. Le sentiment de malaise s’accroît brusquement et il ne bouge pas lorsqu’elle se relève pour se rapprocher de lui.
Se force même à rire lorsqu’elle jette sa petite blague, mais ça sonne trop faux pour qu’il puisse seulement espérer avoir eu l’air convainquant.
Et ça lui fait un peu mal, ce qu’il voit dans le regard de Sam maintenant qu’elle est plus proche. Mais il connaît bien cette sensation, pour ce qu’il cohabite avec elle depuis bien longtemps déjà  : la culpabilité. Alors il se force à soutenir son regard quand rien, soudainement, ne lui fait plus envie que détourner la tête et la laisser plantée là sans se soucier qu’elle soit livrée à elle-même dans son propre salon. Les mots semblent réticents à franchir la barrière de sa bouche, aussi le silence se fait très lourd de l’attente de ce qu’il va dire.

Puis, finalement : « Tash’ fait bien trop attention à ses cultures pour qu’il y ait le moindre risque de contamination, commence-t-il à débiter sur un ton quelque peu monocorde. Ça ne sort pas du Royaume tant qu’elle ne l’a pas vendu. Et vu comme Diggs fait la traque à ce genre de trafic, autant dire qu’elle ne laisse pas n’importe qui y avoir accès, c’est trop risqué pour elle. » Mais bon, il ne peut pas la blâmer d’avoir pensé à l’Angélus vu ce qu’il lui a dit au sujet de la dealeuse avant de partir de chez elle l’autre fois. « Je lui fais confiance et tu devrais aussi : ça ne vient pas d’elle. » Et il est bien placé pour savoir de quoi il cause, heh.
Est-ce que Sam commence à comprendre ? Il la dévisage presque avidement, à l’affût du moindre signe précurseur de la déduction logique qui devrait s’imposer face à la déclaration presque trop nonchalante qu’il vient de lui sortir. Entre ça et le fait qu’il lui a affirmé un instant plus tôt qu’il allait bien, elle devrait pouvoir commencer à relier les points.
Mais puisqu’on y est, autant aller jusqu’au bout… « C’est moi, Sam. » Il se demande vaguement si l’aveu aurait dû lui faire quelque chose. Soulagement du méfait avoué ? Bof… il ne se sent ni mieux ni pire qu’avant de se dénoncer. Alors, il enfonce encore un peu plus : « Ça fait plus d’un an que j’ai choppé cette merde. »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyDim 3 Nov - 22:23


adam sam
« (no) mercy »
C’est moi. C’est lui. Et bien-sûr, que c’est lui.

Si ses yeux ne l’ont pas quitté un seul instant, elle ne le voit pourtant plus vraiment. Il y a ses mots aussi, des fragments de phrases qu’elle perçoit vaguement, mais qui ne percutent pas encore. Pas réellement, pas totalement. Il y a décalage.

La partie instinctive, qui crie à l’évidence depuis qu’il a ouvert la bouche, et la naïveté enfantine qui déborde comme quand on oublie de fermer les robinets de la salle de bain. La bouche entrouverte, petite fille stupide qui n’a toujours pas appris à nager. Un poisson hors de l’eau. Et elle en a foutu partout, et c’est l’inondation. Et ça dégouline, et ça ruisselle, et ça glisse. Mais seulement à l’intérieur de sa tête, parce que ses bottes, elles, demeurent fermement ancrées sur le tapis – sec – du salon.
Son expression reste curieusement neutre, pas de masque, pas de jeu. Il n’y a simplement rien à dire. Rien à rajouter surtout, parce qu’elle est trop occupée à rembobiner la cassette, à se repasser le film pour y relever indice après indice, des ébauches qui auraient forcément dû la renseigner sur ce qui était à venir. Les mauvais présages, elle n’y a jamais vraiment cru, mais après, ce n’est pas faute d’avoir été prévenue. Do not be deceived: God is not mocked, for whatever one sows, that will he also reap. Et elle lève les yeux au ciel, comme pour saluer une bonne blague divine, si joliment élaborée, si parfaitement exécutée. Adam. Adam qui meurt, Adam qui vit, Adam dans une allée sordide, et qui finit dans son lit.

Aussi, elle le contemple à présent avec un entendement tout neuf ; c’est l’évidence qui la frappe en pleine figure alors qu’elle éclate de rire. Le bruit s’écrase aussi brusquement que la foudre, et s’arrête aussi tout aussi vite. « J’avais raison, » les mots se détachent d’une voix morne et plate, soufflés presque trop bas pour être entendus par quelqu’un d’autre qu’elle, « ç’aurait été trop facile, une balle, mmh ? » Une introspection plus qu’autre chose, alors qu’elle tend ses doigts devant elle, pastiche d’un pistolet – comme des enfants qui joueraient aux cowboys.
De son index et de son majeur, elle vise Redfield, et s’il doit penser qu’elle a pété un câble pour de bon, ses pensées s’ordonnent enfin, et tout devient très, très clair. « J’ai vraiment, mais vraiment envie de t’en vouloir, » un pas, deux, trois, et le bout de ses doigts tendus heurtent doucement le sternum de son hôte, « parce que je crois que je te déteste. »

Elle penche la tête sur le côté, comme pour mieux l’appréhender du regard, « C’est de ta faute, tu sais, » sourcils froncés, « la première personne bien vivante sur laquelle j’ai tiré, c’est toi. » Et c’est peut-être injuste, et son raisonnement est imparfait, biaisé, illogique, mais l’ampoule clignote et clignote à l’intérieur de son crâne et elle a l’impression d’avoir enfin compris.
Ses doigts se sont défaits, et le pistolet s’est fait paume. « Ça a commencé avec toi, et après, je suis tombée de plus. en plus. bas. » Chaque mot, elle le marque d’un léger coup contre son sternum, trop frêle pour faire mal, mais assez délibéré pour le faire reculer. « C’était un bonus, de finir dans mon lit ? », qu'elle l'interroge alors qu'elle avance en même temps qu’il recule, bruits de pas amortis par le tapis sous leurs pieds. « Ou est-ce que tu voulais juste t’assurer que le travail soit bien fait ? » Elle plante un doigt dans son flanc. « Pas comme moi au Missouri, hein ? »

Ses mains trouvent des épaules qui lui permettent de se hisser à la hauteur de la gorge de son interlocuteur, et ses lèvres frôlent son oreille alors qu’elle murmure, vicieuse, méchante, sale, « C’était moi qui t’excitais ? Quand j'te touchais ? » Une main délaisse l'épaule sur laquelle elle s'appuyait pour trouver la ceinture de Redfield. « Ou est-ce que tu bandais juste à l’idée de te venger, Adam ? »

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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyLun 4 Nov - 4:01

Oh. C’est de sa faute, maintenant ? « Tu sais, j’étais pas volontaire pour être transformé en chair à pâté pour rôdeurs. » Si l’ironie se veut mordante, il n’en reste pas moins qu’elle ne semble pas faire grand effet sur la concernée. Un pas après l’autre, Sam grignote du terrain tandis que lui, docile, recule à chaque coup marqué contre sa poitrine. Le doigt planté dans son flanc le fait tressaillir alors même qu’il ravive dans ses pensées la douleur de cette vieille blessure. Et les questions pleuvent sans vraiment lui laisser le répit nécessaire pour s’y opposer d’une manière ou d’une autre. « J’ai appris de tes erreurs, tu vois ? Je laisse pas les choses en plan. » Ça lui va bien d’être mauvais maintenant tiens, c’est pratique de prétendre que tout avait été décidé d’avance à partir du moment où ils s’étaient retrouvés à baiser comme de vulgaires animaux dans un coin à peine planqué de la Carrière.
C’est pratique, oui. Mais c’est faux. Parce que rien n’a vraiment été prémédité, hein ? Et certainement pas de se réveiller à ses côtés au lendemain. Mais ce n’est pas grave puisqu’Adam a encore une carte en main : rejeter la faute sur l’Angélus, bien connu pour exciter les sens. Rejeter la faute sur l'alcool.
Et pourquoi pas rejeter la faute sur elle aussi, tant qu'on y est.

Soudainement, Sam se retrouve beaucoup trop proche à son goût. Figé, comme pris au piège de ses mains et du contact infime de ses lèvres contre sa peau, Adam observe une immobilité quasi parfaite. « Ça change quelque chose ? demande-t-il sur un ton frisant l’insolence. Je ne crois pas t’avoir entendue te plaindre. » Pour ce qu’il se souvient de cette nuit, en tout cas. Mais s’il est bien sûr d’une chose, c’est que ce n’est certes pas un désir de vengeance qui a animé ses pensées durant les heures précédant l’aube.
Sa main descend vers sa ceinture, interceptant celle de son invitée surprise ; les doigts s’enroulent autour du poignet, serrent suffisamment fort pour chercher à provoquer une sensation d’inconfort. D’un geste autoritaire, il remonte sa prise entre eux deux, à hauteur de poitrine ; accentue davantage encore la pression autour de l’articulation en même temps qu’il l’utilise pour repousser sa propriétaire vers l’arrière. « Pourquoi on dirait que ça te pose un problème, Sam ? » Il l’aime mieux avec un peu plus de distance entre eux, quand il ne sent pas son souffle contre sa peau, quand elle ne lui susurre pas ses saletés à l’oreille. « Ça t’emmerde, que j’aie pas joué selon tes règles pour te rendre la monnaie de ta pièce ? Mais t’as pas été loyale avec moi, pourquoi j’aurais dû l’être ? C’est pas vraiment comme ça que ça marche, au cas où tu ne serais pas au courant. » Un instant, la sincérité de ses excuses prononcées à peine un instant plus tôt revient lui effleurer l’esprit. Trop tard. C’était avant, qu’il fallait y penser : maintenant, ça ne peut plus rien changer.

Finalement Adam la lâche, recule d’un pas et vient s’appuyer contre le rebord d’un meuble. Il ne la quitte pas du regard, pas un seul instant, comme s’il risquait de manquer quelque chose en détournant son attention d’elle ne serait-ce que pour une fraction de seconde. « J’suis désolé, mais tu l’as bien cherché. » Non, il n’est pas désolé.
Ou peut-être si, un peu. Mais ce n’est pas sa culpabilité qui s’exprime là, juste le sarcasme pour répondre à l’attitude de Sam. « Je t’ai jamais demandé de me sucer pour avoir ta dose d’Angélus, non ? Si tu fais ça avec n’importe qui dès que t’as un coup dans le nez, moi ou un autre, t’aurais fini pareil au final. »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyMar 5 Nov - 3:03


adam sam
« (no) mercy »
Des doigts qui s’enroulent fermement autour de son poignet, et l’emprise d’Adam ne fait qu’attiser la voix qui gronde à l’intérieur de sa tête. Petite voix féroce qui s’agite, qui s’excite, et qui la tente, séduisante et aguicheuse : ce serait si facile. Facile, d’envelopper ses propres doigts autour du cou de Redfield, de griffer, de marquer, de serrer, de lui couper le souffle. Mais il la repousse, creuse la distance. Et elle le hait. Sa présence, ses mots, sa gueule. Lui, qui déclenche chez elle la pire des violences, la pire des rancunes, il ose fuir. You fucking coward.
De leurs mots, de leurs regards transparaît une humeur sale qu’ils n’arrivent pas à canaliser – pas comme l’autre soir, en tout cas – et, si les obscénités sont toutes autres aujourd’hui, la frontière demeure floue. Le nœud qui comprime son bas ventre, l’intensité qui ne fait que monter alors qu’il cause, et cause, et qu’elle aimerait juste qu’il se la ferme. Puis il a le culot de parler de loyauté, et elle se mord la langue pour ne pas éclater. Elle le contemple, le souffle court et, plaquée sur son visage, une expression incrédule lui fait hausser les sourcils.

Il ne peut pas sérieusement y croire, à ses immenses conneries, si ? Lying to me, lying to yourself. Un éclat de rire s’échappe de sa bouche, mais tout comme la situation, le bruit n’a rien de particulièrement drôle. Visiblement frustrée, elle prend son visage dans ses mains avant d’expirer, fort. Le bruit est à mi-chemin entre un soupir et un grondement, et ses doigts s’accrochent brièvement à son cuir chevelu. Enfin, ses bras retombent mollement le long de son corps. « Tu sais, au fond, t’as raison. Que ce soit toi ou un autre, ça change rien, » le ton de sa voix est bien trop rude pour qu’il s’agisse là d’une réelle entente, parce que très vite, elle poursuit, « mais fais pas comme s’il avait été question de vengeance alors qu’il s’agissait juste de ta queue. » Two birds, one stone, right?
Et elle s’en veut. Parce qu’il y a bien cette partie lucide de son esprit qui réalise que si elle s’acharne et s’enflamme, c’est pour les mauvaises raisons. Malsain égo blessé qui recherche désespérément le contrôle, et qui, plutôt que de s’insurger à l’idée d’avoir été contaminée par Redfield, désire tout autre chose. Qu’il admette avoir voulu la baiser – autant qu’elle. Silly, silly girl. Qu’est-ce qu’elle pensait, que le sexe panserait la plaie qu’elle a creusée sur son flanc, au Missouri ? Que s’il soupirait son nom et marquait sa peau, elle existerait enfin ? Qu’il lui pardonnerait ? Aw, shucks. No one’s gonna kiss it better.
Mais rien n’y fait, cette pulsion viscérale lui agite les tripes, possessive et absurde. Mine. Parce que c’est bien sa marque à elle qu’il porte sur son estomac. Mine. Et cette cicatrice, c’est son empreinte. Son nom, et celui de personne d’autre. Mine.

Elle le dévisage. « Okay, » qu’elle lâche brusquement, alors qu’elle fait un premier pas vers lui. « Admettons. Tu voulais me ‘rendre la monnaie de ma pièce’, » elle mime des guillemets avec ses doigts et avance d’un deuxième pas, prédatrice. « Tu me plaques contre un mur, à ma demande. Parce que je suis une pute, duh » rajoute-t-elle sur le ton de la confidence, narquoise. « Et l’idée de me contaminer, oh, ça t’a excité, » elle croise les bras et fait un troisième pas. « Pas ma main dans ton froc, non, pas ma bouche, et surtout pas ma langue, non, » souffle-t-elle, mordante, « Adam Redfield et sa seule et unique mission: la vengeance. »
Bientôt, elle lui refait face alors qu’il se retrouve pris en étau entre elle et le meuble contre lequel il s’appuie. Elle ne le touche pas, plutôt, elle lève la tête pour pouvoir le toiser. « Tu sais pourquoi tu t’es retrouvé dans mon lit une fois le travail accompli, mmh ? » Elle ne lui laisse même pas le temps de répondre, qu’elle murmure, mauvaise, « C'est que t’es un monstre, comme moi. Et que t’es seul, comme moi. Que tu peux pas t'empêcher de foutre ta vie en l'air, et de tirer tes proches vers le bas. Comme moi.» Elle penche la tête, pour conclure, « Et Adam, les raclures comme nous ? On fait si bon ménage ensemble. »

Mine.

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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyMer 6 Nov - 23:51

Sam n’a de cesse de s’obstiner à grignoter son espace personnel et Adam en vient à se sentir acculé, incapable de reculer davantage, incapable de faire autre chose que de rester planté là à l’observer, l’écouter.
D’une certaine manière il la préfère comme ça, mauvaise, la langue venimeuse, les mots qui cherchent à frapper : petit bout par petit bout, son attitude pousse dans un recoin oublié la culpabilité de l’olympien pour n’y laisser, à la place, qu’un agacement passable face à elle.

Un monstre. Le qualificatif lui paraît tellement exagéré qu’il lui arrache un petit rictus qu’on pourrait presque croire amusé. Tout ça parce qu’il a été trop faible d’esprit et de corps pour résister à la tentation, pour avoir choisi la voie de la simplicité et de l’oubli ? Un connard, oui, certainement, mais un monstre ?
Le bec cloué par sa diatribe, Adam reste encore muet un long instant après que les derniers mots de Sam se sont éteints dans l’atmosphère du salon. « Je ne suis pas seul », finit-il enfin par laisser tomber. « Je ne suis pas comme toi. » Il a un peu le ton du mec qui cherche à se persuader lui avant de convaincre quelqu’un d’autre, l’air déterminé à ne surtout pas montrer à quel point elle a touché dans le mille. Foutre sa vie en l’air ? Check. La liste des erreurs qu’il regrette amèrement est bien trop longue pour qu’il se complaise à la contempler à l’instant mais la dernière en date, se tient juste sous son nez. Parce qu’il avait quelque chose, à Olympia. Un drôle de sentiment dans la poitrine, le parfum d’une femme, le bonheur à portée de main, presque… de cela, il ne subsiste guère plus que quelques éclats de voix et une porte claquée violemment.
Tirer ses proches vers le bas ? Check. Les blesser aussi, gratuitement.
Mais il n’est pas seul. Il a Andy, il a Lucan, un fils et un frère, de l’amour assumé pour eux. A-t-il seulement besoin de plus ?
(Oui, murmure férocement sa petite voix intérieure. Mais il n’avait pas su la garder. Et avait gagné Sam à la place. Wow. Tu parles d’un échange.)

« Tu parles de ça comme si j’avais tout planifié, reprend Adam, mais tu sais tout autant que moi que c’est faux. » Sa voix était dépourvue d’accent, un calme joué qui se heurtait avec le rythme qu’avait adopté Sam. « Et tu sais aussi parfaitement que je t’ai pas baisée pour le plaisir de la vengeance et te refiler ce putain de virus. Je l’ai fait parce que tu m’avais ouvert tes cuisses. » Was it that simple? « Puis je suis resté parce que c’était plus facile. » Un besoin désespéré d’oublier, de s’oublier et puis qu’il avait déjà franchi la ligne à ne pas franchir, pourquoi faire dans la demi-mesure hein ?
Alors il s’était sciemment employé à se défoncer avec ce qu’il avait récupéré d’Angélus jusqu’à ce que ses sens soient tellement dézingués qu’il n’avait plus bien su dans quel monde il se trouvait. Après ça, il n’avait pas eu l’impression de se mentir en s’affirmant que Sam était tout ce qu’il désirait pour la nuit. Pas besoin de lui mentir à elle non plus. Tout le reste avait disparu tandis que la drogue, l’alcool et le sexe prenaient le pas sur le reste de ses pensées. Il n’avait même plus songé au virus (plus après la première fois contre ce mur en tôles ondulées), juste à son envie de la faire sienne. « J’avais jamais prévu d’en arriver là avec toi. Alors j’aurais pu te prévenir, c’est vrai, mais j’en avais pas envie. Pas que ça m’excitait de ne pas le faire : j’en avais juste rien à foutre. » Et il avait su, dès l’instant où ils avaient commencé à jouer, qu’il ne lui laisserait pas ce choix de faire marche arrière.
Parce qu’elle aussi, l’en avait privé des années plus tôt. Elle ne l’avait pas prévenu : elle avait juste tiré et pour elle, il était mort.
« C’est de ta faute. Tout. » Celle de ses mains, de sa bouche, de sa langue. Celle de la confiance trahie et de la balle dans son flanc. Et puis sa faute, à elle pour sa faiblesse, à lui, pour son envie et son désir, pour s’être amusé à la provoquer, pour n’avoir pas fait marche arrière quand il avait senti que tout dérapait. « Si tu tiens à blâmer quelqu'un, tu n'as qu'à te regarder dans un miroir. »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyLun 11 Nov - 21:44


adam sam
« (no) mercy »
Avec elle, ça monte très haut, et ça retombe très bas.

C’est tout blanc, puis c’est tout noir, mais jamais gris. Jamais dans la demi-mesure non plus, parce que la modération fait partie de ces étranges concepts qui lui ont toujours semblé impossibles à appréhender. Peut-être n’en a-t-elle jamais réellement reconnu l’utilité, ou peut-être que ça a tout simplement été plus facile comme ça. Depuis enfant, c’est passer du sourire aux larmes, des cris aux rires, du tout au rien.

Ici, le tout, c’est la férocité qui explose et résonne en même temps que sa paume s’abat bruyamment sur la joue de Redfield. Clac. Une poignée de secondes, puis, vient le rien. Cette violence qui retombe aussi vite que la tempête dans ses yeux noirs. Le ballon de baudruche qui se dégonfle alors que la pression exercée sur ses poumons s’évanouit. Les méandres de sa main sur le visage d’Adam qui s’estompent déjà, comme par magie. Seulement, ses doigts picotent encore, sa gorge aussi, et elle attend. Elle attend, mais la culpabilité ne vient pas.
Alors, plutôt que de se regarder dans un miroir, elle le dévisage, lui. Son regard glisse, coule, des yeux clairs de son interlocuteur jusqu’à ses pommettes, puis de ses joues – l’une plus rose que l’autre – jusqu’à son menton, et de la ligne de sa mâchoire jusqu’à ses tempes. Comme perplexe, elle penche la tête sur le côté et, sur un ton qui pourrait tout aussi bien le renseigner sur la météo, lâche enfin, « C’est un peu ce que j’fais déjà, en fait. » You and me, we’re the same. Un pas en arrière, puis deux. Temps mort, douche froide.

Qu’est-ce que tu fous là ? Qu’est-ce que t’espérais trouver ?

Elle ne sait plus trop, mais certainement pas ça. Certainement pas lui. Ou plutôt, pas cette version de lui. Pas quand il refuse de jouer le jeu, de satisfaire cette curieuse fantaisie qu’elle s’est convaincue de pouvoir mettre en scène au milieu de son salon. Un monde dans lequel elle a une conscience, un monde dans lequel ses excuses débordent d’une telle sincérité que le type qu’elle a laissé pour mort ne peut que lui pardonner. Un monde fabriqué, crée de toutes pièces. Un jeu, sauf qu’elle a perdu. Game over.

Aussi vite qu’elle a envahi son espace personnel, elle tourne les talons pour se laisser retomber sur le canapé du séjour. Sans gêne aucune, elle prend un coussin dans ses mains pour l’enlacer, et s’enfonce un peu plus dans le dossier rembourré. Elle ferme les paupières.
Une pulsion un peu enfantine; fermer les yeux c’est disparaître. Le temps d’une pause, le temps d’un temps mort. Le temps d’un jeu de cache-cache – sauf que personne ne la cherche, et du coup personne ne la trouve. Seule. « Tu sais que j’ai cru que j’étais enceinte ? » Elle n’ouvre pas les yeux, mais un sourire en coin lui écorche les lèvres. « J’ai passé quoi, une semaine ? Dix jours ? J’sais pas, une éternité, une éternité à penser que tu m’avais foutue en cloque. » Elle ricane brièvement, un bruit à mi-chemin entre un soupir et un rire. « Dieu, le karma. Une chance de merde. Qu’importe, mais tu vois, ça, ç'aurait été une vraie punition. Pas un virus à deux balles. Un gosse… ha. » Ses paupières papillonnent, et elle ouvre les yeux. Tempête. « Et qu’est-ce que t’aurais fait de celui-là, hein, Daddy ? »

Le dernier mot est soufflé sur un ton sévère. Narquois. Cruel. Et elle sait pourquoi. C’est pour lui. Parce qu’il veut une pute. Parce qu’il veut une raclure. Il veut une fautive, il veut une connasse, il veut un monstre. And aren’t you just happy to oblige?
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyJeu 14 Nov - 23:29

Plus sonore que la gifle, plus violente aussi, la pique est comme un carreau d’arbalète qui se fiche en plein dans sa poitrine avec une précision cruelle. Ça claque tellement fort qu’il fait un pas en arrière, l’air de subir un second coup physique quand le premier lui chatouille encore désagréablement la joue qui a notablement rougi sous la barbe négligée de son propriétaire. Et sous l’effet de la colère et de quelques sentiments mélangés, son visage semble perdre de ses couleurs tandis que la clarté limpide de ses yeux se brouille devant l’imminence de l’orage à venir.

Adam ne réfléchit pas quand son corps s’anime de lui même pour se mouvoir vers Sam en trois foulées rapides, pas plus que quand sa main gauche l’agrippe au col pour la relever du canapé, et encore moins quand la droite se lève, paume ouverte, pour lui claquer violemment au visage. Miroir grotesque du geste de Sam à peine quelques instants plus tôt mais en version déformée, amplifiée ; l’olympien a frappé fort.
Et semble tout prêt à réitérer le geste quand la conscience revient sur le devant de la scène et que ses doigts se dénouent du vêtement tout aussi subitement qu’ils s’y sont agrippés. Il la lâche, la repousse en arrière avec raideur dans l’assise du sofa avant de reculer d’un pas.
Dans sa poitrine, la blessure suinte encore, douloureuse, nourrissant le brasier d’une colère grondante. Elle était la seule qui sache. Parce que dans un moment de faiblesse, ou d’ivresse, Adam lui a causé de ses gosses, a laissé voir cette fêlure-là. Elle était la seule et la voilà désormais, sans un instant d’hésitation, à utiliser ce savoir contre lui, à viser pile là où le bât blesse encore même après tout ce temps.

Hé asshole, mais tu t’attendais à quoi au juste venant d’elle ?

Le long de ses flancs, les poings sont serrés à faire blanchir les phalanges tandis qu’il pose sur Sam un regard qui ne cache aucune des émotions qu’il ressent à ce moment même. Et puis finalement il secoue la tête comme si, après un temps interminable, il cherchait enfin à réfuter ses propos ; il s’ébroue et c’est comme au sortir d’une transe, la tension qui retombe un peu et laisse ses épaules s'affaisser, les muscles se dénouer sur une longue expiration. Une moue tordue déforme ses lèvres. « Tu l’aurais sacrifié sur l’autel de ta survie, jette-t-il avec dédain et on dirait que l’effort, pour desserrer sa bouche et cracher ces quelques mots, lui est difficile. Comme tous les autres avant lui, non ? » Un gosse…
Toute lucidité revenue, Adam se demande le temps d’une seconde ce qu’il se serait passé s’il s’était retrouvé avec cette nouvelle-là sur les bras. La pensée a un petit quelque chose d’effrayant : il n’est plus bien sûr de savoir ce que, d’être père et, entre les risques et les responsabilités que ça implique, il ne croit pas être encore capable d’en assumer la charge, d'avoir les épaules assez solides ni même d’en avoir seulement l’envie…
Ce qui tombe plutôt bien, puisqu’on parle de Sam et qu’il est donc hautement improbable qu’un tel scénario puisse seulement être envisagé. « J’aurais rien fait, il reprend, parce que tu ne m’en aurait pas laissé le temps. Tu t’en serais chargée toute seule, pas vrai ? Il serait mort avant que je puisse seulement avoir une chance d’apprendre son existence. » Il serait mort et c’aurait été tant mieux : vu les parents, c’aurait probablement été la seule bonne chose à faire. « Parce que qu’est-ce que tu serais capable de faire d’autre de toute façon, hein ? Renoncer à tes précieuses défonces et passer plus d’un jour sans toucher à une bouteille ? Essaye pas de me faire croire que tu ne t'en serais pas débarrassé à la première occasion venue. »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyDim 17 Nov - 20:19


adam sam
« (no) mercy »
Un bruit perçant, fracassant. Ça résonne fort.

À l’intérieur de son crâne, derrière ses tempes. Elle a comme l’impression que c’est le toit qui cède. Le plafond qui se déchire et s'écroule. Peut-être même le ciel, qui s’engouffre en lambeaux à l’intérieur de la pièce. Le ciel, parce que sa vision s’obscurcit avant d’être parsemée d’étoiles fluorescentes, et que c’est un peu comme si la réalité s’était fracturée, fragmentée en même temps que la peau de sa joue.
Tout comme la culpabilité, la douleur ne vient pas. Ou pas vraiment – ou juste assez. La main de Redfield a orné la commissure de sa bouche d’une signature couleur carmin, lèvres écorchées sur le rebord de ses dents et, réfugié sur le bout de sa langue, un éclat de rire sourd. À défaut d’inonder le silence, il secoue brièvement ses épaules. Il n’y a rien de drôle, et pourtant.

Poupée de chiffon dont on se débarrasse bien vite une fois usée, elle enfonce une main dans le rembourrage du sofa tandis qu’elle porte la seconde jusqu’à sa joue. Pour évaluer les dégâts, pour recueillir la trace sanglante du bout de ses doigts et ensuite la porter à sa bouche. Saveur cuivrée qui enveloppe sa langue, stigmate d’une perte de contrôle qu’elle a elle-même précipiter. What did you expect? C’est qu’il n’a pas fait dans la dentelle, Adam. Disparu et oublié, le balai qu’il avait dans le cul, et à la place, un gouffre. Un gouffre qu’elle a pris un malin plaisir à ronger et creuser, à la recherche d’une violence qu’elle a fini par trouver – for whatever one sows, that will he also reap. C’est présomptueux, c’est malsain, cette fierté qui gonfle ses poumons l’anime un peu plus, parce que la rage, oh la rage, elle sait faire.

Alors, doigts sur l’articulation de sa mâchoire, elle ouvre et referme la bouche à plusieurs reprises, et chaque mouvement est accompagné d’un crac un peu las – comme un engrenage rouillé que l’on s’acharne à malmener, comme lui qui s’entête maintenant à l’éreinter à l’aide de ses mots plutôt que de son poing. Il n’a pas tort, et sa peau brûle alors qu’une traînée humide parcourt joue – une larme un peu traîtresse, un réflexe physiologique catalysé par l'impact plutôt qu’autre chose. Elle ne pleure pas, non, mais se redresse un peu et relève la tête. Le voile crée par ses cheveux s’entrouvre pour révéler son visage meurtri, ses yeux aussi.

Et elle le regarde. Elle veut jouer, elle veut blesser. Parce qu’ils sont doués, les deux, pour se faire du mal. « Je sais pas, » sa voix est rauque et elle s’éclaircit la gorge, « tu l’avais déjà condamné aussi de toute façon, non ? Bien avant moi. » Gamin hypothétique, mais cruauté concrète. Inconsciemment, sa main trouve son abdomen, à la recherche d’un gosse dont elle s’est surprise à devoir faire le deuil il y a quelques semaines. « Grossesse et virus Lazarus, ça fait pas bon ménage tu sais. Et ça, ç’aurait été de ta faute aussi. » D’un mouvement dédaigneux de la main, elle le désigne et poursuit, « Regarde-toi, Adam, tu crois vraiment que tu vaux mieux que moi ? Hein ? Pauvre petit junkie aussi instable que l’alcoolo de service ? » Give me a break...
Elle secoue la tête à la manière dont on s’amuserait d’une mauvaise blague. « J’en ai perdu un, t’en as perdu trois. Ça fait beaucoup d’erreurs qui nous empêchent de dormir la nuit, non ? » Yeux plissés, elle le dévisage et étudie chacun de ses traits, chacune de ses réactions, et ce avec une curiosité perverse – aussi perverse qu'elle. « C’est pour ça que c’est plus facile de se défoncer avec la salope qui a failli te tuer dans une allée sombre, mmh ? La baiser pour oublier ? Ça t’a réussi ? »
Elle s’arrête. Pour reprendre son souffle, pour digérer l’invraisemblance de la situation. S’arracher pour un gamin qui n’existe pas, alors qu’ils ont tous deux assez de regrets, ceux-ci bien réels et concrets. Et c’est peut-être ça, le plaisir et l’étrange satisfaction qu’ils y trouvent. Parce que la vérité, elle, fait bien trop mal.

Sans son accord, ses lèvres débordent, « J’me serais flinguée avant de mettre au monde un gosse qui n’aurait eu aucune chance... Mieux vaut tard que jamais, hein ? »
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MessageSujet: Re: (no) mercy | Adam Redfield   (no) mercy | Adam Redfield EmptyMer 4 Déc - 22:30

Ta faute. Ma faute. Ils se renvoient la balle comme deux gamins incapable d’assumer une connerie, est-ce que tout peut réellement ne se résumer qu’à ça ? C’est risible, se surprend-t-il à penser. Ridicule. Et, surtout, parfaitement indigne des deux adultes supposément responsables qu’ils sont.
Sam a raison, bien sûr, du moins d’une certaine manière : il l’aurait condamné le premier, comme il a déjà plus ou moins condamné toute cette descendance qu’il n’a de toute manière aucune intention d’avoir. Mais pas plus qu’elle, il n’a demandé à recevoir ce “cadeau” si généreusement offert par Lazare et ses sbires.
Adam hausse les épaules : il n’a aucun argument à lui opposer. La vérité blesse, hein ? « Oh, ne t’inquiète pas pour moi : je sais très bien ce que je vaux. » Et il a un petit ricanement amer en pensant à son estime de lui, tombée si bas depuis quelques mois qu’il croit bien en avoir perdu définitivement la trace. Qu’est-ce qu’il ne donnerait pas pour revenir en arrière à un temps où les choses étaient plus simples. Tous ces moments partagés avec Lucan, une forme de bonheur tellement précieuse dans un monde déjà pourri jusqu’à l’os. Ou plus tôt encore : le rire de ses jumelles, un jardin inondé par un chaud soleil estival…

l’olympien a l’impression désagréable de se sentir décortiqué par le regard incisif de sa compagne et, parce qu’il a la fâcheuse tendance à laisser filtrer toutes ses émotions, il se doute qu’elle est en train de lire en lui comme en un livre ouvert. « Si seulement c’étaient les seules erreurs… » Une pensée se tourne brièvement vers son père et sur tous les mauvais choix de parcours qu’il a pu faire depuis quelques années.
Parfois, il se demande comment est-ce seulement possible qu’il soit encore en un seul morceau à ce jour. « Ca a marché pour une nuit, non ? » Une pointe de résignation perce dans sa voix, dans le regard qui lui retourne son examen. On dirait que toute son agressivité s’est enfuie avec le coup qu’il lui a porté un instant plus tôt : ne reste plus qu’une forme de mépris dont on ne sait trop bien si elle est dirigé vers elle ou contre lui et un cynisme amer qui lui vieillit le visage de quelques années supplémentaires.
Une nuit.
Sans bad trip, sans rêves, sans rien : quand l’épuisement l’avait finalement rattrapé, il avait sombré dans un coma lourd et profond jusqu’à ce que les nausées capricieuse le poussent finalement à émerger à nouveau. Et il avait apprécié cela, oui, avant que la culpabilité ne revienne pour le rattraper au petit matin : ne pas s’endormir dans un lit froid, ne pas se défoncer tout seul et se perdre dans ses propres hallu’ induites par les racines psychotropes du Royaume. « Et ça a marché pour toi aussi », souffle-t-il à voix basse tout en la regardant droit dans les yeux, l’air de la défier de prétendre le contraire.

La réplique de Sam lui fait froid dans le dos sans qu’il ne sache trop se l’expliquer. « Sans doute, finit-il par lâcher après un temps bien trop long, la voix atone. Tu crois que ça t’aurais offert ta rédemption ? » Il retient un rire sans joie, lequel se traduit cependant par une brève grimace. « Après tout, ton dernier acte aurait eu quelque chose d’altruiste non ? Sauver un môme en l’empêchant de vivre. Préférer mourir plutôt que de lui laisser courir le risque d’exister. Quel beau sacrifice de ta part, de quoi conclure des dernières années misérables en beauté, tu ne trouves pas ? Pfff. Me fais pas rire avec tes conneries. » Il se moque, sarcastique, préférant tourner en dérision des propos dont il n’a pas réussi à deviner le taux de sincérité. « T’aurais trouvé une solution, ce n’est pas ça qui manque pour se débarrasser d’un parasite indésirable. Mais ta vie pour la sienne ? T’es trop lâche pour ça, pour franchir ce cap… » We're the same, remember?
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