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 So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass

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MessageSujet: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyMar 4 Juin - 21:11


So come on pretty mama
let me take your troubles away
Malini & Bass | mai 2019

Enfin, les morceaux de bois ne gisent plus au sol comme autant de membres arrachés par le passage du rouleau compresseur d’une meute. Ces dernières semaines, seule sa soeur aurait pu y lire l’avenir d’un enfant, dans ces morceaux de mobilier échoués sur le tapis, celui dont ils ont patiemment gratté les tâches de sang. Il tenait plus de l’échec au test de Rorschach à l’armée, que du berceau d’enfant. La familière saveur de l’échec, et les barreaux qui dansent dans sa vision, lui rient à la barbe qu’il a fort longue.  Tourner le dos à son passé, la promesse d’un second départ, d’une rédemption, murmurée par une voix qui n’est plus qu’outre-tombe. Les barreaux s’enfoncent dans ta chemise à carreaux, entre tes omoplates, colonne vertébrale de bois polis par tes mains. Non, le barreau n’a plus rien d’Ikea, bien qu’on retrouvera des vis et des pièces manquantes pendant quelques années sous vos meubles. Il est d’un camaïeu de bois d’origines diverses, où le miel presque aussi blond que sa barbe rend sa répartie à la chaleur du chêne massif, au rose insolent de l'amarante, aux rayures de zèbre du bois de rose et des teintes chaudes comme une peau embrassée. Il a taillé les morceaux récalcitrants, et a créé son propre puzzle, taillant et polissant les pièces qui ne se connaissaient pas jusqu’à ce qu’elles s’emboîtent et forment un tout. Une façon de reprendre le contrôle, de sculpter leurs existences, puisque Bass a admis ne jamais rentrer dans leurs cadres, de courir dans les bois, à jouer au loup dans les chemins de traverse.

La parenthèse s’est close, et traîne derrière elle ses points de suspensions, dans l’ombre des sourires en coin, des rêveries au coin de la peau. Les éraflures causées par les ongles et les ronces se sont refermées dans leurs chairs, remplacées par les échardes et la routine. Les deux amants sont unis par la même folie douce et cruelle.  L’abandon de l’extase, du choc des vies prises qui s’écroulent, et l’impression d’être plus qu’humain. Projeter son nombre au milieu des arbres, infinie, et échappant au soleil, qui marque d’un trait noir l’emplacement des tombes de leurs proies. Il a sur la langue, le goût de cette liberté éphémère qui s’efface jour après jour, sa madeleine de proust à lui à l’odeur des bois, de Malini, du sang et du secret. Pour vivre heureux, vivons cachés. Pourtant ce jour-là où il avait enlacé Malini d’un baiser avide de crocs, avant de chavirer dans l’abîme, il n’avait pas ajouté de cadavr à sa liste. Il danse au bord de l’abîme. Il s’était étourdi lui-même, dans l’onde de choc qui traversait ses membres et à attirer leurs corps au sol d’un revers de main, arrachant les cheveux jusqu’aux scalps, de la puissance d’un châtiment déréglé. A laisser Malini trancher, et saigner, Erinye qui traverse son dommage, lui sur ses pas, la concurrence d’une foulée, à ses côtés. Toujours. Un retour à l’état sauvage, même s’il n’ose plus tuer - tuer oui, le meurtre non.  C’était facile de se prendre pour un titan ou pour un dieu, sous le couvert des bois, et les éclats de sang qui collent à la peau comme des parures, des rubis de fiançailles. Se frôler à des mètres de distance, le sourire étourdi d’euphorie, haletant pour une goulée d’air plus pure.
Cela lui avait manqué. Cela lui manquait. L’au-dehors l’appelle, mais il reste assis, incapable d’y céder.

La danse macabre date d’il y a plusieurs mois, dernier sursaut de liberté. Bass rouvre ses mains jointes en coupe entre ses genoux et dévoile le petit lapin d’origami qu’il vient de finir. Il a appris ça en prison, et maintenant cela servira au mobile de son enfant. Cela lui poussait sous le bout de son nez et c’était toujours aussi irréel. Mais il voulait y croire.
L’homme n’a pas encore appris le langage des signes - il n’a pas besoin des mots pour parler à une enfant, lui et Jezabel ils se comprennent en silence, mieux qu’il ne comprend son père, ou son amante parfois. Mais le mot qu’elle agite du bout des doigts, c’est le mot avec lequel elle désigne Malini, le front plissé d’inquiétude, une vilaine attitude sur un minois d’enfant. Suis-je le gardien de mes frères et soeurs ? Sans aucun doute. Suis-je le gardien de ma compagne ? Qu’une quelconque entité m’en préserve. Pourtant, Bass fronce les sourcils, et grogne, bruit sourd qui s’étouffe dans sa barbe. Il lui confie l’origami avec la délicatesse d’un cristal, et se relève pour sortir.

Malini ronde et coruscante comme un astre caniculaire, invective avec une fougue qui irradie comme une insulte au repos. Il s’avance presque en courant pour s’interposer entre eux, ses doigts se glissent dans sa nuque, caressants.   “- Est-ce que ça va ? ”  La timidité de la demande est contrasté par la violence du regard qu’il lance par-dessus l’épaule de la jeune femme. Pourrait-elle n’en faire qu’une bouchée ? Oui. Il se souvient de la violence assassine de sa haine, de sa façon de taper où cela faisait mal pour briser ce qui restait en lui. Il sait ses humeurs, et son besoin de frapper la première. Mais maintenant, il est à ses côtés, forcément. Et il penche légèrement la tête sur le côté, pour l’observer avec attention, interrogatif. Inquiet pour elle un peu, mais il n’essaie pas de l’entraver, de la retenir. Au contraire, Bass frotte la nuque de sa Perséphone du pouce pour la rappeler à lui, sonder son âme. L’écouter du regard, l’attirer dans ses bras, chez eux, calme au coeur de l’ouragan qu’ils sont, à deux forces de la nature.

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Malini Kapoor
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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyMer 19 Juin - 23:14

feeling cute,

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Bass & Malini
The world's a little blurry or maybe it's my eyes. The friends I've had to bury, they keep me up at night. Said I couldn't love someone 'cause I might break if you're gonna die, not by mistake. Where did you go? I should know, but it's cold and I don't wanna be lonely. So show me the way home. I can't lose another life

Le corps change, évolue, prend de la place et se développe dans de fantastiques proportions qu’elle ne reconnaît pas dans le miroir. La rondeur de son ventre, la douleur dans ses lombaires, le poids de la vie, littéralement, lui rappellent à la fois un passé heureux et un futur plein d’incertitudes. Alors que le bébé en elle continue sa conquête, réclamant plus d’espace, centimètre par centimètre, Malini se prend à penser que c’était beaucoup moins effrayant la première fois. C’était peut-être l’inconscience de la jeunesse, la présence rassurante de sa mère qui avait déjà affronté cette épreuve deux fois, la force de son corps dans l’aube de sa vie… Peut-être un mélange de tous ces facteurs même… Mais aujourd'hui, elle ne retrouve pas la même saveur, la même facilité. Tout lui paraît plus lourd, plus long, plus pénible. Il y a deux mois elle partait encore en missions pourtant, fringante, fière, impavide. Mais le temps avait commencé à grignoter peu à peu son assurance. Elle s'était fissurée de questions dont les réponses étaient hors de sa portée mais qui la maintenaient éveillée la nuit, en plus de l'inconfort d'un ventre de plus en plus gros. Pourquoi est-ce qu’elle se sent incapable d’aller jusqu’au bout ? Pourquoi est-ce que ça lui apparaît comme une bêtise plus grosse de jour en jour ?
Oh il y a la vague d’amour, bien sûr. C’est comme un élan incontrôlable de joie qui lui tire des larmes des yeux rien qu’à l’idée, c’est comme une envie de rire soudainement, sans raison, juste pour le plaisir de sentir son corps s’emporter, c’est comme une chanson entraînante qui l’accompagne quand elle ferme les yeux, pour éloigner les pensées négatives. Mais si l’amour suffisait vraiment, Malini n’en serait pas là, sa vie n’aurait certainement pas été la même et sa survie encore moins. Si l’amour suffisait, il n’y aurait jamais eu de carrière de mannequin, il n’y aurait jamais eu d’argent, jamais de maison à Los Angeles et Nisha et elle seraient restées à Coosada, auprès de leur famille. Alors Nisha ne serait peut-être pas morte et il y aurait encore plus d’amour, dans un cercle d’auto-suffisance puissant où les questions existentielles et les crises d’angoisse n’auraient jamais eu leur place. Il n’y aurait jamais eu Bass et donc jamais cet enfant à naître, jamais cet amour à cultiver, et l’amour d’une part empêcherait l’amour, et les centaines de possibilités d’existence n’auraient même pas effleuré son imagination.

Alors comme ça ne suffit pas, comme il en faut toujours plus, il y a le doute. Le doute est sourd, il ne veut rien entendre et il n’est pas raisonnable en ceci qu’il est extrêmement gourmand. Le doute consomme chaque jour un peu plus d’elle, dès qu’elle pose un pied en dehors de la maison et de l’aura apaisante de Bass, dès que les regards se posent sur son ventre, le doute se réveille et dévore joyeusement, dévore sans faim mais sans possibilité de s’arrêter. Il lui murmure des incantations terribles : et si elle échouait encore une fois ? Et si elle n’arrivait pas à termes ? Et si l’enfant venait à mourir ? Et si elle n’arrivait plus à y faire ? À le tenir, à le nourrir, à le bercer… Elle n’est à l’abris de rien, et surtout pas d’elle-même. Et comme il en faut toujours plus, Malini a trouvé une autre compagne : la paranoïa.
La méfiance tort ses traits à chaque pas, à chaque regard insistant, à chaque question sur son état de santé. Comment elle va ? Pourquoi ils veulent savoir ? Morigénée par Meera dont l’inquiétude atteint la stratosphère, Malini a fini par accepter les cadeaux des autres. Des vêtements, des jouets, des livres, à manger, autant d’offrandes qui s’entassent dans un coin et qu’elle refuse de toucher tant qu’il n’a pas été établi par quelqu’un de plus raisonnable qu’ils sont sans danger. Son capital sympathie augmente inexorablement auprès des autres - ou plutôt c’est l’affection qu’ils ont pour le recruteur qu’ils manifestent avec elle - alors que son cercle de confiance se réduit drastiquement et la situation est tellement ridicule qu’elle en pleure de rire avant d’en pleurer de désespoir. Saloperies d’hormones.

Ses hormones seraient la fin d'elle, si elle s'écoutait. Ou si elle écoutait les autres. C'était certainement par principe qu'ils avaient tous affirmé qu'elle avait l'air plus tendue, mais n'importe qui avec un corps en pleine transformation et un esprit sur la pente descendante serait tendu. Ou excité, perdu, farouche, heureux, déprimé, d'une heure à l'autre, d'une émotion à l'autre, d'un claquement de doigt, d'un battement de pied du bébé à naître.
Meera était fidèle au poste, un rayon de bienveillance qui était à la fois une bénédiction et une source accrue d'agacement pour l'Indienne. Il ne se passait pas une journée sans qu'on ne lui mentionne  qu'elle était enceinte, comme si la protubérance de six kilos attachée à son ventre n'était pas déjà un rappel suffisant. Juste l'espace de quelques heures, Malini aurait aimé être tranquille. Pourquoi pas jouer une partie de cartes, discuter en haut d'une tour de guet, projeter de faire le mur, nimporte quelle activité qui serait un shot de vie d'avant, une inspiration vitalisante pour la rassurer sur le fait qu'elle n'allait pas se perdre sous cette étiquette de "mère" et "bonne femme". Il n'y avait que Bass finalement qui continuait à la traiter normalement. Il avait bien sûr ses précautions envers son enfant, sa joie non contenu d'être bientôt père, accouplée à sa propre farandole de doutes sur sa capacité à être un bon modèle. C'est que lui n'en avait pas eu et il naviguait en se référant à ce qu'il aurait aimé d'un père. Les actes manqués des autres étaient bien souvent une base solide.
Et si à deux ils se nourrissaient mutuellement de doutes, ils s'en soulageaient aussi, se consolaient. Bass est son safe space et elle va s'échouer contre ses côtes inébranlables chaque soir et s'il facilitait son aventure, il en ajoutait un double tranchant d'autant plus violent. Si Malini échouait, ce n'était plus seulement elle qu'elle abîmerait, mais lui aussi et ils seraient deux épaves sans espoir de rémission.

________

Chaque déplacement est devenu une mission. Son ventre étant un pôle d'attraction et de curiosité, Malini traverse Olympia dans les ombres, priant pour ne pas tomber sur les bonnes âmes et leurs bonnes discussions et leurs grands sourires plein de compassion et leurs mains innocemment baladeuses. Le toucher est devenu insupportable. Et plus les intrusions se multiplient, plus les frissons d'horreur s'accumulent le long de l'échine de l'Indienne. Ils se cachent tous derrière les bonnes intentions pour expliquer leur geste, mais elle n'en a que faire de tout ce qui est bon chez eux. Elle ne s'est pas soudainement effacée derrière ce ventre, être enceinte n'est pas une formulation automatique de consentement. Ce n'est pas que la sensation qui lui retourne l'estomac, c'est aussi ce que cela représente. On ne la craint plus, on la croit même accessible et perdre cette façade, devenir quelqu'un d'automatiquement apprécié sans pouvoir être à la hauteur de cette réputation est une angoisse encore plus profonde que les autres. Elle ne sait plus ce que c'est que d'être automatiquement appréciée. Pour se donner une idée, elle imite sa soeur sans pour autant parvenir à être naturelle. Meera est arrivée à Olympia depuis cinq mois à peine et elle connaît déjà tout le monde et a plus d'amis que Malini n'a l'impression d'en avoir eu toute sa vie. La frustration de la coquille vide s'ajoute alors à la balade des émotions et il suffit parfois d'un rien. Souvent d'un rien même... Comme d'un malheureux qui passe, armé de ses bonnes intentions.

Son regard s'attarde sur le visage de la jeune femme puis fait le tour de son ventre avant d'atterrir sur le sac de livres qu'elle porte. « Besoin d'aide ? » Il faut de nombreux efforts à l'Olympienne pour ne pas lever les yeux au ciel et elle se contente de marmonner. « Non, je gère. » Mais l'inconnu n'a pas l'air de l'entendre de cette oreille. Il s'approche malgré le refus, tout sourire, l'air du bon prince plaqué sur son visage. Il n'est pas d'Olympia, sûrement un Carrière qui n'a aucune idée qu'un non bien prononcé de la part de Malini est définitif. « Vous devriez pas porter ça toute seule. » Est-ce que ce sont les hormones, l'envie de s'affirmer, la nature conflictuelle de la jeune femme ou la frustration qui la font réagir, elle ne saurait dire, mais alors que la main sûrement bienveillante de l'inconnu se tend vers le sac, le bras de la brune s'écarte. Il lève vers elle un air confus et rencontre deux orbes déterminées. « J'avais l'impression d'être claire pourtant. Je. Gère. »
Les racines de la discorde sont bien implantées et se ramifient à toute vitesse et elle cherche la bagarre autant qu'elle aimerait s'épargner une interaction. Et s'il ne s'obstinait pas, peut-être bien qu'elle aurait enfoncé un clou, juste pour le plaisir d'avoir quelqu'un sur qui passer ses nerfs sans attendre de retour de bâton. Mais elle n'a même pas besoin de jeter de l'huile sur le feu, il le fait lui-même, bon gré, en marmonnant quelque chose qui ressemble bien à un : j'voulais juste aider, pas la peine d'être comme ça.

Si un jour il avait à parler de cette scène à nouveau, il jurerait avoir vu un rictus tordre légèrement les lèvres de la brune. Un jour, on lui parlerait de Malini et il saurait immédiatement que c'était elle, cette espèce de figure imperméable à toute tentative de raison ou d'intimidation ou de gentillesse qui avait rétorqué avec un ton incisif : « Je ne sais pas ce qu'il y avait de bien compliqué dans ma réponse. J'avais dit non. Non. C'est dans le vocabulaire de base. Non ça veut pas dire oui, ça veut pas dire peut-être, ça veut dire non. »
Dire qu'il s'était leurré en pensant à la passivité joyeuse des Olympiens était de rigueur. Il se serait attendu à tout, mais pas à une telle escalade de réaction et il était bien maladroit dans ses mots, dans sa réaction, dans son orgueil aussi, ce défaut commun qui le pousse alors à hausser un peu le ton. Sa deuxième erreur. « Tu pouvais dire merci au moins, au lieu de monter sur tes grands chevaux. C'est pas parce qu'on t'a mis en cloque qu'il faut te croire tout permis non plus. » Sa dernière réplique est juste la goutte d'eau que Malini attendait, juste le mot de trop pour déverser son fiel. Dents serrés, elle darde un regard méchant, les muscles bandés, prête à bondir comme autrefois, imprévisible. « Écoute-moi bien, t'as le choix : soit tu dégages dans les cinq secondes qui suivent, soit tu te prends mon poing dans la figure et crois-moi, c'est pas six mois de grossesse qui m'empêcheront de te traîner par le cul jusqu'aux portes de la ville. » Les menaces ont l'air bien réelles, claquent dans les airs et elle est à deux doigts de céder à ses pulsions, à deux doigts de ruiner tout son capital sympathie accumulé ces derniers mois dans un magnifique chaos bien ficelé. Trop ficelé.

Le mécanisme est bien trop huilé, les astres un peu trop alignées, l'ordre prend un peu trop de place dans la vie de l'ancienne éclaireuse. Bass se dresse déjà entre eux deux, deus ex machina sûrement imploré par l'inconnu pour échapper à une altercation incertaine avec une hystérique enceinte. D'une caresse, il touche chaque nerf et redonne du sens à chacune de ses actions. Il est l'étoile du nord et elle se sent de nouveau orientée alors qu'elle lève les yeux vers lui. Il vient d'éviter une énième éruption et il ne se rend sûrement pas compte qu'il la tient chaque jour éloignée de mille déviances. Les côtes inébranlables. Elle se sent un peu soulagée d'elle-même, de sa propre fureur maintenant qu'elle peut compter sur un deuxième pilier. Avec le soulagement, la fatigue lui tombe sur les épaules comme une chape de plomb et l'altercation qu'elle cherchait avec tant d'ardeur perd tout son intérêt en quelques secondes. L'inconnu redevient insignifiant, même pas digne d'un dernier regard. Il disparaît de son existence. Il n'était devenu un adversaire que par la force des choses, l'ennui, les émotions troubles et l'envie de renverser les bonnes manières encore trente secondes, comme si elle n'avait pas profondément changé en six mois encore.
Au fond d'elle-même elle sait que la transformation est inévitable et elle s'accroche à des rushs du passé désespérément, tout en n'ayant absolument aucune envie de redevenir cette personne. Malini le cyclone, l'errante, l'âme en peine... Ce n'est plus pour elle, ce n'est plus sa vie. Sa vie maintenant se construit entre les murs de la maison derrière eux. Elle est presque prête pour cette vie-là, elle l'accepte lentement mais sûrement, tout en glissant sa main dans celle de son compagnon.

« Ça va. Je suis juste fatiguée. » Depuis que chaque pas est un combat contre son centre de gravité perturbé par six kilos annexés à son ventre, la fatigue est une seconde nature qu'elle souffle bruyamment. Elle ne fait plus attention au type encore médusé par cette rencontre d'un autre type et elle l'entend vaguement détaler à grands renforts de : « Mec, ta nana est complètement folle. » Oui. Mais pas plus que les autres.
« C'est rien, viens on rentre. » Elle tire légèrement sur son bras, moue boudeuse et ton impétueux. L'aura réconfortante du foyer est à peine à quelques pas et elle veut y plonger et arrêter de penser quelques heures, mettre de la distance entre les angoisses nocturnes et elle. Elle aurait toute la nuit pour se donner à l'angoisse.

Quand elle ferme la porte, elle interrompt également le monde extérieur. Il n'y a plus de parasites et c'est un facteur de stress en moins qui lui permet de s'étirer et d'ouvrir de nouveaux yeux, de respirer un nouvel air. L'impression d'étouffer est déjà loin, un souvenir tout juste. Le regard nouveau s'égare sur la pièce où s'est amassée le travail de longue haleine du recruteur. Les barreaux emboîtés, parentés de force à d'autres pièces dans un arc en ciel chaotiquement neutre, dressent les lignes de leur futur. Ses gestes s'interrompent et une vague lui enserre le cœur. Instinctivement, elle pose une main sur son ventre et celui-ci réagit d'un coup vigoureux. Symbiose. Et rappel à la réalité. Les mots se bousculent dans son esprit et pourtant il n'y a pas un son. La verbalisation reste coincée dans sa poitrine et c'est après un autre souffle qu'elle prend la tangente. « Alors, ça arrive vraiment. »
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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyVen 23 Aoû - 20:56





I’ve heard you wake up cryin’ from the evils lyin’ under our bed. You say there’s no use tryin’ to protect you from the danger and dread. Though this world is made of fearsome beasts that bark and bite we were born to put these creatures through one hell of a fight. May we feast upon the flesh of any fever that befalls you tonight

Mai 2019 + “- Yep.”  L’homme (innocent) (bonne-volonté-ne-suffit pas) (attention-tigresse-méchante-mal-domestiquée) a un instinct de recul. Il tire une tête, celui d’avoir soudain titillé trop gros pour lui et de s’en rendre compte trop tard. Celui d’avoir mis les pieds dans un club bdsm à la place d’un lounge vip. Il avait fait une erreur. Sa nana était folle à lier, mais son compagnon, le père de ses enfants, le chef des recruteurs et un membre plus ou moins estimé de la petite colonie de vacances n’était pas mal non plus. C’était l’un des êtres humains qui lui avaient appris qu’on peut défendre quelqu’un qu’on aime quelque soit les circonstances. Quelqu’un qui lui avait appris à découvrir celui qu’il était vraiment - de ne pas être toujours à la marge, mais d’être lui avec une liberté que personne, pas même sa fratrie ne lui avait jamais offert. Il l’a aidé à tuer le même jour où il l’a vue nue, et la même journée où il a entraperçu son âme.  Il l’aiderait à cacher un corps. Et pire.

Il y a une quantité inquantifiable de fierté dans ce yep. L’assurance qu’il était au courant, et qu’il aimait ça. Bass arquait un sourcil, boutefeu et insolent comme si l’homme qui fredonne à Elie pour l’endormir n’était pas le même. Il ne cherchait pas la bagarre, - elle le trouvait assez aux quatre vents du dehors, il avait choisi le silence et le douceur à l’intérieur des murs. Le refuge temporaire qui s’éternise et à qui il pousse des racines qui ressemblent à des mandragores. Et il y a quelque chose de mal foutu dans son sourire, dans l’éclat dans ses yeux.

Rien de cohérent avec le velouté de leur lien.

Elle était fatiguée, mais elle parvient à l’entraîner vers la maison sans demander son reste. Il suit, lançant un dernier regard par-dessus son épaule à l’homme qui était là au-dernier moment. Rictus moqueur. Bass a beau jeu dans l’affaire - il n’a fait que la mettre en cloque, dans l’une des étreintes à demi-sauvage, passion attisée par le danger et la chair de poule qui court le long des épidermes, amour débordant qui les apaise et les lie tous les deux quand les mots ne suffisent pas. C’était un plaisir. Le ventre rond et l’épuisement, les nausées, les contractions, les regards, Bass passe au travers comme un fantôme. Malini avait le droit d’être fatiguée, mais il n’allait pas lui imposer le devoir de se reposer.

L’hôpital, la charité, tout ça.

La porte se referme. Il s’était installé, des années auparavant, dans cette maison pour être seul. Refus des colocations, prendre la baraque à retaper, la baraque où on entend craquer à chaque instant de la nuit. Elle s’était meublée de vivant toute seule, enfantant une famille sans qu’il n’ait rien à faire, sans rien y comprendre. L’amour est né d’un charnier, la seconde chance de l’humus des sous-bois, attisé par les mauvais choix (les meilleurs).

Il se tait pendant qu’elle se reprend, et englobe du regard, le chantier taille enfant qu’il a mis en branle, le berceau, et les tissus doux réchappés de l’apocalypse.  ”- C’est ce que tu m’as dit en tous cas.” Effort : arrêter de douter à haute voix.  Il fait la moue, comme s’il n’y croyait pas, mais son regard étincelle de taquinerie et de sarcasme. Cela arrivait, si ce qu’elle lui avait dit était vrai - elle, et son ventre.

Bass baisse les yeux sans s’en rendre compte, parce que sa poitrine s’est bloquée contre son gré, sa gorge nouée, et le gentil géant reste statufié entre les jouets tombés sur le champ de bataille. Parfois il a l’impression d’un rêve. Il est un looser, l’a toujours été. Les mauvais coups, les coups durs, les fins de mois compliquées dès le 5 du mois, et les difficultés à s’attirer les sourires des filles même en étant barman. Une apocalypse plus tard, il est avec elle et elle porte son enfant - non elle veut élever un enfant avec lui, c’est ça qui le fige.

Comme si les Lazares, les hommes, les femmes, les rôdeurs, les animaux, ne suffisaient pas à sa paranoïa. Il fallait y ajouter des enfants. Un arc en ciel après la pluie, après Isaac, après Eli.Après les morts et les accouchements aigres-doux.  Mais c’était terrifiant. Le monde est hors de contrôle, il y a des hordes de monstres à leurs portes, des hordes de choses, et il n’avait pas pu protéger, ni Iris, ni son petit frère. Et pourtant, si l’enfant n’était qu’une blague nauséabonde, il s’arracherait les entrailles à pleines mains.

Ses mains cessent de trembler quand il les pose sur ses épaules, descendant le long de ses bras, jusqu’à ses flancs, dans son dos.  Il ne peut pas s’empêcher de la trouver belle. Différente oui, bien sûr. Physiquement et mentalement. Est-ce cela l’empêche de la désirer ? Pas tant qu’on le lui a pas crevé les deux yeux, et laissé errer à demi-fou entre ruines de béton et cathédrales en-sauvagées. .

“- C’est toi l’experte.”   Elle avait toujours été mère. Lui sais l’impression de manquement et de doute que génère l’absence d’un père, médiocrité congénitale, indécrottable. Il ne sait pas d’où il vient (pourquoi son père est-il parti ?) ne sait pas où il va (Olympia ne se ressemble plus) ne sait pas comment (ses bottes élimées jusqu’aux semelles, genoux encrassés de chardons éternels ) mais ne sait pas jusqu'à quand (qu’est-ce qui va le tuer; pas la faim, pas les rôdeurs. Non il mise sur la malchance congénitale de sa race, le karma). Aussi longtemps qu’elle vuet de lui, ils y vont à deux (elle devra l’arracher physiquement). Il se racle la gorge pour faire cascader un rire dans sa gorge, un son qui s’y étrangle, rauque comme un animal blessé, malgré sa volonté de faire bonne figure. ”- Ne me dis pas que c’était une sale blague. C’est trop tard...”

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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyMar 24 Sep - 20:38

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The world's a little blurry or maybe it's my eyes. The friends I've had to bury, they keep me up at night. Said I couldn't love someone 'cause I might break if you're gonna die, not by mistake. Where did you go? I should know, but it's cold and I don't wanna be lonely. So show me the way home. I can't lose another life

Bass est le refuge. Elle s'en est rendu compte un soir en rentrant chez eux et qu'il n'était pas là. Le sentiment d'être incomplète l'avait assaillie. Il ne suffisait pas de quatre murs et un toit pour la mettre à l'abri des autres. C'était un fait qu'elle avait accepté sans broncher. Elle avait même été surprise de ne pas avoir compris avant, quand ses pensées couraient vers lui pour trouver une forme d'apaisement. Dans des situations stressantes, certains s'imaginent une plage déserte. Elle, elle pense au recruteur, à sa barbe fournie qui lui chatouille le front quand elle cale sa tête dans son cou, à son sourire charmeur et charmé quand elle sort de la salle de bains avec juste une serviette autour du corps, à son ton convaincant quand il lui dit qu'il l'aime... Il y a des centaines de détails qui arrachent des sursauts à son cœur.
Il pourrait n'importe où dans le pays et il est près d'elle. Toujours avec les mots qu'il faut, il l'enveloppe dans un cocon. Il passe ses bras autour d'elle et le monde s'évanouit. Un sourire fatigué déride son visage alors qu'elle murmure : « Et moi qui pensais que l'obstacle entre nous était une preuve suffisante. » Mais elle partage le même sentiment d'incrédulité quand elle s'observe dans le miroir et qu'elle secoue la tête, comme si le mirage allait s'estomper pour laisser place à sa véritable image : une folle à qui il ne reste plus que des hallucinations pour s'accrocher à la vie. Pourtant c'est bien vrai, c'est bien là. Elle est l'experte selon lui. Mais y penser est doux et amer à la fois. Tous les gestes maternels sont morts également, elle a aliéné cette expérience pour éviter d'en mourir de chagrin. Et à peine se sent-elle à nouveau seine d'esprit qu'elle s'expose de nouveau à la douleur. Elle a peut-être jeté un voile sur la douleur, mais il suffirait du moindre faux pas pour que tout s'écroule. Sa vie est un château de cartes et c'est un miracle à ce stade qu'il tienne encore debout.

« Je suis tellement fatiguée. » Pas de précision. C'est une fatigue contre laquelle le sommeil ne peut rien. C'est dans ses veines et dans chaque soupir qu'elle pousse et dans chaque regard qu'elle détourne pour fixer le vide. Bass ne peut rien contre cette fatigue, elle est plus grande qu'eux, elle est un ennemi sans visage mais à l'emprise ferme. C'est comme si une vague s'était retirée de son corps et qu'il ne restait que quelques coquillages charriés jusqu'au bout de la plage. Et il fait froid, sur cette plage nue.
Elle ne se souvient pas de cette fatigue la première fois. Elle avait fini le lycée la tête haute, était allée chercher son diplôme sans cacher une seule seconde son ventre qui pointait et malgré les regards désolés de ses professeurs. Ensuite, elle avait travaillé cet été-là. Certes, c'était une moitié de vie plus tôt, mais jusqu'à quelques mois auparavant, Malini n'avait pas senti le poids de l'âge qui commençait à s'accumuler. Un jour elle serait vieille, elle le sait. Elle verrait la fin de ce monde et elle fermerait les yeux sur une vie bien accomplie malgré les chances qui n'étaient pas en sa faveur. Et ça aussi c'était nouveau, cette projection, cette idée de l'avenir. L'Indienne a pris un virage sans même s'en rendre compte et c'était une autre de ces constatations simples, qu'on acceptait en ouvrant la porte le matin pour une nouvelle journée dans une vie changeante.

Le vide qu'elle fixe se remplit peu à peu du berceau qui l'avait tant troublée. Une vision de douceur qui se distille en certitude : les parents de cet enfant à naître ne reculeront devant rien pour lui garantir le meilleur, même dans ce monde qui se délite. « Le berceau... C'est magnifique. » Les émotions se battent dans sa gorge et des larmes viennent rouler au coin de ses yeux sans aller jusqu'au bout de leur démarche. « Merci. » Pour tout. Parce qu'il ne l'abandonne pas même quand elle menace des inconnus dans la rue, même quand elle lui demande d'aller au bout du monde, même quand elle tue sous ses yeux. Il est toujours là. Et toutes les routes mènent à lui, à eux, à leur lendemain rêvé, fantasmé et arraché à l'impitoyable vie. « Moi j'ai l'impression de perdre la tête pour un rien... Et toi tu tiens le fort tout seul. C'est toi qui as fait ça toute ta vie on dirait. » Il était déjà père, c'était dans son sang même et le fait qu'il remette cette évidence en question avait tendance à rassurer l'ancienne cavalière. Au moins ne serait-il pas de ces adultes si convaincus de leurs méthodes qu'ils demeurent aveugles face aux conséquences.
Ses doigts courent le long de la barrière en bois, suivent le chevauchement des couleurs. C'est tellement concret, littéralement à portée de doigts et pourtant... « On n'a toujours pas parlé de prénoms. »
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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyDim 29 Sep - 22:35





I’ve heard you wake up cryin’ from the evils lyin’ under our bed. You say there’s no use tryin’ to protect you from the danger and dread. Though this world is made of fearsome beasts that bark and bite we were born to put these creatures through one hell of a fight. May we feast upon the flesh of any fever that befalls you tonight

Mai 2019 +Il ne devrait pas rire, mais sa barbe chatouille sa nuque, quand son souffle soulève ses cheveux en bourrasque. Il ne peut pas cesser non plus de la toucher, de la regarder. Elle et son ventre : peut-être trop. Les piaillements d’Olympia jurent qu’il en a bien le droit, lui, le père. Comme s’il avait quelque droit sur Malini. Il faut bien un village pourtant pour élever un enfant en apocalypse. Au cas où les parents ne reviennent pas. Non, le ventre de Malini ne se creuse de pas de famine et tout son corps brûle d’une réalité trop belle : il appelle, caresse après caresse, ondes qui en appellent une autre, lancinant besoin de la sentir contre lui, de croiser son regard. Il arque un sourcil et tance, avec la tendresse sous l’amusement, la moquerie : « - Tu tiens à ta réputation, faut dire. » Elle avait toutes les excuses pour rester enfermée à dormir et dehors à profiter du soleil, à lire des livres qu’il lui ramènerait par centaines s’il le fallait, collection de coquillages à la tranche abîmée. Et pourtant elle cherchait un exutoire qui lui couperait les jambes d’une vraie fatigue, d’une apothéose.

Malini, lui, ils n’étaient plus des adolescents, ni même de jeunes adultes. Des adultes. Des vrais. Ceux dont les actes avaient des conséquences, quand bien même ils parvenaient à les jeter dans un ravin la plupart du temps. Entre leurs côtes, il y a des cadavres gravés au blanc-seing. De ceux qui font des bébés et qui en sont angoissés. Il avait le beau jeu dans l’histoire et il ne peut qu’envelopper Malini dans ses bras, comme s’il pouvait partager sa fatigue et sa peur par leurs contacts de leurs peaux, comme si leurs lèvres jointes pouvaient exhaler la fatigue de l’une et l’angoisse de l’autre pour former un petit être à peu près bien équilibré. Moins plus moins égal plus ? Fou et reine donnent cavalier. Errance et Sadisme donnent foyer.
Le colosse se fait tout petit quand elle s’approche du berceau. Il lui semble hideux soudain, il voit le puzzle, les traces de doigts et de couteau. Trop rustique, trop rustre, hors du moule bien qu’avec les couvertures, il remplit son office parfaitement. Il ne devrait pas s’attacher à un meuble, même après y avoir laissé un peu trop de lui. Maintenant que la femme enceinte est dans la pièce, il ne semble plus un simple assemblage de bric et de broc. Il semble… un berceau. Incongru et à sa place. « - C’est le minimum. » Le murmure sous lequel beaucoup à Olympia le connaissent seulement : voix égale mais à peine audible, où il y a quelque chose qui grince derrière la neutralité, où l’homme qui regarde de loin se moque doucement. Il l’aime. Il n’y a nulle concession ou compromis. C’est le minimum : d’être là, de trouver un endroit où dormir à l’enfant qui est quand même un peu sa faute.  Il l’aime. Il ne sait jamais s’il doit rire ou être fier quand elle réalise à chaque fois ce que cela veut dire.
Cette fois il rit : rire un peu fada, qui amène en un instant des larmes au coin de ses yeux, à moins que ce soit pour cacher sa voix qui tremble. « - J’ai perdu ma tête tout ma vie, ça doit être ça. Et je ne suis pas enceinte. » Il corrige, se mordant l’intérieur de la joue. Malini est le garde-fou. Le garde du fou. Le gardien d’une prison dorée, dont, plus on approche les barreaux, plus ceux-ci s’écartent pour vous laisser passer, rideau de voiles translucides qui laissent passer sang, lumière et obscurité. La seule personne à qui il murmure des mots qu’il ne connaissait pas alors qu’elle dort. Il s’appuie contre le mur, à la regarder tresser des contes de fée le long des barreaux de l’enfant à venir. « - J’ai eu une fratrie. Je sors juste gueuler un peu dehors de temps en temps. » Il a une sale grimace Bass, baissant les yeux. Il poursuit plus bas, mais son regard remonte en flèche sur elle, comme pour épingler le papillon en plein vol. « - Je t’aime. » Même si tu perds la tête. Même si tu as l’impression de ne plus te ressembler. Même si tu retombes dans l’abysse.

« - Oh. » Le regard s’égare sur le berceau. Il allait hausser les épaules, mais son regard s’arrête. Vide. L’image est dérangeante, et il referme les paupières, aussi fort qu’il voulait imprimer ses cils dans la peau de ses joues. « - On ne sait pas si c’est un garçon ou une fille. » Prétexte. Excuse balbutiée. Il est nerveux soudain ; le nom est plus réel que le ventre de Malini. Il avait regardé Iris batailler durant des jours sur le nom à donner à Elie. Il avait choisi Elias, entre deux propositions de sa mère, tout petit. Il a le second prénom de son père, et c’est un écho tragique qui lui fait secouer la tête. Une fois nommé, il peut mourir La pointe de sa langue dépasse de sous sa barbe, comme pour souligner l’affirmation. « - Tu as des idées. »  Un silence et ses doigts touchent le bois du lit comme pour conjurer le mauvais sort.
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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptyLun 9 Déc - 16:43

feeling cute,

might panic later

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Elle aime son rire. Elle aime l'idée qu'il ait l'esprit assez léger pour rire justement. Elle aime le distraire de son air grave d'aîné à responsabilités. Et elle aime entendre qu'il l'aime. Ça c'est la partie secrète, la partie chérie à l'intérieur mais rarement dévoilée pour ne pas dériver dans un quotidien où les mots d'amour perdent toute signification. Elle a peur de le dire trop souvent, craignant de s'y habituer et pire encore, de l'attendre, de le prendre pour acquis. Elle préfère la surprise, elle préfère ne pas savoir quand la force de ses sentiments l'attraperont à entendre ces quelques mots. Ils se doivent bien ça.
Ils reviennent de loin et ont battu les attentes des autres. Leur histoire commencée par hasard les avait pris de court et ils s'étonnaient encore chaque matin de se retrouver l'un et l'autre aussi loin dans l'engagement. L'idée même d'amour était censée avoir disparu avec l'humanité, mais ils étaient résilients. Et maintenant ils avaient à transmettre cette résistance à un enfant. Ça lui arrache des sourires aussi, ci et là, quand la pensée lui traverse l'esprit. Un petit qui ressemblerait à Bass. Et lui arguait qu'il valait mieux qu'il ressemble à elle. Ils se renvoyaient la balle et l'éloge, trop conscients de leurs propres défauts, trop conscients d'être tous les deux des poids équivalents sur une balance et ne tenir sur un sol stable que parce qu'ils étaient deux dans l'équation.
Et juste l'idée qu'il ne soit plus là écrase immédiatement le sourire sous une vague d'angoisse. Les hormones reprennent le contrôle.

Si c'est une fille ou un garçon, c'est le pari des bonnes femmes du coin qui ont toutes défilé à la bibliothèque pour leur raconter les vieilles astuces de grand-mère. Elles scrutent son ventre – haut ou bas?-, ses nausées – nombreuses ou légères ? - , ses envies – sucrées ou salées ? Et elles y vont toutes de leur petit verdict et Malini en est tantôt amusée, tantôt agacée. La familiarité dont tout le monde fait preuve maintenant en sa présence est aussi nouvelle qu'elle n'est déstabilisante.
« Peut-être... je sais pas en fait. » Des idées... Des idées de prénom... Il en traînait bien dans sa tête, lorsqu'elle tourne une page d'un livre et qu'elle s'éprend des personnages et des consonances étranges ou connues. Des idées... En fait elle a peur de se lancer, peur d'y mettre trop de cœur encore et de tout perdre une deuxième fois. Elle aimerait pouvoir contrôler ses émotions, elle aimerait pouvoir décider du degré d'amour et du degré de douleur qu'elle peut s'infliger, mais tout lui vient comme un raz de marée. « Tu as déjà lu Hamlet ? »
Ça traîne sur leur table de chevet depuis quelques semaines, depuis qu'elle a replongé dans le théâtre et qu'elle n'a rien d'autre à faire que de lire toute la journée. Le bout des doigts démange un peu, elle n'a pas tenu d'arme depuis si longtemps. À la place elle tourne les pages et vit des aventures par procuration. Mais il y a quelque chose de confortable quand même dans cette situation. Il y a des jours où l'adrénaline ne lui manque pas du tout.
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MessageSujet: Re: So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass    So come on pretty mama let me take your troubles away | Malini & Bass  EmptySam 28 Déc - 13:06





I’ve heard you wake up cryin’ from the evils lyin’ under our bed. You say there’s no use tryin’ to protect you from the danger and dread. Though this world is made of fearsome beasts that bark and bite we were born to put these creatures through one hell of a fight. May we feast upon the flesh of any fever that befalls you tonight

Mai 2019 +“- Menteuse.”  Amoureuse. Chicanerie d’écoles maternelles. Personne n’était amoureuse du gamin aux yeux déjà cernés, aux poings déjà marqués, qui parlent toujours à côté et chez qui on ne ne va jamais après l’école. Ne pas penser à la gueule de l’enfance derrière les murs d’Olympia. Le bout rose de sa langue perce sous la barbe drue comme les rayons du soleil. Le futur père tire légèrement la langue, la passe sur les dents trop féroces, plus assez blanches après la chute du monde. Il ne lui passe pas par la tête qu’elle n’a pas d’idées de prénoms. Qu’elle ne pense pas à ce que sera l’enfant et de ce qui résonnera dans le foyer de papier mâché trop prompt à s’écrouler. C’est jaloux et maladif, de penser à la gamine suspendues à leurs mains, sautant au-dessus des flaques de sang dans une ville fantôme - ou zombie.

Il a réuni dans une dentelle pleine de trous les prénoms qu’il connaît, mais il y a trop de croix rouges à côté de chaque syllabe. Il ne connaît que des gens morts. Bass aimerait donner un nom au nombril de Malini, au petit d’eux entre eux. Cela le rendrait réel - trop pour son aimée, mais l’homme qui n’a qu’un coeur à donner ne le perçoit pas encore.

Cela le prend de court, la question qui effiloche sa paternité. Liste de courses des manques de Bass. Il pourrait lui lire des livres pour enfants, plein d’images et d’animaux qui n’existent plus. Il y a pensé, rêvassé dans les nuits d’insomnies, après avoir été réveillé par les cauchemars d’enfants morts-nés. Il apprendra la littérature et rester immobile à l’intérieur en même que le petit. Il apprendra à quoi ça sert la civilisation en même temp que son rejeton. Parce que cela semble important. “- Le livre que tu lis ?” Il prend quelques secondes à comprendre, à appeler à sa mémoire la couverture qui gît de l’autre côté de la femme qu’il aime au quotidien. Hamlet. Le mot ne lui dit rien, n’évoque aucune définition. “- C’est un nom de garçon ou de fille ?” Il demande, toute innocence gardée dans les prunelles qui dévorent Malini. Les yeux clairs cillent sans juger, sans présumer. Pourquoi pas Hamlet ? Les syllabes sont inconnues comme la famille et le futur.

Il devrait faire une bibliothèque dans la chambre de l’enfant. Une cage dorée pour la sauvage qui a posé ses bagages. Il voit bien comment elle meuble le temps dans les forêts de papiers, combien de fois l’observe-t-il à la dérobée, quand elle est plongée dans un livre. Comme à la rivière, le soleil joue sur sa peau, fait miroiter l’espace des baisers. Il lui jette un coup d’oeil amusé, se mordant la lèvre.   “- Tu ne l’a pas lu trois fois déjà ? Est-ce que tu veux que j’aille en chercher d’autres ?” La promesse est sincère, ardente. Ramener des livres et des tableaux - il en faudrait pour meubler les murs, et donner un horizon au gamin, (Hamlet?) peut-être. Comme d’autres ramènent des diamants ou des rôdeurs en charpie. Les doigts du barbare effleurent son ventre, du dos des phalanges esquintées.  “- Bientôt, c’est pour de vrai. ” Bientôt, ils n’auront plus le temps de lire, ni le temps de vagabonder. Bientôt elle pourra sortir et fouler le monde. Bientôt elle n’aura plus besoin de rester lovée dans un fauteuil à rêver d’ailleurs. Bientôt ils n’auront plus d’instant à eux et il dépose un baiser chaud dans son cou, attiré comme un amant à sa gorge.

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