Sujet: In the wolf's den | Jude&Jonas Lun 21 Jan - 19:30
In the wolf's den
« Jude et Jonas »
Complètement libéré de mes fonctions, Marisa étant parti s’occuper de je-ne-sais-quoi, je-ne-sais-où, je profite d’une matinée plus tranquille. Je traine à la carrière. Je fais mes emplettes, je papote un peu avec tout le monde, donnant des nouvelles de Micah à ceux qui s’en préoccupent. Je joue le parfait citoyen. Je viens même en aide à une dame plus âgée, espérant que tout le monde alentour remarque mes efforts. Je ne suis plus le même homme. Je suis un père, maintenant et je tente d’agir comme telle. La carrière est mon unique chance de rédemption et je la saisis sans la moindre hésitation.
Le seul problème, c’est que je m’ennuie si mortellement que je pourrais m’endormir au milieu de la place publique. Sauf qu’une sieste dans la boue, au milieu des passants n’aiderait pas à mon image. Les gens se poseraient forcément des questions sur ma condition. On me cofonderait avec un vieillard incapable. Un pauvre homme dépassé qui n’est même plus capable de rester éveillé passé le coucher du soleil. Ce serait embêtant.
Alors, pour remédier à mon ennui, j’ai pour intention de me rendre au caveau plutôt que de m’étendre au sol comme une larve. Mais avant de m’y rendre, je dois passer prendre quelques affaires chez moi. J’accélère donc le pas, pressé de pouvoir décompresser un peu. Le trajet se fait sans encombre et bientôt, je peux déposer les quelques trucs grappillés chez les marchands sur ma couchette. Je jette le sac négligemment, sachant pertinemment que je mettrai tout en ordre à mon retour. J’ai beau vivre dans une demeure plus que précaire, ce n’est pas une raison pour me laisser aller à la paresse. Pas question, non plus, de manquer d’élégance. Je m’empare d’un nouveau veston, plus propre, moins poussiéreux, que j’enfile en vitesse par-dessus ma chemise.
Lorsque je me retourne, je manque de foncer dans un homme visiblement pressé, accompagné d’une gamine dont le visage ne me revient pas. Avant que je ne puisse ouvrir les lèvres, j’entends l’intrus maugréer quelques paroles, comme quoi je devrais mieux surveiller mes enfants. Puis, sans que je n’aie le temps de protester, il se barre en courant presque, probablement mal-à-l’aise de se retrouver ici avec une môme qu’il ne connait visiblement pas. Que je ne connais pas non plus. Fronçant les sourcils, je me penche un peu vers la gamine qui ne bronche pas. Elle semble timide sans l’être. Bien qu’elle ne prononce aucun mot, son regard parle. Ses pupilles pleines de méfiance sont pointées vers moi et elle n’en démord pas. C’est à peine si ses paupières clignent.
« Alors… Est-ce que tu as un nom? Un père, quelqu’un pour s’occuper de toi? »
Je m’approche doucement d’elle, non pas comme un prédateur s’approche de sa proie, mas comme une personne s’approchant d’un chiot apeuré. Je pose ma main sur son épaule, voulant ainsi lui témoigner de ma bienveillance. Seulement, sa réaction n’est pas celle à laquelle je m’attendais. La môme pousse un cri strident, qui se prolonge un peu trop. De crainte d’attirer l’attention sur nous, sur moi, et que les gens en tirent des conclusions hâtives, je plaque ma main contre ses lèvres, l’empêchant d’alerter toute la carrière. Mais, féroce, ses dents ne tardent pas à s’enfoncer dans ma chair, mordant plus fort que nécessaire. Je me retire en vitesse, retenant de peine un juron. Si elle avait été un peu plus vieille, ce sont mes envies meurtrières que j’aurais du réprimer.
« Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire peur. Je veux simplement t’aider, alors si tu peux me guider jusqu’à celui qui veille sur toi ou me le décrire juste un peu, je t’y amènerai. »
Je me relève, la regardant de haut. Elle est brillante, loin d’être aussi naïve qu’elle n’en a l’air. Ça se voit à l’étincelle de malice dans son regard.
Jude Comstock
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Sam 26 Jan - 16:54
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« Jude et Jonas »
”Lâchez-la, monsieur.”
Il n'y avait rien de détendu chez Jude : pas son regard, pas la manière dont il serrait les poings, celle dont il se tenait prêt aussi, rien... C'était là l'attitude d'un prédateur défendant son enfant, quitte à se faire lui-même déchiqueter pour cela. Ses yeux s'accrochaient à l'autre comme une menace, une mise en garde. Et puis, sur ses phalanges, du sang. Il avait cherché sa fille, bien sûr, il l'avait cherché et quand un passant lui expliqua l'avoir par méprise, donné à un autre homme, Jude le frappa. Pas jusqu'à le tuer bien sûr, assez cependant pour être dangereux. Son enfant n'était pas là, son enfant était avec un autre et tout le monde s'en foutait. A présent, souffle court et profond, rage au ventre aussi, Jude faisait face à Jonas. De son poing blessé, de sa main blessé, il indiqua à Indy de partir.
”Rentre à la maison, je dois parler avec monsieur. N'aies pas peur, je suis là, d'accord? Rentre. “
Ce ne fut que lorsque la fillette s'éclipsa -et quand elle passa devant lui, Jude lui saisit le menton pour lui tapoter la joue avec douceur, la rassurer- que Jude sembla moins agressif.
”Vous volez souvent les enfants comme ça?”
Quoique...
Ne vous approchez pas d'elle, aurait-il voulu hurler, mais rien ne serait jamais assez fort pour montrer tout l'ordre et le désespoir qu'il y mettrait. Perdre sa fille, quelque chose d'inconcevable, elle était sa chair, son sang. Et le sang avait déjà tellement coulé...
Il remarqua les traces de dents sur la main de Jonas, ne pu s'empêcher de sourire. Sa gamine, sa fillette, son animal sauvage. Le père semblait pas plus civilisé au final...
”Ma fille.”
Pour Jude, il n'y avait rien d'autre à dire et l'homme se découvrait ainsi aux yeux des autres comme le genre de personne capable des pires extrémités pour sa progéniture. Des pères comme lui, il n'en croisait pas sur les routes -peut-être parce qu'il les tuait simplement-. Un homme avec un enfant, un homme avec un enfant mais qui ne lui voulait aucun mal... Aujourd'hui, on tuait les enfants, parfois on les mangeait, parfois on les abandonner, parfois on faisait d'autres choses aussi. Lui, il était là pour sa fille, le resterait.
Ne vous approchez pas d'elle, plus jamais, mais de nouveau les mots ne sortaient pas. Et les deux hommes continuaient à se faire face.
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Dim 27 Jan - 19:59
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« Jude et Jonas »
Lorsqu’une voix retentit dans mon repère, seconde intrusion de la soirée, je recule d’un pas. Attirer les doutes et les regards sur ma personne est bien la dernière chose que je souhaiterais. Je lui montre donc, en levant légèrement les mains, que je ne veux aucun mal à la gamine, au contraire. Je garde un visage impassible, me contentant d’observer la sauvageonne s’en aller. J’espère qu’elle connait bien le chemin de la maison depuis Rocbruyère et qu’un accident ne se reproduira pas. Je suis sur le point, d’ailleurs, de rappeler quelques conseils parentaux à l’étranger toujours planqué chez moi, lorsqu’il m’accuse de kidnapping. Ça aurait pu être le cas. Je l’ai déjà fait, en quelques sortes. Mais tout ça est derrière moi et franchement, je ne vois pas ce que je pourrais faire avec une deuxième enfant dans les pattes. Ce ne serait pas très pratique et surtout, illogique de m’adonner à un tel crime à la vue de tous. La seule explication du pourquoi il est venu à une telle conclusion, c’est qu’il doit avoir l’esprit voilé par la crainte, les doutes par rapport à la gamine. Il tien à elle, la protégerait coute que coute. Une faiblesse qui pourrait éventuellement être intéressante à exploiter, alors je prends soin de la graver dans ma mémoire.
« En temps normal, je vous aurais dit de mieux surveiller votre fille. Mais farouche –et probablement curieuse- comme elle est, je me doute que ça ne doit pas toujours être facile. J’ai moi-même du mal avec Micah. »
Mes lèvres s’étirent en un demi-sourire tandis que je recule un peu dans l’ombre. Je m’approche de mon cabinet à boisson qui est, en réalité, une caisse de bois pleine de bouteilles pratiquement vides de rhum et de whisky. J’en sors une au hasard que je dépose sur la petite table, suivie de deux verres assez larges.
« Elle approche de la vingtaine. Elle commence à vouloir voir le monde, à être plus autonome, mais je doute qu’elle soit prête. »
Je me retourne une fraction de seconde vers l’étranger, lui faisant un petit geste pour l’inviter à entrer. S’il le souhaite. Je me doute qu’il doit avoir envie de retrouver sa progéniture le plus rapidement possible, mais s’il veut profiter d’un moment pour se détendre et discuter un peu, je ne suis pas contre. Après une énième journée passée à suivre Marisa, j’ai grandement besoin d’occuper mon esprit autrement.
« Oh. Excusez mon impolitesse. Vous en voulez un peu? »
Je demande en désignant le verre toujours vide, réalisant que certaines personnes sont trop rigides pour boire. Si c’est son cas, ça en fera plus pour moi. Un mal pour un bien, malgré que je ne refuse jamais une bonne compagnie.
Jude Comstock
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Mer 30 Jan - 16:29
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« Jude et Jonas »
Toute la force brute de Jude sembla se concentrer dans son regard. Mieux surveiller sa fille? Un abruti avait choppé Indiana alors que la gamine était dans le voisinage même de leur cabane. La gamine avait sans doute connu un instant de sidération avant de se défendre et de se débattre, mais pour se faire jeter dans les pattes de JJ. Le temps que Jude intervienne, elle était déjà à Rocbruyères, ancien repère de Jackals ainsi qu'Amalia le lui avait expliqué un jour. Quand elle était encore là. Alors Jude était là, les griffes sortis, loup parmi les coyotes et prêt à mordre tout autant. L'autre essaya de l'amadouer, lui parla d'une autre fille. Vingt ans presque, toujours pas prête pour l'extérieur, l'autonomie? Quel genre de gamine était-ce là? L'homme eut un reniflement dédaigneux
”Indiana m'obéit et est autonome.”
Bien sûr, elle n'avait pas la force d'un adulte, les capacités non plus. Elle méritait de manger plus, de mieux se développer, Jude essayait de faire au mieux pour cela. Quand il le pouvait, il donnait sa propre part à la fillette, lui disant qu'il avait déjà mangé au travail. Si Indiana était dupe? Un autre débat...
L'autre lui proposa un verre, semblait se montrer civilisé, l'homme n'était cependant pas encore prêt à accepter. Jude secoua la tête : non il ne voulait pas boire, pas alors qu'il avait si peu mangé et qu'il y avait le risque qu'Indiana sente à son retour, l'odeur de l'alcool sur lui. Le seul parent qui lui restait. Il ne voulait pas être cet exemple là, monstre de colère qui s'apaisait ensuite avec un alcool quelconque, il ne voulait pas...
”Le monde? Il n'y a plus rien à en voir, vous auriez du lui dire cela à votre mioche. J'apprends à se démerder à Indiana, y compris pour qu'elle puisse survivre si j'devais plus être là que ce soit pour quelques jours ou...”
Ou. Pas la peine de terminer la phrase, elle avait assez de sens comme cela.
”Donc si on vous la ramène encore de force ou si vous voyez des gens l'emmerder, inutile de la kidnapper. Dites juste qu'elle a déjà une maison, que c'est bon. Compris?”
Peu importait les tâches que Jude pouvait lui confier, aucune n'enverrait la fillette à Rocbruyères. Trop de danger là bas, ici. Trop de souvenirs d'un autre gang, de mauvais souvenirs...
"Elle vous a mordu? Bien. Elle s'est assez reprise pour se défendre."
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Dim 3 Fév - 19:53
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« Jude et Jonas »
Pour mon plus grand malheur, mon invité refuse mon offre. Il ne boira pas avec moi et, malgré que ça m’en laisse plus, je trouve dommage de ne pas avoir l’occasion de partager ce présent avec quelqu’un. Néanmoins, je ravale ma déception au même moment qu’une gorgée de la boisson âcre glisse le long de mon palais pour redescendre en laissant une sensation de brûlure partout dans ma gorge. Mes lèvres se retroussent en un demi-sourire et je redépose le verre déjà pratiquement vide pour me concentrer davantage sur mon interlocuteur. Un homme intéressant, un père aussi féroce qu’un loup, peut-être même aussi féroce que moi.
« Micah m’obéit, mais pour ce qui est de l’autonomie, ce sera à retravailler. Elle a vécu des traumatismes, comme nous tous, mais elle a du mal à s’en remettre. Il m’arrive de redouter ce qu’il lui arrivera le jour où je disparaîtrai. »
Elle connaitra probablement une fin tragique, dévorée, écartelée par les corps ambulants ou morte de faim seule au milieu des bois. Ce serait triste, vraiment. Je fais donc mon possible pour que ça ne se produise pas, veillant sur elle du mieux que je le peux malgré toutes ses interrogations qui la préoccupent de plus en plus. Elle aimerait sortir, s’aventurer au-delà des frontières du Texas. Elle rêve beaucoup trop pour son âge.
« Rassurez-vous, je ne crois pas qu’un second malentendu survienne. Surtout, je n’ai pas l’impression qu’elle se laissera à nouveau trainer jusqu’ici. »
Rocbruyère est loin d’être approprié pour les gamines de son âge, peu importe à quel point elle sait se défendre. Il y a ici des monstres bien pires que tout ce que son jeune esprit pourrait imaginer. Ironiquement, j’en fais parti. Pourtant, je ne lui ferai jamais de mal. Je ne m’en prends pas aux enfants, à moins qu’ils l’aient cherché, ce qui est plutôt rare. La plupart ne feraient pas de mal à une mouche. Ils ne font que se défendre, comme Indiana l’a fait avec moi. J’hoche doucement la tête lorsque mon invité le mentionne.
« Vous avez fait du bon travail avec elle. Elle est rapide, je ne doute aucunement de ses chances. »
Seulement, elle ne possède aucune caractéristique qui pourrait m’intéresser. Contrairement à Micah, elle ne pourrait probablement pas appâter mes proies. Elle remettrait probablement mes leçons en question. Elle finirait par me tenir tête, parce qu’elle est brillante et qu’elle a un bon instinct de survie. Là où ma petite figerait, celle de mon invité trouverait un moyen de sauver sa peau. L’espace d’un instant, je me questionne quant à la manière dont elle s’y prendrait et à quelle vitesse. Ce serait une pratique intéressante à observer. Un jour, peut-être.
« Au fait, je m’appelle Jonas. Armistead. »
Je lui tends la main, un sourire plus complet ornant mon visage, comme si je venais de me ressaisir. Après tous ces chamboulements, j’en avais pratiquement oublié mes bonnes manières.
Jude Comstock
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Sam 9 Fév - 13:48
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« Jude et Jonas »
Être aimable, poli de la même manière que Jonas à son égard, non. Au contraire, Jude était pareil à un chien féroce n'attendant qu'une chose : pouvoir sauter à la jugulaire de son ennemi. Chaque seconde de peur éprouvée pour Indy se transformait en envie de violence absolue. A moins que ce ne soit la violence qu'il transformait en peur et en affection douloureuse de temps en temps, quand son esprit malade en avait la force? Malgré tout, il se présenta. Dire son nom, quelque chose d'important pour lui (il avait perdu le sien propre après tout), quelque chose de...naturel? Sans se départir de son allure droite et belliqueuse, il répondit. ”Jude Comstock...” Les compliments à l'égard de sa fillette le dérangeaient. Toujours cette peur pour elle, la phobie pure et simple qu'au moindre bobo on décide soudain que Jude ne soit plus digne d'être son père... Il ne cherchait pas ce que cela voulait dire, il se contentait de protéger l'enfant, de l'aimer, de tout faire pour elle. Protéger les gens, c'était ce qu'il fallait faire, non? Jonas le savait lui aussi, s'inquiétait pour sa propre enfant. Cela n'adoucit en rien la posture de l'autre, mais Jude accepta le point commun entre eux deux, simplement.
”Votre fille, elle a une vingtaine d'années, c'est ça? Avant que vous ne soyez plus là, il vous suffit de la marier”, grogna-t-il. Parce que seulement deux choix existaient en son esprit: protéger ou être protégé. ”On a la responsabilité de l'autre quand on est marié, tant pis pour le progressisme. Son époux vous remplacera. ” A une autre époque, Jude aurait été qualifié de beauf pour sortir de tels raccourcis. Sauf que c'était l'Apocalypse, la fin du monde peut-être, alors si un contrat quelconque permettait d'offrir une protection, autant s'en saisir. Il avait protégé sa femme (laquelle, celle brûlée vive, l'autre grelottant de fièvre prête à rejoindre son enfant, l'autre encore mordue et n'ayant plus la force de pleurer? Des visages et des parfums....), il protégeait sa fille. Tentait de la rendre apte à survivre à tout, de survivre seule. Libre à elle de choisir de s'attacher à quelqu'un, à un groupe par la suite, Jude ne décidait pas de ses choix, il lui apprenait juste, il essayait. L'ironie de la situation était cependant bien là, présente. Eut-il été seul, à la recherche d'une famille, Jude se serait intéressé à Micah car il ne désirait rien d'autre que protéger. Bien sûr, il aurait certainement cherché à tuer Jonas pour s'approprier la jeune femme, mais il n'était pas l'homme à la recherche d'une famille, il était le père seul, désirant tout faire pour sauver sa fille. Quant à l'homme en face de lui, il était bien plus dangereux que tout ce que Jude pouvait imaginer....bien qu'il n'ait pas une imagination des plus fertiles de départ, d'accord.
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Lun 25 Fév - 20:39
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« Jude et Jonas »
Un nom. C’est tout ce que je lui demande pour l’instant, sentant sa méfiance presque aussi accrue que celle de sa fille. Pourtant, nous avons des points communs. D’apparence, nous ne sommes que deux pères qui font preuve d’une dévotion sans fond pour leur enfant. Des protecteurs, des loups sans cesse sur leurs gardes, prêts à bondir ou à déguerpir à la moindre menace. Deux prédateurs qui se jaugent sans se douter.
« - La marier... »
Je repose mon verre, pensif. Serais-je prêt à la partager? Plus que ma fille, Micah est ma chose. Elle m’appartient et tant qu’elle m’est utile, j’aurai du mal à voir un autre s’en rapprocher. Elle est à moi, point. Mais d’un point de vue extérieur, ça pourrait être une solution. Bien qu’aucune institution ne puisse valider le mariage, l’amour reste un sentiment puissant. Pour lui, les gens sont prêts à n’importe quoi. L’amour fait perdre la tête. Il transforme les agneaux en loups.
« - C’est une grande romantique, je ne crois pas qu’elle s’y opposerait. Trouver quelqu’un qui l’aime assez pour la défendre autant que je le fais pourrait soulager ma conscience. »
Ça n’arrivera jamais, évidemment. Mais tant qu’il ne le sait pas, qu’il ne s’en doute pas. L’humain est une créature curieuse. Il préfère se mentir, déformer sa réalité pour continuer de rêver et d’espérer que de laisser les cauchemars l’emporter. Pourtant, accepter la cruauté autour de soi nous rend plus fort, plus aptes à la vaincre. C’est ce que j’essaie de faire avec Micah. Je ne lui ai jamais caché mes expérimentations et même si elle n’approuve pas, elle est plus forte aujourd’hui. Elle ne manque pas de tourner l’œil chaque fois qu’elle sort à l’extérieur.
« - Mais pour vous, c’est plus compliqué. Vous êtes tout ce qu’elle a, non? Si vous veniez à disparaître, qui la protégerait? »
Un rictus s’étire sur mes lèvres, énigmatique. Le père doit y avoir déjà pensé. S’il lui apprend à survivre, c’est qu’il doit déjà avoir envisagé cette probabilité. Mais je me demande si la gamine y arriverait. Les enfants sont résilients. Leur cerveau s’adapte facilement, se reconstruit pour les protéger. À son âge, elle est un peu comme Micah. Il y a plein de choses que je pourrais lui montrer. Si je venais à perdre la première, celle-ci pourrait convenir tout autant.
« - C’est difficile de trouver des gens de confiance de nos jours. Si vous en avez, accrochez-vous à eux. »
Mon sourire se fait beaucoup plus sincère, plus sympathique. Je prétends m’inquiéter, mais en réalité, j’analyse la situation.
Jude Comstock
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Mer 27 Fév - 16:03
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« Jude et Jonas »
La menace se glissait, à peine voilée dans les mots de l'autre homme, évoquant une anguille se glissant entre les rochers d'un fond marin. Jude n'avait pas cillé, tout ce que leur échange comprenait de violence ne lui faisait pas peur, c'était là au contraire un langage qu'il maîtrisait bien plus que celui de chaque émotion à mimer.
”Je vais peut-être prendre ce verre à présent”, énonça l'homme. Ils discutaient, ils discutaient vraiment par l'horreur et la menace. Le genre d'échange auquel jude n'avait pas eu le droit depuis un moment, devant jouer les bons gars pour survivre, pour qu'Indiana survive elle aussi. Et ça marchait.
”Ma fille grandit, elle gagne du temps sur le temps. Sans moi, elle survivrait. Peut-être deviendrait-elle une personne abominable obligée de bien des choses pour cela, mais il n'y a qu'un but à avoir : vivre.” Ne pas avoir honte, ne plus avoir honte, une leçon que Jude inculquait du mieux qu'il le pouvait à la fillette. Elle avait connu des choses monstrueuses déjà, des choses qu'on l'avait obligé à faire et qui, en même temps, lui permirent de rester en vie. Consciemment ou non, Indiana avait fait de ces traumatismes, une leçon. Une leçon que Jude tentait d'étendre au mieux : tu es petite mais tu grandis, tu as des armes, tu connais la douleur, tu peux en supporter un peu si ça te fait survivre. Et tu peux la rendre aussi, ma fille, tu as énormément de moyens de la rendre...
”Les gens de confiance, une perte de temps... “ Son regard s'était durci, l'espace de quelques secondes. Sous la carapace qu'était Jude, la véritable identité sans plus de nom, ni plus vraiment de visage, avait dû être trahie un jour peut-être, le ressentait encore aujourd'hui. Ou bien une autre illusion?
”Vous désirez en trouver, des personnes ainsi?” La manière dont il haussait le sourcil montrait très clairement ô combien Jude trouvait l'idée idiote. Il sembla néanmoins réfléchir à la question, puis haussa les épaules.
”Je préfère être la personne en qui on a confiance que celle qui donne la sienne aux autres.” Une autre des leçons qu'il donnait à Indiana. La fillette appréhendait assez bien celle là, capable de maturité et de débrouillardise. Parfois, elle faisait encore des bêtises d'enfant mais tentait d'en réguler au mieux les conséquences. Jude ne la punissait jamais vraiment, n'y arrivait pas... Il prenait plutôt cela comme une part du caractère de la jeune fille.
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Mar 12 Mar - 20:01
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« Jude et Jonas »
Je jauge l’homme qui me fait face, cet autre père dévoué, ne me gênant pas pour le scruter, détailler ses prunelles dans l’espoir d’y lire quelque chose, n’importe quoi. Seulement, je me heurte à un voile opaque, impossible à déchirer. C’est comme s’il n’y avait rien derrière le rideau. Une coquille vide, un homme qui ne se définit que par ses instincts. Dans son cas, celui de protéger sa fille. J’hésite, ne sachant si cet aspect commun ne pourrait pas venir tisser les bases d’une alliance précaire. Rien dans son visage hermétique ne laisse croire qu’il s’agisse d’une possibilité. Pour peu, j’ai même l’impression qu’il ne cherche qu’un moment propice pour s’échapper, jusqu’à ce qu’il accepte enfin ma proposition. Je laisse le breuvage chaud couler dans le verre parfaitement propre grâce à Micah. Je le lui tends, un infime sourire aux lèvres. C’est un pas vers l’avant.
« - C’est dans notre nature, ça l’a toujours été. Il n’y aucune honte à avoir à survivre. »
Second point commun, me laissant croire qu’il y aura, finalement, quelque chose à soutirer de cette rencontre plus qu’imprévue. Quelle personne insensée a pu ramener une gamine à Rocbruyère, encore plus la confondre avec Micah? Il me semble que ma réputation n’est plus à faire. Mon nom ne provoque peut-être plus les mêmes frissons qu’avant, mais à force d’aider un peu par-ci par-là, j’aurais cru qu’on me reconnaîtrait au moins. Il me faudra redoubler d’efforts si j’espère attirer un jour l’attention d’Aaren, autrement qu’en passant par le petite Erin, la jeune tueuse entravée par ses remords. Ce qui est bien dommage vu tout le potentiel que je vois en elle. Elle pourrait aisément remplacer celle qui me sert présentement de fille si elle n’était pas si intelligente. C’est ce trait, d’ailleurs, qui l’empêche de me faire pleinement confiance.
« - Ce n’est pas mon intention, au contraire. Les alliés sincères sont impossibles à trouver. »
J’ai été extrêmement chanceux de tomber sur Micah. Je sais qu’elle ne m’abandonnera jamais, mais je dois sa fidélité uniquement à sa naïveté et au hasard. Si je n’étais pas tombée sur elle à un si jeune âge et à un moment où elle était si vulnérable, les choses ne seraient probablement pas ainsi aujourd’hui. Si je ne l’avais pas perçue si influençable, si je ne l’avais pas vue comme un simple cerveau façonnable comme bon me semble, je l’aurais massacrée avec les autres. J’aurais répandu son sang et ses entrailles dans les escaliers, mêlés à ceux de la chose lâche qui lui servait de génitrice. Si je percevais une véritable menace de Jude, je lui réserverais un sort semblable. Seulement, mes gestes sont plus surveillés qu’auparavant et j’entretiens un mince espoir qu’il me sera utile un jour.
« - Je pense comme vous. Seulement, la méfiance attire la méfiance. Si tu veux réellement survivre, si tu veux laisser une chance à ta fille, il faut préserver les apparences. »
Je penche un peu la tête sur le côté, réfléchissant à cette possibilité. Ma vie à la carrière est bien moins riche que celle que je vivais avant. Ma patience, bien qu’énorme, a des limites et je sais qu’éventuellement, mes pulsions reprendront le dessus. Il me faudra alors trouver une solution, une manière de les assouvir sans pour autant perdre les avantages que cet endroit m’offre.
Jude Comstock
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Mar 19 Mar - 20:40
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« Jude et Jonas »
Préservaient-ils les apparences, à boire comme deux vieux amis après une journée de travail alors que ni l'un ni l'autre ne cillait et qu'une sombre bête grondait en chacun d'eux? Ils étaient deux prédateurs, oui, Jude le comprenait à présent. Pas deux égaux, mais deux prédateurs, avec ce que cela comportait de questions et de nuances. Et chacun avait un enfant à protéger également... Le hasard de la vie les avait mis dans deux quartiers distincts de la Carrière, chaque fauve avait ainsi son “territoire”. Tout s'agençait presque de manière étrange, prophétique. Un instant perdu dans ses pensées, Jude songea à des cadavres, se rappela même avoir tué, comment aussi, mais pas pourquoi. Du moins, pas pour tous. Pas pour ceux dont il avait volé les familles...
”La honte rassure les gens, montrer que l'on en éprouve, c'est sauvegarder ces chères apparences.”
Même lorsque l'on éprouve rien. Cette phrase là ne pouvait se lire que dans le regard étrange de Jude, n'avait pas besoin d'être dite, prononcée ou même pensée. Elle appartenait aux réflexes des tueurs après tout, et des tueurs, ils l'étaient tous les deux. Quelque chose en Jude, cette forme sombre, ce chien de l'enfer toujours gueule ouverte, gueule baveuse, semblait s'être saisie comme d'une partie de l'essence de Jonas pour la faire sienne. Parce qu'il était une Ombre, un Homme Creux copiant les autres pour exister, capable de tout oublier ensuite, de redevenir creux à nouveau. Cela parfois, son esprit retors tentait de le traduire en mots, de le faire apprendre à Indiana : si un jour je ne suis plus là, tu devras te faire un autre papa...
”Je suis curieux, qu'attendez-vous d'un allié?”
Cet homme l'intriguait, Jude parvenait à écarter un sentiment de menace personnel pour ne plus sentir que la sourde impression de danger. Le danger était neutre, le danger était objectif, une menace, elle, pouvait faire perdre la tête. Autant éviter...
”Quelqu'un à manipuler, à trahir et sacrifier en temps voulu?”
Il essayait de réfléchir, de comprendre, lui, le père de famille se construisant par ses instincts. Sauver sa fille, la rendre forte, la garder avec lui aussi. Sa fille, sa fille à lui, lorsque tous les autres n'avaient aucune foutue importance... Il y avait des instincts chez Jonas, mais Jude ne parvenait à déterminer lesquels. Ils ne se portaient pas sur l'enfant blonde qu'on lui connaissait, chose que Jude peinait à comprendre. Pour lui, rien ne pouvait exister sans la famille, sa famille. Et sa famille aujourd'hui, ce n'était plus qu'une fillette...
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Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Mar 9 Avr - 20:29
In the wolf's den
« Jude et Jonas »
Étrangement, plus la conversation se déroule, plus je me sens à l’aise. Contrairement à une grande majorité, je n’ai pas envie d’abréger. J’ai plutôt envie de pousser l’autre prédateur dans ses derniers retranchements, curieux de voir jusqu’où les choses peuvent aller et jusqu’à quel point il s’ouvrira. Jusqu’à maintenant, j’en apprends déjà beaucoup malgré la méfiance de mon interlocuteur. Du peu qu’il me laisse voir, il semble partager une manière de penser semblable à la mienne.
« - C’est ce qui fait la beauté de l’être humain. On dispose de tout un amalgame d’émotions à afficher. La honte, c’est trop facile à jouer, ça devient redondant. »
Les meilleurs acteurs peuvent berner n’importe qui, qu’importe la complexité du sentiment qu’il doit rendre sur scène. Avec les années, j’aime croire que j’ai su perfectionner cet art au point d’être capable de m’intégrer à n’importe quel groupe. J’ai beau n’avoir rien en commun avec la plupart de ces gens, j’arrive à leur faire penser que je suis l’un des leurs sans trop de mal. Certes, les choses se sont compliquées après la chute de Stonebriar, mais je ne m’en sors pas trop mal. Il faut dire qu’avec les années, je n’ai pas accumulé que les ennemis. J’ai aussi quelques alliés, certains dissimulés, d’autres non. Des pièces en plus sur mon jeu d’échec, que je pourrai sacrifier ou faire avancer selon la progression du jeu. De mon jeu.
« - Ça dépend de la personne et de la situation, forcément. J’ai des alliés qui sont... remplaçables. »
Je marque un moment d’hésitation, cherchant le mot juste à employer. Je ne crains pas sa réaction et dans le pire des cas, je n’aurai qu’à rendre visite à Rayna.
« - Mais si ça peut te rassurer, je suis un homme de parole. Lorsque je m’engage à quelque chose, je me rends toujours jusqu’au bout. Dans un monde comme celui-ci, il faut savoir discerner les vrais alliés des faux. Alors si jamais tu as besoin pour toi ou Indiana... »
Il s’agit probablement de ma seule morale. C’est d’ailleurs la seule raison qui me pousse à rester le larbin de Marisa, car sans cette promesse faite à son frère des années plus tôt, je l’aurais égorgée et abandonnée dans un ravin depuis belle lurette. Plutôt que de répondre à mes envies, je joue le jeu par principe. Néanmoins, ça ne m’empêche pas de réfléchir sans cesse à une manière de contourner les règles, de me débarrasser d’elle sans réellement le faire.
Je crois qu'on pourrait archiver bientôt? Et pardon pour le retard
Jude Comstock
Hamiltons + les rois de la décharge
Hurlements : 211
visage : Sebastian Stan
crédit : myself and NEON DEMON
survit depuis le : 20/12/2018
capsules de troc : 1022
Sujet: Re: In the wolf's den | Jude&Jonas Jeu 18 Avr - 16:49
[quote="Jonas Armistead"]
In the wolf's den
« Jude et Jonas »
Jonas se trompait, il n'apprenait rien. Tout ce que Jude lui offrait était un masque de chair et de sang, celui d'un prédateur envers un autre prédateur afin que les règles de territoires restent claires. Bien sûr, l'autre homme ne pouvait s'en rendre compte : comment imaginer que votre interlocuteur n'est rien d'autre qu'une page blanche, une tablette d'argile modelable à souhait, sans cesse effacée de nouveau? Il y avait beaucoup de choses dans le bleu des yeux de Jude, en ce moment, aucune n'était vraie. Il écouta l'autre parler des émotions, lui donnant l'impression de répondre à ses questions, de dominer la conversation. Des réponses dont Jude n'avait que faire, lui qui savait comment survivre et, à sa manière tordue, comment exister. Entendre Jonas (même camps dans une apocalypse pourtant mondiale, même initiale... )prononcer le prénom d'Indiana est prévisible. Il sait ce que c'est, prononcer le prénom de quelqu'un, Jude. C'est le faire sien... (Neve dont il murmure le prénom parfois en tenant le médaillon au creux de sa paume, est-ce la même chose?) Jonas jouait ainsi de l'horreur et de l'intimité tout à la fois, mais l'homme étant un dominant il était logique de le voir se comporter comme tel. Un dominant qui prenait Jude pour son égal (Jude n'était rien), et deux filles, l'une plus fillette que l'autre, comme jetées en pâture au milieu de cela. Ne pas toucher à la progéniture de l'autre, il y avait des marchés bien pire en ce monde. Les deux hommes ne se secouèrent pas la main pour autant, l'un comme l'autre ils n'avaient pas besoin de ça.
La dangerosité de Jonas était prégnante dans l'air, l'autre homme était dangereux, le portait en lui. Apprenait-il aux autres à survivre, trahissait-il vraiment ou bien se contentait-il de jeter ce dont il n'avait plus l'usage?
”Ce qu'il faut savoir discerner, ce sont les situations où l'on a besoin d'alliés et celles où l'on peut être seuls. Tu élèves ta fille, j'élève la mienne...nous nous en sortons bien chacun de notre côté, non? Peut-être y aura-t-il un moment où l'un de nous nécessitera l'aide de l'autre, nous verrons. En attendant, chacun son territoire...”
Définir les règles du jeu, les règles de “vivre-ensemble” en tant que prédateurs, une étape importante. Prédateur, Jude l'était-il réellement ou, comme à son habitude, ne montrait-il qu'un reflet déformé de Jonas puisque c'était là tout ce que savait faire la tablette d'argile métaphorique qu'il était, simplement?
”Je considère ce différend comme réglé”, conclu-t-il en reposant le verre d'alcool. ”Nous verrons si les jours à venir se révéleront intéressants ou non. “
Aucun soucis du coup j'ai conclu Maintenant va falloir les faire comploter ensemble