Contrairement au centre commercial que je regrette toujours amèrement, les journées à la carrière se suivent et se ressemblent. Chacune est identique, à la fois éternelle et redondante. Je joue mon rôle jour après jour, parfait acteur. Je ne décroche aucunement; je ne peux pas me le permettre. Comme je ne peux m’abandonner à mes envies de massacrer Marisa jusqu’à ce qu’il ne reste qu’une bouillie infâme de son corps, mon image est probablement la seule chose qu’il me reste. Je dois en prendre soin, la moduler comme il le faut. M’assurer qu’ils n’y voient que du feu. Pour certaines personnes, les simplets qui se contentent de s’entasser dans leurs taudis en attendant que la mort ne vienne les faucher, ça a été facile. Il m’a suffit de quelques sourires, de quelques belles paroles et ils ont tout de suite eu confiance en moi. Ils me voient comme un père qui essaie simplement de survivre avec sa fille. La plupart ignorent tout de mon passé. Les autres croient aux deuxièmes chances et aux contes de fées. Ils s’attachent au moindre espoir qu’ils peuvent trouver pour se convaincre que le monde a encore un sens. Il ne me reste à convaincre que les plus rusés, les plus intelligents et aussi ceux qui ont une bonne mémoire. Cette dernière catégorie inclue Whilelmina, la soigneuse obstinée. Avec elle, je me montre patient, plus délicat. Son esprit est un véritable casse-tête que je tente de démêler pour Micah. Je refuse de choisir la solution la plus simple à ce problème, craignant de devoir me débarrasser aussi de ma fille si cette dernière réalise que je me suis pris à une personne qu’elle sait innocente.
N’étant plus que l’ombre de moi-même sous la direction de Marisa, il s’agit de ma principale préoccupation ces jours-ci. Ou du moins, ça l’était jusqu’à ce que mon chemin croise le sien. Rhodes. Mes paupières s’ouvrent imperceptiblement lorsque nos regards se croisent. Je savais qu’elle était vivante, mais je ne l’avais pas revue depuis notre dernier rendez-vous au laboratoire. J’en étais presque arrivé à la conclusion qu’elle m’évitait. La belle déception. Finalement, la princesse a osé sortir de sa tour d’ivoire, probablement dans l’idée de retrouver son prince charmant. Nous nous retrouvons donc à courtiser la même personne, mais de ce que je peux voir, elle doit encore parfaire sa réputation ici bas. Lorsque les gens réalisent qui elle est, les injures s’échappent rapidement de la bouche d’un vieillard insignifiant. J’observe la scène un moment, presque amusé. Je n’interviens qu’au moment où je commence à me lasser, m’approchant sans grande hâte de la jeune femme. « Jenna. » Je penche sobrement la tête, la détaillant en profondeur. Je m’attarde un peu sur ses courbes qui ont légèrement changées en comparaison à son regard. Ses pupilles m’observent aussi sans broncher. Un sourire imperceptible se dessine au coin de mes lèvres tandis que je l’invite à me rejoindre dans mes modestes quartiers.
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Dim 10 Fév - 15:58
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Aaren est à Rocbruyère. Jenna croit surtout que le garde s’est gentiment foutu de sa tronche. Franchement, ça l’agace, ça l’enrage même. Elle n’a pas de temps à perdre au sein de la Carrière. Elle déteste cet endroit probablement autant que les habitants de ce clan la haïssent. Sale réputation. Elle tourne en rond depuis vingt minutes sous le soleil de plomb. Heureusement, Ari Diggs surveille son cheval en attendant son retour. Elle soupire, jure mentalement. Elle en a franchement marre. Elle ici pour fixer le prochain rendez-vous à Olympia avec Aaren afin qu’il puisse à nouveau passer du temps avec leur fille, mais sincèrement elle hésite à rentrer au Ranch. Non, en fait elle n’hésite pas vraiment, elle va rentrer et Ari se chargera de jouer le rôle de la messagère, ça lui semble être une excellente idée. Elle est à bout de patience, pas la peine de continuer à chercher Ren, surtout que personne ne semble vouloir l’aider, c’est évident. Quelques regards inquisiteurs la scrutent tandis qu’elle s’apprête à rebrousser chemin. Peut-être qu’ils veulent sa photo, histoire de placarder cette dernière au sein de leur abri de fortune. Depuis la révélation concernant Lou et la fameuse paternité d’Aaren, le sujet fait jaser, tourne en boucle sur toutes les lèvres. C’est sûr et certain que fricoter avec Jenna Rhodes n’est pas franchement perçu d’un bon oeil, alors procréer avec cette dernière, vous imaginez bien… Elle ne sait pas pourquoi les Carrières lui jettent autant de regards où se mêlent suspicion et colère. Après tout, ce n’est pas comme si elle avait forcé Aaren à la sauter, jusqu’à preuve du contraire il était consentant ! A moins qu’elle ne soit une sorcière, c’est ce qu’ils ont tous l’air de penser d’ailleurs. Oui, ça doit être cela, elle l’a ensorcelé, bien entendu. « Espèce de sombre catin ! » Jenna se stoppe sur-le-champ, stupéfaite et légèrement amusée par cette remarque. Sérieusement ? Perplexe, elle se tourne vers son détracteur, un vieux maigrichon à l’air acariâtre. Elle a le sentiment que le monde autour d’elle s’est figé. Elle est le centre de l’attention. « Sombre catin ? Sérieusement ? Je m’attendais à mieux tout de même comme insulte, surtout venant de la part d’un vieil homme visiblement aigri. » Les mots franchissent la barrière de ses lèvres à l’instant même où une silhouette familière accroche ses pupilles, captivant son attention. Jonas Armistead, le bourreau de Stonebriar. Elle le reconnaîtrait entre mille. Instantanément, son estomac se contracte, l’angoisse lui nouant les tripes. « Vipère ! » Vocifère le vieux tandis que son ancien tortionnaire s’approche sans tarder. La seule présence de l’homme semble clore toutes les bouches, essentiellement celle de son détracteur aigri. Immobile, elle a l’horrible sensation d’être paralysée l’espace de quelques secondes. Elle n’apprécie que très peu ce que ce visage, ce sourire indéchiffrable et ces prunelles brillantes, lui remémorent. « JJ. » Surnom pas le moins du monde affectueux mais qui lui donne pourtant l’impression de démystifier l’homme dont la réputation est pour le moins sinistre. Les mythes planant autour de Jonas et de ses horribles sessions de torture sont nombreux et à glacer le sang. Elle n’a aucune explication concernant son propre comportement, le fait qu’elle le suive sans opposer aucune résistance poussée par une incontestable stupidité et curiosité morbide. Peut-être qu’elle est suicidaire, elle en vient à se poser la question. Mais, après tout, que risque-t-elle réellement ? JJ a perdu de sa superbe depuis la prise du centre commercial. Tout le monde sait pertinemment que Jenna est à Rocbruyère, Ari veille sur son destrier, Archer l'a aperçue, ce n’est pas comme s’il pouvait lui ôter la vie sur un coup de tête. Son hypothèse est peut-être complètement débile, mais elle s’y fie en tout cas. Après tout, si Jonas souhaite rester ici, il a tout intérêt à ne guère s’attaquer à une proche du fameux Roi de la Carrière. Ce serait un acte d’une connerie sans nom et aux dernières nouvelles, l’ancien Chacal n’est guère dénué de neurones. Le silence scellant ses lèvres, elle pénètre au sein de l’abri du Carrière, jetant un regard circulaire au lien. Rien à voir avec l’antre du bourreau ayant marqué son esprit au fer rouge. L’endroit est basique, impersonnel. On pourrait presque croire que JJ est un survivant lambda. « Je vois que tu as changé de décorateur. » Aux oubliettes les instruments de torture, le sang séché et l’odeur de la mort. Les mains sur les hanches, la Cavalière plante ses iris au cœur du regard pour le moins inexpressif de son interlocuteur, haussant un sourcil pour le moins perplexe. « Donc, tu n’es pas mort. C’est plutôt surprenant, je te pensais six pieds sous terre depuis le temps. Mais, à ce que je vois la fin du mall n’a pas eu raison de toi. » Sincèrement, elle l’imaginait vraiment mort ou du moins, elle s’en persuadait. C’est ce qui lui permettait de trouver le sommeil. Maintenant, elle a l’impression de devoir affronter de vieux démons enfouis. Elle fait la forte tête, Jenna, avec son air revêche et ses remarques, dans le fond ce n’est qu’une façade dissimulant ses propres faiblesses. « Pourtant, je n’entends plus aucune rumeur à ton sujet. Alors, quoi ? Le bourreau de Stonebriar s’est rangé ? Reconverti en survivant lambda et insignifiant ? » Peut-être qu’elle cherche, elle l’admet, peut-être qu’elle franchit également certaines limites. Elle joue avec le feu, prête à se brûler on dirait bien.
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Si je ne m’attendais pas à une telle rencontre dans les parages, je ne peux nier qu’elle éveille ma curiosité de manière assez agréable. La vision qui s’offre à moi correspond à mes souvenirs, aussi douce que piquante. Son parfum, sa fougue, rien n’a changé malgré les années écoulées. Si je ne me contenais pas, je pourrais presque tendre la main pour caresser cette peau qui m’a si longtemps fascinée. Plutôt que de laisser mes instincts prendre le dessus, je garde mes distances, observant la scène avec un intérêt dissimulé, pas le moindrement impressionné par les insultes de mes compères. S’il y a bien une chose qu’on peut reprocher aux Jackals, c’est leur manque d’originalité, voir de personnalité pour les pires cas. À l’opposée, ma promise s’en sort avec élégance, conservant une froideur exemplaire lors de l’altercation. Elle semble presque ennuyée au moment où j’interviens, murmurant son nom. La foule se calme, l’attroupement se dissipe. Je l’invite à me suivre, me déplaçant sans un bruit. Je n’ai rien à lui dire devant ces curieux, rien à lui dire tout court à vrai dire, si ce n’est les choses que j’aurais envie de lui faire. Toutes ces possibilités qui hantent mes plus beaux rêves depuis qu’elle m’a échappée. Mais je sais qu’un jour, ma promise me reviendra et je me délecterai de son corps comme jamais auparavant. Je ferai d’elle une œuvre d’art, digne des plus grands musées.
« La paternité, ça change une vie. Tu dois en savoir quelque chose. » Je réplique en me plaçant au centre de l’espace que je partage avec Micah. Je désigne le tout de la main, comme pour lui signifier de faire à sa guise. Je veux qu’elle se sente à l’aise, détendue. « Il en faudra plus pour avoir ma peau. Je dois avouer être un peu déçu que tu aies pu envisager le contraire. » J’esquisse un petit sourire avant de détourner le regard pour m’affairer dos à elle. Je sors deux tasses métalliques, nettoyées avec soin par ma fille. Je fouille un peu dans les armoires, découragé par la réorganisation de la gamine. Si elle continue de déplacer mes affaires, il faudra que je lui rappelle nos règles. À l’instar de Jenna, elle commence à prendre un peu trop ses aises.
« Insignifiant, non. Mais je me suis rangé, oui. Je n’avais pas d’autre choix pour Micah. » Je me retourne pour plonger mes prunelles dans celles de la cavalière, à la recherche d’un signe. J’attends de voir si elle entrera dans mon jeu ou si je devrai me montrer honnête avec elle. La seconde option, bien que plus risquée, me parait aussi plus amusante. « Au passage, félicitation pour l’enfant. » Je lui tends un des contenants maintenant remplis d’eau, amer de ne pas pouvoir lui offrir mieux. Pour elle, j’aurais sorti mon meilleur whisky. Je lui en aurais versé jusqu’à la rendre ivre, jusqu’à pouvoir faire ce que je veux d’elle. Mais ce n’est pas encore l’heure. Sa présence ici n’est pas inconnue. Mon double-jeu découvert, je serais aussitôt chassé et je pourrai dire adieu à tous ces rêves que je chéri depuis si longtemps. Ce serait bête de tout gâcher pour un instant de plaisir qui, dans un endroit si restreint, n'arriverait pas à la cheville de mes fantasmes. Je partirais sans même avoir la chance de rencontrer le poupon. Je veux voir s'il a le regard de sa mère ou de son père. J'ai bien trop de choses à faire pour partir maintenant. Malgré la chute du centre commercial et la lourdeur de Marisa, la carrière regorge encore d'opportunités à saisir.
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Lun 25 Mar - 14:44
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Pourquoi les mots de Jonas sonnent-ils étrangement faux ? Peut-être parce que l’idée d’imaginer l’ancien chacal endosser le rôle de père est profondément absurde. Pourtant, il semble convaincu par ses propres propos. La paternité change une vie. Elle doute que cette dernière ait un réellement un impact sur le bourreau de Stonebriar. Parfois, certaines personnes ne changent pas, c’est tout bonnement impossible. Elle n’est pas bien certaine que JJ puisse ressentir de réelles émotions alors envisager ne serait-ce une seconde qu’il puisse veiller sur quelqu’un d’autre que lui est disons… Invraisemblable. Cependant, elle doit reconnaître qu’il n’est pas qu’un monstre dénué d’humanité, il y autre chose… Du moins, elle a perçu autre chose en lui, entre deux séances de tortures entrecoupées de discussions pour le moins étranges. Elle n’arrive pourtant pas définir cette fameuse autre chose. Elle l’observe tandis qu’il lui tourne le dos. Il est toujours aussi impressionnant. Il dégage cette même aura menaçante qu’au centre commercial. Ce qui ne l’empêche guère de rester plantée là alors qu’il sort deux tasses métalliques d’une étagère bancale. Elle a pertinemment conscience que s’éterniser en ces lieux est loin d’être raisonnable, pourtant elle se prête au jeu, à leurs retrouvailles. Il faut croire que jouer avec le feu lui plaît.
Il lui fait à nouveau face, sondant ses prunelles alors qu’elle lui tient tête, relevant le menton, la fierté Rhodes toujours au rendez-vous. Elle esquisse un sourire pour le moins indéchiffrable alors qu’il se dit rangé. Encore une fois, c’est impossible. Qu’il protège cette fameuse Micah est une chose, qu’il se soit rangé en est clairement une autre. JJ est toujours ce même homme, celui qu’elle a rencontré quelques années plus tôt. Il peut bien arborer n’importe quel masque, elle y voit clair. « Merci. » Qu’elle se contente de répondre pour l’instant, acceptant le récipient tendu vers elle. Elle fronce les sourcils, détaillant l’ancien chacal. Jenna s’avoue hésitante concernant la suite des événements, pourtant l’adrénaline pulse dans ses veines, sans parler de la sensation grisante que représente le danger. « Depuis quand est-ce que tu me mens exactement ? C’est un nouveau stratagème ? Ça ne te ressemble pas pourtant. Je pensais que tu jouais toujours franc-jeu avec moi, du moins c’était le cas avant. » Non, elle n’est pas dupe, elle ne risque pas de boire ses belles paroles, de croire en sa rédemption. « Nous savons tous les deux que le jour où tu te rangeras n’existe pas. Ici, tu tiens juste un rôle. Et, pas un rôle qui me paraît franchement appréciable. » Clébard de Marisa Rosario, elle le plaint peut-être, elle pourrait presque en tout cas. « Mais, tu peux toujours prétendre que la paternité t’as changé, je ferai semblant de te croire si tu le souhaites. » Désormais mère elle aussi, elle sait de quoi elle parle. Peut-être que la naissance de Lou a éveillé quelque chose en elle, pourtant elle n’est pas totalement différente de ce qu’elle était autrefois. La parentalité n’est pas capable de transformer complètement une personne, elle n’y croit pas. C’est simplement qu’il n’a pas le choix, il doit préserver les apparences maintenant qu’il se trouve sous le joug d’Aaren Diggs.
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Spoiler:
Je m'excuse encore pour l'attente et la panne d'inspi sous Jenna Surtout qu'au final, j'ai été inspirée par ta réponse donc je ne sais pas pourquoi j'ai pris autant de temps à m'y mettre Promis maintenant je serai assidue
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Mar 9 Avr - 21:11
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À l’instar de Whilelmina, je sais que je n’arriverai pas à berner la benjamine des Rhodes. Une conversation n’effacera pas des semaines de torture, comme la présence de Micah, aussi douce soit-elle, n’apaisera pas le monstre en moi. Jenna n’est pas dupe, encore moins idiote. Je tente quand même la manœuvre. Peut-être qu’elle mordra à l’hameçon ou, à la limite, elle se contentera de jouer le jeu, m’aidera à préserver les apparences. Je m’approche d’elle, un pas à la fois, m’enfonçant un peu plus dans la comédie à chaque mot prononcé. Je vais jusqu’à lui adresser un sourire, le genre que l’on voyait sur les visages des pères modèles dans les films américains cul-culs. Mais ça ne prend pas. Son regard se plonge dans le mien, conservant sa fierté. Elle me fait face, presque fougueuse, lorsqu’elle accepte le verre que je lui tends. J’ignore si elle tente de se donner du courage ou si elle en a réellement. Dans tous les cas, ça m’amuse. J’ai envie de tester ses limites, de voir jusqu’où elle ira aujourd’hui. Exactement comme avant.
« Tu as raison. J’ai toujours joué franc-jeu avec toi. » Sans l’avoir porté à mes lèvres une seule fois, je dépose mon verre à côté, sur la table bancale. « Je tiens un rôle oui. Mais n’est-ce pas le cas de tout le monde ici? Je ne fais que m’amuser. Comme avant, sauf que le terrain de jeu est un plus gros et les règles exigent plus de finesse. Je me suis adapté, c’est tout. » Pour l’instant. Je me tiens droit, rattaché à une promesse idiote prononcée il y a belle lurette. Je cherche une échappatoire, certes, mais en attendant, je me tiens réellement à carreaux. Ce qui veut dire que pour une fois dans ma vie, mon comportement est pratiquement irréprochable. Je ne suis pas un enfant de cœur pour autant, mais mes mœurs se rapprochent plus de ce qui est moralement acceptable. Benny serait fier de moi s’il pouvait me voir.
« Je n’ai rien à me reprocher, mais si tu as envie de jouer avec moi, je ne m’opposerai pas à l’idée. » J’effectue un autre pas vers elle, un dernier, puis, du bout des doigts, je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Un contact bref qui me ramène des années en arrière, alors que son corps était à mon entière disposition. Je pouvais passer les heures à en explorer chaque recoin avec mes instruments. Si mon esprit a su conserver une image si précise d’elle, c’est parce qu’elle a été l’une de mes partenaires de jeu les plus agréables depuis des années. Elle n’était pas uniquement la plus résistante. Ce n’est pas son entêtement qui a su me séduire, mais l’étincelle dans son regard. Il ne s’est jamais éteint, peu importe ce que je lui infligeais. Jenna était captivante et j’espère de tout cœur qu’elle l’est encore aujourd’hui. Dieu sait à quel point j’ai besoin de me distraire un peu.
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Mar 16 Avr - 21:36
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Jonas n’a pas forcément tort, c’est plutôt douloureux à admettre. Tout le monde tient un rôle désormais. Certains plus que d’autres. Chacun dissimule ses propres démons, ses pulsions, sa véritable nature. Une comédie grandeur nature, ni plus ni moins. Pourtant, l’homme qui se tient en face d’elle est en parfait décalage avec le décor actuel. Elle ne l’imaginait pas capable d’évoluer au sein d’un autre environnement que le centre commercial, que son antre des tortures. Elle l’avoue, elle est plutôt stupéfaite par sa capacité d’adaptation. Elle en vient à se demander qui pouvait-il bien être avant que le monde ne décline et que les morts ne se relèvent. Est-ce qu’il était déjà ainsi ? Est-ce qu’il contenait ses pulsions ? Est-ce qu’il tenait également un rôle ? Elle se rend compte que cet intérêt soudain pour JJ est plutôt malsain. Pourtant, d’un côté, elle est comme… fascinée. Elle ne sait pas vraiment s’il s’agit là du terme adéquat pour déterminer ce qu’elle ressent vis-à-vis de son ancien bourreau, mais c’est tout ce qui lui vient à l’esprit. « Le prédateur qui s’adapte aux règles. Un prédateur presque en cage donc. » Un constat comme un autre. Personne ne peut contenir éternellement ses pulsions. Peut-être qu’il se tient plus ou moins à carreau désormais, mais pour combien de temps ? Tôt ou tard, il va déraper. Pour l’instant, il n’est autre qu’un lion en cage à ses yeux. Et, sincèrement, c’est plutôt terrifiant. Qui sait ce qu’il adviendra de ses prochaines victimes lorsqu’il cédera à ses instincts. Elle ne veut pas savoir, elle ne préfère même pas imaginer à vrai dire. D’ailleurs, rien que le fait de songer à cette éventualité devrait le faire déguerpir, pourtant il n’en est rien.
Jouer. Elle n’est pas certaine que le terme soit approprié. Ce n’est pas un jeu, c’est une chasse. Hors de question qu’elle en soit la proie, pas une nouvelle fois. Il s’approche d’un pas tandis qu’elle reste immobile, le regard rivé au sien. Elle ne montre aucune peur, elle est trop téméraire, bien trop têtue et trop fière, pour montrer n’importe quel signe de faiblesse en sa présence. Délicatement, il replace une mèche brune rebelle derrière son oreille. Elle admet, son myocarde en loupe un battement. Elle devrait être tétanisée. Pourtant, elle s’empare de la main de Jonas, interrompant son geste. « Dans mes souvenirs, tu jouais et je subissais. Alors, ça ne me semble pas franchement très équitable. » Le contact est encore maintenu, visuel comme physique. Elle ne relâche pas tout de suite la paume de son interlocuteur. Peut-être est-ce un moyen comme un autre de lui tenir tête, de le défier, elle n’en sait trop rien en réalité. « Du coup, qu’est-ce que tu peux bien me proposer d'intéressant au juste ? Pas grand-chose je suppose. » Parce qu’elle n’a plus l’intention d’endurer mille et une souffrances physiques à ses côtés. Question douleur, elle a assez donné. De toute manière, elle n’est pas son jouet, ni son passe-temps. Enfin, elle le pense du moins. Finalement, elle relâche la main de l’ancien maître des tortures, portant une nouvelle fois le verre offert à ses lèvres. Elle n’est pas certaine de comprendre ce qui est en train de se produire, ni dans quoi elle s’engage. C’est le flou artistique en plein cœur de son esprit.
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Ven 19 Avr - 17:27
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Un lion en cage qui commence à s’ennuyer, qui ne voit plus le temps passer. J’ai du mal à tenir le compte. Les jours s’écoulent à la fois lentement et rapidement depuis le départ du centre commercial, si bien que j’en perds le fil. Lentement, parce que chaque horripilante seconde passée aux côtés de Marisa semble s’étirer éternellement. Rapidement, parce que j’ai l’impression qu’un mois à peine s’est écoulé depuis ma descente aux enfers. Mais ce n’est pas du tout le cas. Plus d’un an s’est écoulé. Treize longs mois et je suis toujours à la case départ. Je fais du surplace, comme un lion en cage. Je vois mes proies s’agiter derrière les barreaux, si près de mes griffes, pourtant hors d’atteintes. Jenna qui se tient devant moi, quelques pas à peine nous séparant. Je m’avance doucement pour réduire la distance entre nos corps, poussant l’audace jusqu’à glisser mes doigts dans sa chevelure. Je replace une mèche rebelle, presque tendrement. Je profite de l’instant, imaginant milles délices, lorsque mon geste est interrompu. Sa main attrape la mienne, sert ma paume, sans pour autant détourner le regard. Ses pupilles sont toujours plongées dans mes iris sombres. Le sourire presque arrogant que j’affichais quelques secondes plus tôt s’efface doucement. Mon expression est concentrée dans mon regard, mélange de désir et de fierté. Jenna avait toujours eu un caractère intéressant, mais aujourd’hui, j’ai l’impression d’assister à l’éclosion d’un cocon. Un papillon majestueux est sur le point d’en sortir et avec les bons mots, je pourrais l’attirer à moi, le faire entrer dans ma cage et refermer doucement la porte derrière lui, sans qu’il ne s’en rende compte. Je salive déjà à l’idée, ravi d’avoir enfin une distraction à ma portée. Et vu l’audace qu’elle affiche, le jeu aux règles floues dans lequel elle semble prête à se lancer sans réfléchir risque d’en valoir la chandelle.
Sa main repousse la mienne et elle porte son verre à ses lèvres, attendant la suite des choses. Je l’observe en profondeur, remarquant chaque imperfection sur son corps parfait. Malgré notre passé commun, elle reste un grand territoire à marquer et à explorer. Chaque chose en son temps. « Tu as parfaitement raison. Les règles penchaient en ma faveur, alors il me semble logique de redresser la situation. » Avant qu’elle ne puisse prendre une autre gorgée, j’attrape son poignet d’une main tandis que l’autre lui retire l’objet. Je me détourne pour aller reporter la tasse sur la table bancale. J’essuie rapidement mes mains sur un chiffon qui trainait, puis je m’adosse nonchalamment sur le mur à l’arrière. Je me détache d’elle. « Je n’ai pas l’impression qu’on t’ait souvent posé cette question, ni que les gens autour de toi s’en soucient vraiment. » Le regard toujours orienté vers le sien, je reprends la parole, adoptant le ton qu’un professeur prendrait avec l’une de ses étudiantes. « Dis-moi, qu’est-ce que toi tu voudrais, n'importe quoi, et je te le donnerai dans la mesure du possible. » J’insiste sur le pronom, désireux qu’elle comprenne l’ampleur de la générosité dont je fais preuve. Pour une fois, je m’intéresse à ses besoins. Je me plierai à ses règles et ferai de chacun de ses désirs une réalité. Elle verra qu’avec moi, la vie peut avoir bon goût et que je ne suis pas qu’un monstre égoïste, dépourvu de valeurs. Je reconnais le plaisir qu’elle m’a apporté malgré elle par le passé et je suis prêt à lui rendre la pareille. Je suis juste, contrairement à l’image qu’elle doit se faire de ma personne.
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Sujet: Re: Prey. | Jenna & Jonas Mer 24 Avr - 19:23
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Jenna a bien du mal à imaginer de quelle manière est-ce que Jonas pourrait bien redresser la situation entre eux. Clairement, l’idée lui semble autant improbable qu’impossible. Mais au moins reconnaît-il le déséquilibre de leur relation. Si l’on peut véritablement parler d’une relation bien entendu, rien n’est moins sûr. Il attrappe son poignet et s’empare de son verre avant de se détourner presque aussitôt. Chaque contact est pour le moins étrange et empêche son myocarde de fonctionner correctement. Ce n’est pas vraiment de la peur, c’est quelque chose qu’elle ne saurait expliquer. L’envie d’adrénaline peut-être, de pimenter son quotidien, de sortir du rôle de mère. Ou, alors, l’envie inconsciente de se brûler les ailes. Elle n’en sait trop rien et elle ne compte pas y réfléchir davantage. Elle n’a jamais vraiment compris pourquoi son esprit n’a jamais réellement su prendre ses distances avec le bourreau. Il a toujours été là, dans un coin de sa caboche. Peut-être qu’il lui manque une case et qu’elle est complètement folle. C’est une hypothèse comme une autre, une hypothèse probable.
Il la fixe de ses prunelles indéchiffrables, la détaillant, et reprend la parole. Elle est toute ouïe, pour l’instant du moins. Elle aimerait savoir où il compte en venir, ce qu’il souhaite d’elle ou ce qu’il attend. Elle ne comprend pas vraiment la situation. D’ailleurs, cette dernière est tout bonnement invraisemblable. Si, les siens la savaient ici, en compagnie de l’ancien chacal… Ils la considéreraient telle une folle, c’est certain. Mais soit, personne ne saura jamais de toute façon. Elle hausse un sourcil perplexe face aux paroles de Jonas. Elle a le sentiment que le monde ne tourne plus rond. Est-ce qu’il est sérieux ? Voilà la première réflexion qui lui vient à l’esprit. Pourquoi est-ce qu’il perdrait son temps avec elle ? Est la seconde. « Je me demande bien qu’est-ce qui te fait croire que tu pourrais être celui qui puisse m’apporter ce que je souhaite et combler mes attentes. » Cette personne n’existe pas vraiment, c’est ce qu’elle croit. De toute façon, elle ne sait pas elle-même ce qu’elle désire. Elle se contente de ce qu’elle a, de survivre, de s’occuper de Lou, d’épauler Abel. Il y a longtemps qu’elle a relégué au second plan ses propres attentes, à tel point qu’elle ne parvient même plus à savoir ce qui lui ferait plaisir. « De toute manière, j’ai tout ce qu’il me faut, tout ce dont j’ai besoin, a priori. »A priori étant le mot clef de cette phrase. Jenna n’aspire à rien de spécifique, si ce n’est que sa famille perdure et qu’il ne lui arrive rien. Concernant ses propres attentes, peut-être qu’elle devrait y songer, peut-être devrait-elle penser à elle. Il est vrai que depuis la naissance de Lou et son nouveau rôle au sien du Ranch, elle a tendance à s’oublier elle-même. C’est plutôt dingue que Jonas soit l’homme à l’origine de cette prise de conscience. « Mais, si quelque chose me vient à l’esprit, je te le ferai savoir, à moins que l’offre n’ait une date d’expiration bien sûr. » Qu’elle déclare, esquissant quelques pas en direction de la sortie. Elle a bien l’impression que Jonas serait à nouveau ravi de l'accueillir au sein de sa nouvelle demeure, surement pour combler l’ennui, alors une date d’expiration ne serait guère avantageux pour lui. Pour autant, elle ne compte pas revenir à sa rencontre. Elle n’est pas suicidaire. Malgré tout, une petite voix intérieure lui susurre que cette bonne résolution risque fortement de tomber en cendres. Être aux côtés du bourreau, prendre ce risque, a quelque chose d’exaltant, la fait se sentir… Vivante.