discord (mikh/holly/kyle)

survit depuis le : 15/04/2016

mikh holly kyle
« discord »

Le marché mensuel de Stonebriar fait preuve d'un calme que l'on a rarement constaté depuis qu'il a été créé par les clans voisins. Au fond, cela n'est pas spécialement étonnant : avec les déboires qu'on connus certaines des grosses communautés du coin, la peur d'une nouvelle attaque pousse beaucoup de survivants à rester cloîtrés là où ils sont – presque – sûrs d'être en sécurité.
Et puis il y a ceux qui, habitués par la force de l'habitude en huit années d'un chaos perpétuel, continuent malgré tout de braver le danger.
Il faut dire que le marché de Stonebriar est un événement assez exceptionnel, d'une part pour sa durabilité depuis que le système a été mis en place, de l'autre parce qu'il représente le seul territoire neutre à des miles à la ronde où des survivants de tout horizon peuvent se rencontrer et troquer ensemble. De fait, l'endroit regorge de produits que vous ne pourriez trouver nulle part ailleurs à moins de chercher longuement et pour peu que vous possédiez vous-même quelque objet intéressant donc vous accepteriez de vous séparer, un tour là-bas en vaut largement la peine. Mais plus qu'un échange matériel, c'est également un endroit où récolter toutes sortes de nouvelles, de rumeurs, de on-dit. Ici, on espère les gens civilisés parce qu'ils ont trop à perdre pour se comporter autrement au vu de la richesse du vieux centre commercial.
Pourtant aujourd'hui, le climat tendu inhabituel vous laisse redouter un accident : on est loin du bon vivant, des animations, de l'ambiance un peu "souk" qui règne d'ordinaire. Lazare, même absent, pèse de tout son poids sur ceux qui ont vécu ses récentes hostilités. On a l'impression qu'une bombe pourrait éclater à tout instant.
C'est en fin de matinée que cela se produit : d'abord, un vol à la tire, ce ne sont pas les petits malins qui manquent par ici. La jeune femme est cependant interceptée, et c'est à ce moment précis que les choses comment à dégénérer. Plusieurs gens se retrouvent, parfois bien contre leur gré, pris à parti. Un coup de feu est tiré, alors que seuls les gardes de l'endroit sont supposés être en droit de posséder une arme à feu à l'intérieur du centre commercial. L'incident gonfle dans des proportions dérisoires dues à la peur latente chez certains survivants. Pourtant, la majorité des témoins les plus proches cherchent à endiguer le mouvement.
Mais il y a aussi ceux, un peu moins bien intentionnés, qui comptent bien en profiter pour se remplir les poches de manière peu conventionnelle. En période de vache maigre, toute occasion n'est-elle pas bonne à prendre ?

Spoiler:

survit depuis le : 11/11/2018

+ Comme la plupart de ses recherches au sujet des éventuelles Redeemers encore dans le coin de menaient à rien, Mikh optait pour un nouvel endroit finalement assez judicieux. En effet, même si beaucoup de survivants évitaient désormais de sortir, le mall restait indéniablement un lieu de passage et de rencontre incontournable de la région. Avec un peu de chance, il pourrait croiser d’ancienne connaissance, ou même pourquoi pas récolter quelques informations en discutant avec les autres âmes curieuses. Malheureusement pour lui, depuis son arrivée dans le bâtiment, on ne pouvait pas dire que les gens semblaient particulièrement ouverts à la conversation, sûrement refroidis par les derniers événements qui avaient pu se dérouler dans les différents groupes de la région. Lazare et ses sbires représentaient une menace réelle et bien que Mikh préférait ignorer un peu le problème pour lui donner le moins d’importance possible, il savait pour autant qu’à n’importe quel moment une véritable guerre pouvait éclater. Si pour le moment personne ne savait où se trouvaient les assaillants, cela n’allait pas durer éternellement et un beau jour, il leur arrivera sûrement la même chose qu’aux jackals. Du moins, c’était le scénario que tout le monde espérait voir arriver, sans pour autant connaître le nombre de partisans que Lazare possédait.

D’ailleurs, même si ce dernier semblait avoir subitement disparu de la surface de la terre, il occupait presque toutes les conversations et tous les esprits. Rien qu’au marché, on sentait une ambiance pesante, alors que les gens devraient se satisfaire de passer un moment aussi simple, en dehors des murs de leurs groupes respectifs. Un peu de liberté et d’autonomie ne pouvait pas faire de mal, d’autant plus qu’avec un peu de chance, on pouvait trouver des objets plutôt utiles dans ce foutoir organisé. Pas forcément le meilleur chineur du monde, le brun arpentait les petits allées du mall, mains dans les poches, alternant son regard entre les produits exposés et les visages de ceux qui l’entourait. Concentré dans sa tâche, Mikh ne portait plus vraiment attention aux bruits qui l’entourait et ce ne fut que lorsqu’un coup de fusil résonna dans l’enceinte du batîment, qu’il réalisa que la situation avait dérapé un peu plus loin.

Curieux, et pas du genre à prendre la fuite à la première détonation, le garde s’avança doucement en direction des bruits. Plus il s’approchait, plus la foule se faisait dense, comme si une bagarre générale venait d’éclater sans aucune raison latente. Amusé par la situation, Mikh observait le chaos s’installer, tout en restant suffisamment à distance pour ne pas être mêlé à toute cette histoire. Alors qu’il s’appuyait sur un stand pour observer de loin, le brun réalisa soudainement que les vendeurs s’étaient eux aussi fait la mal et que par conséquent, personne ne surveillait les étales. Rusé tel un renard, le crimson calcula rapidement l’argent qu’il pourrait économiser et pourquoi pas gagner en chapardant ce qui ne lui appartenait pas. Efficace dans sa sélection, Mikh attrapait seulement des produits facile à redistribuer par la suite et surtout assez petits pour pouvoir les glisser dans son sac à dos. Une question pratique qui le forçait à abandonner ce magnifique mini-bar en forme de globe terrestre qui aurait sûrement trouvé une place d’honneur dans sa caravane.

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survit depuis le : 22/12/2018

Kyle n’était pas à Olympia depuis très longtemps, mais il s’était déjà lié d’amitié avec certaines personnes. Dont Holly. Et c’était avec elle qu’il se rendait au marché, aujourd’hui. Ce n’était pas la première fois qu’il y allait, mais c’était bien la première fois qu’il y allait en faisant partie d’une communauté et dans le but d’améliorer un peu la vie de certains résidents de cette communauté. En effet, outre des articles nécessaires à tout le monde, ils y allaient aussi pour trouver quelques petites choses pour la petite Indiana. Kyle aimait rendre service et quand Holly lui avait demandé de l’accompagner, il n’avait pas hésité à dire oui. Se sentir utile, vouloir aider, ça faisait partie intégrante de sa personnalité. Quoiqu’il en soit, ils venaient d’arriver sur place et l’endroit grouillait de gens, l’atmosphère semblait joyeuse, détendue, comme dans ses souvenirs. Ça avait presque des airs de vacances. Du moins, au tout début. Car à peine eurent-ils fait quelques pas en direction des stands que la situation dégénéra. Un rien suffisait à chauffer les esprits et à faire déraper les choses. Kyle ignorait ce qui avait déclenché tout ça, mais ça ne sentait pas bon du tout. De ce qu’il avait pu entendre, quelqu’un avait tenté de voler quelque chose. Malheureusement, ce n’était pas vraiment étonnant…par contre, ce qui provoqua vraiment le chaos fut ce coup de feu tiré, provoquant la panique, le chaos. Eh merde. « Qu’est-ce qui se passe ? » Il échangea un regard avec Holly, alarmé. Il voulait rester optimiste et se dire que la situation finirait par se désamorcer, mais elle pouvait tout aussi bien empirer, voire se terminer en bain de sang. Le jeune homme espérait bien que ça n’en arriverait pas là. « Tu parles d’une sortie… »

Il se disait qu’il ne devrait pas intervenir, mais son petit côté justicier l’y poussait presque. Du moins… jusqu’à ce que son regard se pose sur un jeune homme qui, visiblement, profitait de tout ce désordre pour se servir sur les stands laissés sans surveillance par les différents vendeurs. Un vol avait déclenché tout ça, alors si ce type se faisait prendre, ça ne ferait qu’empirer les choses. « Je rêve ou ce type se croit à un self-service ? » N’attendant pas davantage, il se dirigea vers le type en question. S’il pouvait l’interpeler et l’inciter à reposer ce qu’il avait pris en toute discrétion, peut-être éviteraient-ils le pire. Bien sûr, Kyle aurait aussi pu faire comme s’il n’avait rien vu, mais encore une fois, son côté justicier avait pris le dessus. « Hé ! » Il arriva rapidement à hauteur du voleur, affichant un petit air sévère, son « air de flic », comme son défunt meilleur ami adorait appeler la tête qu’il faisait actuellement. « Je te suggère de reposer ce que tu as pris sans faire d’histoires. Tu ne voudrais pas envenimer les choses, si ? » Il était certainement naïf s’il pensait que l’inconnu allait obtempérer si facilement. Quoiqu’il en soit, il n’était pas près de lâcher l’autre. Quitte à lui forcer un peu la main s’il le fallait.

Spoiler:

Invité

mikh holly kyle
« discord »

J’ai parfaitement conscience qu’il ne s’agit que d’une sortie à Stonebriar, autrement dit, l’équivalent pré-apocalypse d’aller faire les emplettes au supermarché du coin. Pas de quoi s’emballer, vraiment. Pourtant, je jubile. Je me sens comme une étudiante qui compte les secondes avant le début des vacances d’été. Ce moment pourtant banal, je l’attendais avec impatience depuis un moment déjà. Depuis le dernier passage d’Indiana dans ma classe, en fait. Lorsque Jude a mentionné la croissance époustouflante de la gamine, j’ai pris ses mots à cœur. Je ne suis pas du genre à rendre service à tous ceux qui demandent, surtout en ces temps, mais pour les enfants, je me plierais en quatre. Je donnerais ma vie, même. Mais cette fois-ci, il ne suffira que de quelques chandails. C’est une tâche assez simple. J’ai commencé par aller sonner aux portes, demandant à tout le monde s’ils n’auraient pas un petit quelque chose pour la brune. Mais étrangement, tous se sont accrochés à leurs biens. Je me suis donc mise à quêter les raiders, mais ça n’a pas été concluant non plus. Ce n’est que ce matin que j’ai eu une illumination. Stonebriar. Je n’y ai encore jamais mis les pieds, mais j’en ai entendu parler à plusieurs reprises. Selon tous ceux que j’ai interrogés sur le sujet, il s’agit d’une véritable caverne d’Ali-Baba dont le moindre racoin regorge de marchandise à échanger. Une mine d’or que je n’osais pourtant pas visiter seule. De peur de m’être laissée trop attendrir par les gamins de la ville, j’ai préféré demander à Kyle de m’accompagner, me disant que s’il a déjà arpenté les routes avec Raven, il ne devait pas être un boulet total.

Nous nous sommes donc mis en route assez rapidement, lui, moi et ma bonne humeur un peu trop débordante. En moins de temps que je ne l’aurais cru, nous mettions enfin les pieds sur le mail. La première chose qui a attiré mon regard une fois là-bas fut le nombre impressionnant de gens, tous de campements différents et même d’ailleurs. Des étrangers par dizaine qui faisaient leurs commissions sans trop se soucier des autres. Une ambiance détonante, surtout vu les tensions récentes, mais ô-combien agréable. Déjà conquise par ma visite, je me mets à faire le tour des kiosques avec Kyle, zieutant les articles proposés. Mais pour l’instant, rien ne semble convenir à la petite Indiana. Je finis par pousser un soupir en inspectant une table pleine de hauts biens trop grands lorsque la foule à quelques pieds se met à chahuter. On pourrait croire à une bande d’idiots se battant pour la dernière télévision en solde en boxing day. Mais ici, une telle cacophonie n’a rien de drôle ou de divertissant. C’est inquiétant. Je hoche les épaules d’incompréhension face à la question de mon camarade, ayant du mal à saisir l’origine de cette soudaine agitation. « J’te jure, on m’avait dit que c’était bien. » Je proteste, m’accrochant à la réputation des lieux. J’avais grandement besoin d’une virée shopping simple, sans prise de tête.

Je fais donc l’autruche, continuant d’observer les articles à vendre, lorsque Kyle reprend la parole. À croire que les gens se sont donnés le mot pour m’embêter aujourd’hui. J’aimerais reprendre ma route, trouver un autre marchand, mais c’est sans compter l’héroïsme un peu naïf de celui qui m’accompagne. Je le laisse parler, ne me sentant pas en mesure de faire la morale. Tout ce qui m’intéresse, ce sont les trucs qu’il fourre dans son sac. Si je ne me plante pas, je crois l’avoir vu s’emparer d’un vieux t-shirt de baseball assez petit, probablement pris accidentellement sur une pile vu la taille du brun. « Kyle a raison. Tu devrais vider ton sac pour éviter de t’attirer des ennuis. » Je lui adresse un sourire qui se veut rassurant, le genre que sa mère adresse à son fils après lui avoir fait la leçon, espérant secrètement pouvoir lui piquer une partie de son butin. Dans le pire des cas, je laisserai un petit quelque chose sur la table du commerçant pour éviter de subir les propos moralisateurs de l’Olympien.

survit depuis le : 11/11/2018

+ Complètement indifférent au bordel qui semblait régner dans le bâtiment, Mikh continuait l’air de rien ses petites emplettes, remplissant ainsi doucement son sac à dos. Si les objets s’avéraient d’aucune utilité, il pourra parfaitement les revendre par la suite, sur le stand de sa voisine par exemple. Dans le cas contraire, il pourra toujours les stocker pour échanger par la suite, sait-on jamais. Sans se soucier des passants, le brun se montrait assez rapide et efficace, conscient que le bordel allait bien finir par cesser ou au contraire dégénérer d’avantage. Dans tous les cas, autant ne pas prolonger de trop son séjour, et faire preuve de rigueur. Cependant, c’était sans côté l’arrivée de deux individus biens sous tous rapports, qui semblaient partant pour jouer les justiciers du dimanche. Un peu amusé par ce duo qui venait sans aucun doute d’Olympia, le brun ne relâcha pas le t-shirt qu’il tenait dans sa main, et le fourra même dans son sac. « Sinon vous allez me dénoncer ? Je crois les gardes sont un peu occupés avec plus urgent non ? » Cynique et un brin moqueur, le garde soulevait une évidence tacite, qui allait effectivement limiter les risques de se faire balancer puis coincer par une quelconque autorité.

S’ils voulaient l’arrêter, les deux inconnus allaient devoir se débrouiller d’eux-mêmes et surtout opter pour une autre approche. En effet, le numéro des deux n’effrayaient absolument pas le brun, trop occupé à contempler les traits harmonieux des olympiens. Si la jeune femme possédait un charme certain, c’était surtout le jeune homme qui tapait dans l’oeil du cavalier, sûrement un peu à cause de son caractère visiblement bien trempé. « Du coup, méchant flic et gentil flic c’est ça ? » Histoire d’être encore plus joueur, le brun adressa un clin d’oeil à l’homme, avant de finalement leur tourner le dos pour reprendre sa quête entre les étales. Idéalement, il aimerait trouver des cigarettes, et pourquoi pas un peu d’alcool, des denrées très demandées en général. Sentant qu’on le suivait, Mikh s’amusait à contourner les étales, avant de finalement s’arrêter au niveau d’une remorque plutôt généreuse.

Tout en fouillant dedans, il adressa un regard à ses suiveurs, avant de finalement soupirer un peu. « En vrai, vous avez pas mieux à faire ? Je ne sais pas, il y a peut-être des blessés à aider non ? » Jouer le moralisateur l’amusait beaucoup, ravi de faire tourner en bourrique deux mini-justiciers en herbe. Si Mikh se moquait bien de grabuge qui semblait se dérouler à quelques mètre d’eux, il savait très bien qu’il pourrait apporter son aide aux victimes par la suite, histoire de passer pour une âme charitable, seulement avec les deux zigotos à ses trousses, cela compromettait largement ses plans.
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egotrip

survit depuis le : 22/12/2018

Si Kyle détestait bien une chose, c’était les personnes comme ce jeune homme. Les personnes qui profitaient du chaos alentour, de la situation merdique du monde dans sa globalité pour se comporter comme les pires ordures. Certes, le vol n’était certainement pas le pire crime du monde, surtout par les temps qui couraient, mais ici, c’était censé être un endroit « safe », un endroit où tout le monde pouvait retrouver un semblant de la civilisation d’avant, celle qu’ils avaient perdue. Bien sûr, la bagarre qui avait éclaté, le coup de feu, toute cette commotion ne lui disait rien qui vaille, mais il y avait déjà assez de gens là-bas. Et ce petit voleur ne s’en tirerait pas comme ça. Flic un jour, flic toujours. C’était juste plus fort que lui, il ne pouvait pas fermer les yeux. Alors, il avait interpelé l’inconnu, rapidement appuyé par Holly. Néanmoins, l’inconnu leur répondit de façon totalement effrontée, comme s’il se croyait au-dessus de la loi. Oh. Wait. Encore un réflexe d’avant. Certaines habitudes avaient la tête dure. Même si, techniquement, il y avait bel et bien des lois ici. « Tu n’as pas envie de me voir en colère, crois-moi. » Vraiment ? Kyle n’était pas quelqu’un de méchant ni de colérique. Mais ça, l’autre ne le savait pas. Il tentait surtout de l’intimider, de le dissuader de continuer ses conneries et de rendre ce qu’il avait volé avant que les choses ne s’enveniment. Si les marchands en question s’en rendaient compte, la situation empirerait davantage encore. Bon sang, ce mec l’exaspérait tout de même. Il semblait avoir décidé de faire comme si Holly et Kyle n’étaient pas là, continuant ses petites « emplettes » trop tranquillement.

Le jeune homme décida de le suivre, ne comptant pas lâcher le morceau. Hors de question. Il ne chercha pas à se cacher, ça n’aurait servi à rien de toute façon. Finalement, le voleur s’adressa à nouveau à eux et Kyle haussa les épaules. « Pas vraiment. Y a assez de monde là-bas, déjà. On ne ferait que gêner. Et puis, ça t’arrangerait, bien qu’on s’en aille. Mais ne compte pas là-dessus. » Il ne rigolait pas, il n’en avait aucunement envie. D’ordinaire, il était quelqu’un de souriant, de sociable, de gentil. Du moins, au sein d’une communauté ou avec des gens qu’il appréciait. Là, la situation était différente. D’ailleurs, il aurait bien aimé avoir une paire de menottes sous la main, là, tout de suite. Mais pour faire quoi ? L’empêcher de continuer à voler, par exemple. « Je ne le répèterai pas. Repose ce que tu as volé. Ou paie. » Sinon quoi ? Il n’avait pas envie d’en arriver aux mains, mais s’il le fallait, il n’hésiterait pas. Juste pour immobiliser l’autre. Il ne comptait pas lui faire de mal ou autre. Ce n’était pas son genre du tout. Et pendant ce temps, il y avait toujours toute cette agitation un peu plus loin. Bien sûr que Kyle se demandait ce qui s’était passé, ce qui se passait actuellement, si quelqu’un avait besoin d’aide… c’était son petit côté bon samaritain. Mais il ne pouvait pas se laisser distraire. Il échangea un regard avec Holly, puis, sans crier gare, il franchit le peu de distance entre le voleur et lui et lui saisit le poignet en le serrant assez fort. « Repose. Ce. Que. Tu. As. Pris. » Il avait prononcé chaque mot de façon bien distincte, histoire d’être sûr de bien se faire comprendre. Oh, bien sûr, il savait que le voleur n’était pas débile, il était sans doute même quelqu’un de malin. Ou qui aimait faire le malin.

Invité

mikh holly kyle
« discord »

Je comprends les réactions du brun. L’autre est simplement mal-élevé, peut-être même lâche de profiter de la situation. De ce qu’on m’a dit, le centre commercial est un havre de paix, une sorte d’ambassade humanitaire pour tous les gens du coin. Un endroit neutre où tous peuvent se rendre sans crainte. Le genre d’endroit essentiel à la préservation d’un semblant de société. Être aussi honnête que Kyle, je l’aurais probablement déjà tapé pour reprendre ses biens et les redonner aux marchands qui ont probablement galérés pour se les procurer. Seulement, la seule chose que j’ai en tête en ce moment, c’est Indiana. Malgré tout l’amour que son père lui porte, elle n’est pas aussi choyée que les gamins de la ville. À la carrière, elle ne dispose pas d’une communauté prête à s’entraider, de voisins sympathiques soucieux de son bien-être. Elle n’a que Jude. Alors, si je peux l’aider un peu à répondre à tous ses besoins, je le ferai. S’il faut que je prenne le côté d’un voleur, ainsi soit-il. Je laisse donc l’Olympien poursuivre sa tirade, complètement silencieuse, divisée entre mes envies d’aider et le peu de moral qu’il me reste.

Finalement, emportée par la colère non-dissimulée de Kyle, je finis par m’emporter à mon tour. Je garde mes distances, sachant que ma force physique n’arrive pas à la cheville de celle des deux hommes qui s’affrontent. Toutefois, mon regard se durcit et mon sourire bienveillant s’efface complètement. « Quoi, parce que je suis une fille je suis forcément la gentille, c’est ça? C’est pas de chance que la misogynie ait survécu à l’apocalypse, pour un peu je te collerais mon poing en plein visage. » Je serre les poings, essayant du mieux que je le peux de ne pas m’emporter. Mais le visage de la petite Indiana m’apparait, aussi net que si elle s’était retrouvée face à moi et suivi par celui de tous mes élèves, passé comme présent. Un éclair douloureux qui suffit à me faire sortir complètement de mes gonds. Je bouillonne intérieurement, furieuse de constater encore une fois à quel point l’égoïsme et tous les autres défauts de l’humain se sont vu exacerbés avec la fin du monde. Comme si, sans règles, nous sommes incapables de rester civilisés. Comme si au fond, nous n’étions qu’une bande de gamins ayant sans cesse besoin d’être encadrés pour ne pas déraper. La panique qui s’est installée dans le mail en est la preuve, les agissements du voleur aussi. Si j’avais eu Léa entre les mains, mon comportement aurait probablement été bien pire.

Mais, n’ayant rien pour rivaliser avec la force brute des deux hommes, je reste en retrait, ne pouvait rien faire d’autre que parler. « Écoute Kyle et dépose ton putain de sac. Ou si tu veux pas, donne moi au moins le haut que t’as trouvé, parce qu’à moins que tu t’amuses à te déguiser en travelo dans tes temps libre, j’crois pas qu’il te soit utile. » Je commence à hausser le ton, un peu hystérique. J’ai du mal à composer avec la violence, encore plus lorsqu’elle émane de moi-même. Pourtant, j’ai fait beaucoup de progrès depuis que j’ai commencé les séances avec Oscar. Si ce n’était pas de mon psy, je lui aurais probablement déjà sauté dessus pour lui arracher son butin d’entre les mains.

survit depuis le : 11/11/2018

+ Si l’agacement évident des deux vigiles de fortune l’amusait grandement, Mikh savait aussi que le piège se refermait doucement sur lui et que s’il ne parvenait pas à les semer dans la mêlé, il aura certainement des comptes à rendre. Sans parler que se faire expulser du mall tomberait vraiment mal, lui qui espérait tout de même obtenir des informations hypothétiques sur les Redeemers. Néanmoins, pas du genre responsable et raisonné, le garde continuait de leur rire au nez, comme si l’heure était à la plaisanterie et que tout allait dans le meilleur des mondes. Rapidement, les premières pseudos menaces se dessinèrent entre les lippes des deux compères qui râlaient tels des putois. « Captain America, tu devrais pas t'énerver comme ça, tu vas finir par perdre tes cheveux. Ca serait bête avec une jolie tête comme la tienne. » Certain de toucher une corde sensible, Mikh accorda même un clin d’oeil à l’homme, comme pour lui montrer que les menaces ne servaient à rien avec lui. Peut-être que dans un combat il perdrait, mais sous les coups, il en profitera indéniablement pour se faire passer pour la victime et ainsi disparaître les bras chargés de souvenirs.

Alors qu’il récupérait un lot de trouvailles en tout genre, ce fut au tour de la jolie rousse de s’énerver, non sans une certaine amertume vis-à-vis des supposés propos misogynes qu’il avait pu véhiculer. Même s’il n’était pas un féministe engagé, Mikh respecte suffisamment les femmes pour ne pas avoir à se reprocher quoi que ce soit, ce qui aidait à prendre la remarque à la légère. Nonchalant à outrance, le brun secoua légèrement le haut dont parlait la jeune femme, avant de rigoler à sa remarque. « On a pas le droit de se déguiser ? C’est ça votre problème à Olympia, vous êtes trop… Coincé. » D’après l’apparence propre et en forme de cette dernière, Mikh avait deviné qu’elle appartenait à son ancien groupe avant même qu’elle ne parle, même si son visage ne lui disait absolument rien. Plutôt physionomiste, il conclut rapidement que cette dernière était arrivée après son départ, ce qui le rendait sûrement inconnu à ses yeux. « Finalement, j’ai bien fait de ne pas rester. » Même s’il omettait les véritables raisons de son départ, à savoir son évincement, le bras s’amusait à jouer les pitres, curieux de voir combien de temps ils avaient réellement à perdre avec lui.

Néanmoins, conscient qu’il ferait mieux de regagner la porte, Mikh abandonna son trésor, après avoir glissé dans sa poche un briquet encore en fonction. De toutes ses trouvailles, il était clairement le seul objet qui comptait réellement à ses yeux et qu’il refusait de laisser derrière lui. Pour les autres, l’histoire était différente et alors qu’il arriva à leur niveau, il lâcha la plupart des objets, avant de tendre à la rousse le haut. « Vas-y, je t’offre le haut, c’est les soldes. » Narquois, il s’alluma une sainte cigarette, avant de venir s’appuyer sur l’une des tables d’une étale. « Vous sortez ensemble ? » Se mêler de ce qui ne le concerne pas l’avait toujours amusé, surtout si cela pouvait aider à noyer un peu le poisson.
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