All my friends are heathens, take it slow Wait for them to ask you who you know Please don't make any sudden moves You don't know the half of the abuse.
Quand on avait pas d'endroit où rester, ce n'était pas facile de passer une bonne nuit. Même si pas mal de maisons avaient été abandonnées, trouver un lit n'était pas mince affaire. Mais en même temps, c'était un confort que tout le monde avait plus ou moins oublié, surtout en étant seule comme elle, à vagabonder dans des rues aussi dangereuses les unes que les autres. Ce n'était pas comme si elle ne cherchait pas à trouver un groupe pour avoir plus de confort et être moins seule. Mais ce n'était pas facile, non plus. Plusieurs groupes existaient et choisir n'était pas aussi simple que ça. Et d'ailleurs, comme on intégrait ces espèces de clans ? Il suffisait de se pointer avec un sourire tout gentil ou il fallait être parrainé par quelqu'un déjà présent ? Bref, elle ne comprenait pas forcément comment tout cela fonctionnait alors elle attendait. C'était sûrement idiot, mais elle préférait chercher sa sœur en espérant la trouver plutôt que d'être en sécurité toute seule pendant qu'elle risquait sa vie.
Mais c'est surtout la faim qui commençait à se faire ressentir. Avec les années, c'était de plus en plus difficile de trouver à manger et surtout, de plus en plus dangereux. C'était comme pour les lits : aller dans les maisons abandonnées, c'était presque inutile maintenant. Parfois elle trouvait un petit quelque chose, mais la plupart des réserves avaient été pillées. Elle y allait toujours, au cas où, mais la plupart du temps elle ressortait déçue. Et parfois, une surprise l'attendait. Une mauvaise. Même si ces choses lui faisaient de moins en moins peur, elle ne pouvait pas non plus s'empêcher ce sentiment d'effroi qui la prenait à chaque fois qu'elle se retrouvait nez à nez avec l'un deux. Elle n'aimait pas être surprise, en plus. Mais malheureusement, il y avait beaucoup plus de ces choses que d'êtres humains. Et trouver des autres gens qui n'étaient pas devenu de vrais connard ou autre, c'était encore plus difficile... L'apocalypse dans toute sa splendeur !
Après s'être levée aujourd'hui, Anastasia avait opté pour la ville. C'était là que l'on trouvait plus facilement des vivres ou des munitions et elle commençait à avoir besoin des deux. Elle préférait même trouver de quoi remplir son arme plutôt que de quoi remplir son estomac. Cela ne lui servirait à rien de trouver un festin si dès sa sortie, elle se faisait attaquer et tuer. Ou pire. Se faire transformer. Elle espérait sincèrement n'avoir jamais à vivre ça. Enfin, techniquement, elle ne se rendrait compte de rien. Mais rien que d'imaginer sa sœur la trouver dans cet état... Non. C'était beaucoup trop difficile à imaginer. Elle avait reprit son sac avec toutes ses affaires, vérifiant qu'elle n'avait rien oublié derrière elle. Ça allait être difficile avec le peu qu'elle possédait, mais justement. Manquerait plus qu'elle oublie un truc, utile ou pas, alors qu'elle avait déjà presque rien. Une fois que cette vérification fût terminée, elle repartie du petit lieu où elle avait dormi, sans se retourner une seule fois.
Il fallait être plus que discret et surtout, être certain de savoir où aller. Avec difficulté, Anastasia réussit à trouver un petit bâtiment en hauteur qui pouvait être facilement atteint en grimpant un peu. Elle n'était pas des plus fortes depuis quelques années, mais qui ne tentait rien n'avait rien, après tout. Après avoir réussi, en mettant bien quinze minutes, elle observa les lieux devant elle, repérant au loin ce qui devait être un ancien hôtel. Parfait. C'était sûrement un des premiers lieux qui avaient été fouillés mais encerclé comme il l'était désormais, plus beaucoup de gens devaient oser y aller. Ana, elle, n'avait rien à perdre. Ou presque. Elle prit son temps pour calculer le meilleur chemin et surtout, pour réfléchir à comment s'y prendre. Sûre d'elle, elle redescendit, plus rapidement cette fois-ci, et débuta sa longue traversée. Elle se cachait souvent, essayant de ne faire aucun bruits pour ne pas attirer l'attention de ces choses.
Trente minutes plus tard, elle était contre un mur de l'hôtel, presque arrivée à son but. Devant la porte principale se trouvait tellement de rôdeurs qu'elle abandonna l'idée de passer par là. Jurant silencieusement, elle repartie vers l'arrière du bâtiment, espérant y trouver une entrée pour le personnel ou quelque chose du genre. Après quelques mètres, elle trouva enfin ce qu'elle cherchait. La porte était défoncée, bien entendu. Plus simple pour elle, mais aussi plus dangereux. Heureusement, aucun rôdeur n'était directement à l'entrée et le seul présent fut rapidement neutralisé. Reprenant son souffle, elle continua, son arme en mains, pointée pour tirer. Alors qu'elle passait dans le couloir principal, un bruit venant d'une chambre fermée attira son attention. Fronçant des sourcils, elle réfléchit. Devait-elle aller voir ou justement, laisser ce qui se trouvait dedans enfermé ? Finalement, elle prit sa décision et tenta d'ouvrir la porte.
Fermée. Ou bloquée, plutôt. Mais elle pouvait voir et attendre ce qui bloquait derrière bouger. La personne ou les personnes qui avaient bloqués l'endroit n'avaient pas vraiment fait un bon boulot... Peut-être étaient-ils blessé ? Ou alors, ils ne savaient simplement pas bloquer une porte. Déglutissant, Anastasia décida de ne pas tenter le coup. Le bruit allait attirer ces choses et seule ou non, ce serait la merde. Mais alors qu'elle allait se décaler de la porte, un bruit dégoûtant retentit à ses côtés, sur sa droite mais pas seulement. Sur sa gauche aussi. Merde, merde, merde. Elle était prise au piège et tirer ne ferait qu’amener encore plus de problèmes. Elle poussa une première fois la porte, qui faillit s'ouvrir. Les rôdeurs n'étaient plus qu'à quelques mètres. Une dernière poussa et la porte céda enfin. Anastasia ne regarda même pas la personne qui se trouvait là et referma la porte, replaçant le meuble qui se trouvait devant.
« Putain. » souffla-t-il en ajoutant un autre meuble, plus lourd, mais qui devrait suffire pour le moment. Enfin, elle espérait. Ressortir serait moins simple, mais elle pourrait peut-être utiliser la fenêtre qui se trouvait juste à côté... d'un gars. Pointant son arme sur lui, Anastasia espérant être la première à tirer si jamais quelque chose arrivait. « Bouge pas ou je... Kyle ? » se coupa-t-elle toute seule, regardant avec surprise l'homme devant elle. Automatiquement, son arme se baissa mais elle se reprit, pointant toujours l'autre. Elle pensait le reconnaître, mais c'était difficile. Les gens changeaient avec les années. Avec l'apocalypse, c'était encore pire. Peut-être que cet homme était juste quelqu'un qui lui ressemblait. Et même si c'était vraiment son Kyle, il avait peut-être changé depuis... Ce nouveau monde changeait les gens à une vitesse phénoménale. Ça en devenait presque une réalité de trouver des anciens amis devenu des ennemis maintenant. Personne ne pouvait rien y changer.
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