+ Même si parler des amours de la brune était quelque peu étrange vis-à-vis de la relation qu’elles avaient pu avoir par le passé, Erin s’enthousiasmait de pouvoir laisser leurs différents de côté et ainsi se concentrer sur la relation amicale qu’elles souhaitaient toutes deux retrouver. Savoir qu’Andrea avait pu tourner la page lui faisait plaisir, même si c’était avec des plans culs sans importance. Ce fameux Mikh, elle ne le connaissait pas vraiment, seulement de vue lorsque ce dernier était arrivé au Ranch. Dans ses souvenirs, le garçon possédait un charme certain, qui plaisait sans surprise à la gente féminine -mais qui lui rappelait peut-être un peu trop son grand frère pour lui faire personnellement de l’effet. Néanmoins, ça ne l’étonnait pas vraiment de savoir qu’Andrea pouvait craquer sur un garçon comme lui, surtout avec son sacré caractère. « Mikh, c’est le brun qui avait des tatouages ? Il venait d’arriver à l’époque non ? C’est le côté bad guy qui te plait ? » Amusée, elle s’égarait dans des questions en tout genre, curieuse d’en savoir un peu plus sur la relation qu’ils pouvaient bien entretenir.
D’après ce qu’elle entendait, Andrea ne sortait pas avec le crimson, une information qu’elle nota dans un coin de sa tête, avant d’entrer dans le vif du sujet. « Il te plait ? Genre comme un petit copain ? » Non sans un sourire, elle s’attarda sur les traits de son amie, comme pour venir déceler une information volatile. Elle connaissait suffisamment la plus âgé pour savoir lire en elle, tout particulièrement s’il s’agissait d’un mensonge. Que Mikh lui plaise plus sérieusement ou non, cela ne changeait pas à la joie qu’elle éprouvait à cet instant présent de pouvoir de nouveau papoter simplement avec la brune, qui durant ces derniers moi, lui avait cruellement manqué. Même si rien n’allait vraiment comme sur des roulettes en ce moment, Erin savait se satisfaire de ce genre de moment, consciente qu’elle ne les méritait même pas vraiment.
Un grand pas en avant venait d’être fait pour les deux jeunes femmes, et bien qu’elles avançaient vers l’inconnu, la chasseuse gardait espoir de pouvoir de nouveau la considérer comme sa plus fidèle amie. La conversation allait dans l’intime sans devenir dramatique, et la blonde décida qu’il était temps d’enfin aborder un sujet trop longtemps oublié. « Tu vas rire, mais… J’ai failli coucher avec un mec, alors que bah… Enfin tu sais... » Sans aucune difficulté, elle se souvenait de ce qu’elle avait ressenti avec Ryan, et alors qu’elle s’était toujours imaginé homosexuelle, une réalité nouvelle semblait se dessiner. Jamais elle n’avait parlé de cette épisode avec l’olympien, et pourtant, sans qu’elle ne sache pourquoi, cela lui semblait évident d’en parler à Andrea.
C’est étrange comme les mots me viennent si naturellement, alors que je n’avais eu aucun contact avec elle pendant si longtemps. C’est comme si après la tempête de nos retrouvailles, le calme était revenu. J’arrive à communiquer, à lui dire un peu ce que je ressens sans partir en crise. Ça va mieux, mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour la suite. J’ai peur que ce ne soit qu’un mirage. Que la tornade d’émotions ne se soit pas réellement effacée, qu’on soit seulement dans son œil. Une zone de calme avant que tout éclate. Voilà. J’ai peur que cette paix que nous avons réussi à trouver ne soit qu’éphémère, alors je m’y accroche avidement. Je finis par accepter sa proposition. Je partage un repas avec elle et tantôt, ce sera son habitation, son espace personnel le temps d’une nuit. Comme avant, mais pas tout à fait. Demain matin, ce ne sera pas dans ses bras que je me réveillerai. Sa proximité me rappellera son absence et je risque de repartir le cœur gros, mais soulagé de l’avoir au moins retrouvée. En attendant ce moment fatidique, j’en profite. On papote comme avant, de tout et de rien. Le sujet des amours revient et je tente de répondre à ses questions du mieux que je le peux, bien que ce soit un peu délicat.
« Bad guy... Il se donne un genre, mais je crois qu’en fait il a un petit quelque chose. Un côté sensible, j’imagine. Je croyais qu’il se foutait de moi et que c’était seulement pour le cul, mais il m’a aidé un peu quand je lui ai parlé de notre situation. Sauf que maintenant, je crois que j’aurai un peu de mal à l’utiliser comme je le faisais. Enfin... » Réalisant à quel point mes propos peuvent sembler horribles, j’essaie de me rattraper. Certes, le garde a toujours été au courant de la nature de notre relation. Ça l’arrange, même. Mais dit comme ça, je me sens pratiquement sale. « C’est juste que quand tu es partie, je ressentais comme un vide. Parce que c’est pas vrai que quand on perd quelque chose on en retrouve dix. En fait, une de perdue, t’es toute seule. On avait tous les deux besoins de combler quelque chose. C’est tout. » Je sais que je n’ai pas à me justifier et que mes explications, voir mes raisons, ne sont pas forcément bonnes, mais j’en ressens le besoin. Découragée par mon incapacité à communiquer adéquatement, je secoue la tête.
Je manque une bouchée en silence avant de me souvenir de ce qu’elle vient de dire. Je n’avais pas capté sur le coup, mais maintenant, l’information me frappe. Ma curiosité me pousse à vouloir en savoir plus. « Attends... Tu peux me répéter ce que tu viens de dire? » Un sourire s’étire au coin de mes lèvres, à peine plus perceptible que l’étincelle d’amusement dans mon regard. Erin Mortensen qui se lance dans des ébats avec le sexe opposé. Je me demande ce qui a bien pu se produire pour qu’elle se retrouve dans une telle position. Posant mon bras sur la table pour appuyer ma joue sur le revers ma main, je reprends la parole d’une voix presque mielleuse. « Je veux des détails, s’il-te-plait. » Le sourire sur mon visage s’étire davantage, presque moqueur. Je suis si surprise par la nouvelle que j’arrive à surpasser le pincement au cœur que je ressens.
+ Jamais elle n’aurait imaginé avoir cette conversation avec Andrea. Loin d’être jalouse, la blonde se satisfaisait même de savoir que son amie avait pu compter sur d’autres personnes après son départ, peu importe la manière d’ailleurs. Néanmoins, elle aurait parfaitement compris si cette dernière avait refusé d’aborder ce sujet avec elle, après tout leur passif faisait que le dialogue restait toujours délicat. Pourtant, malgré la rancoeur et sûrement quelques pincements aux coeurs face à ce qu’elles avaient mutuellement perdu, les deux anciennes amies parvenaient à discuter naturellement, comme n’importe quelles jeunes femmes de leurs âges le feraient. Ce Mikh, la chasseuse ne le connaissait pas suffisament pour posséder un quelconque avis, mais s’il s’était montré bénéfique pour la brune, cela faisait de lui une personne respectable à son sens. Dans les mots de son amie, Erin comprenait que la situation avec ce fameux garçon prenait une nouvelle tournure et que peut-être, la relation allait évoluer. « Oh je vois… Et tu voudrais pas de lui pour un truc plus sérieux ? » Les relations de couples dans ce nouveau monde restaient bien souvent éphémères et pourtant, cela n’empêchait pas les gens de créer des liens, même les plus solitaires. Andrea avait parfaitement le droit de se mettre en couple si elle le souhaitait, et si cela ne se faisait pas avec ce charmant garçon, elle finira peut-être par trouver corde à son arc.
D’ailleurs, Andrea n’était pas la seule à avoir créer du lien et même si cela n’avait rien de sérieux, son petit flirt avec Havener ne cessait de lui trotter dans la tête. Loin d’avoir un crush sur un homme comme lui, la blonde reconnaissait avoir férocement ressentie un certain plaisir pour lui, ce qui était une première avec la gente masculine. Après toutes ses années à se penser uniquement attirer par les femmes, Erin se remettait quelque peu en question et l’idée de tenter la chose avec un homme lui titillait l’esprit. Si cette nouvelle l’avait surprise, il en était tout autant pour son ancienne meilleure amie, qui ne put s’empêcher de vouloir plus de détails sur cette information. « Non, mais c’est ridicule en plus. » Amusée par la réaction de la plus âgé, la quarrie ne manqua pas de sourire avant de finalement d’en dire plus. « A la base j’y allais pour l’intimider, parce qu’il fait chier un ami. Sauf que, je sais pas il jouait le fanfaron et ça m’a fait rire. Au début, c’était plus un personnage, mais au final j’étais plutôt attirée je suppose. Après, c’était que physique clairement, parce qu’il a clairement pas inventé l’eau chaude. » Sans même reprendre son souffle, Erin lâcha soudainement un rire clair et sincère, une première depuis bien trop longtemps. Relâcher un peu la pression ne pouvait définitivement pas lui faire de mal, et elle était heureuse de pouvoir le faire auprès de son ancienne meilleure amie, qui avec un peu de chance pourra peut-être le redevenir.
egotrip
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Sujet: Re: Moving Forward | Erin&Andrea Mar 25 Juin - 16:55
Moving forward
« Erin et Andrea »
De nos jours, s'engager dans toute relation était compliqué. Qu'il s'agisse d'amitié ou de sentiments plus profonds, chaque personne que nous nous autorisions à aimer était une personne que nous risquions de perdre. Un vieux dicton que j'avais toujours trouvé con, mais qui me servait pratiquement de mantra dans l'apocalypse. Je préférais rester seule, plus ou moins malheureuse, qu'être temporairement heureuse pour me retrouver détruite l'instant suivant. C'est ce que j'aime avec Mikh. Malgré qu'on se prenne la tête assez souvent, notre relation reste agréable, surtout sachant que sa disparition ne me brisera pas complètement. Ce n'est rien contre lui, il est drôle et je crois même qu'il pourrait être sympa si je faisais l'effort de le connaître un peu mieux, mais ce n'est pas ce que je cherche. Je le tiens volontairement a distance et je crois, en fait je sais, que cet accord silencieux que nous avons nous convient à tous les deux, bien loin de ce que c'était avec Erin. Tous les non-dits, les secrets que je gardais, que je refusais de m'avouer. Mais, plutôt que de me lancer dans une explication aussi longue que chiante, je me contente de secouer la tête négativement avant d'ajouter : " Non, enfin... je crois qu'on pourrait être amis si on se forçait un peu, sans plus. "
Contrairement a ce que je pensais, ma vie sexuelle n'a rien de bien croustillant en comparaison a celle d'Erin. Elle a peut-être fait preuve de plus de modération que moi, mais elle semble s'être découvert quelques penchants surprenants. Un sourire s'esquisse au coin de mes lèvres. Je meurs d'envie d'en savoir plus. J'ai l'impression d'être une adolescente dans l'attente des derniers potins du lycée. Erin et un mec c'est... non. J'ai du mal à le concevoir, mais c'est pourtant réel. Je me rassasie des quelques mots qu'elle ajoute, rigolant a sa dernière comparaison. Bête, mais beau gosse. Mon rire se mêle au sien a l'image de cette scène irréelle. " Au moins maintenant tu sais qui appeler pour t'amuser sans te faire chier. " Je finis par lâcher en haussant les épaules, sans arrière pensée pour la première fois depuis nos retrouvailles. Je ne songe plus au fait que ça aurait du être moi qu'elle vienne retrouver, je suis simplement heureuse qu'elle le soit. Qu'elle soit mieux, en tout cas. " N'empêche, faudra que tu me le montres un jour. Je serais curieuse de voir quelle genre de tête ça prend pour faire virer la tienne." Je prends une autre bouchée de mon repas de fortune pourtant délicieux, savourant chaque seconde passée en compagnie de la blonde.
+ Peu importe les personnes, les histoires d’amours, surtout aujourd’hui, n’avaient jamais rien de simple. Pour dire vrai, rare étaient les survivants qui s’abandonnaient à ce genre de sentiment démesurés, principalement par peur d’en souffrir par la suite. Elles, commes les autres connaissaient la difficulté que représentait le deuil d’une personne aimée et pour rien au monde, elles désiraient se l’imposer. Et pourtant, malgré les efforts à tenir les liens sociaux de côtés, les deux amies se retrouvaient toujours mêlées aux autres, forcées de vivre en communauté pour survivre. Peut-être que finalement, l’être humain ne pouvait pas exister sans les autres, ce qui expliquait indéniablement la folie qui régnait sur ces terres en manque de vivants. « Ca m’a l’air bien compliqué comme histoire. » Derrière son sourire de façade, Erin s’inquiétait de savoir son amie en bonne compagnie ou non. Dans ses souvenirs, le brun ne semblait pas vraiment avoir mauvais fond, mais elle était bien placé pour savoir que les apparences étaient parfois trompeuses. Dans tous les cas, Erin se promettait d’être désormais toujours là pour son amie, peu importe la distance qui pourra les séparer. En cas de soucis, la cavalière pouvait s’en remettre à elle, du moins, si elle le souhaitait.
En effet, même si elles se retrouvaient aujourd’hui autour d’un bon repas, le passé n’était pas encore totalement effacé. Les regrets et la tristesse restait, tout autant qu’elles réalisaient à quel point elles s’étaient manquées. L’une comme l’autre avait bien changé, devenant une nouvelle version d’elle-même qui cachait bien des surprises. Dans le cas de la blonde, ce penchant soudain pour la gente masculine émoustilla la curiosité de la plus âgé qui s’empressa de lui demandé des détails et même de l’encourager à ne pourquoi pas s’adonner à un petit plan cul. Une idée qui ne l’aurait pas forcément déplu s’il ne s’agissait pas de Ryan Havener. « Non, je vais tenter de trouver mieux. » Trouver mieux devrait-être faisable, sans quoi tout espoir en l’humanité était perdu. Incertaine d’assumer son attirance physique pour le blond, Erin esquiva la question, se limitant à une description plus neutre qui mettrait sans aucun doute l’eau à la bouche de la brune. « Le genre que mon père aurait détesté ! » Il ne faisait aucun doute que son feu père aurait croisé en la voyant fréquenter ce genre de garçon, qui en plus d’être une petite raclure, s’avérait tout même plus vieux qu’elle. De toute manière, il ne se passera sûrement jamais rien de plus avec l’olympien, inutile de gaspiller trop de salive à son sujet.
Alors qu’elle terminait doucement son assiette, la chasseuse lâcha un bâillement qui en disait long sur son manque de sommeil. Une fois repu, elle ne doutait plus de la bonne nuit qu’elle allait passer, d’autant plus si elle la partageait, amicalement, avec la cavalière. Néanmoins, loin d’avoir envie de la forcer à faire face à des vieux démons, Erin lui laissa la décision ultime. « Je suis crevée, tu restes dormir du coup ? » Afin de ne pas l’influencer, elle détourna légèrement le regard pour venir faire un brin de vaisselle, avant de finalement se laisser tomber sur le matelas qui occupait une grande partie de l’abri.
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