+ mars 2018 Le mall. Depuis le grand nettoyage effectué par les quatres groupes de la région, il était indéniablement devenue la plus grande place d’échange post-apocalyptique. Chacun était libre d’y venir pour vendre, acheter ou échanger ce qu’il souhaite, dans la plus grande légalité. Loin des tensions qui occupaient la vie des communautés, l’endroit devenait aussi un lieu de rencontre pour les habitants qui n’avaient d’habitudes aucune réelle occasion de se rencontrer. Néanmoins, même si la mall s’apparantait à un véritable lieu de vie et d’échange, il ne fallait pas s’y sentir trop en sécurité non plus. Véritable repaire à crapule, il n’était pas rare de se faire voler ses affaires où même de se faire arnaquer par certains vendeurs, qui n’hésitent pas à abuser de crédulité de certains ou certaines. D’ailleurs, s’il n’en imposait pas autant par son physique plutôt avantageux, Nino serait sûrement le premier à se faire avoir, sans même s’en rendre compte. D’ailleurs, il n’était pas rare qu’il se contente simplement de regarder les étales sans rien prendre, simplement par peur de payer plus cher qu’il ne le devrait. Lorsqu’il avait réellement besoin de quelque chose, le brun préférait venir avec Joey ou un autre amis, afin d’avoir l’avis d’une tiers personne avant d’effectuer un échange avec autrui.
Ce jour-là, l’éclaireur venait simplement se délecter d’un peu de vie, dérivant de stand en stand, curieux de voir ce que certains proposaient. D’une simple passoire à un canapé, tout était monnayable ici, ce qui à l’instar des grands vide-greniers de l’époque, prenait des airs de véritable quête du graal. Dans la foule qui s’amassait chaque jour dans ce lieu, Nino se frayait doucement un chemin à travers les stands, avant de tomber sur une petite peluche pour chien. Un objet, certes totalement inutile dans ce nouveau monde, qui lui sembla cependant soudainement indispensable. Malgré un moment d’hésitation, il proposa au vendeur d’échanger le jouet contre un paquet de munition, ce qui fut sans surprise accepté par ce dernier. Bien qu’il s’attendait à se prendre une petite remontrance à son retour à la mine, Nino se trouvait finalement heureux de sa trouvaille et pouvait alors reprendre sa marche hasardeuse dans ce centre commercial, version post-apocalyptique.
Alors qu’il s’éloignait peu à peu des grandes étales, la foule semblait se dédensifier, ce qui lui permettait de prendre un peu plus le temps. Légèrement perdue dans ses pensées, le brun s’arrêta devant un stand proposant une grande variété de produits et surtout un bon nombre de marchandises qualifiées d’illégales. Loin d’être du genre à balancer les vendeurs d'angelus, encore moins en dehors de la mine, Nino se demanda quel genre de personne pouvait présenter ce genre de substances avec autant de décontraction. En relevant ses yeux, il tomba nez-à-nez avec un fantôme du passé, qu’il ne s’était jamais attendu à revoir. Depuis son départ comme une voleuse, Fran et lui ne s’étaient jamais recroisés et pour dire vrai, avec le temps, il avait presque oublié son existence. Cependant, maintenant qu’elle se trouvait à même pas deux mètres d’elle, une certaine rancoeur se fit ressentir, le poussant à l'interpeller. « Fran ? Encore vivante ? J’espère que nos affaires se sont vendues au prix fort ? » Même s’il n’avait jamais souhaité sa mort, Nino lui en avait longtemps voulu pour ce vol, alors qu’ils l’avaient accueillis à bras ouverts sans rien demander en retour. Une trahison qui lui restait en travers de la gorge, d’autant plus qu’il lui avait offert autrefois offert sa confiance, persuadé d’avoir trouver en elle une nouvelle amie. Peut-être trop gentil, Nino c’était parfaitement trompée sur la blonde et maintenant qu’elle se trouvait face à lui, il pouvait enfin réclamer une explication.
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Fran Swanson
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Sujet: Re: le juste prix | fran Ven 3 Aoû - 22:25
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Un amateur. Voilà à qui elle avait affaire et à cause de qui elle était très précisément en train de perdre du temps. Et le temps, c’était de l’argent – qui certes n’avait à présent plus aucune valeur mais restait que l’idée était la même. « Sérieusement ? Vous voulez me filer votre vieille gourde et votre montre contre ça ? »Quel trouffion songea une Fran désabusée en jaugeant l’espèce de vieux contenant en soi-disant cuir de buffle qu’on essayait de lui refourguer en l’échange de … Sa magnifique trouvaille du jour qui n’avait clairement rien à voir avec cette infâmie. Autant comparer des torchons à des serviettes. « Je crois pas que vous réalisez. C’est une authentique flasque en étain. Elle est gravée. » Le type, un quadragénaire visiblement féru de contenants liquides en tout genre, continuait de brandir sa vieille montre au bracelet en déconfiture et au cadran de facture médiocre pour expliquer pour la cinquième fois par quels actes de bravoure il avait réussi à obtenir de tels produits. La blonde le coupa net, un soupir énervé mourant sur le bord de ses lèvres. « Il va me falloir un peu plus que votre histoire d’outre en peau de walker et de la babiole d’horloger pour l’avoir. »
Depuis le début qu’elle avait réussi à monter de ses propres mains ce petit bout d’étal improvisé, Fran était intimement engagée dans la démarche de trouver encore plus d’objets utiles ou incroyables, soit par leur véritable rareté soit par leur capacité à se faire passer pour des artefacts miraculeux alors qu’il ne s’agissait que de vieux débris d’un quotidien inexistant. Fran Swanson ou l’art de troquer de la bouse en la faisant passer pour un remède miracle contre l’Influenza. Des fois, ça fonctionnait ; des fois, ça échouait. C’était ça aussi, le jeu trépidant du commerce « équitable ».
Pour ce coup-ci, l’intéressé finit par jeter l’éponge et s’éloigna, abandonnant la flasque – clairement pas en étain et pas d’aussi bonne facture qu’elle ne l’avait ânonné – sur le comptoir de fortune de la jeune cavalière. Celle-ci ne se priva pas de lever la voix pour s’adresser au type qui avait déjà le dos tourné. « C’est ça. Bonne journée à vous aussi monsieur ! » Dans sa tête, c’était plutôt une pluie d’insultes qui dansait mais après tout, il y avait du monde au mall, il ne s’agissait pas de faire mauvaise impression face aux potentiels autres troqueurs qui l’approcheraient. Elle s’affaira à replacer la jolie petite flasque brillante dans l’écrin factice qu’elle avait trouvé – une vieille boîte à épingles rafistolée pour lui donner un air plus crédible – et recompta rapidement tous les objets présents. Pas de vol pendant son échange avec son interlocuteur, tout était toujours bel et bien là.
Une voix la héla et presque réjouie en deux secondes, elle s’apprêtait à dégainer son sourire le plus enjôleur pour amadouer le nouveau pigeon qui venait d’atterrir sous son nez. Sauf que le pigeon n’avait pas autant de plumes que prévu et surtout, il avait l’air vraiment, vraiment plus dur à emberlificoter que prévu. Ca alors. Si elle s’y était attendue … Les fantômes du passé n’étaient pas toujours comme Casper, ils avaient parfois son apparence mais la bonhommie du grand dadais aux boucles brunes qui venait la saluer n’était que de façade. Ouais, peut-être que Nino était vexé du sale coup qu’elle lui avait fait. Et encore, ce n’était qu’une juste réparation suite au traumatisme vécu par sa faute. Quel sans-gêne. Il n’allait pas non plus l’afficher devant tout le mall et ruiner son petit stand en scandant des conneries ! Plus vivre que l’éclair, la jeune femme se pencha vers lui pour se retrouver si proche qu’il l’entendit sans peine grogner d’un air peu avenant. « Hé, tu veux pas le beugler encore plus fort ? J’essaie de faire du commerce, pas du bénévolat. »
Quelque peu agacée par cette entrée en matière abrupte, la Crimson rajusta quelques uns de ses articles pour mieux appâter le chaland. Avec la grande silhouette de Nino qui masquait la moitié de ses offres, ça allait devenir plus compliqué que prévu mais par chance, la cavalière s’avérait toujours pleine de ressources pour envoyer paître un gêneur – et surtout, un assassin. « Mais si tu veux tout savoir ouais, vos affaires nous ont été très utiles. » Au moins elle n’allait pas lui mentir ; la nourriture et l’eau étaient bien vite parties dans leurs estomacs et pour le reste … Ils avaient tout utilisé jusqu’à l’usure et la destruction. On était de vrais écolos chez les Swanson. Son nez se releva brusquement alors que ses yeux se plantèrent dans les siens, un éclat qui n’annonçait rien de bon brillant dans la lueur de ses iris sournois. « On parle de moi, mais et toi alors ? Comment il va le cadavre du mec que t’as buté avec Joey ? D’ailleurs, il est où ce cher Joey ? Mort lui aussi ? » claironnait-elle presque. Oh, comment allait-il se sortir de cette passe ? Elle était étonnamment curieuse de le savoir.
Nino Weaver
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Sujet: Re: le juste prix | fran Dim 5 Aoû - 23:44
+ mars 2018 Malgré la surprise de ces retrouvailles inopinées, la blonde restait incroyablement fidèle au souvenir qu’il en avait, à croire que leurs derniers échanges dataient d’hier. Seulement, à l’inverse de cette époque lointaine, Fran lui laissait un goût amer en bouche, traduisant aisément la déception qu’il avait pu éprouver en découvrant qu’elle et son père s’étaient joués de leurs générosités. Un épisode assez difficile, qui en plus de les faire passer pour des idiots, ne les avait rendu que plus méfiants envers les autres survivants -ce qu’ils avaient toujours évité, par peur de devenir sauvage. Même s’il ne s’attendait pas forcément à des excuses de de la part de la blonde, Nino aurait tout de même aimé pouvoir lire un brin de culpabilité dans son regard, mais malheureusement à en voir sa réaction, l’autre ne ressentait aucun remords. Fort heureusement pour elle, l’éclaireur n’était pas quelqu’un de sanguin et savait garder son calme, même quand on s’amusait avec sa bienveillance. « J’imagine bien que tu fais pas les choses gratuitement. » Dans son sarcasme, on pouvait aisément lire l’agacement et la frustration qu’il ressentait à se retrouver aujourd’hui devant elle, sans réellement savoir quoi dire.
Si pendant un temps Nino s’était imaginé une bonne dizaine de fois cette conversation, tout en préparant des répliques sanglantes à lui jeter en pleine face, il avait avec le temps préféré oublier ses crapules, persuadé qu’ils n’en valaient pas la peine. Seulement, maintenant qu’il se retrouvait de nouveau face à elle, l’ancien montagnard n’envisageait pas de partir sans rien dire et peu importe si cela était mauvais pour les affaires ou pas. Nonchaleusement, il balayait l’étalage qui se trouvait sous ses yeux, avant d’entendre la blonde attaquer en première, visiblement toujours aussi teigneuse qu’auparavant. Les accusations fusaient plus rapide que la lumière, tandis que Nino restait totalement impassible et dubitative, pas certain de comprendre de quoi parlait l’autre.
Persuadé que Fran tentait simplement de détourner la conversation, Nino accusa un peu le coup, se demandant comment on pouvait avoir autant de culot et d’irrespect. Même s’il était d’ordinaire assez patient, le brun n’envisageait pas une seule seconde de se faire incendier par une voleuse dans son genre, et ce encore moins après lui avoir offert non seulement un toit, mais aussi de la nourriture et cela durant plusieurs mois. Une telle ingratitude le choquait, et entendre la jeune femme le qualifier de meurtre ne l’enchantait pas le moins du monde. « De quoi tu parles ? Je te rappelle que c’est toi qui a pris le large avec nos affaires, alors qu’on vous a accueillis chez nous sans rien demander en retour. Hors de question d’inverser les rôles. » Parfaitement insensible à la l’idée de ruiner les ventes de la plus jeune pour la journée, le brun restait planté devant son stand de fortune tout en la fixant du regard, attestant ainsi de l’assurance qu’il avait gagné avec les années.
« Et pour ta gouverne, Joey se porte très bien et tu as bien de la chance de ne pas l’avoir croisé. » Si Joey s’était trouvé devant le stand de la blonde, il aurait sûrement envoyé tout valser pour remettre les pendules à l’heure, se fichant parfaitement de se faire expulser des lieux. Une situation qui restait préférable d’éviter, autant pour eux que pour l’image de la mine auprès des autres groupes. Cela dit, même s’il restait mesuré dans ses propos et dans ses actes, Nino ne serait pas contre lui détruire son étalage histoire de lui faire comprendre qu’ils n’étaient pas des bisounours.
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Sujet: Re: le juste prix | fran Sam 11 Aoû - 0:16
nino fran «i got my friends inside my pocket, got my gin tucked in my purse»
L’irritation était la troisième invitée de cette conversation aux allures de ping-pong. L’un renvoyait la balle sèchement pour que l’autre lui réponde par un smash toujours un peu plus violent. Visiblement, il n’y avait pas que Fran Swanson qui avait du mal avec le pardon, Nino Weaver était lui aussi du genre rancunier.
Certains auraient jugé sa réaction compréhensible : personne n’aimait être volé. La sensation était aussi désagréable qu’honteuse, mais Francesca aurait pu le rassurer en lui contant qu’il n’était ni le premier ni le dernier à qui la mésaventure était arrivée. Il aurait sûrement difficilement apprécié la remarque alors la cavalière s’abstint. De toute façon elle ne comptait pas vraiment faire en sorte que le mineur se sente mieux ; elle n’en avait concrètement rien à cirer de ses états d’âme.
S’il avait donc ce gros défaut en tête de la liste, Nino ne manquait néanmoins pas de jugeote et avait quelque chose dans la boîte crânienne. Avec un sourire narquois, Fran ravala le ricanement qui lui brûlait les lippes et secoua négligemment ses épaules. « Tu sais ce qu’on dit : la maison ne fait pas crédit. » L’apocalypse et l’Influenza n’incitaient pas à adopter un esprit caritatif et encore moins la concernant.
Et puis après tout, c’était un tueur. Elle n’avait pas davantage oublié ce qu’elle avait entendu et ce qu’elle avait vu même si cela commençait à remonter à plusieurs années à présent. Pourquoi se montrer tendre avec un mec qui aurait pu largement la dépecer dans son sommeil, hein ? Lui avait pour le coup la mémoire courte, ce qui avait de quoi l’énerver un peu plus alors qu’elle se redressa brusquement d’un seul geste vif, plus droite qu’un piquet pour l’attaquer au vol. « Putain mais t’es incroyable, ma parole ! » Insurgée, la blonde haussa un peu la voix et ses yeux lançaient des étincelles qui n’avaient rien d’engageant. « Ca va, on vous a volé quoi, trois boîtes de haricots et quelques rations militaires ?! Tu vas pas me faire un foin pour ça, si ? Ils étaient dégueulasses ces haricots t’façon … » Jeter de l’huile sur le feu n’était pas la chose la plus sage à faire mais malheureusement il s’agissait d’une spécialité de Francesca et elle n’allait pas s’en priver vu que lui continuait d’attirer l’attention sur eux et de faire fuir le client par la même occasion.
Au bord de l’implosion, la Crimson finit par jeter l’éponge pour ce matin : elle ne ferait pas de meilleures ventes avec ce crétin des Alpes dans les parages. « … Et en plus tu me niques ma journée. » Ignorant royalement la présence du brun toujours face à elle et très peu enclin à lui foutre la paix, la blonde plaqua ses mains en porte-voix improvisé autour de sa bouche pour s’écrier. « Le stand ferme plus tôt exceptionnellement, pour cause de service après-vente messieurs dames ! » Un regard assassin plus tard à l’encontre du « client mécontent » tout désigné, Fran remballait ses affaires à la vitesse d’une mini-tornade.
Avoir les mains pleines ne la privait pas du don de parole. Elle pouvait encore aboyer et elle le fit maintenant qu’ils parlaient de l’ancien compagnon de route du trentenaire. Compagnon aux abonnés absents – pour quoi, ça, Fran n’en avait aucune idée et les moyens d’en apprendre plus étaient minces. Elle ne pouvait que soupçonner des choses et laisser son imagination faire le reste. « Dommage, ouais. J’aimais bien Joey. » Il devait, s’il était toujours de ce monde, bien moins l’apprécier à présent. A moins que lui ne soit plutôt du style à tendre la joue gauche quand la droite avait été giflée ? Ouais, non, pas trop dans ses habitudes de ce que ses souvenirs lui rappelaient. « Et j’aurais été curieuse d’avoir sa version des faits, vu que tu joues les vierges effarouchées innocentes. Prends-moi bien pour une conne, Weaver. » Elle balança d’un geste rageur quelques vieilles coupelles en étain qu’elle avait trouvées dans l’arrière d’un vieux pick-up démantibulé et sans pneus avant de cette fois-ci vérifier que peut-être, avec un peu de chance, Nino avait déguerpi. Raté, il était toujours planté là. « Bon, c’est bon, t’es content ? Tu peux t’en aller maintenant ? »
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Sujet: Re: le juste prix | fran Ven 17 Aoû - 0:15
+ mars 2018 En plus d’être particulièrement irritante, Fran se plaisait à retourner inlassablement le couteau dans la plaie, soulignant au passage l’absence de regret qu’elle pouvait ressentir face à ses actes passés. Un constat qui à défaut de surprendre Nino l'accablait encore plus, amer d’avoir pu faire confiance à une fille comme elle. Même s’il lui arrivait parfois de se faire avoir par des gens malintentionnés, il devait avouer que le coup de Fran restait indéniablement un des plus difficile à avaler, peut-être justement parce qu’il y avait réellement cru. En effet, même s’ils n’avaient partagé la maison que quelques moins, ils avaient largement eu le temps s’apprivoiser et surtout de créer un semblant d’amitié. Du moins, c’était ce qu’il pensait jusqu’à découvrir le pot aux roses en retrouvant un beau jour son chez-soi totalement pillé par ceux qu’ils percevaient comme de réels alliés présents et futurs. Malheureusement pour eux, ils étaient tombés sur des ingrats de première et ne pouvait finalement que blâmer leur crédulité. « J’espère que tu as été malade alors. » Loin d’être de nature mesquine, Nino rentrait sans s’en rendre compte dans le petit jeu sournois de la blonde, sûrement décidé à lui rendre la monnaie de sa pièce.
Même s’il restait assez calme et mesuré par rapport à ce qu’il ressentait réellement, le brun montrait tout de même un peu les dents, incapable de retenir toute son amertume. Tel un adolescent, il faisait un point d’honneur à toujours lui renvoyer la pareille, sans pour autant faire dans la grande répartie. « Ravi de le savoir. » Si rester planter devant son stand pouvait ruiner la journée de la blonde, alors le plus âgé se fera un plaisir à y prendre racine. Un comportement qui ne lui ressemblait pas vraiment, mais qui avait au moins le mérite de remettre un peu les pendules à l’heure. En effet, si Fran pensait être la seule à pouvoir causer des ennuis aux autres, elle se trompait fortement et quand Joey apprendra la nouvelle, il se fera sans aucun doute un plaisir à venir semer la pagaille dans son petit commerce. « Je ne suis pas certain que ce soit réciproque par contre. » Des deux, son ami avait toujours été le plus impulsif et le plus rancunier, si bien que si leurs routes venaient de nouveau à se croiser, il ne doutait pas un instant que l’échange s’annoncerait explosif.
Alors qu’elle rangeait énergiquement son étal, la blonde montait doucement dans le tours, visiblement agacé par un détail qui échappait parfaitement au brun. Même s’il était de nature assez à l’écoute et compréhensif, le brun refusait pour le coup de se remettre en question, sachant que pour le coup, il n’avait absolument rien à se reprocher. « La version de quoi ? Tu es complètement folle ou quoi ? Tu t’es barrée comme une voleuse et c’est moi que tu blâmes ? Tu as clairement un problème. » Frustré de se retrouver face à une personne aussi limité, Nino leva les yeux au ciel tout en croisant les bras. « Contrairement à toi, je suis pas du genre fuyard… Dommage. » Si la blonde pensait être en position de force, elle se trompait et il était hors de question qu’elle s’en aille de cette manière et ce peu importe les gens qui les entouraient. Un scandal ne l’effrayait pas, d’autant plus qu’il était certain qu’avec sa marchandise illégale, elle avait bien plus à perdre que lui.
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Sujet: Re: le juste prix | fran Dim 19 Aoû - 11:59
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Gamin. Ouais, peut-être qu’elle était bien mal placée pour le taxer d’infantile, mais ça commençait de plus en plus à l’agacer cette histoire de vol à la con. S’il savait qu’il n’était pas le premier ni le dernier, peut-être que ça le ferait relativiser … Non, pire, il risquait fortement de monter une association contre ses cotes sous le nom des Victimes de Fran Swanson. Elle n’avait vraiment pas besoin d’une révolution personnelle en ce moment, elle avait assez de choses à penser comme ça.
Fran pesta, les dents serrées – parce que la première technique pour se calmer et pour ne pas balancer un vieux cendrier en terre cuite dans la tronche de Weaver, c’était tout contracter. La mâchoire, les poings, le ventre, les fesses, tout. « C’est ça, je suis folle. » Elle n’allait pas relever, non, parce qu’après tout et à bien y réfléchir, qui était assez cinglé pour provoquer un psychopathe de ce niveau ? Il devait en tenir une sacrée pour avoir cette aptitude à la bipolarité – bon samaritain aux yeux doux et innocents le jour, tueur mythomane assoiffé de sang la nuit. Ok, ok, peut-être que Fran exagérait. Ou bien pas du tout. Mieux valait se méfier de lui pour le moment. « J’préfèrerais, tiens. » marmonna t-elle à nouveau dans sa barbe fictive, tentant de tester la méthode selon laquelle ignorer un problème le faisait disparaître.
Malheureusement ça ne fonctionnait pas du tout ; pire encore, Nino paraissait fermement têtu et ne comptait pas mettre les voiles avant que … Avant que quoi, exactement ? Ce n’était pas comme si elle allait lui rendre les conserves volées ou lui redonner son vieil ouvre-boîte rouillé – même si elle l’avait encore dans son baraquement. Ca la chauffait, qu’il lui parle de Joey et qu’il l’insultait clairement de folle. Ca, c’était la goutte de trop et comme il n’en fallait pas déjà pas beaucoup pour faire déborder le vase, celui-ci dégoulinait déjà de colère depuis cinq bonnes minutes.
Sans crier gare et avec toute la brutalité typique à Francesca Swanson, la furie blonde vint brusquement jeter son sac à terre – dans un bruit qui fit sursauter plusieurs personnes à proximité – et s’avança brusquement jusqu’à faire face au miner. Elle aurait pu lui empoigner le col façon baston de petits caïds - et c’était tout comme tant dans son attitude que dans leur proximité -, mais non ses mains se tenaient encore bien tranquilles le long de son corps. « Oh, t’es pas un fuyard, tu veux une médaille peut-être ? » Ses yeux bleus respiraient tout sauf la sérénité maritime qu’on accordait généralement à la couleur de ceux-ci. « Crois-moi j’en ai rien à foutre de me mettre ta jolie petite gueule à dos pour une histoire de vol, mais grandis un peu merde. C’était y a six ans, on crevait tous de faim, on aurait fini par se barrer, et c’était chacun pour soi. » Elle ne plaisantait pas, il y avait difficilement plus franc que Fran à cet instant. Pourtant si c'était censé ressembler à des excuses, c'était assez raté. « Ca l’est toujours d’ailleurs. »
Comme si sa colère s’était déchargée aussi sec, elle s’écarta et reprit son sac pour le hisser sur son épaule. Il n’en était rien, elle était bien sûr toujours froissée, mais elle ne se battrait pas au vu de la clientèle du mall – ce n’était pas bon pour ses affaires, et c’était surtout bien trop tôt. « Pour le reste, fais ce que tu veux. Fais semblant qu’y a rien, si ça t’aide à dormir la nuit, j’suis ravie pour toi mais moi j’ai rien oublié. Personnellement j’préfère être une voleuse qu’une tueuse d’humains. Question d’honneur, j’imagine. » Tôt ou tard la mémoire finirait par lui revenir. La mécano espérait seulement que lorsque ce serait le cas, il ne viendrait pas égorger Jack dans son sommeil.
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Sujet: Re: le juste prix | fran Lun 20 Aoû - 23:26
+ mars 2018 Plus la conversation avançait, plus les deux survivants restaient campés sur leurs positions et même s’il n’était pas dans sa nature de s’emporter, Nino devait avouer avoir légèrement envie de lui foutre son étalage en vrac. Hautaine et ingrate à souhait, Fran lui semblait terriblement différente de celle qu’il avait autrefois fréquenté et même s’il était plus facile d’en vouloir à une personne exécrable, il se retrouvait fortement déçu d’avoir pu apprécier une telle personne. L’amertume qu’il ressentait à l'égard de la jeune de la jeune femme le rendait plus irritable que jamais et alors qu’il aimerait lui exposer sa façon de penser, les mots restaient coincés aux fond de sa gorge, comme si rien ne serait à la hauteur de sa déception. Bien sûr, il pourrait aisément passer son chemin et ainsi gagner un temps précieux, mais là encore il trouvait cela trop facile pour celle qui les avait non seulement volé, mais surtout trahi. En effet si Fran pensait que la colère du brun venait seulement du vol de quelques boîtes de conserves, elle se trompait éperdument et quelque part cela traduisait parfaitement son manque de respect et de civisme.
Quand la blonde jeta son sac au sol pour venir l’affronter d’un peu plus proche, le brun n'oscille pas d’un iota, persuadé qu’une fois de plus, ce n’était que pour le style. Une bagarre devant son propre étale ne serait pas très vendeur et même si elle finissait par en venir aux mains, il ne doutait pas un instant de parvenir à l’immobiliser. Énervée par sa présence prolongée, la blonde continuait de mettre en avant la stupidité de faire autant d’histoires pour si peu, ce qui encore une fois blasait le plus âgé, qui ne manqua pas de lever les yeux au ciel. « Heureusement que tout le monde pense pas comme toi alors. » Non sans un sourire narquois, Nino observa l’autre reprendre ses distances et récupérer son sac, visiblement prête à partir. Loin d’être satisfait pas la conversation, l’éclaireur hésita un instant à relancer la conversation sans pour autant savoir quoi dire. En effet, même s’il aimerait connaître les raisons du fameux départ de la blonde, il commençait à douter de leur existence et finissait même par penser que si Fran s’était envolée, c’était simplement parce qu’elle était ni plus, ni moins une parasite.
Cependant, avant même qu’il ne puisse ouvrir la bouche, la plus jeune réattaqua de plus belle en l’accusant une nouvelle fois d’être un meurtrier. Une accusation que le brun ne comprenait pas et qui l’agaçait au plus haut point. Que Fran ne l’apprécie pas, il pouvait aisément l’accepter, mais qu’elle balance des fausses rumeurs sur son dos, ça il ne pouvait que difficilement l’accepter. « Tu parles de quoi à la fin ? Je suis pas un tueur ou je sais pas quoi ! » Bien décidé à obtenir une réponse, le mineur lui barra le passage, tout en la fixant droit dans les yeux. Si le visage de Nino paraissait habituellement si sympathique et chaleureux, il lui montrait aujourd’hui une autre facette, bien moins engageante, qui traduisait parfaitement son mécontentement face à ce genre d’accusations.
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Sujet: Re: le juste prix | fran Sam 1 Sep - 14:26
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Cette discussion ne menait nulle part. Ce n’était même pas une conversation à proprement parler puisque chacun jetait au nez de l’autre ses reproches sans chercher à se comprendre. Et ce n’était pas dans les coutumes de Fran de se la jouer pacifiste et compréhensive ; elle appartenait plutôt au genre de personnes qui aggravaient les conflits plus qu’elles ne les apaisaient. Nino ne l’avait peut-être fréquentée que pendant quelques mois mais il n’avait pas eu droit aux facettes les moins appréciables de la blonde. La chance lui souriait narquoisement, aujourd’hui il pouvait enfin mieux imaginer qu’un individu comme Francesca Swanson fonctionnait sans états d’âme particuliers.
Droite dans ses bottes, la blonde le dévisagea. Son visage était dur, plus dur qu’il ne l’avait jamais connu – il fallait dire que la réciproque était toute aussi réelle, ni l’un ni l’autre ne s’étaient jusque là retrouvés à dos. Il y avait un début à tout. « Ok. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que t’as jamais tué personne. » L’occasion était saisie en plein vol, ses mirettes sombres déjà planquées dans le fond des siennes. Elle ne cligna pas des paupières, ne bougea pas d’un pouce, guettant presque avec une attention pointilleuse le moindre tic qui trahirait la confiance absolue de Nino. « Que toi et Joey vous n’avez jamais enterré personne au pied d’un sapin il y a six ans dans cette saloperie de forêt et que vous ne vous êtes pas jurés de n’en parler à personne. » Si avec ces détails il continuait de feindre l’innocence, Fran n’avait rien de plus à ajouter que ce qu’elle dirait. Elle aurait raison dans tous les cas : on ne pouvait pas plus lui faire confiance à elle qu’à Monsieur-jolies-boucles.
Elle ne se souciait plus vraiment du monde potentiel autour d’eux. Elle attendait seulement sa réponse, à laquelle elle accordait sûrement un peu trop d’importance. Fran ne savait pas exactement à quoi s’attendre de la part d’un type qui avait pourtant toujours inspiré la fiabilité. Elle ne donnait pas souvent sa confiance au bout de deux mois, mais il se pouvait que si les choses s’étaient déroulées autrement, elle n’aurait pas accueilli Nino avec des menaces et des attitudes offensives. « Fais-le. Et avec un peu de chance, si j’arrive à te croire, je pourrai même t’offrir les dommages et intérêts pour la bouffe que je t’ai volée. » La cavalière était prête à réparer ses torts s’il reconnaissait les siens. Ce risque, elle le prenait sans hésitation – mais chacun devrait faire face à ses accusations la nuit venue, lui comme elle. « Mais sinon, laisse-moi et tire-toi. » Elle n’avait décemment pas besoin d’un tueur sur les talons. Il y avait déjà suffisamment de gens qui préféraient la voir morte que vivante, pas besoin de rajouter un nom à la liste.
Nino Weaver
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Sujet: Re: le juste prix | fran Jeu 6 Sep - 22:29
+ mars 2018 Pour un raison qui lui échappait parfaitement, Fran semblait révoltée face à ses affirmations et exigeait haut et fort que la vérité soit faite. Alors qu’elle beuglait comme un âne, la blonde ameutait doucement les foules, les donnant ainsi en spectacle, tout ce que détestait le brun. Dès lors, il décida de l’entrainer un peu plus de son pickup, histoire d’obtenir un poil plus d’intimité. En colère, elle continuait son discour sans la moindre faille et alors qu’elle lui demandait d’assurer qu’il n’avait jamais tué quelqu’un, il resta un peu perplexe avant de finalement répondre calmement. « Je ne peux malheureusement pas le dire ? » Même s’il refusait de dire les chiffres, Nino s’en souvenait parfaitement et ne comprenait pas vraiment ce que la blonde lui réprochait réellement. La seule personne qu’elle était succeptible d’avoir croisé dans sa vie était un violeur et par conséquent une bien pire créature que lui. Les accusations commençait sérieusement à le gonfler et quand elle aborda le sujet d’un cadavre enterré en bas d’un arbre, Nino recolla rapidement les morceau. Visiblement, leur petite conversation n’avait pas été secrète et en tombant sur le cadavre, Fran avait paniqué. Le scénario semblait tout de suite plus clair, même si quelques éléments manquaient encore. « Quoi ? Mais n’importe quoi, tu as rien compris du tout ! » Se faire accuser de meurtre ne lui plaisait clairement et maintenant qu’il pouvait se justifier il ne savait même pas par quoi commencer.
Un peu paniqué et surtout stressé par la foule qui les jugeait, Nino bafouilla un instant, avant de finalement reprendre le fil de son idée. « On a pas eu le choix ? Je suis pas un tueur ok ? Et pourquoi tu en as pas parlé à ce moment là ? Je sais pas on était ami quand même ! » Certes, découvrir un corps aurait pu refroidir la blonde, mais cela n’expliquait pas comment elle aurait pu croire après toutes leurs conversations qu’il aurait pu être un psychopathe. En effet, en sa présence, le brun c’était un peu confié et ouvert, et maintenant qu’il entendait de telles accusations, il ne se sentaient qu’encore plus trahi. « Le type là, il était en train d’agresser une fille dans la forêt ! J’ai paniqué et j’ai tiré, mais je te rassure j’ai pas pris de plaisir à faire ça ! » Alors qu’il justifiait comme il pouvait ses actes, Nino réalisait à quel point il pouvait paraître soudainement suspect et surtout à quel point il perdait du temps. Si Fran le pensait réellement capable de la tuer ou de tuer son père, alors ils n’avaient jamais réellement été ami. La conclusion faisait mal au coeur, il aurait du faire comme Joey, tirer un trait sur eux et les oublier le plus rapidement possible.
Seulement, contrairement à son meilleur ami, Nino s’attachait trop vite et offrait bien trop souvent sa confiance à des inconnus. Souvent déçu, il se retrouvait bien souvent à essuyer les trahison, même si après le coup des Swanson, il s’était toujours montré plus méfiant. « Gardes tes boîtes de conserves moisies, j’en veux pas ! Penses ce que tu veux de moi, mais évite de dire aux gens que je suis un assassin alors que c’est pas le cas. Je me suis trompé sur toi, je pensais que tu étais une bonne personne, mais en fait quedal. » La colère se lisait facilement sur le visage de l’éclaireur et alors qu’il remettait correctement son sac sur ses épaules pour reprendre sa route, il attrapa un vieux briquet qui trainait sur l’étale. « J’espère que ton père est en vie. Salut. » Sans se retourner, le brun s’empressa de quitter les lieux, bousculant au passage un passant trop voyeuriste, avant d’aller se poser un instant devant le mall. Pendant longtemps, le miner avait espéré avoir cette conversation avec elle, mais malheureusement pour lui, il ne s’était jamais attendu à un tel scénario.
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Fran Swanson
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Sujet: Re: le juste prix | fran Dim 16 Sep - 23:17
nino fran «i got my friends inside my pocket, got my gin tucked in my purse»
Enfin il avouait. Pendant une fraction de seconde, Fran crut qu’il allait lui certifier droit dans les yeux qu’elle faisait fausse route, qu’il n’avait jamais tué qui que ce soit d’humain, et qu’elle avait complètement déliré. La blonde eut presque la sensation d’espérer ce scénario merdique. Au lieu de ça, passée la jubilation malsaine d’avoir eu raison, la suite ne fit que renforcer l’impression désagréable d’avoir été piégée, chose qu’elle n’expliquait pas puisqu’au final Nino n’avait jamais rien fait à son encontre ou à celle de son père. Il avait toujours bien agi avec eux. Il avait toujours été irréprochable, calme quand il fallait l’être et mesuré quand les autres ne parvenaient pas à l’être.
Mais au final, comme bon nombre d’imbéciles avant l’apocalypse, comme tout un tas de tarés croisés avant et après cette année de malheur de 2010, comme trop souvent avec tous ces menteurs et ces menteuses, les mêmes mots revenaient inlassablement dans un ordre différent. T’as rien compris. Ouais, on comprenait jamais correctement, bizarrement. On avait pas le choix. Merde alors, pourquoi les gens n’avaient jamais d’autre option en stock ? Francesca finit par s’impatienter et rétorqua de but en blanc. « A quel moment je devais te le dire ? Avant ou après que tu me zigouilles pour pas que j’ébruite votre petit secret ? » Elle avait eu confiance, oui. C’était bête à dire, tellement bête qu’elle ne le lui dirait pas. Mais maintenant, c’était foutu pour lui.
Et tant pis s’il avait eu de bonnes raisons. Tant pis s’il avait fait ça pour sauver une fille, tant pis si ça pardonnait tout et si ça excusait ses actes automatiquement. S’il avait voulu jouer franc-jeu, il n’aurait pas du le cacher. Peut-être même qu'il mentait, qu'il avait inventé cette histoire pour ne pas avoir l'air de ce qu'il était réellement. C’était sûrement dégueulasse de lui reprocher un manque d’honnêteté quand on savait ce qu’elle avait fait, mais Fran n’était pas un modèle de justice et de compréhension. Elle sautait sur l’occasion aussi facilement tendue, sur la seule faute qu’il avait potentiellement commise pour s’en servir comme bouclier et répulsif. Et elle lui offrait même le droit de l’insulter. Si ça pouvait rendre tout plus facile, alors tant mieux. Elle n’était pas une bonne personne, non, mais lui n’était pas un ange. Et cette consolation ridicule, faussée, elle s’en repaissait largement. « C’est ça. T’as enfin capté, Weaver, bravo à toi. » Elle avait presque envie de l’applaudir pour avoir ouvert les yeux avec un tel temps de latence mais s’en abstint, trop énervée pour avoir l’envie de jouer le jeu du second degré.
Il était véritablement furieux et elle ne le retint pas, même quand il s’octroya le droit de lui prendre un briquet. Qu’il le garde si ça lui chante. Les traits d’esprit lui manquèrent alors qu’il évoqua son père, coup ultime en pleine poitrine avant de s’en aller sans un seul remords. Evidemment ; elle avait l’art et la manière de passer pour la garce ultime tandis que lui s’en sortait en ayant en dépit de tout le reste un mot de sympathie pour Jack. Fran bouillonnait encore plus alors qu'elle avait eu exactement ce qu'elle souhaitait et elle aurait préféré qu’il se taise plutôt qu’il joue une nouvelle fois le gentil garçon. Crétin.
Un homme était resté planté là, bon spectateur de la querelle qui venait d’avoir lieu. La blonde le foudroya du regard, aboyant comme un chien de garde. « Y a un problème ? » En réponse, l’autre secoua les épaules d’un air impuissant et tourna finalement les talons en même temps que la blonde récupérait ses affaires et s’en allait pour de bon du mall, la mine sombre et l’esprit embrumé. Quel abruti. Il lui avait foutu sa journée en l’air.