Sujet: I will come to your river, wash my soul again (Avalon) Sam 7 Oct - 13:30
Avalon & Beckett
« I will come to your river, wash my soul again »
FIN AOUT
La frayeur de l’après-midi avait été assez d’émotions pour lui sans qu’il n’en redemande après que la plupart des volontaires forcés ne proposent de rentrer dans leurs campements respectifs. L’activité grouillante du premier étage où il s’était aventuré insouciamment, sans compter les balcons supérieurs où les corps des infectés se précipitaient par dessus les barrières comme des vagues d’une mer agitée, avaient été le glas de sa journée de nettoyage, il savait que la nuit ne serait pas assez pour relancer son cœur sans soubresaut après tant d’adrénaline injecté dans ses ventricules, pourtant demain, il le savait, il reviendrait sur les lieux, de mauvaise foi, mais silencieux, prêt à effectuer son devoir, à ne pas se faire remarquer par sa mauvaise humeur. Pourtant si les autres riders remontaient à cheval, prêt à galoper jusqu’au ranch pour se remplir l’estomac de nourriture et sûrement le gosier d’alcool, Beckett restait en retrait, dans l’espoir de voir la sœur d’Elanor pointer le bout de son nez, de préférence sans la montagne Ferguson pour lui coller aux talons comme il pouvait le faire avec la gamine. Mains dans les poches, fringues dégueulasses à l’odeur pestilentielle, il ne se détachait pas de la masse des autres qui quittait les abords du bûcher qui brûlait encore. Il fit signe à Mallory de l’attendre, préférant s’assurer une compagnie pour rentrer que de rester seul sur les quelques kilomètres qui le séparait du ranch – et, qui sait, peut-être qu’elle se montrerait plus bavarde sur le chemin du retour.
Au bout de quelques minutes, une tête blonde se démarqua des autres, et Beckett, godillot cacochyme, lui fit un signe de la main pour attirer son attention, comme il l’aurait fait pour saluer un ami, de loin, et si Avalon l’avait royalement ignoré toute la journée – il n’avait rien fait pour se faire remarquer, à s’éloigner dans les coins isolés du mall avec Mallory pour le suivre, muette comme une carpe - elle ne semblait pas plus encline à s'approcher de lui à cet instant. « Avalon ? » osa-t-il pour s’attirer plus qu’un regard de la part de l’aînée de la sororité Barnes, faisant un pas vers elle. « Je peux… te parler ? » Il lui fit signe pour qu’elle le rejoigne, un peu à l’écart des quelques survivants qui hantaient encore les environs, sans vraiment savoir si cette conversation relevait du privé, si elle devait se faire entendre par les autres ou éveiller leurs suspicions à faire de telles messes basses. Il ne savait pas vraiment quoi lui dire, non plus, la dernière fois qu’il l’avait vu remontait à plusieurs mois, lors de la visite impromptue d’Elanor au ranch, après son accrochage avec Bass. Et depuis, plus rien, et tellement de choses en même temps. Il avait attendu qu’Elanor revienne le voir en vain, avait fini par abandonner l’espoir de la revoir aux portes du ranch, se mentait à se dire qu’il ne pouvait pas aller vérifier qu’elle aille bien en se rendant à Olympia – ça aurait été une mauvaise idée, certes, mais s’esquiver du ranch pour quelques heures n’était pas la chose la plus difficile à faire. « Je voulais savoir... » Il se remit les cheveux en place d’une coup de main, signe nerveux qu’il ne savait pas vraiment comment commencer cette conversation. « Tout va bien à Olympia ? » Il n’y avait qu’une seule intention derrière son air d’indifférence et son inquiétude au fond des yeux, c’était Elanor, et sans doute que la grande sœur pouvait lire derrière son visage mal composé qu'il pouvait se demander pourquoi donc on l’avait abandonné – comme un chien gémissant à côté de sa bêtise devant, incapable de reconnaître ses méfaits, ne quémandant que l’indulgence de son maître.
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Sujet: Re: I will come to your river, wash my soul again (Avalon) Jeu 14 Déc - 15:46
Avalon & Beckett
FIN AOUT
Enfin, la journée prend fin sous le soleil caniculaire du Texas. Avalon est épuisée, à bout de force après toutes ces heures à lutter à l’intérieur du mall contre les vagues de rôdeurs arrivant dans un flot continu, bras et dents en avant. La blonde laisse les derniers rayons du soleil lui réchauffer la peau tandis que les premières voitures s’éloignent pour regagner leur camp respectif. Les premiers volontaires olympiens sont déjà partis, mais elle, est restée en arrière avec Billie et le reste des olympiens venus prêter main forte. D’un geste du poignet, elle essuie son front dégoulinant de sueur, ne parvenant qu’à étaler un peu plus le sang qui recouvrait déjà une bonne partie de son visage. Elle en est couverte des pieds à la tête. Des litres de sang brun nauséabond provenant des rodeurs qu’elle n’a pas cesser d’achever depuis le début de la journée. Leur sang, pas le sien. Elle a vérifié plusieurs fois. Aucune morsure, ni même de griffures. Sa peau est intacte malgré l’épaisse couche de liquide crasseux qui la recouvre et commence à sécher par place. Elle n’a qu’une envie : rentrer au plus vite à Olympia et prendre une douche chaude qu’elle a encore le luxe de pouvoir s’accorder. Mais demain, il faudra revenir et recommencer, encore et encore, jusqu’à ce que le mall soit débarrasser de tous dangers. Elle ne sait pas ce qu’elle redoute le plus, les rôdeurs et leur envie dévorante de chaire, ou bien les pièges que les jackals ont pris soin de dissimuler dans le bâtiment avant d’en être délogés. Avec leur esprit pervers, elle s’attend au pire. Qu’est-ce qu’il lui a pris de se porter volontaire, vraiment elle n’en est plus sûre. Peut-être le besoin d’aider et d’être utile pour les autres, mais là tout de suite, ça ne lui frappe pas aux yeux. Elle a surtout fait une belle connerie d’après elle, qui empire un peu plus lorsqu’elle surprend le signe de main de Beckett dans sa direction.
Il lui faut une seconde pour réaliser que c’est à elle qu’il est destiné. Qu’est ce qui lui veut ? Avalon le laisse approcher de lui-même. S’il veut lui parler et bien il n’a qu’à venir. Il l’interpelle finalement, l’oblige à s’éloigner du reste du groupe pour une discussion dont elle n’a aucune envie. Elle le suit pourtant, curieuse et satisfaite de le sentir hésiter, comme s’il redoutait de devoir lui parler. Tant mieux. Si seulement il savait toutes les tortures qu’elle s’imagine lui faire subir à chaque fois qu’elle surprend le regard triste d’Elanor derrière son sourire de façade. Il en ait l’unique raison et elle le hait pour ça. De mauvaise humeur, elle se plante à sa hauteur, les bras croisés. « Qu’est-ce que tu veux ? » Elle profite, le regarde se passer nerveusement la main dans les cheveux, mal à l’aise. « Qu’est ce qui se passe ? T’as oublié son prénom ? » Il n’y a qu’une personne dont il peut vouloir des nouvelles. Elle secoue la tête, lasse. « Elle va bien si c’est ce que tu veux vraiment savoir. » Son animosité la trahi. Elle en a conscience mais ne parvient pas à dissimuler la haine qui perce dans chacune de ses paroles. Lorsqu’elle le voit, elle voit le visage émacié de sa sœur, son sourire triste, ses yeux perdus. Elle la revoit repousser son assiette sans en avoir toucher une miette. Elle voit ses frêles épaules trembler, entend ses sanglots. Non, elle ne va pas bien.
Sujet: Re: I will come to your river, wash my soul again (Avalon) Sam 13 Jan - 5:44
Avalon & Beckett
« I will come to your river, wash my soul again »
S’il avait d’abord accordé le visage tiré et les soupirs d’Avalon aux efforts incessants de la journée à tenter de vider le mall de toute la folie qu’on avait pu y entasser, Beckett se rendit bien vite compte qu’il était la source de l’agacement de la grande sœur Barnes. Il savait bien que sa dernière sortie à Olympia avait été remarqué, mais les quelques mois qu’il avait passé sagement au ranch, d’abord à se remettre des stigmates de sa querelle avec Bass, puis à s’occuper des tâches qu’on lui incombait sans se plaindre avaient été, dans la plupart des esprits, assez pour ne plus penser à l’altercation musclée entre les deux hommes – il y avait eu assez d’autres tensions et événements dans le coin pour remplacer les murmures d’une étincelle qui ne voulait pas s’embraser. Pourtant, Avalon si elle s’était laissée emporter à l’écart par le cavalier, ne cachait pas l’animosité et les quelques éclairs au fond de ses yeux en réponses aux questions maladroites de Beckett, il en était, pantois, à se demander s’il n’allait pas s’attirer de nouveaux ennuis, contenait les quelques frissons désagréables qui lui remontaient le long de l’échine pour ne pas qu’ils se transforment en du venin à cracher, mécanisme de défense qu’il ne voulait pas invoquer avant de repartir avec les informations qu’il était venu chercher. « Je suis content de savoir qu’Elanor va bien. » Il avait appuyé sur le prénom de cette ombre qui restait toujours dans un coin de son esprit, comme un enfant blessé dans son ego qui mettait un point d’honneur à montrer qu’il savait de quoi les grandes personnes pouvaient parler. Regardant autour de lui, comme pour s’assurer encore que personne ne les regardait trop longtemps quand sans doute les quelques survivants n’avaient pas remarqué leur aparté, il finit par appuyer le poids de son corps contre l’un des murs du mall, comme s’il ne savait pas quoi faire de lui-même. « Je m’inquiète pour elle, c’est tout. » laissa-t-il échapper, en pensant naïvement que cela pourrait écarter la méfiance d’Avalon ou implorer sa clémence. « J’arrive pas vraiment à avoir des nouvelles d’elle par les riders en transit à Olympia. » Les quelques cavaliers encore autorisés à faire l’aller-retour malgré les tensions politiques entres les deux camps ne s’attardaient pas vraiment sur la petite infirmière discrète, et Beckett n’avait pas pris la peine de les connaître assez pour leur demander ce genre de service qui n’attireraient sans doute que des moqueries de leur part. Il s’était contenté des vieux adages, à se dire que si personne ne se plaignait des infirmières de la ville voisine c’était qu’elles faisaient encore bien leur travail, qu’aucune ne manquait à l’appel. Lui, stupide, était comme un adolescent qui ne comprenait pas qu’il pouvait faire un pas en avant, qui attendait que tout lui vienne, comme par magie, mal habitué par la vie. « Comme elle est pas revenue au ranch, je me demandais s’il lui était pas arrivé quelque chose, si elle était retenue à Olympia, c’est tout. » Comme s’il seulement une infirmerie bondée par une épidémie dont les rumeurs ne seraient pas arrivées jusqu’au ranch, ou qu’une jambe endommagée l’empêchant de marcher soient les seules excuses qu’il pouvait imaginer pour expliquer cette absence, cette promesse tacite non tenue par Elanor.
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Sujet: Re: I will come to your river, wash my soul again (Avalon)
I will come to your river, wash my soul again (Avalon)