Sujet: (waylie) wake up to the cold reality. Sam 21 Oct - 17:47
WAKE UP TO THE COLD REALITY
billie & wayne
Every night I try my best to dream tomorrow makes it better. Then I wake up to the cold reality and not a thing is changed. And the salt in my wounds isn't burning anymore than it used to. It's not that I don't feel the pain, it's just I'm not afraid of hurting anymore. And the blood in these veins isn't pumping any less than it ever has, and that's the hope I have, the only thing I know that's keeping me alive.
Lentement, la lumière transperce les feuilles. Les rayons insolents du soleil agressent mes paupières, qui n’avaient réussi à se clore il y a peu. Je défais la corde et me libère de la branche épaisse de l’arbre qui m’avait accueilli cette nuit, et probablement la prochaine. J’évitais adroitement les alentours da la Carrière, terrifié à l’idée de recroiser un fantôme un peu trop réel du passé. Je ne faisais qu’errer près d’Olympia, toujours muré dans un silence de plomb, échappant quelques grognements, des soupirs et des haussements d’épaules. Je n’avais rien à dire. Ce n’était pas méchant. Ce n’était dirigé envers eux. Je n’avais rien à leur raconté, rien pour leur donner un peu d’espoir. Alors, je préférais me taire plutôt que de raconter ce qui pouvait arriver au-delà des frontières du Texas. Nous avions tous bannières et croix, encrassées, déchirées, s’alourdissant au moindre choc au lieu de partir en éclat. Lourdement, mes pieds s’écrasent au sol, alors que je place la couche en peau de rôdeur sur ma veste et mon fusil inutile sur l’épaule. Mes pas me dirigent vers la partie décimée de la forêt. La crasse s’accumule un peu plus, me yeux plissent alors que j’ai le pouce placé sur le chien de mon colt. Devant ce spectacle de désolation, je ne peux m’empêcher de divaguer. J’imagine, pense, spécule. Ma respiration se coupe un instant, les yeux clos, j’ai l’impression de la voir. Encore, et toujours. Sloane me hantait, sans cesse. Je le méritais et je sentais une douleur bien plus forte que tous les sévices que mon corps avait pu subir, s’installer au creux de mes entrailles.
Le monde s’emporte, et j’ai l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds. Mes genoux cèdent, pliant, embrassant violemment le sol brûlant. Lentement, je découvre une étendue de sable, aveuglant, forçant mes yeux à échapper quelques larmes involontaires. Certains diront que le blâme revient à Sloane, d’autres à la culpabilité, et enfin, les menteurs de la plus basse espèce accuseront le soleil, le sable et ses grains frivoles. Encore une fois, je me suis perdu, dans mes pensées, dans un chemin que je pensais sauf et sans encombre. Mais ces images revenaient toujours, et me privaient de toute raison, à chaque fois. Enfin, du peu qu’il me restait. Le soleil de plomb rend brûlant le métal de mes pistolets, alors que l’odeur putride de la peau de rôdeur se renforce, et que mon alliance commence à brûler mon annulaire. La soif, elle, se creuse, asséchant mes lèvres, brûlant ma peau déjà abîmée. La crasse ne protège pas de tout. Je rampe, me relève et tombe encore. Parmi les mirages, j’y vois des souvenirs d’une vie antérieure, et j’aimerais y croire. J’y crois, alors j’avance, suis un enfant jusqu’à un oasis. Lorsque je plonge la tête sous l’eau, l’apnée refait surface, alors que je me décide enfin à revenir dans ma réalité. L’enfant n’est pas là. L’absence d’empreintes de pas me fait penser que ce n’était que le fruit de mon imagination. Un bruit, léger, me force à froncer les sourcils. Doigt sur le pontet, prêt à presser la détente dans un sang-froid létal, je ne me retourne et observe seulement les vibrations de l’eau face à moi, pour savoir qu’une personne n’est pas rien. Reflet trouble, j’entrouvre la bouche, émets un grognement, n’osant alors pas me retourner, persuadé d’être face à une vision amusée par un esprit dément.
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Billie Trager
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Sujet: Re: (waylie) wake up to the cold reality. Mer 25 Oct - 15:20
wayne & billie
« wake up to the cold reality. »
Elle se souvient douloureusement de la dernière fois qu'elle a foulé le sable chaud de cet endroit désert. Elle s'en souvient comme si c'était hier, revoit son visage, entend sa voix résonner dans sa tête. Il n'est plus là. Elle si. Et elle revient sur ces mêmes lieux qui ont jadis entendus leurs confessions, qui gardent encore leurs secrets. Mais lui n'est plus. Et elle doit continuer d'avancer. Après le centre commercial, les morts, elle avait cru pouvoir respirer un peu. Prendre le temps d'apaiser sa tête, d'alléger son cœur. Elle avait cru pouvoir se perdre, rien qu'un peu. Et puis l'ouragan avait tout balayé. Littéralement. En une nuit, sa vie, et celle de beaucoup d'autres, avait viré au cauchemar. Encore des pertes, encore des deuils. Et toujours ce silence glaçant. Elle ne trouve plus la force d'ouvrir les yeux. Pour voir quoi ? La désolation. Un monde ravagé. Des gens vivants qui ne savent pas encore qu'ils sont morts. Elle entend encore leurs cris dans sa tête. Aussi distincts que le jour où elle les a abandonné de l'autre côté du mur. Elle ne dort plus, trop effrayée à l'idée de fermer les yeux, seule dans son lit. Elle erre des heures durant, monte la garde alors qu'elle n'a rien à faire là. Les yeux hagards, son cerveau fonctionnant à toute vitesse, se posant mille question sur la Mine, sa gérance, leur chef. Se demandant si elle avait fait le bon choix. S'imaginant d'autres scénarios. Mais à chaque fois que le soleil se lève, il révèle la même triste réalité. Pas de salut pour les survivants. C'est la désolation qui règne en maîtresse sur la Mine et la Carrière. Elle ne supporte plus de voir l'entrée, voudrait fermer les yeux à chaque fois qu'elle en passe la porte. Ce souvenir douloureux s'accroche, lui pompe toute son énergie, la laisse vide. Elle évite le monde, les quelques rares personnes susceptibles de la relever, de la sortir de sa catharsis. Elle refuse. C'est sa punition. C'est la goutte de trop, celle qui fait qu'elle va s'enfoncer dans une spirale infernale et, peut-être, aller jusqu'au bout cette fois.
Alors voilà. Elle se retrouve encore dans ce foutu décor aride tout droit sorti d'un film. Rien n'a changé. Le sable est toujours le même. Les arbres morts sont au sol, seul détail changeant dans ce décor qui pue la mort. Elle soupire, ses pas la conduisant vers le petit coin de paradis qui subsiste. C'est là que son regard capte la forme humaine accroupie au sol. Ses sens immédiatement mis en alerte, elle sort son couteau de sa ceinture. Un seul individu. Elle pourrait le tuer en quelques secondes. Il lui suffit de réduire la distance entre eux. De lever le bras et de plonger la lame dans son crâne. C'est tout. Ou elle pourrait attirer son attention. Ranger son arme. Le laisser approcher et accueillir la mort comme une amie. Deux choix radicalement opposés. Vivre ou mourir. Elle soupire, pesant le pour et le contre. Regardant en arrière vers ceux qui attendent. Vers ceux qui ont cru en elle. Abandonner c'est si facile. Trop facile. Elle n'a pas ça dans le sang. Alors elle s'avance, calmement, sans bruit, jusqu'à arrivée dans le dos de l'individu puant. Elle lève le bras, prête à achever la créature. Et c'est là qu'il se retourne, se relève de toute sa hauteur, la domine et lui attrape violemment le poignet, l'arrêtant dans son élan. Prisonnière du moment, elle écarquille les yeux, réalisant sa terrible erreur.