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 (VI) a time for confidence + abel

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Jenna Rhodes
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MessageSujet: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyMar 17 Oct - 16:06



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Quelque chose cloche, c’est incontestable. Est-ce que ça l’étonne ? Pas vraiment. De toute évidence, dès qu’il s’agit d’Abel et Peyton, il y a anguille sous roche. C’est typiquement Rhodes, de patauger sentimentalement parlant. À croire que c’est génétique, de tout faire foirer. Elle commence tout doucement à avoir l’intime conviction qu’ils finiront seuls, tous autant qu’ils sont. L’image d’un trio de Rhodes vieillissant ensemble est à la fois comique, absurde et synonyme de conflits perpétuels. « Votre frère est déjà parti, je vous attendais. » Elle se doute, qu’il n’est pas resté là, à attendre, par pur plaisir. D’ailleurs, il semble plutôt agacé, passablement irrité. Elle s’en fiche, c’est son job après tout, de veiller sur elle, de s’improviser toutou d’Abel Rhodes, baby-sitter attitré. « Trop aimable à vous ! » Il s’attend à quoi ? à de la reconnaissance pour avoir eu la patience de l’attendre ? Il peut se la fourrer où elle pense, cette quelconque reconnaissance. Sans un sourire ou même un regard, elle monte en selle, démarrant au quart de tour, avec l’ultime but de semer éventuellement son garde du corps assigné. Après tout, il est tout aussi agréable qu’une porte de prison, elle préfère largement voyager en solitaire plutôt qu’à ses côtés. Et puis, en tant qu’emmerdeuse professionnelle, pourquoi se priverait-elle d’une si belle occasion ?

Le retour jusqu’au ranch fut plus agréable que l’aller. Probablement que la non présence d’Abel et sa saleté d’humeur y sont pour quelque chose. Ou alors, peut-être que son petit tour consistant à larguer son accompagnateur du jour a pesé dans la balance. Elle a toujours pris un malin plaisir à ennuyer son monde, c’est bien connu.
Ce n’est qu’une fois Athos dessellé et de retour au box qu’elle se décide à partir en quête de son aîné. Elle est presque certaine de se faire rabrouer sans détour. Ils ne sont pas exactement proches pour l’instant. Il faut dire qu’Abel s’est joliment efforcé de piétiner leur relation. Elle n’est pas en reste non plus, elle est consciente que ses mensonges n’ont fait qu’envenimer les choses, telle la goutte d’eau faisant déborder le vase. Pour autant, elle l’aime, son connard de frère. Il en faut bien une. Il faut avouer qu’elle n’a pas trop le choix non plus, il est de son sang, c’est son devoir de le supporter. Elle jure intérieurement tout en redescendant les escaliers en trombe, retournant sur ses pas, bifurquant à droite en direction de la grange. Personne. Deuxième injure mentale. Elle rebrousse chemin, tournant en bourrique encore un petit quart d’heure, avant de tomber sur une silhouette familière, clope en main, attitude fermée n’inspirant rien de bon. Elle ne parle pas, pas tout de suite, le regard perdu sur le champ de fleurs – ou de non fleurs pour l’instant - semé en l’honneur de sa mère. Nostalgie quand tu nous tiens ! « Je ne sais pas exactement comment est-ce que je dois prendre le fait que tu m’abandonnes aux mains d’un cavalier aussi facile à semer, tu me sous-estimes. » Autant avouer sa faute immédiatement, de toute façon, sa petite frasque sera bien vite rapportée. Tout finit par se savoir, surtout la concernant. « Tu vas me raconter ce qu’il se passe entre Peyton et toi ou tu vas continuer à faire comme si de rien n’était, comme si ça ne comptait pas ? » Personne ne peut les louper, ces deux-là. Il faut bien avouer que leur relation ne laisse quiconque de marbre, tout le monde a son opinion à leur sujet. Encore maintenant, ils ont le don d’attiser les rumeurs, de faire jaser les esprits. Ça ne doit pas être évident, de subir les regards inquisiteurs, de gérer les ragots. Tout comme ça ne doit pas être évident de concilier leurs rôles respectifs (ou encore de supporter Abel, mais ça, c'est une autre histoire).  

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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyMar 17 Oct - 21:34



Jenna & Abel

« a time for confidence »


(fin septembre, une dizaine de jours après l'ouragan)

Si le garde qu’Abel avait choisi au jugé afin de l’escorter jusqu’au ranch avait, sur le coup, dû maudire son existence en voyant la gueule de six pieds de longs que tirait son leader, force lui fut de se reconnaître chanceux au final puisque l’autre ne desserra pas les dents de tout le temps que dura le trajet – et autant dire que celui-ci, du fait du pas imposé, était terriblement long. Si la journée n’était pas trop mauvaise pour un climat automnal, la “promenade” n’en était pas pour autant plaisante d’abord du fait du terrain saccagé et boueux et ensuite, parce que l’aura noire de l’aîné des Rhodes semblait jeter un froid sur tout ce qui se trouvait à moins de cinq mètres de lui. Enfin arrivés sur les terres de la Crimson Valley, puis dans la cours devant la maison familiale, il avait mis pied à terre et abandonné les rênes de son cheval à l’autre cavalier en lui laissant la charge de se délester des animaux à qui de droit. Pas d’humeur à s’en occuper alors que la douleur à sa cuisse après ces deux chevauchées le faisait peiner à tenir debout – même s’il s’en cachait remarquablement bien derrière son attitude fermée et les doigts de sa main crispés sur le pommeau de la canne –, il avait tout de même pris le temps d’informer quelques personnes de l’aide qu’Olympia venait de lui céder. Qu’importe les rumeurs qui ne manqueraient pas de courir avec l’annonce, il savait que la nouvelle était bonne et se propagerait comme un feu de garrigue parmi une troupe amoindrie qui avait bien besoin, à l'heure actuelle, d’entendre ce genre de choses. Les journées, récemment, n’avaient pas été simples. Il avait, ensuite, filé à son bureau avec l’ordre strict de ne l’y déranger que pour une urgence absolue.

Le champ fleuri, ou ce qu’il en restait, offrait un paysage morne et déprimant à perte de vue. Son regard s’y perdait en même temps que ses pensées tandis que la cigarette se portait machinalement à ses lèvres, rythmant sa respiration avec une remarquable régularité puisque personne n’était présent pour le déranger ou attirer son attention ailleurs.
D’un point de vue pratique, les détériorations subies ici ne représentaient pratiquement rien vis-à-vis de la survie et de la reconstruction du camp ; personne n’avait un besoin vital d’un bouquet de fleurs, aussi joli puisse-t-il être, pour continuer à ouvrir les yeux un jour après. Abel ne pouvait pas s’empêcher de se demander, néanmoins, ce qui renaîtrait de là au printemps prochain. Cet endroit avait toujours fait partie intégrante de ses souvenirs – il n’avait de plus pratiquement pas changé après l’apocalypse puisque personne n’avait rien à faire ici de manière générale – et de le voir ainsi brisé, dévasté, parvenait tout de même à lui arracher un vague soupçon de nostalgie. Une tristesse diffuse, écaillée avec les années, alors que fatalement il ne pouvait s’empêcher de songer à sa mère tandis que ses yeux s’accrochaient à relever toutes les traces du passage de la tempête.

Abel n’eut pas besoin de se retourner pour savoir l’identité de la personne qui s’approchait de lui, s’invitant bientôt sans vergogne dans sa bulle de tranquillité. Un petit rire dénué de joie fit écho à l’aveu de sa sœur alors qu’il lui coulait un regard en biais pour finalement lui rétorquer qu’il s’était plus ou moins attendu à ce genre de comportement venant de sa part, et qu’elle pouvait donc s’estimer heureuse qu’il ne lui ait pas collé les deux riders au cul en prévision. Parce qu’on savait très bien qu’il aurait été parfaitement capable, tout engoncé dans sa mauvaise humeur comme il l’était actuellement, de se tirer seul comme un grand au mépris de sa paranoïa qui lui aurait alors soufflé qu’il s’exposait ainsi idéalement à toute attaque visant à le déchoir de son trône – ou de ce qu’il en restait à ce jour, en tout cas. « Depuis quand tu t’intéresses à ce qui se passe dans ma vie privée ? » Bon, pour être parfaitement honnête, ça ne relevait pas exactement du domaine du privé. Une partie, en tout cas, ne l’était pas, du fait de leur statut respectif de leaders, des relations entre les deux camps et de tout ce que cela entraînait dans la foulée. « Et puis, ça ne compte effectivement pas. » Ou plus, du moins. C’est en tout cas quelque chose dont il semblait avoir fort envie de se persuader à l’heure actuelle. « L’alliance avec Olympia sera rompue à la fin du mois, et tout ce qui va avec. » Peyton était incluse dans le lot, non ? Ils n’auraient, alors, plus aucune raison de se voir et, au vu de leurs dernières entrevues, ce n’était pas plus mal qu’ils soient libérés de cette obligation ; comme s’il n’y avait eu que ça pour les pousser, à tour de rôle, à faire chacun le trajet jusqu’au campement de l’autre. « On s’est simplement tombé dans les bras à force d’être obligé de se fréquenter et de se causer. Nostalgie du passé, sûrement. » Il haussa les épaules, affectant un air d’indifférence qui ne tromperait sûrement pas quelqu’un qui le connaissait comme c’était le cas de Jenna ; le mensonge était tellement bourré de mauvaise foi qu’il n’avait pas la moindre chance d’être gobé.


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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyMar 24 Oct - 22:26



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Elle admet, voilà trop longtemps qu’ils s’évitent, trop longtemps qu’ils ne se parlent plus, plus vraiment. Depuis quand est-ce sa vie l’intéresse ? Depuis toujours en réalité, elle s’est simplement contentée d’en être spectatrice, de ne pas y ajouter son grain de sel. Déjà, autrefois, lorsqu’elle s’est envolée pour New-York, coupant – sans le vouloir – les ponts avec sa famille, si ce n’est son père, elle s’efforçait systématiquement à prendre des nouvelles de siens, même s’ils ne semblaient plus vouloir lui porter, à elle, ne serait-ce qu’un soupçon d’intérêt. C’est de cette manière qu’elle est en quelque sorte restée connectée avec ses proches, plus si proches que ça au final. C’est de cette façon qu’elle a appris le mariage d’Abel, la reprise d’un cabinet vétérinaire par Caden, la naissance de Silas,… Être spectatrice, un rôle qu’elle endosse depuis des lustres. Peut-être qu’elle n’en veut plus, qu’elle ne s’en contente plus. Peut-être qu’elle aimerait que ça change. Ils sont sur le point de devenir de parfaits étrangers, des inconnus partageant la même demeure, ce n’est pas ce qu’elle souhaite. Alors, bien sûr, elle se doute qu’ils ne peuvent pas recoller les morceaux en un simple claquement de doigts, mais pas à pas, ils y arriveront, n’est-ce-pas ? Du moins, s’ils y mettent du leur.

C’est fou à quel point il a ce don pour se voiler la face, Abel, pour renoncer quand ça devient trop compliqué. Du moins, personnellement parlant. Elle n’en croit pas un unique mot, de ce qu’il peut bien déblatérer. Il se veut détaché, distant, pour autant elle n’est pas dupe. Elle reconnait tout même son talent pour jouer la comédie. Elle l’écoute sans vraiment l’interrompre, roulant intérieurement des yeux. Il pense que c’est facile, que tout s’envolera avec la fin de l’alliance, il se trompe sur toute la ligne, il en a probablement conscience tout au fond de lui. Il se ment à lui-même en tout cas, c’est évident. « Et tout ce qui va avec, vraiment ? » Elle ne veut pas le contredire, pas vraiment, mais elle y est bel et bien obligée. Il faut qu’il arrête un peu de jouer au connard sans cœur et sans failles. Il est humain, il a le droit d’éprouver des sentiments, même s’il ne le désire pas. C’est sûr que ça casse son image. « Je ne te trouve pas spécialement convaincant, Abel. » Ce n’est pas un reproche, bien au contraire en fait. Peut-être qu’il est temps pour lui d’admettre que sa relation avec Yates n’est pas qu’une petite – ou énorme - erreur de parcours ? Elle le sait, alors il doit le savoir également puisqu’il est le principal concerné par cette relation quelque peu catastrophique. De toute façon, tout le monde voit bien que ce n’est pas qu’une futile histoire destinée à tuer le temps. Il n’y a que lui qui est doté d’œillères. « La nostalgie, rien que ça, une sacrée garce en tout cas. » Elle ne suffit pas, la nostalgie, à réunir deux personnes d’une telle façon, il faut des sentiments en prime. Elle la connait bien cette sensation, preuve en est aujourd’hui avec Adam. C’est un peu léger comme excuse. Enfin, c’est surtout qu’il doit en être à court à force d’essayer de se convaincre lui-même. « Si, tu veux mon avis, ou pas d’ailleurs, je dirais plutôt que tes sentiments me paraissent… actuels. » Et, réels. Après, il fait comme il veut, il est grand, qu’il balaye cette relation s’il y tient, mais ce serait quand même con. Enfin, ce ne sera pas la première fois qu’il jouera au con, ce ne sera qu’un ajout à la liste de ses erreurs.

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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyDim 29 Oct - 16:30



Jenna & Abel

« a time for confidence »


Evidemment que Jenna n’allait pas abandonner aussi facilement, ce n’était pas sa sœur pour rien après tout. Au fond, ça ne le dérangeait peut-être pas tant que ça qu’elle continue d’insister, même si ce n’était certainement pas pour ça qu’il allait brusquement s’ouvrir à elle et tout déballer sur le tapis. Force lui était d’admettre, toutefois, qu’avoir l’opportunité de causer un peu de cette foutue histoire à quelqu’un ne lui ferait pas de mal : il y en avait, des pensées, qui se bousculaient pêle-mêle à l’arrière de son crâne et à qui il refusait le droit à l’expression. Pas spécialement convaincant. No shit Sherlock. Même lui n’était pas convaincu par les paroles qu’il venait de lui balancer alors pourquoi croire qu’il n’en serait pas allé de même pour elle ? Un tressaillement infime l’agita à la mention de ses soit-disant sentiments actuels – d’accord, elle avait parfaitement raison sur ce point et il en avait pris conscience depuis déjà quelques temps mais, entre le savoir et se l’entendre dire comme si c’était l’évidence même, et surtout de la part de quelqu’un avec qui il n’était plus guère habitué à communiquer… – mais il prit tout de même le temps de tirer encore une fois sur sa clope, soufflant tranquillement la fumée loin devant lui avant de finalement se tourner pour lui faire face. « C’est fini, Jen. » Il ne disait pas spécialement ça avec tristesse, plutôt une forme de résignation frustrée entremêlée de rancœur et une once de colère dans le fond de ses paroles, quoiqu’on ne savait pas vraiment si elle était pour lui ou pour la concernée. « Quoi qu’il se soit passé c’est fini, d’accord ? » Ironique comme, lorsqu’ils s’étaient ouverts l’un à l’autre pour la dernière fois, il avait admis ne pas savoir ce qu’il était en train de foutre. Elle n’avait pas insisté à l’époque et, maintenant qu’elle semblait enfin y porter un peu d’intérêt, c’était un peu tard pour s’en soucier. Alors qu’il n’ait, lui, pas spécialement l’air enchanté par la teneur de ses paroles, qu’est-ce que ça changeait au final ? Qu’il soit fautif ou non dans cette histoire, il n’allait certes pas courir après Peyton, il n’en avait même pas l’envie vu comment s’étaient soldées leurs deux dernières rencontres. Elle avait exprimé clairement ce qu’elle pensait de lui et lui, eh bien, il lui en voulait encore pour cette farce stupide et les prises de tête qui avaient suivi n’avaient fait que prouver le bien fondé de son raisonnement initial à propos d’eux d’eux : ne lui avait-il pas dit, une fois, qu’ils allaient droit dans un mur ? Eh bien, c’est ce qui était arrivé aujourd’hui, non ? Peu importait, dès lors, qu’il ne s’y soit pas préparé, déjà. Peu importait qu’il ne veuille pas voir tout s’arrêter là. « De toute façon, c’était trop d’emmerdes cette connerie. C’est mieux comme ça. » Vraiment ? Il tira sur sa clope encore une fois, considérant sa soeur d’un regard qui se voulait aussi égal que le ton de sa voix. « Alors quoi, t’es venue pour me prodiguer tes bons conseils ? C’est sûr que tu sais de quoi tu parles, toi… » L’allusion n’était même pas subtile, Jenna s’était tapé Diggs, voilà qui les mettaient presque sur un pied d’égalité en terme de conneries. Comme d’habitude, Abel attaquait lorsqu’il se sentait acculé, la bouche plein d’un sarcasme amer. « Au moins nous, on a limité la casse. » C’était bas, mesquin de sa part de parler de Lou de la sorte. Surtout que malgré tous les reproches qu’il avait pu lui faire à l’époque, à Jenna, elle avait très bien pu constater comme il s’était pris d’affection pour sa nièce. Et puis c’était impossible de ne pas avoir réalisé l’impact positif que la naissance de Lou avait eu sur sa mère, même lui avait pu s'en rendre compte.


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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyDim 5 Nov - 17:12



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Non, elle n’est pas d’accord. Mais, elle se rend à l’évidence qu’il n’est pas prêt d’accepter ce fait. Il n’est prêt pour rien à l’entendre. C’est certain que c’est plus facile de se contenter de ce qu’on connait déjà, diriger le ranch d’une main de fer, prendre soin des survivants, établir une pseudo-politique, il s’y connait là-dedans, ce sont ses domaines de prédilection. Par contre, quand il s’agit de sentiments, c’est une toute autre histoire. Il patauge on dirait bien, à moins qu’il n’en soit déjà au stade de la noyade, elle ne sait pas vraiment, c’est difficile à dire. De toute façon, il ne date pas d’hier son problème. Problème résidant dans le simple fait qu’il n’arrive pas à s’ouvrir aux autres, admettre qu’il est humain – parfois – et doté de sentiments et d’émotions – de temps à autre. C’est con dit comme ça, mais c’est la stricte vérité. Il a peur, ni plus ni moins. Il ne veut pas se mouiller, s’attacher à quelqu’un, prendre le risque d’être déçu, de perdre cette personne, etc. Elle est bien placée pour le comprendre, ça ne l’empêche pas de le trouver incroyablement stupide. « Si tu le dis. » Qu’elle se contente de répondre, bien que son timbre de voix trahisse ses réelles pensées. C’est assez drôle de constater à quel point le gène de l’incapacité émotionnelle s’est transmis à toute la fratrie. Il n’y en a pas un pour récupérer l’autre. Elle ne saurait dire qui est le pire, le plus mal barré, entre Caden, Abel et elle-même. Ils devraient songer à organiser à concours.

C’est certain qu’il s’agit d’un lot d’emmerdes, l’amour et toutes les autres conneries qui vont de pairs. Elle est bien placée pour le savoir. Sa relation avec Aaren Diggs ne lui a rien apporté de bon, si ce n’est Lou, bien évidemment. Et encore, au départ, elle a perçu sa grossesse comme un réel coup du sort, une grossière erreur à assumer. Bien sûr, elle a changé d’avis depuis lors, mais tout de même, ça n’a pas été facile, elle ne voyait pas le bout de cette histoire, d’ailleurs elle n’en voit toujours pas le bout pour être honnête.
Outch. Elle encaisse les deux piques non sans serrer les poings. Il exagère. Pour une fois qu’elle se décide à faire un pas vers lui, à se comporter en tant que sœur, il sort les crocs. Belle récompense pour son effort. « C’est vraiment petit de ta part. » D’accord, son histoire avec Ren s’est révélée être catastrophique mais ça en valait la peine. Elle avait des sentiments pour lui, peut-être sont-ils encore présents en réalité, elle ne peut tout simplement pas l’effacer aussi rapidement, surtout qu’ils n’ont pas eu le droit à une fin appropriée, une vraie fin. Elle est résignée, oui, c’est voué à l’échec entre eux, n’est-ce pas ? Trop de facteurs externes sont à prendre en compte. Et, concernant Lou, elle n’est surement pas un dégât, un dommage collatéral. Elle a conscience qu’il ne le pense pas vraiment, du moins, un peu moins depuis la naissance de Lou. Mais, tout de même, elle déteste lorsqu’il est comme ça. « Au moins, j’ai le mérite de ne pas regretter ma casse. » De toute façon, les regrets, ils ne servent à rien, ils nous empêchent simplement d’avancer, de continuer à vivre. « Si, c’était à refaire, je n’hésiterais pas. » Quitte à affronter les fameuses emmerdes une seconde fois. Si, c’était à refaire, elle en profiterait encore plus. « Toi, tu te contentes de prétendre que t’as toutes les réponses, que t’as raison et que rien ne vaut la peine si ça ne concerne pas le ranch. T’es comme ce mec chiant et aigri dans la plupart des comédies romantiques. » Vous savez, celui qui ne veut pas entendre parler de l’amour, qui se terre chez lui et qui finit par se taper l’héroïne. Sauf qu’Abel, il restera aigri à vie. « À l’exception près que t’es encore plus aigri, plus chiant, plus con et aussi beaucoup moins sexy. » Voilà, tout est dit.  

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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyDim 5 Nov - 20:32



Jenna & Abel

« a time for confidence »


C’était petit, oui, il ne pouvait pas le lui dénier, savait très bien qu’il avait exagéré juste pour détourner l’attention de Jenna de ses problèmes personnels. Comme si une partie de lui avait espéré, alors, que ça l’agace suffisamment pour la pousser à tourner les talons et le laisser tranquille, mais sa sœur était à peu près au moins aussi têtue que lui et, clairement, si elle avait une idée en tête, elle ne la laisserait pas filer aussi facilement. La preuve étant qu’elle ne tarda pas à contre-attaquer, bien loin de se laisser démonter (il ne s’était pas spécialement attendu à ce que ça arrive, de toute façon), s’appliquant à démonter l’amertume de ses propos avec suffisamment d’énergie pour qu’il l’écoute sans l’interrompre… et se prenne un petit retour de bâton bien mérité dans la gueule. Un léger silence suivit la conclusion de sa sœur alors que le regard qu’il posait sur elle était indéchiffrable au milieu de son expression mi-surprise mi-outrée par ses répliques, l’air un peu stupide avec sa clope pendue au coin du bec et qui continuait de se consumer tranquillement, parfaitement indifférente à ce qui se passait autour d’elle.
Et puis surgi de nulle part, le rire s’échappa sans crier gare, léger et incongru. « Est-ce que tu viens sérieusement de tirer une comparaison entre moi et un mec de comédie romantique ? » Il tira une taffe, laissa de nouveau filer quelques éclats teintés à l’ironie. « Je touche à ce point le fond ? » qu'il releva encore, vieux rictus sardonique gribouillant ses lèvres. Oh il n’était pas spécialement vexé, non, il avait déjà eu droit à pire de la part de Jenna et il lui tolérait de toute manière beaucoup plus qu’à la plupart. En fait, c’était même assez difficile de vouloir s’énerver sciemment après le parallèle qu’elle venait de faire. « Sacré portrait en tout cas. » A se demander si elle ne s’était pas concerté avec Peyton juste avant… Abel se détourna d’elle le temps de terminer sa cigarette, étouffa du pied le mégot contre le sol et reprit d’une voix plus basse, les yeux rivés à sa tâche : « J’ai jamais prétendu que j’avais toutes les réponses, non, j’en serai pas là sinon. » Il avait des regrets, lui, contrairement à elle à priori. Ils lui bouffaient les entrailles, acides, et contribuant très certainement à ce côté aigri qu’elle dénonçait ouvertement chez lui, mais il ne savait pas comment s’en débarrasser. S’il aimait croire qu’il pourrait vivre avec sans problème, il savait très bien au fond de lui que ce n’était pas tout à fait exact. « Tu veux quoi Jen, il continua en relevant de nouveau les yeux vers ceux de sa frangine, un aveu ? Une confession ? Tu veux que je te dise que j’ai tout foutu en l’air ? Je peux : c’est le cas. » Mais l’admettre ne changeait rien tant qu’il n’avait pas l’intention de faire quoi que ce soit pour y remédier. Et son problème, il était précisément ici, incrusté dans son talent incroyable à tirer sur la corde jusqu’à ce qu’elle rompe, à pousser les autres sans jamais tendre vers eux une main pour les retenir, et à se contenter ensuite de macérer dans son erreur au lieu de l’accepter, de vouloir l’arranger. A ce stade, on ne parlait même pas de prévenir quoi que ce soit : il n’était même pas foutu de recoller un pot cassé. Les regrets étaient plus faciles à entretenir : ils nourrissaient sa frustration, entretenaient sa colère, et celle-là l’aidait à se lever et à se battre. Mécanique mal foutue qui finirait par vriller un jour ou l’autre, même s’il n’avait pas l’air de s’en rendre compte. Si c’était à refaire… il ne savait pas, en toute honnêteté, il ne savait plus grand chose de toute manière dès que cela concernait l’olympienne. Elle lui avait complètement tourné la tête, et depuis c’était le bordel à l’intérieur. « Au moins, le ranch, c’est une valeur stable. » La voix avait retrouvé cette légère note d’amertume, un peu plus discrète, tandis qu’un rictus sans joie lui tordait les lèvres. Au moins, le ranch, il ne nécessitait pas d’implication sentimentale de sa part parce qu’on s’en foutait bien, de ça, du moment qu’il restait debout et apte à accueillir ses survivants.


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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyJeu 16 Nov - 17:57



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Le rire de son frère perce le mutisme fraichement installé et dénote avec les répliques amères qu’il a bien pu lui balancer au visage quelques minutes plus tôt. Elle sourit, elle ne sait pas pourquoi, probablement en écho aux éclats de rire de ce dernier. Le fond. Surement qu’il est touché depuis longtemps ce fameux fond. Il est plutôt déjà en train de creuser, Abel, il creuse avec ferveur même. Elle ne lui jette pas la pierre, sentimentalement parlant, surement qu’elle avoisine le niveau tristement pathétique de son aîné. Elle hausse les épaules, tout de même satisfaite de son petit parallèle ayant suscité une réaction pour le moins inattendue. Au moins, il se déride, elle a fait mouche, c’est déjà ça de pris. Pourtant, ce n’est pas évident de communiquer avec lui ou même ne serait-ce que d’essayer d’entrer en contact avec, surtout depuis que les actes et les mensonges ont entaché, pour ne pas dire pourri, leur relation déjà bancale depuis quelques années. Mais, elle fait comme elle peut, elle recolle les morceaux à sa manière, avec ce qu’elle a, en se montrant présente – et chiante – parce qu’elle sait pertinemment qu’il ne faut pas compter sur lui pour faire le premier pas. Pourtant, elle lui en veut, elle lui en a voulu du moins, encore récemment suite au sujet Malini – depuis lors il la pense névrosée – mais elle tente de tourner la page, petit à petit, parce qu’il est tout simplement son frère et que son propre sens de la famille est surement trop prononcé. Merci, papa, songe-t-elle ironiquement. C’est vrai qu’elle a de qui tenir.

Les réponses, celles que tout le monde cherche. Qui peut bien se targuer de les avoir, de les connaitre ? Personne, sinon ce serait trop beau pour être vrai. La conversation prend à nouveau un virage à 360 degrés, elle a enfin l’impression qu’il lui parle vraiment, qu’il se confie ou du moins qu’il essaye. Elle sait que ça lui coûte d’admettre qu’il a merdé, qu’il a tout foutu en l’air. Un petit pas pour le monde, un grand pas pour Abel. « Parce que tu crois que moi j’ai toutes les réponses peut-être ? » Elle se fout d’elle-même à cet instant précis, elle patauge dans un amas de questions qu’elle n’arrive pas à résoudre. Entre ce qu’elle doit faire, ce qu’elle veut, ce qu’il faut faire, elle est complètement larguée. Elle lui ressemble sur ce point, à l’exception près qu’elle essaye d’aller vers l’avant, de réfléchir à la manière la plus probablement, la moins coûteuse, de recoller les miettes de ses relations passées. « Je n’attends rien de toi, même pas un aveu, même si je suis plutôt satisfaite d’être celle ayant réussi à tirer quelque chose de toi et de ta sacrée tête de mule. » Elle ne se vante pas, non, elle dit ce qu’elle pense. Et puis, ça ne peut pas lui faire du mal, de lâcher prise ne serait-ce que quelques secondes, quitte à retrouver par la suite son comportement typique et caractéristique visant à foutre en l’air sa vie sentimentale (et familiale parfois aussi soyons honnêtes). « Je veux juste être présente pour toi, malgré l’état foireux de notre relation actuelle. » Aussi simple que ça. Elle est là pour lui, qu’il le veuille ou non, point. « Et, pour le ranch, c’est certain que ça ne relève pas du sentimental, alors forcément… » C’est concret, c’est un terrain qui demande du jugement, de l’impartialité, autrement dit un terrain qu’il maîtrise. Diriger, contrôler, c’est son truc, sauf qu’il ne peut pas diriger ses proches. « C’est sûr que ce serait plus simple si tu pouvais contrôler Peyton et ta putain de fratrie reloue comme tu le fais avec le ranch. » qu’elle lâche finalement, un rictus moqueur rivé au visage, prenant le parti d’éviter d’aborder les problèmes de stabilité du ranch. Parce que pour l’instant, les tensions affluent et elle n’est pas à son aise Jenna, elle a la sensation que rien n’est réglé et qu’un complot plane au-dessus de leur tête, rien n’est résolu, ils sont toujours dans le flou, pour ne pas dire en danger.

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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyMar 28 Nov - 23:42



Jenna & Abel

« a time for confidence »


« Sacrée victoire, hm ? » Il y avait une légère ironie dans sa voix mais elle relevait plus de l’autodérision que d’autre chose. A savoir ce qu’elle foutait là en revanche, si elle n’attendait réellement rien de lui… c’était une autre histoire. De toute évidence, elle avait au moins souhaité quelques confidences ou alors elle n’aurait pas posé sur la table le sujet de Peyton Yates. Elle voulait être là pour lui. Après tout ça, après toutes leurs récentes prises de tête et après tout ce qu’il lui avait subir. Il pouvait au moins lui concéder cela, elle était tenace malgré sa rancœur et ces quelques petits mots n’étaient certes pas tombés dans l’oreille d’un sourd, s’en allant remuer pour la énième fois quelques relents de nostalgie à l’égard de cette complicité enterrée depuis des lustres. L’idée l’avait chatouillé parfois, faire table rase et tout recommencer de zéro mais c’était impossible évidemment, trop de choses étaient passées qu’on ne pouvait pas juste oublier, pour les amener à ce point précis où ils étaient à présent. « … alors forcément c’est plus facile », il compléta la phrase laissé en suspens par Jenna d’un ton où perçait une note d’amusement fatiguée. Facile. Il n’y avait pas de mot plus mal choisi pour décrire l’ampleur de la tâche que représentait la gestion de la Crimson Valley et de ses survivants et elle le savait sans aucun doute assez bien, pour ce qu’elle pouvait parfois pâtir des décisions de son frère.
Un petit rire de gorge fit écho à la dernière remarque alors qu’il lui savait gré, intérieurement, de n’aborder aucun sujet concret concernant le ranch. Clairement pas d’humeur à s’épandre là-dessus (de toute manière, quand était-ce qu’il était d’humeur à s’épandre sur quoi que ce soit), Abel était venu s’isoler ici pour avoir justement un semblant d’opportunité de se vider la tête, de faire abstraction de tous les bruits du campement qui se laissaient entendre en arrière plan. Il n’avait pas envie de songer à la liste longue comme le bras de tous les problèmes plus ou moins avoués, plus ou moins gérés, qui poussaient sur ses terres comme des mauvaises herbes, en ce que cette liste lui reviendrait dans la gueule bien assez vite, probablement dès lors qu’il se résignerait à retourner à son bureau et qu’on l’alpaguerait en court de route pour lui faire part de tel ou tel truc pour lequel on avait besoin ou de lui, ou de son avis. « Ma putain de fratrie reloue, comme tu le dis si bien, y a bien longtemps que j’ai abandonné l’idée de la contrôler. A la longue, j’ai fini par m’y faire tu vois. » Il lui dédia une belle réplique de son rictus moqueur, alors qu’il n’arborait pas le moins du monde l’air de quelqu’un résigné face à sa famille, sa putain de famille même. Jenna sans son caractère de merde, ne serait pas sa Jenna. Et si même elle cessait de lui tenir tête, où irait le monde ? Il l’avait forcé, une fois, à faire quelque chose dont elle n’avait vraiment pas voulu. Il n’avait pas regretté ce geste, et ne le regretterait sans doute pas aujourd’hui si cette alliance ne s’était pas soldée par un échec cuisant mais, quoi qu’il se fût passé, quoi qu’il aurait pu se passer, il n’en restait pas moins qu’il s’en mordait les doigts pour ce que cette décision avait brisé entre eux. « Pour ce qui est de Peyton en revanche… » Il lâcha un petit soupir, lui tira une grimace assez éloquente. « J’ai pas la moindre idée de ce qu’il faudrait que je fasse, c’est peut-être ça le pire. » C’était assez rageant, il fallait bien qu’il l’admette. De toutes les relations qu’il avait pu avoir au fil des années, c’était bien la première fois qu’il se retrouvait confronté de la sorte à cet inconnu le plus total, après tout il avait toujours été très peu intéressé par ce que les femmes avaient à lui apporter en dehors du sexe. Elisa avait été une brève exception dans ce schéma resté inchangé un long temps durant, mais cela avait été entièrement dû à Silas, ou à peu de chose près en tout cas. « Alors, c’est sûrement plus simple comme c’est maintenant. Plus de prise de tête. » Et lui retournerait sûrement à ses vieilles habitudes à force, quoique sa voix n’avait vraiment pas eu le moindre accent de conviction. « Enfin, qu’est-ce que ça peut te faire, de toute manière ? Tu l’aimais déjà pas à l’époque, est-ce que ça aurait changé, ou est-ce que t'as juste un soudain regain d'intérêt pour les histoires de cul de ton frère ? Tu devrais plutôt aller t’occuper de Lou, déjà que tu l’as laissée toute l’après-midi pour aller faire je ne sais quoi à Olympia… »


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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyMer 13 Déc - 19:11



confidence (n) the feeling or belief that one can have faith in or rely on someone or something ; the telling of private matters or secrets with mutual trust.
+++

Le contrôle. C’est un concept qu’Abel Rhodes apprécie tout particulièrement. Tout calculer, tout gérer, ne rien laisser passer. C’est son domaine de prédilection. Alors, l’entendre dire qu’il a tout simplement abandonné ses envies visant à contrôler les siens, sa famille, c’est plutôt inattendu. De toute façon, elle ne s’est jamais vraiment pliée à ses exigences ou en tout cas, pas avec bonne foi, loin de là. Elle a toujours su très clairement lui faire comprendre ses désaccords et sa profonde aversion concernant certains de ses choix. En même temps, ça n’a jamais été dans ses habitudes de se laisser marcher sur les pieds. Si, elle ne s’avérait pas aussi tenace, ni même emmerdante, il s’ennuierait très certainement. Et puis, on peut dire qu’elle tient son sale caractère de lui, alors il ne peut le lui reprocher, elle a de qui tenir. « Tu as bien été obligé de t’y faire. » qu’elle rectifie, sourire en coin. Même Caden a décidé de s’y mettre récemment. Pourtant, il est connu pour son rôle de fidèle petit chien de compagnie, prêt à tout pour satisfaire les exigences de son maître. Enfin, c’est de cette manière qu’elle a toujours perçu la relation entre Abel et Caden. À présent c’est différent, on dirait bien que Caden a décidé de se rebeller. Après, surement qu’il reste toujours plus contrôlable qu’elle. Parce que même si elle souhaite se rapprocher une nouvelle fois de l’aîné des Rhodes en ravalant sa rancune et sa fierté, il est hors de question qu’elle accède à ses caprices, qu’elle se laisse piétiner par ses colères et son sarcasme. Ça ne fonctionne pas comme ça, pas avec elle. Mais, pour autant, elle aimerait qu’ils s’accordent une… centième chance ? Une chance de plus pour recoller les miettes. Bref, elle espère qu’il remarque son premier pas.

Abel est perdu, elle est perdue elle-même. Le cœur et ses histoires, ça ne comprend que des emmerdes. Elle n’a aucun conseil à lui fournir, tout simplement parce qu’elle ne sait pas quoi faire elle non plus. Et, elle a bel et bien l’impression que le facteur Adam s’étant ajouté à l’équation qu’est sa vie sentimentale ne risque pas de lui simplifier la tâche. « Plus de prise de tête… » Qu’elle répète, songeuse. Elle aimerait qu’il ait raison à ce sujet, pour autant elle a la sensation qu’il se plante totalement. « Ce ne serait pas de refus, mais ça me semble un peu trop facile à mon avis. » Parce que rien n’est simple, pas quand il s’agit des relations humaines. Alors, quand la pseudo politique post-apocalyptique s’y mêle, c’est la totale. Déjà que ce n’était pas simple avant l’Influenza, alors maintenant… Ils sont passés au niveau supérieur. Mais bon, il parait que l’espoir fait vivre, alors elle ne compte pas le contredire plus amplement. « À l’époque j’avais sept ans et elle s’obstinait à me voler mon grand-frère ! » Qu’elle rétorque immédiatement, le sourire au bord des lèvres. Elle était jalouse, elle n’était qu’une gosse. Désormais, tout est différent. Et puis, dans le fond, elle l’admirait un petit peu quand même, après tout elle était la cheerleader populaire, elle voulait lui ressembler, mais ça ne contrebalançait surement pas avec le fait qu’elle lui piquait son frère. « Maintenant, j’ai le sens du partage. » Il faut avouer qu’il est parfois moins chiant après ses entrevues avec la leader d’Olympia – tout dépend de la finalité de l’entrevue bien sûr – et que c’est plutôt agréable de le voir heureux, bien qu’après il s’obstine à tout foutre en l’air. « Je note le changement de conversation en essayant de me faire culpabiliser vis-à-vis de Lou. C’est vraiment petit de ta part. » Elle se moque, bien évidemment. Pourtant, elle n’insiste pas. Elle s’estime déjà chanceuse qu’il lui ait accordé quelques mots à propos de sa relation avec Yates. « Je… me changeais les idées, puisque tu t’es obstiné à me garder cloîtrée ici comme une petite chose fragile. » Pas vraiment un reproche, même pas un reproche déguisé, la pointe d’humour dans son timbre de voix le démontre parfaitement. « Puis, j’ai vu ta tronche alors que tu quittais la demeure Yates. Instinct de préservation, j’ai préféré laisser ta sale humeur retomber ne serait-ce qu’un peu. » Parce qu’elle est bien placée pour savoir que se heurter à un Abel Rhodes fraîchement mis en colère n’a rien de joyeux.

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MessageSujet: Re: (VI) a time for confidence + abel   (VI) a time for confidence + abel EmptyDim 21 Jan - 21:39



Jenna & Abel

« a time for confidence »


« Mais ça marche ? », il rétorqua, question faussement intéressée et lueur taquine dans l’œil. De toute manière, Jenna devait être habituée, depuis le temps, aux attaques en fourbes de son frère ; ce dernier avait l’art des petites piques balancées comme ça. Mais l’atmosphère, entre eux, s’était considérablement allégée et c’était au moins ça de gagné, les voir se moquer l’un de l’autre sans réelle mesquinerie tranchait drastiquement avec nombre de leurs interactions au cours de ces derniers mois, voire dernières années. Ça lui manquait, cette complicité qui repointait timidement le bout de son nez maintenant (et prête à battre en retrait au moindre signe, il en était conscient), un peu triste de le réaliser de la sorte mais au moins était-il encore capable de s’en rendre compte. Force lui était de constater, en ce moment précis, l’influence positive qu’elle avait eue sur lui alors que ce tête-à-tête avait doucement sapé les fondations de son humeur noire. Le regard d’Abel s’appuya sur sa petite sœur tandis qu’il cherchait à deviner le sens caché derrière son aveu quelque peu énigmatique, puis un soupir amusé s’échappa dans l’air pour y mourir un bref instant plus tard. « Je vois. Beau réflexe de survie en effet. » Difficile de lui tenir compte de son absence vu l’état dans lequel il était lorsqu’il avait quitté Olympia, saurait en témoigner celui des deux cavalier qui avait dû l’escorter seul durant le trajet du retour. « Ou alors était-ce simplement parce que tu préférais continuer à te... changer les idées ? » La question était pleine d’un sous entendu largement moqueur mais, au final, ce que pouvait bien foutre Jenna de son temps libre et sa vie privée ne le regardait pas vraiment, ou en tout cas pas tant que cela ne devenait pas dérangeant. Et puis, il préférait autant qu’elle passe son temps à Olympia plutôt qu’à la carrière : plus elle se trouvait loin d’Aaren Diggs et mieux il se portait après tout. « Hey, t’en a voulu de cette morveuse alors vient pas me reprocher ensuite de t’avoir gardée ici. Lou a besoin de toi, et c’est pas parce que je suis éclopé que je vais occuper mon temps à jouer la nounou. » Abel avait beau savoir qu’il ne pourrait pas contenir indéfiniment Jenna dans l’enceinte du ranch (il avait d’ailleurs fermé les yeux sur quelques escapades dont il avait eu vent une fois le mal fait), il appréciait pouvoir profiter, au moins pour quelques mois, de la savoir en sécurité ; un sentiment qu’on ne pouvait jamais se permettre bien longtemps en ce que chaque personne se devait désormais de payer son droit à la survie en se rendant utile, or Jenna avait toujours été plus douée en chasse ou en raid que confinée aux activités du ranch et du campement. Mais il avait déjà perdu son père, cette année, aurait pu perdre Caden aussi à un moment où il avait sincèrement pensé que leur frère ne reviendrait peut-être pas, et que leur famille bancale se retrouve une nouvelle fois amputée lui aurait été difficilement supportable.

« Je rentre », le cavalier lâcha soudain abruptement, trop fier pour avouer la douleur qui s’était doucement fait de plus en plus intolérable, salement conscient que cette journée avait été riche de plus d’une erreur et, en tête de liste, celle de s’être cru capable de ce trajet à cheval alors qu’il ne savait même pas marcher sans s’appuyer lourdement sur sa canne. Plus les minutes filaient ici et plus il avait du mal à se tenir debout, ses doigts férocement crispés autour du pommeau de la canne afin de cacher à sa compagne comme ses jambes étaient vacillantes, peu assurées d’elles-mêmes. Sœur ou pas, il ne tenait pas particulièrement la faire profiter d’un de ses moments de faiblesses, par ailleurs trop nombreux à son goût ces derniers temps, et préférait plutôt s’éclipser avant que sa patte folle n’aie la mauvaise idée de lui jouer un tour. « Si tu croises Mike, dis-lui que je veux le voir. » Oh, il n’allait certes pas sermonner Jenna pour avoir tenté – réussi – de semer son escorte, mais le cavalier allait tout de même se faire savonner les oreilles, question de principe, après tout ce n’était pas parce qu’elle était arrivé ici sans encombre qu’il n’avait à aucun moment existé une possibilité que tout puisse mal tourner.
Un juron lui échappa tandis qu’il s’extirpait enfin de son immobilité tendue pour se remettre en branle, le pas lourd et la boiterie d’autant plus marquée sur les premières foulées, qu’il avait contracté ses muscles trop longtemps sans rien leur demander d’autre que de rester debout après la fatigue conséquente de l’équitation. Un instant, l’idée le traversa de la remercier pour sa présence, cet échange dont il ne pensait pas vouloir et qui pourtant d’une certaine manière lui avait fait du bien, mais Abel était bien trop avare de ce genre de paroles pour se fendre d’un quelconque mot gentil à la légère et ce ne fut donc que le silence qui accompagna son demi-tour, puis le trajet jusqu’à la demeure familiale.


| terminé


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