Sujet: going for the long run (clay) Ven 10 Mar - 11:21
clayton & billie
there’s two kinds of people in this world when you boil it all down. you got your talkers and you got your doers. most people are just talkers, all they do is talk. but when it is all said and done, it’s the doers that change this world.
Enfin libre de ses mouvements, elle retrouve le vent dans ses cheveux et les timides rayons du soleil sur sa peau. Partie discrètement du complexe de la Mine avec le lever du jour, elle avait passé les défenses des deux camps sans encombre. Ou presque. Elle n’avait pas pu éviter Clayton qui avait décidé de la suivre comme son ombre. Il restait en retrait, la laissant ruminer ses pensées et ses questions sur sa présence. Elle doutait fortement qu’il s’agisse là d’un plan calculé émanant de Diggs. Elle n’imaginait pas Clayton à sa botte, trop indépendant, trop solitaire pour se lier si vite au grand chef de la Carrière. Méfiante de nature, elle s’était bien gardée de lui dire pourquoi elle était dehors. Depuis le temps, tout le monde avait bien compris qu’Anita ne laissait plus personne sortir de la Mine devenue une véritable forteresse. Ils s’étaient muré chacun dans le silence, non pas que le danger rôdait, mais c’était simplement mieux comme ça. Les rôdeurs n’étaient pas un problème, les humains en revanche, voilà ce qui pouvait devenir inquiétant. Et bien sûr, il régnait une odeur de mort, la grippe ayant atteint son point d’apogée en dehors de la Mine. En cet instant, tandis qu’elle marche sur une route boueuse, Billie sait qu’elle risque sa vie rien qu’en respirant. Morte en sursis, elle prend le risque pour le bien des autres. Elle n’a rien à perdre.
Équipée de son fidèle sac à dos dans lequel elle n’a pris que le stricte nécessaire (de l’eau, quelques rations, un kit de survie à moitié vide), elle porte toujours ses couteaux à sa ceinture et garde son pistolet dans son sac. Sans oublier sa lunette longue portée, bien utile pour espionner sans se faire repérer. Son M27 automatique attaché à son corps, elle le laisse pendre dans son dos, apprécie le contact permanent de l'arme contre elle. Elle a tout l’air d’une survivante perdue, solitaire, sans attache. Exactement l’effet recherché. On ne se méfie pas d’une femme seule. Un avantage certain qu’elle a appris à mettre en avant. Clayton, qui marche toujours en retrait, pourrait s’avérer être un problème. Comment expliquer sa présence ? Et surtout, elle espère franchement qu’il ne va pas tout faire capoter avec des paroles trop dures. Elle soupire, consciente qu’elle ne peut pas ignorer sa présence plus longtemps. Depuis ce fameux jour où tous les deux ont fait preuve de faiblesse, elle ne lui a plus adressé la parole. Et en partant ce matin, c’est à peine si elle lui a adressé deux mots. Elle décide de prendre son courage à deux mains et s’arrête au beau milieu de la route. Elle sort de son sac sa bouteille, en boit une petite gorgée avant de la lui tendre. Elle n’a pas soif. Simple moyen d’engager un semblant de conversation. Maladroite, elle ne sait pas comment s’y prendre, ne veut pas parler de ce moment charnel partagé des semaines plus tôt. Jusqu’à présent, ils n’avaient échangé que quelques mots venimeux. « Essayons de mettre le plus de distance possible entre nous et la Mine. On va tracer tout droit et aller vers des lieux inexplorés. On aura plus de chance de tomber sur des ressources encore viables. » Elle espère sans vraiment y croire. La vérité, c’est qu’elle doit absolument se rapprocher d'Olympia. Elle ne sait pas encore si elle y entrera et comment expliquer la présence de Clayton. Elle espère qu’au bout du compte il abandonnera, la laissera continuer son chemin. Alors elle lui ment calmement, lui balance de fausses informations sur un long trajet. « Ce ne sera pas une ballade de santé. » Elle ne pense pas revenir à la Mine avant des semaines. C’est le minimum syndicale si elle veut réussir sa mission.
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Sujet: Re: going for the long run (clay) Dim 19 Mar - 22:12
Clayton avait tenté de s’intégrer dans ce foutu lieu, en vain. Quoique, il avait quand même aidé et tué des rôdeurs avant que la mine et la carrière se séparent. C’était n’importe quoi, tout ceci était n’importe quoi. Il avait décidé qu’il devait partir. Même s’il y avait la grippe, il devait se casser. Alors il s’était levé tôt un matin, préparant son départ pour tôt ou tard. Et quel en fut pas son étonnement ! Clayton avait vu Billie s’éloigner plus ou moins discrètement et l’homme avait pris sa décision, il avait décidé de la suivre, armé de ses maigres provisions. Il ne savait pas pourquoi, mais son instinct lui avait soufflé de suivre cette femme qui ne semblait pas contente de l’avoir à ses côtés. Au pire, il la suivait juste ainsi, pour le simple plaisir des choses. Mais Clayton était convaincu que non et c’était un gars sacrément têtu quand il s’y mettait. Elle semblait peu contente de le voir, mais elle ne se plaignait pas quelques semaines auparavant quant à l’extérieur ils avaient couché ensemble. Depuis, le brun n’avait pas tenté de la contacter. Elle semblait s’en porter très bien. Mais Clay n’avait cessé de penser à ses yeux clairs et cela le rendait de mauvaise humeur. Il ne l’avouerait pas, mais cette femme le hantait de manière obsessionnelle. Il marchait à plusieurs mètres d’elle, observant son cul se balancer. Il jurait dans sa tête. Il n’aurait jamais dû la suivre. Alors pourquoi ne partait-il pas ? Aucune idée, il avait probablement perdu la tête.
En quittant la carrière, il risquait de choper cette foutue grippe et de crever comme un chien. Une perspective qui ne l’enchantait guère à dire vrai. Il n’avait pas envie de crever. Foutu instinct de survie qui le maintenant encore debout alors que Clayton aurait mieux fait de crever comme un chien. Billie ne lui avait pas parlé, mais il restait. Pauvre con. Elle le menait vraiment par le bout de la… Il grogna à cette pensée. Il la regarda s’arrêter et fit de même à égale distance. Il ne voulait pas la brusquer. Il ne s’expliquait pas ce comportement, mais il l’avait. Clay prit la bouteille d’eau qu’elle lui tendit et prit une petite gorge avant de le lui rendre. Il était relativement calme, les quelques mots qu’ils avaient échangés l’avaient échaudé. Depuis, il se montrait prudent. « Il doit rester quelque chose. » Il menait la conversation. Sa voix rocailleuse s’éleva dans l’air. Il ne parlait pas assez, mais il s’en fichait bien. Clay se rapprocha d’elle. Il brisait la mesure de sécurité, mais cela l’amuserait bien de la voir se jeter à son cou comme une dingue. Il aimerait bien tiens. Goûter à nouveau à ses lèvres et savoir comment elle était. Mais il n’esquissa aucun geste vers elle.
Par contre il piqua sérieusement la mouche quand elle affirma que cela ne serait pas une ballade de santé. « Je ne te ralentirai pas. » Son ton était tranchant. Il était orgueilleux et ne se laisserait pas marcher sur la tête par cette femme. Ne pouvait-elle pas se montrer reconnaissante ? Visiblement absolument pas. Il ne lui demanderait rien. « En route alors pour la grande aventure. » Ironisa-t-il. Une véritable ballade de santé… Il n’allait pas craindre la grippe, mais cette femme à ses côtés. Il se mit en marche, relativement calme pour quelqu’un qui risquait de mourir. En fait la situation l’amusait si on pouvait dire cela ainsi. Pour sûr, Billie ne semblait pas s’amuser. Il irait bien parier une bouteille imaginaire là-dessus. Clayton ne savait pas dans quoi il s’engageait, mais il s’en fichait bien. Il était mieux ici que dans cette foutue carrière.
Billie Trager
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Sujet: Re: going for the long run (clay) Mar 21 Mar - 10:51
clayton & billie
there’s two kinds of people in this world when you boil it all down. you got your talkers and you got your doers. most people are just talkers, all they do is talk. but when it is all said and done, it’s the doers that change this world.
Elle n'attends pas sur lui pour reprendre la route et sa marche soutenue. Elle ne veut pas être rattrapé, ne veut pas être vue traîner dans le coin. En continuant sur ce rythme, ils arriveraient peut-être aux alentours d'Olympia dans la nuit. Et elle espérait que, d'ici là, il aurait rebroussé chemin, ne trouvant aucun intérêt à cette aventure. Elle roule des yeux en l'entendant parler, comme si ce petit voyage était une partie de plaisir. Ni l'un, ni l'autre, ne s'amusait vraiment et elle n'avait pas prévu une quelconque compagnie. Elle devait se concentrer. Seule, sa mission était délicate. Un seul faux pas et la situation pouvait lui exploser au visage. Il suffisait de rien, d'un mot, pour qu'ils comprennent. Elle allait devoir se méfier de ses vieux démons et de Noah surtout. Elle le sait, il peut lire en elle comme dans un livre ouvert. Et elle déteste ça. Alors, tandis qu'elle marche, elle régule sa respiration, compartimente sa vie dans des coffres invisibles. Elle ne doit pas laisser les sentiments prendre le dessus. Pas cette fois. Anita compte sur elle. Son plan, simple et efficace marchera. Il le faut. Olympia est loin et pourtant si proche. Presque autant que Clayton l'est. Elle se mord la lèvre, un brin irritée par son attitude et cette façon qu'il a de garder ses distances, de rester en arrière. Elle est certaine qu'il profite pleinement de ce que ses yeux ont devant. « Je marche trop vite ou tu préfères simplement te rincer l’œil ? » Elle ne ralentis pas pour autant, ne se retourne même pas. Elle n'a pas spécialement envie de lui faire la conversation, sait qu'il risque de prendre ça comme une invitation et qu'ensuite elle ne pourra plus s'en débarrasser. Mais dans le même temps, puisqu'il est là, elle ne peut pas s'empêcher d'ouvrir sa bouche. Piquante, clairement contrariée, elle change Billie. Et ça ne lui plaît pas vraiment. D'ordinaire, elle resterait silencieuse à écouter sa respiration et le bruit de ses pas. Elle serait en alerte, s'attendant à une attaque surprise des vivants. Ou des morts. Moins organisés mais pas moins mortels. « C'est vrai que tu n'en verra pas plus, autant en profiter. » C'est puéril mais puisqu'ils sont coincés dans cette aventure comme il le dit si bien, autant converser. Elle ne veut pas spécialement se rappeler ce qu'ils ont vécus mais préfère malgré tout retirer le pansement d'un coup. Ce sera fait. Elle est persuadée que ce moment de faiblesse ne se reproduira pas. En plein contrôle, elle ne peut pas à nouveau se laisser aller aux plaisirs de la chair. Pas maintenant alors qu'Anita compte sur elle. En mission, comme au bon vieux temps. Sauf qu'elle est seule. Pas de camarades, pas de frères. Pas de rires, encore moins de blagues sexistes et douteuses. Bon sang, l'armée lui manque ! La présence de Clay ne suffit pas à l'apaiser, quoique le bruit des pas constants de son suiveur la rassure. Elle l'écoute répliquer, le regard attiré par quelque chose de brillant dans les bois. D'un signe de la main elle le force à s'arrêter et désigne du menton l'endroit suspect. Elle sort de sa ceinture un couteau et quitte la route principale. A une centaine de mètres, une tente à moitié déchirée et un bout de miroir lance des reflets miroitant qui l'aveugle presque. Elle entend distinctement le bruit caractéristique d'un rôdeur. Visiblement coincé dans un sac de couchage, le mort se débat. Elle soupire avant de l'achever d'un coup vif, rapide, propre. Billie examine le corps qui ne porte marque visible. Elle s'en doutait. « La grippe. » lâche-t-elle finalement, fatiguée, déçue. Mieux vaut ne pas s'y attarder. Dommage. Elle préfère ne rien toucher et donc ne rien récupérer. Trop risqué. Elle s'éloigne tandis qu'il s'attarde un peu. Son couteau rangé, elle avance sans se retourner. Bientôt, Clay la rattrape, trottinant derrière elle. « J'ai pas l'impression qu'elle était seule. A croire que son compagnon n'a pas eu le courage de faire ce qui devait être fait. » Froide, presque inhumaine, elle devient mécanique. Plus d'émotions, le visage impassible, elle se voit dans ce même état. Cadavre ambulant en putréfaction. Elle s'arrête brusquement, frappée par une illumination. « Ne me laisse pas me relever. » Elle se retourne pour lui faire face, capte son regard clair qui la fait tressaillir. « Je ne veux pas finir comme ça. » La voix posée, elle avoue sans détour, met les choses au clair. A bien y penser, elle n'a jamais vraiment eu cette conversation avec quelqu'un. Pas depuis la mort de son père. Il lui avait ordonné de plonger son couteau dans sa tête. « Il faut que ce soit toi. Personne d'autre. » Pourquoi au juste ? Pourquoi lui infliger cette torture supplémentaire ? Le moment venu, elle avait obéi sans broncher. Et voilà qu'elle en discutait avec lui. Sans raison. Sans savoir pourquoi. Elle se confie encore une fois, comme si il dégageait quelque chose de suffisamment fort qui lui donne envie de parler, d'être elle-même. Sentiment inexplicable qui la met mal à l'aise.
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Sujet: Re: going for the long run (clay) Dim 9 Avr - 16:48
Elle l’agaçait, elle le fascinait, elle le rendait fou. Elle n’avait pas rebondi sur ses paroles, quel étonnement tiens ! Clayton n’avait pas apprécié, mais n’avait fait aucun commentaire. Il ne la connaissait pas, mais commençait à deviner ce qu’elle avait au fond d’elle, dans ses tripes. Elle ne se laisserait pas amadouer. Clay s’en fichait, cela rendait le jeu encore plus sympa. Elle lui lança une pique encore et il décida de s’amuser un peu. « Tu veux la vérité ou le mensonge ? » Oui il regardait ses fesses, mais il avait envie de l’embêter un peu. Billie lui tendait trop la perche. Elle semblait tellement furieuse qu’il soit là. Clayton aurait pu en être vexé, mais même pas. Il en restait indifférent. Ou peut-être qu’au fond de lui, cela lui faisait profondément chié. Mais là encore, le loup solitaire ne dirait rien. Il n’en avait pas envie, tout simplement. Une autre pique, mais il n’y répondit pas. Elle ne lui devait rien, lui non plus d’ailleurs. Pourtant l’homme éprouvait quelque chose de profondément farouche pour elle. Quelque chose qui ne s’expliquait pas, mais qui se vivait. Ce n’était pas pour rien qu’il l’avait suivie. Sauf qu’il n’était pas là pour faire son romantique. Ce n’était absolument pas dans sa personnalité. Clayton était ainsi fait. Peut-être que si elle l’agaçait trop, il partirait, ou pas. Il n’en savait rien et n’était pas homme à se poser des questions durant cent-cinquante ans. Une lumière attira son attention et il se stoppa quand Billie le lui indiqua.
Son regard se posa sur quelque chose, une espèce de tente éventrée. Que s’était-il passé ? Il se le demandait bien. Un tressaillement courut le long de son échine et il retira sa hache de sa ceinture. Il suivit la brune, mais pas trop collé, au cas où. Se coller était vraiment un mauvais plan quand c’était l’apocalypse. Sauf si on voulait se reproduire avec son voisin. Un rôdeur, il tourna la tête vers le bruit et il regarda la créature coincée dans un sac de couchage. Etrange vision. L’homme la regarda tuer le rôdeur. Il ne réagit pas. Encore moins quand elle parla de grippe. Il se couvrit juste le nez et la bouche. Depuis cette épidémie, il savait qu’il pouvait mourir. Il n’était pas jeune et même si l’alcool conservait, la grippe pouvait tuer. Inutile de prendre des objets, ils pourraient se faire contaminer. L’homme observa le camp et se mit à rejoindre Billie. Il avait étrangement froid. Une boule au fond de sa gorge. Il déglutit difficilement. Peut-être bien que finalement au fond de lui, il craignait la mort. « Il y a pas tout le monde qui a les couilles de le faire. » Clairement. Lui s’en fichait. Il ne le dit pas, mais visiblement sa compagne le comprit car elle se stoppa brusquement. Clay se retrouva bien proche d’elle et abaissa son foulard pour dévoiler le bas de son visage. Il fut surpris par sa demande.
Ne pas la laisser se relever ? Pourquoi lui demandait-elle cela ? Il continua de la fixer, songeur. Bien sûr qu’elle ne voulait pas finir ainsi, personne ne le voulait. N’avait-elle personne à qui le demander ? Pourquoi cela le faisait-il chier d’entendre sa demande ? Il tendit la main et l’effleura. « Je te buterai. » Les mots étaient grossiers, mais vrais. Pourquoi mentir après tout ? Ce n’était absolument pas son genre. Clayton la détailla quelques secondes. « Tue-moi si je chope la grippe. » Ouais il craignait vraiment cette saloperie de maladie. A une époque on se mariait, mais aujourd’hui, on demandait aux gens de nous tuer. Drôle de vie non ? Le brun avait l’impression d’avoir scellé quelque chose avec Billie et cela les rendait proche. Il pouvait sentir son odeur et la voir proche de lui. Il avait envie de l’embrasser, mais il ne le ferait pas. Il n’avait pas envie de l’effaroucher. Il craignait qu’elle fuie. Or, il ne le voulait pas. Il savait pourquoi il la suivait, mais ne l’avouerait pas. Trop fier, trop dur, trop cassé. Clayton soupira et regarda autour d’eux discrètement. Être proche de Billie était une torture, mais quelque chose de délicieux aussi.
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Sujet: Re: going for the long run (clay) Dim 16 Avr - 18:03
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there’s two kinds of people in this world when you boil it all down. you got your talkers and you got your doers. most people are just talkers, all they do is talk. but when it is all said and done, it’s the doers that change this world.
Finalement garder le silence est peut-être la meilleure des attaques. Elle roule des yeux, décide de ne pas lui répondre, laisse en suspens une conversation qui aurait pu mener vers un sentier déjà emprunté et sur lequel elle ne voulait plus s'aventurer. Pas tout de suite. Elle n'en ressent pas le besoin et préfère laisser ses pulsions de côté. Ce n'est vraiment pas le moment de céder à la tentation et de faire parler ses instincts primaires, bestiaux. Clayton était une erreur. Ou du moins essayait-elle de s'en persuader. Son esprit lutte dans un combat acharné quant à savoir si il s'agissait bien d'une erreur ou si cet acte isolé avait signé le début de quelque chose qu'elle n'ose pas nommer histoire. Quoiqu'il en soit, la présence de Clayton n'a rien d'anodin et elle doute fortement qu'il l'aurait suivi sans arrières pensées. Dans l'esprit de Billie, tout était plus ou moins clair. Pas question de renouveler l'expérience dans ces bois. Sa mission passe avant tout. Pas le temps de niaiser. Elle prend pourtant le temps de s'arrêter, de mettre un terme à la misérable vie de ces deux êtres malchanceux. Ça aurait pu être eux. Ça ne lui fait ni chaud ni froid de tuer ce qui est déjà mort. Elle en a l'habitude. Triste constat. A croire que le peu d'humanité qu'il lui restait s'est finalement envolé. Certains diront que cette humanité a disparu le jour où elle a, pour la première fois, posé le pied sur le sol ennemi et, quand elle appuya sur la gâchette pour tuer un être humain. Billie n'est pas d'accord. A cette époque, il subsistait en elle une humanité sans limites. Bien sûr la guerre c'est moche et on peut argumenter jusqu'à la fin des temps sur son bien-fondée ou non. Billie elle y croyait. Et quand les balles vous siffle aux oreilles, que la vie de vos frères sont en jeu, vous ne réfléchissez pas longtemps avant de riposter. Tuer ou être tué. C'est simple. Ça devrait l'être. Ça ne l'a pas été pour eux. « Je pense à tord qu'on a tous ce qu'il faut. » Du courage, des tripes, un peu d'humanité. C'est la bonne chose à faire, la seule. Mais elle doit bien avouer que Clayton a raison. Tout le monde n'a pas les couilles de le faire. Certains gardent encore une once d'humanité, même après tout ce temps. De l'humanité ou de la connerie. Question de point de vue.
Elle se perd dans une mélancolie malsaine, morbide. Le regard posé sur lui, voilé par des souvenirs invisibles qui la hante nuit et jour. Il effleure sa peau et elle tressaille malgré elle, pas capable de contrôler les réactions chimiques de son corps. Sa proximité la perturbe plus qu'elle ne le voudrait. Elle ne cherche pourtant pas à s'éloigner, ne bouge pas d'un pouce tandis que son odeur envahit ses narines. Ce n'est pas forcément agréable mais ça la ramène vers ce moment charnel partagé quelques temps plus tôt. Ça l'éloigne de la mort, la fait se sentir vivante. « Deal. » souffle-t-elle alors que ses doigts se referment sur les siens. Elle ne devrait pas se laisser amadouer comme ça. Elle ne devrait pas perdre son temps à s'occuper de son cœur. Pendant un instant, elle perd de vue sa mission et oublie Anita, la Mine, Olympia. Ce serait facile de juste attendre la fin ici. De profiter. Juste quelques instants. Elle se ressaisit, ferme les yeux. Un, deux, trois. En les rouvrant, elle retire sa main de la sienne, respire un grand coup. Le moment est passé. Son esprit pragmatique reprend du service. « Je considère donc que je peux te faire confiance. » Plus de retour en arrière, elle assume et commence son discours, sûre d'elle. « Je ne cherche pas de nouveaux endroits à explorer. Je me rend à Olympia. » Elle se passe une main dans les cheveux, dévoile ses oreilles. « Si tu décides de continuer, de m'accompagner jusqu'à la ville, tu devras me suivre jusqu'au bout et te plier à mon plan. Je ne peux pas me permettre de tout faire foirer. » Elle laisse volontairement planer un doute, ne dévoile pas toutes ses cartes, garde son jeu à moitié secret. Si il décide de continuer alors elle lui en dira plus. Pas la peine qu'il sache tout, elle lui donne une part de confiance, se met à nue. Pari risqué, pas très calculé.