Don't you ever tame your demons but always keep 'em on a leash ▬ Libre

♔ Felix Alvarez & Libre

« Don't you ever tame your demons but always keep 'em on a leash

Certains jours sont meilleurs que d’autres. Aujourd’hui, pour le coup, on aura fait pire, mais très certainement beaucoup mieux.

Entre ses cauchemars persistants lui causant crises de paniques et insomnie presque toutes les nuits, la fatigue commence à s’accumuler dangereusement chez Felix. Normalement, au bout de quelques jours à avoir très peu dormi, il finit par sombrer dans un sommeil sans rêves sous le coup de l’épuisement, ce qui lui permet au moins de récupérer assez pour traverser ses journées. Mais cette fois, ce sommeil vide, mais réparateur tarde à arriver. Voilà presque deux semaines qu’il n’a pas pu reprendre correctement des forces, et cela pèse de plus en plus sur ses épaules.

C’est donc les yeux creux qu’il s’avance dans le dédale de petites constructions aux allures de bidonvilles de la carrière. Les gens le regardent encore plus étrangement qu’à l’ordinaire. Bon, d’accord, il doit tirer une de ses gueules d’enfer, encore moins chaleureuse qu’à l’accoutumée, la fatigue jouant de plus en plus sur les mauvais côtés de son caractère. Mais il ne fait pas si peur que ça, non ?

Plus ou moins sans s’en rendre compte, le mexicain vient de poser la question à voix haute tout en lançant un regard oblique à Zia, la chienne noire qui avance à ses côtés. Il remarque alors qu’une femme change subitement de direction avant de disparaitre dans une ruelle, visiblement pour l’éviter. Felix tire une grimace. Il a eu sa réponse.

Felix réajuste la ganse de cuir de son fusil de chasse sur son épaule, duquel pend d’ailleurs deux petites perdrix, et reprend le chemin de l’Auspex. La chasse n’a pas été bonne aujourd’hui ni hier d’ailleurs, et il a étiré un peu trop tard l’heure de son retour à la carrière. Il faisait déjà nuit depuis plusieurs minutes lorsqu’il est arrivé en vue des lumières de la zone habitée et, dans le noir, il a manqué de peu de se laisser surprendre par un Rôdeur.

À la lueur des divers feux et lanternes, les dédales le mènent bientôt à la jonction entre Pyre et l’Auspex, dans une section plus tranquille. Les bruits des conversations animées lui parviennent en écho et il ne croise presque plus personne pour un moment, préférant emprunter un chemin plus calme que de devoir passer au travers divers groupes trop alcoolisés.

D’un coup, malgré le calme apparent, Zia se met à grogner et à s’agiter. Felix fronce les sourcils en lançant un regard alentour, mais personne n’est en vue. La chienne continue pourtant d’être agitée, et bientôt, Felix entend des bruits en provenance d’une ruelle adjacente. Normalement, il aurait probablement passé son chemin. Les bruits étranges, dans la carrière, ce n’est pas ce qui manque. L’attitude de Zia l’inquiète pourtant et sans vraiment y réfléchir, il s’avance vers cette ruelle ou des cris de détresse deviennent de plus en plus audibles.

D’un coup, une décharge d’adrénaline le pousse en avant, les cris éveillant quelque chose en lui datant d’une autre époque de sa vie, celle où il avait encore sa petite sœur avec lui à protéger.