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 La dérive incompréhensible des sens | Billie

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MessageSujet: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyMer 28 Sep - 16:44

« S’pèce de petit con, je vais te démonter. » Grogna son père au gosse de dix ans qu’était Clayton et les coups tombèrent.
Clay se réveilla en sursaut et sa main se referma sur sa hache dans son sac à dos entre ses jambes. Il lui fallut le temps de se situer, de se rappeler où il était. Il dormait sur un foutu arbre dans la partie saine de la forêt. Il devait se raisonner. Un soupir lui échappa et il s’assit lentement en grognant, se massant la nuque. Dormir sur un arbre c’était mieux que rien et cela lui permettait de ne pas être dévoré. Il regarda en contre-bas sa bécane qu’il avait encadré de boîtes de conserves au cas où des rôdeurs aient la mauvaise idée d’envahir sa bécane. Il ne fallait pas déconner non plus. Clay fouilla son sac à dos et regarda son paquet de cigarettes avec trois bâtons de poison. Mourir d’un cancer était son dernier problème, par contre ne plus en trouver, oui. Il balaya la zone du regard en grognant dans sa barbe et glissa le paquet dans son sac avant de descendre de l’arbre. Lentement, il retira les boîtes de conserves et les rangea. C’était étrangement calme. Il se massa le visage, c’était rare qu’il rêve de son père, mais quand il le faisait, c’était qu’il déconnait à fond les ballons. Il n’aimait pas cela, clairement pas.

L’homme ramassa sa moto et la poussa. Inutile de rouler sur ce genre de terrain et pis il devait économiser l’essence, il n’en pissait pas après tout. Il aurait bien besoin d’un verre. Il se réveillait particulièrement de mauvaise de sa sieste improvisée au milieu de la journée. L’homme s’arrêta dans un coin qu’il considérait comme calme et décida de faire un tour de la zone, juste ainsi. Il eut bien raison, il vit au loin un rôdeur statique. Clayton sortit la hache de sa ceinture qu’il avait arrangé pour la glisser dedans. Il siffla avec arrogance et la créature se tourna vers lui. Quelle créature dégueulasse. Il grimaça et s’en approcha rapidement, levant sa hache, il la planta dans sa tête sans aucune pitié. Il retira l’arme, donna un coup, un troisième, quatrième. Il regarda le cadavre au sol, la cervelle tout autour. Il ne se sentait même pas mieux. Clayton cracha dessus, saloperie. Il fit demi-tour et retourna auprès de sa moto l’air de rien. L’homme avait une étrange impression et balaya la zone du regard. Il était pourtant seul, mais la paranoïa prenait le pas sur le reste, du calme coco. Du calme. Il n’y avait personne. Il tourna la tête et crut voir du mouvement, encore une saloperie de rôdeur ? Il s’approcha lentement, silencieux, accroupi et s’arrêta net en voyant une silhouette qui bougeait normalement. Nom de Dieu une vivante ! Et une femme en plus.

Clay la reconnut, il l’avait déjà vue plusieurs fois et franchement elle n’était pas dégueulasse à voir. II n’aimait pas être fascinée par une nana dont il ne connaissait rien, cela le foutait en rogne. Il devrait peut-être bouger, mais il était fasciné par ce qu’elle dégageait, sa gueule, ses cheveux. Pauvre con, il était vraiment tombé bien bas.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptySam 1 Oct - 11:27



(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Dans ses souvenirs, la forêt de Perdernales Falls avait un petit quelque chose de magique. Une infinie d'arbres différents, d'odeurs et des petits animaux curieux. Elle se souvenait être venue ici avec son père. Pour chasser. Elle n'avait jamais rien tué. Elle n'avait jamais pu. C'était au-dessus de ses forces et il ne lui en avait jamais tenu rigueur. Drôle d'ironie. Tuer des animaux la dégoûtait. Tuer des êtres humains la faisait vivre. Elle avait gagné de l'argent grâce à la mort. N'hésitait jamais en appuyant sur la gâchette. Chasser pour se nourrir en revanche, ça elle n'avait jamais pu le faire. Alors, aujourd'hui, tandis que le monde s'écroulait d'avantage, que la moitié de la forêt s'était évanouie et que les êtres vivants l'avaient déserté, elle se demandait si elle serait capable d'abattre un cerf ou même un lapin. Armée de son fusil elle ne manquerait pas sa cible. Quant à savoir si elle avait les tripes pour accomplir cette sale besogne, c'était une autre histoire. Ce n'était pas la faim qui l'avait poussé à s'aventurer dans les bois. Simplement le besoin irrépressible d'être seul face à la nature. Ou ce qu'il en restait. Elle ressentait de plus en plus le besoin de s'isoler, de s'aventurer toujours plus loin à l'extérieur. A croire qu'elle cherchait à quitter la sécurité relative de la mine. A croire qu'elle voulait à tout prix se retrouver sur les routes. Encore. Seule. C'était peut-être mieux que de dépendre à ce point des autres. Mieux que de les mettre en danger avec ses crises passagères. Mieux que de supporter les humeurs de chacun. Mieux tout simplement. Elle avait perdu son esprit d'équipe depuis longtemps. Et si elle appelait les mineurs sa famille, elle avait l'impression que, plus les jours passaient, ce mot perdait de son sens. Sa famille. Elle n'en n'avait plus vraiment. Du moins pas de famille de sang. Fille unique, ses parents étaient morts. Elle avait peut-être des cousins encore en vie quelque part. Ou peut-être pas. La mine était devenue sa famille. Une grande famille qui ne la considérait peut-être pas vraiment comme des leurs. Elle l'outsider, elle la grande solitaire un peu bizarre et franchement pas toujours sympathique. Elle qui demeurait un mystère et qui restait évasive sur son passé. C'était mieux comme ça. Elle pourrait s'en aller sans un regard en arrière. Sans être regretté par personne. Une bien triste pensée. Personne ne se souviendrait d'elle bien longtemps. Et si elle venait à mourir aujourd'hui ? Et si, stupidement, un rôdeur venait à la mordre ? Personne pour s'en inquiéter.

Elle traversait désormais la partie calcinée de la forêt. En se retournant, elle admira la verdure, se sentit presque oppressée par sa beauté. Et puis ses yeux se posèrent sur le désastre devant elle. Et alors elle entendit le gargouillement caractéristique d'un rôdeur. Plusieurs ? Difficile à dire.  Elle s'arrêta, retenant son souffle, à l'écoute du moindre mouvement. Plus rien. Un brin de vent à peine perceptible dans les branches mortes. Une craquement puis plus rien. Le cœur battant anormalement vite, elle lève son arme, la pointe sans hésiter vers ce qu'elle pense être un rôdeur. Surprise, stoppée nette dans son mouvement, elle observe, jauge l'homme qui se tient à l'autre bout de son fusil. Elle sait que tout peut basculer en une seconde à peine. Elle peut appuyer sur la détente, le descendre sur le champs et ajouter un cadavre de plus sur sa liste. Ou il peut l'éviter et l'attaquer, faire d'elle ce qu'il voudra. Tuer ou être tuée. Elle laisse les secondes s'écouler sans jamais baisser sa garde. Et lui ne bouge pas, l'observe, attend le coup de feu peut-être. Attend de tomber. Elle retient son souffle, incapable de prendre une décision. Lentement, elle laisse son bras se détendre, baisse légèrement son arme. Sans raison. Sans comprendre pourquoi. Elle est fatiguée Billie. Fatiguée de toujours devoir se battre. Fatiguée de survivre.


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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptySam 8 Oct - 10:19

Clayton ne s’intéressait plus aux humains depuis la chute de ce monde. Il attendait sa fin sans forcément la précipiter. Il avait été imprudent. Imprudent de s’arrêter, imprudent de regarder cette femme. Il s’était arrêté sur elle, sa chevelure foncée, son regard clair. Il était soudainement fasciné comme un foutu adolescent. Clay aurait dû partir, loin, très loin. Il restait là comme un idiot et cela dérapa très franchement quand il se fit pointer par un fusil. Il se demanda si son heure était venue, si elle allait tirer et ainsi le tuer. Il ne la supplia pas, ne bougea pas, il se contenta de regarder avec détermination. L’homme n’aurait pas le temps d’atteindre sa hache et ainsi de se défendre, non. Il devait subir le destin et cela le foutu en rogne. Il était furieux de s’être fait avoir par une femme qu’il…. Observait ? Oui, exactement. Il l’avait observée dans les fourrées comme un gros pervers. Il n’était vraiment pas bien dans sa tête. Il avait envie de lui hurler dessus, mais il ne le fit pas, se contentant de la fixer en se demandant ce qui allait se passer. Les secondes s’étirèrent et finalement elle baissa son bras. Il était vivant et Clayton se rendit compte qu’une partie de lui avait eu peur. Il se redressa lentement et la fixa durement. Elle n’avait pas bonne mine.

« Même pas foutu de tuer. » Sa voix était rocailleuse et dure comme son regard. Une voix cassée car il ne parlait plus suffisamment pour l’entretenir. Non il ne dirait pas merci, c’était un ingrat, tout simplement. Il était ainsi, pourri jusqu’à la moelle, un déchet de l’ancienne société capitaliste aujourd’hui tombée. Elle était encore plus belle maintenant qu’il la voyait de près. Mais il ne le dirait pas. Il se demandait pourquoi ses pensées pourries étaient dans son esprit, cela ne lui plaisait pas. D’habitude il n’était pas autant à côté de ses pompes et complètement déphasé avec la réalité. Mon pauvre gars franchement. Il n’allait vraiment pas bien là-haut, les neurones complètement grillés à cause d’une fille. C’était du beau tiens ! Il avait envie de dégager vite fait, bien fait. « T’as de la chance que je ne veuille pas te tuer. » Il remit en place son sac qui glissait de son épaule carrée. Il avait dit à sa manière qu’elle ne risquait rien avec lui. Elle pouvait le prendre comme cela lui chantait, il s’en fichait. Ou peut-être pas s’en fichait-il. Son air bourru n’y changeait rien, c’était le bordel dans son esprit. Il se demandait comment elle faisait pour être encore en vie alors qu’elle avait un regard si triste. Limite, il entendait les violons qui jouaient en arrière fond.

Il avait vu quelques films déprimants avec une de ces filles qui avait cru bon de s’accrocher à lui. Clayton n’avait jamais compris le sens de ces films. « Bon, reste pas là. » Il était un peu gêné, peu doué pour faire la conversation, il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Il avait envie de lui hurler de se casser et d’un autre côté, demander où elle vivait. Pauvre gars, minable va. Il aurait mieux temps de l’oublier. Surtout qu’elle dégageait quelque chose de plaisant, mais de l’autre côté, elle dégageait quelque chose qui le laissait plus que songeur. Une sensation pas forcément agréable. Un véritable gentleman à ce stade.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptySam 8 Oct - 15:02


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) C’est peut-être bien la fatigue qui l’empêche de tirer. Ou peut-être espère-t-elle qu’il profite du moment et en finisse avec elle. Ce serait facile de mourir maintenant. Elle aurait enfin la paix. Trop facile. Il n’y a aucune fierté à baisser les bras. Elle n’avait pas le droit d’abandonner. Pas elle. Pas après tous ceux qui étaient parti avant elle. Pour elle. C’était injuste oui. Mais depuis quand la vie est-elle juste ? Survivre c’était tout ce qui lui restait et elle comptait bien se battre jusqu’à son dernier souffle. Elle l’avait promis. Et cette promesse devenait de plus en plus difficile à tenir. De plus en plus étouffante, pesante. Elle n’y arrivait plus. Il y a dans l’air comme un goût de cendre qui vous brûle les poumons. Comme une odeur de souffre et de chair à vif. Une odeur de mort. Ses oreilles bourdonnent mais elle entend clairement sa voix rocailleuse rouler dans ses tympans. Une insulte lancée dans le vide qui l’atteint en plein cœur. Il l’approche avec ces mots, lui fait reprendre sa position de garde. Fini les bons sentiments. Sa faiblesse d’âme. Voilà ce qui allait la faire tuer. Son stupide petit espoir et la foi infime qu’elle gardait en l’humanité. Pourquoi ? Elle savait mieux que quiconque de quoi l’être humain est capable. Pourquoi les choses seraient-elles différentes aujourd’hui ? Tue les morts, craint les vivants. Elle avait appris sa leçon. Appris que les morts étaient morts et ne pouvaient plus grand-chose. Mais les vivants ? Les vivants c’était une toute autre histoire. Les vivants n’ont plus rien à perdre. Ils survivent et sont prêts à tout pour ça. Plus de règles, plus de lois, plus d’ordre naturel. Rien que l’anarchie et un monde en ruines. Elle avait vu des hommes bien mourir pour une bouchée de pain. Elle ne serait pas de ceux-là. Tuer ou être tué.

Elle le tenait encore en joug, impassible, son regard braqué sur lui, sur chaque mouvement qu’il amorçait. Elle n’avait qu’à pressé la détente et tout serait fini. Elle n’aurait pas à se demander qui il était ou ce qu’il voulait. Il n’était peut-être pas seul. Et cette pensée suffit à la faire hésiter. Un coup de feu maintenant pouvait rameuter n’importe qui. Ou n’importe quoi. Elle pouvait se retrouver piéger. Il pouvait la tuer. Ou pire. S’il n’était pas seul tout pouvait arriver. « Bon, reste pas là. » Son doigt presse la détente. « Bang » la balle part, son épaule recule sous l’effet du choc qu’elle contrôle. Elle regarde sa cible s’écrouler juste derrière son étrange inconnu. Enfin, Billie baisse son arme, passe son bras dans la lanière abimée et lance d’une voix sûre un bref : « De rien. » Il n’avait pas dû entendre le rôdeur approcher. Elle-même ne l’avait pas entendu. Elle l’avait vu. Il n’avait émit aucun des sons gutturaux habituels. Gorge tranchée ? Langue découpée ? Peu importe. Elle venait de lui sauver la vie et, dans ce monde, cela signifiait quelque chose. Ou du moins elle l’espérait.

Elle n’avait pas sourcillé et elle ne le quittait pas des yeux non plus. Il l’effrayait et la fascinait à la fois. Un étranger, une âme solitaire, perdue. Elle ne prétendait pas connaître tout le monde ici mais était presque certaine de ne l’avoir jamais vu avant. « Tente quelque chose et la prochaine est pour toi. » Elle savait qu’on la sous-estimait. Depuis toujours. Même gamine, on avait tendance à sous-estimer ses capacités. Fillette aux allures de petit ange. On oubliait parfois volontiers qu’elle était la fille du shérif et, en tant que telle, se battre était une seconde nature. Le sang chaud, la rage de vivre, elle n’avait pas atterri dans les marines par hasard. Un choix de vie qu’elle ne regrettait pas, une évidence qui sonnait malgré tout comme un regret. « Tu es seul dans le coin ? » Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise la vérité. Et même si il le faisait, elle n’y croirait pas. Elle ne croyait plus personne. Elle n’avait plus confiance en personne. Même pas en elle. Il n’y avait guère que ses sens qu’elle croyait encore. Et pour le moment, tout ce qu’elle percevait, c’était ce silence oppressant qui les entouraient.



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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyVen 14 Oct - 11:03

Clayton se demandait ce qu’il avait fait faux, quand elle le visa à nouveau de son arme. Un soupir lasse traversa sa poitrine. Cela commençait à l’user ce genre de comportement. Était-elle seulement sérieuse ? Il la regarda, réprobateur. Il fit claquer sa langue contre son palet pour signifier qu’il n’était absolument pas content. Il n’avait pas envie de jouer à celui qui avait la plus grosse. La prochaine fois il prendrait soin de mieux choisir ses mots et d’éviter de déconner. L’homme tentait de bouger le moins possible, sait-on jamais, peut-être la ferait-il paniquer et qu’elle allait encore le trouer comme une passoire. Ce serait vraiment stupide si ce genre de choses arrivait, mais on n’était jamais à l’abri après tout. Il décida qu’elle devait dégager et même braqué, bon sang cela le foutait en rogne, il lui dit de ne pas rester là. Clayton ne comprit pas trop ce qui se passait, mais quelque chose siffla à ses oreilles. Il comprit plus tard en tournant légèrement la tête et en voyant un cadavre de rôdeur au sol. Elle venait de lui sauver la vie et cela redoubla sa rage. Il n’avait rien demandé. Il posa son regard clair sur elle et il ne la regardait pas de la manière la plus sympathique. Il lui était redevable et cela allait s’avérer compliqué. Il détestait être redevable envers qui que ce soit. Un bref soupir franchit ses lèvres, encore. Au moins elle avait rangé son arme. Clayton fut incapable de formuler un remerciement, c’était vraiment au-dessus de lui.

Peut-être le ferait-il une autre fois. Une petite voix souffla dans son esprit qu’il ne voulût pas recroiser une telle femme et pourtant, une part de lui aurait bien voulu. Elle le fascinait. Elle dégageait quelque chose qui l’intriguait vraiment. Elle avait l’air féroce et cela contrastait étrangement avec son petit air fragile. Un petit rire lui échappa quand elle le menaça. Il ne supportait pas d’être menacé. « Ouais, et évite de menacer les gens, sauf si tu veux les tuer de suite. » Il ne la sous-estimait pas. Il n’était pas machiste, il était juste lui. Il avait vu qu’elle tirait bien, mais il n’allait pas non plus la vénérer comme une reine. Clayton aurait allumé une cigarette à l’époque, mais le peu de réserve qui lui restait le forçait à économiser ses maigres réserves. Cela l’emmerdait encore plus et il passa une main rageuse sur sa barbe non rasée. Il avait bien envie de râler, mais se força à ne pas le faire. Autant de ne pas faire des histoires pour rien. Il en faisait vraiment suffisamment et avec cette femme peu commode, il avait intérêt à s’écraser un petit peu. Clayton n’appréciait pas de s’écraser, en fait il n’appréciait pas grand-chose.

Sa question ne le surprit pas vraiment et il se demanda si elle aussi était seule ou alors accompagnée. « Ouais. » Il fit rouler ses épaules pour détendre ses muscles, sa dernière nuit n’avait pas été fameuse alors il était noué comme pas possible. « Et toi ? » Elle ne le menaçait plus, alors il parlait presque normalement, comme si tout allait bien. Difficile de faire comme si tout allait bien dans un monde complètement à la dérive. Les conversations banales semblaient tellement fausses car on se demandait toujours quand son voisin allait nous égorger. « Je m’appelle Clayton. » Abruti, pourquoi donner son prénom ? Il ne savait pas trop, cela lui avait pris ainsi et au final il se disait que ce n’était pas une si mauvaise idée. Elle n’allait pas lui foutre une balle dans la tête pour si peu non ? Et pis de toute manière ce n’était qu’un prénom. Il se demandait vraiment pourquoi il se prenait autant la tête. Il y avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond dans sa tête. Faire toute une histoire mentale juste pour une fille. Mon pauvre gars. Il touchait le fond de la connerie là. Il n’était même pas sûr qu’elle se présente aussi vu comment Clayton avait l’air imprésentable.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyVen 14 Oct - 14:33


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Elle reste immobile comme paralysé par ce regard qu’il lui lance, par ces yeux perçants qui semblent lire son âme, pénétrer sa tête et son intimité. Sensation étrange, dérangeante mais qu’elle ne cherche pourtant pas à chasser. Elle aurait pu lui coller une balle dans la tête avant de s’occuper de ce rôdeur. Elle aurait dû. Au lieu de ça, elle s’était contentée de descendre le mort et de le laisser vivre. Et voilà qu’elle baissait son arme, baissait la garde. Pas de remerciements, pas même un sourire. Rien qu’un regard froid et une voix à vous faire frémir de l’intérieur. « Ouais, et évite de menacer les gens, sauf si tu veux les tuer de suite. » C’est exactement ce qu’elle devrait faire. Elle le sait. Mais rien n’y fait, son bras refuse de remonter, son arme reste pendante autour d’elle tandis qu’elle empoigne son couteau, le sort de sa ceinture et s’approche lentement, sans jamais rompre le contact visuel. Elle le sent tendu, le voit hésiter, pas certain de ce qu’il va arriver. Elle-même demeure incertaine. Tout peut encore arriver. Un geste suffit pour lancer un incendie incontrôlable. Elle sait que d’autres rôdeurs vont rappliquer. Son coup de feu va en attirer, ce n’est qu’une question de temps. Les rôdeurs sont gérables. Ce qui l’inquiète, ceux sont les éventuels humains qui pourraient se diriger vers eux en ce moment.  Mais dans ses mouvements lents et son regard, on ne pourrait pas deviner que ses pensées sont tournées vers la peur. Elle acquiesce d’un mouvement de tête tandis qu’il engage une conversation banale et franchement stupide. Le plus stupide dans tout ça c’est qu’elle lui avoue être seule. Et donc à sa totale merci. Le danger elle connait. Elle y vit en permanence. Mais d’habitude elle est assistée d’une armada, d’hommes sur qui elle sait pouvoir compter. Seule au milieu de nulle part avec un étranger qui pourrait prendre le dessus sur elle en une fraction de seconde et l’éliminer.

Elle avance toujours, calme dans l’attitude tandis qu’une tempête s’acharne et lui martèle la tête. Le cœur battant anormalement vite, elle passe tout à côté de lui, pourrait le toucher si elle le voulait. Elle frissonne tandis que leurs regards sont forcés à briser le contact constant qu’ils avaient maintenus jusqu’à maintenant. « Billie. » En d’autres circonstances, cette conversation aurait été agréable. D’une banalité à mourir mais pas moins agréable. Elle s’arrête devant le cadavre, l’observe, fronce les sourcils et se baisse pour fouiller les poches du vieux jean délavé. Elle en sort un porte feuille et ne peut pas s’empêcher de l’ouvrir, de regarder pour découvrir qui il est. Ou plutôt était. Ses yeux se ferment pendant une seconde qui lui parait une éternité. « Désolée Arlo. » soupire-t-elle en rangeant le porte feuille dans son sac à dos. Encore un être qu’elle avait connu dans un passé qui lui semblait irréel. La gorge serrée, elle refoule au loin le chagrin qui menace de la submerger, ravale ses sanglots.

Accroupie au sol, le regard se promenant sur le corps inanimé, elle sent encore sa présence tout près. Pourquoi ? Il devrait en profiter. Se barrer. Ou la tuer. Elle attends. Elle attends la mort qui ne vient pas et ne comprends pas. C'est pourtant le moment opportun. Elle a baissé sa garde, laissait ses armes pendre mollement le long de son corps. Elle tourne le dos à un parfait inconnu, à un homme au physique dangereux, à l'aspect primitif. Elle devrait être paralysé par la peur. Pourtant, elle se sent étrangement calme dans le silence qui les entoure.




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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptySam 29 Oct - 19:03

Clayton se sentit franchement nerveux quand il la vit sortir un couteau et se demanda pourquoi elle le sortait. Il devrait vraiment se tirer car cette femme ne tournait pas rond, clairement pas. Il la suivit du regard alors qu’elle semblait s’avancer vers lui. Par défi et bêtise, l’homme ne bougea pas. Il se contenta de la fixer, se demandant si elle allait l’attaquer et le tuer. Il la regarda passer non loin de lui, comme étrangement captivé par sa présence. Cela faisait bien longtemps qu’une femme n’avait pas provoqué cela chez lui. Il n’appréciait que moyennement son regard clair qui semblait au bord de la rupture. Il pouvait mal voir ce qu’il croyait voir, mais elle dégageait vraiment quelque chose d’étrange. Il tourna la tête, l’observant de dos alors qu’elle s’approchait du rôdeur inerte. Il se demandait bien ce qu’elle faisait. Clayton n’oubliait pas son prénom, Billie, si banal selon lui, mais la sonorité vibra dans son esprit. L’homme se demandait vraiment ce qu’elle faisait. Elle s’arrêta devant le cadavre et commença un cirque étrange. Clayton aurait pu tuer cette femme, clairement. A la base, il se contentait de la fixer alors qu’elle parlait à un mort qu’elle semblait connaître. L’homme renifla avec dédain. Il ne supportait pas les effusions de sentiments, cela avait tendance à l’énerver.

Il se demandait ce qu’elle foutait et il décida de s’approcher d’elle. Il aurait pu la tuer, partir ou une option C quelconque. Il s’arrêta derrière elle et se demanda si elle priait, connerie. L’homme la regarda durement et pourtant, il restait encore là. « Si t’attends qu’il revienne pour te bouffer, t’attendras longtemps. Si tu veux je te trouve une horde et je t’y jette dedans. » Il était brusque et pour une raison qu’il ne comprenait pas, il voulait la secouer. Pourquoi baissait-elle les bras, cette Billie qui semblait si forte ? Clayton balaya la zone du regard, conscient qu’on les trouverait et que les problèmes leur tomberaient dessus. Il pouvait partir et la laisser crever. Mais non, il restait là à fixer son dos, ses épaules de femme, ses hanches. Elle n’était pas moche et si elle tombait sur une mauvaise bande, elle finirait très mal. « Lève-toi, on se tire. » Il n’était pas doux, mais moins rude que d’habitude. Il ne ramassait pas les chiens errants d’habitude. D’habitude les gens crevaient à ses pieds, il les poussait un peu et partait. Là il tentait de récupérer cette femme inconnue. Il se sentait étrange avec elle. La présence de Billie ne le dérangeait pas et il n’avait pas envie de l’abandonner.

L’homme tourna les talons. Il ne la forcerait pas à se lever, quand même. Soit elle suivait, soit elle ne suivait pas. Aussi captivante était-elle. Il n’avait pas encore son papier de samaritain en poche sincèrement. Clayton marchait lentement, se demandant si elle allait se bouger ou continuer à faire son cinéma d’âme malheureuse. Allez mon gars, t’en fous. Des dépressifs il y en avait partout et étonnement, ils survivaient. Cette femme devait en faire partie. Il aurait pu l’attaquer là-dessus, mais sa bouche resta étrangement close. « Ton Arlo est mort depuis longtemps. » Bah tiens mon gars, parole intelligente. Il se surprenait lui-même. Les mots sortaient de sa bouche comme s’il était possédé par une entité étrange. Cela ne tournait définitivement pas rond dans sa tête.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyVen 4 Nov - 16:49


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Elle ferme les yeux, le sent s’approcher d’elle et ne bouge pas un muscle. Prête à accueillir la mort, à se détacher de son corps. Prête à en finir avec cette existence corrompue par la pourriture. Elle ne vit plus Billie. Elle se contente de survivre. Et elle ne sait même pas pourquoi. La mine continuerait à tourner sans elle. On se lamenterait un jour ou deux sur sa mort et puis on passerait à autre chose. C’est tout ce qu’on sait faire depuis quelques temps. Les gens vont et viennent, finissent pas mourir tôt ou tard. Le cycle infernal de la vie. « Si t’attends qu’il revienne pour te bouffer, t’attendras longtemps. Si tu veux je te trouve une horde et je t’y jette dedans. » Le goût salé de ses larmes emplit sa bouche de dégoût. Pas de sanglots, pas de petites secousses qui laisseraient voir son état de détresse. Rien ne bouge. Penchée sur le corps sans vie, représentation fantomatique d’un passé lointain, elle attend, prie un Dieu qui l’a pourtant délaissé il y a bien longtemps. « Je ne te retiens pas. » Elle ne lui donnerait pas l’occasion de la suivre. Elle ne voulait pas de sa mauvaise compagnie. Elle ne savait plus ce qu’elle voulait de toute façon. Elle se sentait flotter au-dessus de tout ça, l’âme détachée du corps. Âme en perdition à la recherche du salut éternel.

Enfin elle entend ses pas sur les feuilles mortes. Des pas qui s’éloignent, l’abandonnent à son sort. Soulagement. Déception. Et puis ça s’arrête. Son ton change, prend un air plus doux, moins agressif. Elle esquisse un demi-sourire en passant une main sale sur son visage. « On l’est tous. » mumure-t-elle, en se relevant péniblement et en rangeant son couteau dans son étui autour de sa taille. Toute méfiance avait disparu. Appelez ça de la stupidité, de la confiance aveugle, peu importe. Elle ne voulait plus se battre. Peut-être est-ce ça qu’on appelle avoir foi en l’humanité. Peut-être bien qu’elle avait envie de croire que cet homme, aussi malpoli et rude qu’il soit, pouvait être bon, au fond. Après tout, les gens de la Mine lui avaient bien prouvé qu’il restait assez d’humanité en chacun pour reconstruire un bout de ce monde. Ce n’était pas idéal, ça ne pouvait pas se comparer au passé. Mais c’était un petit quelque chose de positif qui la tenait encore debout.

En se retournant pour lui faire face, elle remarque son regard, ses yeux d’un bleu profond à vous faire perdre la tête. Elle le voit l’observer, une seconde d’inattention, une seconde de pure contemplation. Il a dans les yeux une compassion certaine, un quelque chose qui fait chavirer son cœur, lui fait manquer un battement. La sensation disparait en même temps que ce regard la quitte. Elle soupire sans vraiment s’en rendre compte et sort de son sac à dos une tablette de chocolat entamée, victuailles d’une expédition datant de quelques jours. Elle en casse quelques carrés avant de les lui tendre de la main, à distance raisonnable, assez pour l’attaquer en cas de besoin.





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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyDim 13 Nov - 21:55


Il se demanda un instant si elle allait rester là à contempler un foutu rôdeur mort. Il la fixait, attentif aux moindres signes autour d’eux. Il aurait dû partir, il ne se montrait pas si sentimental d’habitude. Cette femme ne survivrait pas bien longtemps, il en était convaincu. Clayton était dur, mais c’était cette dureté qui lui avait permis de survivre tout le long de ses années. Il ne sut pas qu’elle pleurât et bien heureusement sinon il aurait pu avoir une réaction négative. A la place, il fixait ce dos alors qu’elle venait de lui dire qu’elle ne le retenait pas. Ouais, mais bon, il ne partait toujours pas. Il ne bougeait pas, continuant de la fixer, parlant pour remplir l’air de sa voix grave et cassée. Bien des cigarettes et de l’alcool étaient passés par là pour modifier sa voix, pour en faire une voix de chanteur brisé. Il n’était absolument pas chanteur, brisé oui, mais cela ne l’empêchait absolument pas de bouger. Oui ils étaient tous morts, mais eux avaient encore une conscience et ne se bouffaient pas entre eux. « On est en meilleur état. » Pourquoi relancer cette conversation ? Cela ne lui apportait rien de lui parler. C’était tout simplement inutile souffla une voix dans son esprit. Il était brisé, il ne voulait parler à personne, il voulait faire sa vie. Faire sa vie n’était clairement pas le terme qui convenait, mais tant pis. Clayton voulait survivre.

Il ne savait pas ce qu’il visait, ni de quoi serait fait les prochains mois, mais son corps était en bon état, alors il pouvait encore lutter et se battre. Il n’était pas comme certaines personnes qui envisageaient de mourir. Il n’avait pas ce genre de profil. Il ne se laissait pas mourir aussi facilement. Il était coriace, de la mauvaise herbe. Clay se battait bec et ongles si on pouvait dire les choses ainsi. Il avait dû dire quelque chose d’extraordinaire car il vit Billie ranger son couteau après s’être levée. Le brun ne cessait de la dévisager. Il imprimait chacun de ses mouvements dans son cerveau. Pauvre gars, clairement. Il n’était vraiment pas bien aujourd’hui pour dévisager cette femme de cette manière. Elle n’avait rien demandé et il avait encore le malheur de faire sa morale à deux balles. Devenait-il ce genre de type chiant qui donnait des envies de meurtre ? Peut-être bien. Il ne se rendit pas compte qu’elle le vit en train de la dévisager. Il n’entendit pas son soupir. L’homme se contenta de détourner le regard comme si cet instant n’avait jamais existé. Comme si tout ceci n’existait que dans sa tête. Clayton se demandait quel était maintenant le plan alors qu’il ne savait plus quoi dire. Oh cela ne le dérangeait pas, il détestait parler inutilement, comme il détestait les pipelettes.

Il appréciait le silence. Solitaire jusqu’au fond de son âme après tout. Il posa son regard clair électrique sur la femme quand il crut voir quelque chose qu’il n’avait plus vu depuis bien longtemps, impossible, mais vrai. Une tablette de chocolat ! Clayton se rendit compte qu’il avait faim et qu’un peu de sucre lui ferait du bien. Il la regarda sans un mot casser son chocolat et lui tendre sa paume garnie de cette délicieuse sucrerie. Il la regarda, ne bougea pas. « Quel est le piège ? » Il le demandait ouvertement. Il était quasi sûr que le sol n’était pas criblé de pièges, il pouvait approcher. Clayton sonda les arbres du regard, il se demandait si cette femme sublime était une tordue et étonnement, cela lui fit quelque chose de le penser. Il fit un pas en avant, lentement, retenant ses muscles de bondir. Au fil des pas, il se rapprocha. Il fut bientôt suffisamment proche pour tendre le bras et ainsi de sa main, la toucher. Une distance suffisante s’il devait dégainer sa hache. Clayton tendit la main, effleura les doigts de Billie et prit le chocolat. « Merci. » Ah oui, cela lui faisait bien drôle de dire ses mots. Il glissa un carré dans sa bouche, mettant le reste dans sa poche et mâcha lentement. Il se demandait pourquoi elle en donnait.

« Alors Billie, t’es une solitaire ? » Pourquoi faire la conversation ? Peut-être pour se convaincre qu’elle était réelle, qu’il ne rêvait pas. C’était étrange à croire, mais vrai. Cette femme provoquait des choses étranges en lui et cela le rendait particulièrement méfiant.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyMar 15 Nov - 14:33


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Inconsciente, elle ne sait pas bien ce qui la pousse vers cet homme étranger, presque repoussant. Il l’attire malgré elle et elle, pauvre folle, tombe dans le piège, se montre sous son meilleur jour. Gentillesse pleine de niaiserie, elle baisse la garde, sent la chaleur irradier son cœur. Une petite étincelle s’allume là où les ténèbres règnent depuis longtemps. C’est peut-être ça l’espoir. C’est peut-être ça qu’ils appellent avoir foi en l’humanité. Elle croyait l’avoir perdu depuis bien longtemps. Les missions à l’étranger, les combats à répétition… Elle avait vu le mal en face et compris que l’humanité ne pouvait être sauvée. Et quand tout avait commencé, quand l’épidémie avait atteint son point culminant, qu’aucun retour en arrière n’était possible, elle avait baissé les bras, abandonné sa foi. Il ne restait plus rien que des vestiges enfouis de ce temps jadis où l’humain réussissait encore à la surprendre. Pourtant, dans son regard à lui elle croit percevoir quelque chose qu’elle a depuis longtemps oublié. Mirage ou réalité, envie oppressante de croire encore en quelqu’un, impossible à dire. Elle n’y pense pas tandis que ses pas la rapprochent de lui. Elle sourit, incapable de résister à cette envie toute simple qu’on oublie si facilement. « Pas de piège. » lui répond-t-elle, douce, à demi amusée, le regard vissé dans le sien. Bientôt elle sent ses doigts contre les siens, sensation à peine perceptible, trop vite disparue. Un peu de chaleur humaine dans le froid qui règne sur son corps. Perturbée, frissonnante, comme électrifiée, elle fronce les sourcils, essaie de se reprendre, de redevenir cette Billie droite, forte. La Billie d’autrefois. Elle se rend bien compte de la stupidité de la situation, de ses réactions qui n’ont aucun sens. Il ne connait pas l’ancienne Billie, ne connait même pas celle qui se tient devant lui. Tout est à construire, le terrain est nu, malléable.

Elle dépose un carré de chocolat sur sa langue, le laisse fondre, embrasse la sensation du passé, laisse son goût l’imprégner. Le chocolat est devenu un luxe dans ce monde de détraqué. Elle en a conscience, se doute presque qu’il n’a pas pu en goûter depuis bien longtemps. Un luxe qu’elle-même s’autorise rarement. Un petit goût du passé qu’elle a gardé pour elle seule après le dernier raid. Égoïsme manifeste, elle n’éprouve pas le moindre remords, pas même de la honte. Elle a dépassé ce stade. Elle prend un nouveau morceau de chocolat avant de remballer sa trouvaille, de la ranger soigneusement dans son sac à dos. Solitaire ? Elle réfléchit, ne sait pas si elle doit répondre, ne sait même pas ce qu’elle est. « Si on veut. » Demi-mensonge. Seule elle l’est. Depuis bien longtemps. Et même à la Mine, entourée de tous ces gens, amis, ennemis, connaissances, collègues, elle est seule. « J’ai un groupe pas très loin, installé dans une ancienne mine de la région. » Quelque chose la pousse à dire la vérité, à se dévoiler, à se mettre en danger. Test de confiance ultime. Elle veut croire en l’humain encore une fois. Une dernière fois.





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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyDim 27 Nov - 21:52

Clayton ne savait pas quoi penser de cette femme. Elle le troublait énormément. Il se sentait comme un adolescent, incapable de réagir correctement alors qu’il la regardait. Il ne se sentait pas à l’aise, il perdait le contrôle. Quand elle lui affirma qu’il n’y avait pas de piège. Clay accepta de la croire et fut admiratif de son regard. Il ne valait vraiment rien. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas mangé du chocolat et la sensation lui fit étrange. La douceur et le côté amer le frappèrent de plein fouet. Il avait oublié ce que cela faisait de manger quelque chose de sucré. Il eut de la peine, mais il la remercia. Ce n’était pas facile pour lui de dire merci. C’était s’ouvrir aux autres et accepter certaines choses. Il ne savait pas ce qu’il acceptait encore de cette femme, ni même dans quoi il s’engageait. Il avait envie de poser plein de questions. Mais là encore il se taisait, préférant la dévisager plus ou moins discrètement. Il la regarda prendre un dernier morceau de chocolat et ranger ensuite le tout dans son sac. Alors il prit son courage à deux mains et décida enfin de parler. Au fond, on aurait pu croire qu’il s’en fichait qu’elle soit solitaire ou pas, qu’est-ce que cela pouvait bien faire ? Tout le monde s’en fichait ! Mais pas lui. Il ressentait quelque chose d’étrange qui faisait que Clayton se sentait vivant.

Plus vivant que jamais du haut de ses cinquante-cinq ans bien tapés. Le brun se demanda comment prendre l’information que c’était si on voulait qu’elle fût en groupe. Soit on l’était, soit on ne l’était pas, comme lui. Clayton garda le silence quelques minutes et son silence dut être équivoque, ou alors pas du tout. Elle lui cracha le morceau, parla de mines pas très loin, d’un groupe. Même si l’homme avait clairement flashé sur cette femme, la méfiance l’envahit progressivement. Pourtant il ne bougea pas, semblant très calme, très dans le contrôle. Alors que le mécanicien n’avait jamais rien contrôlé de sa vie, juste le chaos qui pouvait survenir occasionnellement. Ce chaos n’était plus arrivé depuis que la société était tombée. Il était à présent libre, sans carcan, faisant ce qu’il voulait et contrairement à ce que la société avait longtemps pensé de lui, il n’était pas devenu plus violent qu’autrefois. Encore moins un meurtrier sanguinaire, non il était juste lui. « Tu es donc seule alors que tu appartiens à un groupe. » Ce n’était pas une question, mais une affirmation. Le principe du groupe n’était-il pas de traîner ensemble, de sortir ensemble ? Ou alors il n’avait rien compris. « Il n’y a pas que ce seul groupe dans le coin, je me trompe ? »

S’il comptait rester ici, il allait devoir faire un effort de sociabilité. Il avait cru comprendre qu’il y avait plusieurs groupes dans le coin, sans en comprendre pour autant toute l’organisation. Mais s’il décidait de rester, il allait devoir faire un effort. Peut-être bien resterait-il, en réalité, probablement. Il avait décelé quelque chose chez Billie qui résonnait étrangement dans son être. Comme un appel au chaos. Ou autre chose, la résonnance entre deux âmes fatiguées. Néanmoins, Clayton n’était pas souriant, gardant un visage renfermé et un air clairement en rogne. C’était sa marque de fabrique. Il pourrait faire un effort diraient certains et paraître charmant. Mais en réalité, l’homme ne savait absolument pas comment faire pour devenir charmant. Il ne l’avait jamais été de sa vie. Draguer oui, il savait faire, mais cela s’arrêtait là. Draguait-il Billie ? Il ne préférait même pas y penser en réalité. Ce mot était étranger à son esprit en ce moment.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyMar 29 Nov - 13:54


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) C’est l’envie d’y croire ou l’envie de s’abandonner qui la pousse à parler, à dévoiler ses maigres secrets. Folie passagère, inconscience, une crise de démence qui la possède. Elle a perdu l’habitude de parler à de parfaits inconnus, ne prend généralement plus cette peine. Soit parce qu’elle évite la race humaine, soit parce qu’elle tire en premier et pose les questions ensuite. Triste réalité de ce que l’humain était devenu. Pas le choix qu’on dit. On se répète ces conneries comme si, à la fin de la journée, tout serait pardonné et oublié. Mais rien ne l’est jamais. Il n’y a plus personne pour pardonner. Alors plutôt que de parler, d’expier ses pêchés, on les met dans un coin de sa tête. Certains font comme si ils n’existaient pas. D’autres ferment les yeux et espèrent tomber dans le sommeil. Billie n’est d’aucun de ces deux groupes. Elle est de ceux qui ferme une porte dans leur esprit et laisse ses démons derrière, espérant secrètement qu’ils finiront par disparaitre en empruntant la fenêtre laissée ouverte. Doux mensonge, belle illusion qui finie inévitablement par éclater. L’ironie dans tout ça c’est qu’elle n’avait jamais été aussi renfermée. Peut-être parce qu’avant elle avait quelqu’un à ses côtés qui comprenait et vivait la même chose. Peut-être parce qu’avant tout était plus simple et qu’aujourd’hui tout le monde se berce d’illusions. Elle en vient donc à garder tout pour elle, à paraitre plus forte qu’elle n’est. Le mensonge s’insinue dans ses veines, dangereux poison dont elle se nourrit quotidiennement. A quoi bon lutter encore ?

« Dis comme ça c’est plutôt philosophique comme propos. » Seule mais entourée de gens, presque une famille. Seule et pourtant elle ferait tout pour eux, même mourir. Ca n’a aucun sens, la logique a depuis longtemps déserté ses actions, pourtant elle pense sincèrement à ce qu’elle dit. Elle esquisse un sourire avant de baisser la tête, presque gênée. Elle n’a plus l’habitude de ces discussions banales avec un étranger. Elle a perdu ses bonnes vielles habitudes, ne sait plus vraiment comment paraitre normale aux yeux de quelqu’un. Ceux qui la connaissaient avant l’apocalypse dirait qu’elle n’était pas vraiment loquace. Elle n’avait jamais beaucoup parlé, appréciant le silence environnant, écoutant et observant ses pairs. Elle n’était pas pour autant dénuée de parole ou de bon sens. Elle savait se faire entendre, élever la voix quand il le fallait. Une énigme à part entière, encore aujourd’hui. « Exact. » Ses yeux se posent à nouveau sur lui, l’étudie. Elle fronce les sourcils. Pour un étranger, il semblait en savoir long sur la région. « Tu es tombé sur quelqu'un d'autre ? Quelqu'un de moins enclin à la discussion que moi ? » Non pas qu'elle soit meilleure interlocutrice que d'autre. Elle cherche indirectement à savoir ce qu'il en est, si il est bel et bien seul. Si il n'est pas en train de lui tendre un piège. « Il y a certaines personnes qu’il vaut mieux éviter si tu veux mon avis. » Elle ne prétend pas tout savoir sur tout. La mine n’a rien d’un petit paradis, même là-bas elle se méfie, observe et écoute. C’est ça la vie maintenant. La méfiance comme alliée, elle ne se fie plus à personne, pas même à ceux qu’elle côtoie quotidiennement. A tout moment quelqu’un peut péter un plomb, retourner son fusil contre les siens. Et c’est la fin. « Tout le monde cherche à être le dernier homme debout. » Une réflexion qu’elle se fait à elle-même mais qui fini par franchir le bord de ses lèvres sans qu’elle ne puisse rien y faire. Il y a quelque chose chez lui qui la met en confiance, lui donne envie de se confier. Illusion, envie soudaine de croire en l’inconnu. Elle décide de plonger tête baissée et tant pis si c’est une erreur.






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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyDim 4 Déc - 16:10

Il restait là à écouter une femme alors que d’habitude, il ne restait jamais. Non pas qu’il soit misogyne ou machiste, c’était juste qu’il ne prenait le temps avec aucun vivant. Que cela soit avant l’apocalypse ou maintenant. Mais Clayton restait là et il avait une conversation avec cette Billie. Il arqua un sourcil quand elle lui affirma qu’il avait des propos philosophiques. Il savait qu’il n’était pas assez intelligent pour cela, mais il n’en dit rien, silencieux comme une tombe. Peut-être bien se gênait-il au final. Peut-être bien que le petit n’avait pas l’habitude qu’on lui parle de cette manière et cela faisait franchement étrange. Il s’appuya contre un arbre, préférant avoir quelque chose pour son dos usé. Clayton regarda Billie, ne mettant jamais les mains dans ses poches. Il restait aux aguets, prêt à se défendre. C’était ainsi qu’on se défendait et pas autrement. Il ne connaissait que cela après tout. Ils parlèrent des groupes et peut-être en dit-il trop car il eut l’impression d’avoir capté l’attention de la femme. Ou il se trompait, tout simplement. Il n’était pas très doué pour décrypter les expressions faciales. Il ne savait pas ce qu’elle attendait précisément à entendre alors il restait là, un peu ambivalent. « On tombe sans cesse sur des gens. S’il n’y avait plus de vivants, ça se saurait. » Sa manière de répondre n’était pas agressive. Il disait juste ce qui était. Il avait l’impression de se faire interroger et Clayton détestait cela.

Dès qu’il avait la moindre impression qu’on l’interrogeait, qu’on le scrutait, cela le mettait en rogne. Il avait envie de ruer dans les brancards et de se rebeller. Rare était les femmes qui avaient réussi à calmer sa rage, en fait, peut-être qu’une seule avait réussi, quand il était bien jeune, pas si écorché vif qu’aujourd’hui. Clayton ne savait pas par quel bout prendre Billie, elle le troublait, il ne comprenait qu’à demi-mot ce qu’elle essayait de lui dire. Il pencha la tête sur le côté alors qu’elle lui fit une sortie étrange. Eviter certaines personnes ? « Tu veux dire quoi par-là ? Vous vous faites la guerre ? » Dans son indifférence du monde, Clay ne comprenait pas l’intérêt de se faire la guerre. Il préférait ignorer et si on le poussait à bout, il tuait, point à la ligne. La belle Billie avait réveillé quelque chose, l’envie de mordre, de se rebeller. Il était fasciné par elle, mais extrêmement méfiant. Il avait toujours la crainte de tomber dans un très mauvais piège. Ou alors de tomber dans l’étau de quelqu’un, probablement sa peur la plus ultime et secrète. L’échange pouvait à tout moment partir en cacahuète sii Clayton piquait la mouche ou décidait que certains mots ne lui convenaient pas. Sa dernière phrase résonna étrangement en lui et il lâcha un petit rire qui voulait tout et rien dire à la fois.

« Parfois on reste debout pour une raison qu’on ignore alors qu’on aimerait partir. Mais on a la lâcheté de ne pas abréger ses souffrances, alors on attend et on reste debout. » Son regard se voila étrangement à cette pensée. Il ne faisait rien de particulier pour survivre, il survivait, voilà tout. Il ne se battait pas, il attendait et il réussissait. Pourquoi, par quel miracle ? Car c’était ainsi, voilà tout. Il ne demandait rien à personne. Il se demandait s’il avait parlé avec trop de sincérité et quand cette Billie fuirait. Elles fuyaient toutes. Le fond de son âme n’était pas beau, les femmes s’en lassaient. Il la regarda et vit une belle femme qui s’ignorait. Quelle ironie qu’il soit sous le charme de cette femme plus jeune que lui, alors qu’ils étaient en plein apocalypse. L’espèce humaine était pleine de surprises.
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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyDim 4 Déc - 18:50


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Autour d’eux les ombres s’allongent, le soleil descend, suit sa course incessant. Elle ne s’en était pas rendu compte jusqu’à maintenant. Les minutes passent sans que le temps lui paraisse long. Une première. Elle qui désespère régulièrement sur la longueur des journées. Sans doute parce qu’elle les passe trop souvent seule, qu’elle ne parle plus à personne sauf à elle-même. Elle tourne en rond. Prisonnière de ses propres démons, elle croit encore pouvoir les vaincre en les oubliant simplement. Ce qu’elle a fait aujourd’hui. En compagnie de cet homme à l’aspect bourru qui, en d’autres circonstances, n’aurait jamais pu la convaincre de rester à discuter. L’apocalypse a du bon. La nature véritable des gens ressortaient sans qu’ils s’en aperçoivent vraiment. Plus personne ne fait attention à ce qu’il dit. On agit. Parce que c’est la seule manière de rester en vie. Agir sur le moment sans toujours analyser la situation. Sauf qu’en ce moment elle se pose mille questions sur cet étranger et sur sa propre façon de se conduire. Pourquoi poursuivre cette conversation ? Pourquoi ne pas le tuer ? Pourquoi ne pas le laisser en plan et reprendre la route ? Trop de questions et pas une seule réponse. Elle n’a rien à lui répondre non plus sur cette observation plutôt juste. Elle se contente d’acquiescer de la tête, la penchant sur le côté, évitant son regard trop troublant à son goût.

Ce n’est que lorsqu’il esquisse un mouvement, s’adosse contre un arbre qu’elle daigne le regarder à nouveau, n’ose plus détourner les yeux. Elle ne peut plus baisser la garde, être la moitié d’elle-même. Trop dangereux. Elle n’a pas pour habitude de se laisser distraire, d’être aussi détendue. Toujours sur le qui-vive, elle sait que tout peut arriver, que des situations dégénèrent en quelques secondes à peine. Elle l’a vu et ne plus le vivre. Ne peut pas. Elle serre les dents, sent son corps trembler et croise les bras avec fermeté espérant faire cesser sa crise passagère. Elle n’avait plus fait ce genre de crises éveillées depuis un moment, s’en croyait enfin débarrassé. Encore un beau mensonge. Elle ne guérit pas, ne parvient pas à dépasser son malaise et à oublier l’horreur vécue. La guerre. Elle est toujours là, spectre malveillant tournoyant au-dessus de sa tête, ombre empoisonnée sur son cœur. « Oui. » Elle murmure, un peu perdue, avant de reprendre sans lui laisser le temps de répliquer, comme si elle savait ce qu’il pensait. « Je sais c’est, sans doute le truc le plus débile qu’on ai vu depuis le début de cette apocalypse. On se bat entre nous alors qu’on devrait s’unir contre les walkers. C’est dans la nature humaine. On ne sait rien faire d’autre que la guerre. » Triste réalité qu’elle a vécue et dont elle s’est parfois délectée. Fière marine, elle n’a pas honte de son passé, en fait sa force. Elle a seulement honte des pertes inutiles, de ces innocents sacrifiés pour le bien commun. La guerre elle n’a connu toute sa vie. Son retour aux États-Unis devait être salutaire, une porte de sortie. Ce fût son nouvel enfer.

C’est son rire qui la sort de sa transe, lui fait arquer un sourcil, méfiante. Qu’a-t-elle dit de si amusant ? Rien. Elle le sait, le voit sur son visage, le lit dans ses yeux qui prennent cette apparence d’absence qu’elle connait. Ce regard elle l’a senti mille fois dans ses propres yeux, le cache avec un sourire. Elle ouvre la bouche sans qu’aucun son n’en sorte. Pétrifiée, elle assiste impuissante à sa défaite. Elle le voit, consciente de ses traits, consciente de son être. Et elle a l’impression de se voir comme dans un miroir. Les mêmes blessures, les mêmes interrogations. Elle pleure en silence, inconsciente du bouleversement qui s’opère en elle. Inconsciente de la vérité qui germe dans son esprit. Comme pénétrée par ses mots, il perce son cœur, s’immisce dans son esprit et prend possession de son âme. Il la perce à jour. Lui. Un inconnu. Un étranger.

How can I leave the past alone ?
Now that the end has come along.
Say goodbye, to the memories and the fear.
Will you lead me upstairs to the light ?
With my shadows and greys, and my evil ways.






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MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyMar 6 Déc - 22:28

Clayton survivait dans ce monde et il survivait même très bien. Bien mieux que ce qu’il aurait pu penser. Par chance, il n’avait pas besoin de médicaments, alors il vivait Il vivait simplement, mais vivait. Quand elle avoua que les groupes se faisaient la guerre, il ne sut pas ce qu’il ressentit. Probablement énormément de lassitude. Il n’aimait pas cela. Il n’aimait pas savoir que des gens se battaient alors qu’il y avait suffisamment de rôdeurs pour tous les dévorer. Clayton avait un regard neutre, voire indifférent sur ce monde devenu étrange. Il n’avait jamais eu foi en l’humanité, mais là c’était le pompon. « Ça fera plus de nourritures pour les survivants. » Il était pragmatique car il n’y avait que cela de bon ici-bas. Il avait déjà tué des gens, pour de nombreuses raisons. Certaines avouables, d’autres moins. De toute manière il ne comptait pas en parler. S’il avait su qui il avait en face de lui, il aurait été moins sympathique. Il détestait les militaires et les policiers. Une aversion évidente pour ce corps de métiers qui n’était que des chiens aux services du gouvernement. Un gouvernement tombé avec l’Apocalypse, une preuve de leur incompétence. Clayton en était infiniment content. Bien entendu c’était quelque chose qu’il ne disait pas et dont il ne parlait pas. Il n’avait envie de se mettre personne à dos car on ne savait jamais vraiment comment les gens réagissaient. Du jour au lendemain ils devenaient des démons et un mot de travers et vous étiez morts. Franchement, ce genre de vie, c’était l’enfer. Surtout quand on était seul, mais il l’avait bien choisi.

Il rit à un moment, il ne sut même pas pourquoi, mais rit. Il fut alors surpris de voir Billie ouvrir la bouche et n’entendre aucun son en sortir. Il se dit que quelque chose clochait. Il ne se rendait pas compte de l’image qu’il renvoyait, du reflet qu’elle voyait en lui. Clayton se dit que la situation lui échappait quand il la vit pleurer en silence. Il n’aimait pas voir les femmes pleurer et il n’avait pas voulu la voir dans un tel état. Cela le désarçonnait énormément alors qu’il la regarda pleurer. Il avait l’impression d’avoir fait quelque chose de mal et se demanda ce qu’il avait fait. Calmement, il s’approcha d’elle, se sentant un peu gauche pour le coup. « Hey… » Il la regarda, n’osant pas la toucher. Il essayait de capter son regard. « Billie… Je ne sais pas ce qui se passe, mais je ne voulais pas te blesser. » Oh que non, au contraire, il avait terriblement envie de lui plaire. Mais c’était compliqué, Clayton n’était pas vraiment un don Juan. Avec précaution, il tendit la main. « Je vais te toucher l’épaule. » Lui d’habitude si bourru, fondait devant cette femme en détresse. Il lui effleura son épaule du bout des doigts, franchement timide. Il ne savait pas vraiment comment se comporter avec cette femme inconnue qui fondait en larme devant lui.

Il ne savait pas gérer les femmes habituellement. Il se sentait maladroit et se força à la toucher, à l’entourer d’un bras. Peut-être le repousserait-elle, mais il s’en fichait bien. Il se demandait comment il était en arrivé là, à s’approcher autant de cette femme qui lui donnait envie, à la dorloter. C’était tout simplement contre sa nature. Il restait là à regarder autour d’eux, en se demandant si quelqu’un en profiterait pour les attaquer, ce serait une excellente idée tiens. Il se demanda un instant ce qu’il faisait là. Sur quel genre de femme était-il tombé ? Clayton se fit la réflexion qu’il était peut-être un peu trop brutal. Faire pleurer une femme, c’était du beau !
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Billie Trager
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La dérive incompréhensible des sens | Billie Empty
MessageSujet: Re: La dérive incompréhensible des sens | Billie   La dérive incompréhensible des sens | Billie EmptyJeu 8 Déc - 14:20


(we killed in the desert we killed in the streets. we choose what shall and shall not be. we stood with pistols fought back to back. now you've stood your ground but what ground is that ?) Elle avait souvent entendu dire qu'il suffit parfois d'une rencontre anodine dans la vie pour vous changer à tout jamais. Elle n'y croyait pas forcément. Et pourtant, elle devait bien avouer avoir vécue quelques rencontres fortes et déterminantes dans sa vie. Certains de ses choix avaient même été dicté par ces gens. Elle avait fait des erreurs, appris à ses dépens à ne pas toujours se fier aux autres. Et c'est pour cette raison qu'elle gardait ses distances, préférait ne plus ouvrir son cœur, passer pour cette femme froide sans peur. Des mensonges qu'elle entretient, qu'elle ne prend plus la peine de contredire. A quoi bon ? Tôt ou tard, la mort les rattraperaient tous et plus rien n'aurait d'importance. Il a raison. Et elle acquiesce en silence. Elle sait que tôt ou tard il n'y aura plus rien sur ces terres. Consciente de la nature fébrile de leurs vies ici bas, elle attends que la mort la cueille, incapable de se la donner elle-même. Trop lâche pour accomplir la sale besogne. Trop fière aussi. Ses vieux démons la possède, lui rappelle constamment ce qu'elle est, ce qu'elle n'est plus. L'encre noir sous sa peau la fait douter, pâle souvenir d'un monde un peu meilleur. Un monde qui avait du sens, la faisait se lever chaque matin, lui donnait le peu d'espoir dont elle avait besoin. Tout avait volé en éclat en l'espace d'une nuit. Et elle avait pris la route, marchait sans s'arrêter, vécue une demie vie, à peine consciente, respirant difficilement. Pas le choix. L'espoir l'avait abandonné jusqu'à ce que de nouvelles rencontres illuminent ses ténèbres. Cette rencontre là, aussi étrange soit-elle, signifiait quelque chose. Une certitude envahissante qui s'insinuait dans son cœur, la réchauffait de l'intérieur. Toute cette chaleur ne parvient pourtant pas à empêcher le froid de la saisir. Elle ne se voit pas pleurer, ne le remarque pas tout de suite. Les yeux clos, elle n'affronte plus la situation, se laisse dominer par les émotions et les images qui défilent dans sa tête. Il n'a qu'à en finir. Il peut la tuer ici, en silence, rapidement.

Rien. Le moment passe, s'éternise et quand elle rouvre les yeux c'est pour le voir plus près d'elle, pour l'entendre changer de ton, prendre une voix plus calme, douce. Sa respiration se bloque, elle panique. Elle entend sa voix comme dans un rêve, le regarde s'approcher, visualise cette main qui se pose sur son épaule. Elle esquisse un bref mouvement de recul, paniquée. Réflexe d'antan, réflexe de femme qui refuse de se soumettre. Effrayée à l'idée de laisser quiconque l'approcher de si près. Personne ne la plus toucher comme ça depuis longtemps. Avec maladresse et tendresse. Oh elle aimerait pouvoir rester là, se glisser dans ses bras et pleurer encore un peu. Faire preuve de faiblesse rien qu'un petit moment. Être simplement humaine. Surprise par ses propres réactions, elle ne comprend pas que, sous son contact, son corps se détende. Ses tremblements cessent, la violence quitte son corps et sa respiration reprend un rythme plus ou moins normal. Moment de tendresse, moment de faiblesse. Elle reprend ses esprits, balbutie des excuses maladroites. « Je dois partir. » Mensonge. Rien ne l'attend là-bas. Rien ne saurait éclairer ses ténèbres. Attitude dictée par la peur, elle se détache de lui, recule sans le quitter des yeux, perdue dans un tourbillon de sentiments contradictoires. Rien de tout ceci n'a aucun sens. « Reste loin du grand centre commercial. Et des ennuis. » Elle réajuste son sac à dos sur ses épaules, empoigne son arme et lui tourne le dos sans même penser à un quelconque danger. Elle n'a plus peur. Et alors qu'elle esquisse quelques pas, décidée à partir, elle s'arrête simplement pour lancer ces quelques mots. « A bientôt Clayton. » Comme si le monde ne s'était pas arrêté de tourner. Comme si inévitablement ils se croiseraient à nouveau. Elle le quitte avec le certitude de le revoir.


THE END



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