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 one step at a time + hex

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Arianne Diggs
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MessageSujet: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 0:07



mai 2019 + Autour d'elle, la carrière est en pleine effervescence comme toujours. À l'image d'une fourmilière, elle grouillait de survivants qui s'affairaient de leur côté sans trop se soucier du monde autour. Certains discutaient simplement sous le soleil, profitant des rayons doux d'un printemps sur le déclin tandis que d'autres trimaient encore, plein de sueur. Arianne, quant à elle, se faisait discrète et ne s'arrêtait que pour ne pas bousculer les personnes qui se stoppaient brusquement dans leur avancée. C'est que les rues de la carrière étaient étroites et toujours plus ou moins bondées. Mais si quelques regards se tournent vers elle, ces derniers ne s'y attardent pas : ils la reconnaissent mais ne veulent pas de problèmes. Et cela lui va très bien, même si au fond elle aurait très bien pu faire sans l'attention qu'on lui portait inlassablement du coin de l'oeil. Mais où allait la fille d'Aaren Diggs ? Que faisait-elle ? Pourquoi était-elle là ? Fallait-il la surveiller ? étaient sans doute les questions qui fusaient dans les esprits des habitants, plus encore après l'incident de la veille qui n'avait pas tardé à faire le tour du quartier. Ses collègues lui en avaient même parlé ce matin, preuve que les nouvelles allaient vites dans le Royaume surtout lorsqu'on s'appelait Diggs. Et Arianne détestait cela, s'était même complètement braquée après qu'on lui ait parlé de sa crise. Avoir cet handicap était déjà suffisamment gênant comme cela, pas besoin d'en rajouter une couche : elle avait déjà eu honte sur le moment d'être ainsi au centre d'une attention perverse au bord du malaise, alors que même ceux n'en ayant pas été témoin lui en parlent...

Elle était partie plus tôt.

Lassée, saoulée, fatiguée aussi pour être honnête. On lui avait conseillé de se reposer, mais elle avait tenu à venir tout de même au chenil pour y faire quelques tâches qui ne pouvaient attendre (c'était faux). Une excuse comme une autre de se faufiler en dehors de la mine qui, il fallait le dire, pouvait être assez étouffante par moment. Et Arianne avait besoin d'air, de grands espaces. D'intimité que les quartiers du Roi ne pouvaient pas véritablement lui donner. Alors elle avait ramassé ses affaires et s'était éloignée sans un mot de son lieu de travail pour rejoindre le rendez-vous auquel elle n'avait cessé de penser depuis son réveil, et toute la nuit durant. Elle n'était même pas sûre s'il aurait lieu, d'ailleurs. Ce Hex pourrait avoir oublié, avoir décidé de ne pas venir, avoir été retenu quelque part : pourtant elle s'y était quand même rendue dans les champs, parce qu'elle avait décidé d'y croire et qu'elle n'avait véritablement rien à perdre. Sa veste en jean par dessus son tshirt, ses mains fourrées dans ses poches, Arianne avançait doucement le long des montées qui menaient aux champs bien au dessus de la carrière : ça lui était fatal depuis l'explosion qui lui avait coûté ses poumons, mais qu'y pouvait-elle ? Elle ne s'arrêterait pas de vivre, répétait-elle, déterminée, à qui voulait bien l'entendre. Il lui faut donc un temps fou pour arpenter les chemins tortueux, chaque pas plus difficile que le précédent. Arianne n'était pour autant pas pressée, et se provoquer une nouvelle crise n'était pas le but de la manœuvre bien au contraire. Cette fois, tout irait bien. Après un long moment durant lequel elle avait enlevé sa veste dans un coup de chaud, la jeune Diggs arriva enfin en haut là où le Royaume faisait pousser fruits comme légumes et là où certains animaux y étaient même élevés. C'était toute une société qu'il fallait nourrir après tout. Marchant encore une bonne poignée de minutes pour s'éloigner des gardes (mais pas trop, sait-on jamais) elle finit par se poser sous un des arbres fruitiers à proximité, se laissant presque tomber à son pied à bout de souffle. Quelle idée.

Voilà.

Il n'y avait plus qu'à l'attendre.

L'autre.

Etait-elle encore en train de se jeter dans la gueule du loup ? Assise par terre, plus elle y réfléchit et plus Arianne se dit que ce rendez-vous n'était, à nouveau, pas sa plus brillante idée. Et son genou s'agite, tout à coup, tout comme ses doigts autour du collier de sa soeur alors pour se rassurer elle sort de la poche de sa veste un carnet. Le fameux. Celui qui lui avait valu une bonne frayeur et qui n'avait pas aidé à calmer sa crise d'asthme. Celui qu'elle avait d'abord parcouru en pensant qu'il s'agissait là d'une morbide liste de victimes : mais après l'avoir lu tout entier, elle en doutait. C'était autre chose. Quoi, elle ne le savait pas encore mais ne tarderait pas à le comprendre si Hex tenait une promesse qu'il n'avait même pas articulée. Ouvrant le carnet, elle y laisse trainer ses doigts sur les premières écritures diverses et variées, comme si plusieurs personnes s'étaient partagés les pages en plus des stylos. Ça la rassure sans trop savoir pourquoi, parce qu'elle avait remarqué que la gravité des "blessures" annotées diminuait. Ça n'avait pas de sens, ça n'en faisait pas, ça l'avait tenue éveillée une bonne partie de la nuit malgré la fatigue. Et puis il y avait aussi l'absence d'écritures différentes après un certain nombre de pages. Ce carnet, si elle l'avait lu, elle n'en avait pas saisi l'utilité ou le sens. Pour patienter Arianne se met à y réfléchir, refermant le carnet mais le gardant dans la main quand elle entend un bruit derrière elle. La survivante se relève tout à coup par un réflexe qui tend plus sur le trauma que sur l'instinct, mais c'est trop tard : elle ne l'avait pas entendu arriver, il était déjà là. Hex. laisse-t-elle échapper d'entre ses lèvres brusquement, surprise. Ça ferait l'affaire pour un bonjour, se dit-elle, avant de tendre le carnet qu'elle tient du bout des doigts. Pas question de se retrouver dans la même situation que la veille, Arianne avait beau prendre des décisions irrationnelles, elle apprenait généralement de ses erreurs. Et puis, au fond, elle se mettait aussi à sa place si quelqu'un tenait en otage la veste ou le collier de sa soeur. Trop empathique sans doute pour un monde comme celui-ci. Tu l'as fait tomber. explique-t-elle, plus tendue qu'elle ne l'aurait voulu. Elle n'était pas une voleuse après tout. Mais lui, elle ne savait rien sur son cas. Du moins, pas encore.

egotrip & wyatt


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Hex Sparks
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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 2:32


“one step at a time.” &
“Serre les dents, ça risque de piquer” - lui conseille la grande asperge au nez gonflé. Comme s’il pouvait se soucier ne serait-ce qu’un seul instant de l’incidence de son acte. Au contraire, Hex, il se doute bien qu’il allait tout mettre en oeuvre pour ne pas le louper. Sans trop se faire prier, le coup part en direction de son visage et comme redouté, sa cloison nasale se rompt sous le crochet du droit dont on l’a gratifié. Si la douleur ne le foudroie pas sur place, l’angoisse d’être blessé s’en charge à sa place. “Œil pour œil, nez pour nez” - qu’il semble fier de rajouter, celui dont il ne sait toujours pas l'identité. Celui qui n’a pas fini d’entendre parler de lui. Car Hex, il ne rêve plus que d’une chose à présent : le croiser en dehors du Royaume pour mieux remettre les pendules à zéro.

***
Une grosse partie de sa nuit, il la consacre à la recherche de son carnet perdu. Parce que même si ses souvenirs de l’altercation sont assez flous, il reste persuadé de l’avoir emporté avec lui. Sauf que dehors, il n’y a aucune trace dudit objet et personne ne semble avoir vu l’ombre d’un carnet de la soirée. Contraint de mettre un terme à sa battue en solitaire par manque de lumière, c’est doublement plus exténué qu’il est forcé d’entamer sa nouvelle journée. Comparé à l’agitation de la veille, tout lui semble bien calme et monotone aujourd'hui. Son esprit, il n’arrive d’ailleurs pas à se concentrer plus de deux minutes sur la même tâche tant il divague dangereusement vers l’idée de la retrouver, le soir même. N’était-ce pas tout ce qu’il avait toujours désiré, depuis qu’il s’était mis à l’observer...? Avoir l’opportunité de mieux la connaître ?

***
“Salut” - sa voix s’élève dans le dos de la fine silhouette assise à l’ombre du bosquet. Sa présence, elle semble troubler la quiétude dans laquelle la brune patientait paisiblement son arrivée. Lui, a eu un mal de chien à trouver le point de rendez-vous et ne comprend toujours pas comment ce lieu pouvait être si grand et opérationnel à la fois... Il fallait bien le reconnaître, ce Royaume, ça relevait de l’exploit. Ce type qui se faisait surnommer le ‘Roi de la Carrière’, il n’avait pas chômé. “T’as l’air d’aller mieux” - qu’il souffle en terminant de braver les derniers mètres qui les séparent l’un de l’autre. Sa surprise, il l’a bien relevé. S’attendait-elle à essuyer un lapin de sa part ? Il était pourtant bien là, comme convenu et s’il n’avait rien pu faire pour arranger l’état de son nez, c’est bien plus soigné physiquement qu’il avait décidé de se présenter à elle. Tenue propre, visage débarbouillé, cheveux lavés… Si on omettait sa joue éraflée et son nez cassé, tout était nettement plus travaillé que la veille.

Dans ses mains, il aperçoit son précieux carnet. Il aurait dû s’en douter. Silencieux, il l’observe un long moment avant de relever son regard naturellement polaire vers celui de la brune, qui se permet de lui rafraîchir la mémoire en lui rappelant que c’était lui, qui l’avait fait tomber et pas elle, qui le lui avait volé une seconde fois. C’est que ça aurait presque pu lui arracher un sourire fantomatique, sa petite précision. Sauf qu’au même moment, il réalise qu’elle a dû passer la nuit entière à l’éplucher… Et que bien malgré lui, il sent que son intimité a été violée. “J’imagine que tu dois avoir des questions” - qu’il enchaîne donc, légèrement amer, en passant à ses côtés sans prendre la peine de récupérer son carnet. Après tout, il était déjà trop tard pour ça. Le mal avait été fait. Sans un mot, il prend place à l’ombre de l’arbre fruité, peu désireux de rester debout après la nuit qu’il venait de passer. D’une inspiration, il entame donc la fâcheuse discussion qu’il lui avait plus ou moins promis : “Voilà ce que je te propose, cinq questions chacun, auxquelles on peut répondre uniquement par oui ou non” - ainsi, il ne risquait pas de trop se mouiller. Parce que les questions indiscrètes, il les sentait venir à des kilomètres et n’était franchement pas certain d’être en mesure d’y répondre. S’il pouvait limiter les dégâts en instaurant d’emblée quelques règles, il ne pouvait qu’en ressortir gagnant. Cinq questions, ça pouvait paraître énorme comme ça de but en blanc. Mais Hex, il savait aussi que ça ne serait jamais suffisant pour répondre à toutes les questions qu’ils se posaient l’un comme l’autre, intérieurement. Il faudrait bien plus que dix malheureuses questions, pour étancher leur soif de curiosité mal placée.

Alors plutôt qu’appliquer le principe de galanterie en la laissant commencer, il envisage de le faire pour clarifier une dernière fois le ‘jeu’ dans lequel ils allaient tous deux se lancer. Quitte à attaquer doucement, avant d’aborder des sujets plus sensibles : “T’es au Royaume depuis longtemps ?” Sans doute plus que lui… Après tout, elle avait déjà un rôle au chenil qui trahissait d’une certaine charge de responsabilité. Raider, tout le monde pouvait le devenir. Elle semblait aussi bien plus à l’aise que lui pour se déplacer dans les différentes zones qui composaient le Royaume. Pour venir ici, Hex, il avait dû demander à plusieurs reprises son chemin à de parfaits inconnus pour ne pas se perdre entre les différents districts. “Tu t’y sens bien ?” - interrogation un peu plus personnelle, peut-être. Intrigué de savoir comment elle se sentait, elle, dans ce camp qui l’oppressait lui, de jour en jour. “...Tu as encore de la famille en vie, ici ?” La question qui lui pose sans doute le plus gros souci éthique. Quel survivant, avait envie de parler de sa famille ? Aucun et si Hex était curieux d’entendre sa réponse, il redoutait sincèrement qu’elle la lui retourne un peu plus tard. Heureusement, ils n’avaient tous d’eux qu’à répondre par un mot. Par la négative, ou la positive. “Le type d’hier, c’était quelqu’un d’important pour toi ?” - question en surface tout aussi anodine que la première de la liste, mais qui pourtant, l'intéressait terriblement. Avide de savoir s’il avait brisé le nez d’un de ses proches par inadvertance.

La dernière question, elle peine à sortir. Il hésite entre plusieurs et se met même à regretter ses précédents choix. S’il avait voulu commencer en douceur pour ne pas la brusquer sous mille et une questions parfaitement indiscrètes, le voilà à présent à devoir gérer un dilemme. Fallait-il se montrer un peu plus intrusif, ou lui poser une nouvelle question dont il avait déjà partiellement la réponse…? Les secondes, elles s’écoulent si rapidement qu’un silence gênant finit par prendre possession des lieux. Une gêne, qui n’était pas prête de disparaître au vu de la question qui allait franchir la barrière de ses lèvres. “Et sinon… T’as quelqu’un, actuellement, dans ta vie ?” - ça lui brûlait la langue depuis le début. Pourtant quand il se décide enfin à sauter le pas, sa voix perd progressivement en intensité. Se fait à peine audible sur la fin comme rattrapée par sa conscience. Il a beau faire mine d’être parfaitement désintéressé, ça ne prend pas et il le sait. Inconsciemment sa main elle, s’est déjà mise à débroussailler nerveusement le petit carré d’herbes sur lequel il s’est installé. “Pas que j’sois intéressé” - qu’il se dédouane rapidement de toute responsabilité. “Juste pour savoir si j’dois me préparer à rencontrer un autre de tes prétendants” et qu’avec le dernier en date, ça ne s’était pas foncièrement bien terminé. Il suffisait de constater l’état de son propre nez, qui s’était remis à saigner à force d’y respirer. Mais ça, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Ce n’était pas elle, qui l’avait forcé à avoir recours à la violence pour s’en débarrasser. “Même si ça peut paraître surprenant, après ce qui s’est passé hier… Je cherche pas spécialement les ennuis” - à dire vrai, il voulait même les éviter le plus possible. C’était simplement quelque chose qu’il devait encore travailler. “Et sans vouloir t'offenser… Tu m’as tout l’air d’être une sacrée source de problèmes”. Son regard autrefois évasif, il se fait un peu moins timide. Va même jusqu’à caresser celui émeraude de celle qu’on appelait ici Arianne. La chose qu’elle ignorait sans doute, c’était que si elle était un nid à problèmes, lui, en était un véritable aimant.
 
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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 9:11



mai 2019 + T’as l’air d’aller mieux qu'il lui dit en se rapprochant. À peine un soupire, si bien qu'elle se demande s'il lui parlait véritablement à elle ou s'il constatait la chose pour lui-même. Le bras tendu, elle l'observe et attend qu'il prenne enfin son carnet. Quelque chose a changé chez lui, et elle sait que ça n'est pas ce nez cassé. Du moins, si. C'était évident qu'il n'avait pas eu ce bleu là quand elle l'avait quitté abruptement la veille, ou l'avait-il eu sans qu'elle ne s'en rende compte ? Est-ce qu'on le lui avait cassé délibérément ou s'était-il brisé lorsqu'on lui avait maintenu le visage contre terre ? À vrai dire, ce moment là était flou pour la survivante, l'esprit embrumé par sa crise d'asthme qui avait pris le dessus. Elle se souvenait s'être jeté sur le carnet alors qu'on trainait Hex ailleurs, puis le reste n'était qu'un amas d'images et de sons plus ou moins accordés, pas totalement dans le bon ordre. Y'a les rues, les épaules de quelqu'un d'autre, son père inquiet, les médecins qui lui donnent des ordres et lui posent des questions auxquelles elle répond avec l'envie pressante de s'endormir. Puis le masque et l'oxygène précieux qu'on lui donne. Une denrée rare qui se faisait de plus en plus difficile à trouver : grain après grain, le temps s'écoulait et avec lui la menace d'une rupture de stock totale qui la laisserait seule face à son malêtre. Ce dont elle était sûre, cependant, c'était que Hex avait changé. Moins impressionnant que la veille, elle se rend compte quand il plante son regard glacial cerné de bleus qu'il n'a plus l'air si sauvage : habillé comme ça, le visage et les vêtements loin d'être recouverts de terre, de poussière ou de sang de rôdeurs, il avait presque l'air normal. Un garçon de son âge, au visage tâché de bleus et d'égratignures qui, quelque part, n'auraient pas été là si elle-même ne s'était pas introduite chez lui. Arianne est prise d'une vague de culpabilité, sans pour autant fuir son regard. Vieille habitude qu'elle avait de relever le défi de fixer autrui droit dans les yeux. Elle ne savait pas faire autrement, à moins d'être réellement mal à l'aise ou blessée. Et elle lui aurait bien posé la question, sur ce fameux nez, s'il ne l'avait pas coupée d'un J’imagine que tu dois avoir des questions. froid. Agacé ? Il n'a pas l'air ravi et elle se doute qu'il sait qu'elle a parcouru les pages de son carnet. Qu'attendait-il qu'elle fasse, après tout, qu'elle le garde précieusement sans y jeter un oeil ? Arianne s'attend tout de même à ce qu'il lui arrache sauvagement le carnet d'entre les doigts mais il l'ignore et va s'assoir contre l'arbre sur lequel elle avait pris appuis en l'attendant. La laissant là, presque penaude, totalement prise de court à nouveau. Décidément, il ne faisait rien comme les autres. Arianne se retourna sans chercher à s'approche sur le moment, se contentant de l'observer à nouveau, de comprendre pourquoi il avait perdu tout à coup toute envie de récupérer ce pourquoi hier il l'avait menacée à plusieurs reprises. Ça n'avait pas de sens.


Elle finit par bouger après un instant, sans s'approcher trop de lui dont elle se méfiait encore : qu'il soit venu et qu'il ne soit plus si sauvage que la veille n'étaient pas à ses yeux des raisons valables pour baisser sa garde. Elle ne connaissait de lui que son prénom et le contenu de ce carnet qu'elle ne comprenait pas. Alors elle vient s'assoir en face de lui, au soleil pour en profiter des rayons suffisamment près pour l'entendre soupirer si l'envie lui prenait mais assez loin pour garder ses distances s'il tentait quoi que ce soit. Assise en tailleur dans l'herbe, Arianne garde le carnet qu'elle cale dans le carré d'herbe entre ses jambes et contre ses chevilles. Pour le moment, ce carnet était à elle. Du moins, tant qu'il ne le récupérait pas : sans trop savoir pourquoi, elle s'en sentait responsable. Voilà ce que je te propose, cinq questions chacun, auxquelles on peut répondre uniquement par oui ou non. En face de lui, elle fronce des sourcils. Ça ne lui plaisait pas comme idée, Arianne voulait avoir une vraie conversation par un jeu de question réponse qui la laisserait sans doute avec encore plus d'interrogations. Ses questions à elle méritaient plus qu'un simple oui ou non en guise de réponse. Elle avait beaucoup de pourquoi et peu de est-ce que. Mais s'imaginer qu'elle jouerait en suivant ses règles était mal la connaître : elle était assez têtue et intelligent pour les contourner savamment. Alors elle soupire, agacée par son idée mais bien consciente qu'elle se trouve face à un mur. Soit. Elle hoche la tête, non sans se pincer les lèvres d'agacement. Ok, ça marche. qu'elle soupire. Et il n'attend pas pour commencer en premier.

T’es au Royaume depuis longtemps ? Sur le moment, elle ne répond pas et marque une pause, surprise. Tout simplement parce que la réponse lui parait évidente. Elle était Arianne Diggs, fille d'Aaren Diggs, Roi d'Hamilton. Qu'il lui pose ainsi la question donne plus d'informations sur lui que sur elle. Elle finit par lui répondre un bref et rapide Oui. comme convenu, mais glane à son tour des informations en tirant des conclusions hâtives mais surement justes. Il n'avait aucune idée à qui il parlait et devait être nouveau pour ne pas l'avoir encore compris. Quelque part, ça la soulage. Ses doutes de la veille se confirment. Hex se foutait bien de l'effrayer parce qu'il ne savait pas quelles conséquences pouvaient avoir ses actions, si bien que malgré lui, il devait sans doute être plus honnête que beaucoup des connaissances d'Arianne qui se permettaient de la caresser dans le sens du poil pour être dans ses petits papiers. Ça ne prenait jamais. Elle voyait vite clair dans leur jeu. Et c'était sans doute pourquoi elle n'y voyait rien quand elle essayait de lire dans celui d'Hex. Tu t’y sens bien ? Drôle de question qui le demande un temps de réflexion, si bien qu'elle dégage son regard du sien pour regarder au-delà l'arbre contre lequel il s'était posé. Au loin, les survivants labourent les champs sous l'oeil avisé de gardes qui parfois se retournent pour voir ce que les deux jeunes font. Elle y pensait souvent à cette question, surtout lorsqu'elle se trouvait en compagnie de Jo loin de la carrière ou de la mine. Arianne se souvient aussi de sa dispute il y a quelques jours avec son père. Elle avait comparé le royaume à une prison dans ses souvenirs, alors elle répond après un certain moment Pas vraiment, non. plus ou moins sûre d'elle. Elle avait ses raisons, mais étaient-elles suffisantes ? Hex enchaîne, trop vite à son goût. Elle aurait préféré lui poser ses questions chacun son tour, mais il avait l'air de vouloir boucler la chose au plus vite. ...Tu as encore de la famille en vie, ici ? Le regard d'Arianne revient se poser dans celui d'Hex, entre stupéfaction et nostalgie, parce qu'elle a beau encore avoir son père et son frère, quand on lui parle de sa famille elle pense fatalement à Alice qui lui manque. Sa mère disparue trop tôt pour qu'elle s'en souvienne ne lui passe plus par l'esprit. Elle répond néanmoins d'un Oui. pas plus haut qu'un souffle, consciente de sa chance au sein de l'apocalypse (beaucoup ne pouvaient plus répondre à cette question que par la négative) et prudente aussi, parce qu'à choisir elle préfère qu'il ne sache pas qui sont les personnes qui lui restent au sein du royaume. Pour une fois que l'anonymat lui était servi sur un plateau d'argent, Arianne comptait bien le conserver, lui qu'elle poursuivait sans réussite parce que vivant au sein du territoire de son père. Ça avait un certain côté libérateur. Le type d’hier, c’était quelqu’un d’important pour toi ? Et elle fronce des sourcils, ne saisissant pas l'importance de cette question. N'en avait-il pas d'autres ? Non. J'le connais pas. précise-t-elle malgré elle, lui donnant gratuitement une nouvelle information. Elle s'était sentie comme obligée de le lui dire, parce que personne ici n'était important pour elle à moins de s'appeler Aaren, Archer et Whil. Depuis arrivée près de son père en avril 2017, elle ne s'était pas fait beaucoup d'amis, trop marquée par ses années seule à la mine, par ses agressions, par les tensions. Tout ce qu'elle avait voulu c'était qu'on la laisse tranquille et l'attention qu'on lui portait à cause de son nom n'avait fait que creuser le fossé entre elle et les autres. Arianne attend, patiemment, la dernière question d'Hex qui ne vient pas. Elle intensifie même son regard sur lui pour lui faire sentir qu'elle attend, penchant légèrement la tête sur le côté, attentive, impatiente, gênée aussi. Pas autant qu'elle n'allait le devenir cependant. Et sinon… T’as quelqu’un, actuellement, dans ta vie ? Elle lui répond immédiatement un Pardon ? surpris et presque outré et en colère par sa question intrusive qui la met tout de suite mal à l'aise. Est-ce qu'il venait vraiment de lui demander si elle avait un petit ami ? Est-ce qu'il voulait flirter avec elle ? Plus ? Qu'est-ce qu'il ferait si elle lui disait non ? Comme James ? Elle a terriblement envie de se lever et de partir de là avant que ça ne tourne au vinaigre, l'estomac soudainement noué. Anxieuse, nerveuse, comme à chaque fois qu'un homme tentait quelque chose depuis son agression. Que ce soit aussi innocent qu'une question n'avait pas d'importance. Mais quand elle amorce un mouvement pour se relever, il capte à nouveau son attention en reprenant la parole, le regard fixé sur la pelouse qu'il malmène. Pas que j’sois intéressé. Juste pour savoir si j’dois me préparer à rencontrer un autre de tes prétendants. C'était ce qu'il croyait que l'autre avait été ? Le type de la carrière ? Un prétendant ? Arianne reste immobile, à fleur de peau et sur le qui vive mais toute de même attentive à ce qu'il dit. Pas intéressé donc. Ça la calmait un tout (tout) petit peu, mais ça ne faisait pas disparaître ses propres inquiétudes qui s'étaient soudainement réveillées après le demi-aveux qu'il venait de faire et qui lui rappelait son "d'autres jolies filles" de la veille. Même si ça peut paraître surprenant, après ce qui s’est passé hier… Je cherche pas spécialement les ennuis. Elle se rassoit comme au départ, tente de se détendre sans y parvenir les épaules crispées et les jambes prêtes à se dénouer pour déguerpir s'il avait le malheur d'essayer quelque chose après les aveux qu'elle lisait entre ses paroles. Est-ce qu'elle lui plaisait ? Et sans vouloir t'offenser… Tu m’as tout l’air d’être une sacrée source de problèmes. Elle ne peut s'empêcher de dire du tac au tac, sarcastique. Dit le type qui n'a pas hésité une seconde à provoquer une bagarre au milieu de la carrière. Comme blessée d'être appelée une source de problèmes. Ce qu'elle était, en réalité. Elle devrait travailler dessus à vrai dire, pourtant elle faisait son possible pour faire profil bas : à croire que ça ne prenait pas malgré tous ses efforts pour se faire oublier. La faute à son nom, la faute à son père, la faute à ses poumons. La sienne ? Peut-être un peu aussi, à prendre de mauvaises décisions sous prétexte de vouloir assurer ses arrières et couper l'herbe sous le pied à son stalker. Arianne soupire, pour se détendre et se calmer, déviant son regard de celui d'Hex parce que gênée.

T'en sais rien, mais j'ai aucun prétendant, déjà. qu'elle clarifie sèchement. Elle n'était pas de ces nanas qui "profitaient du fait d'être encore en vie" avec le premier venu, ce qui en soit n'était pas un problème ou quelque chose de mauvais. Juste pas son genre, plus encore depuis l'incident. Et si prétendant elle avait, sa froideur et la distance qu'elle s'imposait avec autrui suffisait généralement à les faire fuir, en plus du nom qui s'accrochait au sien et qui faisait frémir n'importe quel survivant. Être la fille de Roi c'était à la fois un moteur et un détail dissuasif. Et non j'ai personne, non pas que ça te regarde à la base. qu'elle ajoute, tout aussi froidement. Sujet sensible mais pas pour les raisons qu'on pourrait croire. On ne lui avait pas brisé le coeur, on l'avait simplement brisé elle. Assez pour qu'elle ne parvienne pas à recoller les morceaux sans en perdre quelques uns en chemin. Si tu n'cherches pas les ennuis, commence par ne frapper personne en premier ça pourrait être un bon début. elle dit ça plus calmement, sans sarcasme, presque neutre. Un conseil évident mais qu'elle n'arrive pas à garder pour elle. Parfois il fallait entendre la plus flagrante des choses pour s'en rendre compte.

Puis le silence.

Gênant.

Elle n'a pas envie de reparler tout de suite après qu'il l'ait mise si mal à l'aise. C'est pourtant à son tour de lui poser des questions. Le problème c'est qu'elle ne sait pas par où commencer et que sa dernière question à lui, même s'il a essayé de se rattraper, a foutu un bazar sans nom dans son esprit. Le regardé vissé sur le carré d'herbe qu'il a arraché, elle reste muette. Pensive. Qu'est-ce qu'elle craignait à rester ici, en compagnie d'un type à qui elle avait l'air de plaire ? Rien ? Trop ? Est-ce qu'elle n'avait pas fait une conclusion hâtive ? Est-ce qu'elle lui plaisait ou est-ce qu'il était juste maladroit ? Ça l'énerve, ça l'angoisse, ça la saoule. Elle soupire un grand coup en relevant la tête pour observer les branches fournie de l'arbre, non sans avoir à plisser les yeux à cause du soleil qui lui frappe le visage. Pensive. Arianne finit par en fermer les yeux un instant bref mais qui lui semble durer des heures, avec comme bruit pour accompagner cette pause celui de la vie qui continue autour d'eux, lointaine. C'en était presque trop normal. Elle aimait bien ça au fond.

J'aime pas ton jeu. dit-elle soudainement les yeux fermés, se baignant toujours dans le soleil du bout du menton. Tu m'avais promis une conversation, et j'ai droit qu'à des questions fermées. En plus d'être intrusives. Arianne finit par ouvrir les yeux pour les poser sur Hex à nouveau. Tu saignes. fit-elle, loin du sujet qu'elle avait entamé, avant d'attraper sa veste et de sortir de l'une des poches un paquet de mouchoirs en papier. Y'en avait plus beaucoup, mais ils étaient toujours aussi utiles. Tiens. Elle lui tend le paquet. Il avait beau la mettre mal à l'aise, elle restait quelqu'un de bienveillant et de serviable au fond. Ça te fait mal ? qu'elle lui demande, sans se rendre compte qu'elle utilise là une ds cinq cartouches qu'il lui a donné un peu plus tôt. Ce serait mentir que de dire qu'elle n'est pas un brin inquiète pour ce nez sans aucun doute brisé. Et pour les bleus. Et les égratignures. Définitivement calmée, elle redescend de son coup de stress en observant le visage tuméfié d'Hex qui, il fallait le dire, lui serrait un peu le coeur. Il lui aurait déjà fait du mal s'il l'avait voulu, n'est-ce pas ? Je suis désolée. Pour tout ça... D'un signe de main elle montre son visage. C'est de ma faute. Et puis elle rajoute un Aussi. parce qu'il avait aussi sa part de responsabilité malgré tout dans l'état de son visage. Arianne soupire à nouveau. Bon... Par où commencer ? Elle avait tellement de questions, tellement d'interrogations, de doutes, de pistes, de théories. Ça partait dans tous les sens, mais il fallait bien qu'elle commence quelque part. T'es pas là depuis longtemps, ça se voit. Elle a la décence de ne pas lui demander si sa famille l'avait suivi ici, parce qu'elle a peur de sa réponse à ce genre de sujet qui, elle l'avait compris au fil du temps, était devenu tabou entre survivants. C'est quoi ton rôle ici, qu'est-ce que tu fais ? Qui est ton supérieur, lui demande-t-elle presque sans le faire. Arianne enfreint les règles qu'il lui avait imposé et qu'il s'était imposé lui-même. Avec un peu de chance, il lui répondrait quand même. Elle ne lui demandait pas non plus la mer à boire. Tu peux répondre quand même à ça, je te demande pas un secret. ajoute-t-elle tout de même histoire de. Avant Hamilton, t'étais avec les Jackals ? Les Lazare ? ça lui brûlait les lèvres après son comportement de la veille. Arianne, elle associait la violence gratuite avec ces deux groupes de survivants, c'était un raccourci facile quand on savait que ce ces gens là avaient fait subir aux siens, à elle. Les derniers ayant manqué de peu de la tuer purement et simplement. Elle en frissonne presque, en témoigne son regard qui se voile l'espace d'un instant d'un air triste, marqué. Et elle s'arrête un peu, notamment parce qu'elle ne sait pas quoi lui poser comme question au contraire de lui qui n'avait pas hésité. Un silence s'installe à nouveau, mais seulement brièvement parce qu'Arianne revient à la charge, loin des règles du jeu. Je veux savoir ce que veut dire ton carnet. C'était pas une question, mais pas un ordre non plus. Simplement une demande, dont le s'il te plait s'était perdu dans sa gorge mais se lisait dans son regard. Les yeux qui se baissent ensuite sur le dit carnet entre ses jambes qu'elle attrape entre ses mains sans l'ouvrir pour autant. Je sais que c'est personnel. Mais tu m'as aussi demandé un truc personnel et je t'ai répondu. C'était pas exactement pareil, mais elle tentait quand même.

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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 14:41


“one step at a time.” &
La distance à laquelle elle s’installe de lui, elle lui convient parfaitement. Parce qu’il avait beau avoir fait l’effort de se présenter à elle aujourd’hui, il ne souhaitait pas spécialement qu’un nouveau rapprochement s’opère entre eux. S’il était enclin à la discussion, ce n’était pas forcément vrai pour une quelconque effusion de bons sentiments. Le fait qu’elle ait dû grimper sur son dos hier, était un accident. En temps normal, ils n’auraient jamais dû être amenés à partager pareille intimité. “Ok, ça marche” - qu’elle dit, agacée et frustrée, contrainte de se plier aux règles qu’il lui a imposé d’entrée de jeu. Son idée, elle ne semble pas bien l’apprécier mais, lui laisse-t-il seulement le choix ? Pas vraiment. Sans attendre, il se jette à l’eau. Les premières questions, elles ne sont ni indiscrètes, ni incommodantes. Hex, il se renseigne plus qu’il ne cherche à assouvir sa curiosité. Parce qu’il souhaitait réellement mieux apprendre à la connaître et que pour ça, il fallait bien passer par ces étapes un peu creuses, non ? Alors il écoute avec attention ses réponses censées être courtes. ‘Oui ou non’, c‘était le deal après tout. Mais dès la deuxième question, sa réponse le surprend. Son ‘pas vraiment, non’, pouvait paraître innocent. Ce qu’il en tire lui comme conclusion, c’est qu’elle ne compte pas jouer le jeu très longtemps. Déjà, elle essaie de se dérober aux règles qui n’étaient pourtant pas bien nombreuses. Le visage fermé, il ne laisse rien transparaître de sa méfiance.

Elle était au royaume depuis longtemps, mais ne s’y sentait pas spécialement bien. Pourquoi rester ici alors ? Sa réponse, il l’obtient quand ils s’aventurent sur le sujet délicat qu’est la famille. “Oui”, elle avait encore des proches en vie, ici. Lui qui craignait raviver de violents souvenirs, se voit à présent rassuré. Et ses épaules, elles se relâchent légèrement à l’audition de sa réponse. La mélancolie qui voile un instant son regard de biche en dit pourtant long sur ses ressentiments. Même si ça aurait pu être mieux, ça aurait sans doute pu être pire… Conquis par son honnêteté, il laisse son cœur se faire un peu plus apprivoiser. Son regard lui, s’attendrit au fil des secondes passées à ses côtés. “Non. J’le connais pas” - qu’elle rétorque un peu plus brusquement sur le sujet du prétendant, le faisant par la même occasion redescendre de son petit nuage. Comment ça, elle ne le connaissait pas ? Lui avait pourtant bien l’air de la connaître, à crier son nom à tue-tête. La manière dont il lui avait empoigné le sweat pour la défendre, c’était loin d’être anodin comme comportement. Le cheval blanc Hex ne l’avait pas vu, mais c’était tout comme. Perdu entre toutes ces affirmations qui se contredisent dans sa tête, il la soupçonne rapidement de ne pas lui dire la vérité. Naïf, il ne pensait pas l’être. Mais qui pouvait lui assurer le contraire...? De toute évidence, elle lui cachait quelque chose.

Histoire de bien s’enfoncer dans le sable, il lui demande si elle avait quelqu’un dans sa vie. Quelle erreur… Dès son “Pardon ?” outré, il sait qu’il a merdé et tente bien vite de se rattraper aux branches. Qu’est-ce qu’elle ne comprenait pas dans le ‘oui ou non’ ? Il ne lui demandait pas de débattre des heures sur les questions qu’il lui posait ! Trop rapidement, la situation dérape. Son anxiété, c’est la pelouse qui l’encaisse. Forcément que ça n’allait pas bien se terminer… Elle qui semblait aux bords de l’énervement. Peut-être que sa question était déplacée, mais c’était bien la seule des cinq qu’il avait posé. Lorsqu’elle amorce un mouvement pour s’en aller, il relève immédiatement le nez, presque affolé de la voir l’abandonner là sans lui avoir laissé le temps de s’expliquer. Il ne comprend pas pourquoi d’un seul coup, elle fait preuve d’autant d’excessivité. Un peu comme lui avec son carnet. Sauf que là, il ne parvenait pas à faire le lien entre son carnet et… Son célibat ? Son couple ? Heureusement, elle se rassoit et en profite pour répliquer sur la dernière de ses remarques : “Dit le type qui n'a pas hésité une seconde à provoquer une bagarre au milieu de la carrière”. Techniquement, ce n’était pas une bagarre. Juste une petite correction. Sa mauvaise foi, il la garde bien évidemment pour lui. “Il avait aucune raison de me toucher” - monocorde, il répond à son sarcasme avec calme. Si elle avait voulu l’offenser, c’était raté. Hex, il ne se sentait pas en faute dans cette histoire. Il ne l’avait pas pris en fourbe non plus. Tout en lui transpirait la mise en garde. Il ne fallait pas le toucher, ni même l’approcher. Ces indications, elles étaient comme imprimées sur son front. Même un aveugle pourrait le comprendre au timbre de sa voix… Ce type, il avait volontairement décidé d’ignorer les signaux, quitte à s’en mordre les doigts. Et c’était exactement ce qui s’était passé. Du haut de son mètre soixante-treize et de ses soixante-cinq kilos tout mouillés, il n’entrait guère dans la catégorie des mastodontes à redouter. Les gens avaient tendance à le sous-estimer. Lui, en tirait son plus grand avantage et ça n’empêchait pas ses mains d’engendrer plus de mal que de bien. Quand il touchait, Hex, c’était pour briser.

Avec cette histoire de prétendant et de petit ami, il semblait avoir fait vibrer la corde sensible. Dès qu’ils évoquaient l’un de ces deux sujets, elle s’enflammait. Sans en comprendre la raison, il la laisse fulminer sans avoir l’audace de la couper. Elle n’avait personne et ça ne le regardait pas. Il avait bien saisi. Est-ce qu’il venait réellement de se prendre un gros râteau…? Sans doute. Une chose était sûre, elle l’avait remis à sa place. “Ok, désolé d’avoir demandé” - qu’il se contente de murmurer, le cœur serré, d’autant plus gêné par l’animosité dont elle avait fait preuve pour lui répondre. S’il avait su que sa question soulèverait autant de problèmes, il y aurait réfléchi à deux fois avant de la poser. Pour le coup, il regrettait bien amèrement son dernier choix. “Si tu n'cherches pas les ennuis, commence par ne frapper personne en premier ça pourrait être un bon début”. Et voilà qu’elle se chargeait de lui faire la morale à présent… Il avait définitivement gagné sa journée. “Si je pouvais remonter dans le temps, c’est bien une des rares choses que je referais à l’identique”. De le cogner. Des remords il en avait, mais ça, ça n’en faisait définitivement pas partie. Et sa réplique, elle se meurt dans le silence qui suit leur fulgurant accrochage. Lui, ne fait rien pour le briser, peu désireux de bazarder une nouvelle boulette qui risquerait d’envenimer un peu plus les choses. Alors tout comme elle, il attend. Quand elle lâche un profond soupire, il se tend. Quand elle ferme les yeux sous l’agacement, il détourne légèrement les yeux pour ne pas qu’elle ait à subir son regard insistant. Et quand finalement elle se décide de rehausser la voix, il reporte son attention sur elle non sans une pointe d’appréhension. “J'aime pas ton jeu”. Ironique qu’elle le dise à haute voix, comme si elle se sentait obligée de tout lui expliquer. “C’est ce que j’ai cru comprendre, oui” - qu’il se permet malgré tout de souffler, l’ombre d’un sourire gêné s'apprêtant à détendre les traits figés de son visage. ”Tu m'avais promis une conversation, et j'ai droit qu'à des questions fermées”. La voilà donc, l’origine de toute cette déception. Surpris, le sourire qu’il allait lui adresser est instantanément remplacé par un sourcil arqué. “Je t’ai rien promis du tout” - qu’il affirme prudemment en insistant sur la fameuse promesse qu’elle lui reprochait. Fouillant dans sa mémoire pour être sûr de ce qu’il avançait. Il n’avait aucun souvenir de lui avoir ‘promis’ quoi que ce soit. Il avait été d’accord pour lui accorder une discussion et n’était-ce pas ce qu’il lui offrait là ? Était-ce un crime, de ne pas vouloir aller trop vite ? Elle ne pouvait pas simplement l’ouvrir à la manière d’un livre, pour y lire le chapitre qui l'intéressait. Bien que sa dernière interaction sociale remontait à des années, il était presque sûr que ça ne fonctionnait pas comme ça. Alors à la manière d’une huître qui venait de se prendre un jet de citron dans les yeux, Hex se referme complètement sur lui-même à son tour.

“Tu saignes…” Il n’avait pas remarqué. Comment aurait-il pu, alors qu’il avait déjà oublié sa récente blessure au nez ? D’un petit geste de la main, il décline gentiment le mouchoir qu’elle lui propose pour se servir de la manche de sa veste. “Ça te fait mal ?” - la première question, enfin. L’inespérée même, lui qui pensait déjà l’accord mort et enterré. “Non” - ça ne lui faisait pas mal. Il aurait pu se limiter à ça. Mais plus d’une fois, elle avait fait preuve d’un peu plus de précisions alors il pouvait bien rééquilibrer un peu la balance en y mettant du sien. Surtout après l’état dans lequel il l’avait mis avec sa dernière question. “Ça fait jamais mal” - qu’il précise, se doutant que dans le meilleur des cas, elle allait s’imaginer qu’il jouait au gros dur. “T’as pas à t’excuser, c’est pas de ta faute”. Si elle était à l’origine du conflit, elle n’avait rien provoqué de plus que de l’inquiétude. C’est Hex, qui avait déclenché la violence. Il le savait pertinemment et ne comptait pas lui reprocher son nez gonflé. Ça le touche pourtant, qu’elle se sente un peu responsable de son sort. Peut-être même qu’elle s’était inquiétée pour lui ? C’était une sensation assez agréable... Il en avait perdu l’habitude. “C’est quoi ton rôle ici, qu’est-ce que tu fais ? Tu peux répondre à ça quand même, je te demande pas un secret” - qu’elle lui dit en enfreignant les règles sans la moindre honte. “Je survis”. Car lui aussi, pouvait jouer au plus con. Elle n’en faisait qu’à sa tête ? Très bien, ce n’était pas bien difficile de l’imiter en retour. “Avant Hamilton, t’étais avec les Jackals ? Les Lazare ?”. De toute évidence, elle éprouvait une certaine rancœur envers ces deux groupes et il ne pouvait pas réellement lui en vouloir pour ça. S’il ne connaissait pas ce fameux ‘Lazare’, les Jackals, il parvenait sans mal à saisir à qui elle faisait référence pour s’y être confronté dans le passé. “Non et non” - qu’il répond, sans plus développer.

“Je veux savoir ce que veut dire ton carnet. Je sais que c’est personnel. Mais tu m’as aussi demandé un truc personnel et je t’ai répondu”. La surprise, elle n’habille même pas son visage à moitié caché derrière son avant-bras calé sous son nez. C’était saoulant, cette conversation, elle avait bien raison. En fin de compte, il avait trop attendu de ce rendez-vous. Ses caprices, ils étaient trop récurrents pour lui. Le surnom ‘princesse’ quoiqu'elle en dise, ça lui allait comme un gant. Blasé, il redresse la tête pour laisser ses yeux rouler dans le vide quelques instants. “Ouais. Moi aussi, y a plein de choses que j’aimerais. Sauf que dans la vie, on a pas toujours ce qu’on veut” - C’était dit. Il ne comptait pas s’étendre davantage. Il n’en avait pas la force. “La différence, c’est qu’moi, je l’ai fait en suivant les règles”. Plus qu’amorcer un simple mouvement de départ, Hex, il se relève complètement de l’arbre contre lequel il s’était adossé en arrivant. “Je déteste me répéter, mais si toi aussi tu veux un conseil ‘avisé’… Cesse de t’croire au dessus de tout. T’es sans doute bien plus intelligente que moi, alors tu devrais comprendre sans mal où je veux en venir”. Ses mains, elles époussettent tranquillement son jean. Pour la première fois, il ne semble pas énervé, c’est une autre sensation qui l’envahit. Les paupières à moitié plissées sous les rayons de soleil, il lâche un nouveau soupire. “Tu ferais mieux de profiter de ta famille, plutôt que perdre ton temps ici” - sa voix, elle s'atténuerait presque sous le mot ‘famille’ qu’il peine à articuler. Cette fille possédait déjà bien plus que lui et pourtant, elle continuait d’exiger davantage de celui qui n’avait rien. Donnant l’impression de ne pas en avoir suffisamment. Elle voulait plus. Plus de réponses, plus de respect.. Elle devait faire partie de ces survivants toujours insatisfaits. Ceux qui possédaient déjà tellement, qu’ils en perdaient de vue le plus important. Le genre d’individus qui attendaient des autres bien plus que ce qu’ils étaient eux-mêmes en mesure d’offrir en retour. Hex, il tuerait pour qu’un seul des membres de sa famille soit encore en vie aujourd’hui. Ça faisait deux ans. Deux ans qu’ils étaient tous morts. Lui, avait l’impression que c’était hier. On prétend que la douleur passe avec le temps. Mais c’est faux. Elle était toujours bien présente, bien installée au fond de son palpitant. Ces deux années de calvaire, il les a passé seul, à bouffer des galettes de terre en entrée et des rats morts en dessert. Et tout ça pour quoi...? Se retrouver à s’embrouiller comme un vieux couple avec une fille capricieuse qui se pensait plus maligne que lui...? Il n’avait pas la patience pour ça. Ça n’avait strictement aucun sens à ses yeux. Ça ne rimait à rien... Pourquoi était-il même venu en premier lieu ? Il ne sait plus. Tout ce qu’il sait à présent, c'est qu’il a envie de partir loin d’ici. Elle le fatigue et ça doit se ressentir à travers ses regards ennuyés. “Tu sais où me trouver, au besoin” - qu’il ajoute dans un énième soupire. Car pour la première fois depuis qu’il s’était mis à fantasmer sur elle, il espérait de tout son cœur qu’elle le laisse en paix. “Mon carnet” - qu’il lui demande, la main tendue dans sa direction. “Et j’te laisse tranquille pour de bon”. Venaient-ils réellement de faire un bond en arrière, à se retrouver dans le même cas de figure qu’hier ? Hex, il ne comprenait même plus pourquoi il avait accepté de lui laisser son carnet. Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ? Ce carnet était ce qu’il avait de plus précieux. Alors pourquoi le laisser délibérément entre les mains d’une parfaite inconnue ? Peut-être parce qu’avant cette nouvelle confrontation, il voulait lui laisser une chance. Avait pour ambition de la revoir… Encore et encore. Une envie à des années lumières de ce qu’il désirait à présent. Elle pouvait partir l’esprit tranquille, son stalker, il n’était pas prêt de réapparaître au chenil avant un bon bout de temps. Finalement elle allait avoir ce qu’elle voulait, à savoir : sa tranquillité. “C’est mes blessures, qui sont répertoriées dedans”. Est-ce qu’elle serait satisfaite de l’entendre ? Sans doute pas. Est-ce que ça allait soulever de nouvelles questions ? Sans aucun doute. Il n’en dirait cependant pas plus.

La pseudo tension qui s’était à nouveau instaurée entre eux, elle ne semble pas passer totalement inaperçue. Au contraire, elle semble même attiser pour la seconde fois les curiosités. Certains survivants abandonnent temporairement leurs labourages pour s’attarder sur leur petite discussion. Une pression supplémentaire qui ne manque pas de l’étonner. Il ne pouvait pas se prendre deux avertissements en deux jours… Surtout que là, il n’avait rien à se reprocher. Alors quand les gardes font mine de s'intéresser brièvement à eux, sa main se baisse très légèrement pour paraître moins provocante peut-être. Cette fille, il ne s’était pas trompé sur son compte. C’était réellement une source d’ennuis. Avec les autres, Hex, il avait quand même l’impression d’être moins fliqué que ça. Alors il réfléchit. Tente de comprendre pourquoi. Laisse son regard glisser des gardes, à elle. Commence peut-être à émettre des suppositions, dans sa tête. “C’est quoi, ton nom de famille ?”
 
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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 17:38



Elle ne sait pas sur quel pied danser avec lui. Absolument pas. Tantôt elle ose penser l'avoir cerné comme ce survivant brute et grognon, qui comme beaucoup en a trop vu, trop vécu, trop perdu. Tantôt elle a l'impression d'entrevoir quelqu'un d'autre de plus accessible dans ses gestes, certains mots, certains regards. Mais elle se trompe, elle trébuche, mauvaise danseuse elle commet erreur sur erreur et à peine se met-il à répondre à ses propres questions qu'elle comprend que ces dernières se termineraient mal. À savoir sans doute par le départ de l'un ou de l'autre : elle avait déjà failli partir, après tout. Qu'est-ce qui l'empêchait elle (ou lui) de réitérer la volonté et de cette fois vraiment se lever et couper court à cette discussion qui relevait plus du combat de coq. Elle pensait bien faire, pourtant, à enfreindre ses règles et se défaire des liens qu'il leur avait mis en réduisant leurs possibilités. Faire connaissance, ça ne passait pas par un interrogatoire stérile, non ? Oui, non, qui faisait ça, franchement. Elle pensait bien faire, à aller droit au but, à savoir le fameux carnet qu'elle avait épluché la veille avant de se faire prendre la main dans le sac et lu cette nuit après l'altercation d'Hex et de cet étranger qu'il avait cru être son prétendant. Quelle idée... Mais évidemment, Arianne s'était trompée. À vouloir bien faire, trop curieuse, elle s'était tiré une balle dans le pied. Ce qu'elle avait tendance à faire continuellement en présence de ce Hex: D'abord l'intrusion, ensuite le carnet, la crise, voilà maintenant qu'elle le voyait fulminer à mesure qu'elle lui posait ses questions sans pour autant parvenir à s'arrêter.

Elle s'inquiétait vraiment, pour son nez, son visage. Et ça se voyait, dans son ton plus doux et plus honnête, dans son attention qu'elle n'arrive pas à contenir. S'il l'énervait, s'il lui faisait peur aussi, ça ne l'empêchait pas de voir au delà de ça. Trop gentille, naïve aussi sans doute parce que touchée par son T’as pas à t’excuser, c’est pas de ta faute. qui entre dans une oreille pour en sortir par une autre, définitivement coupable à ses yeux. Il avait raison. Elle était un vrai nid à emmerdes, pour elle comme pour les autres. Si... qu'elle soupire, déçue et saoulée d'elle-même. Mais ce moment presque en suspend fait vite place à l'animosité, à la frustration de faire affaire d'un côté comme de l'autre à des murs d'entêtement. Si Arianne était têtue, Hex l'était aussi. Sur ce point au moins ils se rejoignaient sans mal. Bornés. Susceptibles. Ouais. Moi aussi, y a plein de choses que j’aimerais. Sauf que dans la vie, on a pas toujours ce qu’on veut. Ça lui fait détourner le regard, agacée du ton condescendant qu'il emprunte et qu'elle peut lire en plus dans le choix de ses mots. Dans l'expression déjà entendue des dizaines de fois : il était vrai qu'Arianne avait l'habitude d'avoir ce qu'elle voulait. Même avant l'apocalypse elle était du genre à prendre et s'excuser plus tard. La faute à une enfance trop indépendante, obligée de s'occuper de soi et d'obtenir ce qu'elle voulait souvent par la force (celle des mots, surtout, pas violente pour un sous) sans quoi elle n'avait pas grande chose. Alors oui, on avait pas toujours ce qu'on voulait dans la vie, mais était-ce un crime de tout faire pour changer la donne ? Hex se relève d'un coup, Arianne ne le regarde même pas. du moins, pas frontalement. Son attention lui est pourtant toute tournée, à vif, le regard perdu ailleurs mais le coin de l'oeil bien attentif. Je déteste me répéter, mais si toi aussi tu veux un conseil ‘avisé’… Cesse de t’croire au dessus de tout. T’es sans doute bien plus intelligente que moi, alors tu devrais comprendre sans mal où je veux en venir. Ce qu'elle ne comprend pas c'est qu'il la pense plus intelligente que lui. C'était vrai. Elle n'allait pas le nier, elle dépassait la moyenne à en faire peur, et c'était sans doute aussi ça qui lui foutait des bâtons dans les roues. À force de trop réfléchir, elle oubliait que la majorité des choses étaient plus simples qu'elle ne le pensait. Mais Arianne encaisse le coup sans dire un mot, habituée à se faire petite même lorsqu'on la descendait elle ou ses proches, un réflexe qu'elle avait pris quand elle avait vécu quasiment en territoire ennemi. Une cible sur le dos. Et la cible elle l'avait encore comme son père le lui avait récemment rappelé : alors pas étonnant qu'elle prenne trop de précautions, qu'elle s'imagine trop de choses et qu'elle en fasse, en général, des tonnes lorsqu'il était question de s'éviter les ennuis. Couper l'herbe sous le pied de son stalker lui avait paru être une bonne idée sur le moment pour avoir l'avantage, finalement c'était le début des emmerdes. Emmerdes qu'elle attirait. Tu ferais mieux de profiter de ta famille, plutôt que perdre ton temps ici. Elle fronce des sourcils, le regard fixé sur l'horizon parce qu'elle n'avait pas envie de lui donner le luxe de voir quel effet ses mots avait sur elle. Encore une fois, elle ne sait pas quoi penser de lui, dans quelle case le ranger. Plus encore lorsqu'elle entend sa voix faiblir sur le mot famille et qui lui donne l'impression juste que lui n'en a certainement pas, plus, ou pas assez. Arianne sous les accusations et les piques d'Hex se tait. Elle est loin la gamine qui se pense au dessus et qui se croit tout permis. Ne reste plus que l'échine courbée des années à se prendre tous les maux de la terre pour partager le sang de traitres et d'ennemis. Elle avait vu pire, bien pire, alors les attaques verbales d'un semi-inconnu pouvaient bien lui couler dessus, non ? Tu sais où me trouver, au besoin. Plutôt dire jamais. Pas quand il avait l'air si... déçu ? Fatigué d'elle ? Arianne n'était déjà pas du genre à demander de l'aide à ses proches ou à se confier à eux, alors à lui. C'était trop lui en demander. Mon carnet. Et j’te laisse tranquille pour de bon. Quand il lui tend sa main, Arianne ne met pas longtemps à lui donner son bien. Elle n'avait aucune raison de le garder, encore moins maintenant qu'il voulait si clairement qu'elle lui foute la paix. Courir après autrui n'était pas son genre, surtout quand ces derniers souhaitaient partir au plus vite. Mais comme une récompense, il lui avoue enfin quelque chose sans qu'elle n'ait à le demander. C’est mes blessures, qui sont répertoriées dedans. Oh. Elle ne s'y était pas attendue et ça la laisse avec une étrange sensation au fond de l'estomac. De la culpabilité encore ? Sans doute. Mais pas que. Elle a de la peine pour lui, parce que c'était un sacré nombre de blessures. Ça se voit sans doute sur son visage que la nouvelle lui fait quelque chose, à ses traits endurcis par l'agacement qui s'adoucissent brusquement. Elle avait merdé. Elle le savait très bien. Et l'admettre lui était presque douloureux.

Elle est toujours assise. Elle le regarde toujours pas. Elle fait toujours mine de regarder en face d'elle à défaut d'affronter son regard. Mais elle le surveille toujours du coin de l'oeil, assez pour voir qu'il tourne la tête vers les gardes et que ceux-ci les regardent. Lui aussi avait surement senti leur attention se poser sur eux, mais Arianne n'en avait pas fait tout un foin parce qu'elle y était tristement habituée. Bizarrement, Hex ne part pas. Pourtant c'était bien ce qu'il avait compté faire, il le lui avait même dit. Elle le voit regarder les gardes, la regarder elle, puis les gardes à nouveau. Elle sent ses yeux se poser sur elle. Elle sent l'embrouille venir. Il avait compris qu'elle se laisse penser. Et elle se fait encore plus petite, comme s'il pourrait l'oublier alors qu'elle était assise à ses pieds.

C’est quoi, ton nom de famille ? Eh merde. La voilà la question qui fâche. Celle qu'elle voulait éviter à tout prix parce qu'il y avait quelque chose de satisfaisant dans le fait qu'Hex ne se souciait absolument pas des conséquences de ses actes ou paroles. De libérateur aussi, de s'entendre dire ses défauts quand d'autres se contentent de la caresser dans le sens du poil. C'était étrange. Mais c'était au fond tout ce qu'elle demandait. Mais avant de lui répondre, elle joue au plus con comme lui l'avait fait. Oui. qu'elle vient lui dire sans tourner les yeux, un sourire espiègle sur les lèvres, pas peu fière de lui foutre sous le nez l'absurdité de ses règles à la con. Elle en aurait presque ri dans d'autres circonstances. Parce qu'elle plaisante pour l'agacer, mais elle n'oublie pas toutes ses accusations. Finalement, elle lui donne ce qu'il veut avant qu'il ne puisse l'envoyer balader en prenant la mouche. Elle ment sans réfléchir, donne le nom de jeune fille de sa mère qu'elle avait lu tant de fois sans jamais vraiment rencontrer l'intéressée, morte trop tôt pendant son enfance. Parker. Plutôt que Diggs. Un petit mensonge plutôt que la pesante vérité. Parce qu'elle tenait à son anonymat, et que son vrai nom signait bien trop souvent son arrêt de mort, ou une décharge pour lui faire du mal. Arianne sent que ça ne suffit pas. Alors elle continue sur sa lancée en déformant à peine la vérité pour aller dans son sens. Je suis malade, s'ils te regardent c'est parce qu'ils me surveillent. Si ça s'aggrave, ou quand ça s'aggravera, ils ont comme consigne de m'envoyer dans un autre camp. Elle mentait que du bout des lèvres parce que son père lui avait déjà dit que c'était le plan, au fond, qu'elle finisse à Olympia si la mine ne pouvait pas lui donner ce dont elle avait besoin. Quitte à la séparer encore de lui et d'Archer. Arianne s'y était fermement opposée, mais qui était-elle face à Aaren Diggs ? Sa fille. Personne. Sa voix ne comptait jamais vraiment. Alors ce qu'elle avance n'est pas tout à fait un mensonge, ni la vérité. Et elle s'étonne même de ne pas être restée silencieuse. Comme si au fond malgré tout, elle n'avait pas envie qu'Hex se tire et qu'ils en finissent là. Un nouvel ennemi à rajouter à sa longue liste de gens qu'elle avait trop froissé. Ils attendent juste un signe pour me foutre à la porte. T'as pas besoin de t'inquiéter pour toi. Ça par contre, c'était partiellement faux. Hex devrait s'inquiéter d'être ainsi épié. C'était jamais bon signe. Mais Arianne ne voulait pas que la seule personne ne prenant pas de gants avec elle fuit sous les regards pesants des gardes ou des passants. Arrête de les regarder, on finit par s'habituer. qu'elle vient finir en ramenant ses genoux contre elle pour passer du tailleur à une position un peu plus... rassurante ? Réconfortante ? En tout cas, elle se sent mieux. Hex allait partir de toute façon. De quoi lui laisser l'occasion d'observer les champs seule comme toujours, parce qu'à part Whil (encore occupée) elle n'avait pas vraiment d'autres proches autre de sa famille. Dans un calme relatif, elle allait lister ses erreurs et ses faux pas, se jetant dans une spirale d'auto-accusation comme elle en avait la mauvaise habitude. Et puis le silence prend à nouveau beaucoup trop de place parce qu'Arianne se laisse déjà noyer par l'image qu'elle rendait et dont elle avait conscience. Ce qui la pousse, malgré elle, à se justifier. Avant que tu partes quand même, tu devrais au moins savoir un truc. On dirait pas comme ça, mais je suis pas... Elle soupire, ne trouve pas ses mots. Aussi insupportable normalement. J'suis désolée si j't'ai blessé, c'était pas le but. Mais c'est pas comme si t'étais la personne la plus avenante du monde, encore plus quand on sait que tu m'as observé comme un... fou pendant autant de temps avant. C'est maladroit, mais ça a le mérite d'être honnête. Conflit ou non, Arianne n'aimait pas projeter une image qui ne lui ressemblait pas. C'est pas franchement le genre de comportement qui met en confiance. Et j'réagis mal à la pression, et autant dire que tu fais un peu peur quand même. Alors je suis désolée de donner l'air de toujours avoir ce que je veux, mais maintenant le truc le plus anodin peut finir très mal alors je prends mes mesures. L'expérience parlait. Voilà qui était dit. Il avait fallu qu'il menace de partir pour qu'elle vide son sac une bonne fois pour tout. De toute façon, elle n'avait rien à perdre et s'il s'éclipsait elle n'aurait pas une seconde occasion de le faire. C'était maintenant ou jamais. Arianne aurait au moins la conscience tranquille.

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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 17:40


“one step at a time.” &
“Oui”. Elle avait osé. Elle avait vraiment eu l’audace de répondre par la positive à sa question sur son nom de famille. Mais qui faisait ça ? Qui s’amusait à jouer les apeurées, pour ensuite mieux provoquer la colère du grand méchant loup ? Comprendre le raisonnement de cette fille, ça relevait du miracle. C’était à s’en tirer les cheveux. Et il y avait plus de chances de finir chauve, que de mettre le doigt sur ce qui n’allait pas chez elle. A bout, il ferme les yeux. Son silence, il n’est que de courte durée car bien vite, c’est un soupire exaspéré entremêlé à un rire nerveux qui s’échappe de sa gorge enrouée. Râle grâce auquel il se libère de toute cette frustration qui s’était accumulée au creux de son estomac. Sa nuque, il se brise vers l’arrière pour mieux dégager l’air de ses poumons. Une seconde expiration plus tard, il lâche un murmure proche de la supplication : “Qu’on m’achève...”. Elle avait gagné : ses règles étaient absurdes. Son petit sourire espiègle, il l'aperçoit d’un regard en biais… Et très sincèrement, il lui fait son petit effet. Son sourire, il lui grille les derniers neurones encore en lice. C’est dangereux, ce qu’il ressent sur l’instant. Son obsession, durant une fraction de seconde, il la sent revenir au galop. Est-ce que ça faisait de lui quelqu’un de faible ? “Parker”. C’était son nom et ses suppositions, elles filent directement à la poubelle. Ça aurait été trop gros comme coïncidence, il s’en rend compte à présent et se sent presque stupide d’y avoir songé rien qu’un instant. Debout, toujours sur le départ et avec son carnet en main, il s'apprête à partir quand elle hausse une nouvelle fois la voix.

L’envoyer dans autre camp si sa maladie s’aggravait ? Ils transféraient tous leurs malades de cette façon ? Il avait vaguement entendu parler des autres communautés autour d’Hamilton, mais n’en savait pas vraiment plus. Elle devait sans doute parler de l’une de ces deux là. “Ils attendent juste un signe pour me foutre à la porte. T’as pas besoin de t'inquiéter pour moi”. Muet, il l’observe un moment avant de reporter son attention sur les deux gardes un peu plus loin. Il n’aimait pas le fonctionnement hiérarchique de ce groupe. Les différences de niveau de vie étaient trop importantes d’un survivant à l’autre. Même après l’influenza l’Homme avait réussi à conserver le pire de l’humanité : le besoin d’écraser ses semblables pour mieux se sentir exister. Peut-être que ce Aaren Diggs avait fait de grandes choses, qui méritait qu’on le considère comme le leader. Mais un “Roi” ? Certainement pas. Le royalisme, une idéologie politique bien loin de ce à quoi il était prêt d'adhérer. Alors comme ça, ils n’attendaient qu’un signe pour agir, vraiment ? Hex, il baisse un moment les yeux, observe Arianne toujours assise, presque à ses pieds... De toute évidence, elle n’osait pas braver les interdits. Elle devait avoir ses raisons. La peur pouvait en être une. Les représailles également. Elle avait sans doute des choses à perdre, lui au contraire, ne risquait rien. Parce qu’il n’avait rien à perdre si ce n’était que sa place ici. Et vu comment il s’y sentait, il n’était pas sûr que ce soit réellement une perte. “Un signe genre… Celui là ?” Qu’il dit, avant de lever sa main en direction des deux gardes pour capter leur attention. Une fois accaparée, sa main, elle se transforme très rapidement en un doigt d’honneur qu’il leur adresse sans la moindre impunité. Ils allaient faire quoi ? Lui casser le nez une seconde fois ? A défaut de pouvoir les mettre à terre tous les deux, Hex, il courait plutôt vite. Alors non, il n’allait pas arrêter de les regarder comme elle le lui conseillait. Pas plus qu’il allait ‘s’habituer’ à leurs regards insistants. Ce n’était pas normal, qu’ils épient leurs moindres faits et gestes. Et ce n’était certainement pas demain la veille qu’il allait courber l’échine devant cette injustice. On ne les surveillait pas pour les protéger, mais bien pour les brider dans leurs libertés.

Maintenant que tout était réglé et qu’il avait récupéré son carnet, il ne lui restait plus qu’à déserter. Mine de rien, son lit, il en rêvait après la nuit qu’il venait de passer. Ou plutôt, de ne pas passer, justement. “Avant que tu partes quand même, tu devrais au moins savoir un truc. On dirait pas comme ça, mais je suis pas…”. Il s’arrête après seulement un pas. Se retourne légèrement dans sa direction. Attend de voir ce qu’elle a à lui dire de si important, lui qui pensait leur discussion terminée et pas de la meilleure façon qui soit.  “Aussi insupportable normalement. J'suis désolée si j't'ai blessé, c'était pas le but. Mais c'est pas comme si t'étais la personne la plus avenante du monde, encore plus quand on sait que tu m'as observé comme un... fou pendant autant de temps avant”. Essayait-elle de se rattraper ? Ou de s’enfoncer un peu plus ? Parce que c‘était flou là. Elle ne voulait soi-disant pas le blesser, mais continuait de le faire en le traitant de fou. Tout en elle n’était que contradiction. Les lèvres scellées et le visage fermé, il ne répond toujours rien. La laisse s’expliquer sans laisser la moindre émotion trahir ce qu’il ressentait. “C'est pas franchement le genre de comportement qui met en confiance. Et j'réagis mal à la pression, et autant dire que tu fais un peu peur quand même. Alors je suis désolée de donner l'air de toujours avoir ce que je veux, mais maintenant le truc le plus anodin peut finir très mal alors je prends mes mesures”. Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Il lui faisait peur, bien qu’il s’en doutait déjà un peu… Et les précautions qu’elle prenait sans cesse, il ne pouvait franchement pas lui en tenir rigueur. Il aurait aimé savoir d’où ça venait, ce besoin constant d’avoir toujours tout sous contrôle... Partagé entre son désir de partir et celui de rester pour investiguer, il patiente un moment immobile à peser le pour et le contre. Finalement, il prend sa décision. Cinq minutes, c’est le temps qu’il s’accorde. “J’aimerais pouvoir t’en dire autant. Que j’suis pas aussi méchant que j’en ai l’air…” - mais ça reviendrait peut-être à mentir. Alors plutôt qu’avancer des choses qu’il n’était pas sûr d’être à 100% véridiques, il préfère s’abstenir. Laisse en suspens une phrase qu’il n’était pas bien difficile de finir. “J’ai simplement fait… Ce qu’il fallait, pour survivre” - est-ce que ça excusait tous ses méfaits ? Sans doute pas. Mais ce qui était fait était fait. Il fallait vivre avec. Et Hex, il aimait croire que les sauvageries qu’il avait commis, ça l’avait rendu plus fort. Quand on tuait, il fallait bien trouver le moyen de relativiser. “A défaut d’être gentil… J’peux au moins t’assurer ne pas être fou” - il soupire, contre lui-même plus que contre le terme qu’elle a utilisé pour le qualifier, de ‘fou’. Il était bien des choses, mais un pété du ciboulot ? Il avait au moins réussi à s’éviter ça... “La tête, ça va. C’est pas c’qui déconne le plus chez moi” - qu’il termine, à demi voix, les paupières encore plissées sous le soleil qui réchauffait son épiderme et brûlait ses rétines. Il restait un dernier point important à aborder. Une chose qu’il devait impérativement mettre à plat une bonne fois pour toute : “Je cherche pas à te mentir ou à te manipuler. Ça peut paraître simplet, mais je suis comme ça. Con, violent et pas avenant. Je joue pas la comédie, je cherche pas à plaire. Je me fatigue pas… À vouloir rentrer dans le moule. Et si je parle que de mes défauts, c’est parce que je veux pas te prendre en traître”. Il avait bien conscience que ça ne mettait pas en confiance ce qu’il lui disait, mais après tout, ce n’était pas ce qu’il recherchait à faire. Il n’allait pas la forcer à le côtoyer si elle n’en avait pas envie. Et maintenant qu’il avait compris qu’elle n’aimait pas être observée, il allait simplement arrêter et la laisser à sa tranquillité. “Je suis raider. C’est ma fonction ici” - qu’il se sent presque obligé de préciser avant de partir. Lui qui n’avait pas voulu répondre aux questions qu’elle lui avait posé un peu plus tôt. Sur sa fonction et les groupes auxquels il avait appartenu avant d’arriver ici. “J’ai jamais fait partie d’un groupe avant Hamilton. Je sais pas qui sont tes ‘Lazares’. Je débarque en ville, je suis pas au courant de grand chose...”. Mais ça, elle devait bien s’en douter, non ?
 
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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 17:46



Elle ne sait même pas trop pourquoi elle lui raconte tout ça, Arianne. Il ne lui avait rien dit sur lui, ou presque. Tout ce qui lui traversait les lèvres prenait la forme d'une devinette, d'un mystère à résoudre. Ses réponses n'en étaient pas vraiment, et ce Hex, derrière lui, il ne faisait que laisser des traces, des miettes dont Arianne devait se contenter. Sauf que la belle n'était pas du genre à se rassasier de si peu. Surtout quand à ses yeux sa sécurité en dépendait. Alors que lui était-il franchement passé par l'esprit pour que tout à coup elle lui dise qu'elle était malade ? Il le savait déjà plus ou moins de toute façon après leurs aventures de la veille. Elle essaie de se rassurer comme ça, de se donner une excuse : à savoir qu'elle ne lui faisait pas une grande révélation. Il avait été témoin de la pire des situations, l'avait aussi aidé à s'en sortir. Il aurait pu la laisser se débrouiller seule, la foutre dehors sans se soucier de la suite. Il ne l'avait pas fait, et ça avait le don de l'intriguer cette soudaine bienveillance qui n'allait pas avec l'image qu'il projetait, qui n'allait pas avec le personnage. Quand elle termine ses mensonges qui n'en sont qu'à moitié, il lui fait enfin relever le regard vers lui en attirant son attention d'une façon à laquelle elle ne s'attendait absolument pas. Un signe genre… Celui là ? qu'il vient dire en levant le bras vers les gardes avant de leur offrir un doigt d'honneur. Ça a le don de la faire se lever brusquement, comme inquiète tout à coup que les gardes ne s'approchent pour corriger le survivant. Mais la tension qui l'habite soudainement disparait bien vite quand les intéressés se retournent après un bref moment immobiles. Arianne finit par rire, aussi surprenant cela puisse-t-il paraître. Elle rit de ce doigt d'honneur inattendu, de la réaction blasée des gardes, de l'improbabilité de ce moment. C'est plus fort qu'elle, ça la surprend. Est-ce qu'il la faisait vraiment rire après l'avoir tour à tour effrayée, froissée, presque insultée ? Arianne se calme vite cependant, parce qu'elle se souvient rapidement de qui se tient debout à côté d'elle et la surplombe d'une bonne tête. Elle qui lui avait dit qu'il l'intimidait. Elle qui avait admis avoir peur sans expliquer plus en détails les origines de cette gêne : il penserait sans doute que ça n'avait de rapport qu'avec lui. Il aurait raison mais que partiellement cependant parce que ses angoisses prenaient racines bien plus profondément. Là où elle-même avait décidé de ne plus s'aventurer. Fermant les yeux sur ses traumatismes pour avancer à l'aveugle plutôt que les mettre en lumière pour les régler une bonne fois pour toute. Après sa tirade, y'a plus que le silence. Encore une fois. Elle se doute qu'il va partir, il avait déjà commencé à s'éloigner de toute façon, c'est donc avec surprise qu'elle constate qu'il reste.

Elle n'arrivait pas à le comprendre.

Une nouvelle fois, il allait à l'encontre de ce à quoi elle s'attendait. La gardait sur le qui vive. J’aimerais pouvoir t’en dire autant. Que j’suis pas aussi méchant que j’en ai l’air… mais qu'il l'était surement termine-t-elle dans son esprit, silencieuse de peur de le couper et le vexer une nouvelle fois. J’ai simplement fait… Ce qu’il fallait, pour survivre. Est-ce que c'était des aveux ? Est-ce qu'il avait tué des gens ? Sans doute, non ? Beaucoup, presque tout le monde, avait déjà ôté la vie pour conserver la sienne. Arianne, elle faisait partie des rares privilégiés à ne pas avoir eu à le faire. Elle n'avait jamais tué que des rôdeurs, et encore, pas beaucoup. Couvée au possible par un père protecteur et un frère dévoué. Elle aurait pu le juger, mais sans plus d'informations, elle ne le fait pas. Tout le monde n'avait pas eu la chance d'être à sa place à elle, en témoignait Hex qui semblait avoir vécu le total opposé. A défaut d’être gentil… J’peux au moins t’assurer ne pas être fou. La tête, ça va. C’est pas c’qui déconne le plus chez moi. Mais qu'est-ce qui déconnait alors ? Cette phrase, aussi anodine que possible, l'interroge et attire son attention sans qu'elle ne dise quoique ce soit. Parce qu'elle comprenait enfin que ce Hex était à prendre avec des pincettes, ou tout du moins, qu'il devait être apprivoisé. Je cherche pas à te mentir ou à te manipuler. Ca peut paraître simplet, mais je suis comme ça. Con, violent et pas avenant. Je joue pas la comédie, je cherche pas à plaire. Je me fatigue pas… À vouloir rentrer dans le moule. Et si je parle que de mes défauts, c’est parce que je veux pas te prendre en traître. Ça a le don de la conforter dans son mutisme. Sans voix. Si elle s'y était attendue ? Certainement pas. Et aussi crus étaient ses mots, il avaient au moins le mérite de sembler être honnêtes. Alors elle imprime. Chacun de ses mots. De sa volonté de ne pas lui mentir à celle de ne pas la prendre en traitre. Bienveillant, malgré le portrait qu'il dépeint. Honnête sans doute, elle voulait y croire maintenant. Parce que s'il ne l'était pas, alors il était le plus grand manipulateur qu'elle ait rencontré. Ou le plus grand psycopathe. Mais si son père et ses proches avaient décidé de lui laisser une chance ici, c'était bien qu'ils avaient aussi décidé de lui laisser une chance. Alors pourquoi pas elle ? Je suis raider. C’est ma fonction ici. Tiens, il répondait à ses questions maintenant ? Y'a un vent de satisfaction qui la frappe, et son visage qui se détend pour laisser transparaître l'ombre d'un sourire aux coins de ses lèvres. Il avait de la chance, qu'elle se met à penser, de pouvoir sortir avec autant de liberté. Arianne sait que c'est aussi sans doute la position la plus dangereuse, alors la belle est tiraillée à cette nouvelle. Mais satisfaite de le voir enfin plier lui qui s'était montré si... stoïque depuis le début de leur conversation. J’ai jamais fait partie d’un groupe avant Hamilton. Je sais pas qui sont tes ‘Lazares’. Je débarque en ville, je suis pas au courant de grand chose... Et ça, ça la choque, ça la surprend. Parce que dans son monde à elle c'est presque impossible de n'avoir jamais été dans un groupe avant quoi.. quelques semaines ? Quelques mois ? C'était invraisemblable de ne pas savoir qui étaient les Lazares, même si pour être honnête elle ne connaissait pas grand chose sur eux. Elle en fronce un peu des sourcils, parce qu'elle ne comprend pas comment c'est possible.  

Et Arianne pourrait le laisser partir, lui qui avait déjà tant de fois tenté de reprendre la route. Mais il n'avait pas l'air de vouloir déguerpir dans l'immédiat alors elle en profite, tant qu'il est encore là. J'peux t'expliquer ce que tu sais pas. Les mots lui sortent d'entre ses lèvres tout seuls sans qu'elle ne puisse les retenir et y réfléchir avant de proposer l'impossible. Pour autant, elle ne les regrette pas. Ce serait sans doute une bonne idée au fond, autant pour lui que pour elle. Y'avait tellement de choses à savoir sur les autres clans, les autres territoires, surtout s'il était raider. Et elle... Elle pourrait toujours glaner quelques informations ça et là. On a clairement commencé sur le mauvais pied toi et moi... qu'elle dit sur un ton un brin désabusé, parce que c'était un euphémisme. Je comprendrais si tu veux juste plus jamais me voir. Après tout, elle lui avait déjà causé tant de soucis en si peu de temps. Plus proche de la tornade qu'elle avait été avant que de la brise qu'elle tentait d'être pour ne pas s'attirer des ennuis. Un peu comme là, quand pour la première fois elle se détend. Notamment parce qu'elle fait le choix de lui laisser une chance, une seule, une petite. Il n'était peut-être pas qu'un stalker intimidant. Il avait l'air, en tout cas, d'être plus que ça. Mais si c'est pas le cas, alors peut-être qu'on peut recommencer à zéro si ce que tu dis est vrai ? S'il n'était pas un menteur, pas un manipulateur. S'il ne voulait pas lui faire de mal (parce qu'il l'aurait déjà fait). S'il ne voulait pas la prendre en traitre. S'il était con. (Violent, pas avenant, qu'elle semble aussi oublier). Elle penche un peu la tête sur le côté, attend une réponse, espère la positive mais s'attend à se prendre un vent. Et au fond, elle a peur de faire une erreur. De donner une chance à la mauvaise personne. Ça ne l'arrête pour autant pas dans le geste qu'elle amorce, celui d'une main tendue pour qu'il la lui serre en guise d'accord. Premier contact qu'elle provoquait. Premier réel échange consenti.   Tu peux dire non. vient-elle finalement souffler bien moins sûre d'elle, c'est plus fort qu'elle. Elle s'attend de toute façon à ça.

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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 18:10


“one step at a time.” &
Il avait réussi à la faire rire. Aussi improbable que ça puisse paraître, elle avait rigolé au geste le plus offensant qu’il avait pu commettre jusque là. En seulement deux jours, il avait littéralement réussi à la mettre dans tous ses états. Positivement, comme négativement. Surpris d’entendre son rire cristallin s’élever dans les airs, il reporte doucement son regard un brin stupéfait sur celle qu’il n’avait jamais vu si joyeuse. La voir ainsi, ça avait quelque chose de rafraîchissant. Peut-être était-ce dû à son rire communicatif, mais durant une fraction de seconde, il se sent tout bêtement revivre. A son tour, il esquisse un sourire. “On a eu chaud...” - qu’il lui dit tout bas en cherchant à la mettre dans la confidence, soufflant ces mots à peine plus haut qu’un murmure. Comme s’il se rendait compte que maintenant, des conséquences de son acte irraisonné. Impulsif vous dites ? Même s’il aurait pu s’en sortir d’une manière ou d’une autre, il fallait bien reconnaître qu’il était soulagé de leur non-réaction. Ça lui faisait un problème en moins à gérer. Et surement, un nez en moins de cassé.

Pour la première fois depuis leurs nombreux échanges houleux, il a réellement l’impression d’être écouté. Mieux encore, d’être pris au sérieux. Pas une fois, elle n’intervient durant ses aveux. Pas une fois, elle ne réplique d’une de ses piques sarcastiques. Ça le mettrait presque mal à l’aise, qu’elle le laisse s’exprimer aussi librement. Pendant qu’il parle, il tente de lire sur son visage ce qu’il juge être des réponses informulées. Sa satisfaction, il la note dans un coin de sa tête creuse quand il prend enfin le temps de répondre à ses questions. Il soulève aussi sa surprise, lorsqu’il lui dit n’avoir jamais appartenu à un groupe avant Hamilton. Il s’attend à être submergé par des ‘pourquoi’ et des ‘comment’... Au lieu de ça, elle lui propose de lui expliquer ce qu’il ne sait pas. Désarmé par cette soudaine proposition, il en reste pantois. Qu’est-ce qu’il avait bien pu dire ou faire, pour qu’elle se montre si serviable et agréable d’un seul coup ? Ses derniers mots, ils lui reviennent progressivement en mémoire : ‘normalement, je suis pas aussi insupportable’. Loin d’être dérangeant, c’était tout de même parfaitement inattendu... Il aurait dû commencer par lui dire qu’il était con, violent et peu avenant, si ça avait été le déclencheur de sa bienveillance. Brusquement, les rôles s’inversent et c’est à lui d’écouter ce qu’elle a à lui dire. “On a clairement commencé sur le mauvais pied toi et moi… Je comprendrais si tu veux juste plus jamais me voir”. C’était indéniable, ils avaient commencé par le pire des scénarios. Et pendant un temps, c’est ce qu’il pensait vouloir : ne plus jamais la revoir. Jusqu’à ce qu’il reprenne confiance suite à leur brève complicité. Jusqu’à ce qu’elle se montre moins hostile envers lui. Depuis le début, elle le repousse. Insiste sur ces notions de prévoyance et de méfiance qui lui sont chères... De toute évidence, on l’a poignardé dans le dos. Sa confiance a été bafouée par d’autres… Mais pourquoi le mettre lui immédiatement dans le même panier ? Parce que l’impression qu’il avait, c’était qu’elle lui reprochait aujourd’hui des choses qu’il n’avait jamais commis. Et ça le dérangeait au moins autant que ça l'inquiétait. Alors il n’en était pas encore certain, mais restait ouvert quant à la proposition qu’elle venait de lui faire. L’animal lui, rangeait progressivement ses crocs. “Mais si c'est pas le cas, alors peut-être qu'on peut recommencer à zéro si ce que tu dis est vrai ?”. La chance de recommencer à zéro… C’était bien plus que ce qu’il espérait de ce rendez-vous. Et très sincèrement, après une telle proposition, il ne savait plus quoi dire pour être à la hauteur de ses attentes. Alors plutôt que se précipiter sur la réponse, il laisse filer quelques secondes pour réfléchir, même si la décision est déjà prise. Ce qu’il ne saisit pas entièrement, c’est la fin de sa phrase. Son ‘si ce que tu dis est vrai’. Que voulait-elle sous-entendre par là…?

La main qu’elle lève à son attention pour chercher à sceller leur accord, elle le fige un peu sur place. Son mouvement de recul, il l’a suffisamment bien contenu pour qu’il ne soit pas des plus flagrants… Mais il a bel et bien existé. La surprise aussi, il l’a senti grimper le long de son échine. “J’accepte...” - qu’il murmure finalement à demi voix, serrant sa main avec une appréhension bien visible. Une poignée de mains peut-être trop douce. Il avait peur de la blesser. Alors plutôt que de serrer vigoureusement, il englobe délicatement avant de briser totalement le contact. Il ne laisse pas le temps au silence de s’installer entre eux, par peur d’un moment plus gênant qu’autre chose. Se faisant violence pour ne pas fuir trop longtemps son regard, il s'éclaircit rapidement la gorge avant de reprendre le plus naturellement possible : “Si on peut juste reporter la leçon à demain… Ici, même heure ? Sauf si tu as une meilleure planque ? Désolé, j’ai vraiment besoin de dormir un peu après la journée que je viens de passer”. Son cœur, il bat anormalement la chamade à grands coups. Il ressent le besoin d’aller se réfugier dans sa tanière pour faire le point sur ce qui venait de se passer. “Merci, pour le carnet” - qu’il rajoute en s’écartant déjà maladroitement de quelques pas. “Ça va aller, si je t’abandonne là...?” dit-il, en continuant malgré tout de reculer sans regarder où il mettait les pieds, pour ne pas lui tourner entièrement le dos. Il ne se voyait pas la raccompagner chez elle. D’autant plus qu’il ne savait même pas dans quelle zone de la carrière elle habitait.
 
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MessageSujet: Re: one step at a time + hex   one step at a time + hex EmptyLun 1 Juil - 18:21



Elle s'attendait au pire parce qu'elle ne le connaissait pas. Parce qu'il n'avait pas l'air de vouloir la revoir, qu'il avait dit lui même qu'il comptait la laisser tranquille pour de bon. Elle s'attendait au pire, aussi, parce que depuis le début elle avait été hostile, l'avait traité comme on traite un malfrat parce qu'elle avait à tout prix voulu le ranger dans cette case là. Celle des gens peu fréquentables, des personnes dangereuses à éviter à tout prix. Et s'il avait un pied dedans, définitivement, il avait aussi un pied dans l'autre boîte : celle des potentiels alliés, des gens bienveillants, des autres. Ils avaient mal commencé tous les deux, entre ce qui frôlait le harcèlement pour lui puis de son côté l'intrusion et le vol. Mais voilà qu'Arianne proposait à Hex de faire la paix, de repartir sur des bases plus saines, de lui donner une chance qu'elle lui avait refusé jusqu'ici persuadée d'avoir à faire à un sauvage. Sauf qu'elle s'était trompée, du moins, c'est ce qu'elle s'était dit en lui proposant sa main pour sceller ce nouveau départ qu'elle lui offrait. Arianne espérait qu'il disait vrai, qu'il ne voulait pas la prendre en traitre. Et de nature méfiante cela lui coûtait beaucoup d'ainsi lui donner un brin de confiance. Il ne s'en doutait surement pas, mais pour Arianne, ce qu'elle proposait comptait énormément. Surtout face à ce qu'elle considérait encore comme un inconnu.

J’accepte... La tension qui lui avait crispé les épaules s'échappe lorsqu'il ne lui met finalement pas de vent. Elle s'était attendue à ce qu'il dise non, et qu'il accepte était aussi surprenant que... rassurant. Soulagée, un petit sourire satisfait vient brièvement étirer ses lèvres avant qu'il ne lui serre finalement la main. Une prise bien plus douce que celle à laquelle elle s'était attendue aussi. À l'opposé de ce qu'il lui avait montré dans sa cabane ou dans les rues de la Carrière, ainsi que de ce qu'il lui avait dit être. Violent. Elle avait pensé qu'il lui broierait presque les doigts, à la place sa poignée de mains la laisse pantoise, pensive aussi. Si on peut juste reporter la leçon à demain… Ici, même heure ? Sauf si tu as une meilleure planque ? Désolé, j’ai vraiment besoin de dormir un peu après la journée que je viens de passer. Raider. C'est vrai. Ses journées devaient être bien plus mouvementées que les siennes au chenil et pour ça Arianne l'envie un peu malgré le danger qui devait habiter son quotidien. Au moins, il voyait autre chose que les parois claires de la carrière. Ça la surprend qu'il veuille déjà la revoir le lendemain. Trois rencontres en trois jours avec la même personne, ça ne lui était pas arrivé depuis bien longtemps. Surtout avec quelqu'un de si... nouveau. Arianne réfléchit un instant, prise de court par sa proposition. L'espace d'un instant, elle pense à sa serre dans les bois entre la carrière et le ranch mais elle repousse cette idée loin dans son esprit. Pas question d'y emmener quelqu'un d'autre que Jo. Même Whil n'était pas au courant de cette serre, tout simplement parce qu'Arianne avait fait la promesse à Joséphine de garder ce lieu secret à tout prix. C'était leur endroit à elles, leur bulle. Et plus de gens étaient au courant, plus elle était susceptible d'éclater. Alors elle capitule à sa première proposition. Ok, ça marche. Même lieu même heure. qu'elle répond en hochant la tête par la positive en le voyant s'éloigner déjà. Pressé. Merci, pour le carnet. finit-il par ajouter en reculant, ce à quoi elle se contente de sourire sans savoir quoi dire à part un de rien sans importance qu'elle ne prononce pas. Merci pour hier. répond-t-elle à la place, en réalisant à son tour qu'elle ne lui avait rien dit à ce sujet. Est-ce que c'était déjà devenu tabou ? Pourtant, elle pouvait encore sentir ses mains là où il l'avait maintenue. Une sensation bien à l'opposée de celle que les mains de James lui avaient laissé. Sans doute était-ce le fait que leurs volontés étaient plus que différentes. Et sa dernière question l'étonne. Ça va aller, si je t’abandonne là...? Elle avait beau en avoir l'air, elle n'était pas en porcelaine. Pas tout à fait. Il se comportait pourtant parfois comme si c'était le cas, lorsqu'il ne la brusquait pas de ses paroles ou de ses gestes. Arianne était quelqu'un d'indépendant, habituée de la solitude et du royaume d'Hamilton. Alors bien sûr que ça irait. L'attention, une nouvelle fois aussi surprenante qu'étrange venant de sa part, la touche. Elle se pince les lèvres avant de répondre pour réfréner un sourire. Ça va aller. À demain. lui dit-elle comme un feu vert pour partir. Elle n'avait pas prévu de rentrer directement à la mine, comptait sans doute profiter de la hauteur des champs pour regarder le soleil disparaître progressivement contre la carrière non sans faire le point sur ce qu'il venait de se passer. Parce qu'il lui en faudrait du temps pour débriefer cette rencontre haute en couleurs et sans queue ni tête qui s'était terminée bien mieux qu'elle n'avait commencée.

egotrip & wyatt



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