mai 2019 ♫ Avec les température montante de la saison, marcher en pleine journée devenait à la fois fastidieux et dangereux. Studieuse et surtout consciente de son rôle important pour la communauté, la nouvelle recruteuse refusait de devenir un poids pour ses compères et décida, avec sagesse, de gagner un abri pour laisser passer les heures les plus chaudes. Depuis quelques jours déjà, Keren connaissait ses premières sorties en solitaire, ce qui malgré son enthousiasme lui provoquait un peu de nervosité. En effet, depuis que Juan l’avait trouvé au milieu de nul part au bord de la mort, Romy n’avait jamais arpenté le monde extérieur seule. Même si son sauveur d’autrefois s’était assuré de lui offrir un entraînement suffisant pour survivre en dehors de l’aéroport, la blonde se savait peu compétente et préférait par conséquent éviter les petits groupes de rôdeurs qui pouvaient se dessiner au loin. Ainsi, après avoir entendu quelques râlements aux abords d’une petite bicoque sur le bord de la route, elle rebroussa chemin, persuadée qu’elle trouvera mieux en chemin. Sous casquette des cowboys de Dallas, la jeune femme commençait à sentir la soif la gagner et même si elle disposait encore d’une gourde pleine, elle comprenait qu’il fallait mieux trouver un peu d’ombre pour faire une pause. Trente degrés, c’était encore raisonnable pour la région, mais avec le soleil, il fallait mieux se montrer prudent. Heureusement pour elle, des maisons se dessinait à l’horizon, un abri de fortune qui pourrait bien devenir un petit coin de paradis.
Après quelques minutes de marche, Keren arriva sur le perron d’une des bâtisses et après un petit tour rapide sans rien entendre de particulier, elle poussa la porte d’entrée. Même si les lieux semblaient parfaitement abandonnés, on pouvait encore trouver quelques traces de passages humains, ce qui indiquait que d’autres survivants s’étaient déjà abrités entre ces murs. Grâce aux sages conseils de Mary, la blonde vérifia chacune des pièces de la maison, tout en ramassant les quelques trouvailles qu’elle pouvait-y faire. Bien que la cuisine ne disposait plus d’aucune denrée mangeable, Romy trouva une gourde en métal qui semblait bien amochée par la vie, mais pas pour autant obsolète. Avec un bon coup d’eau, elle pourra de nouveau servir à quelqu’un, si bien qu’elle a glissa automatiquement dans son sac. Alors qu’elle se dirigeait doucement vers les escaliers, des craquements de bois se firent entendre à l’entrée de la bâtisse, indiquant la venue d’un invité surprise. Effrayée, la recruteuse se précipita dans la cuisine, et se cacha du mieux qu’elle pouvait dans un des recoins de la pièce.
Hésitante, Romy ne savait plus si elle devait saisir le colt ou la dague dans ses mains, si bien qu’elle resta un bon moment désarmée avant d’opter pour l’arme à feu. En effet, malgré sa peur réelle, la jeune femme avait pu remarquer l’absence de grognements, ce qui sous-entendait par conséquent que l’intru était sûrement vivant. Un constat qui la rassurait autant qui l’angoissait, et pourtant, il était temps pour elle d’agir comme une véritable recruteuse. Tout en ravalant sa peur, elle s’avança doucement en direction du bar, à quatre pattes, afin de rester à couvert. Une fois derrière le plan de travail, Keren se redressa un peu afin d’observer ce qu’elle pouvait voir du salon. Assise sur le canapé, une jeune femme triait des affaires dans son sac, visiblement à la recherche de quelque chose. Incapable de voir si la personne était blessée ou non, la recruteuse resta silencieuse, imaginant ce que ferait Mary dans une situation pareille. Comme rien ne lui venait, elle opta pour la prudence et se contenta d’observer l’inconnue qui semblait avoir son âge. Par bien des aspects, la jeune brune semblait disposait d’une assurance certaine, attestant ainsi d’une certaine habitude à survivre seule dans la nature -une capacité que Romy savait sans surprise respecter.
Admirative et curieuse, Keren baissa légèrement sa garde et alors qu’elle se pensait à couvert, son regard croisa celui de la jeune femme. Surprise, elle se cacha rapidement derrière le meuble de cuisine, consciente qu’il était déjà trop tard pour elle. A croire les bruits de pas qui s’avançait vers elle, la brune avait clairement moins peur qu’elle, ce qui la poussa finalement à sortir de sa cachette. « Je… Je ne voulais pas te faire peur… Désolée. » Pas précaution, elle tenait tout de même son arme en direction de l’inconnue, tout en se relevant pour lui faire officiellement face. Le danger était réel, Romy le savait pertinemment et pour la première fois depuis l’obtention de son nouveau poste, elle doutait d’être réellement la bonne personne pour se faire.