Fermeture définitive de Influenza ! Me and the Devil - Abel  1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Me and the Devil - Abel

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyLun 7 Jan - 18:40

Lucan Abel
« hold the dark »

Il avait empaqueté ses livres, tous ses livres comme pour ne plus jamais revenir. Il avait préparé un sac aussi, car on pouvait lui demander de partir. Un poing levé, prêt à s'abattre, une autorité bafouée pour un trop plein de tristesse, et que le coeur humain était con alors...
Des plans dans sa tête, pour survivre si le pire arrivait, si les portes se refermaient derrière lui.
Des plans mais pas que, des idées aussi. S'en aller mais pas seul, enlever peut-être la dernière personne capable de compter pour lui dans tout ce que cela signifiait d'espoir.
L'enlever, de la même manière qu'un monstre l'avait déjà enlevé, elle, dans sa jeunesse. Ari.
Après tout, pourquoi pas?
Comme si l'attaque d'Olympia avait cassé quelque chose en Lucan, lui et sa conscience déjà trop aigue de ne rien avoir d'héroique.
Autant devenir le contraire alors.
Oui, sa vie à lui n'avait aucune valeur, aucune action n'y changerait quelque chose. Pas la peine de tenter le diable en faisant...en faisant ce que les gens biens faisaient.
Il avait forcé Abel à perdre son temps en s'occupant de lui, à vrai dire la blessure même de Lucan était déjà une faute en soi qu'il portait.
Aucun droit à l'erreur pour l'Indien, et l'homme était au fond un juge bien plus impitoyable envers lui-même qu'Abel Rhodes ne le serait jamais.
Après des jours de silence et de corvées quotidiennes comme tout un chacun dans le ranch, la convocation était tombée.
Enfin.
Abel l'attendait dans son bureau.

Peut-être qu'au fond, il lui collerait simplement une balle entre les deux yeux? Ou une connerie du genre, le propriétaire du ranch reculant peu devant les actions les plus extrêmes. Ainsi était l'homme que Lucan servait depuis quelques années. L'homme à qui il avait également choisit de mentir un jour, et devant qui il avait levé le poing, prêt à frapper simplement parce que...
Parce que quoi?
Il n'avait pas supporté l'engueulade. Comme un gosse.

En silence, il entra. Le bruit de ses pas, le bruit de quelque chose de métallique posé sur le bureau aussi, comme une balle. Ce n'était pas une balle.
Lucan venait simplement de faire glisser sur le meuble, la pointe de la flèche l'ayant blessé à Olympia. Cette même flèche qu'Abel avait brisé pour l'aider avant de tenter de le foutre à l'abri. Et si Lucan la déposait là, c'était parce qu'au fond il ne savait pas quelles excuses donner, peu importe la décision de son chef.
Pas plus qu'il ne savait pourquoi il s'excusait, juste que cela devait être fait.
Les injustices étaient de ces choses capables de blesser beaucoup trop l'homme, au point qu'il ne souhaitait finalement en infliger à personne d'autres, pas même Abel Rhodes et tout ce qu'il avait de diabolique.


Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyMar 8 Jan - 19:06

Lucan Abel
« me and the devil »

Lucan entra sans s’annoncer mais Abel s’abtint de tout commentaire à ce sujet, un vague éclair désapprobateur passa sûrement dans son regard au moment où il leva les yeux vers lui mais ce fut tout : il l’attendait.
D’abord, il observa l’indien d’un air attentif tandis que celui-ci s’approchait du bureau, scrutant son attitude et l’expression de son visage comme pour chercher à déterminer dans quel état se trouvait-il, quoiqu’il obtint peu d’information de cet examen. Bah, peu lui importait et il saurait de toute manière bien assez vite, s’étant ménagé suffisamment de temps devant lui cette après-midi pour avoir le temps de prendre une décision quant à ce qu’il convenait de faire de son cavalier. Le bruit attira suffisamment son attention pour qu’il se détourne du nouveau venu et tombe sur la pointe de la flèche abandonnée là sur le bureau. Un sourcil perplexe se haussa tandis qu’il relevait à nouveau le regard vers Lucan, encore une fois sans dire un mot. Parfois, les attitudes de l’autre homme lui passaient complètement au dessus de la tête.

« Assied-toi. » La voix claqua sèchement après le silence déjà rendu pesant du passif de leur dernière confrontation. Ce n’était pas une invitation.
Abel souffla la dernière bouffée de sa clope et en écrasa le cul dans le cendrier rempli à ras-bord qui traînait sur le bureau, presse-papier improvisé de quelques feuillets rempli d’une écriture manuscrite assez nébuleuse pour qui n’avait pas l’habitude de la main d’Abel. « J’espère que ces quelques jours t’auront permis de réfléchir aux conséquences de tes actes, Lucan. » Un préambule qui en valait bien un autre. Le leader des cavaliers parlait d’un ton égal qui ne trahissait ni courroux ni menace, pas même une trace de désir vindicatif à l’égard du coupable. Mais après tout, les événements étaient froids, datés, un choix voulu et supposé leur éviter un retour immédiat à la querelle qu’auraient forcément dicté des esprits encore échauffés. « Tu es quelqu’un que j’estime. Mais ce que tu as fait, là-bas, était inacceptable. » Il ne parlait pas de la désobéissance, non, cela viendrait sûrement mais plus tard.
D’abord, le geste avorté. Ensuite ça. Et ensuite… autre chose encore.
« S’il y avait eu des témoins, j’aurais été obligé de te tuer, continua-t-il sans ciller, droit dans les yeux de l’autre et l’air d’aborder ça comme une formalité. Il l’aurait fait, oui, et sans la moindre hésitation malgré tout ce qu’il appréciait de sa personne. Depuis le temps que tu es ici, tu devrais savoir qu’aucune forme d’insubordination n’est tolérée. Je ne fais pas d’exception, pour personne. » Sa famille à la rigueur. Mais sa famille ne comptait pas, les liens du sang c’était encore autre chose… « Alors j’aimerais comprendre, quelle putain de mouche t’a piqué ce jour là. » Il ne voulait pas une excuse (n'avait pas l'intention de pardonner) mais une jauge pour y mesurer la sanction qui suivrait. Abel estimait Lucan droit et honnête - à peu près, ou dans la mesure de ce que permettait le monde d’aujourd’hui -, aussi s’attendait-il à une réponse de la même trempe. Et c’est pour ça qu’il avait prit la peine d’en discuter avec lui plutôt que de sévir directement, pour ça et parce qu’il détestait le gaspillage de ses bons éléments.
Revenir en haut Aller en bas
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyMar 8 Jan - 21:04

Lucan Abel
« me and the devil »

S'asseoir. Un ordre. Il en a déjà entendu, des ordres comme cela, Lucan, ils ne le font plus rire (qu'est-ce qui l'a jamais fait rire, au fond?), pas plus qu'ils ne l'émeuvent. Comme si lui faire réduire sa taille était une humiliation, comme si inconsciemment encore une fois, on continuait à lui reprocher son corps.
Les dits, les non-dits, conscient et inconscient aussi.
Il recula la chaise, prit place et peu importait que l'homme soit assis ou debout car son regard restait le même.
La conduite d'Abel, ses mots, tout cela sonnait étrange. Comme si l'autre homme se restreignait, prenant une figure paternaliste, sévère et professorale plutôt que purement tyrannique. Avait-il réellement le temps de cela, était-il malade, couvait-il quarante de fièvre sans que nul ne le sache?

”Êtes-vous seulement prêt à entendre?

Première question, première erreur, de l'huile jetée sur un feu. Lucan ne pouvait déjà rattraper ses propres mots, se promit à lui-même d'être plus prudent cependant.

”Vous nous avez appelé au combat, la situation ne permettait aucun plan, rien. A peine le temps pour vous d'envoyer quelques éclaireurs vérifier la Horde qu'on savait non loin. Je vous ai fait mon rapport à ce sujet, vous vous en souvenez peut-être...Et ensuite, vous vous êtes jeté en pleine bataille. Il a fallu vous suivre, avec votre foutu cheval en plus, empêcher que vous vous retrouviez pas isolé vu que vous êtes pas un soldat lambda. Et puis j'ai été blessé...”

Un silence que Lucan rattrapa de sa voix posée. Contrairement à beaucoup, les silences, il savait toujours quoi en faire.

[color=olive]”Vous dites que vous m'estimez, je connais pas votre échelle de valeur et ça me regarde pas mais je vous crois. Vous avez cassé vous même la hampe de la flèche après tout... Ensuite, de nouveau le chaos entre les Rôdeurs et les vivants. Et puis la fin de la bataille... Vos insultes et vos accusations parce que j'étais encore là. Parce qu'il y avait aucun putain de moyen de faire autrement. Sir.”[
Se calmer, ne pas rebondir dans la colère encore.

”Être considéré comme un moins que rien de base, je m'en fiche. On est au texas, c'est le sud, l'Apocalypse empêche pas certaines mentalités et je ais que j'ai un sang qui plait pas forcément. J'accepte, ce genre de choses ça se règle plus tard... mais vos foutues accusations, vos railleries alors que j'faisais ni plus ni moins que comme tout le monde sur cette putain de bataille... Je suis peut-être votre chien, mais même un chien finit par mordre quand il est attaqué.”

Bien, Lucan se rendait compte à présent qu'il n'aurait jamais pu être avocat. Un loup ou procureur avocat, de toutes manières, ça n'existe pas. Car Lucan se disait chien mais était loup, et peut-être se lassait-il de la civilisation, lui qui n'avait aucun désir de partir tout autant?

”Alors oui, j'aurai pu vous frapper ce jour là. Taper, on a parfois l'impression que ça fait fuir la douleur, et parfois même, ça le fait vraiment. J'vous aurai pas tapé parce que vous êtes mon chef et que je n'étais pas d'accord avec vos ordres, simplement que les mots que vous sortiez, ils étaient injustes, peu importe qui les parle.”
Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyJeu 10 Jan - 19:33

Lucan Abel
« me and the devil »

Si Lucan commença plutôt mal son exposé des faits, Abel s’efforça de rester silencieux malgré le déplaisir évident face à la question balancée par dessus le bureau. Après tout, il l’avait convoqué pour l’écouter et non montrer les crocs aux premiers mots un tant soit peu maladroits, sa patience était encore raisonnablement présente donc un silence seul répondit à l’indien.
La suite, il la connaissait déjà et n’en avait cure mais s’il fallait que l’autre homme passe par là pour en venir aux faits, cela ne lui causait pas grand tort en soit. Et puis, étudier son interlocuteur tandis que celui-ci parlait était un exercice tout aussi intéressant. Le mutisme fut donc l’attitude que le leader des cavaliers décida d’adopter, entendre tout ce que Lucan avait à dire sans l’interrompre une seule fois avant d’ouvrir la bouche à son tour. Ce qu’il ne voulait pas, c’était risquer de le faire dévier de ses propos initiaux pour une remarque déplacée, quoique ce ne fût pas l’envie qui lui manqua à certains moment de l’interrompre tout net dans sa lancée.
Mais il finit par se taire sans avoir rien d’autre en face de lui qu’un auditoire attentif et silencieux. Silence qui perdura d’ailleurs encore quelques secondes avant qu’Abel ne se décide enfin à s’exprimer.

« Tu crois vraiment que tu serais ici, dans mon bureau ou même dans mon ranch, si je te considérais comme un moins que rien ? » Une question qui n’attendait pas réellement de réponse et d’ailleurs il ne lui laissa pas le temps d’y répondre. « Et tu crois que tu serais encore vivant après avoir clairement exprimé une menace contre moi ? » Il n’était pas connu pour sa clémence, Abel, quoique certains puissent prétendre que la mort d’un de ses fils et la maladie de l’autre au cours de l’année passée l’eussent rendu plus mou, moins féroce… et surtout moins apte au commandement, entre autres accusations plus ou moins justifiées. « Je suis venu à ton aide par deux fois ce jour-là, Lucan, pourtant c’est pas mon rôle de jouer à la nounou et courir sauver le cul de mes hommes. Si tu crois que j’ai fait ça par pitié, tu te trompes. » Parce que quelqu’un de qui il était susceptible d’avoir pitié, serait sans aucun doute quelqu’un qu’il laisserait crever au combat sans battre d’un cil. « Et cet ordre que je t’ai donné, c’est pas non plus par pitié de ton état que je l’ai fait. » Il savait ce que c’était que d’être blessé au combat, Abel. Il avait marché avec une canne des mois durant après le coup d’éclat de Rosario, boitait encore les jours de pluie et de froid et prenait sur lui le reste du temps. La douleur ne partirait jamais vraiment, pas plus que les lésions que la balle avait causées…

Un fond de whisky se languissait dans un verre abandonné sur le bureau. Le cavalier s’en saisit pour le descendre d’une traite, sans rien proposer à son interlocuteur, avant de replonger une nouvelle fois son regard acier dans celui de l’indien. « Qu’est-ce qui était injuste, dis ? Que je t’astreigne à la retraite des combats plutôt que je te laisse y crever ? Ma sœur et son groupe… ils auraient pu s’en sortir sans toi. Sous-estime pas Jen. Et qu’est-ce qui était insultant alors, hein ? »
Revenir en haut Aller en bas
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyVen 11 Jan - 0:07

Lucan Abel
« me and the devil »

”Je ne la sous-estime pas...”

Cela n'était pas des mots à dire à Abel, mais l'Indien avait de l'affection pour la jeune femme, était prêt à la suivre tout autant que son frère. Recevoir des ordres de l'un ou de l'autre ne faisait aucune différence pour lui.
Il se fit violence, ne ferma pas les yeux pour chercher des mots illusoires ou quelconque. Ce que désirait Abel, c'était la vérité et d'une certaine façon, Lucan en avait besoin lui aussi.

”J'étais prêt à quitter le champs de bataille, je savais très bien que j'aurai pu me rendre utile autrement. J'avais même balancé mon carquois à Wyatt qui...qui me l'a toujours pas rendu, d'ailleurs.”

Lucan fronça les sourcils, gêné de ce fait. C'était pas bien... Bien sûr, l'homme savait comment s'en coudre un nouveau, pouvait même le faire dès ce soir mais... Mais chaque chose en son temps, chaque problème également. Penser au carquois lui évitait de penser à Abel, à ce qui venait de se dire entre les murs du bureau.
A ces choses qui amenaient une réponse également, sauf que les réponses, ça n'avait jamais été son truc à lui. Finalement, Lucan secoua la tête un peu. Il n'avait même pas fini sa phrase...

”Les rôdeurs bloquaient l'issue, c'était soit m'occuper d'eux, soit retourner dans la bataille. Ce n'était pas de la désobéissance, Boss, c'était de la nécessité. Elle est là, l'injustice.”

Rester planté au beau milieu sur son hongre, aussi courageux soit l'animal, n'aurait pu être une option, à part pour gêner son propre camps. Alors Lucan avait prit des initiatives, changeant de combat et faisant fi de sa blessure parce que...parce que.

”Je connais les règles, vos règles, je les accepte. Vous avez tout droit sur ma vie, peu importe mes actions, c'est comme ça...”

Et Lucan disait cela, la voix claire, sans regret aucun. Devait-il encore parler? Abel était un home de famille, peut-être que oui alors, peut-être...

”Vous m'avez traité de suicidaire... Quand tout ça a commencé, j'ai rejoint mes parents pour les protéger. Ils étaient vivants tous les deux, on a pu se trouver un coin à l'écart de tout et vivre comme on pouvait. Ils...avaient peur pour moi, voulaient que je parte. Je voulais pas partir sans eux, sauf que les routes étaient plus de leur âge. Alors ils m'ont chassé comme ils ont pu, en étant certains que je ne reviendrais pas : ils se sont suicidés. Je sais que par respect pour eux, je n'ai pas à faire pareil, peu importe ce que je traverse. Des actions idiotes, parfois j'en suis obligé, mais je me tirerai pas de balle, je me foutrai pas de corde au cou, jamais. C'est pas ce qu'ils voulaient...”

Ca revenait, la petite douleur au coeur, ça revenait, ça s'agrandissait.

”Je regrette pour mon poing.”

Une simple excuse, Lucan ne suppliait pas pour sa vie, ne demandait pas de pardonner.

”Je l'ai regretté aussitôt, parce que c'est vrai tout ce que vous avez fait pour moi. Que je vous respecte et vous apprécie avec tous vos défauts. Tout comme vous laissez passer certains traits de mon caractère, je suppose...”
Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyDim 13 Jan - 20:34

Lucan Abel
« me and the devil »

Abel comprit, en l’écoutant parler, qu’il s’était laissé aveugler par sa colère là-bas, dehors. La colère, la fatigue, l'énervement de voir ses ordres bafoués sans réellement chercher à comprendre le pourquoi. Il n’allait certes pas s’en excuser, non, n’avait nullement pour habitude d’admettre un tort à moins d’y être obligé, mais cela entrerait tout de même en compte pour la suite.
Il comprit autre chose avec les explications de Lucan : non seulement son comportement, mais également la valeur de l’information que l’indien venait de lui communiquer. Une valeur à double tranchant, pour celui qui venait de la donner : certes il gagnait un point auprès d’Abel, qui n’était ni fermé ni insensible à tout ce qui avait trait à la famille.
Mais désormais, il saurait également comment le blesser, le jour où l’envie le prendrait de se montrer réellement méchant avec Lucan. Les mots étaient des armes, et sachant quelle réaction cela avait suscité lorsqu’il les avait employés sans arrière-pensée… Les mots étaient des armes, et Abel savait comment les utiliser à cette fin.

« C’est bien » il commenta simplement face à l’expression de regret. Un ton égal, froid. Il fallait que Lucan regrette, oui, il n’avait pas vraiment d’autre choix… Il n’ajouta rien de plus, le laissant reprendre la parole encore une fois. En l’espace de moins d’une minute, l'autre cavalier lui avait probablement causé deux fois plus qu’au cours des six derniers mois… « Je peux tolérer et comprendre certaines choses, oui, ou je ne serais probablement plus assis à cette place depuis bien longtemps. » Il savait qu’on le dépeignait parfois comme un monstre, lui-même ne se prétendant après tout certainement pas être un enfant de cœur : un tyran, ni plus ni moins, il ne se voilait pas la face là-dessus.
Cela ne l’empêchait pas, cependant, de savoir faire preuve d’un peu d’empathie parfois. Juste assez pour équilibrer chez ses hommes la peur qu’il leur inspirait et le respect, juste assez pour qu’ils continuent à le suivre, à croire en lui et donc à obéir à ses ordres depuis les prémices de ce foutu bordel. C’était la seule chose qui lui importait, qu’on le suive : qu’ils le détestent, à côté de ça, cela il s’en moquait éperdument. Un tyran, donc, mais qui menait ses hommes à la survie envers et contre tout. « Je peux accepter, également, parce que ton parcours ici a été pratiquement sans faute depuis ton arrivée. » Poussant l’accent sur le pratiquement, le regard toujours vissé à celui de son interlocuteur, il conclut enfin : « Mais il n’y aura pas de second écart, pas de seconde chance. Sois-en sûr sans l’ombre d’un doute. Apprends à te contrôler Lucan, je veux plus de ça, pas avec moi. » Les autres, il s’en foutait, tant que l’amérindien ne fichait pas la merde. La voix en tout cas, fut dure, témoin de l’intransigeance dont le leader des cavaliers ferait preuve à l’avenir : Abel n’avait pas de place en son ranch pour l’insubordination, pas après tout ce qu’il lui avait fallu gérer du fait de la trahison de Jackson.
Revenir en haut Aller en bas
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyDim 13 Jan - 22:01

Lucan Abel
« me and the devil »

On pouvait se moquer, penser que les Texans n'étaient que des dégénérés accros aux armes, à la violence et aux rodéos quels qu'ils soient. Les trouver ridicules, fats simplement. Mais ce n'était pas une personne ridicule devant Lucan.
Les yeux d'un oiseau de proie, à tournoyer sans fatigue aucune dans la menace du ciel, à ne consentir à descendre à votre hauteur que pour tuer de son bec, de ses serres...
Le genre d'oiseau, charognard ou non, tout à fait capable d'achever un loup blessé. Un coup de feu meurtrier résonnait entre les deux hommes, un coup de feu qui n'avait pas été tiré pourtant. Odeur de poudre, nuage de poudre, comme pour que chacun puisse redéfinir les contours de ce qu'était l'autre désormais, dans cette réalité changée.
Lucan songea que cela aurait été pour d'autres le bon moment pour tomber dans la haine. Il ne haïssait pas Abel, son ton sec, les couteaux dans sa voix, la mort dans ses yeux.
Un Texan accro aux armes, quelles qu'elles soient. Elles étaient des mots, elles étaient des paroles, elles étaient le silence d'un châtiment qu'il n'avait pas donné, d'une vie qu'il n'avait pas épargné mais gardé pour plus tard. Ainsi marchait Abel Rhodes...
Pire que tout, l'homme savait tolérer, obligé peut-être de recourir à cela quand ses hommes n'en étaient pas capables.
Lucan n'en était pas toujours capable lui-même, preuve de l'acier qu'était le caractère d'Abel. Ses yeux en portaient la couleur, comme pour donner un indice de la nature de son âme...

Pratiquement, avait-il dit, Lucan connaissait trop le pouvoir des mots pour ne pas sentir l'ombre du danger dans une phrase. Une phrase prononcée par Abel. Des fautes, il en avait commises, de même que des mauvaises décision.
Quant aux bonnes, de décisions, il en portait le poids également.

”Je me suis contrôlé, Sir.”

Un poing levé qui n'avait pas frappé, malgré toute la rage, toute la tristesse, malgré tout ce qu'il y avait d'ombres et de mauvaises choses que la violence promettait d'évacuer.
Il avait déjà tué un homme ainsi, il y a longtemps. Une rage meurtrière d'enfant blessé, une trahison, une vraie.
Il ne voulait plus trahir personne, la simple idée l'en rendait malade. Lucan, sans place réelle dans le monde ou qui pensait comme tel. Le ranch, le fantôme d'un ami qui n'était plus là, et toujours les mots qui venaient ou non, toujours les coups qui venaient ou non.

”Je n'ai pas eu l'occasion de vous le dire, mais je suis désolé. Pour Winona.”

Une trahison, des trahisons. Elles pavaient leur route, elles étaient leur toute à tous. Lucan et Marten, et puis celle qu'il avait cru avoir d'Adam aussi, celle qu'Adam n'avait ensuite pas voulu lui avouer, quitte à passer pour coupable lui-même. Abel et Winona, Abel et d'autres aussi, avant. Des poings qui frappent la chair, d'autres moyens de faire mal aussi, la violence.

”Peu importe comment on ressent ou l'on ne ressent pas les choses, ça laisse de sales traces. J'ai trahi une personne qui m'avait sauvé, il y a longtemps. J'ai appris, sinon je ne serai pas au ranch, pas ici. J'ai appris.”

Et puis le coin de sa bouche se releva alors, demi sourire d'Indien, demi sourire de sauvage qu'on avait pas envie d'entendre parler, avec ses phrases compliquées, mais qui pouvait pas s'en empêcher.

"Et puis... En même temps, admettez que vous tuer n'aurait pas beaucoup de sens ! Mes nerfs seraient soulagés dans un premier temps, je ne dis pas, mais si on considère la situation avec un minimum de recul, je me serais aperçu que le transport de ma hargne sur votre personne n'est pas départi d'une certaine forme d'absurdité. Et c'est là que j'ai envie de dire : est-ce que ça vaut bien le coup ?"

Il secoua la tête, philosophe et pragmatique, la voix calme. Ainsi que Lucan l'expliquait, il ne faisait rien sans raisons. Il n'en avait pas pour attenter quoi que ce soit pour Abel, il en avait cependant pour lui obéir, le respecter.
Être son chien damné.

"Mon but a toujours été de vous être utile. Depuis la première mission."
Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyMar 15 Jan - 21:07

Lucan Abel
« me and the devil »

« De toute évidence pas assez », Abel rétorqua aussitôt dans la foulée, d’un ton qui n'admettrait pas qu’on le contredise là-dessus. Il s’était contrôlé pour ne pas le frapper, certes, cela lui avait d’ailleurs épargné une sentence quelque peu funeste… Mais il avait tout de même été trop loin, il avait laissé deviner ses pensées un peu trop clairement et son langage corporel en avait trop dit. Contrôlée ou pas, une menace restait ce qu’elle était : quelque chose d’impardonnable.
Et puis quelque chose d’autre, une parole qui trouva le leader des cavaliers surpris. Il fronça les sourcils, balaya le sujet d’un geste de la main déjà agacé. Jackson, il ne voulait plus en entendre parler. Il ne voulait pas qu’on soit désolé pour lui, parce que c’était lui rappeler une énième fois à quel point il avait été con, et aveugle, face à son ancien bras droit. Ce n’étaient pas les avertissements qui avaient manqué, pourtant… Mais non, il avait résolument voulu croire à l’honnêteté de Winona et s’en retrouvait désormais sévèrement puni, humilié, aussi, pour le manque de clairvoyance dont il avait fait preuve à son endroit. Bien sûr maintenant qu’il savait, beaucoup de choses devenaient évidentes, et ça le foutait d’autant plus en rogne qu’il n’avait rien remarqué avant.
Et puis Isaac…
Il chassa les pensées sans rebondir sur le sujet, conscient qu’en parler serait susceptible de le foutre dans une colère noire en un temps record, susceptible de brouiller son jugement. Lucan méritait sa colère, mais il ne méritait pas celle-là.

Un rictus mi-figue mi-raisin vint tirer ses lèvres face à ce que l’indien lui avait gardé en réserve jusqu’à maintenant. Peu connu pour un sens de l’humour prononcé, Abel ne s’amusait pas vraiment de cette manière d’aborder sa mort, de la légèreté qu’avaient les mots de son interlocuteur. Il n’appréciait pas davantage que celui-ci puisse prétendre aussi ouvertement avoir été en mesure de le tuer – un fait difficile à admettre quand l’on possède un ego qui pousse à se sentir supérieur au reste de l’humanité –, que cela soit sérieux ou pas. « Certains te répondraient par l’affirmative sans la moindre hésitation » qu’il répondit non sans une certaine aigreur, le ton mordant. Not amused.
Le rictus s’évanouit et son expression redevint aussi austère que l’acier de son regard inquisiteur.
Puis Lucan mit les deux pieds dans le plat, déblayant le chemin devant son leader pour que celui-ci puisse exposer un secret couvert de mensonges et de poussière. Il ne s’en rendit pas compte, bien sûr, car ses intentions ne pouvaient être que louable dans sa volonté d’exprimer clairement sa fidélité à Abel ; l’atmosphère sembla se charger d’une tension supplémentaire, tandis que le concerné laissait passer quelques secondes avec sur le visage une expression indéchiffrable.
Finalement, il se redressa dans son assise, et ses mains vinrent se nouer sur le bureau. « Un but que tu n’as pas toujours réussi. » Pas une accusation, non : une parole dure, mais dénonçant la vérité. Personne ne pouvait être parfait au point de satisfaire le cavalier de bout en bout, mais le savoir ne le rendait pas plus agréable à l’entente. Et puis Abel ne disait pas ça pour le simple plaisir de la mesquinerie : à ce stade, il était aisé de comprendre qu’il y avait anguille sous roche. « Qu’importe, il reprit, comme cherchant à effacer l’aspect tranchant des mots tout juste prononcés : les missions échouées, c’est un lot dont on ne peut pas se séparer. Désagréable, mais inévitable. Et puis, il y a celles qu’on échoue volontairement. » Son regard, si cela était possible, sembla se faire encore plus scrutateur qu’auparavant. « Il y a plusieurs choses que je tolère pas chez mes hommes, ça tu es bien placé pour le savoir. Mais le mensonge… je pense que je pourrais le placer en tête de liste. »
Le mensonge, il pouvait mener à une gorge tranchée ou à des fers au fond d’une grange.
Mais, bien sûr, il ne s’agissait pas là d’une simple confession, pas plus qu’Abel ne s’amusait à tourner autour du pot pour le plaisir du spectacle : il était plutôt intéressé à voir l’impact de l’accusation sous-entendu sur son vis-à-vis, et ce qu’il allait répondre face à ça. Peut-être l’homme avait-il d’autre secrets dont Abel ignorait tout, d’autres mensonges… Peut-être s’exposerait-il d’une autre manière que celle attendue, et ainsi se condamnerait-il tout seul. Ou peut-être resterait-il sage et réfléchi : le piège n’était pas si difficile à déjouer après tout.
Revenir en haut Aller en bas
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyMer 16 Jan - 15:39

Lucan Abel
« Me & the Devil»

Qu'y avait-il de pire entre l'homme face à un dieu ou le dieu face à un homme? Parce que c'était cela leur confrontation, rien d'autres, et la vie de Lucan étaient peuplés de dieux après tout puisqu'il ne semblait pas fait pour se mêler aux autres humains.
Il y avait une dévotion étrange, il y avait un respect mélancolique. Il n'y avait pas de peur, aucune. Aucun des mots d'Abel ne provoqua chez lui le moindre geste quelconque et Lucan gardait son regard sombre, animal, ne clignant jamais des yeux.

”Le mensonge, il n'y a  rien eu  pardonnable dedans. Les trahisons, certaines sont honnêtes, excusables, le mensonge n'est que le piétinement des coeurs.”

Honnête, Lucan estimait l'avoir été, choisissant le ranch plutôt qu'Adam. Y vivant des années de misères et de souffrances à n'avoir qu'une solitude sans amitié, sans amour pour simplement améliorer la survie d'autres personnes, par ses missions. Lucan aurait pu demander au fuyard pourquoi, car Adam avait murmuré bien des choses dans la nuit quand Abel s'était lui, contenté du strict minimum: Adam, traître. Tue-le.
Lorsqu'il revint une fois l'aube passée, ce fut pour donner à Abel son couteau maculé par le sang de l'autre homme.
Le sang n'avait pas menti, le couteau n'avait pas menti. Peut-être que le dernier acte d'Adam fut de ne pas pousser son ami à la révolte, acceptant le silence et, par lui, des choses qui ne seraient jamais dénouées.
Que voulait Abel aujourd'hui, trancher la gorge de Lucan, le tuer finalement? Une faute autre que le champs de bataille d'Olympia, un sacrifice sans témoin, sans récompense, juste la solitude la plus sombre.
Et puis la mort peut-être, comme il en convenait pour les sacrifices au fond. Y avait-il réellement un poids sur ses épaules, quelque chose? Ce que Lucan portait, ce qui n'appartenait qu'à lui, que personne d'autre ne pouvait comprendre.
Il avait fait son devoir, plus que son devoir même et plus d'une fois. De récompenses, Lucan n'en avait aucune.
Les hommes qu'il avait avec lui lors de ses raids peut-être, et encore. Ce Rien, Abel pouvait le lui prendre tout comme il pouvait prendre d'autres choses aussi.
Mais il n'y avait que le vide, pas de justifications, pas de mots, le vide.
Une mise en garde de silence par un homme qui n'avait aucun pouvoir.

Abel avait parler de tolérer (ou non) le mensonge, quand Lucan préféra “pardonner”, mais ces mots, ni l'un ni l'autre ne souhaitait le faire.

”En avez-vous déjà échoué une, de mission? Volontairement...”


Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyMer 16 Jan - 20:36

Lucan Abel
« me and the devil »

Abel ne pouvait accepter d’entendre trahison et honnête dans une même phrase, pas après ce qu’il avait eu à subir dernièrement. Et même si Lucan parlait ici d’exceptions, le cavalier n’était tout simplement pas dans un état d’esprit susceptible de comprendre le sens de cette phrase. Ce simple verbe, trahir, suffisait à le faire grincer des dents et à lui hérisser le poil. « Tu parles en connaissance de cause je suppose ? » Il demanda, acide. Mais se fichait pas mal de la réponse au final, si elle ne concernait ni le ranch ni le sujet qu’il avait encore à cœur d’aborder avec lui aujourd’hui. Ce qu’avait fait l’indien avant de rejoindre ses rangs, les actes qu’il avait évoqués un instant plus tôt… tout cela, Abel s’en moquait, à ses yeux le passé était resté derrière le jour où son vis-à-vis avait pris ses quartiers ici.
Un long silence succéda à la question de Lucan, tandis qu’un orage se déclenchait subitement dans le regard de l’interrogé. L’envie de l’envoyer chier, certainement, mais les mots s’étaient tout de même frayés leur chemin jusqu’à atteindre le concerné, s’imposer à lui. Des échecs ? Il en avait subi oui, plus ou moins douloureusement, et qui se comptaient par dizaine. Il aurait aimé pouvoir affirmer présomptueusement que tel n’était pas le cas, mais il n’était pas aveugle face à cette vérité. Mais volontairement ?
Pas une mission, non… mais autre chose en revanche, ça…
Ses pensées partirent à la dérive, il pouvait bien songer à quelques choses qu’il avait sciemment foirées dans sa vie, certaines même plutôt récentes ; il se gifla mentalement, retrouva un point d’ancrage dans la réalité en la personne de son interlocuteur. « Je ne t’ai pas fait venir ici pour dresser mon procès. » La déclaration, toute sèche qu’elle fut, venait avec une latence de quelques secondes de trop et avouait une faiblesse : plutôt que de se dresser contre Lucan et tourner en dérision ses propos, Abel s’était contenté d’éluder la question, de faire un écart devant l’obstacle avant de retourner sur la piste.

« Pourquoi tu ne m’as pas dit qu’il avait fuit ? », il demanda de but en blanc, déjà las de ses propres règles du jeu face à la manière qu’avait eu Lucan de les retourner contre lui. Certaines choses ne pouvaient pas s’admettre comme ça, et certainement pas face au regard si sombre et sauvage de l’indien... « Pourquoi as-tu préféré m’affirmer sa mort, en sachant que c’était faux ? » En sachant que, puisqu’il le laissait vivant, l’autre pouvait revenir à tout moment et ainsi exposer le compte-rendu de Lucan pour ce qu’il était : une belle connerie. « Tu te serais protégé toi-même en avouant qu’il t’avait échappé. T’aurais pris moins de risques. » Mais il lui avait demandé, clairement, de tuer. Non ? « Explique-toi. » Explique-moi. Il n’y avait même pas de colère, dans la voix. Pas de déception, pas davantage d’accusation. Tout cela était venu en son heure, quand on avait informé Abel qu'Adam se la coulait douce à Olympia.
Face à l’indien, ne subsistait plus que la froideur et, cachée en dessous, le désir de le comprendre.
Revenir en haut Aller en bas
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 710
visage : Adam Driver
crédit : myself + Wiise
survit depuis le : 25/10/2018
capsules de troc : 2089

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptyJeu 17 Jan - 15:09

Lucan Abel
« me and the devil »

Pour la première fois depuis toutes ces années, le loup et le faucon, l'Homme Blanc et l'Indien, le maître du ranch, son cavalier, ces deux hommes se parlaient, se voyaient en égal. Il y avait une ironie grinçante à cela. Parce que Adam avait asservi Lucan en ce lieu, de même que le départ du plus vieux mèneraient des années plus tard Abel et l'Indien à ce moment précis, face à face.
Enfin.
Une affaire rondement tissée, aurait dit la mère de Lucan avec le sourire qu'elle portait dans les yeux pour apprécier la subtilité du monde. Un monde qui ne l'était pas toujours..

”Parce que c'est à moi que vous avez fait appel, voilà pourquoi. Parce qu'il était mon frère, autrement que par le sang mais mon frère quand même. Et vous le saviez. ”

Pas de honte dans les mots, juste une douleur triste, ancienne, de la même manière que les conteurs éprouvaient en racontant les plus tristes des tristes histoires. Il y avait un deuil également dans la voix, dans chacune des phrases, dans les silences car si Adam restait son frère, quelque chose les séparait désormais que rien ne pouvait rattraper.

”Vous avez fait un choix ce jour là, pour le Ranch. J'ai fait de même, pour le Ranch également. Ps pour sauver ma peau, pas pour la culpabilité que j'aurai pu avoir par la suite, non. Je l'ai laissé vivre sans le questionner sur des choses que je ne pouvais comprendre. Je l'ai laissé vivre pour lui dire Adieu, et pour moi il était mort. C'était son sang sur le couteau, vous vouliez du sang, vous l'avez eu. ”

Est-ce que cela soulageait Lucan d'en parler? Non, la douleur était simplement trop vieille pour guérir à présent. Ce qui avait été, ce qui aurait dû être, tant de conneries, tant de putain de conneries.

”C'est parce que j'ai pris cette décision que je n'ai pas eu de rancœur. Quoi que vous puissiez en penser, cela m'a coûté également. Je ne saurai jamais la vérité sur ces événements, sur ce que j'ai le droit de regretter ou non, et je n'ai pas à le savoir. C'est un prix à payer, je le fais plutôt que de devenir fou à chercher un sens peut-être faux à un meurtre. Faire ça, ça a été acter ma fidélité au Ranch, mais libre à vous de ne pas comprendre. Un frère, une soeur... tout ce qui mène à eux est une souffrance.”

Mais tuer pouvait également être un acte d'amour parmi les plus pur. Le froid du couteau contre la gorge d'Adam, eut-il appuyé, cela n'aurait été que la haine.
Cette nuit là, sans que cela ne le sauve lui mais plutôt le condamne, Lucan avait vaincu sa haine. Cela pouvait le mener à la mort aujourd'hui, ou bien un autre chemin qu'il refuserait d'emprunter.
Parce que par delà la nature docile qu'on lui attribuait, Lucan avait toujours manipuler de manière à faire ses propres choix...


Revenir en haut Aller en bas
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Abel Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 3993
visage : Cillian Murphy.
crédit : SARASVATI (avatar) + ANESIDORA (signature) + AERIN (award sign).
survit depuis le : 06/08/2016
capsules de troc : 8151

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  EmptySam 19 Jan - 22:40

Lucan Abel
« me and the devil »

Il aurait été mentir d’assumer qu’Abel avait convoqué Lucan dans son bureau en sachant exactement sur quoi déboucherait la conversation, les accusations qu’il avait à lui asséner. L’indien, peu importe l’ancienneté dont il faisait désormais preuve parmi ses hommes, lui avait toujours été quelque peu incompréhensible dans certains de ses actes et décisions, mais il avait très vite appris à faire fi de ça : en soit, cela ne lui posait aucun problème du moment que les résultats escomptés étaient présents au bout du chemin.
Aujourd’hui, ces mêmes différences avaient donné à cette entrevue un goût d’imprévu, une curiosité certaine pour quelque chose que le leader des cavaliers n’aurait pu prédire à l’avance : l’issue de ce face à face. Contrairement à Lucan, Abel n’avait jamais eu cette aptitude pour les phrases bien tournées, les tirades tirades riches, mais il savait écouter – quand son humeur se prêtait au jeu – et par conséquent se retrouvait capable d’être touché par le sens profond de ses paroles.
Il ne dirait pas qu’il comprendrait son raisonnement : cela n’était pas tout à fait exact, en ce que leurs manières de penser étaient bien trop drastiquement différente pour ça.
Mais il pouvait accepter que l’indien ait choisi d’interpréter ses ordres de cette manière.

A la lueur de ce qu’il venait d’entendre, sanctionner le cavalier pour une décision prise des années en arrière ne faisait pas vraiment sens. L’aurait-il appris plus tôt que sa réaction eût pu être différente, mais ce n’était pas le cas : même sa rancœur pouvait se tarir avec le temps, et puisque les actes de Lucan n’avaient pas eu de conséquence particulière…
Abel savait, aussi, avoir eu ses propres torts dans cette histoire, mais ne comptait pas s’étendre là-dessus. Il voulait ses explications, il les avait eues et cela lui suffisait : il n’avait nullement l’intention de commencer à discourir sur ce que son interlocuteur venait de dire, cela aurait été une perte de temps pure et simple maintenant qu’il disposait des cartes manquantes.

« Merci. » Drôle de mot, surtout dans sa bouche. Après le léger silence et les longues tirades de l’autre cavalier, il semblait d’autant plus concis qu’il avait de toute évidence pour but de marquer un point final à cette conversation. De cette manière, Abel signalait également qu’il n’entendait ni critiquer, ni commenter davantage ce qui venait d’être tiré au clair dans ce bureau.
L’homme se leva, donc, l’attitude montrant qu’il s’attendait à ce que l’autre fasse de même, et contourna le meuble massif pour diriger ses pas vers la sortie de la pièce, ouvrir la porte, finalement se retourner vers Lucan. « T’iras voir Wooding demain matin, il t’assignera en binôme aux tours de guet. » Ce n’était pas une punition, mais tant que l’indien ne pouvait pas monter à cheval ou se battre efficacement, il faudrait bien qu’il lui serve d’une autre manière. Il avait déjà hérité d’une semaine de convalescence et n’était ni souffrant, ni cloué à son lit de toute évidence…
La punition, elle arriverait en revanche peut-être d’ici quelques semaines. Elle serait là quand le cavalier, rétabli, se rendrait compte qu’on ne lui confiait toujours pas les missions dont il avait l’habitude. Et que ses raiders, affectés à d’autres groupes durant le changement temporaire de poste de Lucan, ne retournaient toujours pas sous ses ordres.
Et à ce moment-là, il serait peut-être temps d’avoir une nouvelle discussion en tête-à-tête…



| terminé
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Me and the Devil - Abel  Empty
MessageSujet: Re: Me and the Devil - Abel    Me and the Devil - Abel  Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Me and the Devil - Abel
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Dance with the devil | Johannie
» (Abel) - Reborn
» When God is gone and the Devil takes hold ▬ Ryan
» let the sky fall (abel)
» Well ; that's not very kind of you (ft. Abel)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Influenza :: RP Archivés-
Sauter vers: