DAMIAN ROBINSON ALTAIR CAULFIELD
« from hero to zero »
C’est toujours comme ça, une fois lancé, on ne peut plus les arrêter. Altair n’a aucune honte et serait prêt à tout pour avoir le dernier mot. Réussir à clouer le bec de son partenaire est devenu une véritable passion et bien qu’il apprécie l’embêter quotidiennement, le blond ne lui rend pas la tâche facile. Avoir le dernier mot n’est pas chose simple, aussi buté l’un que l’autre, cela peut prendre une éternité avant que l’un ou l’autre se retrouve à court d’argument. Du moins, en général. À cet instant, Damian ne répond plus et malgré son sourire, le délinquant se sent comme un véritable vainqueur. D’un regard suspicieux, il observe son camarade, attendant un retour à l’envoyeur, mais rien. C’est donc un sourire victorieux qu’ornent ses lèvres, ne dissimulant pas le moins du monde sa fierté. Est-ce que cela vaut vraiment le coup de se faire passer pour quelqu’un de légèrement maso sur les bords juste pour avoir raison ? Carrément, ouais. Cette petite victoire suffit à le mettre de bonne humeur.
Serait-ce là le point faible de Damian ? Son expérience sexuelle ? À la fois intriguant et amusant, Altair aurait bien aimé l’embêter davantage sur ce sujet, mais même lui sait se montrer raisonnable. Cela dit, cela ne l’empêche pas de garder cette information dans un coin de sa tête. Après tout, malgré sa réaction enfantine, Damian frôle la trentaine et c’est d’ailleurs ce qui rend tout cela plus suspect. Altair n’a pas spécialement de quoi se vanter non plus, mais comme toujours, il compte sur son attitude. C’est si facile de se donner une image, de ne laisser transparaître que ce que l’on souhaite.
Sujet plus léger qu’est la folie, son camarade partage avec lui ce doux souvenir lointain. Ce n’est pas forcément facile de se rappeler de ces bons vieux jours, surtout à l’ère d’aujourd’hui alors que rares sont ceux qui sont toujours avec leurs proches. Certains chanceux ont peut-être réussi à ne pas se séparer lorsque l’apocalypse a éclaté. Mais ce n’est pas leur cas. Ou plutôt, celui de Damian. Le brun lui n’a personne de son passé qu’il aurait aimé garder à ses côtés même aujourd’hui. Les deux se sont trouvés lorsque le bordel avait déjà éclaté et ne se sont, depuis, plus quitté. Et cela lui convient parfaitement. La réponse de son camarade le fait légèrement sourire.
« Dommage, j’aurais donné n’importe quoi pour voir ça. » N’importe quoi pour une simple photo… Et une bonne opportunité de charrier son ami bien sûr. Lorsque la question lui est retournée, Altair, comme à son habitude, préfère éluder. Peut-être bien qu’il est pas aussi fier que ça de son passé. Ou peut-être qu’il préfère embêter son camarade plutôt que de répondre sérieusement. Malgré tout, la réaction du plus vieux l’amuse et bien évidemment, Altair se met à sourire fièrement, prenant ce
gamin pour un compliment.
Il est temps de bouger. Pour aller où exactement ? Aucune idée. À l’image d’une partie de pêche, aucun des deux ne semble vouloir rentrer bredouille. Pourtant, ce n’est pas par ici qu’ils risquent de faire une grande découverte. Après la tenue de rock, le brun imagine maintenant son partenaire en tenue de flic. Une vision plutôt drôle, toutefois, Damian possède bel et bien un air sérieux et autoritaire lorsque l’occasion s’y prête. Il est certain qu’il sait se faire écouter. Peut-être même qu’il aurait fait un bien meilleur flic que lui. Le voilà maintenant à les imaginer tous deux officiers, deux collègues travaillant sur des scènes de crime tout en se chamaillant. Finalement, ça ne ferait pas une énorme différence.
« Pas sûr. » qu’il répond d’un haussement d’épaules. Trop habitué à être dans le rôle du délinquant pour ne pas s’imaginer à l’étroit dans un uniforme.
Les mains dans les poches, son regard se pose un peu partout, observant cette nouvelle boutique sans pour autant trouver quoique ce soit qui attire réellement son attention. Damian quant à lui se montre bien plus actif, commençant déjà à chercher du matériel. L’appel du violon, se répète silencieusement le brun en s’empêchant de ricaner. Soudain, une odeur pestilentielle lui arrive aux narines et immédiatement, le délinquant vient porter sa main sur son nez et sa bouche pour se protéger. Un cadavre. Sérieusement. Faisant l’idiot, il fait mine d’avoir un haut le cœur, comme s’ils n’avaient pas vu pire. C’est ça le problème, ils sont tellement habitués à être entouré par la noirceur, qu’un cadavre ça n’est pas grand-chose, tout compte fait. Du moins, s’il s’agit d’un véritable corps tout à fait ordinaire et non en pleine mutation.
« Eww… Depuis combien de temps elle a pas pris l’air, cette momie ? » Aussi morbide que cela puisse paraître, cela lui donne une idée.
« La victime devait être un vrai cas pour se retrouver derrière ces planchers… Ou peut-être que c’est le sort réservé aux voleurs. Quelle est votre hypothèse officier Robinson ? » Eh bien, n’était-ce pas lui qui voulait jouer aux flics ?