Sujet: read before you think | malini Mar 2 Oct - 18:51
Leon Malini « read before you think »
Son livre en main, Leon poussa un soupir alors qu’il poussait la porte de la bibliothèque d’Olympia. Lire était un exercice toujours assez compliqué pour lui ; il ne le faisait presque pas, avant l’Influenza. Il avançait péniblement dans les différents ouvrages qu’il avait emprunté, à un rythme lent et peu efficace. Pour avoir l’impression de comprendre un livre, il devait s’y reprendre à plusieurs fois ; mais, il sentait que ses efforts commençaient à payer. Et dire qu’avant, il était sceptique quant à l’effet de l’éducation sur la violence et la pauvreté. Ce n’est pas des livres qui les sortiront de la rue, annonçait-il plein de mépris face à différentes interviews. Et bien, maintenant il en était convaincu ; même s’il n’était plus question de sortir de la rue, mais simplement de survivre.
Il ne parlait pas spécialement de connaissances techniques ; mais bien d’un état d’esprit, et d’une éducation. Il avait essayé de lire quelques ouvrages sur comment survivre dans telle ou telle situation. Mais il n’y arrivait pas ; il y voyait beaucoup moins d’intérêt que de lire un ouvrage sur l’esprit humain. Sur le sens de la vie. Sur ce à quoi l’homme devrait aspirer. Et c’est en se gonflant de convictions et de principes qu’il arrivait à se sentir un peu bon. à s’approcher de son noble but. Le chemin était encore long, mais il venait d’en finir une partie. Alors qu’il passait devant la réception vide, et qu’il commençait à s’avancer au milieu rayons remplis de savoir, il souleva un peu le bouquin pour en relire le titre. The Power of Know. Il poussa un soupir. Il avait eut du mal, mais avait finalement apprécier l’oeuvre. Il était maintenant temps de lui faire ses adieux ; de lui laisser partager ses secrets à quelqu’un d’autre. Il retrouva l’endroit où il l’avait prit dans le même état ; son trou n’ayant pas été comblé ou déplacé. Triste constatation ; personne n’était venu fouiller dans ce rayon pourtant très constructif. Mais qu’est-ce que les gens avaient à faire de théologie, de philosophie ou de psychologie à la fin du monde, hein ? Beaucoup lisaient, mais pour simplement s’échapper de cette triste réalité. Lui, il lisait pour l’affronter avec des meilleures armes. Pour la vaincre. Il entendit des bruits de pas au moment où il était en train de glisser le livre à sa place. Il tourna la tête directement, croisa le regard de Malini qu’il salua d’un signe de tête avant de s’adresser à elle : “Oh. Malini. Pas vraiment une surprise de te croiser ici, alors on va dire que c’est un plaisir” le ton était honnête, et si certains voyaient la cavalière d’un oeil suspicieux, il avait un bon feeling par rapport à elle. C’était une tête de mule, certes ; mais elle avait des principes, des bons principes, même s’ils lui posaient justement problème. Il continua, directement, en la questionnement d’un intérêt sincère : “Tout se passe bien pour toi ?” il s’approcha un peu d’elle, à l’occasion ; tout comme il avait réduit le volume de sa voix. Ils étaient quand même dans une bibliothèque, le nouveau domaine de la brune. Peut-être voudrait-elle s’écarter pour discuter un peu ; et par sa gestuelle, il lui fit comprendre qu’il était disposé à la suivre pour discuter calmement au besoin.
Sujet: Re: read before you think | malini Ven 12 Oct - 20:59
Leon Malini « read before you think »
Les livres sur les étagères sont devenus un univers familier et réconfortant, presque aussi réconfortant que la maison de Bass elle-même, soit le seul endroit à Olympia où elle ne se sent pas obligée de coller un sourire stupide sur son visage pour être acceptée. Ici dans ce repère de connaissances, elle a un peu lâché du lest et elle ne force plus autant sur l'illusion d'amabilité. C'est que, faire semblant ça épuise. Et Malini est fatiguée. Ici, personne ne veut vraiment la connaître, ils préfèrent se contenter de l'illusion de personne affable qu'elle donne. Peut-être qu'ils savent instinctivement que s'ils approchent trop près d'elle, ils risquent de tomber dans le gouffre de son esprit, dans sa danse toxique. Ils ne sont pas taillés pour ça ici, pas comme Bass. De toute façon, les cavaliers n'ont pas l'air de totalement vouloir la laisser tranquille, entre Fran qui venait presque taper à sa porte et Alexandra qui lui mettait des coups de pression, le spectre du ranch veillait bien au grain. Il avait même fallu que le coup du sort aille frapper Silas qui venait d'être transféré à Olympia pour se faire soigner du virus. Et compte tenu de toutes ces circonstances troublantes, Malini était étonnamment calme.
« Mais est-ce que tu sais lire au moins ? Depuis quand le T se met avant le S ? » Elle reprend sans ménagement le roman des mains du malheureux qui se trouvait simplement là au mauvais moment. En fait, elle était loin d'être calme. Et plus le temps passait, plus les soucis s'accumulaient et moins elle arrivait à feindre un sourire et des mots doux. Ces dernières semaines, les gens aux alentours ont pu témoigner d'un comportement un peu plus brutal, loin de l'image de Miss derrière laquelle elle se cachait. Elle laissait sa nature sauvage reprendre le dessus et honnêtement, elle s'en foutait bien maintenant qu'on l'aime ou non. Elle avait un bébé à charge et maintenant Silas. Silas est malade. La gorge nouée, elle range le livre dans son emplacement dédié et elle se détourne immédiatement pour se retirer dans l'arrière salle et se laisser glisser contre le mur. Le besoin de craquer, juste cinq minutes. Quand le silence semble avoir repris possession de la bibliothèque, l'ancienne recruteuse ose quelques pas hésitants dans la pièce principal mais a le profond déplaisir de trouver de la compagnie en la personne du shérif. Malini grimace un sourire qui devrait pouvoir servir de réponse à Leon. Aux yeux de l'ancienne recruteuse, il n'était pas vraiment désagréable. Et elle ne parlait pas seulement de sa belle gueule mais de sa personnalité. Lui non plus ne cadrait pas totalement avec le reste de la ville. Il était d'une franchise téméraire, presque inconsciente et pourtant sa formule assez particulière fonctionnait à Olympia et il arrivait à se faire apprécier. C'était le genre de type qui vous regardait droit dans les yeux quand il vous parlait, mais il n'avait aucune intention de défi, c'était juste sa manière à lui d'engager une conversation comme si le plus simple échange sur les températures de saison était un entretien de la plus haute importance. Évidemment, l'ancienne recruteuse l'avait d'abord eu en horreur avant d'apprécier les seules discussions avec quelqu'un qui ne se braquait au moindre écart de discours. Il n'avait pas l'air de se méfier d'elle ou d'être curieux de sa présence, il lui parlait parfois comme si elle avait toujours été là.
« C'est pas la folie en ce moment. » Elle aimerait s'arrêter là, Malini. Au ranch, les gens se contentent de ce genre d'excuses, s'ouvrir sur tout ce qui est plus personnel est comme proscrit à moins d'avoir atteint un certain stade de rapprochement. Ici, les conventions sociales se rapprochaient plus de la vie d'avant. On ne pouvait pas juste aller mal, il fallait toujours donner une explication, quelque chose d'indéniable et de préférence hors du contrôle du destinataire pour qu'il puisse se sentir rassuré. Et puis il aurait fini par demander, non ? Il avait l'air du genre à demander. « J'en ai un peu marre de rester cloîtrée dans la ville, la vie extérieure me manque. Au moins quand on se prend des mauvaises nouvelles dans la gueule, y a personne là-bas pour ajouter à la pression. » Un sourire amer étire les lèvres de la recruteuse alors qu'elle conclut : « En dehors de ça, tout ne peut qu'aller bien, non ? Qu'est-ce qui peut se passer de mal dans le meilleur des mondes ? » Et l'ironie est quasiment palpable, ouvertement critique envers cette tendance olympienne à croire que leur clôture gardait les problèmes à l'extérieur. Ce qu'ils oubliaient de préciser dans leur publicité de la ville, c'est que les soucis qui naissaient à l'intérieur n'avaient aucun moyen de sortir et moisissaient là jusqu'à ce que l'air en devienne irrespirable.
Invité
Invité
Sujet: Re: read before you think | malini Dim 21 Oct - 22:16
Leon Malini « read before you think »
Pas la folie. Une réponse assez cohérente. Leon aimait bien les olympiens, mais ses débuts en tant que garde avaient été difficiles. Parce qu’il s’ennuyait terriblement, en fait. Il pensait donc connaître le malaise qui agitait probablement la belle brune. Mais elle n’avait probablement pas envie d’être rassurée par un étranger, alors il préféra garder le silence, écouter ce qu’elle avait d’autre à dire. Mais la suite de son discours fit revoir sa position à Leon. Visiblement, ce mal du dehors la rongeait férocement. Il esquissa un léger sourire à sa remarque sur l’ajout de pression ; c’est vrai qu’au moins, personne cassait les couilles, et que les rôdeurs avaient le mérite de ne s’occuper que des besoins de leur propre carcasse. Sa question lui fit secouer la tête, et il ne tarda pas à répondre en manquant tout simplement le fait que l’autre faisait preuve d’ironie : “Beaucoup de choses, à vrai dire” il esquissa un sourire de dépit, avant de rajouter : “Enfin, dans une certaine mesure. Des disputes entre voisins, des histoires de couples foireuses et des vols en tout genre, ce sont des biens tristes maux qui affligent ce monde” c’était une navrante réalité. La plupart du temps, quand on le sollicitait, c’était pour des histoires à deux sous. Il devait être un médiateur, alors qu’il avait pour habitude de régler les problèmes de manière expéditive. Mais, c’était un bon exercice ; qui, au fur et à mesure qu’il travaillait sa patience, lui permettait d’avancer vers l’homme qu’il souhaitait être.
Il poussa un soupir, fit quelques pas pour arriver au mur sur lequel il s’adossa directement. Plus confortablement installé, il reprit la parole pour annoncer d’un ton calme et compatissant : “Je suis passé par là, moi aussi. Ces gens, cet endroit ; c’est déroutant. Mais relativise, profite un peu de cette sécurité et détends toi, sans oublier d’où tu viens. L’extérieur te manque, mais t’auras l’occasion de le retrouver bien assez vite” ce n’était pas une menace, pas une avertissement, simplement une réalité. Leon avait conscience de ce que désirait la brune : avoir un poste qui lui permette plus de libertés. Une chose facile à comprendre, sachant qu’elle venait du ranch, mais difficile à accorder pour la même raison. Mais cette décision ne lui revenait pas. C’était à Peyton de décider ; elle passera peut-être par lui pour savoir comment son intégration se passe, mais c’est tout ; et ça convenait parfaitement au shérif. Ou du moins, c’est ce qu’il pensait. En y repensant, Malini pouvait lui être utile ; débrouillarde, fraîchement arrivée, et probablement compétente pour avoir été une des responsables de Rhodes, elle était le candidat idéal pour être son informateur à l’extérieur. S’il n’en avait pas eu besoin jusque là, l’arrivée récente de la drogue dans Olympia commençait à l’inquiéter ; et s’il n’avait pas tardé à essayer de réguler le flot, il comptait bien essayer de le couper complètement à la source. Il ne lui demanda pas directement, cependant, se contentant de la dévisager de ses prunelles noires en attendant sa réaction.
Sujet: Re: read before you think | malini Mer 14 Nov - 15:46
Leon Malini « read before you think »
Dire que la remarque lui était complètement passé au-dessus de la tête était un euphémisme, mais Malini se surprit à sourire sincèrement de l'interprétation très littérale de Leon. C'était un vrai personnage ce bonhomme et elle sentait qu'il n'était pas entièrement taillé pour les idéaux du coin. Mais lui, ça ne l'avait pas empêché de s'intégrer. L'ancienne recruteuse avait l'impression qu'une montagne la séparait des habitants d'ici. Elle avait vécu leur vie autrefois, mais c'était comme si des vies entières s'étaient écoulées depuis et que les souvenirs du passé qui lui revenaient étaient des flash d'une existence antérieure. Entre temps, elle était morte et s'était réincarnée en quelqu'un de plus dur, de plus triste. Sans Meera à ses côtés, elle avait bien du mal à renouer avec celle qu'elle avait pu être, la Malini qui était mère, la Malini qui était travailleuse, la Malini qui était célèbre, qui étaient ces femmes, comment avait-elle réussi à les incarner ? L'Indienne a l'impression de jouer un rôle dans sa propre vie. « La nature humaine, hein. » conclut-elle simplement quand il énonça les problèmes qu'on pouvait trouver ici. Il devait en avoir vu des vertes et des pas mûres, le shérif.
Mécaniquement, elle réajuste les livres pour les aligner parfaitement sur l'étagère, dégagea un grain de poussière ci et là, répète les mêmes gestes qui son à la fois son salut et sa condamnation. Si elle n'avait pas eu la bibliothèque, son temps à Olympia se serait passé bien différemment. Leon poursuit derrière elle, parle de ses propres difficultés et la remarque avec laquelle il termine sa phrase pousse l'ancienne recruteuse à faire volte-face et à le darder d'un regard perçant. Pas agressif, curieux. Que voulait-il dire par là ? Prudente, elle se force au calme avant de répondre. « Je ne peux pas retourner en recrutement. Question de principe. » Ce n'est pas la première fois que le sujet vient sur le tapis. Peyton avant lui et plein d'autres ont laissé entendre qu'elle serait plus utile sur le terrain, tout en ne lui faisant pas confiance pour y aller. Recruter pour Olympia serait la forme ultime de trahison envers le ranch. Bien sûr, elle en veut à Abel, mais les figures familières qu'elle a laissées là-bas n'ont pas mérité son hostilité et elle leur doit bien ça. Et puis il y a Elie dont il faut s'occuper. Si Bass et Malini disparaissent tous les deux et que Peyton a autre chose à faire que de changer les courses, qui s'occupera de l'enfant ? Elle était coincée. « Et les raids, ce n'est pas vraiment mon truc non plus. » Elle lui épargnera les quelques raids catastrophes effectués pour le ranch. Ses élans d'intrépidité et surtout de pure folie ont provoqué bien des incidents. Malini, elle fonctionne en solo. « Donc je ne sais pas trop comment sortir. » Elle avait prononcé cette phrase en essayant de ne pas laisser son empressement échapper. Leon avait-il des informations hors de sa portée ? Son visage n'a rien de l'indifférence qu'on lui connaît en général, elle est troublée et en même décèle un soupçon d'espoir quand elle demande, les mains nouées nerveusement : « Tu as entendu quelque chose ? »
Invité
Invité
Sujet: Re: read before you think | malini Dim 25 Nov - 17:09
Leon Malini « read before you think »
Face à la réaction de l’autre, Leon se contenta de s’immobiliser également. Il ne cilla pas, alors qu’elle le dévisageait visiblement sans gêne. Ses obscures prunelles ne laissaient rien transparaître, de tout façon. Il se contenta de haucher lentement les épaules alors qu’elle lui énonçait que le recrutement, ce n’était plus pour elle. Il comprenait ce sens de l’honneur qui pouvait maintenant paraître déplacé ; si elle avait réussit à vendre le ranch, elle pourrait encore mieux vendre Olympia. Elle serait probablement plus efficace dans son recrutement, et dégoterait des éléments plus intéressants ; pas juste des bouches en plus à nourrir. Elle avait l’expérience, et probablement l’empathie nécessaire à ce poste. Mais, qu’importait. Il conclu simplement par un : « Je comprends » qu’il estima nécessaire pour souligner sa pensée à l’autre.
Il se tut ensuite quelques instants, alors que l’autre reprenait la parole. Il ne la lâcha pas du regard, se figeant dans une position d’écoute et d’observation. Il croisa les bras sur son torse, geste qui le caractérisait un peu. On lui avait déjà dis que ça lui donnait l’air fermé à la conversation ; il l’avait lu quelque part, mais, il s’en moquait. Si son regard avait tendance à être froid, son visage lui avait une expression intéressée et compensait à lui seul le manque de chaleur de sa posture et de ses yeux.
Il souleva un peu le menton en guise d’acquiescement. pas de raid non plus ; tant mieux, parce que ce n’est pas ce qu’il voulait lui proposer. Il s’humecta les lèvres, alors qu’il anticipait et qu’il anticipait bien puisqu’elle lui posa la question. Il lui annonça très simplement : « J’entends beaucoup de choses. Ici, mais pas ailleurs et ça me pose problème. J’aurais besoin de quelqu’un dehors, pour aller glâner quelques informations à la carrière » il voulait remonter à la source de la drogue. Il aurait aimé dépéché un de ses gardes, mais, paranoïaque, il avait peur qu’on pourrait faire le rapprochement trop vite entre la présence de ce dernier, et une potentiellement enquête ; et qu’on informe les dealeurs d’Olympia, ce qui pourrait mettre à mal son accord. Il lui fallait quelqu’un de nouveau, sans aucun lien apparant avec lui, et Malini était la parfaite candidate. Il se tut un instant, le temps de reprendre son souffle, et lui proposa directement et sans détour, d’un air sérieux : « Je ne suis pas du genre à mettre la charrue avant les chevaux. J’ai pensé à toi. à toi de me dire si ça t’intéresse » il ne le précisa pas, parce qu’il ne le jugea pas nécessaire ; mais il s’attendait à une réponse franche. Malini allait probablement lui fournir et sans détour. Au moins serait-il fixé assez vite.
Sujet: Re: read before you think | malini Mar 25 Déc - 20:47
Leon Malini « read before you think »
Le shérif est telle une statue immarcescible, accueillant sans broncher les arguments de l'ancienne recruteuse. Si sa mission était de relancer Malini sur le terrain, il ne semblait pas accuser le coup de son échec. C'était presque comme s'il avait une autre idée en tête et la brune sentit l'étau se resserrer sans qu'elle ne puisse riposter. Ils ne jouaient pas à un jeu, pourtant elle avait perdu déjà. Il avait parlé de l'extérieur, avait fait miroiter la possibilité d'une évolution dans son quotidien, une envie d'air qui maintenant était la seule chose dans son esprit. Si Leon avait un plan en tête, il n'en donnait pas l'air, pourtant l'idée était planté et elle devait bien avoir germé avant qu'il ne tombe sur elle. La bibliothèque lui paraît soudain extrêmement petite, étouffante et la poussière s'infiltre dans ses poumons et elle n'arrive plus à respirer correctement. C'est sous sa peau désormais, ça grouille, ça hurle pour qu'on la laisse vivre, pour qu'on ne l'enferme pas dans le carcan de cette civilisation rafistolée. Elle n'en peut plus des sourires et des politesses, le côté brut de décoffrage du ranch lui manque. Le silence de la plaine lui manque aussi. Quand elle a traversé le désert, seule face au soleil, prête à mourir, elle s'était sentie libérée d'un poids. Le sien. Ce poids de la conscience du monde, ce poids qui est pourtant celui du manque, lui est retombé violemment sur les épaules depuis qu'elle passe ses journée à ranger les livres, à penser à son passé, à revivre ses émotions. Elle veut retrouver le désert et arrêter de ressentir, même si c'est pour cinq minutes.
Il y avait bien une demande cachée derrière ses paroles qui n'avaient d'innocentes que l'apparence. Malini fronce les sourcils alors qu'elle songe à ce qu'il lui demande, soutirer des informations dans un autre camp, qui plus est allié. Ça s'appelle de l'espionnage. Les dents se serrent alors qu'elle songe au désert, alors qu'elle songe au parc, à l'ombre protectrice des arbres à perte de vue, à l'eau qui coule librement dans des vallées qu'elle connaît par cœur... Est-ce que c'est ça le prix à payer pour sortir ? Jouer à l'agent double ? Il y a bien Meera à la Carrière, pour lui donner une raison de valable d'y aller, mais elle n'oublie pas qu'elle n'a été séparée de sa sœur que pour des motifs similaires. Et sa vie était en jeu, tous les jours, juste pour pouvoir payer une dette envers un homme qu'elle déteste et qui ne profite de cette situation que pour enfoncer le clou. Elle voudrait dire non, refuser d'emblée, mais la faiblesse parle alors qu'elle demande : « Des informations à propos de ? » Et il y a l'autre question aussi, celle que tout le monde ne cesse de se poser depuis qu'elle avait été mise à la porte du ranch après en avoir été un membre assez emblématique. « Et pourquoi me faire confiance avec ça ? » Elle venait de lui avouer qu'elle était encore trop attachée au ranch pour songer à recruter au nom de sa ville d'accueil, alors qu'est-ce qui lui faisait dire qu'il pouvait lui confier une telle tâche ? Qui plus est quand des informations aussi sensibles pouvaient faire capoter cette alliance. Peyton approuvait-elle l'idée qu'on aille fouiner du côté du camp qui se portait garant de protéger sa ville ? Et Aaren Diggs ? Que dirait-il si on retrouvait un agent d'Olympia à l'affût de la moindre information ? Il fallait soit que Leon voit quelque chose d'assez unique chez elle, soit qu'il s'en serve comme chair à canon au cas où les choses tourneraient mal et qu'il ne voulait pas perdre quelqu'un dont la place ici est plus... légitime.