Sujet: house on the moon | terrence + lenny Lun 20 Aoû - 22:37
+ Alors que le soleil brillait encore au zénith, Nino arrivait doucement au niveau des murs qui dessinaient les limites d’Olympia. Loin d’être un habitué des lieux, il se retrouvait obligé de faire face aux gardes qui occupaient l’entrée et ainsi décliner les raisons de sa venue avant de pouvoir y pénétrer. Quand il expliqua venir rendre visite à sa petite soeur ; Lenny Weaver, les deux hommes se montrèrent un peu surpris face à la nouvelle, sûrement pas au courant que cette dernière possédait encore de la famille. Après avoir vérifié le contenu de son sac, les gardes le laissèrent finalement entrer dans la cité tout en guettant qu’il prenait le bon chemin. Une fois seul dans les rues d’Olympia, Nino laissait promener son regard sur les maisons qui bordaient la route, curieux de savoir le confort que l’on pouvait encore trouver dans chacune d’elle. En effet, même s’il se rendait rarement ici, l’éclaireur connaissait comme tout le monde les rumeurs qui existaient sur ce lieu et à en voir l’apparence de ses habitants, il était évident que cela ne relevait pas uniquement des rumeurs. Néanmoins, loin d’être dupe, Nino se doutait bien que tout ne pouvait pas être parfait et que ici aussi on devait faire face à la dureté et à la cruauté de ce nouveau monde.
Plutôt bon en orientation, le mineur ne mit que peu de temps à retrouver le chemin de l’humble demeure de sa petite soeur, qu’il avait entreaperçu lors de leurs retrouvailles. Depuis ce fameux jour, aucun autre ne passait sans qu’il ne pense à elle et sans qu’il ne se demande ce qu’il avait bien pu raté après toutes ces années. Jamais il n’aurait imaginé la retrouver en vie et maintenant que c’était le cas, il se retrouvait complètement pris au dépourvu, incapable de savoir quel comportement adopter avec cette dernière. Après tout, même si elle restait éternellement sa petite soeur, il avouait ne pas réellement savoir à qui il faisait face désormais, persuadé qu’ils avaient indéniablement changé avec le temps. Néanmoins, bien décidé à renouer contact avec celle qui lui avait tant manqué, Nino acceptait volontier de parcourir la distance qui les séparait, simplement pour venir passer un peu de temps en sa compagnie. Réapprendre à s'apprivoiser ne sera sûrement pas chose facile, mais avec un peu de bonne volonté, ils parviendront sûrement à redevenir aussi important l’un pour l’autre qu’autrefois.
Lors de leurs retrouvailles, Nino avait promis à sa soeur de revenir la voir le plus rapidement possible, sans pour autant émettre de date fixe. Prévoir des rendez-vous dans ce monde restait terriblement compliqué, si bien qu’il préférait garder un peu de flou, par peur de l’inquiéter si sa venue venait à être retarder. Cela dit, après presque une semaine sans la revoir, il finissait finalement par revenir à sa porte, non sans un sourire évident. La joie de simplement pouvoir parler avec cette dernière l’animait et alors qu’il toquait à la porte de la petite maison, il se surprenait à sentir son coeur s’accélérer. Après un certain temps, des pas se firent entendre à l’intérieur et lorsque la porte s’entrouvrit enfin, il marqua un léger mouvement de recul. De toute évidence, la personne qui se trouvait face à lui n’était aucunement sa soeur et même s’il lui semblait familier, l’inconnu le faisait soudainement douter de son sens de l’orientation. « Hum… J’ai du me tromper ? » Pourtant, en contemplant un peu la façade de l’habitation, il était plus que certain d’être au bon endroit. Un peu perplexe, il reposa ses yeux sur le jeune homme qui tenait la porte, se demandant ce qu’il pouvait bien faire chez Lenny.
Rapidement, il dressa une liste non-exhaustives d’hypothèse qui pourraient expliquer rationnellement la situation. Dans un premier temps, il supposa que l’homme qui se tenait devant lui pouvait-être le petit ami de sa soeur, cela dit, il était presque certain de se souvenir que cette dernière avait justement stipulé être célibataire. Si Lenny restait aussi honnête qu’autrefois, cela retiré automatiquement l’option du petit ami, ce qui le menait alors à sa deuxième hypothèse, à savoir celle d’un éventuel collègue ou ami -ce qui pour le coup, s'avérait assez comique. En effet, même s’il ne connaissait pas forcément personnellement le garçon qui se tenait face à lui, Nino était persuadé de l’avoir déjà croisé plus d’une fois, ce qui lui rappelait à quel point ce monde était petit. « Je suis bien chez Lenny ? » Après tout, même s’il était certain d’être face à la maison que sa soeur lui avait présenté, il ne négligeait pas l’éventualité de s’être trompé et ainsi d’être venu frappé par hasard chez un inconnu pas si inconnu que cela.
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Sujet: Re: house on the moon | terrence + lenny Lun 27 Aoû - 14:19
     Nino Terrence « House on the moon »
Vers le 10 août, Olympia, chez Lenny et Terrence
Ce n'était pas vraiment chez moi, mais je m'y sentais bien. Etre dans une ville, une vraie ville, qui n'était pas désertée. L'écuyer avait traversé bien des villes fantômes, combattant des abominations et sauvant des malheureux. Et il pensait : je suis le héros d'une histoire qui a mal finie, coincé à l'intérieur. Comme si un auteur pervers se refusait à mettre un point à la fin du conte, après que les méchants aient gagnés, et qu'il ne reste plus rien.
Olympia, en quelque sorte un nouveau départ. Comme si j'avais commencé un rpg en prenant la sauvegarde d'un autre, arrivant alors que le monde était déjà à moitié foutu en l'air et plein de monstres à combattre, et que j'avais appuyé sur le bouton restart, recommençant le jeu au début, quand tout va encore bien dans les vallées verdoyantes, avant l'arrivée du mal, dans un village paisible.
Et pourtant, je sentais vaguement que quelque chose n'allait point. Que cette demeure ne serait jamais véritablement chez moi, et n'avait rien de comparable avec la maison dans le Colorado, ou encore l'abri de fortune que j'avais fini par quitter pour rejoindre cette fameuse ville, ou même la maison de mon enfance qui n'était pourtant, pas véritablement mienne.
En vérité, aucun de lit où j'ai pu dormir ne m'avait appartenu. Mon premier sommier était celui de ce Terrence, petit garçon dont j'ai usurpé le nom, et le second fut installé par Einar, dans cette mansarde qu'il construisit de ses mains, pour ses enfants, dont je ne faisais visiblement pas réellement parti. Puis il y eut tous ces lieux de voyage, instables, tous ces plumards abandonnés, où leur propriétaire véritable avait dormi durant des années. La notion de propriété devenait toutefois toute relative de nos jours, et pourtant si primordial quand la survie dépend souvent de quelques bouts de ferrailles.
Ce lit avait la particularité d'appartenir à une entité bien vivante : Olympia elle-même. Ce toit au-dessus de ma tête, je ne pouvais m'empêcher d'avoir conscience qu'il ne m'était jamais que prêté en échange de mes muscles. Lorsque pour la première fois j'entendis parler de cette cité, à mes yeux, cela ressemblait fort à cette belle maison dans le Colorado, chacun mettait la main à la patte, et en échange tous étaient nourris et logés. En faisant un peu de ménage, mes pensées divaguaient ainsi, sur à quel point on pouvait se fourvoyer si facilement, à quel point je ne savais rien du monde, et à quel point il nous faudrait un paillasson pour cesser de foutre de la terre, du sang et des feuilles partout dans cette fichue baraque.
Je commençai même un brin de cuisine, pelant une paire de pomme de terres, puis les coupant en rondelles. Puis coupant mon doigt avec, d'une belle entaille, bien nette, sur le pouce gauche. « Merde ! » ponctuais-je avec véhémence. Comme vous vous en doutez, l'histoire se fera avec bien peu d'écuyer aujourd'hui, car l'action était bien pitoyable... Et ce fut l'instant que choisi un inconnu pour frapper à la porte. Un sursaut me prit.
Tout d'abord, cela n'était point dans mes habitudes. Enfant, lorsque quelqu'un venait frapper à la porte, c'était fissa à la cave pour moi. Ensuite, ce n'était vraiment pas dans mes habitudes. Dans ce monde, quand quelqu'un vient frapper à votre porte, il est souvent mort ou pas loin de l'être. Et pour finir, je n'aimais point être dérangé par des inconnus. Olympia la cité civilisée, d'accord, mais le peu de fois où je suis ici en journée par un concours de circonstances, ce n'était point pour converser avec mes voisins. Et d'ailleurs, en général, eux non plus : j'imaginais donc déjà le pire.
Suite à ce sursaut, le cœur battant et le cerveau embué par la panique, j'attrapai un plein désordre un linge propre pour emballer mon doigt amoché, hésitai une fraction de seconde, retournai chercher le couteau de cuisine avant d'ouvrir. Juste au cas où.
C'est la mine franchement patibulaire que je vins à la porte, ayant oublié sous la surprise de retirer ce tablier maintenant tâché de quelques gouttes de sang en plus de quelques minis pelures restées accrochées, où était sobrement inscrit sur fond rose pâle :
«  Beware of the French Cooker       So Sexy         So Hot       ❤  »
C'était déjà là avant que j'arrive, à ma décharge. Et je ne voulais vraiment pas tâcher des vêtements qui venaient tout juste d'être lavés.
J'entre-ouvris, méfiant. Passai ma tête à travers l'embrasure, ne dévoilant pas mon arme, par habitude, par réflexe, par bon sens. Et là, je le vis, lui. Putain. Jusque chez moi. Jusque chez moi il vient me voir quand je fais une merde. À chaque fois, mais à chaque fois que je fais une connerie, il est là, avec son petit sourire en coin, ou même faisant l'air d'avoir rien vu. Mes mains se mirent à trembler. C'était la dernière personne que je voulais voir à cet instant. Mon teint prit une teinte rouge tomate.
« Hum… J’ai du me tromper ? » Si je n'étais point aussi estomaqué, j'aurais répondu de but en blanc « Oui, tu as dû te tromper » et aurai fermé la porte au nez. Mais j'étais trop occupé à me sentir défaillir, en train de faire intérieurement la somme de tout ce qu'il avait vu, sans plus être sûr à quels moments il était là, et auxquels il n'avait pas assisté. Personne à demi-assommée ayant manquer de se faire empaler sur un bouclier car prise pour un walker, course effrénée fuyant un petit roquet dans la carrière, approche furtive et en douceur d'un arbrisseau à forme trop humaine, tentative d'éteindre un feu que j'avais déclenché, longue discussion avec une fleur esseulée à demi-fanée sur le sens de la vie et l'abandon... Et heureusement pour moi, si j'en rajoutais certainement certains, j'en oubliais plus encore.
« Je suis bien chez Lenny ? » Oh malheur. Il ne s'était pas trompé. Il connaissait Lenny. Ma figure se décomposa, et prit maintenant une teinte blanchâtre. L'idée de me traversa un instant l'esprit de lui répondre que non non, il s'était trompé. Mais il suffisait qu'il frappe à la porte d'à côté pour qu'on lui réindique cette mansarde. Oh God, il connaissait Lenny. Je ne savais que faire de cette information, et j'aurais largement préféré être en train de me battre contre quelques dragons sur cet instant.
Un peu catastrophé, je bredouillai « Elle est pas là. Mais elle ne devrait pas tarder. » Et sans doute aurais-je dû lui demander qui il était avant d'ouvrir grand la porte comme je l'ai fait, mais mon doigt saignait, c'était visiblement une connaissance à Lenny, peut-être encore un Olympien que je ne connaissais point, ou un ami extérieur.
Couteau à la main toujours, semi-ensanglanté, main utilisée pour maintenir la porte et donc ne pouvant cacher ma lame, avec un torchon qui lui-même commençait à devenir rougeâtre, tandis qu'à nouveau, je sentais le rouge me venir aux joues. Les yeux fuyants, je tentai de me justifier : « Ce n'est pas ce que vous croyez... je cuisinais, c'est pour ça... » Et je fis un pas en arrière, bras le long du corps, visage fermé, extrêmement gêné. « On n'a plus l'habitude de cuisiner depuis la fin du monde, mes mains passèrent derrière mon dos, et Olympia permet de manger chaud... enfin il fait déjà très chaud, donc ce n'est peut-être pas la meilleure idée... » et je sentais que je m'enfonçais, et ma voix devenait de plus en plus petite, de moins en moins ferme, tandis que je tentais de me justifier, moins pour la situation présente que pour toutes les autres.
Je n'osais pas le quitter des yeux sans savoir qui il était, même si on ne laissait pas n'importe qui rentrer n'importe comment dans Olympia, ni aller chercher de quoi panser ma blessure. Si je n'avais jamais lu de manuel indiquant commenter accueillir ses invités, je savais que dans la littérature anglaise c'était normalement avec une tasse de thé, des petits gâteaux, et qu'on ne les plantait pas au milieu de l'entrée sans même savoir qui ils étaient. De toute façon je sentais que j'allais tout faire de travers devant lui, c'était comme prédestiné, et qu'ils pourraient en rire avec Lenny ensuite, de ce garçon empoté, et ça ne ferait que lui confirmer ce qu'elle pensait déjà certainement de moi. Cette vision cruelle me torturait l'esprit.
En disant ces mots, je réalisai seulement mon accoutrement, et j'avais conscience que l'enlever maintenant ne ferait que rendre la situation plus gênante encore, mais que le conserver était tout aussi honteux. Je finis par lui balancer un peu abruptement la question qui me brûlait les lèvres, et cesserait d'attirer l'attention sur moi : « Vous lui voulez quoi, à Lenny ? Elle ne m'a pas dit attendre qui que ce soit ». Toujours évitant son regard néanmoins. Puis rajoutant encore : « Vous n'êtes pas d'Olympia. » comme un constat annonçant la couleur de la méfiance, mais ayant malgré moi des allures d'enfant boudeur à qui on ramènerait un camarade de jeu et qui le rejetterait parce qu'ils ne vont pas à la même école.
Nino Weaver
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Sujet: Re: house on the moon | terrence + lenny Jeu 6 Sep - 16:54
+ L'accueil à défaut d'être chaleureux lui confirmait au moins une chose, ils s'étaient déjà croisés quelque part. En effet, même si l'olympien feignait le contraire, c'était son regard qui le trahissait avant même d'ouvrir la bouche. Cependant, même s'il était désormais certain d'avoir déjà croisé la route de cet homme, Nino n'arrivait toujours pas à replacer ce visage dans un autre contexte, si bien qu'il opta lui aussi pour un comportement de parfait ingénu. Faire comme si de rien restait certainement la meilleure des options, d'autant plus que l'homme ne semblait pas vraiment enclin à faire la conversation. Néanmoins, après un léger silence, le plus petit accepta enfin de prendre la parole et ainsi enfin confirmer qu'il se trouvait effectivement à la bonne adresse. « Oh, ok. » Maintenant qu'il se savait devant la bonne maison, l'éclaireur acceptait sans aucun soucis l'idée d'attendre le retour de Lenny, et ce avec ou sans sa nouvelle rencontre. Loin de vouloir imposer sa présence, le brun recula même d'un pas, histoire de faire comprendre que le perron ne le dérangeait pas le moins du monde.
Cependant, alors qu'une planche de bois grinça sous le poids de sa chaussure, la porte s'ouvrit finalement en grand, dévoilant ainsi un peu plus celui qui se trouvait derrière. Peu imposant et vêtu d'une tenue des plus ridicules, l'inconnu devenait automatiquement moins menaçant et si jusqu'ici il avait imaginé apprendre que ce dernier se trouvait être le copain de sa petite soeur, ses doutes se voyaient rapidement balayé. Bien sûr, il n'était pas à l'abri d'une surprise dans le genre, mais pour le coup, il voyait mal sa petite Lenny tomber sous le charme de ce genre d'individu. Non, il y avait bien plus de chance que cet homme soit le meilleur ami gay de sa soeur que son petit ami, d'autant plus qu'elle avait précisé être célibataire lors de leurs retrouvailles. Face à ses regards insistants, l'homme rougissait légèrement et attesta au passage de sa gêne. Un peu désolé, Nino détourna un peu son regard de son hôte pour venir regarder un peu plus en détail l'intérieur de la maison. « J'ai rien dit ? » Se moquer serait plus que malvenu dans une telle situation et même si l'autre ne lui faisait pas peur, il était hors de question de lui manquer de respect chez-lui -où chez Lenny.
Les mains dans les poches, le brun s'installa sur la banquette en cuire qui se trouvait au milieu du salon, sans vraiment attendre qu'on le lui propose. Une fois assis, il posa une nouvelle fois son regard sur l'autre homme qui se montrait naturellement curieux de sa présence. En effet, cela pouvait effectivement être un peu déstabilisant d'ouvrir la porte à un parfait inconnu, surtout dans ce monde où les visites de courtoisies ne se faisaient pas courantes. « Non je viens pas d'Olympia, je suis le frère de Lenny. Je ne savais pas quand je pouvais repasser, du coup je n'avais pas donné de date précise. » Cela devait peut-être faire un peu plus d'une semaine depuis la dernière fois où il avait retrouvé sa sœur par hasard et même s'il avait pensé revenir un peu plus tôt, la vie en avait décidé autrement. Avec les nouvelles alliances et les tensions actuelles, il était plus difficile pour lui de se promener dans la nature et par conséquent de quitter le camp sans élever certains soupçons.
Immobile sur sa banquette, Nino fixait un peu l'inconnu à la recherche de la moindre information sur sa personne, sans réellement réussir à le cerner. Entre deux âges et peu bavard, l'olympien ne laissait finalement transparaître que peu de choses. Cependant, de nature plutôt sociable, l'éclaireur décida de pourquoi pas lancer un peu la conversation, histoire d'attendre sa soeur dans une ambiance moins lourde. « On s'est déjà vu ? » Maintenant que les présentations étaient plus ou moins faites, le brun entra enfin dans le vif du sujet, tout en observant les réactions de celui qui se trouvait encore debout dans le petit salon chaleureux.
egotrip
+ désolée pour le retard
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Sujet: Re: house on the moon | terrence + lenny Dim 23 Sep - 22:58
     Nino Terrence « House on the moon »
Vers le 10 août, Olympia, chez Lenny et Terrence
Le dérangeant invité s'assit avec nonchalance dans le salon. Toujours cet air tranquille celui-là, comme s'il était à l'aise partout où il allait, même dans une demeure inconnue, où il n'était point attendu, dans un Olympia qui n'était point son territoire. Le tout les mains dans les poches. Il semblait se sentir plus chez lui dans cette bâtisse que moi-même.
Mais sur le moment, j'avais d'autres pensées, et j'étais bien heureux qu'il n'attende pas de moi un mot pour s'installer, n'ayant aucune idée de ce que je devais faire. Simplement, le malaise ne faisait que grandir, et si j'aurais dû me sentir en position de supériorité par rapport à l'étranger, il n'en était rien. C'était comme avoir un lutin qui prenait possession de votre lit, de votre maison, qui s'introduisait dans votre quotidien malgré vous. Et je doutais qu'il vienne réparer mes chaussures durant la nuit.
Il vint administrer le coup fatal : C'était le frère de Lenny. Son frère. Je cherchais dans ma tête, en vain, une mention d'un frère de la part de la garde-paix. Rien ne me venait, impossible de m'en souvenir. Comment était-ce possible ? Je ne voulais tellement point que cela arrive, que cela soit vrai, tout faisait résistance dans mon être, cécité qui tentait d'adoucir la réalité, de me faire croire qu'il était imposteur. Mes yeux le dévisageaient ostensiblement, à la recherche d'un signe de ressemblance. Tant de personnes se faisaient passer pour d'autres, changeaient de noms, d'identité, mentaient du début jusqu'à la fin sur eux. Pourquoi pas lui ?
Mais je finis par me reprendre, acceptant de plus en plus cette nouvelle réalité, écartant les théories complotistes qui n'avaient point de sens, car il n'aurait point eu d'intérêt à se faire passer pour tel. C'était son frère. La nouvelle était assommante. L'opinon que Lenny avait de moi n'était déjà pas très élevée, qu'allait-il en être maintenant ? J'étais foutu.
Déjà je l'imaginais venir à Olympia, rejoindre sa tendre sœur, venir en cette mansarde, yeux qui ne me quitteraient plus, présence imposante et imposée, et Lenny, je n'osais même pas imaginer quelle serait son attitude après cela. Elle me prendrait en pitié, animal maladroit et âme à sauver, dans son bon cœur. Et comme cette pitié me faisait horreur, me diminuait, je n'y arriverais pas. Non, je n'y arriverais pas, je ne pourrais soutenir son regard, il faudra que je parte. C'est ça, j'allais partir. De toute façon, pourquoi étais-je à Olympia au juste ? Plus personne ne viendra, et je ne rejoindrai jamais les êtres aimés, ce que je faisais n'avait aucun sens. Tant pis, je dirai adieu à cette communauté, cette impression de former un tout, cette impression qu'on pourrait s'en sortir ensemble, reconstruire quelque chose sur les ruines.
Pris dans une folle divagation, je restais planté là, debout au milieu du salon, sans rien dire. Il m'avait cloué le bec. Toutes ces remarques sur le destin que faisait Einar me traversaient l'esprit en toile de fond, me soufflant qu'il se jouait de moi, tandis que je sentais les êtres toujours nous échapper, toute situation confortable et l'impression d'un quotidien s'installant qui volait sans cesse en éclat, comme si les Nornes haïssaient toute coutume et habitude qui faisait tant de bien au coeur. Je les maudissais.
Lorsqu'il balança « On s'est déjà vu ? », mon cœur se serra. Il venait en plus me narguer. Une colère blanche vint se rediriger vers lui. Cette provocation me faisait serrer des dents. Son air désinvolte plus encore. Comme je haïssais ces personnes qui ne sont pas franches, ce petit jeu dans lequel il se lançait. Je crois que je me suis imaginé un instant le faire disparaître, un couteau encore dans la main, mais je n'en suis plus sûr maintenant. Et c'était si subtile, cela me mettait tellement hors de moi, cette feinte ignorance, mais ironique rappel tout de même hostilités lancées alors que j'étais pieds et poings liés par ce lien de parenté qui me navrait, je ne savais plus comment réagir.
Je crois qu'Einar aurait feint l'ignorance entendue, évitant ainsi l'insulte et la confrontation. Je crois que presque toute personne sensée et maline aurait fait ça. A ma façon aussi, j'évitai le conflit, sentant la panique grandir en moi, n'ayant pas le courage de m'opposer fermement à lui, et me sentant plus humilié que jamais. Comment osait-il ?
Alors, après quelques secondes où la question traîna en suspens, paroles gelées tombées sur mes éclanches telles une douche froide, la colère dans la gargue et les yeux, mais la supplication dans la bouche, tout ce qui me vint fut : « Moquez-vous tant que vous voulez, mais n-n'en parlez pas à Lenny, c'est tout ce que je vous demande. » Mes jambes tremblaient un peu, ma voix se posait mal, et il fallait que je fasse quelque chose à propos de cette coupure. Mes yeux se baissèrent, évitaient de faire face à ses pupilles.
L'écuyer avait encore bien du chemin à faire avant de devenir chevalier, et il ne le serait jamais à ce rythme-là. La fierté blessée, ou plutôt ayant abandonné toute fierté de lui-même, par manque de courage, déposant son honneur aux pieds de l'adversaire, capitulant avant même la première joute, il désengagea le combat par un « Vous avez faim ? Je vais vous préparer quelque chose. » Voilà qu'il l'achetait maintenant. Ah c'était beau la chevalerie.
L'esprit encore embrumé, je me demandais ce qu'allait me coûter cette petite faveur, sachant que rien n'était jamais gratuit ici. Est-ce qu'un repas suffirait à taire les rires de ce jeune homme qui respirait la confiance en lui ? Je n'en étais pas si sûr. Manquant de trébucher sans vraiment de raison apparente, certainement parce qu'une partie de moi me disais « tu ne vas pas t'en sortir sans faire une gaffe de plus » et qu'alors, ces prédictions viennent presque toujours se réaliser, je me rattrapai au coin du mur de la pièce dont je m'apprêtais à sortir, à passer hors de sa vue, laissant une marque de sang et dévoilant ma blessure bête et conne, comme on ne devrait plus se faire maintenant.
Faisant comme si de rien n'était, j'essuyai le mur négligemment avec le torchon, ayant une pensée pour le ménage qui venait d'être fait, mais surtout pour celui qui se trouvait dans mon dos, et filai sans demander mon reste dans la salle de bain pour y appliquer quelques pansements de fortune.
Spoiler:
Pardon, j'ai fait pire. Je fonctionne un peu au ralenti, et je suis pas un rapide, donc je risque d'être un peu lent. Excuse-moi d'avance. + Si tu as besoin que j'aille un peu plus loin ou de plus de matière, hésites pas !
Nino Weaver
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Sujet: Re: house on the moon | terrence + lenny Mar 25 Sep - 22:47
+ Malgré l’invitation à entrer, Nino voyait bien que sa présence dérangeait et ne savais plus vraiment où se mettre dans l’histoire. Comme toujours, il gardait un sourire amicale sur le visage, persuadé que ce genre de comportements apaisaient les autres, même les plus réticents à l’idée de sympathiser. Seulement, face à ses efforts évidents l’inconnu restait fermé comme une huître, crispant même les dents face à sa question. Surpris et pas certain de comprendre, l’éclaireur resta un instant immobile sur le canapé, cherchant du regard un détail qui lui aurait échappé. Visiblement, l’idée qu’il ne soit pas capable de replacer son visage dérangeait le blond qui au passage ne lui divulga aucune information supplémentaire. Toujours dans le flou, le brun bafouilla un début d’explications avant de finalement reprendre plus posément. « Je ne me moque pas du tout... » Pas du genre à se moquer des gens, Nino ne comprenait cet excès de colère et commençait sérieusement à se demandé ce qu’il avait bien pu faire à ce pauvre petit bonhomme.
Rapidement, il se remémora tous les moments de sa vie où il aurait pu manquer de respect à un individu, mais malheureusement dans aucun le visage de celui que se tenait devant lui ne venait. L'énigme toujours entière lui embrouillait l’esprit, le faisant même oublier un court instant le principal intéressé. Sincèrement désolé, il essaya de se rattraper une seconde fois, soucieux de se mettre à deux le premier ami de sa soeur qu’il rencontrait. « Juste que j’ai l’impression de t’avoir déjà vu, avant. » Une mémoire qui s’amusait à lui jouer des tours, lui rappelant ainsi chaque jour un peu plus, qu’il avait bel et bien passé le cap de la trentaine. Malheureusement pour lui, l’homme ne souhaitait visiblement pas revenir sur les faits, proposant même pour la peine de quoi manger.
Une offrande à laquelle il ne s’attendait pas, surtout après autant de froideur proposée en amuses-bouches. Pas du genre à abuser de l’hospitalité des différents survivants qu’il rencontrait, Nino déclina gentiment la proposition. « Non c’est bon, je fais juste attendre. » De toute manière, il ne se voyait pas manger sans sa petite soeur, qui malgré son absence restait le principal but de sa visite à Olympia. Cela faisait déjà trop de temps à ses yeux qu’il n’avait pas vu la rayonnante Lenny et après toutes ses journées d’impatience, ce n’était pas une altération de ce genre qui allait lui gâcher sa journée. Patient et surtout le plus discret possible, l’éclaireur gardait le silence, tout en guettant ce que pouvait bien faire le plus jeune.
Comme tout bon Weaver qui se respecte, Nino peinait à tenir sa langue dans sa poche, si bien qu’il ne tarda pas à relancer le dialogue. Après ses tentatives, il opta pour une approche plus neutre qui devrait, il l’espère, faciliter la conversation et surtout détendre l’atmosphère pesante qui occupait cette maison pourtant très chaleureuse. « Tu vis ici ? Avec Lenny ? » Hors sa passion pour la cuisine, le brun ne détenait aucune information fiable sur l’homme qui semblait partager cette bâtisse avec sa tendre petite soeur. Une lacune qu’il espérait rattraper rapidement, du moins jusqu’à ce que la principale intéressée ne passe le seuil de la porte.