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 I don't want to grow up (elsinor)

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Elanor Barnes
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MessageSujet: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyDim 19 Nov - 20:58



elsie elanor
« I don't want to grow up. »
octobre 2017 - maison Yates

Installée dans le canapé du salon, enveloppée dans une couverture, Elanor semble complètement perdue. Elle se réchauffe à l'aide d'une tasse fumante d'où s'échappe une bonne odeur de menthe pure. Un thé improvisé, plus naturel que tous les sachets qu'elle avait l'habitude de boire avant. Dans son eau chaude, il n'y a que des feuilles vertes, de la menthe fraîchement coupée du jardin. Avalon insistait pour qu'elle en ingurgite régulièrement. Ça réchauffe, et il paraît que c'est bon l'hiver pour débloquer sa gorge. Elle apprécie ce petit luxe tout simple. Elle apprécie le silence aussi. Peyton est une femme très occupée et aujourd'hui Avalon se rend utile dans la ville. Elle n'a pas entendu Willa et suppose donc qu'elle est entièrement seule. Tant mieux. Depuis l'ouragan, elle n'a plus envie de discuter. Elle se laisse lentement dépérir, fatiguée de tout. Chaque soir, elle s'endort en pleurant, croyant dur comme fer qu'elle n'aura plus de larmes pour le lendemain. Mais à chaque fois, les petites perles salées creusent leurs sillons impitoyables sur ses joues. Elle n'a plus de forces, tout son petit corps tremblotant de froid, de peur aussi. Elle n'arrive plus à mettre de mots sur ses frustrations, sur toutes ces peurs qui l'animent et la tiennent éveiller le soir. Elle ne parvient plus à exprimer ses souffrances autrement que par des crises de larmes pitoyables que seule Avalon peut encore maîtriser. Elle panique quotidiennement, le cerveau en ébullition, mille pensées qui l'assaillent, la mettent à mal. Elle n'arrive tout simplement pas à se calmer. Parce que la bonne personne n'est plus là. Parce qu'elle a finalement réussi à l'éloigner. Parce que la dernière fois qu'elle l'a vu, elle a failli en mourir. Alors non, elle ne peut pas se calmer. Elle n'en n'a même pas envie.

Emmitouflée, songeant déjà à se recoucher, elle sursaute en entendant un boum boum sonore provenant de la porte d'entrée. Un visiteur ? Peut-être quelqu'un cherchant Peyton Yates. Sans doute. Elle n'a pas envie de bouger. Aucune envie de faire la conversation avec quelqu'un. Mais l'individu persiste, frappe à nouveau, obligeant la petite Elanor à se lever. Elle garde tout autour d'elle sa couverture, prend le temps de poser sa tasse sur la petite table avant de traîner son corps jusqu'à la porte d'entrée. Elle espère ne pas trouver un individu indésirable derrière cette porte, prie pour que ses yeux ne découvrent pas la seule personne qui occupe toutes ses pensées. Et comme si ses prières étaient exaucées, comme si il y avait finalement, peut-être, un Dieu qui écoute encore, le regard d'Elanor s'illumine tandis que ses yeux font face à un visage familier. « Elsie ! » Un visage qu'elle n'attendait pas et qui lui met immédiatement du baume au cœur. La version féminine des Ferguson se tient sur le pas de la porte et Elanor tend la main pour prendre la sienne. Elle essaie de sourire, d'être celle dont Elsie doit se souvenir, celle qu'on attends qu'elle soit. Elle ne fait plus illusion Elanor. Elle a perdu de sa brillance, petite étoile éteinte, déjà morte. « Viens, entre. » Elle ne voudrait pas tomber malade, ni qu'Elsie prenne froid à son tour. Elle ne veut pas non plus que des yeux indiscrets ne les regardent. Elle n'a pas envie qu'on l'observe, pas envie de faire l'objet d'une énième conversation entre Olympiens.
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Elsie Ferguson
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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyDim 26 Nov - 23:48



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+++

Le trajet jusqu’à Olympia se déroule dans un profond mutisme, le silence entrecoupé de quelques reniflements et sanglots. Elsie ne sait plus ce qu’elle veut, soudainement accablée par la mort d’Elias, bombe à retardement lui explosant en plein visage, elle a baissé sa garde, acceptant l’offre de Bass. En route pour la ville, elle en vient à se demander si elle ne devrait pas faire demi-tour, arrêter la voiture, rester auprès des siens, auprès de Thomas. Peut-être qu’il est trop tard. Malgré toute la rancune cumulée envers l’aîné des Ferguson, elle ne s’imagine pas l’abandonner maintenant, lui faire faux bond, lui offrir de faux espoirs gratuits et mesquins. Elle n’est pas rancunière à ce point, pas encore. Le regard rivé au paysage déambulant au travers la vitre, elle ne sait pas quoi dire, quoi faire. Elle ne parvient pas non plus à mettre des mots sur ses émotions. Elle est affligée, nostalgique, triste aussi, mais pas aussi dévastée qu’elle ne le pensait. Peut-être qu’elle a vidé toutes ses larmes sur le sol boueux de la carrière. Ou, peut-être n’est-elle rien d’autre qu’un monstre, une carapace à moitié vide. Elle ne connaissait plus Elias, déjà avant l’apocalypse, il a abandonné sa famille du jour au lendemain pour une femme lui ayant retourné le cerveau. Alors, oui, elle est peinée, bien évidemment, mais il ne lui manque pas vraiment, parce qu’elle s’est habituée à son absence. Elle a l’habitude d’être abandonnée en fin de compte.

Olympia est tel un paradis, une sorte de mirage auquel elle n’arrive pas à croire. Elle suit Bass jusqu’à sa demeure, des étoiles plein les yeux, mais le cœur à moitié en miettes tout de même. Le silence, l’absence de paroles entre eux, est toujours de mise. Ils n’ont rien à se dire. C’est surtout qu’elle ne sait pas quoi lui dire, tout comme il ne sait probablement pas de quelle manière briser la glace, recoller les morceaux. Elle a besoin de temps, du temps pour elle, du temps pour assimiler la mort d’Elias, du temps pour pardonner aussi. Les heures qui suivent sont savourées. Douche, jus pressé, crêpes improvisées avec les moyens du bord, gâteau aux noix, sans oublier la redécouverte d’un mp4 et des musiques d’époque. Elle a hâte d’être ce soir, de pouvoir dormir sur ses deux oreilles, dans un lit, un véritable lit. La ville est tel un hôtel cinq étoiles. « J’aimerais voir Elanor. » qu’elle lâche finalement, premiers mots d’un interminable mutisme. Bass hoche la tête, lui indique le chemin et il n’en faut pas plus pour qu’elle s’éclipse illico presto.
Elle frappe, deux coups, trois coups, encore et encore, le soupir au bord des lèvres. Elle a besoin de parler, ou de ne pas parler, elle n’en sait rien, mais être aux côtés d’Elanor s’avère bien plus apaisant et beaucoup moins gênant que de rester auprès de son aîné. La porte s’ouvre finalement sur la blondinette, le sourire en coin des lèvres et la mine terrassée. Un mélange qui dénote. Elle ne va pas bien elle non plus. Elle lui rend son faible rictus, pressant la main de son amie tout en pénétrant au sein de l’habitacle. « J’ai l’épaule démise. » Piètre entrée en matière mais la douleur, c’est l’unique chose qui lui semble concrète. Elle se tourne finalement, faisant face à l’Olympienne, ses prunelles foncées se perdant dans le regard innocent de cette dernière. « Et, j'ai appris pour la mort d'Elias, mon frère, je le connaissais plus tu sais. J’ai l’impression de ne rien ressentir. » Merci pour le plombage d’ambiance, Elsie, s’intime-t-elle. Mais, elle n’a pas envie de faire semblant, de faire comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, de jouer la comédie. Pas avec Elanor. De toute façon elle est bien trop fatiguée pour prétendre être au meilleur de sa forme. Finalement, elle s’avance de quelques pas, rompant la maigre distance, posant sa tête contre l’épaule de la blondinette, enserrant ses mains dans son dos. Autant pour elle que pour la benjamine des Barnes, elle sait cette étreinte bénéfique et rassurante. Elle se promet intérieurement de revenir plus souvent à sa rencontre.

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Elanor Barnes
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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptySam 16 Déc - 14:49



elsie elanor
« I don't want to grow up. »
octobre 2017 - maison Yates

Elle peut constater, rien qu'en regardant la petite habitante de la Carrière, qu'elle aussi ne va pas bien, que quelque chose cloche. Elle sait que la vie à la Carrière est terriblement difficile, ose à peine imaginer le quotidien d'Elsie et de tous ceux y vivant, hommes, femmes et enfants confondus, assimilés à une masse à peine vivante. Elle ne peut pas, ne veut pas imaginer. Un déni presque assumé, elle se voile la face, efface de sa petite tête un monde pourtant bien réel. Un monde qui la terrifie. Heureuse d'offrir à Elsie un moment de paix, une accalmie, aussi courte soit-elle, dans cette spirale de misère qui l'entoure. Elle voit le soulagement sur son visage, le besoin de respirer sans y parvenir pleinement. Ces mêmes symptômes qu'elle partage et qu'elle expulse en soupirant. La présence d'Elsie est confusante, étrange mélange de tristesse et de soulagement, de bien être aussi. Elles partagent les mêmes émotions sans s'en rendre compte, sans encore avoir conscience de leurs vies. Le court silence qui les entoure à quelque chose de rassurant. Le calme avant la tempête. Une accalmie pour leurs esprits torturés, accablés. C'est finalement Elsie qui lance les festivités, ouvre la bouche et met des mots sur son mal être. Il n'en faut pas plus à Elanor pour comprendre. Au-delà de la douleur physique, c'est son cœur qui saigne. La petite brune est aussi dévastée qu'Elanor et alors elle se sent bien stupide d'éprouver autant de chagrin pour une histoire d'amour invisible, irréelle quand devant elle Elsie souffre de la perte bien réelle d'un membre de sa famille. Peu importe qu'elle l'est mal connu, qu'elle ne l'ai plus vu depuis des années. Elias demeure la chair de sa chair, son sang. Elle sait combien ces pertes sont dévastatrices.

Ses petits bras enserrent son amie dans une étreinte qui se veut rassurante, chaleureuse. Elle sait pour Elias. Elle sait que son amie est plus touchée qu'elle ne veut bien le laisser croire. Alors elle refoule son propre chagrin, l'étouffe, l'enferme dans un coin de sa tête et de son cœur. « Je sais. Je comprend. » Je suis là. Je ne te lâche pas. Jamais. Pas question. Elle la serre, prenant soin de ne pas appuyer sur cette fameuse épaule dont elle allait devoir s'occuper très vite afin de ne pas risquer une nécrose des muscles. Pour l'instant, elles prennent le temps d'apprécier ce petit moment à deux qui leur appartient. De nouveau réunies, enfin ensemble, rien ne saurait les blesser d'avantage. C'est une sensation rassurante dont elle avait besoin pour croire qu'elle pouvait s'extirper de sa torpeur. « On va regarder cette épaule, d'accord ? » Elle se détache suffisamment pour lire dans les yeux de la brunette, lui offrir un sourire qui sonne terriblement faux. Elle ne sait plus sourire. Pas comme avant. Sa main rencontre celle d'Elsie, la serre aussi fort que possible et l'entraîne vers le canapé devenu un refuge pour la petite blonde un peu perdue. En examinant Elsie de plus près, elle ne peut que constater qu'en effet son épaule se tient dans une position sacrément anormale. « Je vais la remettre en place, d'accord ? » Sa voix douce et apaisante contraste avec son visage pâle qui a quelque chose d'inquiétant, ses yeux rougis et fatigués. « Ensuite on parlera d'Elias si tu veux. » Il est impossible qu'Elsie soit vide de tous sentiments. Comme Bass, c'est le déni de la nouvelle qui prend possession des émotions de la brune. Elanor comprend, ne juge pas. Elle apaise avec ses mots, appuie là où il faut, reste silencieuse au besoin. Elsie est en sécurité. Elle peut rester dans ce petit havre de paix. Les Yates ne diront rien. Elles ont besoin l'une de l'autre pour espérer avancer, se lever le lendemain.

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Elsie Ferguson
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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyMer 10 Jan - 15:23



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Elsie profite des bras de son amie, de l’étreinte bienveillante, elle soupire, s’y laisse choir un instant les paupières closes. Elle n’a pas envie de revenir à la réalité, elle veut rester dans ces bras et oublier, tirer un trait. Peut-être qu’il s’agit d’un déni pur et dur, mais elle s’en fiche. Tant mieux si elle comprend, parce qu’elle, elle ne comprend plus rien à son monde. Elle ne sait plus ce qu’elle veut, qui elle est, ce qu’elle doit faire. La mort d’Elias est un véritable boulet de canon, quelque chose d’irréversible, une nouvelle variable qui chamboule son existence et ses convictions. « Oui, d’accord. » Qu’elle répond, la voix faible et fatiguée. Elle s’écarte d’un pas, la main enserrant toujours celle d’Elanor, préservant le contact, le lien. Elle jette un rapide coup d’œil à sa propre épaule, tire la grimace presque immédiatement, la position de cette dernière n’a rien de naturel. Heureusement, la douleur n’est que lancinante, elle part, elle revient. Elle sait pour autant qu’elle ne peut pas nier le problème, tout comme elle ne pourra pas indéfiniment ignorer la mort de son frère, même s’il n’était plus qu’un inconnu, il reste son sang, celui avec lequel elle a grandi, celui qui lui racontait des histoires tard le soir. Elle doit garder les bons souvenirs, jeter le reste, faire le tri. La carrière s’installe sur le canapé sans broncher, profite même du confort. Même son lit au sein de la carrière, ou plutôt son amas de couvertures, n’est rien comparé à ce canapé aux motifs fleuris dépassés. « Je me suis démis l’épaule pendant l’ouragan lors d’un mouvement de foule devant la mine. J’ai bien failli mourir piétinée, alors je m’estime chanceuse. » Elle ne sait pas pourquoi elle lui raconte tout ça, ce n’est pas important. Peut-être parce qu’elle fait partie de ses seules véritables amies, qu’elle est la seule à qui elle peut se confier, la seule à qui elle peut raconter ses péripéties. Intérieurement, elle se promet de venir à Olympia plus souvent, surement que Bass peut lui obtenir un droit de visite ou quelque chose du genre. Elle a bien conscience qu’un inconnu ne peut gambader au sein de la ville, encore moins depuis que Aaren Diggs a accepté la présence des chacals. « Vas-y, je suis solide, ne t’en fais pas. » Elle a connu pire niveau douleur. Avant l’apocalypse, elle a été tabassée, presque violée. Elle a ensuite subi les conséquences physiques d’une chimiothérapie. Après l’apocalypse, elle s’est pris quelques coups de couteau, dont un coriace dans l’abdomen. Elle connait la douleur, elle sait la gérer. C’est volontairement qu’elle évite soigneusement la remarque concernant Elias, elle ferme les yeux, prête à encaisser la vague de douleur imminente. La main frêle presse son épaule, elle serre les dents, retient un léger cri, tandis qu’un clac sonore plutôt impressionnant retentit. « Putain. » qu’elle lâche entre ses dents, s’effondrant finalement au creux du canapé moelleux tandis que quelques points lumineux lui brouillent son champ de vision. « Un problème en moins. » C’est déjà ça de pris. Elle masse son épaule, doucement, avec précaution, croisant les doigts pour qu’aucune conséquence ne découle de cette blessure. « Il a été tué par des chacals. Ren Diggs a octroyé l’asile aux chacals. Je crois que je suis en colère. » Tout comme elle croit qu’elle est triste, tout comme elle croit qu’elle est perdue. Elle suppose beaucoup ces derniers temps. « Tu sais, ma vie est à la carrière, mais comment est-ce que je peux coexister avec ces individus ? » Elle a le cœur qui se serre, l’estomac noué par une envie de vengeance et le bras désormais parcouru d'une vague de picotements désagreables. C’est trop difficile de pardonner. Mais, elle ne peut pas en vouloir au monde entier, elle ne peut pas encore une fois se laisser ronger par un sentiment aussi néfaste.

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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptySam 3 Fév - 13:59



elsie elanor
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Elle écoute le court récit d'Elsie, quelques paroles jetées là pour justifier sa blessure. Quelques mots évitant de penser à la réelle blessure, celle qui reste invisible et qui fait sans doute plus mal. Cette douleur, Elanor la connaît bien. Elle l'a côtoyée contre son gré, a connu ses peines et, quoiqu'elle en dise, ne s'en est jamais vraiment remise. C'est une marque invisible tatouée sur sa peau, une douleur latente qui ne demande qu'à se réveiller. La mort est toujours accompagnée de sa fidèle amie la peur et Elanor la connaît encore mieux. Elle vit avec, boule au ventre, sueur froide et tout le reste. Pas le choix. Elle se lève chaque matin en priant pour ne pas apprendre la mort d'un proche, une boule dans la gorge l'empêchant de parler. Comme à cet instant, tandis qu'Elsie explique qu'elle a failli perdre la vie, que la situation à la Carrière est critique. Elle avait soigneusement évité d'y penser jusque là mais maintenant Elanor s'en voulait de ne pas avoir pensé à ces malheureux. La vie à la Carrière est plus compliquée qu'ailleurs et elle ne peut qu'imaginer la difficulté actuelle, après l'ouragan. Chanceuse. Elanor sourit tristement, pensant que la plus chanceuse dans toute cette histoire c'est bien elle. Elle qui est bien lotie, au chaud dans cette belle et grande maison. Elle qui ne manque de rien, qui n'a pas à se plaindre. Elle se mord la lèvre inférieure tandis qu'Elsie lâche une grossièreté sous l'effet de la douleur qui irradie tout son corps. « Oui, tu as de la chance. » Elle reste bien droite, assise dans le canapé, observant les réactions de son amie, s'assurant que son épaule s'est remise en place correctement. « Ca devrait guérir complètement d'ici quelques jours. Reviens me voir au moindre problème d'accord ? » Elle espère qu'Elsie reviendra même sans douleurs. Elle aimerait la garder près d'elle, ou au moins la voir plus souvent. Mais chacune a sa vie et ni l'une ni l'autre n'en changera.

Les mots d'Elsie s'insinuant en elle, lui glaçant les os. Elle frissonne en pensant à tous ces monstres vivant si près d'elle, si près d'enfants aussi. Comment Aaren Diggs pouvait autoriser une telle chose ? Elle aussi est en colère au fond. Elle ne comprend pas qu'on puisse laisser ces hommes et ces femmes vivre. Pas après tout le mal qu'ils ont fait. Et si ils recommençaient ? Et si, un jour, ils venaient à nouveau tout détruire à Olympia ? Elle frisonne à nouveau et s'enfonce dans le canapé aux côtés de son amie, reprenant sa main dans la sienne, la serrant pour la réconforter. « Tu as le droit d'être en colère. » Les larmes lui monte aux yeux mais elle parvient à se maîtriser. Peut-être pas pour longtemps mais juste assez pour ne pas laisser tomber Elsie. Elle ne peut pas craquer, pas maintenant. Elsie a trop besoin d'elle. Elle soupire, fatiguée, incapable de trouver la bonne réponse aux interrogations de son amie. « Je ne sais pas. » Elle est perdue Elanor. Perdue dans le tourbillon de la vie, repoussée par des vents puissant, elle piétine. « Je ne comprend pas. » Elle tourne en rond, les mêmes questions se bousculant à l'infini dans sa tête. Trop de pourquoi sans réponses. « Personne ne dit rien ? » Dépassée par les événements, elle ne comprends pas comment les gens peuvent accepter de vivre aux côtés de meurtriers comme les Jackals.

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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyDim 25 Fév - 18:12



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Elle non plus, elle ne comprend pas. Aaren Diggs et son fichu syndrome du sauveur. Ce n’est pas mal, de vouloir sauver et protéger le plus de monde possible. C’est seulement que ce n’est pas faisable, c’est impossible. Parfois, il faut savoir faire le tri, il faut comprendre que certains ne méritent pas l’accès à une seconde chance. À ses yeux, les chacals ne méritent même pas la vie. Ils ne sont pas humains ou en tout cas, ils ne le sont plus depuis longtemps. Ils ont oublié, enfoui, leur humanité, jusqu’à en devenir des monstres. Mais, Elsie ne peut se laisser encore une fois ronger par la rancune. Parce que ça l’empêche de continuer son bout de chemin, ça l’empêche de tourner la page. Elle ne peut se vouer corps et âme aux remords. De toute façon, elle ne peut rien faire si ce n’est accepter, tolérer leur présence, encaisser la mort de son frère. Elle se sent horrible, parce que peu importe qu’elle aimait Elias, elle a pertinemment conscience que s’il avait s’agit de Bass ou Jamie, si ces derniers étaient morts, elle n’aurait pu se résoudre à passer à autre chose. Elle n’est pas insensible, c’est simplement que le fossé s’étant creusé entre Elsie et Elias était beaucoup trop immense. Déjà avant la fin du monde. Elle ne l’avait plus recroisé depuis douze ans, si ce n’est plus. Alors, forcément, le deuil semble moins insupportable car le temps a entaché leur relation. Elle se sent incroyablement mal vis-à-vis de ce ressenti. « Personne ne s’oppose aux décisions d’Aaren Diggs. » Aucun souffle de rébellion, rien. Elle ne le déteste pas, Aaren, pas vraiment, c’est juste qu’elle ne le suit pas toujours. Après tout, les chacals sont susceptibles de compromettre le camp, de créer des tensions, mais il en fait abstraction. « Enfin, je ne suis pas la seule à ne pas apprécier la présence des chacals, à seulement les tolérer. Mais ce ne sont que des murmures. » Après tout, tant qu’il ne se produit rien de grave, il n’y a pas de quoi s’emballer, n’est-ce-pas ? C’est tout de même fou, cette façon que l’être humain à de fonctionner, toujours à attendre que le pire se produise avant de lever le petit doigt et d’enfin réagir. « Ils ont tendance à se faire oublier, à ne pas se mélanger. Je me demande pour combien de temps par contre. » Elle serre un peu plus fort la main d’Elanor, soupire bruyamment, elle est à la fois triste, fatiguée et lassée. Finalement, elle admet que l’idée de Bass, son invitation à Olympia l’espace de quelques jours, n’est pas si mauvaise. Elle a besoin de sommeil, de sollicitude, de ses proches tout simplement. Elle en a besoin afin de pouvoir affronter la dure réalité du monde, mais pour autant elle ne peut vivre indéfiniment dans ce rêve éveillé que représente Olympia. « Enfin, je ne veux pas trop y penser. Le temps que je suis ici, je préfère oublier Diggs et les chacals. Je vais m’évertuer à penser à moi. Parfois, ça ne fait pas de mal. » Elle esquisse un léger sourire, pas un de ses sourires rayonnants si caractéristiques, elle n’y arrive pas encore. Trop de choses pèsent sur sa conscience, sur son cœur aussi. « Et, toi ? Comment tu vas ? J’ai l’impression de connaitre la réponse à cette question, mais je préfère l’entendre de ta bouche. » Elle ne veut plus s’étaler à propos d’Elias, parce qu’elle ne veut pas pleurer, pas encore. Déjà qu’elle a éclaté en sanglots au beau milieu de la Carrière, qu’ils l’ont vue plus abattue que jamais, les genoux à terre. Elle ne veut plus pleurer pour l’instant, peut-être plus tard, surement plus tard.

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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptySam 17 Mar - 20:27



elsie elanor
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octobre 2017 - maison Yates

Elle voudrait bien être capable de donner du sens à tout ça. Elle aimerait trouver les mots justes, dire à Elsie que tout irait bien, que peut-être Elias était dans un monde meilleur, qu'il avait enfin trouvé la paix. Mais Elanor reste silencieuse, incapable de prononcer le moindre mot de réconfort, comme vidée de toute son énergie. Elle avait toujours trouvé une réponse réconfortante dans les saintes écritures. Plus autant croyante qu'avant (voire pas du tout), elle se souvient pourtant de cette époque de sa vie, quand elle n'était encore qu'une enfant et que l'église faisait partie intégrante de ses dimanche. Une époque bien lointaine qu'elle ne reconnaît plus. Elle ne sait pas si elle croit encore à Dieu et à ses grands desseins. Accablée par le chagrin de son amie, empathique, Elanor partage sa souffrance, main dans la main. Elle la comprend, sait qu'il n'y a finalement rien à dire parce que rien ne saurait effacé les sentiments qui la transperce. Le silence est d'or, dit-on parfois. C'est vrai. Il est aussi pur que l'or lorsqu'il est partagé par deux êtres aussi proches que peuvent l'être Elsie et Elanor. Les mots deviennent superflus, une extension de leurs actes et sentiments. Et puis ce silence qui dure c'est aussi une façon pour Elanor de se reprendre en main, de ravaler ses sanglots. Elle doit se montrer forte pour Elsie, ne pas craquer elle aussi. C'est encore Elsie qui romps le silence en prenant le temps de lui répondre. Elanor, elle, n'en n'a plus vraiment la force. De toute façon, elle ne connaît pas Aaren Diggs, ne s'intéresse que très peu à la politique. Elle en sait bien assez. Les nombreuses querelles entre Olympiens et Riders alimentent suffisamment les discussions en ville sans qu'elle s'occupe des autres clans. « Ça me fais froid dans le dos rien que d'y penser. » avoue-t-elle, toujours aussi mal à l'aise quand le sujet des Jackals est abordé. Si leur camp avait été repris, que leur nombre avait diminué et que le groupe avait finalement perdu de sa splendeur, il n'en restait pas que les Jackals perduraient. Ils n'avaient pas été détruits. Elanor ne souhaitait pas leur mort. Elle ne souhaite ça à personne. Mais elle aurait préféré qu'ils soient exilés loin d'ici, qu'on en entende plus jamais parlé. Au lieu de ça, ils vivaient en toute impunité dans un camp pas si loin de chez elle. Ils vivaient à côté d'Elsie, d'autres femmes, d'enfants aussi sans doute. L'idée que ces monstres pouvaient, un jour, reprendre leurs activités sordides, lui glaçait le sang.

Elle non plus ne veux pas y penser. Elle veut oublier, aimerait ne plus se souvenir de ces jours sombres, de tous ces morts et de ces cris d'agonie qui hantent encore certaines de ses nuits. « Tu as raison. Concentre toi sur ta santé, prend du temps pour toi ici. Tu peux rester autant de temps que tu le souhaite. » Elle espère juste ne pas trop s'avancer sur ce point, pas réellement certaine que Peyton appréciera l'invitation et la prise d'initiative de la petite infirmière. Mais d'un autre côté, elle sait qu'Elsie serait utile à Olympia. Et puis, si elles ne sont pas liées par le sang, leur relation amicale est d'une force inouïe. Sans parler de Bass qui vit ici et partage, lui, bel et bien le même sang que la petite Elsie. Sa présence en ville ne devrait donc poser aucun problème. Le sourire qu'esquisse Elsie lui redonne espoir quant à la guérison de son amie et Elanor s'autorise aussi une seconde de bonheur. Une seconde bien trop courte. Déjà, la réalité frappe à nouveau, lui serre le cœur. Elle esquive le regard insistant de son amie, figée dans une bulle, ses pensées à nouveau tournaient vers le seul être qu'elle essaie d'effacer de son esprit. Elle ne peut pas mentir à Elsie. D'abord parce qu'elle le saurait d'emblée de jeu. Ensuite, parce qu'elle n'en n'a même pas envie. « Ça va pas fort, non. » Elle se mord l'intérieur de la bouche, un peu honteuse de changer de sujet comme ça, de reléguer la mort d'Elias au second plan. Ses problèmes, Elanor les trouvent bien dérisoire à coté de ceux d'Elsie. « Je sais que tu vas trouver ça ridicule et me dire qu'il n'en vaut pas la peine. T'as sans doute raison mais... » Mais son cœur bat un peu plus fort à chaque fois que son visage s'insinue dans son esprit. « Je peux pas m'en empêcher. Je suis perdue Elsie. Je sais plus quoi faire. Je me suis disputée avec Beckett. Je l'ai renvoyé au ranch en lui demandant de ne plus revenir ici. Et puis Malini... Ils sont ensemble tu sais ? » C'est la première fois qu'elle met des mots là-dessus, qu'elle arrête de nier l'évidence. C'est aussi la première fois qu'elle ne pleure pas en parlant de Beckett.
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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyMer 18 Avr - 22:14



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Il est plus facile de s’attarder sur les problèmes des autres que sur ses propres ennuis. Ce n’est certes pas la solution idéale mais elle ne voit pas d’autres issues pour l’instant. C’est juste qu’elle ne sait pas du tout comment gérer la mort d’Elias, ce presque inconnu qui n’en reste pas moins son frère. Autant donc faire l’impasse là-dessus, y revenir plus tard ou alors jamais. Et puis, ce serait complètement égoïste qu’elle se focalise sur elle-même, sur sa petite personne, alors qu’elle sait pertinemment qu’Elanor ne va pas bien, c’est évident, elle le voit. L’Olympienne est, à cet instant précis, l’ombre d’elle-même, ça saute aux yeux. Quelque chose cloche, quelque chose tourne mal. Elle pensait les Olympiens épargnés par les peines et les drames, elle les surestimait. Le drame est profondément humain, qu’on vive au sein d’une décharge publique ou d’un petit coin aux allures de paradis, on finit toujours par foncer droit dans le mur (à moins que ce ne soit le mur qui vienne à notre rencontre). Dans le fond, la douleur n’épargne personne, encore moins maintenant que le monde n’est plus qu’une sorte de terre damnée jonchée de cadavres.

Elsie presse un peu plus fort la main d’Elanor, l’invitant – ou la poussant – à se confier sans crainte. Elle ne peut pas tout garder au fond d’elle, ne pas se confier, ça risque de la bousiller et, pas question qu’on brise son Elanor, elle ne le permet pas. En réalité, même sans un mot de la part de son amie, elle a bien une petite idée du sujet sur le point d’être abordé. Beckett, qui d’autre ? Elle a toujours pensé qu’il finirait par quitter le ranch, par rejoindre l’infirmière à Olympia et qu’ils vivraient heureux jusqu’à la fin des temps (ou la seconde fin des temps puisque cette dernière a déjà eu lieu). Mais, faut croire qu’il manque de couilles, cet imbécile de cavalier. D’ailleurs, la blonde le lui confirme. Abruti de Beckett, songe-t-elle tout en soupirant longuement. Il foire tout, à nouveau. « Ce n’est pas ridicule, tu n’es pas ridicule. » Loin de là. Elle esquisse un sourire réconfortant. Elle pense sincèrement ses mots. Beaucoup s’imaginent que l’Olympienne est stupide, une petite chose fragile, mais elle est bien plus forte qu’il n’y parait, même si la principale concernée n’est pas non plus au courant de cette force dont elle dispose. « Normal que tu sois perdue, Beckett n’est pas du genre facile à suivre. Même moi il me perd. » Il apprécie sincèrement Ela, pourtant il lui fait du mal, il se montre maladroit et blessant. Aucun tact, rien, nada. Il dispose de la faculté émotionnelle d’un caillou. « Tu es sûre de toi ? De ce que tu avances ? Je suis persuadée qu’ils ne sont pas ensemble comme tu le sous-entends toi. Je l’espère du moins. » Parce qu’il y a une grande différence entre coucher avec quelqu’un et être avec lui. Elle sait de quoi elle parle. Les hommes de passage c’est son truc, pourtant elle ne pense qu’à Thomas. La poisse. « Enfin, si c’est le cas, je peux lui casser la gueule. À Beckett je veux dire, pas Malini, elle me donne des frissons je te l’avoue. » Elle est sérieuse, à moitié. Connaissant son tempérament de feu elle serait capable de s’en prendre aux deux sans crier gare. Pas certaine qu’elle en ressorte indemne par contre. « Est-ce qu’il en vaut la peine ? Beckett ? Je veux dire, après tout ce temps… Il n’y a que toi qui détiens la réponse à cette question. » Parfois, les personnes qui nous blessent sont celles qu’on aime le plus au monde. Peut-être qu’il faut savoir s’en détacher, les oublier, les rayer de notre vie. Facile à dire. Mais, dans le fond, à quoi bon s’accrocher éternellement à ceux qui nous font du mal ?

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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptySam 28 Avr - 15:31



elsie elanor
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Ça lui semble complètement irréel de discuter d'une chose aussi futile que sa relation en dents de scie qu'elle partage avec Beckett. Irréel et bel et bien ridicule. A côté d'elle, Elsie se veut réconfortante, cherche à fuir ses problèmes en absorbant ceux de la petite infirmière. C'est ce grand cœur et cette capacité à faire passer les autres avant elle-même qui font d'Elsie une amie en or, quelqu'un de pur. Elle ne veut pas la contrarier en refusant de parler, en niant son mal être plus longtemps. Elle ne veut pas paraître égoïste non plus en balayant les soucis d'Elsie, en reléguant la mort d'Elias au second plan. Les souffrances de son amie sont autrement plus importantes que les siennes et Elanor n'est pas à l'aise tandis que les mots quittent enfin sa bouche. Elle est presque soulagée de s'entendre dire tout ça. Comme si son âme se débarrassait enfin d'un poids depuis trop longtemps porté. Plus légère, ne reste que le poids de la douleur, la souffrance qu'elle se trimballe de le savoir avec une autre, de l'avoir renvoyé, des larmes pleins les yeux. La voix rassurante d'Elsie la pousse à continuer, à ne plus hésiter. Avec Elsie, elle peut être entière, ne pas rougir de honte. Elle esquisse un sourire, contente de voir que sa vielle amie ne la juge pas. Mieux encore, elle comprend. Elle a connu Beckett et, même si beaucoup de choses ont changées, elles ont ce passé commun qui les unies à tout jamais. « Je suis sûre. » lâche-t-elle tristement. Mensonge. Elle n'est pas si sûre que ça. Il subsiste un petit doute dans son esprit torturé. Mais Elanor préfère se convaincre de la véracité de ces mots. Elle préfère se dire qu'il est avec une autre pour un peu moins souffrir. Même si ça ne fonctionne pas vraiment. « Enfin je crois. » Elle avoue sans difficultés sa perte de repères, avoue se sentir vaincue. Elsie trouve toujours les mots justes et si elle ne veut pas entrer dans un quelconque conflit, l'idée de voir son amie tomber sur Beckett et lui faire vivre l'enfer, la fait sourire. « Ouais, à moi aussi... » La vraie question c'est plutôt de savoir qui n'a pas de frissons d'angoisse en pensant à Malini Kapoor ?

Son regard s'égare et bientôt le visage d'Elsie devient flou, brouillé par des larmes qui refusent de quitter ses pupilles. La question reste en suspens dans son esprit et elle ne parvient pas à y répondre correctement. Comme si il y avait quelque part une bonne réponse et que celle-ci lui échappait. Pourtant, il lui paraît si clair que Beckett vaut tout ce qu'elle possède d'un peu précieux dans ce monde. Si il ne devait lui rester qu'une seule chose ce serait lui. Parce qu'il avait toujours été là pour veiller sur sa petite tête blonde, toujours là à s'inquiéter de son bien être. Prêt à tout pour la protéger. « Il en vaut la peine. » qu'elle murmure, n'y croyant pas elle-même. Et son regard capte à nouveau celui d'Elsie, elle reprend courage. « Je ne sais pas ce que je ressens, je ne sais pas l'expliquer. » Elle soupire, las, fatiguée de devoir démêler raison et sentiments. « Peut-être qu'il ne mérite pas mes larmes. Peut-être que suis irrationnelle et que tout ça n'a aucun sens mais... Non, je ne sais pas. » Elle baisse les bras, trop apeurée pour aller jusqu'au bout. « J'ai besoin de temps, d'être loin de lui. Pour de vrai. » Ce sera plus facile pour elle. Elle a besoin de se reconstruire et si Beckett venait frapper à sa porte tous les jours, Elanor ne serait jamais capable de redevenir elle-même.
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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyJeu 14 Juin - 20:57



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L’amour. Est-ce que cela ne serait pas le fléau de ce nouveau monde ? L’amour emprisonne votre corps, rend fou votre esprit. On tombe sous le charme, à en devenir indubitablement accro. Qu’il soit réciproque ou non, l’amour est un fardeau, surtout maintenant que la vie ne tient plus qu’à un fil. Elsie est loin d’être experte dans ce domaine. Avant la fin des temps, elle accumulait les catastrophes émotionnelles. Bass a été envoyé par sa faute en prison à cause d’un homme avide de son corps. Elle en a le cœur qui se serre rien qu’à cette idée. Non, elle n’est définitivement pas à sa place quand il s’agit d’évoquer ce sentiment. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’il n’est pas bon de s’attacher alors que les morts rôdent. Elle est mal placée pour juger, elle éprouve des sentiments partagés à l’égard de Thomas, son compagnon de route, son allié, son ami,… Il détient une place indéfinie à ses yeux, dans son cœur. Mais, elle n’est pas ici pour discuter de Thomas. Elle ne veut pas. Parce qu’à proprement parler il n’y a rien entre eux. Et, au final, c’est très bien ainsi. Elle ne veut pas avoir le cœur en miettes comme Elanor. Pourquoi se compliquer la vie avec des sentiments et émotions futiles ? Oh, elle comprend pertinemment ceux qui s’accrochent à l’amour, ça doit être grisant, galvanisant. Mais, elle préfère prendre ses précautions, elle a bien trop peur pour son pauvre petit cœur.

« Viens ici. » Qu’elle déclare tandis qu’elle remarque les yeux de la blonde embrumés de larmes. Loin d’elle l’idée de faire pleurer son amie. Elle souhaite juste être certaine que Beckett en vaut finalement la peine. Depuis le temps que ça dure entre eux. Elle aimerait simplement que ce qu’il y a entre eux se concrétise ou meurt, ni plus ni moins. La première option étant la plus désirée. Mais, même si la seconde se réalise, Elanor aurait peut-être le cœur brisé, mais elle ne serait plus constamment plongée dans la pénombre, en proie aux doutes. Elle entrelace l’Olympienne de ses bras, l’attirant à elle dans une étreinte réconfortante. « Si, tu penses qu’il en vaut la peine, alors c’est que c’est le cas. Je voulais simplement m’en assurer. » Peut-être qu’elle est trop protectrice, mais à vrai dire, elle compte beaucoup à ses yeux. Elle déteste quand Elanor est triste, abattue, anéantie. Elle qui est toujours si attendrissante, joyeuse, réconfortante. « Par contre, la seule chose dont je suis certaine, c’est que personne ne mérite tes larmes, même pas lui. » Le monde est jonché de pourritures, de meurtriers, de connards tout simplement, alors c’est à eux de souffrir, certainement pas à une personne comme l’infirmière. « Laisse le temps au temps. Peut-être qu’il arrêtera de te manquer, peut-être que ce ne sera pas le cas. J’espère que vous trouverez un moyen de vous retrouverez, peu importe les épreuves. » Et, elle le pense, elle est sincère. Elle mérite ce qu’il y a de mieux et s’il s’agit de Beckett, alors elle croise les doigts afin qu’ils soient réunis. Épuisée par cette journée, par ce surplus d’émotions, elle pose sa joue contre l’épaule d’Elanor toujours emprisonnée au creux de ses bras. La vie est peut-être douloureuse, complètement injuste, mais elle sait qu’elle pourra toujours compter sur Elanor Barnes pour l’accueillir, la soutenir, la réconforter.


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MessageSujet: Re: I don't want to grow up (elsinor)   I don't want to grow up (elsinor) EmptyDim 8 Juil - 15:28



elsie elanor
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Elle n'a jamais su contenir ses émotions. Joie ou peine, angoisse ou fou rire, Elanor laisse tout voir, le bon comme le mauvais. Elle est entière et c'est ce qu'il fait sa force. Sa faiblesse aussi, parfois, quand elle n'est pas capable de retenir ses larmes face à une situation simple voire ridicule. Elle s'en veut d'être aussi sensible, aimerait changer ça, être capable de contenir ce surplus d'émotions qui menace de la faire chavirer. Sa mère lui disait souvent qu'elle n'avait pas à se cacher, ni à avoir honte de sa sensibilité. Elle lui répétait que c'était ça être humain, qu'il n'y avait rien de plus normal. Mais Elanor aurait quand même bien aimé s'endurcir un peu. Même l'apocalypse n'avait pas suffit à la rendre plus forte. Elle était restée égale à elle-même, avec seulement quelques blessures de l'âme supplémentaires, quelques cicatrices en plus sur le cœur. Elanor n'avait pas fondamentalement changé et c'est bien ce qu'on lui reprochait. Comme si s'adapter à ce nouveau monde était au-dessus de ses forces. Elle continue de s'accrocher à un mode de vie qui s'est éteint depuis longtemps et ne reviendra sans doute plus. Animée par un espoir que personne ne comprend, Elanor poursuis sa route, sûre d'être dans le vrai. Persuadée que son attitude positive vaincra les esprits et les cœurs noir. Certains jours sont plus difficiles que d'autres et parfois Elanor se sent vidée, stupide d'éprouver cet espoir futile, ridicule d'être toujours souriante quand dehors la mort domine. On le lui a fait sentir plus d'une fois qu'elle se comportait comme une gamine, qu'elle devait grandir pour survivre. C'est aussi ce qui l'a poussé à quitter le ranch à l'époque, à rejoindre la sécurité d'Olympia et son climat plus sympathique. Elle avait très vite trouvé sa place au sein de cette communauté soudée qui lui ressemblait. Et elle avait retrouvé Elsie, son ancre, sa bouée de sauvetage. Celle qui, aujourd'hui encore, la soutenait alors qu'elle-même avait grand besoin de réconfort. Enlacée dans les bras l'une de l'autre, Elanor parvient à calmer ses sanglots et sa respiration, calant son rythme cardiaque à celui d'Elsie. Elle peut encore sentir les larmes salées couler sur ses joues, se noyer dans les plis de son cou. Elsie aurait pu lui dire n'importe quoi, lui dire surtout que Beckett n'en vaut pas la peine puisque tout ce qu'il sait faire c'est la faire souffrir. Ce ne serait pas complètement faux. Surtout en ce moment. Elle ne s'était pas éloigné de lui pour rien et finalement la petite Elanor esquisse un sourire en entendant la voix de son amie. Peut-être qu'elle a raison. Peut-être que personne ne mérite ses larmes. Mais dans ce cas, pourquoi pleure-t-elle tout le temps ? Il doit bien y avoir une raison et Elanor préfère pleurer pour quelqu'un. Aussi douloureuse soit cette épreuve, elle sait bien, au fond, qu'elle en ressortira grandi. Il y a encore trop d'inconnues, trop de questions qui la perturbe. Bercée par Elsie, elle ferme les yeux. « Peut-être que tu as raison. J'espère... » Elle n'imagine pas encore un monde sans Beckett. Même éloignée de lui, Elanor savait qu'il continuer de survivre et ça lui suffisait. Enveloppées dans un silence rassurant, les deux jeunes femmes finissent par s'endormir, loin de leurs soucis et des épreuves qui les attendent encore.

THE END
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