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 l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille

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Adam Redfield
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MessageSujet: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyJeu 24 Aoû - 22:58


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Incertain encore quant à l'avenir qu’il pouvait éventuellement se retrouver ici, Adam avait longtemps erré sans jamais vraiment chercher à se rapprocher des camps principaux de la zone, privilégiant à ces grands rassemblements les plus petits, ces espèces de marchés plus ou moins éphémères où des étrangers de tous les horizons passaient, troquaient, échangeaient et transmettaient les rumeurs. Sans jamais vraiment poser de question directe, le vagabond avait laissé traîner ses oreilles à gauche et à droite, glanant toutes les informations qu’il lui était possible de recevoir. Et si les quelques rencontres n’avaient fait que le rendre davantage réticent à chercher une éventuelle réintégration au sein d’un ancien groupe, il n’empêche qu’il y avait également appris quelques choses qui l’empêchait de faire demi-tour, retourner ailleurs chercher un horizon un peu plus clément.
Et puis, il était las de cette vie chancelante dont chaque lendemain semblait une partie de chance tirée aux dés. La sécurité (relative, certes, mais qui autorisait au moins de dormir sans avoir à se réveiller en sursaut au moindre bruit un peu trop proche) d’un campement plus grand, mieux équipé et organisé, lui avait semblé de plus en plus séduisante au fil des jours passés. Pourtant il n’avait presque pas eu le loisir de se frotter à de trop mauvaises rencontres, mais les faits étaient là : pas taillé pour la survie en solitaire, il fatiguait de cette absence de tout. Et la fatigue, elle amenait à faire des erreurs, mais aujourd’hui ne serait pas la première fois.
Fallait juste espérer que ce ne soit pas la dernière non plus.

Adam avait retrouvé la maison avec une espèce d’appréhension dans le creux du ventre et sans savoir vraiment à quoi l’attribuer. Comme si les souvenirs qui le guettaient derrière chaque porte menaçaient de lui sauter dessus dès qu’il en aurait franchi le seuil. Rien n’était arrivé, évidemment. La bâtisse avait été pillée, fouillée et vidée jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’utilisable (du moins de transportable) à l’intérieur, mais ça ne l’avait guère surpris : lui-même avait contribué, bien des années auparavant, à récupérer dans tous les placards et jusqu’au tiroir le mieux planqué divers objets de son quotidien. Sept ans après le début du chaos, il ne restait de son ancienne vie que cette grande carcasse vide ouverte aux quatre vents, déserte et muette, mais surtout suffisamment inintéressante pour qu’il décide de s’y installer au moins quelques jours.
Et là, ça faisait déjà deux semaines.
Bien sûr, il avait sécurisé un minimum la zone, installé quelques pièges discrets qui ne signaleraient pas sa présence tout en lui laissant une certaine assurance de ne pas se laisser prendre totalement au dépourvu.
Alors forcément quand il était rentré après deux jours de vadrouille, il avait tout de suite su que quelque chose clochait. Il avait su, mais n’avait pas tout à fait réagi à temps. Et quand on l’avait empoigné brutalement pour le balancer contre la cloison du mur le plus proche, il n’avait pas su riposter avant qu’on l’immobilise. Ou pas tout à fait. Il n’empêche que la lame de sa machette s’était tout de même glissée entre son agresseur et lui, appuyant de son tranchant bien entretenu contre le ventre de l’inconnu… pas si inconnu que ça ?
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyVen 25 Aoû - 19:37

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C'est à cette heure-ci qu'on rentre ?
W.W. & A.R.

Août 2017
Wyatt prenait son mal en patience, assis sur une commode dont on avait balayé tous les objets des années auparavant. Les fesses sur le bois, le dos contre le mur, une jambe relevée, l’autre ballante dans le vide. Sans un bruit.
Des cercles concentriques, voilà ce qu’il avait fait, et voilà ce qui le réduisait à faire le guet. Adam Redfield avait fini au commercial. L’ex-flic avait une sacré mémoire visuelle, en ce qui concernait ses amis, les bels hommes et la catégorie spéciale qui regroupait les fils de pute, les traîtres, les déserteurs et les trafiquants. Il avait cru s’être pris un coup sur le crâne lorsqu’il avait aperçu Adam aux abords du Mall. Pas assez fort. Voir un ami tourner bride et changer de camp, avant de s’échapper entre ses doigts, c’était le genre de choses qui rongeaient Wyatt. Il n’était pas homme à admettre l’échec et il ne connaissait pas le concept d’abandon. Il l’avait rangé dans une case, dans un coin de son esprit, en attente d’explications ( il lui avait fait confiance, merde à la fin ) et de lui mettre la main dessus ( brutalement ). La piste s’était réchauffée avec l’attaque du centre commercial, mais Wyatt avait eu beaucoup sur le dos à ce moment-là. Ryan avait confirmé qu’il n’avait pas vu un fantôme. Ensuite, c’était un jeu de devinettes qui avait poussé Wyatt à faire des rondes qui englobait l’ancienne maison Redfield ( vous savez de l’époque où il s’entendait suffisamment bien avec Adam pour que le sien soit évoqué. ). Au cas où, il doutait que Adam se soit sauvé bien loin, il avait ses qualités, mais il ne le voyait pas comme un solitaire à long termes – même si il avait le mérite d’être encore vivant.

Il était passé, n’avait rien touché, était repassé, repassé, encore et encore, lorsqu’il avait le temps, de manière irrégulière, au cas où. C’était son genre de guetter en vain, tiens. S’il avait été moins paranoïaque à l’idée de laisser une marque qui ferait fuir Adam, il aurait sans doute déclenché le piège. Wyatt s’était arrêté juste à temps, un lent sourire indéfinissable s’étirant sur son visage  - quelqu’un.  Vérifier le périmètre et s’installer dans la maison vide, un couteau posé contre sa cuisse, jusqu’à en avoir passablement mal au cul, plusieurs heures plus tard. Il était parti du ranch à l’aube, et maintenant…  Wyatt se déplia et sauta sans un bruit au sol, se glissant jusqu’à la porte, un couteau en main levé devant son torse. Cela pouvait être le même rôdeur qui s’était déjà pris la clôture de la maison voisine trois fois depuis qu’il était là. Cela pouvait être un inconnu. Ou hey, welcome darkness my old friend.  

Wyatt attrapa le nouveau venu pour le plaquer contre le mur le plus proche, couteau sous la gorge, et poigne crispée sur son col pour l’empêcher de filer. Bonne chose, il ne venait pas d’agresser un parfait inconnu. Mauvaise nouvelle : ce n’était un inconnu que Wyatt fusillait du regard. Il laissa passer un moment de silence, à simplement l’observer et encaisser la reconnaissance. Cela faisait un paquet de temps, maintenant, mais hey. Il a une grimace, sentant la lame qui creuse son abdomen depuis qu’il s’est saisit de son ancien ami. Une chance qu’il ne vomisse pas ses tripes. Wyatt ne baisse pas les yeux pour voir ce qui le menace, mais une lueur d’amusement effleure son regard. « - Je doute que tu sois, si content de me voir, hm ? » Lueur d’amusement qui descend aussi sec pour laisser place à de la rancœur blessé et à un certain… professionnalisme amer. « - Ca en fait un bail. Explique-toi. » Si Adam avait encore un maigre souvenir de qui était Wyatt, il devrait noter qu’il lui laissait le temps d’en caser une – la plupart des types que Wyatt qualifiait comme traîtres/déserteurs/ennemis n’en avaient pas cette chance entre le fusil et les flèches bien placées. Et Wyatt se retrouvait à vouloir entendre les conneries qui allaient sortir de cette grande gueule.

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Adam Redfield
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyDim 27 Aoû - 20:38


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Si le fil du couteau caressait amoureusement sa gorge d’une manière dont il se serait bien volontiers passé, ce ne fut pas ce danger-là, tout imminent qu’il fût, qui suscita la plus vive émotion chez lui. Non, c’était la personne qui se tenait de l’autre côté de la lame, et qui affichait une expression qu’il n’était pas bien sûr de savoir comment interpréter. Lui-même ne cachait pas sa surprise : croiser un visage connu, croiser ce visage connu tout particulièrement, n’était pas du tout quelque chose à quoi il s’était attendu. Du moins pas ici, où il pensait pouvoir bénéficier d’une tranquillité relative alors qu’il avait jusqu’à présent soigneusement évité la proximité des plus gros campements. Alors quoi, est-ce que tout ça n’était qu’une simple coïncidence tout à fait hasardeuse ? « Ne sous-estime pas mon enthousiasme comme ça », qu’il répliqua aussi sec tandis que la pression de son arme s’accentuait contre le ventre de son agresseur. Passées les premières secondes de la franche stupéfaction qui s’était communiquée à travers son regard, la première remarque de Wyatt lui avait donné quelque chose à quoi se raccrocher, une manière de ne pas se laisser paralyser par la surprise qui s’était emparée de lui aussi subitement.

« Les bonnes histoires ne se racontent pas avec un couteau sous la gorge. » Ironique malgré son statut, il déglutit péniblement, gêné par l’acier qui l’opressait, et continua avec une insolence dont il n’était d’ordinaire pas le moins du monde coutumier : « Ni avec des entrailles en dentelle. Lâche-moi, Wyatt. » La voix s’était faite dure, dénuée de la moindre chaleur. Si Wyatt avait eu l’avantage en le prenant par surprise de la sorte, il l’avait en partie perdu en se gardant de l’achever dans la foulée. Il pouvait peut-être le tuer d’un simple mouvement, mais Adam disposait d’un pouvoir pratiquement similaire. Alors, s’il fallait discuter au lieu de s’entretuer, quel intérêt que chacun continue de camper sur ses positions ?
Le cavalier recula de quelques pas sans se départir de son attitude menaçante et son vis-à-vis, soudain plus libre, inspira une grande gorgée d’air tandis que sa main libre se portait à son cou comme pour vérifier qu’il était encore tout entier. « Comment tu m’as trouvé ici ? Quelqu’un d’autre est au courant, on t’a demandé de me refoutre la main dessus ? » Est-ce qu’on aurait pu le reconnaître au mall ? Il avait tenté de s’esquiver, certes, mais n’avait pas su partir à temps. S’il avait pu éviter le gros des combats et s’était bien gardé de porter son arme contre qui que ce soit qui ne l’aurait pas directement attaqué, il n’empêche qu’il n’aurait suffi que d’une personne, un regard un peu plus attentif que les autres. Harrison avait semblé sincèrement surpris de le retrouver à Blue Bridger donc la mine ne devait pas savoir mais quid des riders ? De Rhodes ? Si on l’avait capté chez les chacals après sa désertion du ranch, Adam ne donnait pas cher de sa peau. Et ça s’entendait dans l’intonation des questions qu’il venait de poser, d’ailleurs, où la méfiance face à l’intrusion de Wyatt lui donnait une allure de bête aux abois, impression confirmée par la machette qui, s’il ne la tenait plus directement prête à mordre dans l’agresseur, restait bien en main et prête à l’emploi. « Et toi, t’es venu ici pour me buter ou pour retrouver un ami ? » Conscient que l’emploi de ce terme était délicat, Adam avait néanmoins estimé nécessaire de poser cette question. Et s’il n’avait pas l’air, lui, particulièrement heureux de retrouver ce même ami, c‘était très certainement dû au fait qu’il ne savait pas comment se comporter envers lui. Qu’est-ce que Wyatt savait du rôle qu’il avait joué avant sa fuite ? La vérité avait-elle été levée après son départ, ou s’était-on contenté de lui laisser ce sale portrait de traître ? Si tel était le cas, alors son départ précipité n’en aurait certes pas embelli les traits.
Et Adam ne tenait pas à crever ici et maintenant pour un malentendu.
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptySam 23 Sep - 11:38

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C'est à cette heure-ci qu'on rentre ?
W.W. & A.R.

Août 2017
Wyatt n’était vraiment pas loin d’être en colère - d’être vraiment, personnellement en colère . Entendre Wyatt élever la voix, ou fusiller du regard était chose courante au ranch. Il était particulièrement intransigeant sur les conneries qui risquaient de les faire tous tuer. Disons qu’il s’énervait juste assez pour que les causes de sa fureur ne soient plus reproduites, et que ça leur épargne à tous des bains de sang et cheveux blancs. C’était une colère professionnelle, sérieuse, qui avait toutes les raisons du monde de s’allumer, mais qui s’éteignait dès que c’était réglé. Pas de rancune, pas de messages passifs-agressifs, on avance. Les personnes qui parvenaient à lui taper sur le système de manière personnelle, étaient plus rares, mais sa colère était longue, impossible à éteindre, suintant par tous les pores de son être. Exemple-type: Abel.
Adam, était pire, était mieux. Wyatt était en colère contre lui-même, se reprochant est l’envie de désertion, et le fait qu’il y était parvenu. Boulot salopé. Et il était en colère, furieux que ça soit Adam entre tous qui lui avait fait ce coup bas. C’était son job de le retrouver, oui. Mais cela avait appris une tournure très personnelle pour Wyatt. Cela faisait des années qu’il n’avait pas vraiment vu le visage de son ami. Pendant tout ce temps, la trahison d’Adam était quelque part au fond de ses émotions, enterrée, sourde. Parfois, quand on fait certains mouvements ou lorsqu’il pleut, des vieilles blessures grincent un peu, ça fait grimacer, ça se rappelle à votre esprit, mais sans plus. C’était comme ça. Dans un coin de son esprit, quelque chose à régler, un dossier à clore, définitivement, en suspens. Alors revoir le visage d’Adam, croiser son regard et accessoirement sentir une arme contre ventre - eh bien. Cela faisait un petit choc.

Wyatt, les mâchoires serrées, se donne quelques instants avant d’obéir - à partir du moment où il n’avait pas profité de ses secondes d’avance pour lui ouvrir la gorge, et surtout à partir du moment où il avait senti le contact de l’arme de l’ancien cavalier, le lâcher avait été considéré comme une simple formalité à accomplir - il était là avant tout pour discuter. Obtenir des réponses. Mais il ne voulait pas le lâcher aussitôt que l’autre lui en donnait l’ordre presque crânement. Il se garda quelques secondes pour l’observer, droit dans les yeux. Il avait changé. Et à la fois non. Wyatt le relâcha, fit quelques pas en arrière, et baissa son arme, la faisant pivoter tranquillement dans sa paume pour que la pointe soit dirigée derrière lui, tout en conservant la possibilité de poignarder son vis à vis. Il n’en avait aucune envie, mais il le ferait. Si nécessaire. Wyatt s'autorisa une grimace aux questions d’Adam : “- Je n’ai pas besoin d’ordres de Rhodes pour avoir envie de foutre la main sur un type qui s’est barré de mon ranch après que je l’ai considéré comme un ami. Il répondait à sa question, parce qu’il trouvait légèrement insultant l’idée qu’il soit là à la demande de quelqu’un; C’était une rancune et recherche très personnelle - et il était chef de la sécu, il s’attendait à quoi ? Wyatt n’était pas le genre à rester les bras croisés. Pour le reste, il se réservait d’y répondre lorsqu’il aurait ses propres réponses.

Cela faisait une éternité qu’ils ne s’étaient pas vu, et ils se regardaient en chiens de faïences, ni détendus, ni totalement agressifs. Il plisse les yeux et rétorque, lentement. “ - Tu n’es pas mort, ça répond à ta question sur mes intentions.” Wyatt était sur ses gardes, même si quelqu’un qui ne le connaissait pas aurait pu le prendre pour plus détendu et nonchalant qu’il était. “- Et toi, tu as déserté le ranch, puis la mine, puis mall pour fuir des ennemis ou trahir des amis ?” Que l’on soit clair sur les intentions de tout le monde. Wyatt aurait aimé retrouver un ami, mais pour l’instant le terme ne s’appliquait qu’à un souvenir et Wyatt n’était pas un homme qui aimait le passé et les blessures que le temps rouvre. Adam était aux abois. Wyatt était trop calme. Il le désigne du bout du couteau, tandis qu’il s’adosse au mur, son regard jetant un coup d’oeil à l’extérieur, vérification, sans tout à fait lâcher Adam de son champ de vision. “- Je veux mon histoire Redfield. Tu me dois des foutues explications. Au moins. ” Ou il les obtiendrait. Car sous l’humour de sa voix, qui semblait raconter une blague, se cachait un agacement profond, une froideur dans son regard, dénué de chaleur, singulièrement différent de son ami.

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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyLun 25 Sep - 20:55


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Pas mort, en effet. Mais que Wyatt y ajoute sa confirmation ne le fit pas se détendre pour autant : après tout, il avait toujours son arme dégainée. Et Adam, face à cette menace qui grondait en sourdine, l’imitait à la perfection sur ce point-là. Il avait été très proche de l’autre homme fut un temps. Mais les années étaient passées, et la rancune aussi visiblement. La confiance qu’il lui avait vouée à l’époque ne valait plus rien à présent, peut importe que l’autre y ait ses raisons dans l’histoire.
La question, néanmoins, lui arracha un reniflement de mépris alors qu’il ne parvenait pas à retenir un petit ricanement désabusé. « Déserté la mine ? Tu veux dire, déserter comme dans “partir pieds et poings liés d’un endroit” ? » Il y avait eu son accord dans l’histoire, bien sûr, tout avait été arrangé au préalable lorsque les cavaliers l’avaient capturés mais, dans l’immédiat, c’était de l’ordre du détail. Parce que si, effectivement, Adam avait déserté la mine, c’avait été au profit des cavaliers. Et si Wyatt avait su ce détail, alors il ne l’aurait pas accusé maintenant. « Ou bien déserter comme dans “sauver sa peau quand on se fait attaquer et qu’on sait qu’on va crever comme un con si on reste là” ? » Mais au moins, maintenant, il savait comment Wyatt avait pu le retrouver, ou du moins s’attendre à le retrouver : le vagabond avait espéré être discret dans sa fuite, mais il y avait visiblement eu au moins une personne pour le reconnaître. Peut-être plus, il n’en savait trop rien à l’heure actuelle mais il ne manquerait pas d’essayer de se renseigner. Et puis, qu’on lui reproche d’avoir quitté Stonebriar quand il apparaissait évident que le centre commercial allait tomber ? La bonne blague ! Il n’avait nulle loyauté à donner à cet endroit bourré de tordus et de raclures en tous genre. Le mall lui avait donné un toit sur la tête pour quelques semaines, certes, mais en dehors de quelques très rares personnes il n’y avait rien trouvé, là-bas, qui vaille la peine qu’on se batte pour ça. A l’inverse de la mine ou du ranch, il en était parti sans regret et sans un regard en arrière.

« Je te dois des explications ? Moi ? » Adam lui cracha un rire amer au visage sans parvenir à dissimuler l’ironie cruelle que lui inspirait les propos de Wyatt. Les accusations de l'autre le rendait agressif mais il ne semblait pas réaliser le mordant qu'avait pris sa voix. Peut-être qu’il l’avait blessé en partant, mais il n’avait pas eu le choix. On ne lui avait pas laissé le choix. Et lorsqu’on l’avait ramené au ranch, et qu’il s’en était enfui avant d’avoir à entendre la sentence qu’on lui réservait, il n’avait pas pu s’amuser à aller faire un dernier adieu à tout le monde : ce n’était pas exactement la définition d’un départ discret. Alors oui, Wyatt avait été relégué au second plan sans l’ombre d’une hésitation, parce que Jenna à l’époque lui était bien plus importante. Tant pis pour les remords, tant pis pour cet ami qu’il s’était résigné à perdre. « J’ai pas de comptes à te rendre, Wyatt. j’ai simplement fait ce qu’on m’a ordonné de faire, comme un bon petit pion. » Et il s’était fait baiser sur toute la ligne, parce que c’est à ça que servent les pions, non ? De la vulgaire chair à canon, une denrée consommable dont on peut se passer si elle se fait choper en cours de route. Sur le moment, il pensait qu’on l’avait investi de cette mission d’infiltration parce qu’on lui faisait confiance. Maintenant, il n’était plus trop sûr de rien et la rancune était passée sur des années d’exil pour déformer sa mémoire et les ressentis qu’il avait eu à l’époque. « Tu veux tes foutues explications ? Va les demander à Rhodes. J’ai cru comprendre que personne, encore, avait réussi à le buter. » Et il lui en voulait, oui, à Abel Rhodes. Il lui en voulait d’avoir foutu sa vie en l’air, il lui en voulait de l’avoir mis dans cette situation où Adam s’était retrouvé le cul entre deux chaises et obligé de faire un choix tout en sachant qu’aucune solution n’était meilleure que l’autre. Il lui en voulait, surtout, de ne pas avoir rétabli la vérité après sa fuite. Qu’il soit un déserteur, cette fois, d’accord c’était indéniable mais putain, il s’était mouillé jusqu’au cou avant ça et pour quoi ? Pour quelle reconnaissance ?
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyLun 2 Oct - 16:43

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Août 2017
Wyatt leva un peu les yeux au plafond ( sympa, la trace jaunâtre ) lorsqu’il entend Adam repousser le problème. Ses mots avaient été maladroits, okay. Il ne pouvait pas le blâmer d’avoir quitté les jackals, mais il était surtout intéressé sur pourquoi il avait été conduit à le faire en premier lieu. Pourquoi est-ce qu’il était arrivé au centre commercial, pourquoi il avait intégré la mine, pourquoi avait-il fuit lorsque les Riders avaient attaqués au lieu de rejoindre sa communauté d’adoption, Jenna, et dans une moindre mesure lui-même ? Pourquoi Adam avait foutu le camp pour ne plus jamais se retourner ? Déserter n’était peut-être pas le mot idéal, mais comment appeler l’action de se taper trois communautés d’affilées, et filer à l’anglaise d’un point à un autre ? Déserter n’était peut-être pas le mot idéal - mais les autres synonymes n'attisent pas sa colère, mais sa compassion, sa compréhension. C’était l’une des choses les plus difficiles, lorsque l’on était sous couverture, infiltré jusqu’aux couilles ; ne pas se laisser avoir parce que forcément, dans l’esprit d’autrui… il y a toujours des bonnes raisons. La mine, le centre commercial - Wyatt était ouvert pour écouter ses raisons, ses histoires, mais le ranch ? Il y avait une ligne nette, et Adam se trouvait du côté qui le faisait regarder son ancien ami comme un étranger - pas encore un ennemi. Aux yeux de Wyatt, pour l’instant, au fil des ans, cela semblait avant tout comme un défaut de caractère, lâcheté, errance, trahison. Il n’aurait pas pensé s’être lié avec ce type d’homme. Il n’était peut-être pas si bon juge de caractère, alors qu’il secoue légèrement la tête, éberlué par les jeux des mots d’Adam. Ca piquait, d’accord, mais il n’en était pas là alors qu’il passe sa main libre sur son menton.

Avant de faire un pas, non un bond en avant, les sourcils froncés, les yeux semblables à ceux du diable, sombres et furieux. ”- Putain oui ! Tu m’en dois !” Il éructe presque de colère et d’un brin de surprise - du genre tombé des nues et tout de suite sur ses pieds pour chercher la bagarre. Même pas parce qu’Adam lui a promis une histoire s’il le lâchait et qu’ils ne finissaient pas par s’étriper. Parce qu’il lui devait des explications - en tant que chef de la sécu, il avait le droit de le demander à un homme qui quittait son ranch, en tant qu’ami il avait le droit de demander pourquoi il s’était un jour ramené au ranch et avait découvert qu’Adam était parti sans un salut bisou.
Wyatt ne se rend compte qu’il avait levé le bras, et son couteau dans son éclat, que lorsqu’il l’abaisse lentement, frappé de stupeur. Cogné par les mots d’Adam. ”- Attends...quoi ?” Il réalise presque au même moment que les mots se forment sur ses lèvres, alors qu’il bute sur eux. Rhodes - pion.. ”- Merde.” Il ne devrait pas être choqué, ni surpris. Il avait hurlé sur Malini et Abel quelques mois plus tôt, éberlué par leur crétinerie, les risques et leurs manipulations. Devrait-il s’attendre à être un jour détesté par tous les Riders parce que le grand chef le lui avait demandé gentiment ? Non, car la loyauté de Wyatt s’arrêtait clairement à certaines demandes d’Abel, et il n’avait jamais hésité à lui dire qu’il allait trop loin. Pire, il voyait la logique dans les actions d’Abel - envoyer quelqu’un sous couverture, garder le secret, cela avait du sens. Y compris de ne rien lui dire à lui et Wyatt n’était pas blessé de le comprendre, de l’apprendre maintenant. Il comprend, et sa colère s’éteignit tandis qu’il range son arme et se passe les mains sur son visage   “- Fils de … Je n'obtiendrais rien de cette tête de con à moins de le lui faire manger son bureau. Et, je ne vais pas faire ça. Parle-moi.”   Son soupire se transforme progressivement en affirmation, ferme, mais désabusé. Des certitudes douces-amères n’en demeurent pas moins des certitudes. Il s’appuie sur la commode sur laquelle il était assis avant l’arrivée de Adam, soupire lourdement. Il est un peu sur ses gardes, mais moins, lorsqu’il relève les yeux vers lui. “- Si c’est vrai, pourquoi t’es pas revenu ? Abel aurait accueilli, il avait besoin de tes infos, tu n’as pas été là pour rien. Il t’aurait réhabilité. Hell, je l’aurais fait !” Il hausse la voix, mais sans colère ou agressivité, plutôt le désir d’être entendu, dans son ébahissement, son compréhension et surtout, son incompréhension crasse alors qu’il scrute Adam.


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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMar 3 Oct - 20:16


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Sans qu’il ne s’en rende compte, son corps avait réagi à l’attitude soudainement agressive de Wyatt. Un réflexe purement viscéral et uniquement dicté par des années de cette vie menée à la dure, devant ce couteau redevenu menaçant sans crier gare,, et dont il ne prit conscience que lorsque son vis-à-vis retourna au calme et remisa sa lame. Seulement alors Adam réalisa que tous ses muscles s’étaient bandés, prêts à subir, prêts à bondir. Mais néanmoins plein d’une bonne volonté face à ce désir que la confrontation s’achève mieux qu’elle n’avait commencé, le vagabond força ses doigts à se dénouer du manche de sa propre arme et la posa ostensiblement sur le petit guéridon juste à sa droite. Facilement accessible si le besoin s’en faisait encore sentir, mais plus empreinte de cette dangerosité latente dont elle ne savait se départir quand il l’enserrait encore de sa poigne ferme.
Parle-moi. Certes. Plus facile à dire qu’à faire : Adam n’avait après tout jamais été amateur de grands discours et n’était par ailleurs pas très bon orateur, complètement dénué de tout talent pour raconter une histoire en plus de ne pas en avoir spécialement l’envie. C’est que cette histoire était vieille, et la rancune avait beau être tenace il n’en restait pas moins que les années avaient laissé une épaisse trace de poussière sur ses souvenirs. Et puis quoi, c’était facile à dire ? “Salut, alors voilà en fait j’étais espion, ne m’en veut pas stp merci.”
Wyatt, toutefois, semblait ne pas avoir eu besoin d’aide pour faire les maths tout seul dans sa tête. Surpris de le voir tirer ses conclusions aussi vite avec aussi peu d’information, surpris aussi de voir qu’elles étaient correctes, Adam haussa un sourcil dans une mimique mi-déconcertée mi-amusée face à la réaction de son ancien ami. « Je ne suis pas revenu ? » Est-ce que Wyatt avait été tenu à l’écart même de ça ? Mais à la réflexion, ce n’était pas si aberrant, il y avait eu une agitation folle quand les cavaliers étaient partis en guerre. Wyatt n’avait pas dû se trouver sur place durant son bref séjour, ou alors trop appelé ailleurs. Comment expliquer, sinon, qu’ils ne se soient pas revus à ce moment ? Adam avait eu l’occasion de recroiser suffisamment de vieilles connaissances pour savoir que si celui-là avait pu saisir l’occasion, lui aussi, de lui rendre une petite visite alors il ne s’en serait certainement pas privé. Un soupir résigné fila d’entre ses lèvres alors qu’il s’affaisait un peu plus tranquillement contre la cloison supportant son poids, et il continua après cette question qui n’avait pas de réponse à trouver chez son interlocuteur. « J’ai été capturé durant la première journée de l’attaque. Je savais que quelque chose comme ça allait arriver, mais on m’avait pas donné de détail. Pour que ça fasse plus réel, j’imagine. Mes assaillants non plus ont pas dû avoir trop de précision, d’ailleurs. » La dernière remarque était teintée d’amertume alors que la mémoire se ravivait, son corps était encore hanté par les fantômes de tous les coups injustement reçus sur cette période au nom de leur foutue crédibilité à la con. « Bref, ils se sont débrouillés pour me ramener vivant au ranch et c’était tout ce qui comptait. » Son regard ne quittait pas Wyatt, scrutant sans relâche jusqu’à la moindre de ses réactions face à ses paroles. « Mais, hé, tu crois quoi ? Que Rhodes allait m’accueillir avec un grand sourire et une accolade amicale ? Il les a eu, mes informations. Tout ce que j’ai pu récupérer, a atterri dans son oreille d’une manière ou d’une autre avant l’attaque. » Pas tout, non, mais ce mensonge-là il n’était pas prêt à le craquer devant quelqu’un, pas tout de suite, pas sans la moindre certitude. Il estimait avoir eu raison d’agir comme il l’avait agi, cacher son père, vouloir le protéger en s’abstenant de tout dévoiler.
Lamentable échec, en ce qu’il avait perdu et son géniteur et la confiance du ranch, son hospitalité. « Il les a eu, Adam reprit, et ça l’a pas empêché de se foirer. Bien sûr qu’il allait pas me réhabiliter, tu crois quand même pas qu’il allait admettre être le fautif de l’histoire. »
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMar 17 Oct - 15:56

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Août 2017

Dans un monde censé, dans une atmosphère saine, ce ne devrait pas être normal de comprendre ce genre de choses aussi vite. C’était révélateur d’à quel point l’atmosphère du ranch était constituée d’une pile de mensonges, de secrets et d’Abel en haut d’une tour à jouer aux petits chevaux. Entre le passé d’infiltré de Wyatt… et le fait que Abel lui avait fait le coup déjà il y a quoi…deux, trois mois ? Quelle que soit la date, se voir révélé qu’on l’avait pris pour un con, et engoncé dans une mise en scène publique pour les bienfaits des plans de Rhodes… Cela avait raidit son dos et son attention pendant quelques temps. Ils avaient besoin de savoir qui était un traître, une taupe, et Wyatt ne disait pas non à l’idée d’envoyer un espion sous couverture. Mais ne pas être au courant pour le chef de la sécurité, le type qui avait prouvé sa loyauté à Abel maintes fois malgré leurs sentiments respectifs ça piquait. De combien de combines dans ce genre-là avait-il été laissé à l’écart ?

Wyatt articule un non silencieux à la question rhétorique d’Adam ; il n’était pas revenu, pas aux yeux de Wyatt, ou tout comme. Il savait pour l’attaque des cavaliers, pas pour leur… apparemment but premier, que le chef de la sécurité apprenait seulement quand Adam expliquait. « - Je ne savais pas, pourquoi on attaquait réellement. Et tu es reparti. » Il n’était pas revenu, pas vraiment : Wyatt n’avait appris que Adam avait été dans leurs murs à peu près quand il était reparti. Un peu avant techniquement, mais lorsqu’il avait pu essayer de le trouver, miracle, Adam avait disparu – séjour trop bref, un raid, une chasse, des choses à faire par-dessus la tête, et des informations qui lui arrivaient mal (ce qui en soit, pour Wyatt était surprenant, peut-être que cela aurait dû li mettre la puce à l’oreille. Cela l’alerterait, dans le futur. )

Wyatt le regarde, le fixe pendant qu’il parle, rongeant son frein, immobile.  Appuyé contre sa propre cloison, les bras croisés, il digère les informations. Cela a plus de sens, maintenant. Son visage s’adoucit légèrement, mais ce n’est pas ce qui apparaîtra dans sa voix : plutôt de la lassitude, et une désillusion blasée. Il n’était pas surpris de ce que lui disait Adam – il n’avait pas relié les points avant, et peut-être qu’il aurait dû, mais il n’y avait jamais pensé. Maintenant qu’on lui livrait des explications sur un plateau, au moins cela devenait cohérent – et apaisait un peu la brûlure de la trahison d’un ami.   « - Abel Travis Rhodes est salopard fini et un petit connard. Tu le savais avant d’être embarqué dans cette histoire, et tu savais très bien qu’il n’admet jamais avoir tort. » Ou, si Adam se voilait encore la face à l’époque, cela risquait de descendre en flèche l’opinion que le cavalier avait de lui. Wyatt n’aimait pas les imbéciles, et encore moins les imbéciles niais et fidèles sans hésitations. Confiance et respect n’étaient jamais gratuits, mais se gagnaient durement. Est-ce que Malini finirait par regagner ses bonnes grâces ou il l'observerait être mise au ban à nouveau ? « - Ai-je tellement l'air d'un de ses minions que tu mettes autant de temps à me le dire ? » Il secoue légèrement la tête - peut-on être blasé et ébahi en même temps ? L'infiltration il pouvait comprendre, le départ du ranch, aussi.. Atterrir au centre commercial et le laisser le haïr et le prendre pour un chien de déserteur, c'était déjà plus compliqué.

Pourtant, Wyatt esquissa un vague geste de la main, une manière de dire que c'était du passé. Histoire ancienne. Et ce n'était pas sa place d'avoir de la rancune.  Mais Adam n’avait même pas essayé de rester n ‘est-ce pas ? Il fixait toujours Adam, cherchant à comprendre ce à quoi le fugitif pouvait bien penser. Parce que ce qu'il voyait le rendait perplexe, et curieux. Mais il n'y avait pas d'animosité dans sa voix, plutôt une légère inquiétude pour l'homme qui avait été son ami et qui avait étrangement décidé de revenir dans la maison de son enfance pour s'y faire prendre comme un bleu qui n'avait pas passé ces dernières années à éviter Abel ( et Wyatt ). « - Et maintenant ? Tu ne comptes pas vraiment revenir. Même si Abel décèderait miraculeusement, option que je ne conseille pas, malheureusement. Qu'est-ce que tu fous encore dans les parages ?  Est-ce que Jenna est au courant ? »


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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyDim 29 Oct - 17:10


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

« Bien sûr que je le savais, il rétorqua en haussant les épaules. J’veux dire : tout le monde le sait, on s‘en rend généralement compte après le premier face-à-face avec lui. » Il n’empêche, ressortir cette vieille histoire permettait de faire sortir beaucoup de choses trop longtemps refoulées. Son exil forcé n’avait pas été simple, que ce soit pour se réhabituer à la survie en solitaire ou tout simplement accepter ce qui s’était passé au sein du ranch. Il avait longtemps nourri un vœu de vengeance assez marqué, avant de se rendre compte que ça ne lui servirait à rien et qu’il avait meilleurs temps de se focaliser sur ce qu’était devenue sa vie à présent, et essayer d’en tirer le meilleur et d’aller le plus loin possible avec ce qu’il avait encore. Wyatt était la première personne avec qui il pouvait enfin ressortir ces vieux souvenirs imprégnés d’amertume et passer un coup de poussière dans cette partie délaissée de sa mémoire lui faisait plus de bien qu’il ne l’aurait pensé avant d’y être forcé. Enfin, ce n’était pas non plus comme s’il ne s’y était jamais préparé : Adam savait pertinemment, en choisissant de revenir dans le coin, ce à quoi il s’exposait. En un sens, il pouvait même s’estimer heureux que ce soit ce cavalier-là qui ait su lui remettre la main dessus : d’autres n’auraient peut-être pas fait part de cette même tolérance à son égard.
« Qu’est-ce que tu voulais que je fasse, il rétorqua un peu sèchement. Que je t’envoie un pigeon voyageur pour te dire que j’étais de retour à la maison ? Que je me pointe comme une fleur sur la frontière de la Crimson Valley en attendant de me faire ramasser par un garde susceptible de pas me transformer en passoire ? » De toute évidence, Wyatt et Adam ne voyaient pas tout à fait les choses de la même manière. Ce n’était tout de même pas aussi simple, si ? Les grandes plaines restaient un territoire vaste et Adam, en tant que vagabond, n’avait pas spécialement eu de temps libre à tuer afin d’y réfléchir, trop occupé à se soucier déjà de sa propre survie, d’établir une safe place et un peu de stock de vivres qu’on ne lui déroberait pas à sa première absence de l’endroit. « Rhodes ne dirige pas encore l’entièreté du Texas, si ? Même si je reviens pas au ranch, je peux toujours me poser ailleurs et hors de son autorité, j’ai pas spécialement l’intention de vivre dans son ombre. » Ni dans la menace d’un règlement de compte dont il doutait sortir vainqueur. Adam avait certes appris à combattre mais la violence ne lui était pas innée, de même que la hargne. Sa haine s’était tassée avec le temps et il ne voulait pas d’une confrontation de ce genre, pas maintenant en tout cas : d’autres projets plus intéressants se profilaient à son horizon alors, du moment que l’autre lui foutait la paix… « Je suis revenu pour la nostalgie de ce que j’avais ici j’imagine, je sais pas trop. L’idée s’est collée dans un coin de ma tête jusqu’à ce que je finisse par ne penser qu’à ça. » Difficile, oui, d’établir le cheminement logique de ses pensées : Adam avait beaucoup voyagé, errant de-ci de-là au gré de ses envies, des groupes dans lesquels il s’était installé plus ou moins durablement, des éléments incontrôlables qui vous poussaient parfois à bouger même quand vous ne le vouliez pas. Il n’avait jamais vraiment cessé de regarder en arrière, il l’avait cru au début puis en était venu à réaliser l’évidence, la manière dont il s’était voilé la face pour mieux réussir à tout recommencer de zéro. Encore une fois. « Donc, maintenant… je suis pas encore bien sûr. Je pensais à la carrière, ou peut-être Olympia. J’ai fait une erreur en me barrant aussi loin, mais j’avais peur, ok ? Je crois pas être à blâmer pour ça. » Il ne lui ferait pas l’affront de lui balancer un “t’aurais fait la même à ma place” parce qu’il se doutait que c’était parfaitement faux, mais il espérait que le cavalier pourrait au moins comprendre ça. Si Adam n’était pas un couard, il n’en restait pas moins humain, et la peur incitait parfois à des actes déraisonnés. Bien sûr avec toutes les années de recul et les centaines de réflexions qu’il avait accordé à ce sujet, il savait maintenant qu’il y aurait eu de multiples autres manières de réagir n’incluant pas cet exil mais, sur le moment, ça n’avait pas marché comme ça. Son instinct lui avait soufflé de courir, et de courir le plus loin possible alors, le mal était fait hein ? On ne prenait jamais de pires décisions que sous la menace d’une mort imminente, enchaîné dans l’attente du bourreau tandis que la réflexion s’affolait et que toutes les idées se mélangeaient dans un terrible charabia incompréhensible.
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptySam 18 Nov - 17:53

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C'est à cette heure-ci qu'on rentre ?
W.W. & A.R.

Août 2017
Le cavalier daigne grimacer un sourire, amusé, presque détendu, une grimace complice à entendre Adam… casser du sucre sur le dos d’Abel. Une activité étonnamment courante pour un type loyal jusqu’à la moelle comme Wyatt. Le leader du ranch avait après tout mérité chacun des mots durs prononcés à son encontre. Et de ce que côté-là, que Adam se « rassure » : rien n’avait changé. « - Il est persuadé d’être le roi du Texas. » Grimace légèrement dégoutée car il y avait bien le sous-entendu présent dans son crâne : ou du moins, il couche avec la moitié du Texas. Et il ordonne à l’autre moitié qu’on lui cire les bottes. Wyatt grogne envers lui-même. Stop. Stop. L’expression utilisée par Adam était intéressante : ne pas vivre dans son ombre. Jamais Wyatt ne l’aurait utilisé pour lui-même et pas uniquement car il faisait la même taille qu’Abel. Parce que, envers et contre tout, il était son égal, pas son sous-fifre. Mais vivre sans Abel… c’était légèrement malsain, et maladif, de réaliser soudain qu’il n’avait pas, en sept ans, envisagé sa vie en-dehors du cercle gravitationnel de son leader. Et ce n’était pas une bonne nouvelle. Encore moins quelque chose sur laquelle Wyatt avait le désir de s’appesantir. A la place, selon un mécanisme de défense bien rodé en presque quarante ans, il murmure avec humour. « - Home sweet home ? » Qu’un groupement de clans hétéroclites et de rescapés handicapés puisse représenter un foyer semblait irréaliste. Et pourtant – même la perspective de vivre sans le ranch, sans Rhodes, sans ce climat de cauchemar de suffisait pas à lui donner envie de quitter les lieux. Pas seulement pour sa sœur, Vladimir, ou ses connaissances. Juste…c’était trop tard maintenant. Ils mourraient tous les deux dans ce triangle du passé, songea Wyatt, très calme, le regard plongé dans celui d’Adam, son esprit réfléchissait au reste de la carte, si lointaine pour lui. Il n’avait jamais eu à survivre en solitaire, au final – pas depuis l’Influenza, en tous cas.

C’est dur. De résister à l’envie de répliquer, de riposter comme si tout cela n’était qu’une vaste provocation, un débat, un concours du dernier mot pour savoir qui a raison. Sauf qu’on s’en fiche. Qu’est-ce qu’il voulait qu’il fasse ? Qu’est-ce que Wyatt aurait fait à sa place ? « - Oui, pourquoi p… » il manque de s’exclamer, s’interrompant à mi-parcours. Pourquoi pas ? Que l’on soit clair : à la place d’Adam, Wyatt n’aurait pas agi comme cela. Peut-être serait-il mort, peut-être pas. Il ne serait peut-être pas revenu au ranch, non. Peut-être aurait-il repris contact. Peut-être se serait-il battu. Mais ce n’était pas l’important, non ? Wyatt se mord la lèvre inférieure, et soupire. Lourdement. Il était assez grand pour admettre avoir tort, assez grand et responsable pour se la fermer de lui-même quand il allait sortir une connerie. Pourquoi pas ? Adam avait eu une liste de raisons pourquoi pas – tout dépendait des circonstances et le chef de la sécurité n’était pas à sa place. « - Oublie ça. » Il ne peut toutefois pas s’empêcher d’arquer un sourcil, maussade et sceptique. Pouvait-on blâmer Adam d’avoir eu peur ? De son point de vue, d’ex flic, de chef de la sécurité, oui. Il laisse passer un temps de silence, de jugement avant de secouer la tête. C’était trop tard maintenant.

Wyatt n’avait pas eu l’impression qu’autant de temps s’était écoulé jusqu’à revoir Adam. Oui, cela faisait longtemps qu’Adam était parti, et non, il n’avait pas passé ces dernières années à ronger son frein sur une affaire jamais classée. Mais, il avait vécu au ranch ces dernières années, où le temps s’écoulait au ralenti, protégé par la routine et les rondes de sécurité. Revoir Adam et s’apercevoir à quel point le temps avait passé, avait été dur pour lui. Pour son ancien ami. Il encaissait et mesurait progressivement, l’observant parler, se défendre, acculé dans ses choix passés. Une leçon qu’il se jurait d’apprendre. « - Ce qui est fait est fait. C’est du passé. » Trancha Wyatt, le regard vif, presque pétillant. Après une hésitation, qui disparut presque instantanément, il lui tend sa main, amicale, rangeant complètement son arme de l’autre.  Il haussa les épaules, et fit la moue, comme s’il estimait noter le goût de quelque chose ou donnait la météo : « - La carrière… » Il eut une moue dégoutée – ugh. Il jugerait un peu ce choix, même si au final le nouveau clan s’en tirait plutôt bien et que leur chef avait l’air fiable. « - Les cavaliers vont souvent à Olympia maintenant. Elanor s’y trouve, entre autres. » Il l’avertit simplement, il ferait ce qu’il veut de ça. « - J’y vais, souvent, aussi. » Comme si tout était pardonné, comme si tout était simple. Ce n’était pas tout à fait le cas. Mais Wyatt comprenait la situation d’Adam, étrangement.

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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyLun 11 Déc - 23:29


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

La mimique assez équivoque de Wyatt vis-à-vis de la carrière l’amusa, il comprenait et partageait cet avis mais, il n’aurait peut-être pas le choix et est-ce que ce n’était pas mieux que de continuer à se démener comme un beau diable afin de simplement survivre un jour de plus en tant que solitaire ? Le problème était bien sûr la proximité avec la mine mais au vu du bordel de ce marché à ciel ouvert Adam ne doutait pas trop de se fondre dans la masse et puis, qui viendrait l’y chercher si on ne s’attendait pas à sa présence là-bas ? Quel que soit son choix, de toute manière, perdurait le risque de se faire attraper et reconnaître à un moment ou à un autre. Il n’était pas dupe, le vagabond, il savait bien que ni Wyatt ni Harrison ne seraient les seuls à reconnaître sa tronche. « Ils y viennent, mais ils n’y vivent pas. Alors, ils n’auront aucun pouvoir sur moi, sous peine de créer des problèmes à plus haute échelle. » C’était un stratagème comme un autre, se placer sous la protection d’un groupe à même de le protéger contre ses anciens camarades. Bien sûr, restait encore à trouver le moyen d’intégrer les rangs d’Olympia mais, une fois cet obstacle franchi, le plus dur serait fait : il ne doutait pas de sa capacité à se rendre utile dans ce genre de communauté, de se créer une place et de mériter qu’on ne le donne pas en pâture à la première exigence du petit tyran Rhodes.
« … Et Jenna ? » Sous-entendu : est-ce qu’il lui arrivait, à elle aussi, de quitter le ranch pour se rendre là-bas ? Il ne savait pas trop bien, encore, comment placer ses sentiments vis-à-vis d’elle, son envie éventuelle de la revoir, ou de ne pas ramener dans le présent ces choses qui appartenaient au passé. Malini lui avait dit, après tout, qu’elle avait eu un enfant, alors sûrement valait-il mieux qu’il se contente de l’éviter, qu’il ne cherche pas à s’introduire de nouveau dans sa vie. « Enfin, pas que ça ait vraiment de l’importance maintenant », il continua après avoir laissé un bref moment de flottement faire suite à son interrogation. « Est-ce qu’il va falloir que je rase les murs, si je me rends à Olympia ? Est-ce que c’est ça que je dois comprendre de tes paroles ? Est-ce que je dois supposer que tu vas aller moufter ce qui se passe ici à ton chef ? » Il ne pouvait pas se le permettre, bien sûr, pas déjà, pas sans la moindre assurance de sécurité pour couvrir son cul. Mais il avait besoin de se l’entendre dire clairement, et même maintenant il ferait encore confiance à Wyatt si ce dernier lui assurait qu’il ne dirait rien mais, le cas échéant… eh bien, ce moment de paix entre eux deux aurait été bref, et Adam ne voulait pas laisser filer le cavalier en sachant que celui-ci allait lui bousiller ses chances de survie s’il s’obstinait dans la région. Cela s'entendant dans le ton de la voix sûrement, un peu plus raidie par l'incertitude qui s'obstinait à perdurer envers et contre tout – mais la méfiance était instinctive, et salvatrice dans cet univers hostile.
Pas sûr, néanmoins, qu’il soit prêt à assumer ce que ce geste impliquerait (si d'aventure il fallait qu'il impose à son interlocuteur de tenir sa langue d'une manière ou d'une autre), que ce soit d’un point de vue psychologique – lever la main volontairement et de sa propre initiative ne lui était déjà pas instinctif, alors quelqu’un qu’il connaissait et avait apprécié comme c’était le cas pour Wyatt ? – ou physique. Sa lame, toutefois, avait déjà goûté au sang d’un cavalier et ce n’était pas si vieux qu’il n’en ait encore le souvenir précisément gravé dans la tête. Ce genre de confrontation ne le laissait jamais indemne.
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMer 27 Déc - 12:44

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W.W. & A.R.

Août 2017
Wyatt manque d’éclater de rire, de laisser s’échapper un rire semblable au cri d’un loup. A la place, un hoquet agite le haut de son corps et ses épaules. C’est juste… On en revient toujours là. Et Jenna. Est-ce que la femme avait qui Adam folâtrait par le passé allait à Olympia, est-ce qu’il pourrait l’attirer par le poignet et revoir son visage, lui parler, lui expliquer, plus encore peut-être ? Est-ce que la femme qu’il aurait encore une chance avec celle qu’il avait aimé ? L’hôpital se moquant de la charité, vu comme Wyatt avait du mal à ne pas se porter volontaire pour vérifier l’état d’Olympia depuis quelques semaines. Adam avait peut-être pensé à elle ces dernières années, il n’avait pas du beaucoup penser à ce qu’elle devait ressentir. Pas assez pour revenir auprès d’elle, pas assez pour que Wyatt l’intercepte directement au camp, pas assez pour susciter des envies kamikazes. Peut-être assez pour la prendre en compte en revenant comme un loup affamé sur ses pas, rôdant autour de leur petit no man’s land texan. Wyatt se demandait à quel point l’homme en face de lui avait pensé à celle qu’il préférait des Rhodes lorsqu’il était revenu. Wyatt se demandait ce que ça changerait en le contemplant en silence.

Peut-être parce que cela ferait du bien à Jenna, passée sa première réaction sur laquelle le chef de la sécurité ne préférait pas parier. Tous les Rhodes finissaient drama-queen, avec un fort caractère et une tête de mûle, même Caden. Wyatt hausse les épaules, et fait la moue. Pas sûr que ça ait de l’importance maintenant – un philosophe pourrait dire que cela avait l’importance que Adam lui donnait. Mais l’hésitation de Redfield tranche dans la sienne et lui fait répondre, avec une douceur qui ne lui ait que peu coutumière pour ceux qui ne le connaissent que sous son dehors autoritaire et frustre.  « - Plutôt du côté carrière. Mais Abel la sur-protège, elle et l’enfant. » Adam voulait-il vraiment s’immiscer là-dedans, demande son regard soucieux.

C’était un coup bas, et clairement insultant. Wyatt plisse les yeux et accuse le coup. Est-ce qu’il allait moufter, pleurer dans les jupes d’Abel ? Adam avait un mauvais souvenir de lui – il était fidèle, et loyal. Plus que la plupart au ranch. Mais il n’était pas pour autant une balance ou un lèche-bottes.  »- Non. Je te dis exactement le contraire. » Un soupçon d’amusement, mais les traits de Wyatt restent fermes. Graves. Il inspire doucement, regarde ailleurs que la tension d’Adam.  « - Tant que tu n’es pas un danger pour le ranch, c’est pas ses affaires. Et j’aimerais que ça reste ainsi. » Abel ne serait pas forcément d’accord, mais Wyatt avait toujours choisi de ne rapporter que ce qui était nécessaire – c’était son job de garder le ranch en sécurité sans venir tirer la manche de Rhodes toutes les deux secondes pour lui demander son avis. Jenna ne cafterait pas non plus, et si Adam conservait son instinct de survie et des intentions pacifiques… Tout irait bien. Wyatt voulait que ça se passe bien.
Le brun passe son pouce sur sa lèvre inférieure, et pose son regard sur le couteau d’Adam, qui le menaçait il y a pas si longtemps. Malicieux dans son intonation, diablement sérieux et prudent dans sa posture  alors qu’il cherchait lui-même la confirmation de son instinct ?  « - Sinon nous devrions essayer de nous entretuer et nous reviendrons à la case départ.  Si tu tiens à tuer un cavalier, et. Un ami. Il n’y a pas de défi, mais une simple constatation – Wyatt était un des rares amis qui devait rester à Adam dans le comté, encore plus  au ranch. Et il n’hésiterait pas à le planter pour sauver sa vie ou le ranch. Mais Wyatt préférait qu’ils en restent là et que tout cela reste entre eux.

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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptySam 20 Jan - 19:59


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Non, il n’avait pas vraiment l’envie de s'immiscer “là-dedans”, répondit le silence d’Adam face aux informations de Wyatt concernant la benjamine Rhodes, face à l’interrogation contenue dans le regard du cavalier. Sujet clôt, alors : le vagabond avait tout ce qu’il voulait savoir au sujet de son ancienne amante ou, plus exactement, tout ce qu’il pensait avoir besoin (nuance) de savoir, puisqu’il semblait bien que les deux n’étaient pas partis pour se revoir et, qu’au fond, cela valait sans doute mieux ainsi. Remuer ce qui appartenait au passé n’était sûrement pas une bonne idée ou pas à ce sujet-là en tout cas, parce qu’il était préférable pour Adam de rester éloigné de tout ce qui était susceptible de le rapprocher de trop près du leader du ranch et de la rancune qu’il était bien foutu de nourrir encore à son égard même des années après ce qui s’était passé. Jenna et lui ne s’étaient pas séparés en mauvais termes, autant se contenter de ça et se focus à la place sur l’avenir possible qui l’attendait ici ?

« Et dis-moi au juste quel genre de danger je serais susceptible de représenter, Wyatt ? » Il écarta les bras, geste d’impuissance et petit rictus accompagnant le sarcasme. « Seul contre un campement entier ? Je voudrais buter Rhodes que j’en aurais pas les moyens alors tu penses bien que je vais pas tenter quoi que ce soit. Ni fou ni suicidaire : s’il peut continuer à m’oublier, on sera tous mieux comme ça. » Et l’homme n’avait aucun intérêt à jouer les kamikazes ou mûrir un quelconque plan de revanche tardive. Autant parier sur les chances que l’autre avait de crever au cours d’un raid ou des mains d’autres personnes qu’il aurait contrarié : le taux de réussite était plus élevé que si c’était lui, Adam, qui s’en chargeait personnellement. « J’te dirais bien que vous avez rien à craindre venant de moi, mais j’ai pas l’orgueil de prétendre pouvoir représenter une menace face à vous, quelle qu’elle soit. Alors j’aime autant qu’on continue à ne pas s’entretuer. » Qu’on évite de reprendre l'entretien comme il avait commencé, lames contre gorge et estomac, et qu’on s’en tienne aux politesses, aux paroles parfois amères mais jamais mauvaise. « Entre amis. » Pour ce que ça valait encore, à l’heure actuelle. On avait vu plus d’un “ami” se retourner et planter un couteau dans le dos de son coéquipier mais, Adam n’était pas de cette trempe là et si Wyatt était toujours le même homme fidèle à celui qui se trouvait dans ses souvenirs, alors ça ne risquait pas d’arriver non plus. « J’tiens pas à tuer un cavalier, ou personne d’autre pour ce que ça vaut. » Meurtrier comme pratiquement tout le monde ici, mais jamais par plaisir, jamais s’il pouvait l’éviter, s’il y avait un moyen d’agir autrement. Pourtant, les propos de Wyatt éveillaient en lui l’écho d’une rencontre pas si vieille et certainement pas aussi pacifique, d’ailleurs les derniers mots jetés dans un souffle, voix soudainement plus basse, avaient presque le goût d’un aveux, empreint de la culpabilité de celui qui venait de les prononcer. « Enfin, pas comme si on me laissait toujours le choix remarque. Et t’es pas le premier de la crimson valley que je croise depuis que je suis revenu ici. » Il allait lui dire, oui, pas dans l’optique de se faire pardonner (de quoi ? Il avait simplement souhaité sauver sa peau) mais parce que tôt ou tard Wyatt finirait par l’apprendre – si elle était revenue pour en parler – et que, quitte à ce qu’il soit mis au courant, Adam préférait encore que cela soit de sa bouche. « Votre recruteuse. Malini ? » Prénom jeté comme on jetterait de l’huile sur le feu, et l’interrogation dans la voix alors qu’il scrutait la réaction dans le regard de l’autre à l’énoncé de l’indienne. Avait-elle survécu ? Pas inquiet pour elle, non, il ne la connaissait pas plus qu’il ne l’appréciait (difficile de garder un bon souvenir de quelqu’un ayant menacé de vous tuer, même s’il vous avait sauvé la vie plus tôt) mais inquiet des conséquences de son acte, inquiet de savoir s’il avait fait un pas de plus sur ce chemin bordé des croix de ceux, pourtant sains d’esprit, qu’il avait envoyé de l’autre côté. Nécessité ou non, le sang sur ses mains ne se laverait jamais.
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyVen 26 Jan - 22:49

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Août 2017
Wyatt expire lentement, les bras croisés sur son torse alors que Adam fait son numéro d’innocent civil envoyé au milieu des rangs armés de la fin du monde. Son pouce frotte sa barbe à rebrousse-poil, tandis qu’il l’écoute faire, ni croyant pas plus que lui. Y croyant autant que lui - le danger d’un homme seul face à un camp un tant soit peu organisé ( bitch please) est moindre, mais à ses yeux presque paranoïaques, il existe. Et ensuite ça sera trop tard. Un homme - un complot jamais démystifié- avait failli tuer Abel. Plusieurs fois. Ce n’était pas tant le risque, que sa part de culpabilité s’il n’avait pas envisagé l’hypothèse. Il aimerait en être capable. Il aimerait qu’Abel le pousse à ça - lui rappelle à quel point c’était un connard, à quel point parfois il pouvait être haïssable et à quel point en quelques mots il pouvait faire sortir l’ancien flic de ses gonds. Juste - le pousser à fermer les yeux ce qui se passer, et se laver les mains du linge sale qui pourrait surgir, tâché de sang. Mais il en était incapable et le revoilà à observer un type qu’il appréciait autrefois plus que son cher leader opposer la raison à la psychose. Comme un chien de garde vigilant. Il roule des yeux et grogne doucement, sans animosité, rien de plus qu’un léger amusement surgit des tréfonds de sa poitrine. “- Epargne-moi la modestie.”

Etait-il amer, triste, un peu déçu, par l’eau coulé entre lui et Adam, Adam et le ranch, et la descente en catastrophe de leurs relations ? Oui, toujours. Il n’était pas naïf, mais il croyait encore à la loyauté, à la famille, aux amitiés et aux promesses, même, surtout dans ce monde de merde. Alors forcément, commencer l’intermède retrouvailles par un couteau sous la gorge le met sur ses gardes. Mais il se détends progressivement, et les muscles de son corps se relâche jusqu’à ce qu’il semble baisser sa garde, et l’étincelle dans ses yeux clairs est douce. Parfois, ils n’ont pas le choix de faire ce qu’ils font, et le cavalier est le premier à le savoir, bien qu’il refuse que cela lui pèse sur les épaules. Il a un ombre de sourire sous la barbe, avant que celui ne se gèle sur place.

Seule réaction apparente, Wyatt cligne des paupières, une seule fois, suspendu à l’aveu coupable. Un autre cavalier ? Le pressentiment surgit en lui, mais il écoute, sans un mot sans un signe, sans préjuger de ce qui va suivre, en espérant simplement - une rencontre musclée, ils en font tous, dans un univers où les first date se font la main sur le couteau et les questions d’orientations géographiques sous la visée d’un flingue ou d’une flèche.

Sa main vole.

Il n’a pas le temps de réagir autrement, pas l’esprit de lui envoyer son poing dans la gueule, son couteau a retrouvé sa place dans son étui, il s’est apaisé, éloigné, et un instant, a cru les bobards qu’un prétendu ami lui débitait, appuyant sur son coeur tendre et des cordes oubliées, implorant le bon sens pour lui sortir le coup de l’enfoiré. Adam parle comme lorsqu’on jette de l’huile sur le feu et qu’on s’écarte précipitamment avant que le retour de flamme de vous pète au visage. Adam lui jette un regard en coin, visiblement inquiet de la façon dont Wyatt va bien pouvoir réagir alors que les informations s’accordent dans son esprit pour créer un sale tableau et une cavalière entre la vie et la mort.
Alors Wyatt ne pense pas, et son sang ne fait qu'un tour, et le geste se fait dans un claquement de doigts, dans l’interstice que lui laisse Adam, entre ses mots et son interrogation. Une gifle donnée du dos de la main, qui vole sans qu’il y réfléchisse. Ses doigts bourdonnent, brûlent sous le choc alors que Wyatt regarde Adam, ébahi. ”- Commence pas ça, mate.” Il n’était pas l’administrateur des peines et c’était passé Malini s’en était remise, ce n’était pas une loi qu’il n’avait pas le choix d’appliquer et pourtant la stupéfaction se mêle à l’indignation alors qu’il hausse le ton. “- C’était juste pour ça ton petit discours ?!” Il éructe, les yeux écarquillés, le visage défait. L’ascenseur émotionnel est grand, la chute vertigineuse, et pourquoi Adam a-t-il le pouvoir de lui faire se sentir trahi deux fois en une seule putain de conversation, alors que le chef de la sécurité sait pertinemment, que ces deux soit-disante trahison n’étaient dictées par la nécessité. Il écarte les bras, théâtralement. ”- Je suis inoffensif, je ne suis pas une menace, ni suicidaire, elle serait clamsée d’une infection ou tournée, je ne l’aurais pas achevé moi-même ! Putain de merde Adam, annonce pas ça comme ça ! Tu voulais passer la pommade avant de m'annoncer que tu as tué une cavalière, ou quoi ?”

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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMer 31 Jan - 21:40


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Le coup le laissa estomaqué, plus à vrai dire par la surprise que l’agressivité du geste. Il porta une main à sa joue, machinalement, tandis qu’il échouait à ravaler quelques éclats bref d’un rire mi-stupéfait mi-amusé. Une gifle. Seriously; dude ? Il avait envisagé pas mal de réactions, la plupart négatives – normal à priori – mais, peut-être pas celle-là. Forcé, néanmoins, de ravaler son rictus devant la tronche que tirait Wyatt, il recouvra bien vite son sérieux et encaissa les reproches sans broncher, après tout il ne récoltait que ce qu’il avait cherché. « Non, bien sûr que non. » Pas le temps de s’expliquer davantage, toutefois, que le cavalier reprenait déjà sur sa lancée en lui coupant l’herbe sous le pied. Morte, Malini, était-ce bien là ce qu’il était en train de lui dire ? Sans vraiment se sentir touché du décès de la recruteuse, la nouvelle ne le mettait pas pour autant en joie, assombrissait son humeur déjà quelques peu marquée par les derniers coups – mais il fallait bien que tout soit dit, pas vrai ? « Et tu voulais que je te l’annonce comment ? Est-ce qu’il y a une seule putain de bonne manière de dire ce genre de choses ? “Salut, j’suis content de te revoir, et au fait peut-être que j’ai buté une de tes collègues” ? Pas sûr que t’aurais avalé ça mieux, si tu veux mon avis. » Et puis, on balançait pas ce genre de chose quand l’autre avait encore une arme à la main, pas vrai ? « Elle m’a pas laissé le choix, Wyatt. C’était elle ou moi, tu peux pas me reprocher de m’être battu pour ma survie. » Bon, ce n’était certes pas exactement ce qu’il s’était passé mais, les détails n’importaient pas vraiment à ce moment précis, si ? La confrontation entre la cavalière et lui relevait de l’ordre du privé, il n’avait pas l’intention d’en détailler les tenants et les aboutissants à quelqu’un d’extérieur à tout ça, ou alors aurait-il fallu qu’il mette en exergue son propre comportement qui n’avait pas non plus exactement été tout blanc. « Tu voulais quoi, que je lui apporte les premiers secours après avoir l'avoir plantée ? Au moins je lui ai laissé une chance de survie en ne lui portant pas le coup de grâce, c’est bien plus que ce que d’autres auraient fait à ma place, tu sais que c’est vrai, tu peux pas me retirer ça. » De fait, c’était probablement bien plus que ce qu’elle aurait fait, elle, pour lui mais ça, mieux valait qu’il le garde pour lui, ignorant tout de la nature de la relation qui liait ses deux-là. Sa propre défense n’était pas supposée passer par ce genre de paroles car, si elle était une amie proche de son compagnon actuel, ou même davantage, ça ne risquait pas de jouer en sa faveur. Et Dieu savait qu’à cet instant précis il n’avait pas besoin, ou l’envie, que Wyatt se braque davantage contre lui, pas après tout ça, pas après son "petit discours" bien plus sincère que ce que l’autre semblait croire désormais. Encore un pas en arrière dans la méfiance et les lames risqueraient de revenir s’interposer, tout ce qui avait été dit ou fait entre temps, complètement vain. « J’aurais pu aussi rien te dire, mais je suis pas con et ce genre de merde finit toujours par se savoir à un moment ou à un autre. » Ou pas, puisqu’elle était morte, alors peu de chance qu’elle cause hein ? Sauf que ça, il n’aurait jamais pu le savoir avant de cracher le morceau, il avait fallu qu’il se mouille, et avait perdu à ce petit jeu alors ne restait plus qu’à en assumer les conséquences à présent. « Donc, j’ai préféré que tu le saches de ma bouche, que tu saches à quoi t’attendre. J’ai jamais voulu la tuer, ok ? Mais j’avais pas l’intention de crever alors, si c’était à refaire j’hésiterai pas plus que la première fois. » Parce que s’il avait bien appris une chose sur sa propre personnalité au fil des ans, Adam, c’était qu’il était prêt à tout pour survivre, quoi que ça implique. La vie, pour ce qu’elle valait désormais, était toujours préférable à cesser d’exister ou, pire, à devenir l’un de ces rôdeurs nauséabonds qui lui soulevaient le cœur même encore aujourd’hui à chaque fois qu’il les côtoyait de trop près.
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyJeu 1 Fév - 15:36

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Août 2017
Les bras lui en tombaient, si vous voyez ce que je veux dire alors qu’il fixait Adam. Plus ahuri que réellement en colère. Par la façon dont Adam l’avait annoncé, par les retours de karma en pleine gueule, par le fait qu’il traînait des pieds à l’idée de reprendre leur discussion à zéro. Parfois, l’apocalypse ressemblait vraiment à un travail sous couverture – il faut se salir les mains, avoir un sale goût en bouche, pardonner, retenir, tenir des comptes et mesurer les crimes selon une échelle qui n’a plus aucun sens moral. Menacer quelqu’un qu’on aime bien, savoir que malgré leurs cookies fait maison, si quelqu’un de haut placé l’apprend, la tête roulera, et on se retournera vers vous, encore. C’est épuisant. Sept ans sans pause ni vacances, Wyatt était las, et la seule raison pour laquelle il ne disait pas «  bon vent » à tout ça, c’était parce qu’il aimait le travail bien fait, et que faire son devoir était bien la seule chose pour laquelle il était bon au monde – à l’exception faite des blagues salaces, et du tir, peut-être. C’était un package après tout.

Et ça le laissait regarder Adam rire de sa gifle, lui-même au bord du fou rire nerveux et un peu désemparé. Pourquoi lui hein ? Malini était à Olympia, en train de survivre et l’homme qui était responsable, était un ami censé être mort qui lui tombait tout droit dans le bec, zombie-style. Wyatt leva lentement les mains, paumes exposées vers Adam, alors que celui-ci s’agitait en face, élevant la voix pour se faire entendre. « - Eh eh, calme-toi. » Il tente de l’apaiser, d’annuler la dispute avant qu’elle ne se déclenche. Wyatt le fixe calmement. « - J’ai pas dit ça okay ? Je sais ce que c’est. » Pas de vouloir tuer Malini, quoique. « - Tuer ou être tuer, se défendre. Je vais pas te blâmer pour ça. Elle est dangereuse, je suis au courant. C’est plutôt une bonne chose. » En colère, Malini était terrifiante. Il n’avait pas tous les bouts de l’histoire et il n’y tenait pas. Comme lorsqu’Abel et Malini l’avait mis dans leur histoire d’espionnage – moins il en savait, moins il était impliqué dans leurs conneries et leurs dramas, mieux il se portait. Il allait simplement supposer qu’Adam ne s’était pas tourné en psychopathe tuant pour le plaisir durant son séjour entre les jackals.

Il se racle la gorge, sans y penser. « - Ce monde pourrit tout le monde. » C’est con à dire hein ? Wyatt enfonce ces mains dans les poches de son jean, et soupire pour lui-même, fait le dos rond, étouffe un rire sans joie qui fait tressauter ses épaules. Avant l’apocalypse, il était cynique et n’espérait rien de personne. Aujourd’hui il arrivait encore à être déçu et désabusé à son grand regret – pourquoi ? Comment en était-il arrivé là ? Wyatt souffle un peu et explique, relevant les yeux vers Adam. « - Juste… la prochaine fois gère mieux ton timing, car pour moi ça ressemble justement fort à « Salut, je suis content de te voir, et au fait, peut-être que j’ai buté une de mes collègues ». » Si Adam avait joué la diplomatie en retardant l’annonce au moment après leur entente, il s’était sacrément foutu le doigt dans l’œil.
Wyatt pose sa main sur le cœur pour ajouter, avec une touche d’humour théâtral, comme pour étouffer les vibrations de la gifle. Ou comme pour y faire écho. Plus comme une baffe que comme un uppercut dans la mâchoire. « - Et je te suis formidablement reconnaissant de m’avoir fait la grâce de me le dire en face ». Tant pis pour Malini, il sécurisait le ranch, pas les recruteuses proverbialement rebelles et sauvages. Mais si Adam le lui avait caché, il aurait eu la dent dure. Il n’aimait pas qu’on lui manque.

« La prochaine fois que tu croises une cavalière, ne la transperce pas avec ton truc. » Il savait bien que Adam n’avait pas eu le choix, et il avait vu assez la mort en face, depuis l’enfance pour savoir qu’on ne peut pas blâmer quelqu’un qui cherche à vivre, coûte que coûte. Il ne jetterait pas la première pierre mais… il secoue un peu la tête. « - C’est déjà assez compliqué, comme ça, j’ai pas envie que ça devienne… le bordel. Toi au milieu – je veux pas faire ça okay ? J’ai pas envie d’être dans une position où j’ai des comptes à rendre à Rhodes là-dessus. » Il mettrait autant de bonne volonté que possible – mais il n’avait aucune envie de se faire des cheveux blancs sur ce cas.

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Adam Redfield
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyVen 9 Fév - 18:42


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Wyatt était indiscutablement plus doué que lui pour apaiser les tensions, et Adam lui fut gré de l’avoir fait alors que, accompagné de l’impression désagréable d’être acculé et accusé d’un méfait dont il refuser d’endosser l’entière responsabilité, il s’était senti piéger et incapable d’endiguer l’agacement un peu désespéré qui menaçait de pointer le bout de son nez. Certes non il ne voulait pas que ses relations avec le cavalier, autrefois un de ses bons amis sur lequel il aurait compté les yeux fermés, lui confiant sa vie sans la moindre hésitation, ne se dégradent maintenant qu’ils se retrouvaient d’un fait d’une erreur stupide (quoiqu'un acte nécessaire), mais il n’avait pas pu s’empêcher de se braquer tout de même devant les paroles, et après le coup, de son interlocuteur. Et devant sa volonté apparente de laisser la hache de guerre là où elle se trouvait déjà avant – soit bien enterrée entre eux deux –, les épaules du vagabond se détendirent de manière perceptible. Il alla même jusqu’à étouffer un petit rire devant le geste humoristique de Wyatt alors qu’un léger sourire revenait étirer les commissures de sa bouche.

« J’essaierai, ouais » il rétorqua, croisant les bras. Bien forcé d’acquiescer aux propos de l’autre, certes oui la situation était on ne pouvait plus compliquée, un bel euphémisme d’ailleurs que ce qualificatif si vous voulez son avis. Faudrait bien s'y faire, de toute façon pouvaient-ils seulement faire autrement ? « Personne a envie de ça, Wyatt. Toi pas plus que moi. Et crois-le ou non, mais ça me ferais tout de même chier que tu te retrouves à avoir des emmerdes avec Rhodes par ma faute. Alors je ferais ce que je peux pour t’éviter les troubles. » Fallait juste rester réaliste, se dire que même agiter un drapeau blanc ne suffirait pas à lui éviter tous problèmes avec les autres vivants non-infectés du coin ; parce qu’on ne pouvait jamais savoir à l’avance sur qui on risquait de tomber et que, parfois, une confrontation était juste inévitable qu’on le veuille ou non. Adam observa un léger silence, appréciant le calme revenu dans la baraque puis, appuyant son regard sur son partenaire, reprit d’un ton plus léger et indiscutablement moqueur. « Juste les cavalières, donc ? Je ne savais pas que tu ne te préoccupais que de la sécurité de la gente féminine du ranch. » Une lueur de malice dans son regard réhaussa l’interrogation tandis qu’il le fixait toujours, laissant un léger amusement revenir investir sa voix. « Enfin, je te promets rien, et surtout si je me retrouve une nouvelle fois avec un couteau sous la gorge. Comme t’as pu le constater par toi-même, ça me fait de l’effet… » Sous l’ironie sarcastique – écho flagrant à la remarque qu’avait alors eu Wyatt, tout à l’heure lorsqu'ils s'étaient trouvés à se menacer l'un l'autre –, ne se cachait rien d’autre que la dure vérité : si Adam avait une nature qu’on pouvait tout de même qualifier de pacifique, ses années d’errance et de survie avaient affûté son esprit et ses réflexes, et il est vrai que dans ce genre de situation il agissait avant de réfléchir, laissant son instinct décider de la marche à suivre avant de se soucier des dégâts que cela pouvait apporter à autrui. Pas du genre, c’était certain, à parlementer lorsque sa vie se trouvait littéralement sur le fil d’une lame. « Tu la connaissais bien ? » Malini, encore et toujours. C’est sûr que ce sujet-là ne risquait pas de quitter la table de sitôt. Et si Adam ne se sentait pas spécialement coupable de sa mort, il pouvait toujours être désolé à l’égard de Wyatt si celui-ci avait perdu une amie de sa faute. Tristement ironique, tout de même.
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMer 14 Fév - 16:17

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Août 2017
Un sourire se dessine sous sa moustache, une fossette sous sa barbe face à l’attitude d’Adam – sa poitrine se vide de l’air et de la tension contenue depuis l’explosion de rage et d’incrédulité, depuis la confession inattendue. Wyatt expire et acquiesce avec sincérité. « - J’apprécie l’attention. C’est plus que la plupart des cavaliers. » Le reniflement est moqueur, les paroles à demi-vraies. Il en râlait plus qu’il n’éprouvait réellement de ras le bol envers eux, mais il appréciait l’attention, réellement. Il n’avait pas besoin qu’un homme surgit des morts, un ami surgit du passé pour rendre sa pataugeoire encore plus boueuse. Il avait besoin de vacances et peut-être d’un ou deux amis, mais surtout de repos ; Pas d’emmerdes inutiles, ni de se mettre dans une position délicate vis-à-vis de Rhodes junior. Il n’avait pas envie de faire ce choix là – mais il ne ferait rien qu’il ne pourrait regretter. Que ce soit égorger un ami pour rien ou jouer double jeu ; ni l’un ni l’autre n’était son genre.
Pas plus que se poser comme chevalier servant de la gente féminine. Wyatt était peut-être issu de la campagne texane, mais il n’avait aucun des préjugés que certains possédaient envers les femmes, leurs rôles et leurs faiblesses. Remerciez l’éducation parcellaire et l’orientation sexuelle honteuse, sans doute. Le regard qu’il pose sur Adam est explicitement… peu impressionné. « - Nah. Je dis ça pour toi –tu vas te faire tuer. » Il ne fallait pas y penser, ne pas songer que Adam avait du prendre en traître Malini, ou sur un coup de chance pour mettre la recruteuse dans cet état. Songer à quel point l’homme en face de lui avait du être proche de la mort, car l’indienne n’était pas connue pour faire de cadeau à quiconque. Plus : ne pas s’approcher des cavalières pour des relations plus ou moins sentimentales devait augmenter l’espérance de vie d’Adam, si on lui demandait son avis. Wyatt hoche lentement la tête, et fait la moue. « - Mais je commence à croire que tu aimes ça, oui. » A chercher à tout prix à finir avec un couteau sous la gorge, à provoquer le danger comme il respirait… ce n’était pas l’Adam dont il se souvenait, mais des années avaient passées et le regard est moqueur. Il peut embrayer là-dessus oui, à voir la nouvelle manie de l’homme de se retrouver dans des situations dangereuses pour lui.
Wyatt tique sur l’usage de l’imparfait et son sourire s’agrandit un peu. Oh. C’était intéressant en soi, et le cavalier penche la tête sur le côté, observant Adam, ce qu’il y a dans ses yeux, dans ses traits, dans la question qui revient, douce et mélancolique au milieu des taquineries. Il hausse les épaules, c’est la vérité nue qui surgit, commandée par la personnalité de Wyatt, honnête. « - Une casse-couilles. Mais, oui… presque une amie. » Il ne la connaissait pas si bien, non parce que Malini ne s’ouvrait jamais, ne parlait jamais d’elle, d’avant ni de ce qu’elle ressentait. Un point commun avec Wyatt. Mais cela n’empêchait pas de continuer du même ton tranquille. « - Elle est à Olympia, là. Juste pour compliquer ton bordel. » Une information comme une autre. Wyatt continue, rivant son regard dans celui d’Adam, presque rassurant. Presque. « - Elle n’est pas morte. Pas encore. »


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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMar 27 Fév - 21:05


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Pour sûr, l’idée de se faire buter n’était pas exactement ce qui enchantait le plus Adam mais, de toute manière, il avait bien l’intention d’éviter le reste des cavaliers comme la peste à l’avenir – dans la mesure du possible, sachant leur proximité et le hasard des coïncidences. Où qu’il finisse par atterrir à terme, il avait très à coeur le dessein de faire le dos rond, se rebâtir une vie sans trop provoquer de remous et attendre de se creuser à nouveau une place suffisamment confortable avant de se risquer à provoquer quoi que ce soit. Les années avaient passé depuis sa fuite, trahison, appelez ça comme vous voulez, et de l’eau avait coulé sous les ponts depuis. Plus personne ne le cherchait. S’il restait reconnaissable, il avait tout de même changé, depuis, alors c’était possible, oui. Et il comptait bien mettre le plus de chance possible de son côté pour que ce soit effectivement le cas. Tant pis, s’il était surtout revenu pour son père et que celui-ci était mort : il n’allait pas faire demi tour maintenant, pas courir le risque de se replonger dans des contrées sauvages et hostiles quand il avait à nouveau cette occasion de se poser quelque part et respirer. Et puis, Harrison lui avait causé de Casey et quoi qu’Adam puisse penser de sa frangine, il y avait tout de même une franche curiosité à son égard. Si leur relation n’avait jamais valu ne serait-ce qu’un kopeck et ce même avant l’épidémie, elle restait néanmoins le seul lien familial qu’il avait encore ici. Pour ce que ça valait, cela méritait tout de même qu’il s’y attarde quelque peu.

« Mais merde, Wyatt ! » La révélation avait suscité son effet de surprise, probablement escompté de la part de son interlocuteur. Il s’en était fallu de quelques secondes silencieuses, expression interdite collée sur sa tronche, avant que l’exclamation ne s’échappe d’entre ses lèvres. « T’es vraiment un putain de bel enfoiré, tu le sais ça ? » Il n’était pas en colère, non, pas vraiment, mais se fit fort néanmoins de garder un visage soigneusement neutre au moins sur les premiers instants de sa stupéfaction. Et peut-être, sûrement même, qu’il méritait que le cavalier se soit joué de la sorte. « Tu mériterais que je te retourne ton coup. » En un peu moins tendre, pour le principe. Ouais, sauf que ce genre de trucs ne s’annonçait pas comme ça. Et si Adam avait serré le poing à l’énoncé de l’état de santé – réel – de Malini, c’était à ce moment là qu’il aurait dû cogner (sans rancune ni offense, bien entendu). Pas après. Surtout pas maintenant que son visage se détendait, que le sourire revenait se ficher au coin de ses lèvres. « Well, I guess I had it coming after all. Mais c’est vraiment une sale blague de merde, Wyatt, tu t’es pas arrangé avec les années de ce côté. » Oh il ne lui en voulait pas, non, parce que l’importance qu’avait Malini à ses yeux était trop moindre pour avoir suscité un ascenseur émotionnel quelconque. Elle n’était, ne restait probablement, qu’une parfaite inconnue qui l’avait sauvé d’un sacré fichu sale pas, puis avait manqué de le buter. « Enfin, tant mieux qu’elle soit encore en vie, j’imagine. » L’air pas si convaincu que ça, eh ? C’est-à-dire que si elle était à Olympia… et bien ses plans concernant cette ville s’en trouvaient légèrement perturbés, au moins dans l’immédiat. Au final, peut-être que ça l'aurait mieux arrangé qu'elle reste morte, plutôt que de s'acharner à garder ses viscères à l'intérieur de son corps. Moins d'emmerdes pour lui, à l'exception de l'éventualité que Wyatt n'eut pas pris la nouvelle aussi facilement. S’il parvenait à se faire accepter derrière les barricades, la dernière chose dont il avait envie était qu’elle soit un des premiers visages qu’il y croiserait au détour d’une rue. « Et, euh, comment elle va ? » Non pas qu’il s’en souciât réellement. La vraie question qu’il aurait dû poser, d’ailleurs, s’apparentait plutôt à un “et sinon, elle compte rester longtemps ?”
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyVen 16 Mar - 18:56

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Août 2017
Wyatt, bras croisés, se mordait l’intérieur de la joue jusqu’au sang pour contenir son hilarité, ne pas rompre l’effet de surprise et le suspens ménagé. L’éclat de rire qui rugit dans sa poitrine en même temps que l’exclamation qui celle d’Adam serait presque suffisant pour attirer les rôdeurs à la ronde, tant le rire naturel, satisfait, de Wyatt est profond et sonore, le pliant en deux un instant. Il se redresse juste à temps pour se faire insulté d’enfoiré, trouvant visiblement grand plaisir à la réaction du cavalier renégat. Un bel enfoiré, certainement, surtout aux dépends des autres, même si ses plaisanteries ne sont en général pas cruelles. Comment aurait-il pu résister à celle-là ? Il ricane un peu, retenant un rire qui fait tressauter ses épaules le temps de se frotter le nez, la provocation luisant dans son regard. « - Essaie toujours. » Il se frotte le coté du nez avec un reniflement amusé. Adam pourrait lui rendre son coup, mais l’effet de surprise était défait, et Wyatt était content de son coup, nul couteau sous la gorge ne pourrait lui faire rendre sa joie de vivre. A choisir, son humour, qui ne s’était jamais amusé de grand-chose, jamais arrêté devant rien, s’était encore détérioré depuis le départ d’Adam. Les causes de rire de qualité se raréfiaient, alors forcément.
« -  Comment j’étais censé résister ? » Proteste Wyatt en une fausse innocence outragée, écartant ses bras loin de son corps avant de laisser retomber avec un claquement contre ses cuisses. Il pointe Adam du doigt, cherchant son soutien avec 100% de son assurance naturelle.  « - Elle était bonne. Facile, mais bonne. Et tu l’as mérité. »  Wyatt enfonce le couteau dans la plaie, secouant légèrement la tête, sans le lâcher du regard, sans lâcher son sourire en coin. Adam méritait bien cette petite, minuscule vengeance, petit coup de pute gratuit qui remonte le moral, après tout. C’était de bonne guerre.

Tant mieux. La moue de Wyatt était peu engageante – qu’il n’ait pas tué une cavalière, qu’une cavalière, importante pour le ranch, ne soit pas morte était une bonne chose à ses yeux, bien sûr, mais Malini n’était pas le genre de personne qu’il faisait bon d’épargner, plus personne ne l’était aujourd’hui. « - Cela aurait été moins drôle. » Convient, doux-amer, le chef de la sécurité. La plaisanterie n’aurait pas été la même, l’état du sol dénué de sang et de tripes non plus. L’ancien flic n’ajoute pourtant aucune parole qui pourrait sortir son ancien ami de la panade, le regardant s’enfoncer à trouver une phrase pour enchaîner sur cette révélation. Le sourire en apparence, disparait sous la barbe de Wyatt qui fait la moue, comme réfléchissant sincèrement à sa réponse, pesant le pour et le contre. Il inspire profondément, chassant les derniers restes de son rire hors de sa cage thoracique, avant que sa poitrine ne se dégonfle avec un long soupire, épaules penchées en avant, mains dans les poches, prenant son temps pour articuler lentement, exagérément. « - Elle va te botter le cul. » Ce n’était pas la question ? Pas difficile pourtant d’imaginer Malini se redresser de son lit de mort, couverte de sang et de tripes pour emporter un petit bout d’Adam avec elle. Il ne s’agissait pas de faire de paris sur qui survivrait à une seconde rencontre ( quoique ), mais bien de prévenir l’homme. De faire écho à la question qu’il voyait danser dans son incertitude, défensive.
Wyatt laissa tomber le jeu pour soupire sincèrement et baisser la voix. « - J’apprécie ta volonté de faire profil bas, Adam, mais… ici ? Tout le monde connaît tout le monde. Tout le monde baise avec tout le monde. Tu vas la revoir, à un moment ou à un autre. Tous. »  Il y a encore quelques années, il aurait posé sa main sur son épaule, rompu l’espace entre autre, mais Wyatt se contente de se gratter la barbe, mesurant Adam du regard, imaginant le futur. Les erreurs commises qui les réunissaient là. « - Prépare toi. » lui conseille-t-il tranquillement.



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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyMer 21 Mar - 23:38


Wyatt Adam
« l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille »

Si l’idée de se faire botter le cul lui paraissait beaucoup trop probable pour qu’il ait envie d’en rire, la réponse dérivée à sa question peu sincère et complètement intéressée lui arracha tout de même une sorte de sourire tordu, tandis qu’il ne pouvait s’empêcher un haussement d’épaules quelque peu fataliste. Il l’aurait préférée morte pour s’éviter ce retour de flammes là, Malini, mais il l’aimait mieux vivante vis-à-vis de tout le reste, le fait qu’il s’attirerait moins d’ennuis ainsi, à commencer par Wyatt. Alors, et maintenant que le mal avait été fait, ne restait plus qu’à attendre l’inévitable. De toute manière, il n’allait pas se dérober encore, pas fuir une énième fois ; il n’avait pas refait tout ce trajet pour si peu, il n’était pas comme ça. « Tant pis », conclut-il simplement face à l’observation du cavalier. Ou peut-être que ce sera moi. Encore. Il avait gagné la première fois déjà, non ? L’avenir leur dirait bien ce qui allait se passer entre eux deux, en attendant inutile de se faire une montagne de fabulations hypothétiques.

« Hé, Wyatt. Tu me prends pour un con ? » Mi amusé mi sincère, question honnête même si la formulation avait peut-être été volontairement exagérée. « Je sais. Tu crois tout de même pas que j’ai pas envisagé toutes les solutions possibles avant de revenir ici ? » Même jusqu’à la possibilité la plus malchanceuse possible, se heurter aux cavaliers dès le début, retrouver la sentence qu’il avait fui des années plus tôt. Cela avait failli arriver, d’ailleurs, et c’aurait probablement été le cas s’il s’était fait pincer à Stonebriar mais… ça n’avait pas été le cas. Et il était toujours ici, vivant, libre. « J’ai eu des mois pour me préparer. J’me suis pas pointé ici comme une fleur avec l’espoir débile qu’on allait m’accueillir les bras ouverts et la bouche en cœur. » Il avait même songé au fait qu’il aurait parfaitement pu revenir sur un champ de ruine, en huit ans cela s’était produit plus d’une fois, les survivants tombaient, les campements s’effondraient et ne restaient là-bas que les souvenirs et de nouvelles hordes pour continuer la lente annihilation de la race humaine. « Mais écoute, j’avais… enfin, j’ai de la famille, ici. » Il y avait toujours Casey après tout, même si c’était pour son père qu’il était revenu. Il lui restait au moins ça… pour ce que ça valait. « Des gens auxquels je tiens. » Et certaines étaient mortes, pas toutes cependant. « Je mérite pas de passer une vie en exil juste pour un connard imbu de sa personne et une foutue merde qu’on m’a obligé à faire, tu peux au moins comprendre ça, non ? Il me reste plus grand chose, dans ce putain de monde, je veux au moins la chance de pouvoir m’y accrocher. Et j’en ai ras le cul de fuir. » Non, Adam refusait de payer tout le reste de ses jours pour une putain d’erreur, refusait catégoriquement de croire qu’il n’y avait pas un moyen de contourner ça. Est-ce que de l’eau n’avait pas coulé sous les ponts, depuis ? Merde, le ranch et la mine étaient alliés désormais alors même la vraie trahison qu’il avait commise, celle qu’il n’avait jamais avouée à personne, même celle-là devait lui être pardonnée, en la mémoire et pour l’honneur de son père qui en était mort. Alors le vagabond prendrait ses chances contre Rhodes, ou Malini, ou n’importe qui désireux de pointer ses actes du doigt et le punir pour ça. Ses chances, et ses armes s’il le fallait, quoiqu’il était dépourvu du moindre désir d’en arriver là pour ce qu’il redoutait ce qui ne manquerait pas d’arriver ensuite.
« Tu réalises que je t’ai rien proposé à boire ? » Après quelques secondes de silence, la question cassa net la tension que ses remarques précédentes avaient de nouveau instaurée, assouplissant l’atmosphère alors qu’Adam sautait du coq à l’âne sans crier gare. « J’ai un espèce de café soluble insipide et absolument dégueulasse, mais mélangé avec un peu d’alcool ça se boit sans soif. Suis-moi, et fais attention où tu mets les pieds. » Marre de converser dans un couloir, coincé entre un meuble et la porte d’entrée. Et puisque Wyatt était venu le chercher ici, ce n’était pas pour se casser après simplement cinq minutes non ? Il se retourna après seulement quelques pas, s’arrêtant sur le seuil du salon pour fixer son ancien ami, l’air redevenu un peu plus grave malgré la légèreté des propos qu’il venait juste de tenir. « Tu vas m’aider, dis ? A me préparer. J’ai beaucoup de choses à rattraper, ici. »
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille   l'instinct de survie qui surgit quand ça dérouille EmptyJeu 22 Mar - 17:40

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Août 2017

Hé, Wyatt, tu me prends pour un con ? Wyatt reproduit sans un bruit la question ridicule d’Adam, agitant les lèvres en silence, le regard moqueur. Il pourrait lui répondre oui, et il est visible que la tentation agite presque ses lèvres. Ce n’est pas parce que depuis huit ans il résiste à franchir la ligne face à un certain emmerdeur, qu’il a perdu l’humour qui saisit les perches tendues. Il laisse Adam répondre à sa question lui-même, sans dissimuler ce qu’il pensait de ça. Oui et non. Oui, parce qu’à poser une question pareille à “une espèce d’enfoiré comme Wyatt”, on devait être idiot de s’attendre à une autre réponse. Non. Wyatt ne le prenait pas pour un con. C’est le contraire tandis qu’il l’observe avec attention, le regard plus vif, rusé, sous la bonhomie facile. Il était réellement partagé sur … le côté judicieux de se re-pointer dans les parages, sur le pourcentage de fleur et bouche en coeur d’Adam. Mais il n’était pas lui-même complètement con. Même à Olympia on ne survivait pas avec des bons sentiments et en se remettant au bon coeur du voisinage. Wyatt savait de première main à quel point l’humanité avait les dents longues.

Wyatt détourne pudiquement le regard en entendant le vagabond évoquait une famille, des proches. Il pouvait comprendre le sentiment, qui frappait extraordinairement près du but. Il glisse à nouveau sa main libre dans ses poches et il acquiesce. ”-  Comment tu crois que je t’ai retrouvé ? ” Parce que c’était un Redfield, parce que tout ceux qui avaient eu un jour un foyer, une famille finissait par y revenir, la nostalgie en bandoulière. Adam était dans le coin avait dit Ryan et les propres yeux du cavalier. Alors Adam repasserait par là comme un foutu saumon remonte la rivière pour se faire griller à la source. C’était facile de deviner ce qui lui était totalement étranger, Wyatt avait passé sa vie à envier ce genre de conneries qui pouvaient vous faire tuer aujourd'hui.

Sa langue claque contre son palais, et quelque chose qui ressemble fort à de l’enthousiasme et/ou de l’admiration transfigure son visage. Il en faut peu en pleine apocalypse vous me direz. “- Eh beh merde. Tant que c’est pas du déca.” L’ex flic n’avait après tout jamais eu de très hauts critères en matière de café. Si cela avait de la caféine dedans, était vaguement noir et pouvait souffrir de manière positive l’adjonction d’alcool, c’était tout bon pour lui. Il étrangle à nouveau un rire dans sa poitrine, mais acquiesce, faisant signe à Adam de passer devant. Il n’a pas envie de prendre congé, cela fait des années qu’Adam et lui … se sont perdus de vue. Pas mal de temps aussi, qu’il a fait le pied de grue devant la baraque, prenant sur son temps, sa patience et l’ordre du ranch pour être en planque, attendre un fantôme qui ne viendrait peut-être pas. Il aurait besoin de plus que du café pour retourner au ranch et river son regard dans celui de Rhodes.  ”- En même temps, j’aurais pu passer un coup de fil avant de passer si je voulais un truc à boire.” il convient, absolution du mauvais hôte. Il suit Adam, les mains dans les poches, le regard vif, scannant malgré lui les différentes portes qui s’ouvraient, sorties et mauvaises surprises possibles… tout en enjambant les restes de huit années d’abandon.

Wyatt a un temps d’arrêt lorsque Adam se retourne vers lui, et il reste silencieux. Mais son visage s’adoucit. Pas de moqueries sur qui était l’idiot à présent quand il acquiesce les yeux mi-clos. “- Yeah. J’ai un genre d’expérience avec les connards imbus de leur personne et les merdes qu’on t’oblige à pelleter. On va en discuter autour d’un café… avec beaucoup d’alcool. Ca fait du monde.” Des choses à rattraper, des conneries à connaître et des salauds rapatriés dans le coin, il y en avait des masses. Mais Wyatt comprenait. Il pardonnait pas tout, mais l’explication le satisfaisait et à la fin de la journée, il était là pour reprendre un café avec Adam, où que cela l’emmène. Lentement, pour lui laisser le temps de le voir venir ( parce que des personnes avaient perdu des organes pour moins que ça ), il pose sa main dans son dos entre ses omoplates. Je suis là. Il lui fait signe de continuer à avancer, de servir ce foutu café tandis qu’il se laisse tomber sur une chaise défoncée, les armes rengainées. Ils avaient de quoi parler pendant des heures, comme avant, comme qui dirait.


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