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 quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers

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MessageSujet: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptySam 7 Avr - 15:58


Leigh Uzo
« quand leurs voix qui s'appellent,
se changent en revolvers »

fin janvier ▬ Ce qui était en train d’arriver, ne représentait pas vraiment une surprise en soit : après huit ans, il aurait été stupide de croire qu’organiser un tel évènement dans un coin anciennement aussi urbanisé que l’avait été le centre commercial ne risquerait pas d’attirer ces saloperies de rôdeurs en un temps record. Déjà durant le réaménagement du bâtiment autrefois clamé par les chacals, et de ses environs, il leur avait fallu gérer un certain nombre de morts-vivants dû au fait des bruits, de l’activité, et tout simplement de la présence d’êtres vivants. Alors aujourd’hui, où le nombre de ceux qui étaient venus assister à l’inauguration, dépassait la centaine ? Non, ce qui était censé se produire ensuite avait définitivement été couru d’avance. Et ils l’avaient prévu bien sûr, du moins jusqu’à un certain point.
Peu intéressée par l’idée de faire un peu de shopping post-apocalyptique, Uzo avait largement préféré passer toute son après-midi à l’extérieur, mieux à l’aise dans le milieu des gardes que celui des familles, mieux habituée à ce silence vigilant parfois rompu de quelques plaisanteries ou discussions, qu’au brouhaha qui débordait de l’intérieur par moments. Depuis qu’elle était arrivée, elle n’avait pas pu manquer d’apercevoir Leigh parmi les quarries dévoués à la garde, et si leurs regards s’étaient peut-être croisés à quelques reprises, l’ancienne militaire avait néanmoins préféré éviter de se trouver trop proche d’elle. malgré la pseudo neutralité du mall et le fait établi noir sur blanc qu’ici les querelles inter-clans étaient strictement interdites, les tensions entre les deux groupes d’Hamilton n’étaient pas apaisées pour autant et se devinaient dans la séparation franche au niveau de ceux qui veillaient à la sécurité du centre commercial, l’air du mutuellement se considérer comme des pestiférés. Peu importe à quel point cette note négative pouvait bien lui déplaire, Uzo n’avait pas l’intention de venir y déroger, pas de suite en tout cas. Plus tard peut-être, elle n’était pas fermée à l’idée... En attendant il ne faisait pas vraiment froid sous le soleil texan et le temps à patienter à l’extérieur lui paraissait en fait agréable, loin des tonnes de roches de la Mine qui vous pesaient sur la tête à longueur de journée. Si le prix à payer pour en profiter ne consistait qu’à abattre les rôdeurs au fur et à mesure qu’ils se pointaient, alors elle l’acceptait bien volontiers.

A quel moment, alors, avait-il fallu que tout dégénère subitement ? La situation semblait parfaitement sous contrôle et puis quelque chose avait explosé, tout s’était enchaîné et d’un seul coup, ça n’avait plus vraiment été le cas. Adieu, au moins, aux rivalités stupides entre survivants tandis que tout le monde semblait avoir abandonné les quelques restes de bonne humeur pour se concentrer sur la menace soudainement devenue omniprésente. Poussée par une légère pointe d’inquiétude qu’elle n’acceptait que jusqu’à un certain stade, Uzo n’avait pas pu s’empêcher de jeter à intervalles réguliers quelques regards par-dessus son épaule, à juger de la manière dont Leigh gérait ses propres problèmes. Puis, les attaques avaient exigé d’elle qu’elle ne se concentre plus que sur ses assaillants immédiats et elle avait perdu la jeune femme de vue, quoiqu’un morceau de sa concentration fût resté rattaché à elle, poussant sa propriétaire à calculer ses mouvements de sorte à choisir et laisser ses combats la rapprocher de la dernière position qu’elle lui connaissait. Un désir de protection mal placé, ou simplement le besoin de s’assurer que l’autre n’avait pas besoin d’aide, après tout il n’y avait pas tant de personnes que ça qu’Uzo plaçait sur le devant de l’étagère et, puisqu’Anita n’était pas présente – elle passait prioritaire avant n’importe qui –… eh bien, son bras droit n’avait pas de compte à rendre sur ses agissements après tout, ce qu’elle choisissait de faire, ou qui aider, du moment qu’elle continuait à jouer le rôle qu’on attendait d’elle ici.
L’ironie du sort voulut toutefois que les rôles soient inversés. Son pied en appui contre la tronche décomposée du rôdeur à terre duquel elle était occupée à arracher sa lame la laissa sans défense pour une seconde de trop, et lorsqu’elle sentit une main poisseuse agripper sa queue de cheval, Uzo ne se retourna qu’à temps pour empêcher l’autre infecté de s’effondrer sur elle, abattu des mains de… Leigh ? La surprise s’invita brièvement sur ses traits, vite effacée alors qu’elle dégageait de son visage en sueur quelques mèches folles qui lui gênaient la vision. « Tu joues aux anges gardiens maintenant ? » Petit sourire en coin, remerciement sous-jacent muet avant qu’elle ne détourne promptement son attention pour repousser un énième assaillant affamé, plantant le couteau fraîchement récupéré dans l’orbite vide du cadavre en sursis. Quoique soulagée de la trouver là en un seul morceau et de toute évidence bel et bien vivante, lambiner en plein milieu d’une attaque juste pour aborder ce sujet n’était néanmoins pas franchement l’option idéale – comme si elle avait jamais eu l’intention, de toute manière, de le lui dire cash. Il lui semblait toutefois que les choses commençaient à se calmer, que le plus gros des combats se trouvaient désormais derrière eux après ce temps interminable à perdre le compte des corps qui s’étaient effondrés. Maintenant, Uzo pouvait un peu mieux respirer dans cet air désormais chargé des effluves nauséabondes des rôdeurs, malgré la fatigue qui commençait quelque peu à engourdir ses gestes. « Attention à ta gauche ! » Le flingue accompagna l’avertissement à l’instinct, venant loger une balle dans le crâne d’un infecté mal achevé qui, rampant entre deux autres corps inanimés, avait tenté d’accrocher la silhouette mouvante de Leigh. « Okay, I guess that make us even. » Question de principe ? Ou juste une manière comme une autre de souligner le geste quoiqu’elle n’en tirât pas la moindre vantardise, en témoignait le regard qu’elle posait sur sa partenaire à l’heure actuelle. Combattre à ses côtés, n’était pas exactement quelque chose dont elle avait l’habitude pour ce qu’elles avaient généralement mieux à faire en règle générale. « Merde, quel bordel ! C’est à se demander comment les gars de Rosario ont réussi à survivre aussi longtemps ici. » Profitant de ce qui ressemblait fort à une accalmie, Uzo prit appui sur le capot d’une voiture déglinguée au moins le temps de retrouver son souffle, essuyant son front d’une main fatiguée.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyDim 8 Avr - 22:09

quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
When truth is replaced by silence,the silence is a lie.

Ce qu’elle fout là ? Leigh se le demande aussi. A force de vouloir se faire bien voir, elle s’embarque malencontreusement dans des missions suicides. Elle a juste évoqué la possibilité de venir aider – au besoin, si seulement c'est nécessaire, en renfort uniquement, pour l’inauguration et là voilà directement assignée ici. Elle devrait sans doute apprendre à se la fermer. Néanmoins, si tirer sur du mort-vivant toute l’aprem lui permet de rester dans les bonnes grâces d’Aaren Diggs, alors elle pourra en retirer un semblant de satisfaction. On ne peut pas parler d’une vraie fascination ou d’une grande motivation à se tenir là, un flingue dans la main à viser des têtes décharnées. Sans même mentionner l’affreuse ambiance régnant sur l'assemblée, le seul fait de rester silencieux à fixer l’horizon, ça la fatigue un peu. Rien d’excitant, rien de réellement amusant. Si on omet la présence d’Uzo sur les lieux, bien entendu. Difficile de la louper, du moins pour un œil avisé. Rangée avec ses adorables petits comparses, là où la tension redouble étrangement. Ces conflits l’épuisent plus encore que l’activité exercée. Le silence que la trentenaire a maintenu entre elles, l’oblige à s’interroger sur ses réelles intentions. Besoin de faire profil bas ? Nécessité d’agir comme les siens ? Ou seulement, déterminée à approuver cette scission totalement aberrante entre leurs deux communautés ? Difficile à dire, à évaluer. Puis, c’est pas comme si Leigh, elle pouvait lui demander directement. Contrairement à la soldate, la carrière n’a pas de laisser-passer qui lui permette de foutre le bout de la semelle dans la mine. Et donc, elle doit s’en tenir au bon vouloir de cette dernière pour obtenir un semblant de nouvelles. Elle a sans doute eu mieux à faire que de venir la voir, peut-être qu’elle a préféré ne pas être remarquée en sa compagnie, qu'elle n'a plus eu envie de jouer avec le jeu. Qui pourrait la blâmer ? Faire preuve de prudence ne fait pas de mal. Faire preuve d’indifférence en revanche…

La brune se force à ne pas la regarder, légèrement vexée par l’absence prolongée qu’elle lui a imposée. Si Uzo a décidé de l’ignorer. Alors, elle en fera de même. Elle y croit dur comme fer à sa résolution. Et puis, l’inévitable se produit. On ne peut pas nier que ça leur pendait au nez depuis le début. La belle affaire de réunir tout le monde le même jour au lieu de réguler le va-et-vient dans le centre commercial de façon systématique. Ha le capitalisme, le besoin de rendement, ce que ça peut causer comme bordel en peu de temps. Ça n’est clairement pas le commerce qui va pouvoir les sortir de la mouise, ils ne peuvent de toute évidence pas troquer quelques vivres en échange de la paix. Submergés, ils le sont très rapidement. Et c’est aussi simplement que ça, que la décision prise antérieurement saute. Dès que le chaos s’instaure, la chef de zone traque à la trace, son acolyte. La mêlée l’oblige à plusieurs reprises à perdre la direction qu’elle aimerait emprunter. Elle alterne entre les tirs et le maniement du couteau, se faufile entre les carcasses aussi vite que possible. Douée pour la fuite, excellente en matière d’esquive, son agilité la sort de plus d'une sale situation. Alors qu’elle perfore la cervelle d’un macchabée particulièrement désarticulé, son champ de vision s’ouvre subitement sur une scène qui lui glace le sang. Sans perdre une seule seconde, la furie se jette sur l’opposant de sa comparse. La lame s’enfonce prestement dans le crâne, le petit bruit de craquement qui l’accompagne ne lui a jamais autant fait plaisir. C'est avec un certain plaisir qu'elle rebondit à la réplique adverse. « Tu crois quoi ? Les auréoles, elles sont pas que sous les bras chez moi. » Aux prises avec l’action, Leigh, elle a oublié qu’elle lui en veut. Avec force, elle ôte le poignard du cerveau avarié et reprend alors la bataille sans plus un regard pour sa compagne. L’américaine n’est plus qu’instinct et adrénaline quand l’avertissement retentit. Pas le temps de totalement comprendre, une seconde de latence qui lui est fatale mais que sa sauveuse emploie à bonne escient. Le tir retentit et le mort retrouve la poussière. Les fourmillements continuent à se répandre dans les membres de la fainéante, résultat du sursaut. Un sourire moqueur vient, cependant, courber ses lippes. Partager ce moment de légèreté ne peut lui être que bénéfique. « Dans tes rêves. J’ai sauvé ta tignasse et toi, ma godasse. Le scalp remporte la manche. »

Avec une certaine appréhension, elle vérifie sa réserve de munitions à la suite alors que son interlocutrice s’accorde un moment de répit. Les prunelles balaient la zone, les sens toujours en alerte évaluent leurs chances de fixer à nouveau la faucheuse dans les prochains instants. En continuant, sa petite contemplation du terrain, elle répond à la remarque tout à fait pertinente de son vis-à-vis. « Simple, ils sont tellement doués pour casser les couilles, que ce super pouvoir a dû fonctionner sur ceux-là aussi. Et ouais, je sais, du coup, je devrais être tout autant efficace. » Un haussement d’épaules nonchalant alors que les yeux retombent finalement sur ceux de la militaire. Une poignée de secondes pour l’admirer avant que l’amertume ne revienne en bordure des lèvres. Tout en essuyant l’hémoglobine viciée teintant son couteau, elle se permet de cracher un peu son venin avec sarcasme. « Ça va ou tu veux que je recule encore d’un bon mètre par mesure de précaution ? Non parce que là tu causes à une carrière en plein jour, tu risques te faire fouetter, il parait ? » Un air innocent affiché pour souligner cette réflexion. Elle la teste peut-être un peu trop. Et ça ne sera jamais assez pour comprendre ce qu'il peut se passer dans sa maudite caboche.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyMer 18 Avr - 0:24


Leigh Uzo
« quand leurs voix qui s'appellent,
se changent en revolvers »

La répartie de Leigh… lui avait peut-être manqué plus qu’elle n’aurait bien voulu l'admettre, quoique la réplique l’eusse poussé à lever momentanément les yeux au ciel avant que sa tâche lui rappelle qu’il valait mieux qu’elle reste attentive à ce qui se passait précisément sous son nez. Les rôdeurs, en ce qui les concernaient, ne marquaient pas de pause pour ricaner face aux traits d’esprit de la jeune femme, et Uzo avait tout intérêt à calquer son comportement sur le leur en cette occasion au moins. Elle aurait tout le temps, après, d’attacher un peu plus d’attention au genre de conneries que sa partenaire de combats était capable de lui débiter quand elle s’y mettait. « Dans mes rêves, hein ? J’aurais osé espérer que tu me connais un peu mieux que ça, tout de même. » Elle lui grimaça une ébauche de vague rictus ironique entre deux souffles saccadés que lui avait valu toute cette effervescence. « Si c’est une manière de souligner que j’ai toujours une dette envers toi malgré, alors c’est non. Je t’avais rien demandé. » Le ton n’était toutefois pas bien sérieux, elle lui resterait redevable quoi qu’il en soit. « Merci quand même pour mon scalp. » Le sourire se dessina un peu plus large, quoique l’image fût éphémère. L’heure n’était pas exactement à la plaisanterie, même si la menace ne semblait, dans l’immédiat, ne pas vouloir déjà revenir flirter avec elles. Toute pause, dans ce bordel environnant, était fortement appréciable – et appréciée, indubitablement. « Tu t’es pas si mal démerdée jusqu’à présent, qu’elle confirma face au sous-entendu glissé dans les propos de son interlocutrice. Pour ce qui est de casser les couilles, j’entends. » Ou les ovaires. Bref, d’emmerder son monde, en somme, monde dans lequel le bras droit de Jones s’estimait incluse malgré les distances qu’elle avait choisi d’imposer ces derniers temps.

Posant son couteau sur le capot à côté d’elle, facilement récupérable en cas d’urgence, Uzo se livra à quelques étirements sommaires cherchant à évacuer un peu de fatigue de ses muscles endoloris. Sa nuque craqua désagréablement sous les flexions imposées, mais plus désagréable encore fut la pique lancée à la volée et en fourbe par sa camarade tandis qu’elle avait, l’espace de quelques secondes, laissé dériver son attention ailleurs que sur l'impétueuse chef de zone.
Touchée. L’acide était certainement mérité, elle n’était pas si aveugle qu’elle ne s’en rende pas compte, mais ça ne justifiait pas pour autant qu’elle apprécie le reproche, ni même qu’elle se contente d’encaisser sans mot dire. « Hey, Wickham, ferme-là un peu pour voir ? » Elle termina sa petite gymnastique improvisée et ramena ses jambes en tailleur, appuyant avec légèreté le bas de son dos contre le pare-brise encore miraculeusement intact de la vieille carcasse automobile (hors de question d’être prise en traître tandis qu’elle s’octroyait le droit de souffler), avant de récupérer sa lame et d’en faire tourner le manche entre ses doigts avec une certaine forme de langueur, prête néanmoins à en raffermir sa prise dans l’instant si la situation se mettait soudainement à exiger d’elle qu’elle le fasse. « J’suis presque sûre que tout le monde a mieux à foutre en ce moment. » Oh et puis merde, pourquoi est-ce qu’elle était en train de se justifier devant celle qui l'incriminer, au juste ?  Oui, l’intime conviction que personne ne prendrait le temps de froncer les sourcils en la voyant traîner en compagnie d’une des sous-fifres de Diggs la poussait peut-être, maintenant, à prendre son temps alors même que le danger semblait vouloir les épargner encore un peu, mais ce n’était certainement pas ça qui l’avait poussée en premier lieu à vouloir se rapprocher d’elle dès lors que les choses avaient commencé à s’envenimer sévèrement aux alentours du centre commercial. Et de toute manière, qui trouverait à redire à une alliance quand l’ennemi menaçait tout le monde sans la moindre discrimination ?

« Enfin, je t’empêche pas de faire ce qui te chante mais, à ta place, j’éviterai tout de même de trop reculer, parce que j’suis pas bien sûre qu’ils sont tous les deux morts, derrière toi. » De la pointe de son couteau, elle désigna d’un geste presque trop nonchalant au vu de la situation un point situé derrière Leigh, deux carcasses abattues plus ou moins récemment et suffisamment entremêlées pour que celui qui semblait encore vaguement s’animer ne puisse se dépêtrer de l’autre. Sa mâchoire de toute évidence clairement fracturée lui ayant empêché le moindre grognement, il ne s’en agitait pas moins avec un peu plus de vigueur depuis que les éclats de voix, et la perspective d’un peu de chair fraîche à proximité, semblaient l’avoir quelque peu revigoré. Pour autant, l’ancienne militaire ne fit rien d’autre que signaler le problème à sa camarade, sans sembler vouloir daigner se fendre du moindre geste dans sa direction malgré l’existence réelle du danger qui aurait pu se révéler un poil plus problématique si pas découvert à temps. Bah, Leigh saurait bien se démerder avec celui-ci, qui une fois privé de son élément de surprise n’était plus si inquiétant que ça. Son regard la quitta, retournant scruter les parages immédiats dans l’attente des prochaines de ces pourritures qui ne manqueraient pas de venir tenter leur chance de leur côté. Peut-être auraient-elles meilleur temps de chercher à rejoindre les autres, fusionner avec une autre de ces équipes formées à l’improviste, mais à vrai dire chacun semblait tirer pas trop mal son épingle du jeu ; autant continuer à surveiller ce coin-là, elles seraient à nouveau gâtées bien assez vite comme ça. « Alors, dis, c’est quoi ton problème au juste Leigh ? » Elle avait sa petite idée, peut-être. Mais puisque la quarry avait été la première à cracher son amertume, alors elle voulait l’entendre de sa propre bouche, en des termes clairs. Le tout en gardant un œil vigilant sur la démarche traînante de trois silhouettes slalomant entre les déchets encombrant le parking avec un intérêt bien en commun.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyVen 27 Avr - 0:35

quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
When truth is replaced by silence,the silence is a lie.

Derrière chaque joute verbale, se terre un malin plaisir. Celui de remporter des guerres fictives. C’est à celle qui aura le dernier mot. Uzo s’est révélée être une redoutable adversaire dans ce domaine. Une des raisons qui ont poussé Leigh à s’en approcher, elle doit bien l’avouer. Elle aimerait que ça ne lui ait pas manqué ces petits échanges aussi acides que savoureux mais ça serait mentir que de l’affirmer. Tout en jouant à l’offusquée, Leigh se demande si elle en a une quelconque légitimité d’agir avec autant de hargne. Ce n’est pas comme si elles avaient décidé d’un jour ou d’une heure pour se rencontrer à l’ombre de tout soupçon. Pas comme si l’habitude a été prise au point qu’elle s’attende à la voir revenir. Ou peut-être que si finalement. La brune n’instaure aucun horaire, ne demande pas de visites en continu, pas même une heure où la proximité forcerait les contacts. En fait, elle ne demande rien du tout et se satisfait de ce qu'on lui offre. Elle se dit qu’elle a juste mérité autre chose qu’un silence, qu’une indifférence que les rumeurs et les tensions mettent chaque jour un peu plus en perspective. Est-ce que la soldate a honte désormais ? Pour quelques soupirs volés, pour quelques instants partagés en toute intimité avec celle qui devrait être son ennemie ? La relation qui les unit, Anita et elle, aura peut-être eu raison de leur insouciance. Toujours est-il qu’elle préfère savoir si elles doivent se traiter en étrangères ou bien continuer à entretenir bêtement les apparences comme son acolyte semble si bien l’avoir introduit avec son attitude détachée. Plus cool que Leigh, ça n’existe pas, pourtant. Son sang-froid conservé en toute occasion, sa nonchalance si impérieuse qu’elle en fait rager plus d'un. Sauf qu’elle n’a jamais su quand se la fermer. Et que son jugement peut parfois se retrouver parasiter par des émotions momentanées.

Pas l’endroit pour un règlement de compte grotesque ou même pour une discussion tout à fait courtoise. Non, ce n'est pas au milieu d’un chaos monstrueux, à profiter d’une brève accalmie alors que la mort rampe de tout côté, qu'elle s'était imaginée la confronter. Le couteau reste dans la paume gauche, le flingue dans la droite. Elle se tient prête à agir au besoin. « Faut croire que je te pige plus du tout dernièrement, écoute. » Qu’elle réplique seulement sans jamais se départir de ce ton un peu hargneux. Ça ne lui plait pas spécialement d’agir comme ça mais ça lui passe un peu les nerfs au moins. « Ma godasse te remercie également. Mon pied, lui, aurait bien besoin d’un massage. » Suggestion qui s’arme d’un peu plus de sa légèreté coutumière au moins. Difficile de rester sur ses positions quand l’autre étire ses lèvres en un sourire. Pas facile de rester concentrée ou insensible face à ce spectacle. C’est une révérence absurde que Leigh sert même à sa complice face au faux compliment. Beaucoup de gens l’ont pensé inapte à assurer sa propre survie. D'autant plus qu'à la carrière, elle se sort rarement les doigts du cul. Et par conséquent, sa capacité à sauver ses miches et à dégommer du zombie, n’est que rarement exploitée ou même mise en exergue. Sauf qu’elle est à juste titre, comme tous les autres, une foutue survivante.

Faut la voir s’étirer du haut de sa bagnole, la soldate qui ne craint rien et se détend sur un champ de bataille. A croire qu'elle espère capter son regard, la distraire de ses griefs - ça aurait peut-être pu fonctionner, en d'autres circonstances, il faut l'avouer. Uzo va jusqu'à balancer un ordre. L’armée n’a jamais été la tasse de thé de l’anarchiste qui ne peut s’empêcher dès lors de répliquer. « Tu te fais déjà assez chier pour faire ton fitness alors si je me la ferme, tu vas juste roupiller. T’as cru que j’étais ta nounou, Wiley ? Si tu me payais, peut-être que je serais disposée à recevoir tes ordres. » L’insolence finit toujours par revenir. Inébranlable trait de personnalité que l’américaine s’est plu à entretenir et aggraver dès l’enfance. Juste pour emmerder le paternel et la fratrie de puristes qu’elle a dû se coltiner. « On sait jamais, si y en a un qui tente de voir ta tronche et que oh, enfer et damnation, il te surprenne à taper la causette avec la vermine de la carrière. C’est le cachot, obligatoire. L’eau rassie et le pain sec. Et ça, avant la pendaison. » Elle en rajoute, encore et encore, provoque et invoque la tempête. Comme si l’une comme l’autre avait besoin de ça ici et maintenant. Fait que la mineuse ne tarde pas à lui rappeler. La nuque se tourne vers la cause du souci adverse. Un grognement échappe à la carrière. Avec lassitude, elle s’oriente vers le duo décharné, slalomant entre les corps amassés ci et là pour leur régler leur problème. La godasse se plante sur le cou, la lame dans la tête. « Retourne pas le truc. C’est toi qui a un problème de toute évidence. Ta tendre boss t’a remonté les bretelles ou t’as décidé de dire merde à la carrière. Au choix, t’as plus qu’à biffer la mention inutile. » Le trio n’échappe pas à l’enragée mais elle préfère tout autant agir avec son couteau plutôt qu’user des balles inutilement. Elle les attend donc, fait quelques pas innocents dans leur direction puis s’arrête, prête à tendre le bras pour mettre un terme à la demi-vie du premier mariole à sa portée. Difficile de faire équipe avec quelqu’un pour qui l’ambivalence semble de mise. Elle a presque envie de la mettre face au mur à ce propos mais malgré ses petits commentaires acerbes, Leigh ne désire nullement rejoindre les siens pour la laisser de côté, Elle. Préfère plutôt voir ce que ça donne quand elle pousse un peu à bout sa partenaire et aviser ensuite avec ce qu'il adviendra.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyLun 7 Mai - 23:29


Leigh Uzo
« quand leurs voix qui s'appellent,
se changent en revolvers »

Le rire s’opposa aux sarcasmes, Uzo nullement décidée à tomber aussi rapidement dans le petit jeu de sa camarade. « Yep, sans le moindre doute, elle acquiesça d’abord, ponctuant l’affirmation d’un petit geste du menton, moue faussement fataliste affichée sur ses traits. Mais bon, je vis déjà dans un cachot, et pour ce qui est de l’eau et du pain sec… bah, c’est pas comme si j’avais l’habitude des repas quatre étoiles dernièrement. »  Elle haussa les épaules, l’air de dire qu’elle ferait contre mauvaise fortune bon cœur si cela devait arriver. De toute façon, il était encore fort possible qu’Anita ne hausse même pas un sourcil si on venait lui cafarder les histoires de cul chez l’ennemi de sa lieutenante, pour la simple et bonne raison qu’elle avait bien d’autres chats à fouetter à l’heure actuelle. Si Uzo avait préféré prendre ses distances dernièrement, c’était surtout par mesure de précaution et parce que la scission de plus en plus marquée entre les deux groupes l’agaçait quelque peu. Ils étaient déjà si peu à continuer de survivre à travers les années inclémentes, et il fallait encore qu’ils trouvent le moyen de se taper sur le coin de la gueule… « Mon problème, c’est que tu me fais chier, Leigh. » Silhouette féline, elle sauta à bas de son trône de ferraille dans un mouvement souple, abandonnant toute détente apparente pour se préparer à l’affrontement en approche. « Depuis quand est-ce que je suis supposée te rendre des comptes ? » Oh elle ne s’énervait pas, non, conservant ce même ton tranquille à la franchise brute plutôt que de grimper sur ses grands chevaux. « Si je te connaissais pas si bien, je dirais que tu me fais une scène. » Ironie palpable, elle lui glissa un regard en coin et grimaça un rictus moqueur à l’égard de son acolyte. Puis s’éloigna d’elle, contournant quelques obstacles afin de prendre les rôdeurs à revers et les forcer, ainsi, à se séparer. Trois contre deux, c’était amplement gérable, mais plus les adversaires étaient groupés et plus le risque qu’une négligence se transforme en blessure était grand.

Il n’y en eu qu’un pour s’intéresser à son petit manège, les deux autres à priori trop accaparés par la silhouette de la quarry qui semblait les attendre de pied ferme. Peu disposée à la patience pour ce genre de chose, l’ex-militaire combla la distance entre l’infecté et elle d’une foulée rapide, pour ensuite ouvrir les hostilités dans ce qui se transforma rapidement en une lutte à la brièveté remarquable. Une petite grimace de dégoût passa sur ses traits alors qu’elle essuyait la lame de son arme contre les chiffes crasseuses du cadavre, délogeant de l’acier un morceau de peau et quelques longues mèches de cheveux poisseux restées collées, puis l’ex-militaire regagna son point de départ et sa partenaire à une dizaine de mètres de là sans trop se presser, voire même sans se presser du tout. Les yeux rivés au spectacle, observant avec attention (et vigilance) Leigh se tirer de son combat en deux contre un et affectant une nonchalance tranquille quand elle était en fait tout à fait prête à bondir en avant s’il y avait eu besoin d’aide – mais ce ne fut pas le cas. Un spectateur extérieur eût pu dire qu’elle profitait du spectacle… ou portait sur lui un jugement sévère fondé sur ses années d’expériences dans l’armée, mais force était tout de même d’admettre que la silhouette mouvante de sa camarade n’était point désagréable à observer.

« Je me demandais simplement, elle commença d’entrée de jeu en anticipant tout reproche ou remarque désobligeante tandis que son regard s’était accroché à celui de Leigh, si t’épuiser un peu à la tâche calmerait aussi ta propension au sarcasme. » Une petite lueur moqueuse s’alluma dans le fond de ses yeux alors qu’elle remisait sans y porter la moindre attention le couteau dans son fourreau, d’un geste machinal, usé par l’habitude et les années à le répéter sans compter. « Ou bien si la seule raison à te voir particulièrement en forme dans ce domaine aujourd’hui était simplement une manière détournée de me dire que je t’avais manqué. » Est-ce qu’Uzo tendait le bâton pour se faire battre ? Oui, possiblement, en toute connaissance de cause et sans la moindre hésitation. Mais s’il fallait jouer à qui camperait le mieux sur ses positions, alors elle n’avait certes pas l’intention de céder le pas face aux assertions de sa compagne quant à son comportement, ce peu importe la part de vérité qu’elles contenaient.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyMer 13 Juin - 0:27

quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers
When truth is replaced by silence,the silence is a lie.
Les reproches ont beau trouver du répondant en face, les nœuds ne font que se renforcer à force de tirer sur la corde. Rien ne se règle et il n’y a déjà plus que Leigh pour jouer l’offusquée. Sa comparse s’en tire à bon compte, elle. De l’extérieur, cela ne ressemble en rien à un semblant de prise de tête. Uzo reste fidèle à son stoïcisme légendaire pendant que la carrière s’échine à paraitre nonchalante - quoiqu’un brin acide. Un peu trop impliquée pour réussir à se la jouer détachée, la brune se contente de fixer l’horizon pour se donner un semblant de contenance. Pendant que la silhouette voisine ondule, quitte son perchoir. Foutue gonzesse qu’elle pense malgré elle devant l’habilité de la soldate à désarmer les bombes que la mauvaise ne cesse de lui balancer. La subtilité de la roublarde se retrouve mise à mal devant le comportement de la trentenaire, à foncer droit devant sans chercher à manier les mots. Sourire ironique, froid qui étire les lèvres de Leigh. « Nan, je demande pas de comptes. Je suis pas ta mère, Willey. J’attends pas de message de ta part quand tu rentres trop tard ou le pourquoi t’as un suçon dans le cou. C’est plutôt le taff de ta pote ça. » Jones. Le grand manitou, l’insaisissable chef de la mine que la chef de zone n’a pas le plaisir de connaitre. Du coup, elle s’en est fait un portrait mental sans doute erroné. Le pouvoir, Leigh, elle trouve que ça rend con de toute façon. Y a qu’à voir Diggs qu’elle courtise pour maintenir son petit confort. Trop butté pour ne pas réaliser qu’une scission entre les deux factions serait regrettable. On aurait pu croire qu’avec un taux de mortalité aussi élevé et une natalité qui frôle le zéro absolu, les humains chercheraient à collaborer pour remettre sur pied la société. Que dalle, ouais.

Dans ce mode du avec moi ou contre moi, Uzo a peut-être déjà fait son choix. C’est cela que Leigh aimerait savoir. Mais elle n’est pas en droit, comme sa comparse lui a souligné, de lui demander des comptes. Alors, elle n’ajoute plus rien à tout ça, décide plutôt de reporter cette colère imbuvable sur les deux carcasses qu’elle se doit d’éliminer. Des coups de semelle dans les tibias décharnés du premier, la lame qui s’enfonce dans la tête du second puis dans les côtes de l’autre empressé à l’accoster. Les deux macchabées terminent leur course au sol, désarticulés. Le dos de la main ramasse la sueur, les prunelles la cherchent et la trouvent à quelques mètres de là.  « Disgrâce infâme qui inonde mon âme. » Qu’elle commente face à la non réaction de son acolyte durant le combat. L’américaine ignore s’il faut y voir une quelconque forme de message subliminal quant à sa propre décision ou s’il s’agit seulement d’une confiance démesurée en ses capacités. L’esprit brouillé, la trogne s’oriente vers l’interlocutrice, Leigh s’avance tandis que le manque est évoqué. Elle s’amuse un peu trop, la militaire, joue davantage avec les nerfs de la revêche. A croire qu'il n'y a qu'elle à qui leurs petits rendez-vous manquent terriblement. « C’est ce que t’aimerais croire ou c’est juste que tu tentes de brouiller tes propres pistes ? » Qu’elle lui balance avec le même détachement tout en se plaçant face à elle. Inutile de renvoyer cette balle, toutes deux ont décidé de continuer à posséder l'ascendant sauf que Leigh a déjà perdu. Les iris se plantent dans ceux de son adversaire. « T’aurais peut-être dû les laisser me bouffer. Ça aurait peut-être amélioré ton transit comme ça. » Vu que son seul problème se situe à ce niveau avec Leigh. Les plaisanteries sont reléguées au second plan pendant un instant, le regard s’accroche davantage à celui de son vis-à-vis. « J’ai aussi des problèmes de digestion tu vois. J’ai dû mal à avaler le fait que tu penses comme eux. » Qu’elle finit par balancer en ne ménageant pas la déception dans sa voix. Au loin, des échos viennent déranger leur petite conversation. « Je crois qu’on t’appelle. » La mélodie s’achève par un O. Cela pourrait tout aussi bien être un appel à l'aide pour un Pedro, Hugo ou Lolo. Qu’est-ce qu’elle en sait ? Elle a besoin de bouger, la farouche pour évacuer toute la tension, toute la frustration. Hésitation qui survient quant à la suite, faut-il lui demander ironiquement la permission de la suivre ou bien la laisser trancher. Les bras croisés, Leigh décide de lui donner une chance de lui prouver qu’elle se fait des idées.
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MessageSujet: Re: quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers   quand leurs voix qui s'appellent se changent en revolvers EmptyMar 3 Juil - 20:06


Leigh Uzo
« quand leurs voix qui s'appellent,
se changent en revolvers »

« Va savoir. » Elle haussa les épaules, se fendant d’un mince sourire énigmatique qui eut vite fait de s’effacer à la première brise venue balayer son visage. Peut-être qu’elle aurait aimé entendre ça, oui. Et pourquoi pas après tout ? Uzo, aux dernières nouvelles, n’était pas un monstre, et la distance qu’elle avait choisi d’imposer entre elles deux ne l’aurait pas pour autant empêchée d’apprécier entendre que sa personne comptait au point que son absence finisse à la longue par instaurer un manque. Ou peut-être était-ce parce que la réciproque en ce qui la concernait était vraie, mais que puisqu’elle n’allait certainement pas l’admettre devant la concernée, elle aurait voulu que Leigh soit plus faible qu’elle. « C’est pas faute d’avoir essayé, mais même sans aide tu refuse qu’ils te bouffent. Je ferai mieux la prochaine fois, s’il ne faut que ça. » Grimace moqueuse, mais qui ne s’attarda toutefois pas tandis que la quarry continuait de parler. Ses sourcils se froncèrent, ses lèvres se pincèrent alors qu’elle encaissait la déception évidente contenue dans les propos qui lui étaient adressés.
Penser comme eux.
Un instant, son regard s’égara du côté des silhouettes indiscernables dont l’appel était parvenu jusqu’aux oreilles des deux femmes. D’ici, elle n’avait pas la moindre idée de qui il s’agissait mais probablement des gens de son clan, qui d’autre aurait le besoin de recourir à la seconde d’Hamilton en dehors de ceux-là ? Quelques secondes, elle les observa en silence comme si elle cherchait à déterminer l’urgence, ou non, de la situation puis, voyant que ça n’avait pas l’air d’être une question de vie ou de mort, retourna son attention vers la rancunière. « Tu te trompes, ou je ne serais pas ici avec toi. Tu le sais. » Elle n’avait pas non plus entièrement tort, cependant, mais la situation était un tout petit peu plus compliqué qu’un bête schéma manichéen séparant Carrière et Mine d’une belle frontière nette et franche. Uzo en ce qui la concernait, n’était pas pour cette scission, qu’elle considérait absurde, mais ça ne l’empêchait pas pour autant de comprendre les décisions qui avaient, de fil en aiguille, mené à cet état à l’extrême limite de l’hostilité entre les deux clans autrefois alliés – plus ou moins. Il y avait un fruit pourri dans le panier, que personne n’avait remarqué à temps et maintenant tout le reste autour était foutu. Il n’y avait pas de solution miracle pour ça ou, en tout pas, pas qu’elle détienne entre ses mains. Ne lui restait, dès lors, qu’une seule chose à faire : soutenir Anita et faire front avec elle comme elle l’avait toujours fait depuis des années, depuis toujours il lui semblait désormais. « Tout le monde n’a pas le luxe de faire ce qui lui chante, il serait peut-être temps que tu grandisses et que tu comprennes ça, non ? » Son visage s’était un peu assombri en même temps que sa voix avait perdu quelques degrés. Elle n’allait pas s’énerver, non, se mettre en colère pour ce genre d’histoire n’était définitivement pas son genre mais elle n’appréciait pas pour autant ce qu’elle lisait dans l’attitude de sa compagne, dans ses accusations à peine voilées. Leigh avait l’air de penser que c’était facile pour elle, mais il n’en était rien et se voir jugée de la sorte lui déplaisait profondément malgré le masque de moqueries qu’elle s’était d’abord fait fort de brandir face aux réprimandes. « Tu peux pas me reprocher de rester debout derrière la seule famille qu’il me reste encore. » Elle ne pouvait pas lui reprocher sa loyauté infaillible envers sa chef et amie de longue date, si ? Elle ne pouvait pas lui reprocher de choisir Anita plutôt qu’elle. Et tant pis si cela devait mener au conflit.
L’appel retentit de nouveau, et un claquement de langue agacé échappa à l’ex-militaire. Ses yeux vacillèrent entre Leigh et les autres, marquèrent une hésitation de quelques instants face à l’incertitude quant à la bonne réaction à adopter. Une petite voix lui souffla de rester là, de continuer à ignorer les mineurs et de s’acharner jusqu’à adoucir l’amertume de la chef de zone mais l’agacement la poussa à rester sourde à cet instinct-là. Un instant, elle sembla tout de même sur le point de dire quelque chose puis abandonna, tourna les talons abruptement et la planta sans un merci ni au revoir au milieu des quelques dépouilles achevée.



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