On n'était jamais mieux servi que par soi-même. Ca, Aaren l'avait toujours dit. Les raiders de la carrière n'étaient pas mauvais mais n'y en avait jamais eu un d'assez capable pour lui ramener exactement ce qu'il souhaitait. Il aurait pu être de mauvais poil, leur filer un job ingrat pendant une semaine, mais il n'était pas ce genre de roi, du moins il tentait de s'en persuader. Et puis s'il commençait à jouer les dictateurs, il ne donnait pas cher de la loyauté du peuple, malgré une impression certaine que depuis son discours après la tempête, certains seraient prêts à le suivre jusqu'au bout du monde. Si ce n'était pas le cas de la totalité d'entre eux, cela restait tout de même rassurant. Mais ce n'était pas le moment de baisser la garde, Ren avait bien conscience qu'il suffisait d'un moment d’inattention pour que quelqu'un tente de le renverser, d'une petite erreur pour que tout ce qu'il avait construit s'écroule dans le chaos.
Un grognement le sortit de ses pensées. Un cadavre surgit au coin de la rue qu'il arpentait à la recherche de vivres et d'autres trésors. D'autres apparurent bientôt derrière lui. Il décida de retourner d'où il venait, mais il s'aperçut en faisant volte-face qu'une autre horde l'avait suivi. « Merde. » murmura-t-il, les mâchoires serrées. Il regarda autour de lui, à la recherche d'une solution, d'un échappatoire. Il remarqua la porte d'une boutique à quelques maîtres et saisit sa chance. Il n'y avait pas trente-six questions à se poser, le corps du roi avait enclenché le mode survie. Il courut vers la porte, et par miracle, elle n'était pas fermée à clé. Par contre il y avait quelque chose qui la bloquait derrière. Quelqu'un ou un meuble, il n'aurait su dire, et il n'avait pas le temps d'y penser. Les rôdeurs commençaient à prendre conscience de sa présence. Bordel. Il sortit son colt et commença à pousser la porte. Certains morts se mirent à marcher dans sa direction. « Allez, putain! » Diggs redoubla d'efforts et au bout d'une éternité il réussit à créer une ouverture suffisante pour s'engouffrer à l'intérieur. Dieu merci, il avait de bons réflexes car il attrapa le bras qui allait abattre un couteau dans sa boîte crânienne dès qu'il eut franchit la porte. « Wow, wow, hé, j'suis vivant, j'suis vivant. » Il faisait plutôt sombre à l'intérieur. Derrière lui, il y avait encore quelques mains pourries qui passaient dans l’entrebâillement de la porte. « Attendez, je m'occupe de ça. » dit-il, ce sourire plein d'assurance aux lèvres, sans même s'inquiéter d'à qui il avait affaire. Il enfonça sa lame dans les crânes des deux rôdeurs qui bloquaient la fermeture puis les poussa dehors d'un coup de pied avant de refermer et de remettre le meuble qui bloquait la porte jusqu'alors en place. Mais s'il avait réussi à rentrer, cela voulait dire qu'une poignée de morts en seraient très bien capables. « Vous auriez pas un truc plus lourd pour bloquer la ... » Ses yeux s'étaient enfin habitués à l'obscurité et il se rendit compte qu'il était en présence d'une jeune femme dont les traits lui étaient très familiers. En même temps, il aurait eu du mal à l'oublier, même s'il l'avait voulu. « ... la porte? » C'était bien sa veine, ça. De tous les endroits où il aurait pu la croiser, voilà qu'il se retrouvait coincé avec elle au milieu d'une horde de marcheurs. Mais il fallait gérer un problème à la fois, sinon il ne s'en sortirait jamais. A la carrière, c'était souvent comme cela qu'il fonctionnait, et ici les choses n'étaient pas si différentes. Les feulements se faisaient de plus en plus intenses à l'extérieur et Ren se mit à inspecter la salle du regard afin de trouver des choses utiles pour empêcher les macchabées d'ouvrir la porte. Il alluma sa lampe torche et se mit à arpenter les rayons de la petite boutique qui avait sans doute été une épicerie de quartier avant que le monde s'écroule. « Ca fait un moment que je n'ai pas eu de tes nouvelles, même pas une petite carte postale de la mine, rien du tout. » dit-il, d'un ton pince-sans-rire, sans même la regarder ou même s'occuper de savoir si elle le suivait ou non. Il éclaira des étalages de magasines, esquissa un sourire ironique devant les visages des célébrités désormais oubliées en couverture de la presse people. La majorité de ces gens devaient sans doute être transformés désormais.
Jenna Rhodes
Riders + j'peux pas j'ai poney
Hurlements : 1601
visage : phoebe tonkin.
crédit : gajah (avatar) astra (sign)
survit depuis le : 15/04/2016
capsules de troc : 3640
Sujet: Re: roar at the door (jenna) Mer 8 Nov - 20:40
You can't change what's done, you can't go back in time, you can't try to change the hurt feelings or mend the broken hearts. All you can do is learn from your mistakes, and hope you will never regret anything else.
+++
Elle jure entre ses dents, Jenna, piquant le sprint de sa vie afin d’échapper aux multiples grognements on ne peut plus distincts émanant de derrière son dos. C’est bien sa veine, pour une fois qu’elle a pu – ou plutôt su – s’extirper du ranch, il lui faut bien évidemment rencontrer une horde macabre non-négligeable. Ce n’est pas maintenant qu’elle atteindra Olympia, surement pas. Elle tourne au coin d’une ruelle, évitant quelques cadavres affamés avant de s’introduire dans une vieille boutique dépouillée depuis probablement des lustres. Elle jette un regard circulaire au lieu, claquant la porte derrière elle. Il lui faut barricader cette entrée sous peine de se faire croquer sous peu. L’idée ne lui est pas plaisante. Ses prunelles se posent après quelques minutes d’inspection sur une étagère en bois, accueillant quelques bricoles. Ce n’est pas bien costaud mais l’effort consistant à la pousser jusqu’à la porte lui est déjà pénible pour ses petits bras, alors elle s’en contentera, priant pour que ça suffise. Elle s’écarte un peu, s’installant à même le sol dans le fond de la boutique. Il n’y a plus qu’à attendre. Elle déteste ça, ce sentiment d’impuissance, les minutes qui défilent sans qu’elle ne puisse rien y faire. Mais, ce n’est pas comme si elle avait le choix.
Son moment de solitude avec pour unique compagnie sa propre conscience entachée depuis bien des années ne s’éternise cependant pas. La poignée de la porte qui s’agite, l’étagère qui peine à rester en place. Elle saute sur ses deux pieds, la main enserrant fermement son couteau de chasse, alors qu’elle vient se placer à côté de la porte, prête à éliminer l’intrus. Il vaut mieux lui qu’elle, elle ne tergiverse pas longtemps à ce sujet tandis que l’homme se faufile à l’intérieur, la lame s’abattant sur l’inconnu dans une tentative malencontreusement enrayée. Elle admire les réflexes bien qu’elle jure mentalement à l’encontre de l’individu. Elle ne l’a pas reconnu, pas tout de suite et puis, ses iris se posent sur ce sourire confiant, ce visage qu’elle reconnaitrait entre mille. Aaren Diggs en chair et en os. Elle recule de quelques pas, ne sachant que dire, quoi faire, elle est comme soudainement tétanisée, elle a perdu sa langue et la capacité à se mouvoir en même temps. Elle remonte à quand, leur dernière rencontre, ou plutôt leur dernière dispute ? Elle ne sait plus, à des lustres en tout cas. Lorsqu’il porte enfin son attention sur elle, il est trop tard pour s’extirper de cette galère. Elle ne répond pas, se détourne, préférant partir en quête d’une barricade. Il vaut mieux agir que brasser du vent. Et de toute façon, qu’est-ce qu’elle peut dire ? Elle lui en veut, elle s’en veut à elle-même et maintenant qu’il est là, face à elle, elle ne peut nier le flot de sentiments qui resurgit sans crier gare. Elle l’aime, elle le déteste, un savant mélange des deux. « T’en aurais fait quoi ? Tu l’aurais accrochée sur le frigo ? » C’est lui qui a commencé, pas elle, que Dieu en soit témoin. Pour une fois qu’elle s’évertuait à garder le silence. Trop tard maintenant. « De toute façon, ce n’est pas comme si ça aurait pu t'intéresser. » Elle s’est enfuie, elle s’est réfugiée à la mine, elle s’est retrouvée enceinte de surcroît d’un homme qu’il pense être autre que lui. Avoir de ses nouvelles, ce n’était surement pas dans ses priorités. « Aide-moi à pousser ça plutôt. » Pas une demande, plutôt un ordre, alors qu’elle désigne un rayonnage métallique du doigt. D’abord se mettre à l’abri, ensuite lancer les hostilités, le plan lui semble bon. Ils en ont des choses à se dire, trop de choses. Elle doit lui cracher tout ce qu’elle a sur le cœur et pour sûr, lui aussi, il risque de décharger sa rancœur et sa colère.