Sujet: A few questions (Harrison) Mer 15 Mar - 18:03
Trois jours avant la tentative de désenclavement de la Mine...
Fermant et ouvrant nerveusement ses deux main, Anita était assise derrière son bureau, et était consternée. Ces vols la rendait folle. Elle détestait quand quelque chose lui échapper. Elle pensait avoir un contrôle total sur la Mine, et ce n'était pas le cas. Pire, elle ne savait pas ce qu'il clochait. Elle se leva brutalement de sa chaise, et préféra faire les cent pas plutôt que de continuer à maltraiter les articulations de ses doigts. D'habitude calme, cette histoire l'empêchait même de dormir, et ses nerfs s'usaient, peu à peu. Elle ne comprenait pas ; vraiment pas. La Mine avait été fouillée, de fond en comble, et rien. Rien du tout, alors qu'ils étaient en quarantaine. Si elle avait peut-être une piste pour la nourriture, elle n'en avait aucune pour les médicaments, qui ne pouvaient simplement pas disparaître comme ça. Alors, elle avait enchaîné les comptes rendus. Peu de monde a été épargné ; les médecins, le personnel soignant, les gardes... elle avait interrogé tous ceux qui auraient pu avoir un accès de près ou de loin à ces ressources. Et rien, toujours rien. Puis, l'espace d'un instant, elle imagina avec horreur que ça pourrait être Joe, ou Harrison qui l'avait volé. Ce n'était pas possible ; elle leur faisait confiance, ils lui faisaient confiance, ou du moins, elle pensait que c'était le cas. Anita ne réalisait pas à quel point il était parfois difficile pour les gens de venir la voir et de lui parler, car elle donnait une impression de détachement, et de désintérêt ; ce qui était loin d'être le cas. Elle écoutait toujours les gens qui lui parlaient ; et, si il était notoire qu'elle prenait ses décisions seules, elle n'hésitait pas à prendre les avis à titre indicatif. Elle avait donc convoquer les deux ; mais Joe n'était pas là, et Harrison n'arrivait pas. Encore une fois, elle maudit la fin de l'ère du téléphone. Ou même d'une chaîne de haut-parleurs dans toute la Mine. Elle avait dû mettre en place toute une chaîne logistique pour transmettre des messages, et donc mobiliser les gens, et donc perdre une potentielle productivité. Les minutes passaient. Et elle commençait, comme à chaque fois qu'elle devait attendre quelqu'un en fait, à s'impatienter. Puis, elle se stoppa net dans ses aller-retours quand elle entendit des bruits dans le couloir. Elle alla se réinstaller derrière son bureau, où toute la paperasse était déjà prête depuis bien longtemps. Quand il toqua, elle annonça directement et simplement qu'il pouvait entrer, d'un ton plutôt neutre, croisant son regard dès qu'elle le put, et le fixant silencieusement alors qu'il s'approchait.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Jeu 16 Mar - 14:41
« Qu’est-ce qu’elle veut ? » Joe se tourne vers lui avec une pointe de nervosité. De prime abord, on pourrait croire à de l’inquiétude. Mais ce n’est que de l’impatience, une véritable impatience à la perspective, même infime, de quitter les tunnels. Confinés, les éclaireurs virent fous. Et si quelqu’un doit sortir, ce sera eux. Aussi stupide soit le plan, aussi folle soit la tentative. Les rôdeurs ne peuvent pas les tenir prisonniers indéfiniment… C’est l’espoir auquel ils se raccrochent, jour après jour, à épuiser leurs mains sur des tâches dont elles n’ont pas bien l’habitude. « On y va ensemble, tu crois ? » « Non, non, il répond très platement. Finis de réparer la balise. Quand je reviendrai, tu iras et je continuerai à travailler dessus. » D’un mouvement du menton, elle acquiesce à la logique. Joe ne s’attarde même pas sur son obligation de s’y rendre à son tour, alors qu’Harrison pourrait simplement lui rapporter ce qu’il se sera dit. Soit elle devine que ça n’a rien à voir avec leur fonction d’éclaireur, soit elle a toute confiance dans la sérénité de son coéquipier. Le plus probable étant que ça relève un peu des deux.
Harrison s’attendait à ce qu’on les convoque plus tôt. Irrémédiablement, ça devait se produire. Les vols de médicaments et de nourritures agitent toutes les conversations et alimentent tous les mouvements. On se regarde de biais plus souvent qu’on le voudrait, et on soupçonne jusqu’à son plus proche voisin. Le délai après lequel Anita le – les – fait venir à elle est remarquable de confiance. Et elle n’a, il est vrai, aucune raison de douter de ses éclaireurs. Néanmoins, ils sont les seuls à être sortis après le début de la quarantaine, quand les rôdeurs ne bloquaient pas encore toutes les excursions. Le probable ayant été fouillé, ne reste que l’improbable. Ou l’impossible. Et Harrison devrait éprouver un peu plus de regret, ou au moins de scrupule, pour ce qu’il a fait en dépits de la loyauté qu’Anita Jones lui prête. Et il lui est définitivement loyal. Ça n’a rien à voir. C’est la raison pour laquelle son myocarde est si calme, si déterminé. Il sait que c’est ce qu’elle va lui demander, et cela sans détour. Il sait qu’elle n’a plus le choix de le lui demander, à lui aussi. Et il devrait éprouver un peu de remord, ou au moins de scrupule, à la perspective de lui mentir de front. De la trahir. Mais ça n’a rien à voir, et son coeur est gonflé est morgue.
Il frappe à la porte, et la promptitude avec laquelle on lui commande d’entrer signifie combien on l’attend. Le battant est prudemment repoussé derrière lui, et Harrison approche diligemment. Anita Jones est impressionnante d’autorité, et son fidèle soldat ne se lasse pas de le contempler. « Tu voulais me voir ? » La rhétorique se noie après un hochement de tout le crâne en guise de salutation. Une convocation est ce qu’elle est : nécessaire, froide et sans appel. Et, comme quelqu’un qui sait que ce sera pas plaisant, il se plante devant elle, les mains jointes dans le dos. Ce n’est pas la peine de faire comme s’ils ne savaient pas ce dont il est question… Voilà qui insulterait leur intelligence à tous les deux.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Jeu 16 Mar - 21:14
L'esprit d'Anita était en pleine ébullition ; même s'il était beaucoup moins performant que d'habitude, à cause de la fatigue qu'avait engendrée les derniers événements. Elle jaugea Harrison de la tête au pied ; pouvait-il vraiment être l'auteur de ses vols ? Elle répondit vaguement à sa question, en hochant simplement la tête en signe d'approbation. Une fois devant elle, la position qu'il prit manqua de peu d'arracher un sourire à Anita. L'homme s'était mis dans la position du « repos » militaire, probablement sans le savoir. Mais elle se garda bien qu'il était supposé se présenter d'abord au garde à vous avant de pouvoir prendre cette position ; ce formalisme était dépassé, de toute façon ; et, lui annonça simplement en accompagnant sa parole du geste approprié : « Tu peux t'asseoir, Harrison » Son ton était toujours aussi neutre, et son visage toujours aussi inexpressif. Mais ses doigts s'agitaient toujours nerveusement ; dans des spasmes que la fatigue l'empêchait de contrôler. Elle expira, ferma les yeux une demi-seconde, le temps de se ressaisir, puis, décida d'aborder le sujet de manière directe : « Tu es au courant des affaires de vols » elle attendit l'approbation au moins gestuelle de son interlocuteur avant de continuer : « Donc tu n'es pas sans savoir que je n'ai toujours pas de responsable. À vrai dire, nous n'avons toujours pas retrouvé ne serait-ce qu'une partie des ressources volées, ce qui m'inquiète ; et me pousse à considérer une hypothèse qui me déplaît beaucoup » Le sous-entendu était clair ; comme l'avaient étés les gardes. Les seuls à être sortis durant la quarantaine avaient été les éclaireurs. Elle gardait en tête bien évidemment l'hypothèse dans laquelle il pourrait s'agir de toute une organisation de traîtres, que tout un groupe de gardes avait été corrompus. C'était probablement celle qui l'empêchait le plus de dormir, en fait, puisqu'elle impliquerait que son pouvoir était menacé, et c'était inconcevable pour elle. Elle qui ne comprenait pas ce vol. Elle ne comprenait pas que des gens puissent la trahir. Elle avait donné tant pour ses gens ; elle s'investit corps et âme, toutes ses journées, dans une gestion de la Mine qui se voulait être la plus juste. Elle savait que des avis pouvaient diverger ; mais là, c'était une atteinte très grave. Et puis, pourquoi voler des médicaments ? Elle était inquiète, et espérait, au fond, que son enquête allait aboutir par la découverte d'un miner accro à la drogue. Mais, évidemment, la meilleure hypothèse pour elle était la moins probable ; et si elle ne l'avait pas complètement exclu, elle n'y croyait plus. Deux fouilles sans résultats impliquaient une logistique bien plus poussée. Elle tenta de se reprendre ; de se calmer. Elle inspira, expira dans un rythme plus lent, tout en continuant de dévisager son interlocuteur, à l'écoute de sa réponse ; et des explications qu'elle avait implicitement demandé.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Ven 17 Mar - 16:30
Il hésite à s’asseoir, et considère distraitement le siège qu’on lui offre durant un bref instant. L’éclaireur n’est pas sûr de vouloir avoir cette conversation – ou plutôt de subir cet interrogatoire – en demeurant à la même hauteur qu’Anita. Car, même installée comme elle l’est, elle le domine. S’il s’assoit à son tour, ce sera pire. Peut-être se laissera-t-il même impressionner par son ombre. Ça paraît ridicule, ou vaguement disproportionné, comme inquiétude, alors il tire le dossier à lui et il prend sagement place. Son regard ne dévie jamais de celui de la brune. Il sait. Elle sait. Ils savent. Elle n’a plus qu’à verbaliser ce qu’ils ont conscience qu’elle doit dire et il peut pratiquement prédire chacune des syllabes qui s’extirpent de la bouche. « Je suis au courant, il approuve du timbre et du menton. » Comment pourrait-il l’ignorer ? Lui plus qu’un autre, comment le pourrait-il ? Ce n’est que son obéissance de chien qui répond, et patiente.
Une hypothèse qui me déplait beaucoup. Harrison soutient les iris qu’il n’a jamais su s’ils étaient bleus ou d’un vert incroyablement clair. Il faudrait se pencher davantage pour en percevoir la nuance exacte, et il est intimement persuadé qu’elle lirait très nettement en lui s’il l’essayait. Son dos ne colle pas tout à fait à la chaise, et il sait bien qu’il a l’air calme, complètement maître de ce qu’il ressent, de ce qu’il pense, de ce qu’il cache. Il n’est pas assez stupide pour ne pas comprendre ce qu’elle lui demande et, parce qu’il est en plus coupable de ce qu’elle l’accuse entre les lignes, il a très longuement réfléchi à ce qu’il dirait. En un sens, il est soulagé que ce moment arrive enfin. « J’ai participé aux recherches. » Pas à toutes, et pas dans tous les secteurs. Mais il a bien fallu ratisser l’ensemble des tunnels et il n’avait pas exactement d’autres occupations une fois les sorties extrêmement limitées. « Et on m’a fouillé plusieurs fois. Pas tout le temps, il admet aussitôt. » Le mensonge le plus habile repose sur la vérité et Harrison n’a pas le choix de s’appuyer sur des faits pour dissoudre le soupçon légitime d’Anita. Parce qu’elle devait inévitablement parvenir jusqu’à ses éclaireurs. Les autres éliminés, et sans succès ni piste fraîche, elle est forcée de l’interroger. Et il sait qu’il n’aura pas d’autre chance de la convaincre. « Mais des fois à la sortie et des fois à l’entrée. » Les gardes sont plus prévisibles qu’ils ne le pensent et, en vérité, beaucoup ont la même confiance que leur puissante leader en ce qui le concerne. Ça non plus, ça ne le fait pas sourciller. C’était calculé. « Je ne peux pas te prouver que je n’ai pas fait quelque chose, Anita… » C’est la logique même. Qu’on n’ait rien retrouvé peut signifier un millier de choses : que les médicaments (et la nourriture) ont été sortis, ou qu’ils ont été consommés sur place. Peut-être sont-ils encore cachés, puisque la Mine est vaste. Quelque part. Sur quelqu’un. Alors Harrison se relève et il écarte les bras. « Vas-y. » Les pans de son blouson s’écartent d’eux-mêmes. Il se présente comme on s’offre, parce qu’il n’a pas de meilleure stratégie que de jouer la loyauté et le manque de confiance que cette petite inspection dans le secret d’un bureau trahit. Ses pupilles disent qu’il ne lui en veut pas, mais qu’il ne lui pardonnera pas éternellement de le soupçonner, lui, après toute la vassalité dont il l’a honorée ces trois dernières années. « Fouille-moi. Mon dortoir. Fais-moi surveiller, si tu veux. Vas-y. »
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Sam 18 Mar - 13:14
Quand il commença à parler, Anita se mit à écrire le début de son rapport sur cette entrevue ; un simple protocole qu'elle s'était fixé, dans l'hypothèse peu probable dans laquelle elle oublierait ce qu'il s'était dit. En fait, le « témoignage » d'Harrison n'en était qu'un de plus sur le papier un peu jauni déjà bien griffonné de sa fine et délicate écriture. Néanmoins, quand l'homme se leva, la surprise fut telle que son stylo dérapa légèrement, formant une légère bavure dans un document dont l'esthétique ne faisait maintenant plus que frôler la perfection. Elle leva lentement ses yeux fatigués vers lui, fronçant les sourcils. Elle le dévisagea silencieusement quelques secondes, et son regard en disait long sur ce qu'elle était en train de faire : le juger. Elle ouvrit finalement la bouche pour lui annoncer : « Sérieusement, Harrison ? Dit-elle en posant son stylo parallèlement à sa feuille. Tu penses que ça m'amuse de faire ça ? Tu penses que ça implique que je ne te fais plus confiance ? C'est faux » Elle se tut quelques instants, durant lesquels plusieurs très légers tics nerveux agitèrent sa bouche. Puis, après un soupir, elle reprit, sur un ton très autoritaire et cassant : « Je n'ai pas besoin de ton autorisation pour le faire, ni même d'une raison. Si je voulais le faire, je l'aurais déjà fais, mais, je te fais confiance, dit-elle en insistant particulièrement sur ce dernier mot. Rassieds-toi » Elle secoua la tête légèrement ; elle commençait à somnoler. Elle n'avait vraiment pas beaucoup dormi ces derniers jours, et sa patience avait peu à peu été usée par toute cette enquête, en plus des problèmes que posaient maintenant la carrière. Elle continua donc, sur un ton plus posé, sans pourtant être amical : « Ne le prends pas personnellement. Je suis fatiguée, comme tu peux vraisemblablement le constater. Cette affaire m'épuise, je n'arrive tout simplement pas à comprendre le pourquoi de ce vol. J'ai besoin de savoir, alors, finissons-en au plus vite. Parle moi de tes aller-retours ; la date de départ et de retour. Aussi ; les gardes à l'entrée t'ont paru étranges, ces derniers temps ? Des comportements suspects à me rapporter » Elle reprit son stylo en main, ferma une demi-seconde les yeux en écoutant la réponse de son interlocuteur, attentive, comme toujours. Elle avait vraiment confiance en Harrison, depuis le temps qu'il était là ; elle le voyait comme un homme fidèle et dévoué à sa tâche, et le respectait énormément pour ça. Son comportement l'avait, du coup, assez déstabilisé, et elle n'espérait que ce recadrage n'allait pas empiéter sur leur relation.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Mer 12 Avr - 10:31
Sous le timbre, il frémit. Et, sous la commande d'Anita, Harrison obtempère ; il se rassoit. Pendant qu'elle aboie, son éclaireur s'efforce de soutenir les pupilles figées sur lui. Ils en sont à peu près là où il espérait parvenir : elle lui fait confiance. Non qu'il en ait douté un instant, mais le verbaliser et l'entendre, c'est le rendre plus réel, plus palpable, c'est quasiment égal à une promesse ou à un vœu sacré. Et cette petite démonstration, cet air savamment offusqué qu'il a plaqué sur son visage et qui préside à chacun de ses gestes, n'avait pas d'autre but. Par prorogation, il ne se départit pas tout de suite de sa sale humeur et d'une vague nuance qui dirait qu'il se sent blessé. Et ce n'est pas exactement facile, instinctif, de tromper Anita ; après des années à lui obéir, même à la servir, Harrison ne prend aucun plaisir à lui mentir. Il est attentif à tous les détails, à ses inflexions, à ses réactions. N'importe quoi pourrait le trahir et montrer qu'il est traître. Alors il écoute chaque mot avec le flegme qui le caractérise et, un long moment, il ne dit rien. Spontanément, ce sont des aveux qui lui montent aux lèvres. D'abord, parce qu'il est en colère – comment peut-elle ne pas comprendre pourquoi ? Ensuite, parce qu'il déteste les éclaboussures sur sa cuirasse, partout sur lui, où qu'il se regarde ; Anita lui fait confiance, et il la trompe. Enfin, il voudrait que la gestion des médicaments et des vivres soit un débat, qu'une décision différence puisse être prise, sachant pertinemment que c'est impossible. Ce qu'Anita Jones veut a force de loi.
Pendant cinq bonnes minutes, Harrison fait ce qu'il fait toujours : il explique méthodiquement ses rondes, ses surveillances, capable de les replacer en termes de temps et de lieu, et, à ce propos, il ne dit que la vérité. Il n'a aucun intérêt à mentir sur ses sorties et ses entrées, d'autant que les gardes, à la porte, auront nécessairement transmis ses informations avant lui. Il ne serait pas là, sinon. Du reste, il n'a quitté la Mine qu'afin de remplir ses tâches d'éclaireur et c'est, en plus, qu'il a fait quelques détours par la Carrière. Personne ne peut le savoir et, plus important, personne ne peut le prouver. À moins que Suzy ne le dénonce ou à moins qu'il s'avoue, Harrison se sait hors d'atteinte. Et, si son innocence s'en tire à bon compte, il n'a pas besoin (et, d'ailleurs, il ne le ferait jamais) de reporter les soupçons sur d'autres que lui. « Si j'avais vu quoi que ce soit, dit-il enfin, je te l'aurais déjà dit. » Ne dit-on pas partout qu'Harrison Roe est le fidèle clébard d'Anita Jones ? Un chien ne mord-il jamais la main de son maître ? « Est-ce que tu as d'autres questions ou est-ce que je peux y aller ? » Le ton est raide, volontairement. Il ne va pas non plus jusqu'à se lever et esquisser sa sortie. Pour que le mensonge soit crédible, il s'en tient à un orgueil boiteux, une confiance entamée – bref, tout ce qui laissera entendre à son interlocutrice que, oui, il le prend personnellement.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison) Mar 2 Mai - 20:19
Anita écouta donc très attentivement le rapport d'Harrison, gravant dans sa mémoire chacun des mots qu'il employait en même temps qu'elle les griffonnait d'une écriture beaucoup moins belle que d'habitude sur un papier que l'humidité et le temps avait jauni. Elle essaie en même temps de faire des connexions logiques entre les faits et les éléments qu'elle avait déjà. Mais rien ne collait. C'était incohérent. Son cerveau était en ébullition, et il commençait à être poussé dans ses extrêmes limites. Diriger la rongeait peu à peu, nerveusement, physiquement même. Elle s'investissait corps et âme dans sa tâche ; elle n'y gagnait rien, si ce n'est des critiques et des trahisons. Une trahison qui, encore une fois, ne faisait aucun sens pour elle. Les dires d'Harrison écartait certaines de ses hypothèses, celles qu'elle considérait comme les plus probables. Même si elle ne le montrait pas, plus le rapport progressait, et plus son esprit s'embrouillait. Elle faisait confiance à Harrison, il l'avait gagné, elle lui donnait de manière plus ou moins inconditionnelle ; et elle ne réalisait pas forcément qu'en faisant ainsi, elle s'exposait. Elle pensait être une machine, dénouée de sentiment ; mais, inconsciemment, elle se trompait. Une machine n'aurait pas fait ce genre d'erreur là. Pas celle de ne pas voir les potentiels signes de mensonge chez son interlocuteur, celle de faire simplement trop confiance. À la fin du rapport de l'éclaireur, Anita laissa tomber son stylo. Elle était au bord du breakdown, et rien ne laissait l'imaginer. Elle semblait normale ; ou du moins, égale à elle même. Un léger tic agita sa bouche, et elle se remit à agiter ses doigts en relevant les yeux vers Harrison quand il lui posa sa question. Elle ne répondit pas, et se contenta de hocher silencieusement la tête en signe d'approbation, accompagnant ce geste d'un signe de main vers la sortie, pour l'inviter à partir. Elle se leva également, assez brusquement. Elle posa les mains sur la table, quelques instants, puis, releva son regard vers l'homme sans réellement lui prêter attention, plus plongée dans ses pensées qu'autre chose. Elle ne comprenait pas, et ce n'était pas envisageable pour elle. Qu'est-ce qui bloquait ? Elle hésita, une série de tics agitèrent sa bouche, puis, elle s'adressa à l'éclaireur : « Harrison, dit-elle avant de se taire quelques instants. Je n'arrive vraiment pas à comprendre. Pourquoi quelqu'un ferait ça ? Ce n'est pas logique » Elle avait particulièrement insisté sur le dernier mot. De manière plus ou moins indirecte, la question cachait non pas la demande d'un avis, mais d'un conseil. Le ton de sa voix, moins certain que d'habitude, trahit un instant de faiblesse qu'elle regretta aussitôt. Mais même sa logique avait des limites, et la réalité l'avait rattrapé. Son pragmatisme était réducteur. Elle était coincée, probablement à cause de la fatigue qu'elle commençait à sérieusement accumuler. Elle ne savait pas ce qu'elle allait faire, pour une fois. Aucun de ses plans n'avaient réellement marché. Ses fouilles avaient étaient improductives ; on était passé à travers les mailles du filet. Il y avait une brèche dans la Mine, une brèche qu'elle n'arrivait pas à percevoir. Qu'est-ce qu'elle allait donc faire, c'était là sa plus grande interrogation alors qu'Harrison sortait finalement de son bureau. Dormir, elle décida. Dormir lui semblait être un bon début.
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Sujet: Re: A few questions (Harrison)
A few questions (Harrison)
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