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 troubled water (harrison)

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MessageSujet: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyDim 12 Mar - 15:17

Harrison & Maxine
« troubled water

Le plafond de pierre se fait menaçant comme s’il n’attendait qu’un moment d’inattention pour lui tomber sur la tête. À l’infirmerie, dans les couloirs, dans le dortoir qu’elle partage avec trois autres personnes, le sentiment d’oppression ne s’efface jamais. Et c’est pire, depuis que la Mine est fermée, et qu’ils sont perpétuellement coincés dans ce qui lui semble plutôt comme un tombeau que comme une maison. Elle n’est pas mécontente d’avoir rejoint les Miners ; si elle ne l’était pas, elle aurait quitté sans aucun regret il y a bien longtemps. Mais l’enfermement constant ne fait rien pour arranger son sale caractère et surtout, ne contribue qu’à faire enfler l’angoisse sourde au creux de son ventre. La menace invisible de la grippe, surtout, n’épargne les nerfs de personne et Maxine se demande parfois combien de temps ils ont encore avant que quelque chose n’éclate.

Elle ne sait pas quelle heure il est, mais ce doit être quelque part vers l'aube. Harrison lui a donné rendez-vous au moins une heure et demi plus tard, sinon plus. Les couloirs sont presque déserts, et assez silencieux. Elle descend les nombreux étages sans se presser –de toute façon elle est en avance, elle ne dort pas et elle préfère ne pas retourner à son dortoir, et son lit. Morphée lui fait la gueule récemment, et lorsqu’elle décide de se poser sur son mince matelas elle ne fait que se tourner et se retourner, dérangeant ses voisins. D’échelle en échelle et de couloir en couloir, elle s’enfonce dans les profondeurs de ce qui ressemble le plus à ce qu’elle peut appeler un chez-soi.

Maxine ralentit le pas lorsqu’elle arrive à proximité de la source. Prête à faire demi-tour si c’est occupé, elle s’étonne presque de trouver l’endroit désert. Vu le nombre d’habitants dans la Mine, il y a presque toujours quelqu’un quelque part, et la source ne fait pas exception à la règle. Manifestement, les mineurs préfèrent dormir (ce qui n’est pas très étonnant). Balançant ses vêtements par terre sans autre forme de cérémonie, elle se laisse glisser dans l’eau froide, jusqu’à être complètement immergée. Elle y reste jusqu'à n'avoir plus de souffle, puis remonte à la surface. Entre temps, d'autres baigneurs ont investi les lieux: ils n'effectuent heureusement qu'un passage rapide et Maxine se retrouve de nouveaux seule. Le froid lui mord la peau, pique désagréablement le bout de ses doigts. Elle ne devrait pas y rester si longtemps, mais ne s'extirpe du bain creusé à même la roche que lorsque ses membres engourdis n'en peuvent plus. Et alors, elle s'emmitoufle dans un pull bien trop grand, lace ses bottes par-dessus d'épaisses chaussettes de laine. L'endroit est froid, et humide, mais le clapotis de l'eau et la lumière tamisée des vieilles lampes à l'huile sont apaisants.

Elle y reste, assise dans un coin plus sec, le dos appuyé sur la pierre mal dégrossie. La luminosité faible et le bruit de l'eau agissent comme une berceuse; bientôt, elle a les genoux remontés contre la poitrine, le front appuyé sur ses bras croisés. Elle ne dort pas tout à fait; mais les sons se confondent, et le temps se met en suspens. Une minute, puis deux, puis dix, et elle en perd le compte. C'est une main sur son épaule qui la sort de sa torpeur, et Maxine réfugie ses doigts glacés à l'intérieur des manches de son pull. « Je t'ai pas entendu arriver », prononce-t-elle en guise de salutation. Elle se redresse, étire ses jambes endolories devant elle, et étouffe un bâillement.

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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyLun 13 Mar - 1:43

Josephine le voit interroger sa montre toutes les minutes depuis une heure. Depuis la fermeture de la Mine, et qu’ils sont orphelins de lumière diurne, c’est d’abord une question de salubrité mentale. On ne sent plus les journées. On perd le fil de la nuit. Et pour eux, les éclaireurs trop habitués à avaler des lieues entières à la boussole du soleil ou bien des étoiles, l’attente est interminable. Ils sont inutiles. Ils tournent en rond, et les efforts qu’ils font pour se rendre utile ailleurs, à des tâches normalement octroyés à d’autre, ne suffisent pas à les occuper longtemps. Ils ont besoin de courir ou, à défaut, de compter le temps qui les sépare de le faire. Cette impatience est tellement palpable que Joe décroche à la seconde où Harrison se ramasse sur les genoux. « Où est-ce que tu vas ? » Pendant qu’il se lève, il sourit avec l’inflexion de celui qui veut voir son avocat. « Je dois descendre à la source. » En s’appuyant sur les paumes, les jambées étalées sur le sol, elle fronce doucement les sourcils. Ça ne fait que renforcer le sourire. « Je dois voir Maxine. » Les épaules de Joe retombent immédiatement. Elle ne sait certes pas pourquoi il doit la voir, mais elle en a une petite idée. « Pas longtemps, d’accord ? » « Je te la laisse pour chronométrer ? » La figure peinturlurée de malice, il brandit le poignet qui porte la montre. Si elle lui offre un rictus en retour, elle rétorque tout de même très sérieusement : « On doit réviser le code. On n’a plus beaucoup de temps… et on doit être sûrs de se comprendre. Chaque seconde comptera. » « Je sais, il répond doucement. » Il appuie du ton et du regard. « Je sais. »

Elle est exigeante avec lui. Harrison ne peut pas lui en vouloir. Après son entrevue avec Anita, ils se sont disputés au sujet de la sortie. Deux jours avant les raiders, c’est censé leur offrir – potentiellement – un avantage stratégique. Mais c’est surtout dangereux, puisqu’il faudra survivre à cette seule extraction. Comme elle n’a pas été capable de le faire changer d’avis, ou de prendre sa place, elle l’a longuement entrainé et continue de le faire. Ils passent des heures à se renvoyer des signaux lumineux alors qu’ils se tiennent à un mètre seulement de distance. Ils peaufinent les abréviations, ils mélangent les alphabets. Ils n’ont que ça à faire, et c’est une façon comme une autre de ne pas s’avouer l’angoisse. La plupart du temps, Harrison parvient à la garder à bonne distance. Et, parfois, il croise le regard de Joe.

D’autres fois, il décide de le dire à d’autres. En dehors d’Anita, et des cadors qui font le cercle névralgique d’Hamilton, Harrison n’a encore prévenu personne. Il n’y a qu’à Josephine qu’il ne pouvait le cacher. D’abord, parce que c’est sa meilleure amie. Ensuite, parce qu’elle l’aurait compris d’elle-même rien qu’à le voir se préparer. Pour les autres… à quoi bon ? Parce qu’il sent que, cette fois, ce sera différent. Il pourrait mourir sans réussir à faire le moindre mètre en dehors de la Mine.

Après quelques banalités échangées avec d’autres mineurs, croisés au détour d’un tunnel, il se laisse tomber dans l’accès qui conduit à la source souterraine. À cette heure, Harrison était sûr qu’ils auraient suffisamment d’espace pour se parler sans toujours regarder par-dessus leur épaule. À cette heure, on puise encore dans le sommeil, et Maxine est égale à ses comparses. Un sourire se dessine sur la bouche quand il la découvre assoupie. « C’est mon travail, il sourit et rétorque, accroupi à côté d’elle. » En dépits de l’humidité ambiante, et du froid qui lui fait remonter le col de son blouson sur son cou, Harrison s’assoit par terre. « Tu devrais pas dormir dans un vrai lit plutôt qu’ici ? » Ce n’est pas lui, le médecin, mais il jurerait que ces traits tirés sont mauvais signe et que cette sieste était improvisée. « Ou peut-être qu’un petit con d’éclaireur t’a fait te lever avant l’aurore, alors qu’on n’a aucune idée de quand ça tombe, au juste, l’aurore ? » À l’épaule, Harrison pousse contre la sienne, l’air de vouloir la taquiner et d’achever de la réveiller.
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyMar 14 Mar - 18:16

Harrison & Maxine
« troubled water

Leurs voix se répercutent, leur reviennent en échos. Maxine devrait sortir de la cavité naturelle, devrait s’asseoir dans un endroit chaud et sec pour chasser le froid. Mais le lieu de rendez-vous dont ils ont convenu est la source souterraine, alors elle passe une main sur ses yeux fatigués et offre un pauvre sourire à Harrison. Il a raison bien entendu ; un éclaireur bruyant ne serait en réalité rien d’autre qu’un appât ou une distraction. Elle lui concède la victoire d’un haussement d’épaules –le sujet ne vaut peut-être pas la peine qu’on s’y attarde. Il se pose à ses côtés et Maxine croise les bras, espérant (vainement) récupérer un peu de chaleur. « Hm hm. » Son lit lui fait la gueule. Morphée lui fait la gueule. Sauf dans les moments les plus inopportuns et les endroits les plus incongrus, comme l’angle de son bureau ou la pierre inconfortable de la source. « C’est ça. C’est toujours de sa faute, à cet emmerdeur ! » La boutade lui tire l’un de ses rares sourires, tout en lui donnant un bon moyen d’éviter de répondre directement à sa question. Après tout, c’est elle le médecin, c’est donc à elle se s’occuper des autres, et pas l’inverse. Et si personne ne prend soin d’elle, tant pis. Elle est bien prête à s’effacer pour faire place aux autres.

Réprimant un autre bâillement, elle observe d’un air songeur les quelques lampes dispersées ça et là. « Je pensais qu’avec la quarantaine, ils se précipiteraient ici pour faire des travaux. Installer des espaces chauffés, tout ça. » Il y aurait amplement de place, les risques d’incendie seraient nuls… Ne reste qu’à trouver un moyen de ventiler pour éviter d’asphyxier tous les visiteurs. « Remarque, j’aurais eu encore plus d’incompétents du bricolage dans l’infirmerie, donc c’est aussi bien comme ça. » Pas que les Miners soient tous des empotés, mais… Bah en fait, si. Depuis le début de la quarantaine, surtout, plusieurs passent trop souvent se plaindre de menues douleurs, de broutilles, tandis que d’autres ont complètement stoppé leurs visites. La peur de la grippe, l’ennui et trop de temps pour se poser des questions, voilà le problème. « Tu voulais me parler ? » elle demande enfin, levant la tête pour le regarder. Normalement, ils n’ont pas besoin de prendre de rendez-vous pour discuter. Mais les temps derniers, il était aux abonnés absents, alors Maxine a laissé couler sans poser de questions. Occupée entre les patients toujours aussi insupportables et l’arrivée d’Arte (sans oublier ses siestes impromptues, bien qu'elles restent rares), elle n’a pas spécialement porté attention à son absence. Mais, à bien y réfléchir, c’est curieux. Sans être l'habitante la plus sociable de la Mine, elle a passé beaucoup de temps avec Harrison à son arrivée, et a toujours apprécié sa présence. Après tout, c'est lui qui l'a convaincue d'entrer à la Mine, surmontant ses réticences et surtout, sa peur à l'idée de se retrouver de nouveau sous les ordres d'un dirigeant qui n'agit que dans son propre intérêt. « Ou est-ce que je te manquais ? » elle l'interroge d'un air faussement angélique. Probablement la première réponse. Il ne lui aurait pas demandé de le rejoindre aux sources à une heure si matinale si ce n'était que pour le plaisir de la voir. Ce doit être sérieux, pour qu'il agisse de la sorte. Mais l'espoir fait vivre, dit-on.

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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyJeu 16 Mar - 14:14

Au sourire qui mordille dans la bouche de Maxine, Harrison se félicite en silence. D’abord, elle n’est pas la plus simple à divertir. Ensuite, les récents évènements, et la nouvelle configuration de la Mine, ne se prêtent pas à délasser la sale humeur qui traine un peu partout dans les tunnels. On est morne, plutôt défaitiste, courageusement vaincu par les rôdeurs qui s’agglutinent contre les portes et les privent d’extérieur. Ça joue à tous les niveaux, sur la patience, sur l’optimisme, sur la pugnacité. Bien sûr, ça ne sera pas toujours ainsi. Anita a un plan. Elle en a toujours un.

Les mains solidement fourrées dans ses poches, Harrison suit le regard de Maxine. Lui affiche de la circonspection, l’air de n’avoir jamais considéré la source souterraine comme un endroit sérieusement aménageable. Pour ce qu’il en sait, de toute façon… C’est aussi – et, peut-être surtout – qu’en dépits de toute la sécurité qu’offre invariablement la Mine d’Hamilton, Harrison lui préfère le grand air, les forêts et la plaine. Les galeries sont agréables aussi longtemps qu’il est possible de les quitter. Et le soleil manque à l’éclaireur, si pas comme un parent aimant, du moins comme un protecteur vigilant. « Je crois pas que la priorité soit de se terrer ici de manière permanente. » Ça lui échappe, encore qu’il est capable de mettre suffisamment de légèreté pour ne pas avouer tout de suite le fond de ses pensées. Il se permet même un sourire à l’évocation de ses comparses, que l’inquiétude, sinon la paranoïa, ronge à les faire camper devant l’infirmerie. La crispation se sent à tous les étages de la Mine, et ça renforce sa détermination à sortir, à s’échapper. Pour lui. Pour les autres. Pour ne pas faire des travaux dans la source souterraine leur seule option, leur unique avenir. « Tout le monde fait de son mieux, il assure. » En tous les cas, tout le monde essaie.

La raison de leur rencontre aux plus basses heures de la journée surgit d’un coup. Trop vite, à son goût. Et, dans le même temps, leur temps respectif (plutôt son temps de médecin à elle que son temps d’éclaireur au chômage technique à lui) est trop précieux pour être ingénument gâché en détours. Ce n’est pas une discussion de pure courtoisie, Maxine s’en rend bien compte. Par pur instinct, et un besoin croissant d’oxygène, Harrison ajuste néanmoins un petit air scandalisé, très faussement offensé qu’on lui pose seulement la question. « Tu me manquais, bien sûr ! » Son sourire ne tarit pas tout de suite. C’est une gigantesque bouffée. Et l’humidité des cavernes semble reculer, soudain. Pas très longtemps, et pas très loin. L’encart que ça offre à l’éclaireur lui permet de rassembler ses pensées, et ce qu’il sait qu’il va lui dire depuis le moment où il a décidé de le faire. Alors ses billes se rivent à celle de Maxine. « D’accord, d’accord… Il n’y a pas que ça. » Il humecte brièvement ses lèvres, et son rictus ne tient pas. S’il ne disparaît pas tout à fait, il décroit, il s’étiole. On dirait qu’il se meurt. « Anita m’a autorisé à sortir, demain. » Une bonne partie de lui s’inquiète profondément – panique, même. Une autre fraction n’en peut plus d’attendre que ce moment s’accomplisse. « Quelques raiders vont m’aider à creuser un passage, et… » Ils ne savent pas combien de rôdeurs sont là. Harrison ne sait même pas si c’est possible. En même temps qu’il a résolu de le faire, il a résolu de le faire malgré tout. « Je vais sortir, il balaie toute explication supplémentaire. » Ses genoux sont ramenés contre sa poitrine, parce que le froid s’y insinue avec impatience à présent. « Quoi qu’il arrive demain… mais surtout si ça tourne mal, se détache chaque syllabe, l’allure de forcer la suivante à pénétrer l’air moite, j’ai besoin que tu me rendes un service. » À son regard, on devine que ce n’est pas une demande de mineur à mineur. Harrison le demande à ce qu’ils sont, à ce qu’il y a d’amitié pour vivre entre eux.
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyJeu 16 Mar - 20:54

Harrison & Maxine
« troubled water

Bien qu’il s’agisse de l’un des endroits situés dans les plus basses profondeurs de la Mine, la source est celui qui dérange le moins Maxine. La lumière chiche l’aide à oublier la lourdeur du plafond de pierre, l’eau qui coule détourne son attention de l’immobilité pesante qui règne partout ailleurs. Jamais, en deux ans, elle n’a aimé rester à l’intérieur pour des périodes prolongées : elle a toujours accueilli avec bonheur les sorties à la Carrière, autant pour sentir le vent sur sa peau que pour ajouter un peu de diversité aux visages qu’elle voit jour après jour. « Ça aurait le mérite de rendre la baignade hivernale plus agréable. » Elle ne sait pas si le frisson qui la traverse est dû au froid ambiant, ou à l’idée d’être coincée à l’intérieur de la Mine jusqu’à ses vieux jours. Probablement un heureux mélange des deux. Moins optimiste que lui, elle ne lui oppose toutefois aucun commentaire ; il n’a probablement pas tort. Tout comme elle s’échine à examiner, soigner, rassurer (de façon pas toujours très orthodoxe, il est vrai), les autres y mettent aussi du leur, même si elle ne le voit pas toujours du fond de l’infirmerie.

L’attitude bon enfant d’Harrison lui a toujours mis du baume au cœur. Si leurs caractères sont diamétralement opposés de par leur nature, l’éclaireur la connaît bien et évite les détours lorsqu’ils sont inutiles. Ses sourires finissent toujours par trouver un reflet sur le visage du médecin, et cette fois n’est pas différente des autres. Elle profite du répit, aussi court soit-il, avant que l’expression joviale ne s’évanouisse lentement et que ses traits reprennent un sérieux qu’elle ne lui connaît que très peu. C’est important, alors. Très. Et Maxine perd toute envie de rire, sitôt les premiers mots prononcés. C'est nécessaire, et il n'y a personne de plus qualifié pour le tenter, elle en est certaine. Mais à cette certitude se mêle la crainte : ils ne savent pas exactement ce qui guette au-dehors, c'est exactement ce pourquoi Harrison doit sortir. Elle déplore simplement, et égoïstement, que ce soit lui qui doive s'en charger. Oh, il s'est probablement porté volontaire, ou une autre stupidité du genre, Maxine n'en doute pas une seconde. Mais voilà, malgré toute la confiance qu'elle lui porte, et qu'Anita lui porte, elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour son ami. « C'est accepté » déclare-t-elle d'un ton ferme, avant même qu'il n'ait précisé la nature du service à rendre.

Elle n'a aucune idée de ce qu'il s'apprête à lui demander, et quelque part ça n'a aucune importance. Si ça peut lui faire plaisir, si ça peut lui faire affronter demain avec un peu plus de sérénité, alors elle le fera, peu importe ce que c'est. Si ça doit, au bout du compte, lui faire perdre sa place à la Mine, elle le fera. S'il s'agit d'une tâche ingrate, elle s'y pliera aussi. Si ça tourne mal, si par malchance il devait ne pas revenir, elle tiendra jusqu'à avoir rempli sa partie du contrat. Jusqu'à s'en rendre malade, jusqu'à le maudire même, mais on ne la verra pas manquer à sa parole. « Mais fait au moins l'effort de revenir, j'ai pas que ça à faire, m'occuper de tes problèmes... » elle marmonne d'un air grognon, autant pour faire une tentative d'humour (ratée) que pour lui signifier qu'il a pas intérêt à crever comme une merde.
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyVen 17 Mar - 16:31

L’étau autour de son myocarde s’allège sitôt qu’elle accepte sans savoir ce qu’il s’en va lui demander. En dépits de la gravité du futur proche, Harrison s’autorise un sourire pâle. De toutes les personnes qu’il est ravi d’avoir apprivoisées, Maxine figure en tête de liste. Son caractère est difficile, et ses accès sont limités. La plupart du temps, elle ne paraît que tolérer les autres, les choses, tout ce qui les entoure et fait leur quotidien. Son amitié gagne mathématiquement en valeur. « Je ferai de mon mieux, promet-il au sujet de revenir. » En détournant momentanément le regard, Harrison n’a pas le courage de lui expliquer que le retour n’est pas ce qui lui cause sa plus grande inquiétude. Sortir, sortir sera incroyablement difficile. Ce ne sont que des détails techniques, des considérations pratiques, qui ne feront rien qu’alarmer le médecin sans être d’aucun secours à l’éclaireur, alors il garde pour lui les primes remarques qui lui viennent à l’esprit et il reprend comme d’avoir assez apprécié la plaisanterie pour tolérer maintenant de dire à haute voix : « Tu te souviens sûrement de toutes ces questions que je t’ai posées sur l’insuline, et sur le diabète. » Ses billes remontent immédiatement jusqu’à Maxine. « De toute façon, tu connais Rory, maintenant… » Imperceptiblement, Harrison hausse les épaules. Il ne voit pas l’intérêt de prendre autant de détours, ou d’imaginer un contexte, ou de broder le moindre sous-entendu. Il n’y a pas suffisamment de diabétiques dans ce monde suintant le sang et la cendre pour laisser croire à une coïncidence, et il sait pertinemment que les deux femmes partagent le même dortoir. Alors il décide aussitôt de ne plus faire l’enfant, d’arrêter de rougir dans une tentative puérile de brouiller l’évidence : « J’ai stocké de l’insuline. J’en ai stocké beaucoup. » Les lippes de l’éclaireur se pincent doucement. Parce que ça ressemble surtout à une sorte d’obsession malsaine, à une collection étrange, qui n’a fait qu’alimenter les rumeurs de tunnel. Non, bien sûr, il n’est pas diabétique. Il n’en a pas besoin. Et, d’ailleurs, avant que Rory n’intègre Hamilton, on ne lui connaissait personne qui en avait besoin. Combien on fait le rapprochement ? Sûrement peu, voire aucun. Mais ça changera assurément bientôt. Parce qu’ils ne sont que soixante-dix, qu’ils vivent confinés et qu’il n’y a rien d’autre à faire, ces derniers temps, que commérer à propos de tout et surtout de rien. Ce que les autres mineurs en diront ne lui font d’ailleurs pas grand-chose. C’est juste qu’elle l’a forcément appris. Et qu’elle s’en fiche, puisqu’elle n’a pas plus rompu le silence que lui ne l’a fait. Harrison repousse intérieurement le moment de s’occuper de cet aspect, et il retourne à l’attention de Maxine. « Je suis sûr que Reed peut en synthétiser. Ou qu’il essaiera. » D’un revers de la main, l’éclaireur dit qu’il n’y comprend pas grand-chose et que ça n’a pas d’importance pour le moment. « Prends soin d’elle, d’accord ? » Les mots s’exhument comme de ne plus pouvoir attendre d’être entendus. S’il ne sait pas comment le dire, il n’a qu’à essayer de toutes ses forces. Et c’est tout. « Pas comme un médecin. Pas comme tu le ferais avec n’importe quel mineur… » Ça lui demande une volée d’efforts de ne pas baisser le regard, car il sait bien qu’il n’a jamais rien demandé à Maxine qui relève de cette sorte. En un sens, le service qu’il demande est d’abord médical et c’est la raison pour laquelle il ne l’a pas simplement exigée de Joe – dont les yeux sont un peu plus faciles à endurer et qui exécuterait un millier de fois plus pour lui. « Elle est pénible, il soupire, et elle te donnera envie d’abandonner… mais promets-moi de prendre soin d’elle. Comme si c’était moi. » Les pupilles luisent. Ça ne servira peut-être à rien. Sans doute. Les vivants feront bien ce qu’ils voudront, s’il meurt. Et Rory, surtout, fera bien ce qu’elle voudra. En dépits de l’acharnement et des accords secrets. Harrison a seulement besoin de l’entendre, de le tenter. Ça lui ôterait une fraction de la peur qui gît dans son ventre à l’idée de sortir. Et de mourir.
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyDim 16 Avr - 9:08

Harrison & Maxine
« troubled water

 « Oui, je me souviens. » Et à la mention de Rory, elle acquiesce simplement d’un mouvement léger de la tête. Dire qu’elle n’a pas fait le lien entre sa nouvelle colocataire et les nombreux questionnements d’Harrison serait mentir. Même si elles n’avaient pas partagé la même chambre, Maxine aurait assurément fini par le savoir. C’est son boulot, après tout. Elle ne dit plus rien, laissant Harrison aller au bout de sa pensée : s’il lui faut dix minutes pour achever de lui expliquer ce qu’il attend d’elle, elle patientera dix minutes sans l’interrompre, et sans lui forcer la main. Elle se doute de sa nervosité ; cette expédition relève plus du suicide que de la balade d’agrément. Malgré le froid qui lui engourdit les membres, elle lui dévoue toute son attention, sans bouger d’un centimètre, ses grands yeux sombres posés sur le visage de son interlocuteur. « Je lui en glisserai un mot. »

Et elle s’attend presque à ce que ce soit tout. À ce qu’il lui demande de veiller à la santé de Rory, à ce qu’elle ne manque de rien. Ce serait logique, après tout, puisqu’elle est le principal médecin de la Mine (était, peut-être, ayant délaissé une partie de ses tâches à l’arrivée d’Arte). Les mots qui résonnent contre les parois de pierre la prennent au dépourvu. Prendre soin des autres n’est pas son plus grand talent, ou du moins pas au sens conventionnel de la chose. Mais en plus, il lui demande de s’occuper de Rory hors du cadre de ses fonctions… ? Elle ouvre la bouche pour protester, la referme en songeant qu’elle a déjà dit oui, que la promesse est faite et qu’elle ne reviendra pas dessus. « J’vais te dire qui est pénible : toi. » Un bref sourire étire ses lèvres, à la fois amusé et découragé. D’un mouvement presque imperceptible, elle presse son épaule à celle d’Harrison, l’espace de quelques secondes. Il doit vraiment être désespéré, pour lui demander son aide. En général, on ne recherche pas la compagnie de Maxine –on l’évite. Ça n’est pas plus mal : elle n’a pas non plus envie de se taper la présence des autres. L’espace est restreint et la solitude est un luxe. Son caractère difficile lui garantit un peu d’espace pour respirer. Ce n’est pas la seule cause, ni la seule conséquence de son parler (trop) franc et (très) désagréable, mais c’en est certainement l’un des avantages. « Pourquoi moi… ? Tu sais très bien que c’est pas vraiment ma tasse de thé. » C’est un euphémisme. « Les autres, être agréable, tout ça… » N'importe qui serait mieux qualifié qu'elle pour s'occuper des autres. Ses aptitudes sociales se sont fait la malle avec le monde tel qu'elle le connaissait. Avec la mort de son frère. Avec l'abandon de l'hôpital, la fuite vers un lieu plus sûr. Avec la perte de plusieurs années d'efforts, anéanties par un leader qui n'avait à coeur que ses propres intérêts. Lorsque survivre est devenu le mot d'ordre, les conventions sociales ont perdu leur place. Médecin ? Oui. Babysitter ? Psychologue ? Non. Et bien qu'elle accepte (s'il fallait en venir à cette éventualité) de s'occuper de Rory et de veiller sur elle, Maxine se demande s'il n'y a pas erreur sur la personne.
 
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyDim 16 Avr - 13:19

Harrison voit bien que ça ne plait pas à Maxine ; elle regrette assurément d'avoir déjà promis et il se félicite intérieurement qu'elle l'ait fait. Dans ce monde-ci comme dans celui qui le précédait, c'est impossible d'avoir pleinement confiance, mais l'éclaireur n'a pas le choix. D'ici quelques heures, il ne sera plus là. Peut-être mort. Peut-être agonisant. Peut-être un gisant parmi les autres cadavres ou d'autres chairs grouillantes parmi les rampants. Il est forcé de croire que Maxine fera ce qu'elle a dit. Il se fiche éperdument d'être naïf ou optimiste. Harrison est humain : aujourd'hui plus qu'un autre jour (et bien moins que demain), il a besoin de le croire. « Si tu me trouves pénible, fait-il moitié sarcastique et moitié grinçant, c'est que tu ne la connais pas bien. » Doucement, il lui rend son sourire et se surprend à prolonger le contact de l'épaule à l'épaule. Ça ne dure guère plus d'une seconde, une seconde supplémentaire, volée, pillée. Une pleine seconde de tranquillité absolue.

Il savoure d'autant mieux l'évanescence de ce moment que le cœur du sujet s'exhume et s'étale devant eux : pourquoi elle. « J'ai pensé à Joe... dit-il avec évidence. » Le caractère de Josephine est beaucoup plus souple que celui de Maxine, son humeur plus égale, et il n'y a rien qu'elle ne ferait pour Harrison. Deux conclusions se sont cependant imposées à lui : 1/ elle le fera de toute façon, elle veillera sur Rory, qu'il le lui demande ou non, et comme si c'était lui, pendant que 2/ Rory ne la laissera jamais faire. « Elle n'est pas médecin. » Il rétorque avec beaucoup de dégagement car aucun autre argument n'est vraiment comptabilisé. « Elle sera obligée de faire ce que tu lui dis. En tous les cas, si elle veut vivre, elle le fera. » Et il ne doute pas que l'ancienne olympienne soit suffisamment égoïste et égocentrique pour toujours privilégier sa survie et son bien-être. À ce moment-là, la personne la plus qualifiée pour s'assurer, en même temps que de sa santé, de son état général, ce sera certainement Maxine. Si elles lui survivent toutes les deux, du moins (ce qui, pour le moment, reste la conjoncture la plus probable). « Je crois pas que Rory ait besoin de quelqu'un d'agréable, fait-il en frottant son menton sur les genoux plus fermement ramenés contre lui. Elle a besoin de quelqu'un qui lui tienne tête... et, ça, c'est ta tasse de thé, pas vrai ? » Les lèvres courbent facilement sous le rictus. Une angoisse lui prend brièvement l'estomac : il reconnaît la sensation diffuse d'un instant qu'on ne vivra jamais plus. Pour chasser ces entrelacs vautrés dans ces entrailles, il dégourdit davantage son sourire. « En plus, tu sais très bien être agréable. Regarde. » Il ne bouge pas tellement et il ne désigne rien. C'est pourtant eux, nichés dans la source souterraine, qu'Harrison montre et qu'il englobe. Ils sont là, à discuter alors qu'il ne fait pas encore jour. Bien sûr, cette conversation est organisée et cette rencontre commandée. Néanmoins, Maxine est descendue jusqu'à lui et le peu de mots qu'ils se livrent ne font aucun mal. Au contraire, ce baume peu commun dissout les quelques fissures qui pénètrent dans la difficile cuirasse de l'éclaireur. Si ce dernier sait qu'il est doté d'un tempérament admirable, très supportable, il est certain de ne pas être le seul à pouvoir tirer le meilleur parti de Maxine Warren.
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyDim 14 Mai - 15:58

Harrison & Maxine
« troubled water

 Les quelques moments passés avec Harrison lui font oublier les nuits sans sommeil, le poids des murs qui semblent se rapprocher de jour en jour. Elle déteste être enfermée dans la Mine. D’ordinaire, elle peut sortir et ne se gêne pas pour le faire, partageant son temps entre la Carrière et l’infirmerie. Il ne parvient pas à effacer la fatigue, bien entendu, mais sa compagnie lui en fait oublier la cause. Il est la première personne à qui elle a accordé sa confiance, à la Mine, et il est probablement le seul à en bénéficier entièrement. L’idée de ne plus le revoir l’effraie. Elle peut bien promettre de s’occuper de la gamine insupportable, elle préférerait ne pas avoir à le faire. Pas parce qu’elle ne s’en pense pas capable, mais plutôt parce que remplacer Harrison par Rory lui semble incroyablement inéquitable. Elle hoche simplement la tête à ses explications. Joe est effectivement beaucoup plus qualifiée, sauf sur les questions médicales. Jusqu’à présent, Rory a été attentive aux conseils de Maxine, et cette dernière voit où Harrison veut en venir. Elle obéit pour survivre, et non parce qu’elle est docile.  Bien que les deux femmes partagent le même dortoir, elles ne passent pas beaucoup de temps ensemble. La médecin n’a pas réellement eu le temps de juger de son caractère. « Tenir tête… c’est vite dit. Chacun est libre de m’écouter ou non. » Et la plupart du temps, ils le font. Maxine Warren n’est pas du genre à tourner autour du pot, ni à mener les gens en bateau.

« Ça doit être le froid qui me monte à la tête » elle rétorque en levant les yeux au ciel (ou plutôt, vers ce qui devrait l’être). En réalité, elle a froid partout. L’humidité imprègne jusqu’à ses os, tant elle a passé du temps assise par terre, immobile. D’un mouvement rendu gauche par l’immobilité et le froid, elle se relève et se place face à lui pour l’aider à en faire de même. « C'est tout ? » Elle ne souhaite pas couper court à la conversation, mais plutôt déplacer cette dernière dans un lieu moins désagréable. Elle comprend le choix de se rencontrer aux sources à une heure si matinale. Malgré les quelques visiteurs un peu plus tôt, Maxine n'a vu personne depuis son arrivée. Mais elle est frigorifiée et, si le secret est dévoilé, ce n'est plus nécessaire de se cacher ici. « Si quelqu'un peut le faire, c'est toi. » Elle est inquiète, oui, mais a une confiance absolue en les capacités de l'éclaireur. La brune ne sait pas comment le rassurer; elle ne sait pas si c'est même possible. Harrison a tous les droits d'être anxieux, et s'il ne l'avait pas été, Maxine l'aurait trouvé stupide.

 
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MessageSujet: Re: troubled water (harrison)    troubled water (harrison)  EmptyDim 21 Mai - 23:55

L’une des choses qui, chez Maxine, plait le plus à Harrison, c’est encore sa pudeur. Elle ne livre pas grand-chose et, sitôt qu’elle amorce un accès, on dirait un filet de fumée qui se dissout tout de suite dans l’air humide. C’est, du moins, la sensation qu’elle procure en permanence à l’éclaireur. Et, loin de lui en vouloir, il s’y retrouve. Comme il est expansif (ou, qu’en tous les cas, il a l’âme à courir vers les autres), on oublie trop souvent qu’il ne dit rien. Cet instant fait déjà exception. Ces derniers jours ont, il faut le dire, quelques airs de fin du monde… Des heures où on n’a plus grand-chose à perdre, guère plus à protéger. Naïvement, on fait moins attention. « La prochaine fois que je t’entends râler depuis l’infirmerie, plaisante-t-il, je te rappellerai avec grand plaisir que chacun est libre de t’écouter ! »

« C’est tout, confirme-t-il platement quand on lui demande. » Et, rendant l’impression que ça n’était ni essentiel ni primordial (alors que, au contraire, rien n’avait plus été, pour lui, aussi important que Rory depuis longtemps), il attrape solidement la main tendue. Des douleurs poinçonnées dans les muscles, Harrison se campe, à son tour, sur ses pieds. Il prend quelques secondes pour dégourdir ses nerfs et les obliger à répondre. Le froid, le manque d’exercice et une alimentation drastiquement limitée par la perte des cultures souterraines contribuent à affaiblir les êtres. La plupart des tâches ne demande aucune énergie particulière, mais tout de même : l’anxiété épuise. Elle est, du reste, doublée par la perspective de mourir ainsi, ensevelis, et acculés par une marée de rôdeurs, à laquelle succéderait aisément une vague des habitants de la Carrière. Cette éventualité fait lentement avaler sa salive à Harrison, si bien qu’il rechigne un moment à regarder Maxine.

Lorsqu’il revient aux prunelles sombres, il discerne d’ailleurs tout ce qu’il redoute. Cette crainte domptée est un peu partout. Elle couvre le sol. Elle suinte des murs. L’eau de la source elle-même n’est peut-être que de la peur. Quelques fois, l’éclaireur en est persuadé. Quand Maxine le regarde ainsi. Quand Joe le fait aussi. Ce n’est pas que ça entame sa résolution… De toute façon, il est trop tard pour faire machine arrière et reprendre son engagement. Josephine irait sans aucun doute à sa place. Et c’est hors de question. Alors il ressasse, comme un credo ou une invocation : oui, il peut le faire. S’il ne le peut pas, il doit essayer. « On n’a qu’à monter à la salle commune, voire quel petit-déjeuner déshydraté on nous réserve ce matin… » Les lippes s’écorchent d’un sourire. Il sonne un peu faux. Quelques fois, il s’agit de se mentir. Ou d’y croire.
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