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Peyton Yates
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MessageSujet: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyVen 3 Mar - 22:56

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
La maladie. Les réanimés. La mort. Des fléaux dont elle devient lasse. Elle est épuisée, à bout de nerfs, désabusée par la situation, la vie, tout. Quatre mois à peine, quatre mois à la tête d’Olympia, quatre mois et déjà, l’envie de tout lâcher, de passer le flambeau à un autre abruti, se fait intensément ressentir. Elle n’aime pas vraiment le pouvoir en fin de compte. Ça demande trop d’énergie, trop de concessions. Sans oublier les responsabilités, fatalement, beaucoup de responsabilités, un paquet même. Peut-être qu’elle est trop sensible. Peut-être qu’elle s’inquiète trop. Peut-être qu’elle devrait se montrer plus détachée, moins concernée, surement. Elle se soucie d’un rien, de chaque vie, de chaque personne, de chaque détail. Un poids, voilà comment elle voit la chose. Le pouvoir est un fardeau, ni plus ni moins. Elle n’en a jamais vraiment voulu, bien sûr elle souhaitait faire bouger les choses à sa manière, elle ne s’attendait pas à ça. Elle ne baisse pas les bras cependant. Parce qu’elle n’a pas le droit, parce que ce n’est pas le moment idéal, parce que la ville n’est pas vraiment saine et sauve à l’heure actuelle et surtout, parce qu’Abel Rhodes se ferait une joie de s’accaparer cette dernière. Alors non, elle ne remet pas en cause ses capacités de dirigeant, force est de constater que le ranch tient toujours debout, elle ne veut tout simplement pas ça pour Olympia. Elle ne veut pas ça pour elle non plus d’ailleurs. Un brin égoïste, elle veut bien l’accorder.  

Elle s’avance dans la cour principale du ranch, hésitante, peu convaincue par le déroulement des événements prochains. Avec le temps, elle est comme devenue invisible ou presque. Les cavaliers s’étant habitués à la voir fouler le sol de la Crimson Valley. « Il est aux écuries. » lui indique une fille frêle dont le visage ne lui rappelle strictement rien. Elle acquiesce, la remercie vaguement, sans s’attarder plus longuement. Quoiqu’elle aurait pu, ça aurait eu le mérite de repousser la confrontation qui s’annonce. Parce que oui, la rencontre va virer en confrontation, elle le sait d’avance, peu importe le ton qu’elle emploiera, les mots qu’elle utilisera, elle ne se fait pas d’illusions. Elle sait pertinemment que malgré leur dernière conversation en date, il ne se montrera pas plus indulgent. Le contraire risque même de se produire. Silas est guéri. Il a déjà donc dû relever sa garde depuis belle lurette. Il va surement compenser son moment " d’égarement " par une attitude extrêmement irritante. Il sera intransigeant et peu enclin à se montrer coopératif ou ne serait-ce que compréhensif. Il est comme ça, Abel, il compense ses moments d’épanchement par des moments beaucoup moins tendres. Pas vraiment enchantant comme pratique. Ce n’est peut-être pas plus mal au final ou du moins dans un sens, elle ne devra pas répondre à la question qu’elle a laissée en suspend mi-février, la question concernant ses sentiments à son égard. Si elle peut encore repousser ce moment quelque temps, c’est déjà ça de pris. Elle est bien trop confuse. Ou alors, elle ne veut juste pas admettre.

Les écuries lui remémorent très nettement sa conversation avec Caden, elle se souvient de tout, dans les moindres détails. Elle aurait préféré oublier. Effacer ce passage de son esprit. Mais c’est bien gravé dans les tréfonds de sa mémoire, y’a pas de doute. Elle a conscience de la galère dans laquelle elle compte s’engouffrer sous peu, galère ne dépendant aucunement des propos du cadet des Rhodes, quoique ça aurait pu jouer. Elle essaie cependant de rester objective, enfin autant que possible. Olympia n’a plus les moyens d’offrir asile aux cavaliers malades, les médicaments s’amenuisent, tout comme les autres ressources médicales, sans compter l’incident ayant eu lieu il y a peu. Elle ne peut plus prendre de risques, elle doit d’abord penser à son groupe avant toute chose. C’est terminé la gentillesse un peu trop excessive à son goût. S’il n’arrive pas à comprendre ça, c’est du pareil au même, elle ne compte pas reculer. Tandis que cette pensée lui traverse l’esprit, elle déniche finalement le rider, au détour de la sellerie. Son aplomb en prend d’ailleurs un coup, il ne semble pas de la meilleure humeur qu’il soit, pour ne pas changer en somme. « Mauvais jour ? » s’enquit-elle dans l’unique intention de déclarer sa présence. Parce que de toute façon, ça ne risque pas de s’améliorer, songe-t-elle immédiatement. « J’espère que ça ne va pas jouer en ma défaveur en tout cas. » Evidemment que oui, elle le sait tout à fait. L’espoir, tout ça, elle n’y croit plus à ce refrain.
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Abel Rhodes
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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyDim 5 Mar - 16:49



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Plus les jours passaient et plus Abel avait l’impression de plus en plus tenace qu’il n’allait jamais voir le bout de cette foutue épidémie. En sept ans qu’ils survivaient tant bien que mal face à ce que le monde était peu à peu devenu, ils n’avaient jamais eu à essuyer d’épidémie aussi dévastatrice et assidue que cette fichue grippe. Avec les ravages qu’elle semait au sein de son campement, sa précieuse organisation sombrait doucement dans un désordre qui allait crescendo. Les hommes aptes à travailler devait se surmener pour couvrir au mieux le boulot de ceux qui n’en étaient pas capable, fatalement certaines tâches étaient délaissées, d’autres bâclées, quant à la fatigue permanente et au stress que la situation infligeait à tous, ils étaient le point de départ d’une tension qui menaçaient de se transformer en colère. Abel n’était pas aveugle, il savait qu’à ce rythme ce n’était qu’une question de temps avant que les querelles s'enracinent et éclatent vraiment. mais à moins de mettre au point une solution miracle, il allait être de plus en plus difficile d’empêcher cette fatalité.
Au moins les rôdeurs n’étaient-ils pas réellement un problème, le cadet de ses soucis à vrai dire dans l’immédiat, et ce n’était pas plus mal vu les quelques défaillances qu’avait connu la sécurité ces derniers temps. Forcément, vu l’étendue de son territoire, les effectifs réduits avaient bien du mal à en couvrir l’intégralité avec une efficacité satisfaisante. Il faudrait songer à réduire au maximum le périmètre de sécurité, cesser de s’occuper de ce qui n’était pas primordial pour leur survie quitte à relancer des opérations de nettoyage de plus belle lorsque les choses se tasseraient et que les riders reprendrait de l'aplomb. Mais ses journées n’étaient clairement pas assez longues pour s’occuper de tout ce qu’il y avait à faire au milieu de ce chaos et le repos comme les bonnes nouvelles s’étaient fait tellement rare ces derniers temps qu’il était d’une irascibilité rare, même chez lui : sa mauvaise humeur lui collait à la peau du matin au soir, fidèle compagne qui n’avait décidément pas l’air de vouloir le quitter de sitôt.
Aujourd’hui ne serait pas une exception, semblait-il.
La voix de Peyton résonna dans son dos alors qu’il achevait de ranger le harnachement de son cheval et il ne se retourna pas tout de suite, réprimant à grand peine un soupir tandis qu’il se redressait. « Peyton. Quel bon vent t'amène ? » Mais ni l'attitude ni le phrasé un poil acide ne démontraient qu'il était content de la voir. Elle n’était certainement pas venue pour lui causer de la pluie et du beau temps, alors qu’est-ce qu’elle fichait là ? « Ça dépend ce que tu veux. T’as l’impression qu’on est en pleines festivités peut-être ? Evidemment que c’est un mauvais jour. » Une mauvaise semaine, même. Un mauvais mois. Un putain de mauvais début d’année. « J’espère que si t’as fait l’effort de venir te pointer au ranch, c’est que t’as un truc favorable à annoncer. Je cracherai pas sur une bonne nouvelle au milieu de tout ce merdier. » L'habitude, depuis le marché qu'ils avaient conclu ensemble c'était toujours Abel qui s'était rendu à Olympia lorsqu'ils avaient des sujets à discuter ou des problèmes à aplanir, pas l'inverse. Mais bon, soyons honnêtes, il ne nourrissait pas trop d’espoir dans une éventuelle confirmation des propos qu'il venait de balancer sur une voix maussade : il avait bien vu comment c’était à Olympia ces derniers jours. On ne pouvait pas exactement dire que la ville se tirait haut la main de ses problèmes.


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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMar 7 Mar - 21:35

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Sincèrement, elle aurait préféré avoir une bonne nouvelle en stock pour lui. Cependant, par les temps qui courent, les bonnes nouvelles se font rares, déjà qu’elle n’en a aucune pour ses propres survivants. Mauvaise période qui semble s’éterniser de jour en jour. Entre les malades, l’épidémie qu’ils n’arrivent pas à endiguer, les cadavres qui jonchent le sol du mouroir et l’incident des rôdeurs en liberté au sein de la ville, aucun cadeau ne lui est fait. En plus de se sentir incapable, elle se sent désormais jugée en constante permanence, alimentant les ragots d’Olympia. Être découverte de nuit, en présence d’un rider et pas n’importe lequel qui plus est, ça ne pouvait que lui retomber dessus, forcément. Manquait plus que ça pour compléter sa liste des galères à gérer. Elle garde la tête haute tout de même, pourquoi est-ce qu’elle devrait avoir honte ou se justifier au juste ? Jusqu’à preuve du contraire, elle se tape encore qui elle veut sans avoir besoin de fournir une explication quelconque ou de rendre des comptes. C’est sa vie privée, merde, ça ne regarde personne. Mais fatalement, quand on se trouve à la tête d’un groupe important, vos moindres faits et gestes sont analysés et évalués. Encore un inconvénient qui vient s’ajouter au fait d’être au pouvoir : les regards sont tournés vers vous sans cesse, vous êtes constamment sous le feu des projecteurs.

Elle ne sait pas par où commencer, de quelle manière aborder le sujet. De toute façon, elle peut bien prendre des gants, se munir de tout le tact dont elle dispose, rien ne lui fera digérer la pilule qu’elle va tenter de lui faire gober prochainement. Mais ce n’est pas comme si elle avait le choix. Elle ne peut plus se contenter d’accueillir les cavaliers malades. Ça ne fait qu’empirer la situation à Olympia, ça ne fait qu’attiser la peur des survivants. Tout le monde sait que rien de bon n’accompagne la peur et l’angoisse. Il faut qu’elle évite la panique générale ou plutôt qu’elle la contienne sans plus attendre, sous peine d’assister à l’effondrement de sa nouvelle restructuration de la ville. Pas question que tout vole en éclats tel un château de cartes. Elle a trop donné pour subir un échec.
Il est évident que le comportement d’Abel ne facilite en rien la discussion qui s’annonce. Toujours fidèle à lui-même, toujours aussi éloquent. Le jour où il sera de bonne humeur sans raison particulière sera à graver d’une pierre blanche. En tout cas, c’est toujours plaisant de voir à quel point il est heureux de la voir. Summum de l’ironie, bien sûr. Il n’est même pas foutu de faire bonne figure. « Je suppose que tu te doutes que non. Les bonnes nouvelles ne courent pas les rues pour l’instant. » Le ton est calme, lasse rien que de songer aux merdes qui l’attendent lorsqu’elle regagnera Olympia. Si tout pouvait simplement rentrer dans l’ordre d’un simple claquement de doigts… Si seulement Abel pouvait se montrer coopératif. Elle s’avance de quelques pas, prend appui contre la paroi d’un box. « Il va falloir que tu trouves une autre solution pour tes cavaliers malades. L’épidémie se propage à Olympia, rien ne semble la stopper. On ne peut tout simplement plus accueillir plus de malades sans que ça ne dégénère sacrément. » Cash. Direct. Aucune animosité dans la voix. Elle ne peut pas faire mieux comme combinaison. De toute façon, elle est bien trop fatiguée pour s’embarrasser d’enjoliver la chose. « Iris a commencé à empaqueter la moitié de nos ressources médicales. » qu’elle ajoute avant qu’il n’ait le temps de riposter avec son agressivité caractéristique. C’est tout ce qu’elle peut faire pour eux. D’ailleurs, il s’agit plutôt d’un tiers pour être honnête que de la moitié, bien qu’elle ne l’avouera pas, il n’a pas besoin de savoir qu’elle l’entube sur ce coup-là. Elle relève les yeux, prête à affronter les foudres d’Abel.
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Abel Rhodes
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMer 8 Mar - 23:35



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Et Peyton de s’empresser de piétiner les derniers résidus d’espoir qu’il avait bien pu utopiquement nourrir quant à la raison de sa présence ici (alors qu’ils n’avaient pourtant pas prévus de se voir. D’aucuns auraient râlé pour ça, manqua-t-il d’ailleurs de souligner).
Annonçant d’emblée la couleur, l’olympienne ne tarda pas à aborder le sujet fâcheux et Abel, qui ne savait pas à quoi s’attendre, tout juste que ça n’allait pas lui plaire, ferma les yeux un instant, retint une réplique désobligeante et se força à digérer l’annonce tant bien que mal malgré l’envie soudainement très tentante de balancer quelque chose, réaction certes puérile mais ayant au moins le mérite de servir de bon exutoire quand sa colère ne pouvait décemment être passée de cette manière sur le porteur des mauvaises nouvelles.
« Je vois » finit-il par répondre enfin, réaction remarquablement sobre quoique la contraction de sa mâchoire prouvait bien qu’il n’exprimait pas le quart des propos qu’il aurait voulu lui tenir. « Te voilà devenue bien prévoyante. Est-ce que c’est supposé aider à faire passer le reste ? » Un merci aurait été de circonstance, mais celui-là ne semblait pas bien décidé à sortir. Ils savaient tous les deux très bien que si Peyton n’avait pas eu cette louable intention, Abel les aurait réclamé sinon exigé, ces médicaments, un petit manège qu’il avait déjà joué à de nombreuses reprises quelques années plus tôt lorsqu’aucun traité ne régissait le commerce et les agissements entre les trois campements ayant germé dans les environs. « Au final, c’était prévisible. J’imagine qu’il fallait s’y attendre tôt ou tard vu votre incapacité à gérer vos propres mourants. » L’attaque était facile et il le savait pertinemment. Après-tout, n’avait-il pas été présent sur les lieux au moment où les choses avaient sérieusement commencé à dégénérer ? Et si Olympia avait malgré tout bien mieux géré sa quarantaine que le ranch, au moins les riders n’avaient-ils pas eu de rôdeurs marchant à travers les allées boueuses du campement.
Mais Abel se sentait bien trop dépassé par les évènements pour encaisser correctement la nouvelle et tolérer qu’Olympia lui refuse désormais son aide. Le sort des autres ne l’intéressait pas vraiment, seul celui de ses hommes trouvait son importance à ses yeux et dans ce qu’elle lui disait, il n’y voyait qu’une nouvelle fournée de complications à devoir gérer sur ses terres. Bien sûr, il avait déjà discuté avec Caden des nouveaux agencements qu’il allait falloir mettre en place au plus vite afin de tenter d’améliorer la situation, mais ça prenait trop de temps, les riders râlaient (du moins les valides) et tout menaçait de se casser la gueule. « Est-ce un moyen de me signifier que tu mets un terme à notre marché ? » finit-il par demander sans avoir encore élevé la voix une seul fois depuis le début (bel exploit vu l’ambiance), quoique le ton doucereux qu’il venait d’utiliser ne valait guère mieux au final. Et rien dans son comportement ne portait à penser qu’il était prêt à accepter la décision que Peyton venait de lui apporter, à croire qu’il pensait encore avoir le pouvoir d’influer sur ce choix qu’elle avait pris dans l’intérêt de ses seuls survivants.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyJeu 9 Mar - 14:34

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
À choisir entre cette colère contenue, ce timbre de voix douceâtre ou la colère brute et les éclats de voix, elle préfère étrangement la deuxième option, au moins elle sait à quoi s’attendre dans ce cas-là, même si ce n’est jamais très agréable. Il semble soudainement trop calme, trop impassible, bien que la contraction soutenue de sa mâchoire traduise un profond énervement. Elle ne détache pas son regard du cavalier, malgré le silence écrasant, malgré la lutte qu’elle devine en lui, lutte visant probablement à garder son sang-froid. En réalité, elle pensait sincèrement qu’il s’y attendrait. Sa décision découle directement des suites de l’incident survenu à Olympia, incident auquel il a assisté de ses propres yeux, duquel il était acteur également. Ce choix de couper l’accès de la ville aux riders malades n’a rien d’imprévisible, bien au contraire. Peut-être qu’il ne la songeait pas capable de prendre cette décision un peu abrupte, de lui tenir une nouvelle fois tête. Dans ce cas, force est de constater qu’il se trompait lourdement. Elle a déjà bien assez pris de risques pour les cavaliers, l’entièreté d’Olympia a pris des risques, c’est trop désormais, ils ne peuvent plus se le permettre, ils doivent penser à eux avant toute chose. C’est égoïste, mais c’est la bonne décision, elle n’en démord pas.

Elle ne se laisse pas atteindre par les propos mordants d’Abel. Elle a déjà entendu pire. Quoique l’envie de lui rétorquer qu’il n’a pas l’air de s’en sortir bien mieux qu’elle s’empare de tout son être. Après tout, quel est le point de départ de la grippe ? Crimson Valley. Alors franchement, il n’est pas bien placé pour l’attaquer de la sorte. Elle s’abstient, lutte pour garder ses lèvres scellées, parce qu’elle n’est pas ici pour être puérile. Elle n’a pas non plus envie de se battre à nouveau avec lui, même si c’est probablement inévitable. « Pas prévoyante, réaliste. » Elle a conscience qu’il aurait de toute manière exigé ces ressources médicales. Elle le connait assez pour anticiper ses réactions, elle a simplement pris les devants. « Je n’ai pas la prétention d’imaginer que quoi que ce soit puisse faire passer cette décision. » Enfin si, une infime partie d’elle s’est peut-être imaginé qu’il serait plus accommodant si elle lui prouvait sa bonne foi. Et puis, la technique consistant à enrober une mauvaise nouvelle d’une information plus positive est largement reconnue. Ça ne fonctionne pas tellement cependant, elle espérait de meilleurs résultats. Parfois, elle se dit que tout serait plus facile s’ils se contentaient de régler leurs problèmes et leurs frustrations à coup de parties de jambes en l’air. Ça aurait au moins le mérite d’être distrayant.

Elle fronce les sourcils, se retrouve un instant sans voix. La conclusion d’Abel est hâtive et catégorique. Bien sûr que non, elle ne compte pas briser leur accord. Elle n’est pas stupide ou folle à ce point. « Non, ce n’est pas ce que j’ai dit. »  Elle a pleinement conscience que mettre un terme à leur partenariat de son propre chef serait sans aucun doute une décision lourde de conséquences et surtout de représailles. Ce n’est pas ce qu’elle souhaite, pas encore en tout cas. « Dois-je comprendre que si je m’entête dans cette décision, tu considéreras que j’ai brisé notre accord ? » La question est rhétorique. Elle ne parvient pas à contenir un profond soupir traduisant un savant cocktail d’agacement, de marasme et de lassitude. Elle hésite un bref moment, se mordillant la lèvre inférieure d’indécision, persister dans ses choix ou renoncer ? Elle ne veut pas perdre la confiance de ses survivants, elle ne peut pas se le permettre. « Donc, je dois m’attendre au pire maintenant, c’est ça ? » Parce que non, elle ne compte pas faire marche arrière, revenir sur sa décision, même si ça signifie qu’ils devront se confronter aux riders. «  à moins que tu ne comptes simplement passer ta frustration sur une autre rousse ? » ajoute-t-elle sans vraiment réfléchir aux conséquences de ses mots.  
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyJeu 9 Mar - 21:20



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Bien sur que ce n’était pas ce qu’elle avait dit, il la savait suffisamment intelligente pour ne pas naïvement venir jusqu’ici en personne afin d’amener une décision qui valait pratiquement déclaration de guerre, parce que dans ce genre de cas il y aurait eu une possibilité qu’elle ne retourne jamais parmi ses pairs.
Et bien sûr qu’il savait que ce n’était pas là l’intention qui se cachait derrière cette décision de fermer les portes de la ville : il avait simplement cherché à sonder ses réactions en forcissant un peu le trait. Alors à la question qui suivit, il répliqua avec un rire désabusé avant d’enchaîner : « Et à quel pire veux-tu t’attendre au juste ? Tu crois que j’ai des hommes à gaspiller pour tenter quoi que ce soit en ce moment ? Tu sais pertinemment que ce n’est pas le cas. » En revanche, il contourna soigneusement l’autre question, celle qui s’attachait à son point de vue à lui quant à ce qui était en train de se passer. S’il avait été sûr que répondre par l’affirmative aurait poussé Peyton à revoir sa décision, il n’aurait pas hésité une seule seconde, mais le fait est que les cavaliers ne présentaient pas une grande menace à l’heure actuelle. Et à choisir, il préférait autant que ceux de ses hommes qui étaient à Olympia, les malades comme les biens portants qui s’étaient seulement installés là-bas le temps que durerait l’accord, ne courrent pas de risques stupides, en ce qu’ils lui seraient d’une précieuse utilité lorsque tout se serait tassé ici – et il escomptait bien que ça finisse par arriver puisqu’il ne laissait pas non plus la maladie ravager ses rangs sans lever le petit doigt, il n’était pas défaitiste malgré tout, il n’avait pas survécu tout ce temps pour permettre à une putain d’épidémie de tout foutre en l’air.

L’attaque qui suivit eut le mérite de lui faire soulever un sourcil perplexe. Peyton venait de passer du coq à l’âne dans une conversation qui était pourtant loin d’être terminée et il lui fallut un certain temps pour comprendre de qui elle parlait, l’allusion sortait de nulle part. « Janissa ? » finit-il enfin par demander en connaissance de cause. Il n’y avait pas non plus trente-six femmes à qui l’olympienne pouvait se référer, alors la déduction n’avait pas été particulièrement difficile, simplement… surprenante. Qu’est-ce que Peyton savait d’elle, au juste ? Et surtout, comment était-elle au courant de quoi que ce soit la concernant ? Si Abel n’avait jamais tenté de cacher les rapports qu’il avait eu avec l’infirmière (pas besoin d’être devin pour savoir l’intention glissée derrière les nombreuses visites nocturnes qu’il lui avait faites, tout se savait forcément quand on vivait en huis clos), le fait qu’elle en soit également informée et pire, qu’elle semble lui en tenir rigueur, lui échappait complètement. « Elle est morte. » Et il déballa ça l’air pas plus affecté que ça, comme s’il venait de lui annoncer qu’elle était simplement partie voir si l’herbe était plus verte ailleurs et que ça lui en touchait une sans faire bouger l’autre. Leurs relations s’étaient considérablement détériorées après que Caden soit intervenu sur la demande de son frère, aussi n’avait-il pas été surpris, tout au plus énervé, lorsqu’il avait appris sa fuite du ranch. Quelqu’un (pas lui), l’avait abattue quelques jours plus tard alors que le virus l’avait contaminée et qu’elle était passée de l’autre côté de la barrière. S’il s’en était senti vaguement contrarié, il avait eu suffisamment d’autres soucis depuis pour ne pas s’attarder davantage sur l’incident. Mais Peyton n’avait a priori pas été informée de tout ça malgré l’intérêt qu’elle semblait visiblement avoir porté au sujet. « Par contre, il va falloir que tu m’expliques ton problème avec ça, ce que je fais quand je ne suis pas avec toi ne te regarde pas à ce que je sache. Alors mêle-toi de tes affaires. » Il avait riposté avec humeur et sur la défensive, parce que cette intrusion dans sa vie privée lui déplaisait au plus au point. Ce qui ne l’empêcha pas, à peine un instant plus tard, de ressortir son bon vieux sarcasme. « A moins que tu ne sois jalouse peut-être ? » Ce qu’il ne pensait pas le moins du monde, la pique s’était juste pointée là pour riposter aux propos agressifs de son interlocutrice bien que, pour quelqu’un qui comme lui était à des années lumières de savoir ce dont elle était au courant, ça pouvait effectivement ressembler à ça.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyVen 10 Mar - 0:04

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Elle ne sait pas réellement pourquoi avoir amené le sujet Janissa sur la table. Pourquoi maintenant ? C’est plus fort qu’elle, elle l’a laissé échapper sans réfléchir. Elle ressasse cette histoire en boucle depuis longtemps, trop longtemps. Il fallait bien que le sujet explose tôt ou tard. Elle l’a entraperçue quelques fois. C’est vrai qu’elle lui ressemble mais pas en tout point. La mine pâle, la démarche harassée, le regard triste. Elle n’a pas grand-chose à lui envier en fin de compte. Il faut croire que fréquenter Abel ne lui a pas réussi. Elle a encore du mal à interpréter toute cette histoire. Pas tendre. Ce sont les paroles qui lui reviennent en mémoire. Pourquoi est-ce qu’il semble passer ses nerfs sur elle ? Déroutant, dérangeant aussi, concrètement elle n’est pas certaine de vouloir une réponse à sa question. Il ne nie pas, pas du tout même. Il sait pertinemment de qui elle parle. Si ce n’est son agacement palpable, il ne semble pas vraiment anxieux à l’idée qu’elle puisse être au courant de… de quoi au juste ? Elle n’arrive même pas à mettre des mots sur la situation, à la clarifier. Peut-être qu’il n’a même pas conscience d’ô combien cette dernière est étrange et pour le moins perturbante. Il est plutôt doué pour se voiler la face quand ça l’arrange après tout, donc ça ne la surprendrait pas outre mesure. Mais tout de même, il a fait fort pour le coup.

Morte. Elle encaisse difficilement, ne prend même pas la peine de cacher son étonnement plus que flagrant. Elle n’y croit pas. Elle n’en revient pas de la banalité avec laquelle il lui jette ça à la figure. La première pensée lui traversant l’esprit n’a rien de réjouissant. Est-ce qu’il l’a tuée sans remords ? Il en est capable, elle n’en doute aucunement. Les vies humaines ne comptent pas réellement pour lui. Comment est-ce qu’elle doit transposer ça au juste ? Comment est-ce qu’elle peut encore éprouver des sentiments indéfinis pour lui ? Elle en a l’estomac retourné. Elle est dingue, elle ne voit pas d’autres réponses adéquates. Elle ne répond pas. Elle se contente de l’écouter. De toute façon, elle est encore trop étourdie par la nouvelle afin de pouvoir articuler quoi que ce soit de cohérent. Son problème à elle ? Il devrait plutôt songer à la multitude de problèmes qui l’animent lui. Le monde à l’envers. Ce n’est pas elle qui a été obsédée par un type lui ressemblant à peu de chose près. Sincèrement, une petite remise en question ne serait pas du luxe, ça lui serait d’ailleurs bénéfique. Elle ouvre la bouche, la referme instantanément. Elle devrait tourner les talons, prendre ses distances à la place de riposter, de perdre son temps alors qu’il n’en vaut pas la peine. Sa dernière réplique lui vaut un regard noir. Quel connard. Non, elle ne va pas lui tourner le dos finalement, pas sans avoir mis cette histoire au clair. « Mon problème ? Le mien ? Entre nous deux, je ne suis pas celle qui se révèle être dysfonctionnelle. » Clairement, c’est un constat on ne peut plus lucide. Pas facile à entendre, il faut bien l’accorder, mais réaliste. Elle reprend immédiatement, sans lui laisser l’occasion de rétorquer. « Peut-être qu’à partir du moment où tu te révèles obsédé par une femme qui me ressemble, ça me regarde. Une femme que tu utilisais, une femme à laquelle tu rendais visite après nos entrevues, une femme avec qui tu n’étais manifestement pas des plus tendre ou agréable. J’aurais préféré que ce ne soit pas mes affaires, crois-moi. » Parce qu’elle n’a jamais voulu être mêlée à toute cette histoire inquiétante. Caden s’est abstenu de lui révéler les détails sordides, elle le sait et ça l’effraie encore plus d’ailleurs. Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. « Alors non, je ne suis aucunement jalouse d’un cadavre pour qui tu n’as aucune considération et dont tu te servais comme défouloir, Abel. » Le ton est tranchant, désabusé. Pourquoi est-ce qu’elle s’attendait à mieux venant de sa part ? Pourquoi est-ce qu’elle est déçue au juste ?
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyVen 10 Mar - 23:04



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Sérieusement, c’est du grand n’importe quoi. Un instant ils parlaient des évolutions à venir concernant les relations entre leurs camps respectifs et celui d’après, voilà qu’Abel était soudainement dysfonctionnel pour une histoire dans laquelle il ne voyait pas le problème, en plus de ne pas avoir le moindre rapport avec les actualités. Alors, plus que les mauvaises nouvelles précédemment énoncées, ce revirement soudain de conversation eut le don de faire ressortir l’énervement qu’il parvenait encore à contenir jusque-là. « Et je peux savoir où t’es allée chercher ce ramassis de conneries au juste ? Ou ce que ça a à voir avec mes cavaliers à Olympia ? » Bon, d’accord, il savait : il n’y avait qu’une seule personne susceptible d’avoir parlé à Peyton de cette histoire, enfin du moins il ne voyait pas qui d’autre au ranch avait suffisamment d’interaction avec elle pour trouver le temps et l’intérêt d’aborder un tel sujet. Mais même comme ça, il ne comprenait pas les motifs qui auraient pu pousser son frère à déballer ça. « Elle et moi, on a jamais rien fait que baiser, faudrait peut-être arrêter de voir le mal partout. Tu débloques complètement avec ton histoire d’obsession. » Mais, malgré tout, les mots firent tout de même mouche qu’il le veuille ou non : Janissa lui avait effectivement ressemblé, quoiqu’il n’ait jamais fait le lien jusqu’à présent.  
Et… oui, peut-être ces épisodes avaient-ils coïncidés avec les visites de Peyton au ranch, mais peut-être simplement parce qu’elles le mettait souvent de mauvaise humeur et qu’il n’avait que le besoin de changer d’air ? D’accord, toutes les entrevues ne s’étaient pas nécessairement terminées mal mais il n’avait quoi qu’il en soit pas à se justifier devant elle de ses agissements et ne se plierait certainement pas à l’exercice, quoi qu’elle semble plutôt décidée à le pousser dans cette direction avec son acharnement. Là, il se mettait carrément des œillères, mais tout était plus simple que d’accepter la signification qui pouvait bien résider derrière ce comportement.
Quant au reste, ce n’était à son sens que de l’exagération pure et simple. D’accord, il était conscient avoir souvent profité de la peur qu’il suscitait chez l’infirmière pour obtenir d’elle ce qu’il voulait mais, après tout, elle n’avait jamais cherché à se défendre, à aucun moment elle ne s’était opposée à lui. Elle n’avait jamais dit non. Et c’était là, précisément là, que le bât blessait : le fait qu’il était parfaitement conscient de ce qu’il avait fait, mais qu’il ne voyait pas où se trouvait le mal. Directement confronté à la réalité de cette situation, il n’avait même pas l’humilité d’en éprouver de la honte. Le pouvoir, et son goût prononcé pour la domination des autres, l’avaient probablement irrémédiablement transformé en bon salaud fini. Et si encore, il n’y avait que ça…

« En tout cas, je constate que tu es plutôt bien renseignée. » Il afficha un sourire moqueur, bourré de morgue. « Caden a eu très à cœur de te livrer jusqu’aux moindres détails, et puis d’en rajouter une couche au passage. » A quoi est-ce qu’il jouait au juste, son frère, avec ça ? Torpiller les liens déjà assez fragiles comme ça qui unissaient les deux leaders ? C’est vrai que ces derniers temps, ils n’avaient peut-être pas eu assez de raison de se mettre sur la gueule, puisqu’ils avaient même été fichus de remettre le couvert lors de leur dernier rendez-vous, faisant tomber toutes les barrières pour coucher ensemble une fois de plus. « Mais au cas où tu n’aurais pas remarqué, il disjoncte un peu ces derniers temps. » Un peu, sacré euphémisme, depuis la mort de Cirilla c'était le jour et la nuit.
Mais c’était évident, elle venait juste de l’apprendre, parce que pour être soudainement aussi remontée et tout balancer d’un bloc sans vraiment de raison pour le faire ? Peut-être même qu’elle était allée voir son frère en premier à son arrivée au ranch, peut-être que c’était ça qui l’avait motivée à venir ensuite jusqu’ici afin de le confronter. Après tout il ignorait tout de la nature de la relation entre Caden et Peyton sinon qu’elle n’était pas mauvaise.

"elle a pas dit non" :
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptySam 11 Mar - 19:47

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Ramassis de conneries. Elle lève machinalement les yeux au ciel face à la réaction d’Abel. Aveugle. Il est aveugle. Non, bien sûr, ça n’a aucun rapport avec Olympia ni même Crimson Valley, peut-être que ce n’était tout simplement pas le moment d’aborder le sujet. Le hic, c’est qu’il n’y a pas de bon moment pour évoquer toute cette histoire. Et puis, faire comme si de rien n’était, comme si elle ne savait pas, c’est lassant, elle n’y arrive plus. Les mots qui s’échappent des lèvres du cavalier sont âpres, durs. Il en parle comme s’il n’en avait jamais rien n’eu à foutre d’elle, comme si ce n’était qu’un pion dont il pouvait disposer et abuser au gré de ses humeurs changeantes. « Non, tu as raison. Ça n’a strictement rien à voir avec Olympia ou tes cavaliers. Je ne sais même pas à quoi je m’attendais en abordant le sujet. » Peut-être à ce qu’il reconnaisse un minimum ses torts, à ce qu’il prenne conscience de l’étrangeté de la situation, de la froideur avec laquelle il peut bien agir. Au final, rien de tout ça ne s’est produit, trop d’espoir perdu, gâché. « Certainement pas à ça en tout cas. J’espérais que pour une fois, tu ne nies pas les faits. Et au final, je suis déçue, comme toujours, quand je pense que tu ne peux plus rien faire pour me décevoir, tu recommences de plus belle. » Désillusion, désenchantement. Ils cumulent les hauts et les bas. Montagnes russes ambulantes. Elle ne sait pas exactement s’ils en sont arrivés à un point de non-retour ou pas. À chaque fois qu’elle songe à s’éloigner, prendre ses distances, elle ne campe pas bien longtemps sur ses positions, peu importe ce qu’il peut bien faire. Peut-être qu’au final, leur propre relation est bien plus malsaine qu’elle n’y parait. Trop tard pour la prise de conscience ?

Comme à son habitude, il oscille entre colère et répliques sarcastiques qu’il maitrise avec soin. Lorsque le nom de Caden lui parvient, elle ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine culpabilité. Elle ne voulait pas le mêler à ça, surtout pas. Encore moins maintenant. Elle a vaguement entendu parler des rumeurs le concernant. Loin d’elle l’envie d’ajouter encore un poids supplémentaire à ses maux. « Il s’inquiétait, c’est tout. Ah mais j’oubliais, ce genre de sentiment te dépasse bien souvent. » Elle sait que c’est faux. Elle l’a vu de ses propres yeux craindre pour la vie de son fils qui semble d’ailleurs être l’exception confirmant la règle. Le seul être humain pour qui il peut éprouver autre chose que du mépris ou de l’indifférence. « Malheureusement, il était tout à fait lucide lorsqu’il m’a déballé cette histoire. Je suis au courant depuis un moment déjà. » Elle se rend compte maintenant et surement trop tard donc, que cette révélation peut potentiellement trahir les sentiments ambigus et incompréhensibles qu’elle peut bien éprouver pour lui depuis un certain temps. Elle se mord l’intérieur de la joue. Elle est en colère, en colère contre lui, en colère contre elle. « En tout cas, j’ai confiance en lui, peut-être qu’il disjoncte mais toi, toi tu es carrément aveugle. » Cherchez le terme déni dans le dictionnaire et vous y trouverez comme description le nom d’Abel Rhodes. Parfois, elle se demande s’il le fait exprès ou non. Peut-être qu’il s’agit d’un défaut de fabrication. Ses prunelles d'un bleu éclatant sont toujours vissées aux siennes, elle ne le lâche pas du regard. Elle ne voit pas comment désamorcer la situation s’il n’est pas capable d’admettre au minimum que toute cette histoire est troublante. Un instant l’idée qu’elle s’est incontestablement entichée du mauvais frère s’immisce dans son esprit. Tout aurait pu être tellement plus simple, si différent. Le fait est qu’elle ne s’encombre pas de la facilité.  
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyDim 12 Mar - 0:15



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Le coeur du problème, ce n’était pas tant qu’Abel nie mais plutôt qu’il ne reconnaisse pas la gravité des faits. Il n’avait aucun problème avec ce qui s’était passé vis-à-vis de Janissa, et son état actuel d’agacement prononcé n’aidait pas à la réflexion. Peut-être plus tard, au calme, et loin des soucis qui lui polluaient les pensées en permanence, peut-être qu’il ruminerait les paroles de Peyton et verrait ce qui clochait.
Pas aujourd’hui en tout cas, ça c’était clair, ou alors pas sans un bon électrochoc au préalable.
Au lieu de quoi il continuait à l’écouter en rajouter une couche, les bras croisé dans une attitude complètement fermée et certainement pas dans le bon état d’esprit pour recevoir les critiques correctement. Alors pour ce qui était de les accepter, on repasserait…
Caden s’inquiétait. Et de quoi, au juste ? Ça n’était pas ses affaires, tout ça, alors quel besoin avait-il ressenti de venir y fourrer le nez ? A croire qu’il n’avait rien d’autre à faire, ou qu’il avait une dent contre son frère pour une raison que celui-ci ignorait encore. Il faudrait qu’il ait une conversation avec lui à ce sujet, sans doute cette histoire d’avortement était restée en travers de la gorge de cette dramaqueen qui lui tenait lieu de cadet. Le fait est qu’à ce moment, il n’avait eu personne d’autre à qui demander ce “service” alors il avait bien fallu que ce soit lui qui s’y plie et tant pis si cela avait heurté ses sentiments. « Depuis combien de temps ? » demanda-t-il finalement, quoique peu intéressé par la réponse précise. En fait, et il s’en rendait compte avec un peu de recul, que son raisonnement était défectueux : évidemment qu’elle devait le savoir depuis un bout de temps, car autrement elle aurait également appris le décès de Janissa, chose qu’il lui avait visiblement apprise s’il en jugeait de par sa réaction quand il l’avait dit tout à l’heure. « Non, attend, tu le savais avant mon dernier passage à Olympia, pas vrai ? » Deuxième réalisation : à l’entendre en causer, il n’était qu’à ses yeux qu’un enchevêtrement sans fin de déceptions et désillusions et pourtant… pourtant au vu de ce qu’il s’était passé la dernière fois il aurait juré l’inverse. « Tu te fous de ma gueule ? Et c’est toi qui cause d’aveuglement ? » Il aurait pu lui rire au nez, il s’en abstint cependant, mais ça ne l’empêcherait certainement pas de continuer sur sa lancée. « Si je t’insupporte à ce point, il va falloir que tu m’expliques ton comportement, parce que ce n’est pas du tout l’impression que j’ai retiré de notre précédente entrevue. T’es sûre que c’est pas toi la personne dysfonctionnelle ici ? » Sans la moindre vergogne, il s’amusait à retourner son propre vocabulaire contre elle – quoique le terme d’amusement soit ici plutôt relatif puisque la discussion n’avait rien de léger ni de drôle. « T’as pas l’impression qu’il y a un problème, et que ça vient pas que de moi ? A t’entendre, je suis vraiment quelqu’un de terrible, alors fatalement, je me pose des questions. » Quoique, c’était plutôt à elle qu’il les posait, et bien dans l’optique de se foutre de sa gueule. Parce que si elle voulait jouer à ça, il n’y avait aucune raison qu’il se laisse faire bien gentiment sans oser la réplique.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyDim 12 Mar - 18:57

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
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Il ne lui faut qu’une poignée de secondes afin de comprendre que l’étau se resserre lentement sur elle. Prise à son propre piège, c’est l’étape prochaine de cette entrevue, elle le pressent. Pas franchement enivrante comme idée. Elle se referme immédiatement, croisant ses bras contre sa poitrine en signe de désappointement, le regard tout de suite moins franc déviant dans le vide, fixant un point indéfini. Elle n’a aucune envie que la discussion tourne en sa défaveur, ce n’est pas son procès, il s’agit plutôt de celui du cavalier. « Peu importe, ça ne change rien. » répond-elle, évasive à souhait. Il n’a pas besoin de savoir qu’elle est au courant de toute cette histoire depuis déjà presque deux mois. Elle n’a pas l’intention de se justifier, elle ne le souhaite pas. Elle s’en veut soudainement de ne pas avoir abordé le sujet plus tôt, au moins la situation n’aurait pas tourné à ses dépens. L’envie de tasser ce dernier, de repartir sur cette histoire d’épidémie la reprend soudainement. Elle aimerait trouver une échappatoire avant qu’il ne soit trop tard. Sauf, qu’il est manifestement déjà trop tard. Elle se maudit intérieurement.

Abel ne s’avère pas si stupide que ça ni même totalement aveuglé par sa propre colère. Elle déglutit difficilement, ne répond pas, son silence en disant assez long sans qu’elle n’ait besoin d’ajouter quoi que ce soit. Elle savait avant que Silas ne soit malade, avant qu’ils ne remettent le couvert il y a peu. Elle ne se sent franchement pas fière. « Ça n’a rien à voir. » conteste-t-elle. Non ça n’a rien à voir avec lui. Elle n’est pas aveugle, elle a parfaitement conscience que quelque chose ne tourne pas rond. Elle n’a juste pas envie de se l’avouer à voix haute, encore moins en sa présence, surtout pas en sa présence d’ailleurs. Evidemment, il ne l’écoute pas et évidemment, il retourne ses propres attaques et accusations contre elle. Elle n’apprécie pas franchement le ton qu’il emploie, ni même le fait qu’il se fout incontestablement de sa poire et donc de ses sentiments confus par la même occasion. Comme si elle ne se sentait pas assez mal comme ça, sans qu’il ne se permette d’en rajouter une couche. « Non, contrairement à toi, j’admets que… » Elle se stoppe brusquement. Que quoi au juste ? Elle ne veut pas se montrer faible face à lui. « Oh et puis merde ! Tu me fais vraiment chier, Abel, je n’ai pas besoin de me justifier. » Propre. Belle preuve de maturité. Elle peut bien le blâmer, elle se défile tout comme lui à la première occasion. Ils forment un duo imparable quand il s’agit de tout nier en bloc. Elle souffle, prend le temps d’aligner deux pensées claires. Elle a le sentiment qu’ils font du surplace. Tant pis, elle en marre de se défiler, de tout contenir au fond d’elle.  « C’est justement ça, le problème. T’es exécrable, incapable d’admettre la gravité de tes actes. T’es probablement en passe de devenir l’un des pires connards qu’il m’ait été donné de voir depuis l’apocalypse. Oui, t’es quelqu’un d’horrible sur papier, Abel. » Et pas que sur papier. Mais en réalité c’est bien plus compliqué que ça. Une personne normalement constituée, saine d’esprit, se serait contentée de garder ses distances, pas elle. Elle s’est malencontreusement attachée à lui, sans vraiment s’en rendre compte, sans vraiment comprendre pourquoi. Elle n’a pas choisi, non, elle aurait aimé. « Et malgré tout, je suis toujours là, à attendre je ne sais pas quoi, probablement un miracle. Parce que le fait est que je me suis attachée sans le vouloir, à cette enveloppe froide et infâme dans laquelle tu te complais. » Elle ne se sent pas vraiment mieux, pas vraiment soulagée, elle se sent surtout fragile à présent, exposée. À coup sûr elle va s’en mordre les doigts, mais au moins on ne pourra plus lui reprocher de se voiler la face. « Donc oui, tu as raison, ça fait incontestablement de moi quelqu’un de dysfonctionnel. » Constat douloureux.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyDim 12 Mar - 21:47



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


S’il y avait bien quelque chose qui méritait d’être souligné ici, c’était l’incroyable capacité que cette conversation avait pour passer de sujet en sujet sans jamais prendre le temps d’en résoudre un seul. D’abord l’épidémie, la fermeture d’Olympia, Janissa… et puis ça, cette tournure un peu étrange vers laquelle ce face-à-face menaçait doucement de s’orienter. Curieusement, le fait de se faire dire ses quatre vérités les yeux dans les yeux n’accentua pas la colère qui bouillait déjà de s’exprimer derrière les paroles et les gestes encore contenus : d’abord, parce qu’il y avait au moins certains points qu’il pouvait assumer sans trop de problème, à défaut de tous (toujours mieux que rien) ; il était un connard c’était un fait, mais au moins ses actes et ses décisions avaient permis au ranch d’être ce qu’il était aujourd’hui : un regroupement de survivants qui, en sept ans de chaos, avaient réappris à s’organiser, à subsister, parfois même à vivre au lieu de se contenter de survivre. Il n’y avait pas grand chose qu’il ait fait et qui soit à présent rangé dans le domaine des regrets, et l’expérience lui avait appris qu’on avait tendance à être vivant plus longtemps en se comportant comme un bel enfoiré. Il n’avait définitivement aucun problème à assumer sa ligne de comportement, ni les bavures qui en avaient parfois (souvent) découlées.
Certaines choses, en revanches, passaient moins bien. Et nul doute que s’il ne trouvait pas un moyen de lui rendre la monnaie de sa pièce aujourd’hui, tout resterait précieusement archivé dans un coin jusqu’à tant qu’il trouve le moment adéquat pour tirer sa revanche. Si Abel avait été homme à accepter facilement les critiques, on l’aurait su depuis belle lurette déjà. Néanmoins, il n’essaya pas de l’interrompre, curieux de voir la finalité de sa déclaration : elle ne crachait probablement pas simplement pour le plaisir de cracher, elle le connaissait suffisamment bien depuis le temps pour savoir que c’était une attitude risquée à avoir avec lui.
Mais ça ne l’empêcha pas d’être tout de même pris au dépourvu, qu’il le veuille ou non. Quelques échos d’une conversation passée un peu plus tôt dans l’année lui revinrent alors à l’esprit, mais ça lui semblait une éternité plus tôt, peut-être parce qu’ils n’avaient pas perdu de temps à s’engueuler en vain pour une fois. « Je vois. » Un long silence avait plané avant qu'il ne prenne enfin la parole. La tension avait baissé d’un cran alors que sa voix, très froide, lâchait ces seuls deux mots. En fait, et bien qu’il se refusât ouvertement à l’admettre, la manière qu’avait eu Peyton de dépeindre son portrait ne l’avait pas laissé complètement insensible. Et c’était au-delà du simple fait qu’il prenait généralement très mal toute critique négative le concernant. Peut-être fallait-il qu’il admette que l’opinion qu’elle avait de lui avait un minimum d’importance à ses yeux. Ou peut-être pouvait-il parfaitement continuer à nager dans le déni et persister dans son attitude de défi « Et j’imagine que pour être en droit de porter un tel jugement sur mon comportement, tu es sûrement l’image même du bon samaritain, à n’avoir rien à te reprocher et pas la moindre ombre sur la conscience, pas vrai ? » Il savait que c’était faux, ça ne l’empêchait pas pour autant de continuer : blessé dans son amour-propre, il avait basculé dans la défensive et attaquait directement derrière. « Je pourrais presque te plaindre, ça ne doit pas être simple d’être à ta place. » Il afficha un rictus sans joie, moue dédaigneuse tandis qu’il la considérait d’un drôle d’air. « Au moins moi je ne risque pas tomber dans ce piège, si j’en crois la fidélité de cette description que tu viens de faire il n’y a aucun risque que je m’attache à qui que ce soit. C’est plus facile comme ça, je suppose. » Le sarcasme, évident, était cette fois probablement beaucoup plus significatif que n’importe quel réponse à peine plus sincère.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyLun 13 Mar - 3:10

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Elle prendrait bien ses jambes à son cou, suite à cette révélation, pas certaine qu’elle se sente encore la force de l’affronter lui et ses propos cinglants. Parce que non, elle ne s’attend pas à autre chose de sa part. Elle ne se fait plus d’illusions depuis qu’elle a tenté de le confronter en novembre, suite à son comportement directement lié à cette funeste soirée du trente et un octobre. Il semble embourbé dans son entêtement, il a sauté les pieds joints dans le déni le plus total. Solution pour le moins facile, trop évidente. Oh, elle le comprend. Ce n’est pas simple de sortir de sa zone de confort, le malaise qu’elle éprouve est là pour en témoigner. Le silence plane, un silence lourd, silence durant lequel elle a amplement le temps de regretter son épanchement. Elle presse machinalement ses paumes l’une contre l’autre, la nervosité qui se traduit au travers ses gestes l’irrite. Ce n’est pas l’idée qu’il puisse ne rien ressentir à son égard qui lui aiguise les nerfs, c’est plutôt la peur qu’il s’en joue. Il est doué pour utiliser à son avantage les faiblesses des autres, talent comme un autre. Or, ces sentiments qui l’animent, dont elle souhaiterait faire abstraction, ils représentent bel et bien une tare. Elle glisse ses pouces dans les poches de son jean histoire de se redonner une certaine contenance totalement feinte. Elle aurait dû prévoir que rien de bon ne ressortirait d’une nouvelle confrontation. Surtout pas maintenant, alors qu’ils ont déjà bien assez de choses à gérer sans ajouter ça à leur montagne de problèmes quotidiens.

Deux mots fendent l’air, deux vulgaires mots. Il a le don pour lui couper le souffle. Pas forcément dans le bon sens du terme. Grand acteur, il se délecte de sa mise en scène tandis qu’elle s’obstine à ne pas céder sous le poids de la pression ambiante. Il semble tergiverser un moment, elle aimerait avoir la capacité de lire les pensées, ou juste les siennes, ça lui faciliterait la vie à un point fou. Au moins, elle saurait à quoi s’en tenir. En attendant, elle se contente d’interpréter ses réactions avec les moyens du bord. Lorsqu’il ouvre à nouveau la bouche, c’est pour mieux la confronter, la défier. Bien sûr qu’elle n’est pas parfaite, elle en a conscience. Elle est bourrée de défauts. Elle essaye de faire ce qu’elle peut, de survivre, de maintenir Olympia à flot. Elle a des regrets, comme tout le monde, regrets qu’elle assume, avec lesquels elle vit au quotidien. S’il réplique de la sorte, c’est pour mieux la blesser, elle le sait, ça fonctionne, c’est ça le pire. Elle encaisse difficilement la suite, la pluie de sarcasmes qu’elle ne peut éviter. Elle confine son trouble, elle essaie du moins. « Je n’ai jamais prétendu être parfaite, ni même infaillible. C’est évident que j’ai des regrets. » Contrairement à toi, se retient-elle d’ajouter de justesse. Pas la peine de relancer le conflit, pas de la sorte en tout cas. Elle ne sait plus quoi dire, quoi faire. Elle n’a pourtant pas envie de baisser les armes. Plus il parle, plus elle a l’impression de faiblir. Elle n’arrive pas à définir si elle a réellement blessé une infime partie de lui ou s’il s’en fiche totalement d’elle. Elle soupire, confuse, agacée. Soudain, leur entrevue déroutante lui revient à l’esprit tel un flash, cet aparté hors du temps à l’extérieur de l’infirmerie, il y a de cela plusieurs semaines. « Ah oui, vraiment ? Tu penses sincèrement ne pas pouvoir tomber dans ce piège ? Tu en es certain ? » Elle plonge dans le regard du cavalier, laissant sa question suspendue dans le temps. Il n’est pas si insensible qu’il souhaite le faire paraître. « Parce qu’il me semblait que ça comptait pour toi. » ses mots font directement référence à ceux d’Abel. Elle s’en souvient parfaitement.  « Je ne les ai pas imaginé, ce sont tes propres mots. » Elle n’en démordra pas cette fois-ci. Peut-être que c’est un connard, qu’il a bien des défauts, dont cette attitude froide, pourtant elle semble encore l’atteindre.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyLun 13 Mar - 7:15



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Arrivé à ce stade de la confrontation, Abel ne put s’empêcher de se demander à quel moment avait-il raté la sortie de secours, la retraite facile, celle qui lui aurait permis sans le moindre doute de continuer à s’enferrer dans un comportement odieux et agir comme si de rien n’était, comme si rien de tout cela n’avait la moindre importance. C’était faux, évidemment, mais est-ce que c’était une bonne idée de le reconnaître alors qu’à force de s’entêter à vouloir s’arracher des aveux, ils fonçaient clairement droit dans le mur ? Rien n’aurait été plus aisé que relancer le débat sur un sujet doté d’une importance prioritaire, remuer les braises de son agacement et se laisser porter sur ses ailes afin de susciter volontairement une querelle qui aurait contribué à le laisser aveugle et s’affirmer à lui-même que non, il n’y avait rien, définitivement rien, simplement une accumulation de signaux mal interprétés et largement exagérés par les couleurs apocalyptiques et la lente déchéance du monde dans lequel ils évoluaient.
Mais non.
Cette fois ne serait pas aussi simple : trop de fois, Abel s’était plié à ce petit jeu, aujourd’hui différerait de ses habitudes, de leurs face à face usuels. Comme un jour à marquer d’une pierre, mais blanche ou noir cela restait encore à déterminer. Alors quand Peyton écrasa la dernière chance que ses paroles avaient de s’en tirer avec le simple grade de sarcasme pour lui renvoyer la balle de plus belle, il su qu’il ne ferait pas demi-tour cette fois, qu’il allait cesser de faire le cheval rétif persistant à répétition à se dérober devant l’obstacle – au moins pour deux minutes, le temps de voir où ils allaient, le temps de constater à quel point s’exprimer sur le sujet enlevait un poids de ses épaules. S’il leva d’abord les yeux au ciel, exaspéré par son entêtement, sa réponse fut cette fois vide du mordant et du ton acide dont il avait pris l’habitude quand il se sentait acculé, oppressé. « Tu veux entendre quoi, Peyton ? Que je t’apprécie plus que de raison ? Très bien : c’est fait. Est-ce que c’était vraiment nécessaire de le savoir ? C’est une voie sans issue, il n’y a rien de bon à retirer de tout ça. Il aurait été plus simple de ne jamais avoir à en arriver jusque-là. » Mais, au moins, c'était dit : il serait plus aisé de se continuer à contourner le cœur du problème maintenant qu’une partie du voile avait été levée, ou du moins c’est ce qu’il pensait : honnêtement, voir leur relation évoluer ne faisait pas partie de ses considérations. « Ça te fais quoi de savoir ça, hein ? » Il réattaqua d’emblée, ne voulant pas lui laisser tout de suite l’opportunité de réagir. « Tu te sens mieux ? Parce que toutes ces histoires de sentimentalisme à la con, c’est au mieux un nid à emmerdes, et j’ai franchement pas le temps à perdre pour ce genre de connerie. » Quoique la formulation la plus exacte n’était non pas qu’il n’avait pas le temps mais plutôt qu’il ne savait qu’en faire. Et si les paroles avaient au moins eu le mérite d’être libératrices sur le moment, le fait est qu'il n'était pas bien sûr de ne pas se retrouver déjà à les regretter.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyLun 13 Mar - 19:06

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Qu’est-ce qu’elle ressent au juste, maintenant que tout semble encore plus compliqué qu’auparavant ? Elle ne s’attendait pas à ce qu’il avoue. Discours en demi-teinte. Elle a l’impression d’être perçue comme un fardeau supplémentaire, ce n’est surement pas qu’une impression en réalité. Elle sait qu’il n’a pas tort. De toute façon elle ne voit pas très bien de quelle manière est-ce qu’ils pourraient concrètement utiliser à bon escient ces révélations. Qu’est-ce qu’ils vont en faire, maintenant qu’elles planent au-dessus de leur tête ? Peut-être qu’elle n’aurait pas dû insister. D’un côté, le fait de savoir qu’elle n’est pas la seule dans cette histoire à s’être retrouvée coincée avec des sentiments contradictoires la soulage, un peu, pas énormément en fin de compte. Elle se mordille machinalement l’intérieur de la joue. Une voie sans issue. Catégorique tout de même. Non pas qu’elle s’imaginait qu’il puisse réellement se produire quelque chose entre eux. En fait elle ne sait pas, elle ne sait rien, elle n’est pas plus avancée que lui. Elle n’a rien planifié du tout. Elle n’avait pas prévu la tournure de cette conversation, elle n’avait pas dans l’idée d’en arriver là. Maintenant, concrètement, elle se sent piégée. Peut-être qu’il vaudrait mieux faire semblant, comme si rien de tout ça n’avait jamais existé. Putain, quel merdier.

Elle ne sait pas ce qui l’exaspère et la tourmente le plus entre ses questions, ses paroles dépitées ou le fait qu’il ne lui laisse aucune chance de s’exprimer avant d’en avoir rajouté une couche. Plusieurs couches même. Sentimentalisme à la con. Nid à emmerdes. Pas de temps à perdre. Qu’est-ce qu’il veut qu’elle réponde à ça ? De toute façon, il semble déjà fixé sur le sujet. Ils n’ont rien à perde ensemble, si ce n’est leur précieux temps. « Oui, c’était nécessaire. Parce que tu vois, je suis fatiguée, fatiguée de jouer la comédie, fatiguée de vivre dans le déni, fatiguée de nos comportements respectifs. » Parce que oui, ils ont été cons et absurdes. Ça ne risque pas de changer de sitôt, certes, mais au moins le voile est levé, ils n’ont plus besoin de faire semblant. Peut-être que ça ne va faire qu’empirer les choses entre eux, mais maintenant ils sont fixés. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise, au juste ? » Là est la question. Elle est complètement paumée. Pourtant en règle générale, elle a toujours réponse à tout. En règle générale, elle sait ce qu’elle veut aussi. « Non, bien sûr que je ne suis pas satisfaite, que je ne me sens pas mieux, comment est-ce que je le pourrais avec ton fatalisme à la con ? » Parce qu’avec Abel tout est tracé d’avance, pas de concessions envisageables, pas d’autres options possibles. En réalité, elle ne leur imagine aucun avenir non plus. De toute façon, elle n’est pas du genre à se projeter, pas quand ça la concerne uniquement. Peut-être qu’elle aurait pu, peut-être que ça aurait été plus simple si elle ne s’était pas retrouvée à la tête d’Olympia, momentanément sous la coupe des cavaliers. Ça ne leur facilite en rien la tâche. Politique et sentiments ne font pas bon ménage. « De toute façon, puisqu’on n’a pas de temps à perde là-dessus, je suppose que le sujet est clos. » Elle rend les armes, elle en a plus qu’assez. Autant se résigner tout de suite. Le malaise qui règne dans l’air est palpable, plus que jamais oppressant. Elle se sent… apathique, indécise. Elle a l’impression que son cerveau tourne au ralenti. Désormais, ils vont devoir feindre cette histoire, comme si c’était clos, alors qu’au fond, ils n’ont strictement rien réglé. Ils ont juste laissé un bordel monstre derrière eux.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyLun 13 Mar - 23:17



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Rien, il ne voulait rien l’entendre dire, sauf qu’ils étaient déjà allés beaucoup trop loin pour ça maintenant. Il n’aimait pas se sentir au pied du mur, il abhorrait ça même et pourtant ici il n’arrivait pas à s’en écarter, comme s’il ne pouvait se résoudre à laisser le sujet inachevé et se complaire dans l’incertitude (ça ne semblait pourtant pas tant lui causer de problème que ça auparavant). Elle le prétendait fataliste, lui se voyait plutôt réaliste : leurs positions respectives, chacun à la tête d’un regroupement plus ou moins vaillant de survivants, ne leur permettait pas le moindre écart. Jugés en permanence, le moindre faux pas n’était que difficilement toléré, encore moins pardonné. Et si d’ordinaire Abel se fichait de l’opinion des autres comme de l’an quarante, il ne voulait pas que quelqu’un pense trouver ici une faiblesse à exploiter et dont il fallait profiter. « Tu voudrais que je te promette une idylle dorée peut-être ? » riposta-t-il, acerbe. « T’es pas assez stupide pour croire que ça pourrait marcher. » Et lui certainement trop fermé pour s’imaginer qu’un entre-deux pouvait être possible entre ces extrêmes. De toute façon, Abel n’avait pas pour habitude de faire dans la demi-mesure : c’était tout ou rien avec lui, quoi qu’il entreprenne, et il fallait croire que l’exception ne se trouverait pas ici, du moins pas tant qu’il se refusait à ouvrir les yeux.
« Ouais c'est ça. Le sujet est clos », il rétorqua avec un soudain reflux d’agacement dénonçant sa pensée qui s’orientait exactement à l’inverse des mots qu’il venait de jeter. Et il rompit brutalement son immobilité pour faire quelques pas rapides dans sa direction, réduisant la distance qui les séparait jusqu’à se retrouver planté juste devant elle. « Tu crois que tu peux te ramener comme une fleur, me traiter de tous les noms et juste te casser comme ça après avoir eu ce que tu voulais ? Tu crois que c’est aussi simple que ça peut-être ? »  Elle se disait fatiguée du déni à peine quelques instants plus tôt, mais en abandonnant maintenant n’était-ce pourtant pas ce qu’elle était exactement en train de faire ?
Eh bien, Abel refusait que les choses se passent ainsi. Puisque tout avait été déballé sur le tapis, autant en finir une bonne fois pour toute, parce qu’il était évident que ce genre d’occasion ne se reproduirait pas de sitôt… pour peu qu’elle se reproduise un jour, déjà, parce que rien que ça c’était pas couru d’avance. « C’est toi qui a insisté pour qu’on en arrive là. Va pas croire que tu peux t’échapper maintenant. » Putain d’ambiance de merde. Mais bon, quitte à regretter les paroles et les actes, autant cesser de freiner ses impulsions : de toute manière, ils auraient bien assez de toutes leurs entrevues à venir sur tout le temps du partenariat entre riders et olympiens pour prétendre que rien ne s’était passé et que rien n’arriverait plus. Alors sa main se porta à la joue de Peyton, les doigts coururent le long de l'arête de la mâchoire pour finalement s’arrêter à la naissance des lèvres. « Alors… on fait quoi ? »

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMar 14 Mar - 2:43

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Pourquoi est-ce qu’il a fallu que ça leur tombe dessus ? Précisément sur eux. Les opposés. Ils ne sont jamais d’accord sur rien, ils s’excèdent mutuellement, au point d’en arriver aux mains.  Incompatibilité hors pair. Bien sûr, dans le lot, il n’y a pas eu que de mauvais moments, ni même que des engueulades ou autres crises de nerfs. Non, il y a aussi eu des instants privilégiés. Mais ça ne compte pas, du moins ce n’est pas suffisant pour relever tout le reste. Alors non, elle n’est pas assez stupide pour s’imaginer vivre une parfaite idylle à ses côtés. De toute façon, étant donné le monde dans lequel ils évoluent, qui peut bien prétendre à une telle chance ? Ça n’existe plus, les histoires d’amour à l’eau de rose. Et puis quand bien même, elle n’en a jamais été friande. La niaiserie, très peu pour elle. Elle n’a pas besoin de ça. Elle ne sait pas ce dont elle a besoin en fin de compte. Le fait est que c’est de lui qu’elle s’est éprise, malgré ses défauts, malgré ses actes qu’elle ne cautionne pas le moins du monde, donc elle ne s’attend pas à monts et merveilles, elle ne s’attend à rien en réalité. Et là, tout de suite, elle a l’impression de devenir de plus en plus incohérente. Son esprit tourne en boucle, elle a beau tergiverser elle n’arrive à rien du tout, aucune finalité plausible.

L’irritation tangible dont il fait preuve la désarçonne. Elle vient de lui tendre une porte de sortie idéale, offerte sur un plateau d’argent. Il était supposé s’y engouffrer tête la première, sans réfléchir, sans s’attarder. Pourtant, il ne saisit pas l’occasion. Donc maintenant, c’est à son tour de ne plus vouloir se payer un tour de manège pour déniland ? Manifestement. Il abolit le périmètre de sécurité savamment orchestré par l’Olympienne, cette distance qu’elle s’est permise d’instaurer entre eux dès son arrivée. Quelques pas seulement et il se campe face à elle, bien droit, les prunelles toujours empreintes d’une pointe d’agacement. Elle a tout bonnement voulu leur faciliter la tâche, mais il semblerait qu’elle ne peut plus se dérober à présent, qu’il ne lui laisse pas le choix. Et ça ne la surprend pas vraiment finalement, parce qu’il aime avoir le contrôle, il déteste voir la situation lui filer entre les doigts, ne pas avoir le fin mot de l’histoire. « Non, je sais pertinemment que rien n’est jamais simple avec toi, Abel. Figure-toi, que je ne suis pas satisfaite, je n’ai pas obtenu ce que je veux comme tu te l’imagines, parce que je ne sais tout simplement pas ce que je veux. » Parce que ses envies sont contradictoires, n’ont aucun sens. Elle aimerait y réfléchir à tête reposée, mais il n’est pas du même avis qu’elle. Non, ils ne sont jamais du même putain d’avis, ce serait trop beau pour être vrai. Elle se sent soudainement prisonnière de son regard d'acier. « Je sais. Je ne comptais pas… » Elle ne comptait pas quoi au juste ? Elle ne comptait pas se défiler ? Elle ne comptait pas se tirer vite fait bien fait ? Ce serait un mensonge éhonté. Elle veut riposter, se justifier, mais ses mots se coincent au fond de sa gorge, alors qu’il redessine du bout des doigts le tracé anguleux de sa mâchoire. Ça lui demande un contrôle fou, de ne pas céder à ses pulsions. Encore une chose pour laquelle elle le déteste, cet effet déroutant qu’il produit sur elle, qui lui fait perdre toute notion de bienséance, qui lui fait perdre pied, tout simplement. On fait quoi ? Question pertinente. La question de trop aussi, le contrôle qui s’estompe. Elle plaque sa bouche contre la sienne, scellant leurs lèvres dans un baiser insatiable, trahissant sa frustration, les bras fermement agrippés autour de la nuque du cavalier. Dans l’immédiat, elle n’a pas trouvé mieux comme alternative, pourtant ils ne devraient pas… Ils ne doivent pas.

Elle rompt abruptement cette étreinte inconsidérée, le repoussant peut-être un peu trop brusquement, se faisant violence pour prendre ses distances, s’éloigner à nouveau de quelques pas, évincer leurs pulsions charnelles. Parce qu’elle sait que ça ne leur apportera rien de bon, aucune réponse, si ce n’est une satisfaction éphémère. « Je ne sais pas ce qu’on est supposé faire, mais ça, ça ne me semble pas judicieux. » Elle replace une mèche folle derrière son oreille, tente en vain de reprendre contenance en contrôlant sa respiration saccadée. « En fait si, je crois savoir ce que je veux. C’est toi, juste toi. Le souci c’est que je ne veux pas tout ce qui va de pair avec, tous les problèmes, toutes les contraintes. » Et ça, c’est impossible. Elle ne peut pas simplement décocher les options indésirables. Elle veut juste Abel Rhodes. Elle ne veut pas du chef des riders.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMar 14 Mar - 6:47



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Au moins n’était-elle pas la seule dans cette galère, à ne pas savoir ce qu’elle veut. Foutue bande d’indécis, à se prétendre adulte mais à ne pas être capable de prendre des décisions tranchées et de s’y cantonner. Foutus caractères de merde en perpétuelle opposition, foutues envies contradictoires qui refusent de s’accorder afin de former un schéma cohérent. Vu de l’extérieur, ça devait être risible. Vu de l’intérieur, c’était juste un marécage dans lequel ils s’enlisaient un peu plus à chaque instant sans arriver à s’épauler correctement afin de se sortir de là.
Alors oui, il ne prétendrait pas cette fois qu’il n’avait pas eu quelques arrières pensées bien présentes en tête lorsqu’il avait comblé la distance, lorsqu’il avait cherché le contact avec elle au milieu de toute cette tension qui saturait l’atmosphère autour d’eux. La suite, il en avait au moins envie autant qu’elle, sinon plus, il l’avait attendue sans en être réellement conscient  et avait répondu au baiser dès l’instant où leurs lèvres s’étaient touchées tandis que ses mains venaient trouver place sur les hanches de l’olympienne afin de la garder contre lui, comme si elles n’avaient attendu que ça pour exprimer leur caractère possessif.
L’interruption fut bien évidemment aussi brutale que inattendue. Trop vite, trop tôt. Bousculé, il fit quelques pas en arrière et jeta à Peyton un regard chargé d’un désir loin d’être assouvi. « Ça n’était pas judicieux la première fois, ni la seconde. Certainement pas la troisième. » Surtout celle-là, ils n’avaient vraiment aucune excuse pour justifier ce qu’il s’était passé à Olympia, comment ils en étaient venus à tomber dans les bras l’un de l’autre une fois de plus. « Alors t’es allée trop loin, ou pas assez. » Plus facile de l’accuser parce qu’elle avait craqué la première, mais il savait très bien que si elle ne l’avait pas fait il s’en serait chargé l’instant d’après, elle s’en doutait certainement elle aussi. Il fit un pas dans sa direction, repris : « Tu demandes l’impossible et tu le sais pertinemment. » Puis un autre pas, vidé de sa hâte précédente. « T’as qu’à simplement prétendre, t’as plutôt bien réussi l’exercice jusqu’à présent il me semble. » Evidemment, puisqu’elle s’était barrée en catimini après avoir passé la nuit avec lui. Quant à Olympia… finalement, c’était peut-être une bonne chose que les évènement ne leur aient pas laissé l’opportunité d’un réveil tranquille les forçant à se confronter aux faits.
Juste une dernière fois disait son regard alors qu’il s’avançait encore. Mais il fallait se demander qui cherchait-il à leurrer dans l’histoire : certainement pas lui, probablement pas elle. Tant pis, il aurait tout le temps de remettre son masque de connard fini une fois qu’elle aurait vidé les lieux de sa présence. « Je te veux. Maintenant. » On est plus à ça près aujourd’hui acheva son silence éloquent. Un peu plus ou un peu moins... Bourré de frustration comme il l'était, le baiser avait brisé toutes ses résolutions en l’espace d’un rien de temps : le fait est qu’Abel aurait pu se contenter de rien, mais ces quelques secondes d’égarement avaient été en trop, le laissait sur sa faim promptement réveillée sans la moindre alternative. Tant pis pour la bienséance.

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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMer 15 Mar - 2:41

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Il a parfaitement raison. Aucun de leurs choix ne s’est révélé judicieux, cohérent. Elle l’admet. Ils ont perdu le contrôle depuis un moment déjà. D’ailleurs, elle a la sensation qu’ils ne le récupéreront jamais, ce fameux contrôle leur faisant désormais défaut. Elle tente en vain de faire abstraction de son regard désireux, avide. En réalité, ça ne fait que renforcer ses propres envies, qu’elle essaie d’étouffer tant bien que mal. Plutôt mal que bien pour tout avouer. Une douche froide ne serait pas du luxe, ça aurait le don de lui remettre les idées en place.
Pas assez, lui hurlent ses pulsions. Trop loin, reprend sa raison. Elle ne supporte pas cette faiblesse qui l’anime. Elle cède, toujours, et la première de surcroît. Elle n’a aucune volonté, elle se sent minable, coupable, déraisonnable. Elle a parfois l’impression de pactiser avec le diable. Vu l’estime qu’on ses propres survivants à l’égard du rider, le mot n’est pas trop dur ni même injuste. D’ailleurs, leur jugement n’est pas de mauvaise foi, pas si on dresse la liste de ses méfaits. Honnêtement, elle a beau prétendre qu’il la répugne de par ses actions, de par sa façon d’être, il n’en est finalement rien, puisqu’elle est encore là. Elle se trouve désespérante à souhait. Elle pourrait reculer, le repousser, pourtant elle le laisse simplement revenir à elle, une nouvelle fois. Et elle sent son pouls s’accélérer au fur et à mesure qu’il comble cette distance les séparant, les empêchant de commettre des actes irréfléchis. Le problème, c’est qu’elle apprécie de se perdre à ses côtés.

Il est vrai qu’elle est sacrément douée quand il s’agit de prétendre, de faire comme s’il ne s’était jamais rien produit entre eux, de balayer leurs moments d’égarement d’un geste. Pas qu’elle aime ça, c’est juste nécessaire. Du moins, c’est ce qu’elle s’imagine. Elle doit lutter lorsque les mots s’échappent de la bouche d’Abel, lutter pour ne pas se livrer à corps perdu. Je te veux. Elle peut-être plus. Elle a envie de le toucher, de redécouvrir indéfiniment chaque parcelle de sa peau. « Non. » qu’elle se contente de balancer abruptement. Il ne faut pas, ce serait une erreur, une de plus. Son ton se veut froid, intransigeant, mais n’est clairement pas à la hauteur de ses espérances. « Je suis lasse de prétendre. » Lasse de devoir s’éclipser comme une voleuse, de jouer la comédie, de lui faciliter la tâche, de lui permettre de se voiler la face. « Tu ne peux pas toujours avoir ce que tu désires, Abel. » Quelque chose qu’il devrait ancrer dans son crâne une bonne fois pour toutes. Elle n’est pas un jeu. Il ne peut pas claquer des doigts et disposer d’elle quand ça lui chante. « Tu ne peux pas juste exiger et obtenir aussi facilement. » Elle n’est pas sa poupée. Elle n’est pas sous sa coupe, du moins, pas de cette manière-là. C’est trop facile. Elle ne sait pas ce qu’elle cherche, ce qu’elle souhaite prouver. Elle ne veut pas être utilisée et ensuite jetée. Son ego ne le supporterait pas. Mieux vaut que ce soit celui du cavalier qui en prenne un sacré coup plutôt que le sien. C’est le moment précis, le moment rêvé, où elle est supposée tirer sa révérence sans autre cérémonie. Pourtant, elle reste immobile, figée, ne prend même pas la peine de réinstaurer une certaine distance entre eux. Elle a le sentiment d’être en parfait désaccord avec elle-même. Elle se mordille machinalement la lèvre, trahissant son désir, détourne finalement le regard, elle n’a plus la force de soutenir le sien. « Je devrais y aller. » Elle ne devrait pas, elle doit y aller plutôt, pas de doute là-dessus, sous peine d’oublier ses belles paroles, ses bonnes résolutions.
 
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyMer 15 Mar - 20:22



Peyton & Abel
« it’s funny how day by day nothing changes
but when you look back everything is different


Le non claqua dans l’air et il le reçut comme une gifle en plein visage, un sacré coup à son amour-propre face à ce refus qu’il n’avait pas daigné envisager ; trop sûr de lui, certainement. Alors il la laissa y aller de son petit sermon moralisateur qui n’aurait pas été plus à sa place devant un môme de cinq ans réclamant un jouet un peu trop fort.  Abel serra les dents en silence sur une réplique désagréable sans la quitter du regard un seul instant, cherchant la manière dont il convenait d’interpréter les signaux mitigés qu’elle lui envoyait. Cèderait-elle s’il continuait d’insister ne serait-ce qu’un peu ? Parce qu’elle était toujours là, toujours proche (trop), et surtout parce qu’il lisait dans les yeux de l’olympienne probablement exactement la même chose qui devait se refléter dans les siens.
Mais il n’en fit rien, pas sûr soudainement que le jeu en vaille la chandelle.

« Oui » lâcha-t-il alors finalement après quelques secondes terriblement chargées de tension. « Alors qu’est-ce que tu fiche encore plantée ici ? » Lentement, le rider remettait ses barrières en place, camouflant son ego froissé en cherchant enfin, mais beaucoup trop tard, à s’extirper de là. Il regrettait déjà de s’être laissé aller, de ne pas s’être tenu à sa première assertion quant à la finalité obligatoire de cette histoire – droit dans le mur. Il aurait probablement fallu qu’il la laisse fuir lorsqu’elle avait tenté de le faire. A présent, il avait l’amertume de son erreur en bouche. Fallait vraiment qu’il soit con, parfois…
Amorçant finalement un mouvement, Abel fit un pas en avant dans l’intention évidente de la contourner, guère décidé soudainement à perdre du temps en sa compagnie. Il marqua toutefois une pause à côté d’elle, s’arrêtant à hauteur d’épaule pour y poser la main dessus. Sans se retourner vers elle pour autant, il se pencha légèrement vers son oreille alors que les doigts se resserraient autour de l’articulation. « Et en partant, tu n’oublieras pas d’aller remercier mon frère pour ses manigances stupides. Après tout c’est en partie grâce à lui si nous nous sommes retrouvés là. » Grâce, le mot puait la rancœur et contaminait tout le reste de sa phrase. Alors il se força à la lâcher après une énième hésitation bien trop décelable causée par la proximité de sa peau nue et s’éloigna d’elle, prenant le chemin de la sortie pour l’oublier ici en même temps que toutes ses arrières-pensées mal placées. « Ah et, au fait. » Dernier arrêt, tu te casses après. « Tu as deux jours pour m’envoyer les médicaments, après quoi je viendrai les chercher moi-même. » Personne ne voulait vraiment voir ça arriver, elle la première certainement. La boucle était bouclée, il n’avait eu qu’à ré-instaurer suffisamment de distance pour pouvoir récupérer son attitude fermée et hostile. Mais comme ça au moins, c’était plus facile.

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Peyton Yates
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MessageSujet: Re: (v) it’s funny how day by day nothing changes + abel   (v)  it’s funny how day by day nothing changes + abel EmptyJeu 16 Mar - 23:32

Abel & Peyton
« It’s funny how day by day nothing changes.
But when you look back everything is different.
Dans le fond, une partie d’elle espérait qu’il persiste, forcément, il lui aurait fallu très peu pour qu’elle cède, pour qu’elle retrouve ses bras sans autres formes de protestations. Et forcément, il ne l’entend pas de la sorte, trop froissé, trop blessé. Elle admet, elle n’envoie pas des signaux franchement clairs ou ne serait-ce qu’un minimum évidents à interpréter, mais tout de même. Elle l’imaginait plus tenace, elle a surestimé cette facette de lui. Peut-être aurait-elle dû s’abstenir de lui balancer un refus en pleine figure, c’est certain, elle avait surtout en tête de se protéger, se protéger de lui et de sa foutue capacité à reléguer les gens au second plan quand ça lui chante. Elle ne veut pas se contenter d’un lien à sens unique. Non, ça ne lui suffit pas. Elle ne veut pas être utilisée.
Une dizaine de secondes, juste une dizaine, et voilà qu’il remet en place son masque de froideur. Il ne perd pas de temps. Les mauvaises habitudes lui collent à la peau, il ne risque pas de s’en détacher de sitôt. Constat atrocement décevant. Un pas en avant, deux pas en arrière, c’est l’histoire de leur relation. Aucun juste milieu, jamais.

La frustration. C’est tout ce qu’elle ressent alors que les paroles et le ton on ne peut plus glacial du cavalier résonnent dans son crâne. Elle s’en veut d’avoir attendu, de ne pas avoir immédiatement quitté les lieux. Ça lui aurait évité cette scène, cette claque. Elle l’a cherché, elle le sait. Elle s’attendait à quoi en le rejetant de la sorte ? Peut-être à ce qu’il comprenne qu’il ne peut pas disposer d’elle uniquement quand il le souhaite, qu’elle n’est pas qu’un pion sur son échiquier. En tout cas, le message est mal passé ou trop bien, elle ne saurait dire. Elle a envie de lui hurler dessus, qu’il ouvre les yeux, qu’il voit plus loin que son ego meurtri. Mais non, il s’agit d’Abel Rhodes, c’est tout bonnement impossible. Alors, elle ne proteste pas quand il s’écarte, la contourne et ce, malgré son insatisfaction grandissante. Elle ne fera plus le premier pas, c’est clair et net, elle ne le rattrapera pas non plus, parce qu’elle déteste le voir comme ça, le visage fermé, la rancune lui collant aux basques. Au moins, ils ont évité de commettre une erreur de plus, point barre. Il n’y a rien d’autre à tirer de cet échange.
Elle n’esquisse pas un seul geste tandis que sa main se referme sur son épaule. Elle serre la mâchoire, agacée, coupable aussi. Elle ne souhaitait aucunement mêler Caden à cette histoire, l’encombrer un peu plus alors qu’il semble déjà plus bas que terre. Le malaise est on ne peut plus présent, entremêlé à la colère, la déception. Finalement, elle n’a plus envie de le voir, elle aimerait qu’il disparaisse, là, maintenant. Qu’il se volatilise et qu’elle puisse respirer à nouveau. Pourtant, il ne manque pas de lui infliger sa piqure de rappel. « Ce sera fait, épargne-moi les menaces. » Loin d’elle l’envie qu’il se pointe à Olympia, loin d’elle l’envie de le revoir aussi rapidement.

Elle se retrouve seule, comme d’habitude. En voilà une constante qui ne change pas souvent. Prendre la fuite, il est doué pour ça, extrêmement. Elle soupire, ferme un instant ses paupières. Inspire, expire. Elle n'arrive plus à réfléchir correctement. Elle se déteste pour avoir amorcé le sujet, elle se déteste pour son manque de tact, elle se déteste pour encore éprouver des sentiments flous à son égard. La liste est longue et risque encore de s’allonger, aucun doute là-dessus. Ce serait tellement plus simple si elle pouvait juste le détester, lui, tout court. Mais non, c’est impossible, c’est plus fort qu’elle, elle n’y arrive pas.
 
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