L'été, c'est encore un peu loin, mais est-ce que ça n'a jamais empêché qui que ce soit de faire des projets ? Alors dites-nous tout, à choisir vous iriez où/feriez quoi, vous ?
Une colonie de vacances. Vous savez bien, ces coins bourrés de jeunes (et moins jeunes) supposément encadrés par des personnes
sérieuses qui font genre qu'elles gèrent alors qu'en fait pas du tout ? Et vas-y que ça braille, que ça casse des trucs, que ça court dans tous les sens et que ça forme des clans et des alliances de clans pour taper sur les autres clans. Ça, pour foutre la merde et s'enjailler dans la plus grande des irresponsabilités, y a toujours du monde, puis en plus dès que c'est vraiment la misère on peut toujours accuser les responsables de vouloir nous gâcher les vacances, parce que s'il y a bien quelque chose pour lequel ils sont utiles ceux-là, c'est d'être coupables des conneries de tous les autres. Non, ça te rappelle rien tout ça ?
Un stage initiatique zen et bien être.
Qui n'a jamais rêvé, après une dure année de labeur, de s'offrir un petit stage en compagnie du dernier maître de méditation à la mode pour profiter au mieux des deux plus beaux mois de l'année ? Alors
certes, c'est l'apocalypse, mais est-ce que ce n'est pas justement le meilleur moment pour apprendre à relativiser et se libérer du poids de notre matérialisme ? Ta cabane s'est faite souffler par l'ouragan ? C'est pas grave, respire, y a des choses plus importantes dans la vie. Ton meilleur ami a essayé de te grailler au ptit dej' ce matin ? C'est pas grave, il a pas réussi, alors c'est quoi le problème ? T'as pas mangé depuis trois jours ? C'est pas grave, la bouffe c'est surfait, aujourd'hui on apprend à vivre d'
amour et d'eau fraîche. Parce que l'essentiel après tout, c'est d'être encore vivant et bien dans sa peau et tout le reste est que futilités.
Un camping un peu pourri. Ouais, le truc pérave de dernière minute où on va en famille parce qu'on a pas trop le choix de la destination, et même ça fait chier parce qu'on sait déjà qu'entre la soirée dansante années 80 et la pétanque du dimanche matin, on risque de trouver le temps long. En plus, ta tente est trouée, même plus étanche et elle sent le moisi. Tu connais sur le bout des doigts la vie de ton voisin de gauche, et celui de droite t'horripile à laisser traîner ses crasses sans jamais nettoyer, merde quoi ça fait trois jours que ses viscères traînent au soleil et ça commence à refouler grave. Puis t'en as marre de devoir te coltiner les douches froides au quotidien parce que tu sais jamais être là au bon moment. Mais bon, au final tu trouves toujours à péchoter quelqu'un d'aussi désespéré et saoulé que toi alors, au final, c'est pas si pire pas vrai ?
Un petit coin de paradis.
D'accord, c'est vrai que c'est un peu le bordel ces derniers temps mais, franchement, si tu regardes bien, y a
presque que des points positifs ! D'abord, plus de pollution, de voiture, d'embouteillage, de merdes technologiques bazardée à tout va ni de centrale nucléaire juste à côté de chez toi
(peut être parce que ta maison a sauté en même temps que l'usine mais bon, c'est une autre histoire ça). Plus de surpopulation humaine. La nature a repris ses droits et l'air n'a jamais été aussi pur. Et puis cette solitude ! Ce calme ! Ce soleil radieux ! Cette chaleur été comme hiver ! Le chant des oiseaux pour te réveiller plutôt que celui des klaxons ! Bon, okay, parfois faut slalomer entre les rôdeurs et essayer de pas mourir mais, ce petit détail mis à part, faut avouer que ça vend du rêve non ?
Une randonnée survivaliste façon Bear Grylls. La dernière destination, celle pour les durs les vrais, qu'ont pas peur de partir à l'aventure seulement armée de leur bite et leur couteau ! Celle où t'apprends à dormir à la belle étoile, te battre contre un ours à mains nues, boire son pipi pour pas crever de soif et allumer un bon feu de camp avec un trombone, trois élastique et un gros caillou. Parce que toi t'es un bonhomme, t'as pas peur des conditions de vie à la dure comme ça, même que y a rien de mieux pour te prouver que c'est toi le
boss. Wesh ! En plus, tu te dis que comme ça si jamais un jour l'apocalypse, la vraie, survient et ravage les villes, bah tu seras capable de te débrouiller sans le confort de ton plaid préféré ni de la supérette du coin. Oh, wait...