C'est comme remonter le couloir de la mort. Au bout, on sait que la sentence est irrévocable. On sait aussi qu'on la mérite, du moins si on est coupable. Elle est coupable, elle le sait. Elle sait aussi que ce moment devait arriver de toute façon. Et même si elle n'a encore rien dit, c'est elle qui aurait fini par se jeter sur lui en lui hurlant de l'engueuler, de la punir ou peu importe. Quand Abel Rhodes est calme, c'est en fait pire que lorsqu'il s'énerve.
La lassitude serpente à l'intérieur de ses veines et se fait plus pesante à chaque pas. Depuis plusieurs semaines, tout va décidément de travers. Les tensions entre Caden et elle sont toujours aussi fortes et c'est maintenant une guerre ouverte qu'elle mène contre Cirilla. Il faut ajouter à cela l'inquiétude qui lui ronge le frein à chaque fois qu'elle pense à Bass, et ensuite la rage qui la submerge quand elle se débat contre ces sentiments non voulus. Elle perd le contrôle. Et quand elle perd le contrôle Malini, elle devient dangereuse. Les dérapages la mènent souvent à l'extrême. Il suffisait de voir comme, pas plus tard que la semaine d'avant, elle avait tout lâché pour aller voir l'attaque d'Olympia de ses propres yeux, alors même qu'Abel ne lui avait rien demandé. Et puis, il avait fallu la contrôler pour qu'elle se jette pas au milieu des jackals pour les massacrer, et sûrement se faire massacrer en retour. Elle tangue au bord de tous les dangers, c'est toujours comme ça dans la zone floue de son esprit. Il faut qu'elle se ressaisisse et pour ça, il faut qu'elle combatte chaque problème à la fois. Reconquérir Caden ne devrait pas être difficile. Ils ont besoin l'un de l'autre, et ce besoin est aussi intense qu'il n'est irrationnel. Ensuite, il lui faut oublier Bass. Ça aussi, ça devrait être plutôt simple. Le recruteur d'Olympia ne l'intéresse que parce qu'il a une part de mystère. Il lui suffit de briser le mythe pour aussi briser l'intérêt. De plus, il est cloué au lit et elle ne le verra pas d'ici les prochaines semaines, juste de quoi s'éloigner suffisamment pour ne pas penser à lui. Le problème le plus urgent, c'est Cirilla. Voilà plusieurs semaines déjà qu'elle avait mis son coup en place et Malini n'avait pas pu répliquer à cause des circonstances. Depuis, la situation entre elles était devenue incontrôlable. Des piques et des regards de travers s'entrechoquaient à chaque occasion. Et la présence de Cirilla était toujours une menace pour sa relation avec Caden. La recruteuse le sent, elle doit accélérer ses plans et faire disparaître Cirilla le plus rapidement possible. Mais seule, ça devient difficile. C'est pour ça qu'elle remonte le couloir de la mort, pour se trouver un allié. Elle doit l'admettre, Abel est sa meilleure chance. Et pour ça, elle va devoir s'aplâtir plus que jamais, se repentir sur un long chemin de croix qui ne serait pas de tout repos, connaissant le personnage.
Elle tape trois coups sur la porte du bureau, grande ouverte. "Je peux entrer ?" Sa voix est étrangement calme, compte tenu du noeud dans son estomac. Malini, elle ressent pas souvent l'appréhension et encore moins la peur. Elle va au devant des dangers, le sourire aux lèvres, prête à se laisse engloutir toute entière s'il le faut. Mais cette situation la stresse. Elle tremblerait presque si elle n'avait pas un minimum de contrôle sur elle-même. Abel ne dit rien mais l'invite du regard. Les dents serrés, elle entre sur la pointe des pieds, soucieuse de ne pas faire trop de bruits. "Je suis désolée de te déranger, mais je dois te parler de quelque chose..." Elle s'arrête cependant, prend une inspiration et pèse le pour et le contre. Est-ce qu'elle doit taper dans le vif du sujet ? Doivent-ils vraiment revenir là-dessus ? Après tout, elle n'a pas vraiment désobéi, puisqu'il n'y a pas eu d'ordre à proprement parler... Mais elle est partie quand même et a prétendu que c'était Abel qui l'envoyait. Ça, ça ne pardonne pas. Malini, elle s'attendait à ce qu'il la trucide sur place, mais il ne lui a rien dit. Et même quand ils sont rentrés, il n'a toujours rien dit. Peut... Peut-être qu'il s'en fout ? Peut-être qu'il a jugé que c'était une bonne idée ? Et puis merde, s'il était vraiment en colère, il lui aurait déjà balancé le fond de sa pensée depuis bien longtemps. Alors au dernier moment, elle décide de ne pas en parler.
"Comment va Silas ? Je l'ai pas vu depuis un moment... Depuis... Bah depuis que je garde plus les enfants." Deux sphères noisette scrutent l'aîné des Rhodes pour sonder sa réaction. Malini se plaît à penser qu'il y a toujours eu une forme d'entente entre eux. Une connivence indicible qui les amène à se respecter mutuellement. Parfois, elle a l'impression qu'il l'écoute, mais elle ne se fait pas non plus trop d'illusions là-dessus. En retour, elle le défend souvent becs et ongles contre n'importe qui, comme un fidèle chien de garde. C'est ce lien, qui n'existe peut-être que dans sa tête après tout, qui lui fait espérer qu'il l'aidera, et surtout, qu'il lui passera l'éponge sur son incartade.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Ven 16 Déc - 0:08
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
Il savait et il n'avait rien dit. Il l'avait vue partir de la tente, ce jour là, sa silhouette facilement reconnaissable qui se détournait de l'effervescence sans dire un mot. Bien sûr, il ne s'était rendu compte de rien sur le moment, son départ n'avait pas la moindre signification et il avait surtout bien d'autres chats à fouetter, autrement plus urgents ceux-là. Il n'avait réalisé l'évidence que plus tard. Et là encore il n'avait rien fait. Curieux du comportement de Malini peut-être, il n'avait pas cherché à la confronter directement comme il avait l'habitude de le faire à la première contrariété rencontrée avec un de ses riders, mais il l'avait gardée à l'oeil. Que l'on ose désobéir à un de ses ordres directs, c'était déjà quelque chose, et ils n'étaient pas beaucoup à le faire car les représailles avaient tendance à être sévères. Mais alors en inventer un, c'était carrément nouveau et forcément, la suspicion s'était éveillée quand il l'avait appris. Puis le temps avait filé.
Abel acquiesça en silence à la requête de la recruteuse et son regard ne la quitta pas alors qu'elle s'avançait pour prendre place face à lui. Dans l'expectative de ce qu'elle pouvait bien avoir à lui dire, il ne prit pas l'initiative d'ouvrir le dialogue et se contenta d'un mutisme attentif. Mais Malini esquiva le sujet, quel qu'il soit, pour amener la conversation sur un point plus personnel. Qu'est-ce que son fils venait faire là-dedans ? « Bien, je suppose. » Disons qu'il n'allait pas foncièrement mal. Sauf que Silas n'avait que huit ans et ce monde n'était clairement pas fait pour lui : il grandissait trop vite, il était trop sérieux pour son âge. « Et vu les circonstances, c'est déjà plutôt pas mal. » Comparé aux premières années où il n'avait de cesse de réclamer sa mère. Plus maintenant, heureusement, mais Abel se doutait également que le gamin avait dû entendre les rumeurs à ce sujet. « Cherche-le du côté de l'écurie, il y traîne pas mal ces derniers temps. Quand il n'est pas occupé à vadrouiller avec son chien. Il sera content de te voir, je sais qu'il t'aime bien. » L'enfant se faisait un peu sauvage ces derniers temps et s'était déjà fait réprimander plusieurs fois parce qu'il parvenait à échapper à la surveillance pour se faufiler plus en avant sur les terres de la Crimson Valley. Mais Malini avait toujours fait partie des personnes qui arrivaient bien à le gérer. « Assied-toi. » L'invitation se glissa entre deux propos tandis qu'il désignait la chaise en face de lui, de l'autre côté du bureau, et reprenait dans la foulée : « Tu ne les garde plus ? » Question redondante. Il fronça les sourcils, un peu perplexe, avant de continuer : « J'avais l'impression que ça te plaisait, pourtant. Tu n'as plus le temps ? » Evidemment, il n'était au courant de rien.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Dim 18 Déc - 20:52
Elle ne se fait pas attendre et s'asseoit face à lui. Ses yeux dérivent à droite, puis à gauche, s'attardent sur chaque détail et elle se réjouit à chaque fois qu'elle tombe sur quelque chose de familier. Dans les temps durs, les choses qui ne changent pas sont une forme de réconfort. D'habitude, quand elle vient au bureau, c'est pour discuter des différentes recrues, des stratégies, du ranch. Elle aime ce cadre, principalement parce que ça lui rappelle le bureau de son père, derrière lequel il aimait se poser pour tenir les comptes de la maison. Elle se souvient que petite, elle venait le déranger pour grimper sur ses genoux et lui demander de lui apprendre à être adulte. Des flashs de mémoire d'une autre vie, il y a une éternité de cela, s'enchaînent souvent ici, donnant à la recruteuse l'impression d'être dans un cocon familier. Mais aujourd'hui, elle n'a pas le loisir de laisser aller ses rêveries. Elle examine consciencieusement la mine d'Abel, cherche à déceler le signe qui allait faire basculer cette simple conversation en règlement de comptes. "Je manquerai pas d'y faire un tour alors. Il me manque quand même." Parler de Silas, c'était un moyen d'engager les discussions sur un terrain connu. Mais son affection pour l'enfant est réelle. C'est même grâce à lui qu'elle s'est aussi bien sentie au ranch à son arrivée. L'enfant en manque d'une mère et la mère en manque d'un enfant, c'est comme un coup de foudre. Elle redécouvre les joies de la maternité avec un certain plaisir coupable. Mais très vite, les souvenirs ont rattrapé la recruteuse. Elle ne devait pas l'utiliser comme substitution. C'est une ligne nette qui existe encore aujourd'hui. Malini, elle peut pas se permettre d'aller trop loin avec lui. Alors elle l'aime mesurément. Elle donne ce qu'il faut, mais elle se retient d'en faire plus. Elle se dit, pendant quelques secondes, que c'est peut-être cette relation qu'elle a avec Silas qui pousse Abel à lui montrer de la clémence. Ils sont comme deux parents qui partagent la garde, marchant sur des oeufs, tout en comptant sur leur lien pour finalement laisser les choses couler.
"Hum, oui, ça me permettait de me reposer. Je passais de bons moments. Mais tu sais, y avait des nouvelles recrues, dont une institutrice, et c'était plus quelque chose qui avait l'air dans ses cordes. Je suis juste arrivée un jour et on m'a dit que... que mes services seraient plus appréciés ailleurs. Et c'est vrai, c'est sûr, j'ai pas mal de boulot avec les autres recruteurs." Elle triture une mèche de cheveux, réfléchissant à la façon dont elle allait aborder la suite. Savoir qu'Abel n'a rien à voir avec cette situation la rassure quand même. Ça lui prouve que Cirilla n'est pas plus proche de lui qu'elle ne l'est, elle. La certitude lui donne alors plus d'assurance. "J'ai juste l'impression que c'est quelqu'un qui m'a volontairement écartée. Enfin, je veux pas paraître folle ou paranoïaque, mais ça m'a l'air trop précipité pour ce que soit juste un concours de circonstances. Et comme il y a quelques personnes au ranch avec qui je m'entends pas forcément bien, je me dis que y a un rapport. Enfin, quelques personnes... Une en particulier..." Elle se pince les lèvres, ses yeux dérivent à nouveau, cette fois pour s'assurer qu'aucune oreille indiscrète ne se balade. La dernière des choses qu'elle souhaite, c'est que Jenna ou Caden apprenne ce qu'elle essaie de faire à l'instant. "Cirilla." Elle soupire, comme si un poids énorme vient de se détacher de sa poitrine. Ce qui n'est pas totalement faux. Elle n'a personne à qui en parler. Caden est à fleur de peau à chaque fois qu'elle évoque la blonde et les autres personnes au ranch ne sont pas forcément des gens avec qui elle aimerait partager ça. Il y aurait bien Idyl, mais Malini a encore des réticences à s'ouvrir à la jeune femme fraîchement débarquée. "J'ai comme l'impression qu'elle s'est lancée dans une espèce de vendetta contre moi, va savoir pourquoi." Même s'il n'y avait qu'une seule raison possible aux yeux d'Abel, et il s'agissait de son cher frère. Le chef des riders était loin de se douter qu'il y avait bien plus que ça en jeu, dont un bébé.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Mar 3 Jan - 21:09
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
Visiblement, la question d'Abel avait visé juste au vu de ce que Malini avait à y répondre et il alla même jusqu'à se demander si la jeune femme n'avait pas sciemment parlé de Silas dans le seul but de l'amener précisément sur ce sujet. Ainsi, elle s'était épanchée dessus simplement parce qu'il l'avait questionnée au lieu d'exposer sa plainte de but en blanc sans préambule et, forcément, il l'avait écoutée avec plus d'attention. La prétendue ignorance de son interlocutrice face aux raisons de sa camarade lui tira un rire sans joie et un rictus sardonique s'installa brièvement sur ses lèvres avant qu'il n'entame sa réponse. « Il n'y a pas cinquante explications au fait qu'elle ait une dent contre toi Malini, et tu sais très bien pourquoi, c'est pas la peine de jouer à ça avec moi. » Le ton était vide de reproche, Abel n'avait simplement pas envie de tourner autour des faits comme s'ils risquaient de les briser en les abordant franchement. Bien sûr, il ignorait tout des tenants et aboutissants des affaires qu'il pouvait bien y avoir entre Cirilla et Malini et n'y prêtait par ailleurs pas vraiment d'intérêt. Néanmoins il en savait assez de cette histoire pour comprendre les raisons qui pouvaient pousser la première à s'en prendre à la seconde. Il n'était pas non plus si stupide que ça, tout de même. « C'est de ça dont tu voulais me parler ? » La question brisa le bref silence que sa tirade précédente avait instauré entre eux tandis que son regard continuait de fixer son interlocutrice de l'autre côté du bureau. En fait, les propos de Malini rappelaient à sa mémoire les souvenirs d'une autre conversation, pas si vieille que ça, qu'il avait expédiée entre deux tâches à gérer et à laquelle, maintenant qu'il avait un peu de recul là-dessus, il n'avait sûrement pas prêté toute l'attention qu'elle méritait. Quand Cirilla était venue lui causer d'Emma, il avait l'esprit occupé par autre chose et avait balayé l'idée d'un geste sans réaliser les conséquences que cela pourrait bien avoir pour Malini, conséquences que la rider avait bien entendu soigneusement évité d'aborder devant lui. « Je crois bien que je ne suis pas tout à fait étranger à ça » admit-il finalement alors que l'évidence s'imposait à lui. L'idée de s'en excuser, en revanche, ne lui traversa pas l'esprit une seule seconde : pas son genre et puis, de toute façon, la décision en soit n'avait pas été mauvaise puisque celle qui avait remplacé la recruteuse à son poste était certes loin d'être incompétente. « Elle m'en a effectivement parlé, mais pas à un bon moment : j'étais pressé, je n'avais pas de temps à accorder à ça. Je n'ai pas songé au fait que la présence d'Emma t'écarterait automatiquement. » L'aveu était sans gêne, mais le ton s'était fait un peu distrait tandis qu'il repensait à la scène. Il ne portait pas Cirilla dans son cœur et inversement, aussi il n'était pas impossible qu'elle ait sciemment choisi un moment où il était occupé pour lui soumettre l'idée, mais peut-être aussi qu'il se faisait des films en imaginant tout ça, influencé par les accusations de son interlocutrice. « Tu es sûre de ce que tu avances ? » reprit-il, se fustigeant mentalement pour laisser ses pensées s'emballer trop facilement. « Je ne veux pas entendre d'accusation portée à la légère. » Comme s'il n'avait pas déjà assez à faire pour gérer en plus des querelles internes.
je sais pas si c'est worthy de l'attente et je me souviens plus trop de ce qu'on avait dit pour Ciri donc j'espère que ça ira, et sinon bin mp
Sujet: Re: The enemy of my enemy Dim 8 Jan - 16:02
Elle hoche la tête quand il lui demande si c'est l'objet de sa visite. Ça et autre chose, bien évidemment, mais tant qu'Abel Rhodes se tiendra éloigné du sujet, elle-même s'abstiendra de mentionner son incartade. Au fur et à mesure, elle se convainc que le chef des Riders lui a peut-être pardonné son excursion non autorisée. Une forme de reconnaissance pour deux ans de loyauté sans faille ? Ça lui paraît gros, mais elle accepte quand même, tente d'éloigner de ses pensées le nombre de loyaux sujets qui ont été sèchement remis à leur place voire pire, et pour moins que ça. Patiemment, elle écoute les propos d'Abel sans réagir et les pièces du puzzle se mettent peu à peu en place. Pour la recruteuse, c'était évident que Cirilla n'aurait pas pu donner un poste comme ça à une nouvelle recrue sans accord. Maintenant, elle savait comment elle s'y était prise pour convaincre Abel : tout simplement en lui omettant certains détails et en le coinçant à un moment où il était vraiment occupé. C'était intelligent comme stratégie, et en même temps rageant.
Elle se pince les lèvres pour ne pas hurler qu'elle en était sûre ou encore que Cirilla allait lui payer. Les projets de vengeance, elle les garde intérieurement, les laisse mûrir lentement jusqu'au moment où elle pourra se débarrasser d'elle. "Tu me connais Abel, je suis pas du genre à participer aux commérages." Malini, elle est plutôt du genre à en être le sujet. Le problème quand on est proche des Rhodes, c'est qu'on devient un sujet de discussion privilégié pour les bonnes femmes qui ne sortent jamais du ranch et qui ne voient de rôdeurs que lorsqu'un l'un d'eux vient s'échouer contre un grillage. "Je l'ai confrontée, et elle a avoué." Elle ne racontera pas davantage de cette rencontre, mais la confession est encore gravée dans son esprit. Tout comme les coups de colère, l'ébranlement, la façon dont toutes deux se sont usées jusqu'à la moëlle, pleines de ressentiments. "Je suis sûre qu'elle niera ensuite, mais elle m'a clairement dit qu'elle voulait me supplanter. Je sais que c'est ma parole contre la sienne, mais en même temps, quelle autre raison elle aurait eu de faire ça ? Elle est pas vraiment du genre à s'intéresser à la vie au ranch. Et Chloë est même pas en âge de prendre des cours, donc c'est pas non plus ça qui la motive." Et il devrait bien savoir, Cirilla ne fait rien pour l'intérêt général, elle n'agit que pour elle. "Je suis pas venue pour geindre ou pour te blâmer, je sais qu'Emma est très bien et que c'est certainement mieux comme ça, mais... Je sais pas, j'ai l'impression que Cirilla ne va pas s'en arrêter là. Disons que je suis là pour des conseils... Y a personne à qui je peux vraiment en parler. Tu t'en doutes, Caden c'est pas vraiment une option... Et j'ai l'impression que toi, tu peux comprendre et m'aider... Au moins me dire que je suis pas folle et que je me fais pas de film..." Elle soupire, comme vaincue. C'est vrai qu'en cet instant, il est la seule personne sur qui elle peut compter. Quelle ironie quand on se dit qu'Abel Rhodes n'est pas vraiment l'ami vers qui se tourner pour des drames de ce genre. La réflexion sur sa solitude dans cette situation fait tomber un voile de vulnérabilité sur le visage de la recruteuse, qu'elle balaie aussitôt en se redressant fièrement. C'est vraiment pas le moment de craquer.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Jeu 12 Jan - 23:52
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
« Je ne crois pas que tu te fasses des films, non » soupira-t-il tandis qu'il se renfonçait dans le dossier de son fauteuil. Ni que tu es folle. Prenons tous une minute pour considérer la gravité de la situation : pour que Malini vienne demander des conseils à Abel Rhodes, il fallait bien qu'elle soit vraiment désespérée. La preuve étant même lui se trouva surpris par cette requête : certes ça ne le dérangeait pas qu'on vienne requérir son aide quand il s'agissait de mettre des bâtons dans les roues de Schuyler, mais il ne s'était pas vraiment attendu à ce que cela arrive un jour. Néanmoins, le rider demeurait impassible, refusant d'abonder dans le sens de son interlocutrice en faisant écho à ses remarques négatives et s'engouffrer dans l'opportunité de la critique facile et gratuite. Même s'il était de notoriété publique qu'il ne s'entendait pas le moins du monde avec elle, il avait tout intérêt à rester neutre tant qu'il n'était pas directement impliqué « Mais qu'est-ce que tu veux que je te dises, Malini, que je te redonne ta place et envoie Emma voir ailleurs si elle y est ? C'est ça que tu veux entendre ? Ou bien tu préfères que j'aille tirer les oreilles de Cirilla pour ses agissements ? » Si sa voix n'était pas restée posée, on aurait pu croire déceler un début d'agacement dans la tournure de ses phrases. Mais le ton s'était montré tranchant, trop peut-être, et un peu inquisiteur : à vrai dire, il ne comprenait pas ce que la recruteuse attendait de lui au juste. « En soit, sa décision de remplacement n'est pas mauvaise, même si sa manière de procéder, quant à elle, l'était complètement. » Il avait conscience de la dureté de ses mots et du fait que la recruteuse ne méritait probablement un tel traitement, mais pouvait-il faire autrement ? Le rider n'avait pas spécialement l'envie de se mêler aux problèmes qui opposaient les deux femmes : au vu des relations qu'elles entretenaient au sein de sa fratrie, c'était un panier de crabes dans lequel il ne souhaitait pas mettre les mains. Il refusait de prendre ouvertement parti, Ciri étant un électron libre avec lequel il avait déjà suffisamment de mal à accorder ses violons en temps normal. Être la meilleure amie de sa sœur lui octroyait pratiquement l'immunité diplomatique au cœur du ranch. « Ecoute si la situation te dérange, le plus simple reste encore de t'arranger avec Emma et convenir ensemble de quelque chose qui vous satisfera toutes les deux, Cirilla n'aura pas son mot à dire là-dessus. En ce qui me concerne, je ne vois aucun problème à ce que vous vous partagiez les tâches relatives aux enfants, du moment que ça n'empiète pas sur tes autres fonctions. » Et vu que ça n'avait jamais été le cas auparavant, pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui ? « Mais des conseils, je n'en ai aucun pour toi si ce n'est que t'as plutôt intérêt de faire gaffe où tu fous les pieds : t'as pas vraiment choisi la bonne personne à te mettre à dos. » En d'autres termes : il pouvait fermer les yeux sur une tentative de représailles de sa part du moment que ça ne fichait pas la merde. Et il ne l'aidait pas, il avait parfaitement conscience : son manque flagrant d'empathie s'exprimait ici dans toute sa splendeur. Même s'il appréciait Malini, il ne lèverait pas le petit doigt pour elle dans cette situation sous peine de déclencher une guerre ouverte dans sa famille, or ils avaient déjà bien assez de tensions à gérer comme ça entre eux trois.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Mar 17 Jan - 22:20
Dès qu'il prend la parole, elle regrette. Elle regrette d'avoir pu penser une seule seconde qu'Abel puisse prendre parti. Et surtout son parti. Elle aurait dû savoir que le lobby de princesse Jenna pour faire accepter Cirilla pèserait plus que la forme de sympathie qu'il lui témoignait parfois. L'espace de quelques secondes, elle lui en veut. De lui tourner le dos, de fermer les yeux sur la seule requête qu'elle ait pu formuler de tout son temps au ranch. Elle écoute chacun de ses mots et son visage se ferme à mesure que le "non" catégorique se laisse entendre. Et finalement, le blâme retombe sur elle. Malini, elle s'en veut d'avoir pu croire qu'elle n'était pas seule sur ce coup, comme si ces dernières années d'errance n'avaient pas suffisamment servi de leçon. Elle ne peut compter que sur elle-même. Faire confiance, c'est se faire du mal.
"Je vois." Sa langue claque sèchement quand il termine son laïus. Elle ne dit pas je comprends, car ce serait lui accorder sa reddition, quand tout ce qu'il a fait, c'était de la convaincre davantage qu'elle devait riposter. Cirilla ? La mauvaise personne à se mettre à dos ? La recruteuse jugule un sourire cynique. Aurait-il oublié qu'elle ne réagissait jamais à ce genre de menace ? Malini, elle a déjà tout perdu, elle n'a peur de personne. Quand on essaie de l'intimider, elle réagit mal. En fait, elle réagit de la pire des manières même. Essayez de contenir une tempête, mais ne vous étonnez pas qu'elle vous ravage au passage. "C'était une mauvaise idée." Traduire : Tu parles d'un leader. La recruteuse croise les bras contre sa poitrine, signe qu'il n'y a rien à ajouter et qu'il n'y a plus de négociation possible. Sans pudeur, elle jauge Abel. L'affront qu'il lui fait la rend impavide et surtout mauvaise. Déjà, son esprit grouille de plans pour se venger, et même lui passe de l'autre côté de la barre, au milieu de tous ceux qui, un jour, récolteront les graines de sa folie. Ils croient tous pouvoir l'amadouer ? Ils ne voient vraiment pas à quel point la lueur dans son regard est dangereuse ? Malini finira par sombrer dans les zones d'ombre de son esprit, et elle compte bien attirer tout le monde dans son enfer.
"Je m'en tiendrai à ta grande sagesse." Traduire : Tu peux aller te faire foutre royalement. Mais sa voix est plate, mécanique, couvre l'ironie qui brille dans ses mots. "Je repars en recrutement demain, alors. Tant que c'est encore mon boulot." Elle se relève sans attendre, se rend compte que ses poings sont serrés jusqu'à blanchir la jointure. Ses ongles percent presque sa peau et elle doit prendre sur elle pour déplier ses doigts. Elle les observe quelques secondes, fascinée, comme si elle se demandait quel miracle l'avait empêché de les encastrer dans la joue du Rhodes. Puis, elle regarde l'extérieur qu'elle a hâte de rejoindre, note que le jour commence à se rendre à la nuit. Abel ne comprend pas. Il ne s'agit pas seulement pour elle de retrouver sa place à la garderie, il s'agit d'elle, attaquée, à la recherche d'aide pour riposter intelligemment. C'était la chance pour le rider de prendre les devants, de ne pas laisser l'esprit sauvage de la recruteuse prendre le dessus. C'était aussi comme lui demander un témoignage de foi, une forme d'allégeance peut-être... Pour tout ce qu'elle avait fait pour lui. Mais finalement, elle prend conscience de s'être faite trop d'illusions. Elle n'est pas née Rhodes, et dans cette situation, c'est tout à son désavantage. Elle aura beau fréquenter intimement l'un d'eux aussi longtemps qu'elle le souhaite, ça ne fera jamais d'elle l'une des leurs. Si elle n'a jamais remis ce fait en question, elle en a maintenant assez d'être reléguée à un second plan.
Malini, quand on la met au pied du mur, elle l'abat.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Jeu 26 Jan - 22:33
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
D'une manière qu'il ne jugea guère surprenante, ses propos furent très mal reçus chez son interlocutrice. Il le lut aisément dans ses mots secs, son attitude, le regard effronté qu'elle posait sur lui et qu'il lui rendait d'ailleurs sans ciller. Evidemment, il n'en fallait pas plus pour faire naître chez lui un début d'agacement : qu'elle le désapprouve était une chose, qu'elle soit déçue de ne pas trouver chez lui le soutient et l'appui espéré une autre... mais il n'allait certainement pas laisser passer son comportement sans réagir d'une manière ou d'une autre. Contrairement à Malini, qui lui faisait à présent face debout et les poings serrés, Abel resta assis au fond de son fauteuil : jusqu'à présent, il n'éprouvait pas spécialement l'impression de perdre le contrôle de la situation, or le besoin de se lever pour l'affronter aurait trahi l'inverse. « Tu veux que je te dise ce qui est aussi une mauvaise idée, Malini ? » En reprenant la parole, sa voix avait subitement perdu quelques degrés et s'était faite aussi froide que les iris bleu acier qu'il posait sur elle. « Me prendre pour un con. Libre à toi d'user de ton insolence comme bon te semble avec les autres. Mais pas quand tu me cause. » La recruteuse prenait un peu trop de liberté à son goût et il ne se gênait pas pour le lui signifier ouvertement. Mes ses propos n'incluaient aucune menace : elle était suffisamment intelligente pour comprendre et se redresser toute seule et, si malgré tout elle s'obstinait, il n'hésiterait pas à sanctionner sans s'embarrasser de prévenir. Qu'elle soit dans ses bonnes grâces lui octroyait certes une tolérance plus élevée que la norme en vigueur chez les riders (et qui était à peu près équivalente à zéro) mais le manque de respect n'y était pas inclus pour autant.
Ses propos auraient pu valoir fin de la conversation et congédiement : Malini étant venue pour quelque chose qu'il ne pouvait pas lui donner, il semblait logique qu'ils s'en tiennent à ça, logique qu'elle ne surenchérisse pas en lui rétorquant quelque remarque à sous-entendu planqué et se contente de refréner son impertinence jusqu'à tant qu'elle soit sortie du bureau. Sauf que ce ne fut pas le cas : Abel n'en avait pas terminé avec elle et puisque l'ambiance était brusquement devenue plus lourde entre les deux cavaliers, le moment semblait adéquat pour continuer sur sa lancée. Une poignée de seconde eut à peine le temps de s'écouler qu'il reprenait déjà sans lui laisser le loisir de riposter ou, à défaut, d'amorcer un demi-tour afin de quitter les lieux. « Pourquoi je devrais faire un effort pour toi et t'aider, de toute façon ? Je ne suis même plus sûr que ta loyauté me revienne encore. » Point de non-retour : à présent que le sujet était enfin posé sur la table, la moindre parole de travers pourrait avoir des conséquences pour le moins drastiques.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Mer 1 Fév - 19:36
Il demeure le même Abel, borné, colérique et paranoïaque. Même sous son air impassible, Malini sent qu'il pourrait craquer et plonger dans une de ses tristement célèbres crises de fureur, qui réduisaient même les hommes les plus fiers en larves au supplice. Elle n'en avait jamais été victime, n'avait fait qu'assister silencieusement en souhaitant bien du courage à l'objet de tant de folie. Alors l'espace de quelques secondes, elle se demande si elle serait de taille pour tenir tête. Elle s'en sent capable, mais ne sais pas déterminer si c'est son coup de colère qui la pousse à l'imprudence ou si c'est l'étalage de sa mauvaise foi et de son orgueil mouché. C'est sûrement un peu des deux. Lèvres pincées, sourcils froncés, elle réfléchit à une réplique, à quelque chose de subtile mais de délicieusement moqueur qui lui donnerait un semblant de sentiment de victoire malgré l'échec de sa mission. Puis elle se ravise, préfère garde ses remarques acerbes pour d'autres occasions, préfère mûrir un plan dans son coin pour l'amener à regretter sa décision... Disparaître pendant un moment ? Ça remettrait peut-être les idées de tout le monde en place. Abel réaliserait qu'il avait besoin d'elle, et Caden... Oh, Caden souffrirait sûrement suffisamment pour regretter son lunatisme des derniers jours. Elle reviendrait comme une fleur ensuite, dirait que c'était un coup des Jackals. Dans le doute, toujours accuser les Jackals.
Mais il la coupe quand elle envisage de battre en retraite pour finalement aborder le sujet qui les travaillait tant. À sa remarque, Malini ne parvient pas à juguler un ricanement sinistre. Mais de la loyauté de qui ne doute-t-il pas ? On pourrait prendre une balle pour ce type qu'il trouverait une théorie du complot pour se l'expliquer. "Et pourtant, je suis toujours là." Deux ans à trimer pour lui, et elle est toujours là. Deux ans sans contester ses ordres, deux ans à s'occuper de son fils, deux ans à lui tenir compagnie même quand il se montre exécrable... Et elle est toujours là. "Tu te demandes peut-être pourquoi j'ai fait ce que j'ai fait, eh bien la réponse est simple. Les gens craquent parfois. Quelque chose de grave se passait, et j'avais besoin d'agir et de quitter cette fête stupide. Alors oui, je suis partie avec Jenna sans te demander ton accord, mais j'étais quand même sous son autorité et je suis revenue avec des informations qui ont été utiles, alors où est vraiment le mal là-dedans ?" Cette fois, elle n'arrive pas à retenir son langage corporel et tout échappe à son contrôle. Ses poings se ferment, ses bras s'écartent et se recroisent au fur et à mesure qu'elle vide son sac. "Désolée si ma petite escapade n'entrait pas dans tes standards de l'obéissance parfaite, mais de là à remettre ma loyauté en question ? Si j'avais voulu me barrer de cet endroit, je l'aurais fait depuis longtemps. Beaucoup d'autres personnes sont intéressées par mes talents, figure-toi. Mais je suis là et je travaille que pour toi. Je sais pas ce qu'il te faut de plus comme preuve que je suis toujours à tes côtés malgré tout." Les dents serrés elle essaie de prendre la mesure de ses paroles et surtout la possible réaction d'Abel. Elle n'a pas élevé la voix, elle se défendait juste, mais qui sait ce qui pouvait bien casser définitivement la barrière de tolérance du Rhodes.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Dim 5 Fév - 17:00
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
Et pourtant elle était toujours là, certes. La réplique aurait pu s’avérer convaincante pour n’importe qui n’étant pas complètement bouffé par la méfiance envers l’intégralité de son entourage. Abel aurait pu lui sortir plusieurs “bonnes” raisons d’être restée sans que cela prouve une loyauté quelconque mais il eut heureusement la décence d’esprit de ne pas le faire et de la laisser continuer sur sa lancée : vu la manière dont il avait abordé le sujet, ne pas lui laisser une chance de se justifier ensuite aurait démontré une stupidité toute particulière. Après tout, Malini n’était pas exactement juste une rider lambda qu’il pouvait condamner pour un simple mot placé plus haut que les autres (la confrontation l’avait déjà prouvé puisque quelqu’un d’autre à sa place aurait payé cher son impertinence), en d’autres termes il s’intéressait à ce qu’elle pouvait bien avoir à dire pour sa défense. « Je me fiche bien de savoir que tu aurais pu partir d’ici à n’importe quel moment, ça ne prouve rien du tout » enchaîna-t-il sans lui laisser de répit, balayant hors de la conversation l’argument jugé “trop facile”. Et s’il était encore calme pour le moment, sa voix parfaitement maîtrisée alors que le courroux bouillait juste en dessous de la surface, le vernis de façade menaçait de craqueler à tout moment : il ne fallait plus grand chose pour que sa nature colérique et impulsive reprenne les commandes alors que rien de ce qu’elle disait ne le satisfaisait vraiment. « Mon problème n’est pas ta désobéissance, mais tout ce qu’elle implique. Si elle s’était justifiée par un acte nécessaire à côté duquel je serais passé, ou si elle avait souligné et corrigé un mauvais choix de stratégie, j’aurais parfaitement pu fermer les yeux dessus. » Dieu merci, même Abel était conscient qu’il n’était pas parfait et qu’il lui arrivait de faire des erreurs. Parfois. Exceptionnellement. Mais tout de même, il se pouvait que cela arrive. « En l’occurrence, ce n’était pas le cas : ce que tu as fait était parfaitement inutile et injustifié. Si tu étais venue me le demander, j’aurais probablement consenti à t’envoyer avec les éclaireurs. » Probablement, disait-il, et dans sa bouche cela impliquait tout de même beaucoup de chances d'un refus. Mais Abel était plutôt bien placé pour savoir ses talents en terme de discrétion même si, à ce moment, il avait estimé que le petit groupe formé par Jones, Diggs et lui était plus que suffisant à la tâche confiée car il n’y aurait pas envoyé que sa sœur sinon. « Or, tu as visiblement jugé que mon aval ne t’était pas nécessaire. Encore mieux, tu as été prétendre que tu partais avec eux sur mon ordre. Tu avais besoin d’agir ? Très bien. Tu crois que tu étais la seule à être dans cet état d’esprit, que tu étais au dessus des autres, que ça te donnait à toi le droit de faire ce que tu voulais ? » La voix s’était enfin élevée, dure et accusatrice, au fur et à mesure qu’il continuait de parler. « Et tu as espéré quoi, que personne n’irait te le reprocher, que tu avais un passe-droit te permettant ce genre de connerie ? » Et si elle s’en tirait sans rien après ça, pourquoi les autres riders n’iraient-ils pas faire de même afin d’agir comme bon leur semblait et passer outres les mailles du filet qui les restreignait à certaines activités pas toujours de leur goût ? Malini n’était pas exactement une figure perdue dans la masse des riders, certains de ses hommes seraient prompts à tenter le diable s’ils voyaient qu’elle pouvait se le permettre sans subir un retour de flammes. Tel qu’il le voyait, les conséquences ne pouvaient qu’être négatives et si son imagination se portait déjà un peu trop loin quant à ce qui était susceptible d’arriver, ce n’était que parce qu’il savait pertinemment que son autorité pourrait aisément être remise en question avec ce genre de comportement. Après tout, ne l’avait-elle pas déjà été une fois par le passé ? Le souvenir était encore cuisant et aussi vivace que si cela était arrivé la veille. « C’était stupide de ta part, Malini. Et surtout, ça me donne l’impression que tu avais quelque chose à faire dont tu n’a pas jugé utile de me mettre au courant. »
Sujet: Re: The enemy of my enemy Dim 12 Fév - 1:43
La confrontation, la fameuse. Celle qu'elle redoutait depuis qu'ils avaient tous remis les pieds au ranch, depuis qu'ils avaient laissé derrière eux la ville d'Olympia, fumante. Jusqu'à maintenant elle ne se sentait pas forcément dans son bon droit, évitant Abel le plus possible dans l'attente d'avoir quelque chose à dire. Mais la réaction d'Abel la fait réfléchir et réaliser qu'au fond elle a raison, elle n'a rien fait de mal. Avec quelqu'un d'autre, ça serait sûrement passer avec un simple sermon, mais avec l'aîné des Rhodes, ce n'était jamais simple. Il l'attaque, un argument après l'autre, le ton toujours maîtrisé, mais Malini connaît cet air, il va craquer d'ici peu de temps et elle allait sûrement s'en prendre une. C'est ainsi qu'il fonctionnait, la violence réglait la violence. Et elle, ça la poussait à plus de rébellion. La violence, elle encaisse et elle crache dessus ensuite.
Mais Malini était loin de se douter qu'Abel taperait autant dans le mille. En évoquant les tiers raisons qui l'auraient poussée à aller à Olympia mais dont elle ne pouvait lui faire part, il touchait exactement à ce qui s'était passé sans vraiment le savoir. Sa raison obscure, c'est Bass. Elle se rappelle ce besoin électrifiant d'aller vérifier qu'il était vivant, elle se souvient que toutes ses réflexions s'articulaient autour de lui, au lieu de s'en éloigner, elle se souvient comme sa raison en a pris un coup ce soir-là. Elle qui d'habitude renie méticuleusement toute forme de sentiment qui ne sert pas ses intérêts, elle qui ne pensait pas avoir la place de s'inquiéter pour quelqu'un, elle avait rendu les armes en deux secondes et avait laissé l'instinct la guider. L'instinct menait à lui. Touchée, elle fait instinctivement un pas en arrière et ses bras viennent reprendre une position défensive sur sa poitrine. Il y a mille raisons pour lesquelles elle ne peut pas parler de Bass à qui que ce soit. Et encore moins à Abel, qui se jetterait sur la conclusion qu'elle préfère donner son allégeance à un olympien qu'à lui. Ce qui était totalement faux, parce que malgré son attachement évident au recruteur, elle faisait en sorte de rester au ranch, d'être avec Caden, de supporter Cirilla, Jenna et tous ceux qui la détestent et d'écouter docilement Abel quand parfois elle meurt d'envie de le frapper jusqu'à ce que son arrogance s'évanouisse. "J'ai craqué, c'est tout. Rien de plus à ajouter, pas d'agenda caché, j'ai craqué !"
Il faut qu'elle se détende un peu, sorte de cette position défensive qui indique le contraire de ce qu'elle dit, mais parfois, même elle arrivait à perdre son sang froid. Son pouls s'emballe, ses dents se serrent et elle se retourne pour cacher son état. Abel Rhodes est la dernière personne devant qui elle voudrait perdre totalement ses moyens. "Tu sais, parfois les gens ont des émotions ! Ça te dit quelque chose ? Oui c'était stupide, je sais, mais c'était pas réfléchi. J'ai cra-qué. Parce que c'est pas facile tous les jours d'être le parfait soldat sous ta loi martiale, parfois on y peut rien. Donc si tu veux me punir pour avoir fait un pas de travers en deux ans où je n'ai fait que te soutenir, vas-y, je t'en prie ! Frappe-moi, lapide-moi en public même, fous-moi dehors, vas-y !" Elle fait volte face, le dos appuyé contre le mur pour la soutenir et son audace perce dans son regard, l'air de lui dire qu'elle est prête à assumer n'importe quelle punition tordue. Mais lui, est-ce qu'il serait prêt à en assumer les conséquences ? Supporter la colère de Caden ? De Silas ? Malini n'est peut-être pas une Rhodes, mais elle sait qu'elle a une place importante au ranch. Pour la première fois, il se pourrait bien qu'elle en joue.
Sujet: Re: The enemy of my enemy Mer 15 Fév - 0:26
♔ Malini & Abel
« the enemy of my enemy
Malini ne lui cédait rien, pas le moindre morceau de terrain tandis qu’il s’obstinait à l’accuser sans prendre en compte les divers arguments qu’elle pouvait bien avoir sous le coude afin de clarifier sa situation. De toute manière, quand Abel était lancé dans ses certitudes et en plus porté par un agacement qui allait crescendo, il était difficile voire impossible de l’en déloger afin qu’il se range au point de vue de quelqu’un d’autre. En d’autres termes : la conversation allait droit dans le mur s’ils continuaient à s’affronter sur ce rythme. Abel dut réprimer la furieuse et soudaine envie de lui faire ravaler ses provocation tandis que ses mains se crispaient nerveusement face à l’attitude effrontée de son interlocutrice. Heureusement encore suffisamment lucide pour savoir que cela n’amènerait strictement rien de bon, il se fit violence pour prendre sur lui : Malini n’était pas du genre qu’on pouvait mater de la sorte, il la connaissait suffisamment bien pour être au moins au courant de ça, comme il savait qu’elle ne se laisserait pas impressionner par lui, ou en tout cas pas à ce stade de leur affrontement. Elle ne poserait pas les armes et peu importe l’envie qu’il pourrait bien avoir de l’écraser comme il avait la fâcheuse habitude de le faire avec à peu près tous ceux qui avait le malheur de contester un peu trop son autorité, il n’en ferait rien. Et elle s’en doutait. Pour Abel, Malini représentait le même problème que Cirilla : deux électrons libres au sein du ranch, deux personnes sur lesquelles il ne pouvait exercer de contrôle trop strict sous prétexte d’entrer en conflit avec sa fratrie et qui en plus avaient le malheur d’être suffisamment fortes têtes pour profiter de la situation. Inutile de préciser qu’il détestait la situation dans laquelle il se trouvait : elle refusait de reconnaître ses torts – enfin les torts qu’il lui reprochait – et il se retrouvait incapable de la sanctionner comme il aurait souhaité le faire parce qu’il savait pertinemment que ça ne mènerait à rien : dans le meilleur des cas, Caden interviendrait pour rétablir l’ordre des choses selon son point de vue (et probablement également celui de la femme qu’il mettait dans son lit), dans le pire il se mettrait son frère à dos, et il n’avait franchement pas besoin d’une énième dispute avec lui. Oh bien sûr, il le lui ferait payer, à Malini, à coups de petites doses journalières ; là n’était pas le problème, mais ça n’aurait pas le même sens, ça ne serait que l’expression de sa rancune et rien de plus – d’aucuns prétendraient, pour en avoir déjà fait les frais, que ça suffisait bien assez pour vous pourrir un quotidien mais il n’était étonnamment pas du même avis. « C’est bon, t’as fini ton cinéma, là ? Ou tu veux encore en rajouter ? » La voix se voulait lapidaire, Abel avait épuisé tout son quota de patience depuis un bon moment déjà et il n’avait certainement pas envie de supporter encore davantage cet aspect dramaqueen qu’elle devait avoir emprunté à son frère à force de trop le fréquenter. Mais il ne lui ferait pas le plaisir d’y réagir, de toute manière elle gagnait quoi qu’il fasse vu que son indépendance vis-à-vis de lui lui liait les mains dans le dos. Mieux valait, de ce fait, mettre un terme à tout ça avant que le calme n’achève de déserter complètement son attitude. « Tu peux retourner à ton travail, j’en ai fini avec toi pour aujourd’hui. » Sous-entendu plutôt clair : tu n’es pas tirée d’affaire pour autant, le chapitre n’est pas clos. Et dès lors que le congédiement fut prononcé, elle sembla ne plus exister pour lui tandis qu’il cessait de se préoccuper d’elle pour redonner son attention aux affaires qui l’accaparaient avant qu’elle ne débarque dans le bureau.
Spoiler:
C'est un peu mauvais et j'en suis désolée, du coup on peut clôturer ici sauf si tu veux rajouter quelque chose, et passer à la suite