Sujet: du silence et des ombres Ven 18 Nov - 15:52
Survivre. Poser un pied devant l'autre et faire face à d'innombrables obstacles pour persévérer sur le fil coupant de la vie. Funambule par nécessité. Ou par choix ? Qu'est-ce qui la retient de tout lâcher et de se laisser tomber dans le vide ? Laisser l'obscurité la couvrir de son voile opaque. Pourquoi appréhender l'atterrissage quand il ne fait finalement que délivrer une mort qui est pourtant certaine d'arriver un jour ? Parfois elle y pense. Au moins si elle plonge, elle contrôle sa mort. Elle sait ce qui vient. En équilibre sur le fil raide, penchant dangereusement vers le vide, elle avance toujours. Mais ce fil, il a l'air si long, si long, et ce chemin si dangereux... Elle n'arrivera pas au bout. Et dans la nuit, la voix de sa fille l'appelle. « Rejoins-moi, maman. » Elle a un sursaut et... Déséquilibre. Elle ne voit rien, sent simplement le vide et en est étrangement confortée. C'est bientôt fini. Et au moment de la chute, Malini se réveille dans un sursaut, désorientée, regardant autour d'elle pour s'assurer que personne n'était tapi dans l'ombre sur le point de l'attaquer. Mais il n'y avait qu'une lourde chape de silence, et elle était bien seule. Encore. Elle se fend d'un soupir, consciente que les quelques heures de repos sont officiellement terminées malgré la fatigue qui alourdit encore ses gestes.
Le soleil n'est pas encore levé. Deux jours qu'elle a quitté le ranch, mais elle n'a encore vu personne. Les recrutements sont de plus en plus rares, mais elle persiste, arpente les plaines à la recherche de traces de vie, coulant lentement dans l'errance tant chérie. L'automne frappait le Texas et les nuits était plus fraîches. Elle resserra son blouson autour de ses épaules, se demanda si elle devait allumer un feu ou plutôt reprendre la marche pour se réchauffer. Bientôt, l'hiver ralentirait les campagnes de recrutement, elle resterait sûrement plus souvent au ranch, dans le confort relatif de la vie au camp. Elle opte pour la marche. Ses affaires vite remballées, elle prend la route, les sens en alerte, à la recherche de traces de vie pouvant la mener à une piste. Il n'y avait même pas un rôdeur à signaler. On pouvait presque oublier les catastrophes passées et les horreurs vues. Presque. Mais l'esprit tiraillé de la recruteuse n'arrive pas à trouver en repos. Elle repasse dans sa tête la voix de sa fille, rejoue ses mots, savoure sa candeur et son innocence. Voilà des mois qu'elle essaie en vain de se rappeler de sa façon de parler, de son ton et de la mélodie de sa voix, mais chaque fois un détail sonne faux. S'il lui suffisait vraiment d'un cauchemar pour raviver le souvenir, alors Malini est prête à en faire des centaines par nuit.
Et elle avance dans ses réflexions, jusqu'aux premiers rayons du soleil, jusqu'à un énième jour à vivre sans elle. Et peut-être aurait-elle pu tenir encore longtemps ainsi, si un trouble agitant le silence n'aurait pas éveillé ses réflexes. Elle se retourne, sonde chaque coin d'ombre sans pourtant percevoir quoi que ce soit. Sa main se pose par réflexe sur le manche de la hachette qui ne la quitte pratiquement jamais. On a beau la armer de pistolet, Malini leur préfère largement la lame affûtée. Les armes sont incertaines, ne délivrent pas forcément les morts méritantes. La recruteuse suit avec prudence la source des bruits, discrètement jusqu'à la rivière. Évidemment, c'est là où la vie a tendance à se former, là où les vagabonds finissent toujours par atterrir. Elle opère dans l'ombre, approche discrètement pour espérer apercevoir sa potentielle recrue. Et au bord de l'eau, penchée, en train de se nettoyer le visage de la fatigue nocturne, une petite fille. La brune retient son souffle, se demande l'espace de quelques secondes si elle hallucine et machinalement, elle s'approche. Au diable la discrétion. Mais la petite l'aperçoit aussitôt et s'enfuit. Au moins elle est sensées. « Eh ! Attends ! » Alors elle lui court après, Malini, comme pour essayer de rattraper le souvenir de sa propre fille. Elle n'a pas le temps de réfléchir, de se dire qu'une enfant ne survit jamais seule dans ce monde. Elle ne devrait donc pas être surprise d'être accueillie par une arme pointée sur elle.
La recruteuse pile et lève les bras en même temps, signe de paix. Ses yeux cherchent l'enfant, mais ne rencontre que la silhouette imposante d'un homme. Elle prend une profonde inspiration jusqu'à exsuder la sensation de calme. « Doucement doucement, je cherche aucun mal. » Elle ne sourit pas, parce que les sourires ne sont pas rassurants. « J'ai cru qu'elle était seule, je voulais savoir si elle allait bien. » Son ton est prodigieusement calme, comme si aucune menace ne pesait sur elle.
Vladimir Stanković
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Sujet: Re: du silence et des ombres Lun 28 Nov - 18:51
De silence & des ombres | Vladimir & Malini
C’est un sourire sur les lèvres qu’adresse Vladimir à la plus jeune qui se relevait enfin pour étirer son corps frêle. Ses petits pas se dirigèrent vers le grand Serbe qui s’abaissa un peu pour pouvoir lui faire face. Sans parler de la malnutrition de ces derniers temps, Vladimir avait dans l’idée que la petite ne serait jamais bien grande. Ce qui la rendait d’autant plus mignonne à ses yeux, et quand il lui disait, elle lui aurait presque montré les dents pour se battre un peu avec lui. La laissant grimper aussi habilement qu’elle savait le faire depuis qu’il avait pris l’habitude de toujours l’avoir à ses côtés ou bien coller dans son dos. Ses doigts accompagnés de quelques bagues qu’il avait ici et là tapotèrent gentiment la tête de Jézabel avant de lui faire signe d’aller vers la rivière à quelques pas pour aller se laver le visage. Murmurant tranquillement entre ses lèvres quelques mots de Serbe qu’elle connaissait par cœur et dont elle comprenait la signification.
Il la surveille partir derrière le petit bosquet non loin avant de fouiller dans son sac. Bientôt quatre mois qu’ils étaient sur la route tous les deux. Vladimir tenait terriblement à continuait de compter les jours. Peut-être ne pouvait-il pas dire le jour précis, mais au moins il savait quel mois ils étaient. Il ne savait pas bien à quoi cela pouvait lui servir, hormis que c’était tout de même un point de repère plus ou moins capitale selon lui. Sans oublier les saisons qu’il se devait de suivre. Parce qu’il voyait que la petite était un peu plus fatiguée que d’habitude. Et cela l’inquiétait. Elle n’avait pas particulièrement une constitution solide, donc il devait faire vraiment attention à elle. Il arrivait toujours à se débrouiller, c’était son habileté à pouvoir toujours assumer plus de responsabilités et sa réflexion qui lui avait valu des promotions avant. Alors il comptait encore dessus. Finalement, il sortait quelques vivres pour pouvoir nourrir la plus jeune pour le petit déjeuner. Une barre nutritive… Il ne restait pas grand-chose. Vraiment… Il se sentait de plus en plus acculé contre un mur. Il devait absolument retrouver un endroit pour Jézabel… Très vite même.
Il détourne immédiatement la tête en entendant des pas effrénés s’approcher de lui. Étonné de voir Jézabel revenir à ce rythme-là. Ne signifiant qu’une seule chose : un rôdeur ou un humain. Dans les deux cas, ce n’était pas bon. Il dégaina son pistolet en laissant Jézabel fuir derrière lui. Se cachant certainement derrière un tronc d’arbre. Prête à grimper comme Vladimir, lui avait toujours si jamais, ça tournait mal. Les pas allaient trop vite pour un rôdeur et ce fut une humaine qui apparut devant ses yeux. La peau mate, les cheveux longs, abordant la trentaine ou les ayant tout juste passés. Il resserre son poing sur l’arme quand il voit qu’elle s’arrête en levant les bras en sa direction. Ses yeux céruléens continuent de l’observer avec une grande méfiance, le doigt prêt à décocher la balle si elle faisait le geste de trop. Alors, il l’écoute sans rien répondre pendant plusieurs secondes. Observant si elle était armée ou non. « Qui êtes-vous ? » laisse échapper la voix grave du Serbe sans la quitter des yeux. Écoutant aussi les bruits autour d’eux. Pas de rôdeurs semblait-il. Ni d’autres personnes bien vivantes pour lui tendre un piège.
« Tout va bien. Nous n’avons rien de valeur. Partez. » La méfiance était aussi naturelle chez le Serbe que neige fondant en plein soleil. Bien avec toute l’apocalypse, il n’était pas du genre à laisser grand monde rentrer dans son cercle privé. Tout le monde pouvait être un menteur, un escroc, une personne malhonnête tout comme son contraire. Il lui avait autant fallu de temps à accorder une confiance complète aux différents groupes qu’ils avaient côtoyé durant ces six dernières années. Alors une étrangère débarquant de nulle part, poursuivant Jézabel en s’expliquant que c’était pour voir si la petite allait bien … Très peu pour lui. Il plissait un peu, plus les yeux avant de faire signent du menton de reculer un peu. Garder un périmètre de sécurité. Autant pour elle que pour lui. Il n’allait quand même pas jouer avec la vie de Jézabel et la sienne.
Sujet: Re: du silence et des ombres Ven 9 Déc - 13:54
Ses yeux se fixent sur le canon, ce vide noir qui a décidé du destin de bien des gens. On y voit pas le fond de ces choses-là, comme si ça vous montrait à l'avance la suite des opérations : la mort est un trou où on ne voit pas la lumière. Un sourire insolent se dessine sur les lèvres de l'Indienne malgré elle. Elle ne voudrait pas pousser la provocation, mais une part d'elle ne peut s'en empêcher. Tout comme la petite part en elle qui susurre que le bonhomme ressemble quand même vachement à quelqu'un qu'elle connaît… Bass. Le type grand blond qui a l'air de sortir du fin fond de l'Europe, à croire qu'elle les attire… D'ailleurs, elle décèle un petit accent étranger qui ajoute de la rudesse aux mots. Mais il y a quelque chose de plus dur dans le regard de l'inconnu, quelque chose de fermé à toute option, à toute discussion. Il a pas l'air commode. Les sphères noisette rencontrent la brutalité du bleu, la méfiance opaque dans le regard de l'homme. Elle le voit ensuite chercher rapidement autour d'eux, alors Malini décide de le rassurer. Ou d'essayer au moins. « Je suis toute seule. » Je suis tout le temps toute seule, pourrait-elle ajouter tellement cette phrase résume son entière existence. « Je m'appelle Malini. Et je suis pas une voleuse, j'ai tout ce qu'il me faut. » Elle en a même plus qu'eux à coup sûr, mais c'est pas avec cet argument qu'elle va le convaincre qu'elle est digne de confiance. Parce qu'en plus, elle ne l'est pas…
Il a dû le voir ça, qu'elle n'était pas une biche effarouchée, qu'elle avait de l'assurance. L'air innocent, ça prend jamais sur son visage, personne n'y croit. À raison. Ça fait un moment qu'elle est recruteuse, Malini. Et pourtant, elle a pas trouvé le secret pour craquer la couverture des gens. En fait, elle a jamais vraiment été particulièrement douée pour ce boulot. Les gens ne se prennent jamais de sympathie pour elle au premier abord, il n'y a jamais de connivence qui se crée. Mais en général ils restent, parce qu'ils se sentent étrangement en sécurité avec elle dans le coin. Après tout, c'est celle qui murmure à l'oreille des rôdeurs, celle qui n'a pas peur de traverser une marée de morts vivants. Ça les impressionne, alors ils restent. C'est la fascination la clé de ses recrutements. Ça lui est arrivé qu'on se moque d'elle au premier abord. Qu'est-ce qu'une ancienne miss peut faire pour nous sortir de là ? Menacer de tirer les cheveux des rôdeurs? Ceux-là ravalent bien vite leurs jugements quand ils ont la démonstration de son sang froid.
Elle garde les mains en l'air toujours, mais elle est loin d'avoir l'air apeurée. « Écoutez, je le pense quand je dis que vous veux pas de mal. Je peux vous aider. Je connais ces bois par cœur. Et j'ai de l'eau fraîche et des gâteaux dans mon sac. Je peux vous aider à trouver un coin à l’abri. » D'entrée de jeu, elle avait bien compris qu'il ne s'agissait pas d'un petit con de chacal ou d'un individu vraiment dangereux. Quel psychopathe mettrait un tel point d'honneur à protéger l'enfant ? Rien que ça, ça donnait à l'étranger des points de recrutement. C'était sa forme d'évaluation personnelle pour voir si l'élément pouvait être utile aux riders. D'abord elle testait les gens dans leur survie et ensuite elle leur parlait du ranch. Le but n'était pas non plus de recruter n'importe qui... Des yeux, elle se met à chercher l'enfant. Sa petite tête dépasse de derrière un arbre, curieuse. Une petite fille adorable dont la candeur illuminait les bois sombres. Elle ne devait pas avoir plus de dix ans, et ce constat lui renvoya à son cauchemar de la nuit dernière. Ou plutôt son doux rêve où elle avait entendu la voix de Nisha. « Je suis désolée ma belle, je voulais pas te faire peur. » Son expression s'adoucit, tout comme son ton, qui retrouve quelque chose de maternel.
Vladimir Stanković
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Sujet: Re: du silence et des ombres Lun 12 Déc - 20:26
De silence & des ombres | Vladimir & Malini
Vladirmir aurait été du genre sarcastique ou un petit con, même dans les moments de tension où il ne fallait pas dire le mot de trop, aurait certainement dit quelque chose du style comme « Nice story bro. ». Elle avait beau le dire, le promettre, le jurer sur n’importe quel dieu en lequel certains croyaient encore… Cela n’aurait vraiment pas changé l’état d’esprit de Vladimir. Et il était persuadé que c’était tout une preuve d’intelligence de sa part que de ne pas baisser sa garde à la moindre approche plus ou moins amicale qu’il pouvait rencontrer. La méfiance était une vieille compagne. Dont, il remerciait souvent son instinct d’en être pourvu. Cela avait pu lui garantir une certaine capacité de recul par la suite. Mais pour le moment, son instinct était en alerte à cent pour cent, gyrophares tout allumés et sirènes criantes. Ce n’était pas parce qu’elle était une femme qu’il fallait se laisser adoucir. Elle semblait loin d’être idiote, assez sûre d’elle et en bonus, elle était belle. Il était en général franc sur ses sentiments, bien que peu expressifs sur le sujet. Tout cela pour dire que ce n’était pas parce que l'on avait un visage d’ange, que l’on n’était pas dangereux.
Surtout pas maintenant. La loi du plus fort, celui qui a le plus gros flingue, la plus rapide, le plus vicieux, etc… Tous les coups étaient permis. Et même si du jour au lendemain la civilisation revenait dans les villes et les morts retournaient à l’état de poussière… Personne ne blâmerait personne. S’il n’avait pas été du genre à garder une tête aussi sérieuse et amicale que celle d’un geôlier, il aurait eu un léger rire moqueur. Amusé de ces paroles. Tout ce qu’il lui fallait hein ? C’était un peu trop naïf de dire cela. Un simple haussement de sourcils répond à la femme de la trentaine. Tout le monde avait besoin d’absolument tout. De l’eau, de la nourriture, des médicaments, une couverture pour se tenir un peu plus au chaud, l’arme du voyageur qui est chargée comparée à la nôtre ou du moins la lame acérée de son couteau de chasse. Il contrôle un soupiré échapper à ses lèvres. Elle parle de connaître les bois, d’abris… Qu’elle pouvait y conduire Jézabel et elle. Et vous savez quoi ? Le pire, c’est qu’il avait vraiment l’impression qu’elle ne lui mentait pas.
Après un temps, il baisse un peu son arme. Très lentement. Mais il la gardait au poing, prêt à la soulever de nouveau et tirer s’il le fallait. Il fronçait un peu les sourcils en voyant qu’elle s’adressait directement à l’enfant. Silencieusement, il l’observait. Plus que détailler ses traits physiques, c’était son visage auquel il s’intéressait. Le regard qu’elle avait envers l’enfant qui l’accompagnait. Il entendit Jézabel à l’arrière légèrement bouger. Observant la suite des événements. Elle savait qu’elle ne devait pas bouger de sa place. Et, malheureusement pour l’étrangère, elle ne pourrait jamais lui répondre en faisant entendre sa voix. Les yeux en amande de. Jézabel passa de l’étrangère au dos de celui qui s’identifiait depuis le premier jour de cette catastrophe comme son père. Vladimir continuait de fixer l’étrangère avec méfiance. « On n’a pas besoin de votre aide. » lance-t-il une nouvelle fois. Son ton n’était pas agressif, mais il était assez froid pour faire comprendre qu’elle devrait éviter d’insister. Ses yeux se perdent sur les bois une demi seconde. Il expire lourdement « Vous devriez passer votre chemin. ».
Et puis il avait ce drôle de sentiment. Celui qui lui disait qu’il connaissait cette sensation, mais qu’elle avait été oubliée il y a bien longtemps. Il ne fallait pas être complètement idiot pour voir que cette femme savait y faire avec les enfants. Peut-être en avait-elle. Ou avait travaillé avec. Mais sa première intuition était la plus forte. La plus viscérale. Une alarme se mit à retentir en Vladimir, mais sur l’instant, il préférait ne pas y réagir. Il ne voulait pas prendre une décision ni même avoir un jugement immédiat. Peut-être qu’il était un peu rouillé après tout. Et, pourtant, on disait toujours qu’il fallait suivre son instinct. Il tic légèrement en coin des lèvres. Gardant une distance entre elle et lui, faisant bouclier entre elle et Jézabel « Ne rendez pas ça plus compliqué. » roller coaster
Sujet: Re: du silence et des ombres Mar 13 Déc - 22:01
Il est coriace. Beaucoup le sont. Elle les compte à la pelle, les gros bras, les résistants, les mauvais garçons, tous ceux qui ont croisé son chemin et qui lui ont posé problème. Beaucoup ont pris le parti d'essayer de l'intimider, à leurs risques et périls, d'autres ont voulu jouer au plus fort et il y a eu ceux aussi qui, comme lui, l'ont simplement envoyé balader. Il y a une palette multiple de réactions, elle les a toutes expérimentés. Ou presque. L'inconnu a l'air de se calmer, il baisse son arme mais ne la range pas. C'est un signe. Les paroles de la recruteuse ont l'air de frapper là où il faut, mais il a besoin d'encore un peu de travail pour accepter. L'enfant a l'air de réagir aussi. Elle ne bouge pas, ne répond pas, mais quelque chose sur son visage a l'air d'indiquer qu'elle est plutôt réceptive. Malini prend ça pour une avancée, elle va jouer là-dessus le plus possible. « Okay mon grand, je vous laisse tranquille, mais laisse-moi quand même vous donner quelque chose. Pour la petite. » Et même si elle n'avait pas en tête de le recruter, la brune lui aurait sûrement laissé de quoi manger. Les enfants sont sa faiblesse, son point sensible, le bouton qui déclenche tout en elle, le meilleur comme le pire.
Sans faire de mouvements brusques, elle fait glisser son sac à dos devant elle, un main toujours en l'air. Elle l'ouvre et fouille à la recherche d'un paquet de biscuits qu'elle dépose ensuite devant elle. Elle fait ensuite un pas en arrière, toujours pour lui montrer sa bonne volonté. Au bout d'un moment, il finira bien par comprendre qu'elle n'est pas l'ennemie ici. « C'est toi qui rend ça compliqué, moi je cherche vraiment qu'à vous aider. » Malini, elle connaît pas vraiment les marques de politesse, elle traite tout le monde à la même enseigne. Et puis, qui a le temps d'être poli encore dans ce monde ? « T'es pas obligé de faire ça tout seul. Dans le coin, y a des camps pas mal où vous pourrez vous installer. Si vous avez nulle part où vous rendre, c'est sûrement votre meilleure alternative. Vous pouvez avoir un endroit sûr où dormir et de la nourriture tout le temps. Peut-être que ça t'intéresse pas de vivre en société, mais t'es pas tout seul, c'est mieux pour ta fille si vous vous posez. » Elle prend une profonde inspiration, consciente de jouer sa carte sur ce dernier discours. Les enfants, c'est le meilleur moyen d'appuyer sur la sensibilité des gens. « J'étais comme toi aussi, je voulais faire confiance à personne, je pensais que je pouvais tout gérer toute seule. Je voulais faire confiance à personne, et j'ai tout envoyé balader. Et t'as raison, les gens biens grouillent pas tellement dans le coin. Je te demande pas de te fier complètement à moi, ça arrivera peut-être jamais, mais je te demande de me croire quand je dis que je peux vous conduire dans un endroit à l'abri. »
Elle ne flanche pas un seul instant, se tient droite, le menton fièrement dressée. Malini veut lui faire savoir qu'elle n'a pas peur de lui, de ses menaces, parce que ses bonnes intentions sont plus importantes. Elle envisage, l'espace d'une seconde, de lui apporter le coup de grâce. Est-ce qu'elle évoque Nisha ? Le souvenir de sa fillette était plus frais que jamais dans son esprit, donnant à toute tentative d'instrumentaliser sa mort l'aspect du pire des blasphèmes. Dans d'autres circonstances, peut-être qu'elle n'aurait pas hésité. Mais en ce début de soirée, cinq ans après les faits, cinq ans après l'Abominable Vérité de sa mort, le souvenir lui tordait le ventre et lui étreint la poitrine. Ses bras tombent sans force le long de son corps. Elle a soudain l'air plus fatiguée, lassée de toute cette scène. « J'aurais aimé que quelqu'un me dise tout ça... Pour la mienne ne tout cas. » Elle se fend d'un soupir lourd. Cette réplique ne fait pas partie du scénario, c'est un constat réel et abominablement triste. Si elle n'avait pas été seule à l'époque, si elle avait pu être épaulée comme maintenant, elle aurait peut-être pu sauver Nisha...
Vladimir Stanković
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Sujet: Re: du silence et des ombres Jeu 15 Déc - 23:35
De silence & des ombres | Vladimir & Malini
Son regard ne quitte pas une seconde la brune en face de lui. Calme ? Il était en général très calme dans toutes les situations. Vous parlez avec les métiers qu’il avait pratiqués en douze ans de métier, il fallait avoir des nerfs d’acier pour ne pas avoir envie d’aller vomir ses tripes toutes les deux heures. Il suit sa silhouette, le sac qui glisse lentement de ses épaules. Le mot grand l’aurait fait tiquer, il a quelques années. Maintenant, cela lui passait un peu au-dessus. Même s’il avait l’impression que la jeune femme tentait d’apprivoiser une sorte d’animal mignon et un peu dangereux quand même. Il soupire doucement avant de voir la boîte de biscuits être déposé au sol. Puis voir la femme se reculer d’elle-même. Il n’approche pas, Jézabel restant sagement derrière son arbre sans bouger non plus. Il y avait bel et bien une certaine tension dans l’air, mais ça aurait pu être bien pire. Enfin, quelle situation ne l’était pas maintenant après tout.
Il l’écoute sans l’interrompre. Et il aurait presque ri nerveusement en l’entendant lui donner des bons conseils sur ses bons conseils. Il ne répliquerait même pas, par simple principe qu’il savait comment s’en sortir, comment il fallait, s’occupait de. Jézabel. Ce n’est pas une étrangère, sortie tout droit de nulle part et en poursuivant la gamine qui allait lui donner des leçons. Mais c’est vrai qu’à cet instant, il pouvait passer pour quelqu’un d’insensé. Seul depuis des mois sur la route avec une enfant qui n’avait pas encore dix ans. Aucun abri, aucun endroit où allait de manière fixe. Ils venaient de loin tous les deux. Mais il ne trouvait rien de bien. Rien n’arrivait à satisfaire le Serbe. Il voulait simplement trouver l’endroit qui lui ferait poser ses sacs. Avec des gens, de la nourriture, de la chaleur et un peu de repos. Il le cherchait cet endroit. Mais il ne le trouvait pas. Et tout ce qu’il pouvait entendre pour l’instant… Ne lui donnait pas grandement envie. Et il était un assez grand garçon pour prendre ses décisions, concernant Jézabel aussi. Il balaie les propos de la brune sans y répliquer. Ce n’était pas la peine de s’énerver. Tant pis pour elle si elle ne voulait pas comprendre… Et la leçon arriva par la suite. Mais il l’écoutait. Il était doué pour écouter, aider, soutenir les gens. Mais lui ? Il n’en voulait aucun. Ce n’était pas son putain de rôle.
Mais elle n’avait pas tort sur toute la ligne. C’est vrai, il ne pouvait pas lui faire confiance. Et quelque chose en elle rendait Vladimir d’autant plus méfiant. Il avait une petite idée sur le pourquoi. Mais il ne préférait pas tirer tout de suite de conclusions sur le sujet. « Vous ne m’apprenez absolument rien. » Finit-il par lâcher tranquillement en la regardant avec sévérité. Avant de siffler un peu entre ses dents. Cette situation commençait, lui aussi a le fatiguer. Et il avait bien l’impression que c’était le cas de la femme en face de lui. Quand ses sourcils se froncèrent un peu, avant de soupirer à son tour aussi. Il voyait très bien le genre. Il ne pouvait dire quoi ou comment, mais son instinct ne l’avait pas trompé. Cette femme devant lui, elle était comme les dizaines et dizaines qu’il avait pu aider, croiser dans les bureaux de la police ou de l’assistance. Des dizaines ? De mères. C’était une mère. Il ne pouvait certifier de ce qui avait pu lui arriver bien sûr. Mais les solutions étaient un peu restreintes. « Je comprends ce que vous dîtes. Plus que vous ne pouvez l’imaginer. » Murmure-t-il plus pour lui-même que pour elle. Avant de prendre une inspiration, lente, lourde. Il n’aimait pas cela du tout. Vraiment pas. Il comprenait, il savait. Il ne l’avait jamais vécu, c’est vrai. Mais il l’avait vu trop de fois ce que ça donnait à la fois, jusqu’où ça pouvait aller en tout cas. « Je ne vous demande pas de comprendre, ni d’approuver. Mais je trouverai notre endroit sans votre aide. ». Et ton sixième sens ou quoi que ce soit te disait que malgré la tristesse et la douleur, quelque chose ne plaisait pas dans le regard de cette femme malgré sa volonté à être aussi sincère qu’elle le pouvait avec lui.
« Merci d’avoir eu envie de nous aider. D’avoir proposé. Maintenant, vous devriez partir. » Et si ce n’était pas elle, ce serait lui avec Jézabel. Et si elle se montrait un peu insistante. -et il espérait qu’elle n’allait pas jouer avec ses nerfs – il lui ferait comprendre. Il ne pouvait définitivement pas faire confiance à une femme qui avait perdu certainement la chose la plus précieuse pour elle en ce monde. Il attrape son propre sac pour le glisser dans son dos, son pistolet toujours au poing. Peut-être qu’en six ans, il avait un peu changé oui… roller coaster
Sujet: Re: du silence et des ombres Mer 21 Déc - 20:25
Son regard change. Il se durcit. D'habitude, ils perdent un peu d'assurance à ce moment-là, ils hésitent quand même, combattent leurs instincts et se résignent. Tout vaut mieux que la solitude. Mais lui, il persiste. Malini, elle pense que c'est sûrement une affaire d'ego. Elle en a croisé des types qui voulait pas lui faire confiance, juste parce que c'est une femme. Surtout qu'elle a le malheur d'être joli, ce qui, dans ce monde impitoyable, lui enlève toute crédibilité. Souvent, il lui arrive qu'ils résistent, ils bombent le torse et cherchent à lui faire comprendre qu'elle ne peut rien pour eux. Elle, pauvre femme seule dans cette forêt. Six ans d'apocalypse, et le sexisme est toujours un fléau. Quand ils se retrouvent en difficulté, c'est une autre histoire. Leur confiance en eux fond comme neige au soleil, et ils se rappellent alors de cette nana qui leur disait « je te donne même pas deux mois ici » et se rendait compte à quel point elle avait raison. Mais l'enfant changeait aussi la donne. En général, Malini arrive à les atteindre. Ils trouvent quelque chose d'étrangement réconfortant dans sa voix, dans sa façon de les aimer d'un seul coup d'oeil. Les enfants étaient souvent plus censés, plus las et étrangement plus aptes à discerne le bon du vrai dans ce genre de situation. Mais là, c'est en dehors de ses paramètres habituels. La petite, elle ne lui dit rien, docile derrière son arbre. Elle imagine qu'à sa place, Nisha se serait rebellée et lui aurait dit de mettre sa fierté de côté et de bien écouter. Alors son regard se durcit et un air contrarié se peint sur son visage. Malini, ça l'agace quand elle n'arrive pas à cerner rapidement les gens. Il lui paraît tellement borné, drapé dans son orgueil... Et pourtant quelque chose lui échappe. Elle le juge, et il a dû le comprendre. Elle lui trouve le côté buté de ceux qui ne feront pas forcément long feu. Depuis combien de temps était-il seul ? Y a-t-il seulement encore des balles dans ce flingue ? Une fois sur deux, ils font semblant.
Et lorsqu'il ajoute, doucement, qu'il la comprend, elle lève les yeux au ciel, excédée. Personne ne sait. Ses doigts se referment en un poing tellement serré que ses jointures blanchissent. Il n'a pas le droit d'essayer de comprendre, ni même d'imaginer, ces mots de pseudo réconfort lui sont interdits. Pas en ce moment, alors qu'on approche justement le triste anniversaire de sa mort. Deux sphères sombres, pleines de mépris, se braquent sur l'homme. Deux canons de flingue, à la fois intenses et vides, messagers de mauvaises nouvelles. « Okay. Je m'en vais. Je vous souhaite de faire bonne route, mais c'est pas évident dans le coin quand on connaît pas et qu'on est visiblement du genre à refuser les rares mains tendues. Surtout, ne pense pas à moi quand tu arriveras au bout de tes forces. Et t'auras pas intérêt à regretter, je te jure, t'auras pas intérêt. » Ses mots vibrent d'une colère intérieure. Elle n'ose même pas regarder la petite fille, parce qu'elle est en colère pour elle aussi, pour les kilomètres que cette enfant avait dû parcourir, pour les moments de misères qui viendraient encore, alors qu'elle pourrait être à l'abri... La recruteuse tente de se calmer, d'instiller de nouveau un peu de douceur dans sa voix, mais le résultat est plutôt froid. « Allez pas vers l'ouest. Y a des types là-bas qui sont pas fréquentables. » C'est un doux euphémisme, mais elle n'a pas le temps de développer une explication plus complète des jackals et elle considère que l'avertissement suffit.
Alors elle se retourne, péniblement, parce qu'elle a l'impression d'abandonner une autre enfant.
Vladimir Stanković
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Sujet: Re: du silence et des ombres Mer 28 Déc - 18:33
De silence & des ombres | Vladimir & Malini
Il n’avait pas le temps de penser à la place de cette femme. Il voulait simplement disparaître de son champ de vision et elle du sien. Elle était énervée ? Très bien. Les regrets ? Il voulait bien voir ça. Il était assez difficile de contrarier Vladimir, surtout pour des mots comme les siens. Mais avait-elle tort pour autant ? Il ne pensait pas vraiment. Elle faisait ce qui lui semblait juste certainement, allant le provoquer pour le faire réagir, lui faire faire demi-tour. Il avait récupéré les gâteaux puisqu’elle semblait tellement y tenir. Mais au moins il avait été sincère, il ne voulait pas de son aide. Pas parce que c’était une femme, pas parce qu elle était jolie. Vladimir détestait ce genre de cliché, comme si tous les hommes se ressemblaient en tout point dès qu’une personne de sexe féminin apparaissait devant lui. Foutue connerie oui. Elle comprendrait peut-être plus tard ou jamais, maintenant cela n’avait plus grande importance de toute manière. Il peut l’entendre faire demi-tour, le rassurant un peu. Mais par prudence, il ne quittait pas son arme. Quand à Jézabel, sage et silencieuse, se dépêcha de suivre le Serbe en venant glisser sa main enfantine dans la sienne. Un sourire traverse le visage de Vladimir, pour la rassurer. Il murmure quelques mots dans sa langue natale, elle lui rend son sourire. Elle était peut-être jeune, mais elle comprenait vite les choses.
S’enfonçant un peu plus au sud de la forêt, il n’était pas nécessairement serein. Il y avait donc du monde qui se promenait dans les bois et la prochaine rencontre ne pourrait pas aussi bien se passer. Il devait rejoindre la lisière de cette forêt le plus rapidement possible, tout en essayant de garder les forces de la plus jeune. Serrant gentiment sa main dans la sienne, ils disparurent à travers branchages très épais. Avec un étrange sentiment logé au fond de la poitrine. Les jours qui suivirent, il ne dormit pas beaucoup, quelques heures à peine.
Trois jours plus tard
Quelle bonne surprise. Il ne s’en doutait presque pas. Cela devenait presque irritant à la fin, il pouvait sentir chaque partie de son corps se tendre à la vision qui se présentait devant lui. Bingo, c’était cette femme. La brune était de retour et il avait comme la sale impression que ce n’était pas tout à fait par hasard. La forêt était grande, il n’en doutait pas. Elle était partie a quasiment à l’opposé de leur direction, elle lui avait dit elle-même qu’elle connaissait extrêmement bien ses bois et il voulait volontiers la croire. Son ton insistant à son encontre car oui il avait travaillé chez les flics, mais ce n’était pas pour autant qu’il aimât qu’on lui suggère les événements de façon répétitive – de la dernière fois… Ne lui donnait pas nécessairement envie de rester plus que nécessaire. « J’aimerais croire au hasard… » annonce-t-il, un sarcasme dans la gorge. Il ne dégaine pas son arme, mais il reste à une bonne distance de sécurité. L’enfant derrière lui, il renifle un peu en la regardant dans un grand silence. Qui ne dure que quelques secondes en réalité, mais qui lui parut une éternité. « Je ne vous ai pas remercié la dernière fois pour les gâteaux et l’indication vers l’ouest. Merci. » Un garçon poli dans le fond, pas vraiment méchant, mais ses actes pouvaient paraître stupides. Il pouvait le reconnaître, sans jamais le dire à voix haute. Il avait ses raisons, voilà tout. « J’admire la ténacité. Mais j’aimerai que vous arrêtiez cela maintenant. » Il lui avait déjà tout dit. Elle pouvait argumenter dans tous les sens qu’elle le désirerait. roller coaster
Sujet: Re: du silence et des ombres Dim 8 Jan - 14:51
Les jours s'égrènent avec lenteur et elle fait chaque pas avec une boule au ventre, encore perturbée par cette rencontre. C'est peut-être pour ça qu'instinctivement, elle est restée dans leur sillage. Une ombre dans chacun de leur pas, discrète comme la mort et toute aussi déterminée. Elle ne peut pas se résoudre à simplement abandonner, pas alors que la santé d'une enfant est en jeu. Pendant trois jours, elle a eu le temps de réfléchir et de constater qu'elle projette évidemment, son instinct maternel sur cette petite, mais elle reste persuadée que c'est pour le mieux. Malini, elle a bien conscience qu'elle déraille parfois, surtout quand on touche aux souvenirs de la fille qu'elle a perdue, mais à ce moment précis, elle est parfaitement consciente de ce qu'elle fait. Une enfant n'a rien à faire dans ces bois, à risquer sa vie. Peu importe ce que les circonstances font d'eux, il faut les protéger. Elle pense à Nisha, qui n'a jamais vu un seul rôdeur et qui a vécu ses derniers instants dans l'idée que le monde n'était peut-être pas aussi perdu que ça. Elle pense aussi à Silas qui parcoure le ranch tous les jours, trop pressé de grandir, mais quand même à l'abri. Cette petite devrait connaître le même confort. Et même si elle se dit que le ranch n'est peut-être le meilleur endroit pour elle, Malini persiste, déterminée à jouer un rôle pour lequel elle n'a pourtant aucune légitimité.
Alors elle les a suivis, calculant leur trajectoire et le moment le plus opportun pour provoquer à nouveau une rencontre. Quand elle a jugé qu'il était temps, elle les a distancés, pour leur donner l'impression qu'ils tombent sur elle. Il n'a pas été dupe cependant, et elle n'en attendait finalement pas moins de lui, mais elle ne réagit pas, fait peser sur lui un regard désintéressé puis soupire. « Pour le coup, c'est vous qui me cherchez. Je suis en chemin pour rentrer chez moi. » Elle baisse les yeux sur ses mains et inspecte ses ongles, comme ennuyée, puis relève le regard avec un air visiblement ennuyé. « Si tu crois vraiment que j'ai assez de patience pour supporter ton ego machiste et te suivre en plus... C'est que ça va au-delà de la parano là. Parce qu'il y a des choses pour lesquelles même moi j'ai des limites, et la mauvaise foi des types comme toi en fait partie. » Sèche, insultante, elle se redresse avec une pointe de fierté, pour lui signifier qu'elle est pas du genre à se laisser faire. Jamais. Malini, elle parle pas le langage de ceux qui tentent de l'intimider. « Après, si tu crois à une quelconque force supérieure, je crois que tu pourrais appeler ça un signe. » Maintenant, c'est l'ironie qui détonne dans ses mots. Elle a un sourire cynique. Une pensée pour tous ceux qui malgré l'enfer qui régnait, croyaient encore en leurs dieux. Elle se moque gentiment d'eux, blasphème à outrance parfois, rendue imperméable à toute forme d'espoir depuis qu'elle est seule. Elle se souvient que, prise de désespoir, il y a quelques années de cela, elle avait prié. Genoux au sol, tête inclinée, elle avait prié férocement pour qu'on sauve sa fille, et que rien n'avait fonctionné. « Je pensais que t'aurais trouvé ton endroit depuis le temps. » Est-ce qu'il ne l'avait pas écouté quand elle lui avait dit que c'était pas sûr de parcourir ces bois ? Est-ce qu'il ne se rendait pas compte de l'urgence qu'il y avait à mettre cette petite fille à l'abri ? Si ce n'était que lui, elle n'aurait pas insisté, mais la vie d'un enfant en jeu, c'est tirer sur la corde sensible de la recruteuse. C'est aussi tirer sur sa corde de raison, mais ça, c'est une histoire qu'il n'a pas besoin de connaître.
Vladimir Stanković
Olympians + le monde qui est le mien
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crédit : Morrigan | EXORDIUM
survit depuis le : 02/11/2016
capsules de troc : 1336
Sujet: Re: du silence et des ombres Jeu 12 Jan - 22:14
De silence & des ombres | Vladimir & Malini
C’était simplement épuisant, fatiguant. Dans une autre situation, il aurait simplement croisé les bras, attendant que la personne est finit de s’énerver pour reprendre la parole. Mais absolument tout chez cette femme commençait à l’agacer. Elle n’écoutait rien alors qu’il se montrait courtois, et il lui fallait un sacré self-control pour ne pas lui envoyer à la gueule qu’elle n’avait aucun droit de le traiter d’égocentrique et machiste avec ça. Il n’avait peut-être jamais connu sa mère, mais ses amies riraient bien de ce traitement. N’avait-elle pas mieux à faire que de rabaisser un ennemi qui n’en n’était pas un -pour l’instant en tout cas- en touchant sur des cordes aussi futiles et absurdes dans un tel monde ? Il trouvait cela triste, très triste en fait. Parce que cette femme semblait vouloir le meilleur, pour ça il n’avait pas de doute. Mais sa manière de s’y prendre était triste. Chercher à l’énerver pour qu’il réplique… Et surtout si elle voulait lui faire gagner un peu de confiance, c’était tout le contraire. Il n’aimait tout simplement son comportement. Sa manière de juger. Il ne disait rien, parce qu’il ne voulait pas nourrir son sarcasme. Il s’en méfiait, parce qu’elle était dangereuse. Il n’avait aucun doute là-dessus.
« Vous avez terminé votre speech ? »
I dont car about what you say serait la phrase la plus exacte. Menteuse lui vint aussi à l’esprit. Calme et sérénité, il avait du être bouddhiste dans une autre vie pour ne pas lui cracher au visage dans toutes les langues qu’il avait apprise. Les signes, il n’y croyaient pas, il ne croyait ni au hasard ni à une volonté divine. Son père était du genre à ne pas se prononcer sur la religion. Pour sa part, Vladimir était entre l’athéisme et le bouffe curé sur patte. Il se moque de Dieu et des croyances, chacun croit bien ce qu’il veut tant qu’on ne vient pas le chercher pour venir lui raconter la parole divine. Que son âme peut être sauvée, ce genre de choses. Il clignait légèrement des yeux, pour baisser la tête quelques secondes sur Jézabel. Elle serrait son pantalon, gardant un regard fixé sur l’étrangère puis vers son père. Des yeux transperçants, remplis d’intelligence. Ils se regardèrent une seconde, avant que sa main ne vienne caresser gentiment les cheveux de l’enfant puis de se retourner de nouveau vers cette femme. Leurs regards braqués sur elle, avant de sentir une pression se faire plus forte sur sa jambe.
« Nous le trouverons. Peut-être pas demain, ni après-demain. Mais sans vous, voilà qui est certain. »
C’était clair et net, la discussion était définitivement close à présent. Ce n’était pas ses affaires. Elle n’avait aucun droit de jugement sur lui ou Jézabel. Plus elle en disait dans sa tentative de le convaincre de la suivre gentiment, plus elle perdait au change. Les enfants, savoir comment s’en occuper, il savait le faire. Ce n’était peut-être pas sa fille de sang, c’est vrai, mais il l’avait élevé depuis le début. Il l’avait connu lorsqu’elle avait à peine dix mois. Abandonné par ses parents. Il ne savait pas ce que cette femme cherchait à faire, seulement à faire le bien autour d’elle, recruter des bras supplémentaires ou une sorte de rédemption à travers lui et sa fille ? Vladimir se doutait bien que si cela avait été seulement lui, tout seul, elle n’aurait pas fait d’histoires. Dans un sens, voir que les gens accordés toujours de l’importance aux enfants s’étaient réconfortant. Mais elle outrepassait ses droits, encore une fois. La petite à peine âgée d’une dizaine d’années glissait sa main dans celle de Vladimir et tirait dessus. Il murmure quelque chose en russe à son encontre, pour lui dire qu’ils allaient partir. Ils allaient trouver un endroit. Il le savait. Un endroit bien.
Il avait assez dit merci à cette femme maintenant. Il pensait que tout serait clair à présent. Il serait en retour la main de Jézabel avant de détourner son regard. Continuant son chemin, tout sauf vers l’ouest. Au moins, il l’écoutait… Un peu en tout cas. roller coaster
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