Sujet: Tango pour trois ▬ Cirilla Mer 31 Aoû - 22:52
Caden se sentait stupide, il ne se serait pas permis de le proférer à voix haute de peur que quelqu'un soit également de cet avis mais il bouillonnait intérieurement. Les années avaient été farouches avec lui le rendant méfiants et difficile d'accès. C'était presque un miracle qu'une personne ait pu retrouver le chemin qui menait vers l'intimité. Cependant voilà que tout était perdu jeté sans fards dans le fleuve de la trahison. Obnubilé par l'idée de faire du mal à Jenna, il n'avait pas envisager que dans le processus d'autres personnes finiraient par se retrouver blessé. Il ne pensait sans doute pas assez à ces choses-là. Son idée n'allait pas plus loin que la satisfaction immédiate de causer de l'inconfort et de l'embarras à cette merdeuse qui avait volé sa place depuis le premier jour de son existence. Tout ce qu'il avait toujours voulu, c'était une place dans cette putain de famille. Cependant comme la vie en avait décidé autrement, il se retrouvait à persécuter pour apaiser les affres de la jalousie qui grondaient en lui tel le tonnerre. Cirilla ne méritait sans doute pas tout ce qui lui était arrivé. Au tout début lorsqu'il avait commencé à s'intéresser à elle, c'était son statut d'amie proche de Jenna qui l'avait intéressé. Comment emmerder plus sa sœur que d'être intime avec sa meilleure amie ? L'idée perverse lui était apparue comme une révélation. Il n'aurait sans doute jamais admis que dès le premier jour où il avait posé les yeux sur son visage angélique, quelque chose avait remué en lui.
La sensation avait été fugace, mais lascivement s'était trouvée une place de choix en lui. Caden à l'époque n'était pas de ceux qui vont faire la cour. Plutôt renfermé et agacé par sa sœur, il avait continué de s'occuper obstinément des chevaux. Sa potentielle idée de vengeance avait servi à masquer son intérêt. Peut-être par pudeur, ou peut-être parce que dans les tréfonds de son âme la culpabilité survivait encore, presque deux années s'étaient écoulées avant qu'un semblant de rapport amoureux s'installe. Aucun des deux compères n'assumait ce choix et tous les deux vivaient dans une hypocrisie aveugle mais satisfaisant les deux partis. Les choses avaient changé avec ce jour où les mots étaient simplement sortis tout seuls face à cette femme qui révélait chaque jour ses côtés les plus sombres. Les mots avaient claqué. Il fanfaronnait de coucher avec sa meilleure amie et qu'elle ne puisse rien faire à cela. Pourquoi avait-il fallu que les mots glissent aussi traîtreusement de ses lèvres ? Etait-ce un acte manqué car il ne se croyait pas autorisé à vivre un semblant de bonheur au milieu de sa frustration ? Etait-ce simplement par esprit d'auto-destruction ? Les plus grands psychiatres auraient sans doute répondu bien mieux à cette question mais aujourd'hui la plupart avaient finis dans l'estomac d'un de ces dévoreurs de chair et d'âme.
Voilà que, comme si ce n'était pas assez difficile comme cela, Cirilla était enceinte à présent. Impossible de savoir s'il était le père. Il s'en souciait bien plus qu'il n'aurait pu se l'admettre. C'était comme cela que, les yeux dans les yeux, alors qu'il la croisait dans le box de leur première fois, il avait tenté d'obtenir une réponse à cette question. Néanmoins avant même qu'il ait pu ouvrir la bouche, il eut un flashback mental de leur tout premier rapprochement. Le temps suspendit son envol pour l'aider à se remémorer. Le tout ne dura qu'un instant mais il eut la sensation de ne pas être le seul à partager ce souvenir.
Une jument allait mettre bas bientôt. Caden se devait de la surveiller. Ces animaux étaient un peu comme ses enfants avec le temps. Si cela se passait mal, il se rongerait les sangs et s'en blâmerait sans doute éternellement. Alors que ses pas le guidait vers l'écurie, il aperçut cette blonde qu'il reconnut comme étant une amie de sa sœur. Il parla avec un ton brusque sans même prendre la peine de dire bonjour. Les amies de sa sœur n'étaient pas les bienvenues dans l'écurie qui était son univers à lui.
"Qu'est-ce que tu viens foutre ici ?" Caden aurait pu admettre avec un peu moins de frustration que ce n'était pas très poli de sa part et que son association avec sa sœur était infantile mais il aurait fallu pour cela qu'il soit en de biens meilleures dispositions et qu'il ne soit pas stressé par la naissance à venir du poulain.Il soupira un long moment car il appréciait énormément la solitude que lui procurait les chevaux. Par sa simple présence, Cirilla venait gâcher cela. "Si t'as rien de mieux à faire que de traîner, je suis sûre qu'on peut te trouver une tâche ailleurs. Cette jument va bientôt mettre bas, j'aimerais qu'elle soit tranquille sans onde négatives autour d'elle."
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Mer 7 Sep - 22:33
Cirilla avait toujours été une créature de confort. Elle aimait la nourriture et le sexe, pas toujours dans le même ordre (quoi qu'une bonne partie de jambes en l'air après un bon buffet, elle ne disait pas non). Luxure et gourmandise étaient maîtresses pour cette jeune femme qui voyait l'une et l'autre comme des besoins et pas forcément comme l'expression profonde d'un sentiment transcendant. Mais Caden n'avait pas été qu'un instrument pour satisfaire ses désirs, pas qu'un exutoire aux émotions contradictoires qui la tenaillaient en ces sombres périodes. Elle avait eu l'audace (« audace », car c'était le mot) d'imaginer plus, de vivre plus, s'était emballée pour subir la pire des retombées en réalisant que le jeune homme amer s'était servi d'elle comme on tend un jouet devant un chat pour l'agacer. Il n'avait pas été l'instrument de ses désirs, mais elle avait été l'instrument de sa vengeance immature, et elle avait bien du mal à le digérer. Alors oui, elle avait pris la décision, plus immature encore, quoique justifiée par son égo blessé, de cacher à Caden l'existence de son propre enfant. Un choix que même Jenna questionnait, la virulente Jenna qui ne se refusait d'habitude rien quand elle pouvait porter préjudice à son frère. « Tu dois lui dire. Il doit savoir » sa voix résonnait encore dans son esprit comme une mimique agaçante d'un Jiminy Cricket parodié. Oh conscience bienfaitrice. « Il ne me voit que comme un moyen pour t'atteindre. Il ne voudra certainement pas d'un enfant de moi » avait-elle répliqué, contrariée « Il vaut mieux pour lui et pour moi qu'il n'en sache rien. ». Il avait été précieux pour elle, elle ne lui en avait rien dit. Il ne le saurait jamais, pas question de lui donner davantage de munition contre elle. Il était beau parleur, quoiqu'il en dise, quoiqu'il en pense. Et elle se sentait conne, idiote, imbécile, d'être tombée dans le panneau du solitaire misanthrope et mauvais garçon. Elle n'avait jamais eu la naïveté de penser « pouvoir le changer » (d'ailleurs, quelle idée de vouloir changer les gens.) mais elle avait espéré s'être creusée une petite place dans un coin de poitrail. Raté.
Elle caressait son ventre arrondi, sentait sous ses doigts les mouvements du fétus bien agité. Après cinq mois de grossesse, il était désormais impossible de cacher sa maternité à qui que ce soit. Elle se trouvait grosse, ballonnée, et inutile – impuissante. Même Abel, cet énergumène désagréable, ne manquait pas de lui rappeler chaque jour à quel point sa grossesse était inconvenante pour tous. Chez les Cavaliers, il fallait gagner sa pitance, justifier de sa présence, et elle avait été incapable de partir en raid récemment, trop souffrante et handicapée pour n'être pas un poids pour ses coéquipiers. Lui restait à soigner les chevaux, comme elle l'avait toujours fait, en évitant difficilement le maître des lieux qui lui non plus ne retenait que trop rarement sa langue pour envoyer des piques. Quand ils formaient encore un semblant de duo, Caden n'avait jamais été de ceux à tarir sur les reproches ou les insultes. Maintenant que le sexe ne venait plus apaiser les tensions, il s'y donnait à cœur joie, entre regards noirs et remontrances. Le petit garçon énervé et blessé qu'elle avait souvent deviné derrière les airs irrités de l'adulte faisait surface ; plus vengeur que jamais. Et elle en avait plus que marre de son comportement d'enfant gâté auquel on aurait refusé une part de gâteau. Elle voulait le secouer, lui foutre une tarte. Le maudire d'être si têtu. D'avoir été si lâche, si petit, lui qu'elle imaginait plus grand. Le croiser était difficile pour Cirilla qui se retenait à grande peine de lui planter un saï dans la gorge de dépit, ce qui provoquait chez elle un état perpétuel d'énervement et de frustration quand elle se trouvait à l'écurie. Roach, l'étalon qu'elle chevauchait régulièrement, rechignait à son pansage plus qu'énergique aujourd'hui, piaffant avec impatience en se décalant loin d'elle, lui signifiant avec la subtilité d'un cheval qu'elle était trop brusque. Elle leva les yeux au ciel et laissa retomber la brosse épaisse, avant de lever les yeux au son de pas approchants. Évidemment, qui d'autre que l'objet de ses pensées pour venir multiplier l'agacement qui la remplissait chaque fois qu'elle songeait à son stupide visage. En croisant ses yeux assombris par la colère, elle ne put que se remémorer une journée similaire qui lui semblait une éternité auparavant.
2 ans plus tôt(bruit de flashback) « Qu'est-ce que tu viens foutre ici ? » une voix, désagréable, qui la tire de sa rêverie. Elle lève la tête, intriguée. Cirilla n'était pas d'un naturel froid, mais elle détestait se faire marcher sur les pieds. « Je ne sais pas si ma présence ici t'a échappée ces derniers mois » dit-elle, glaciale « Mais il se trouve que les dizaines de chevaux qui se trouvent ici ne s'entretiennent pas tous seuls. ». Elle repose le cur-pied et le sabot du cheval délicatement et lui flatte l'encolure. « Si t'as rien de mieux à faire que de traîner, je suis sûr qu'on peut te trouver une tâche ailleurs. Cette jument va bientôt mettre bas, j'aimerais qu'elle soit tranquille sans ondes négatives autour d'elle » assène t'il en l'ignorant. Elle lève les yeux au ciel, mais sa curiosité est titillée. « Cérès accouche aujourd'hui ? » s'exclame t'elle avec sans doute trop d'enthousiasme. « Et ne me parle pas de négativité » se ressaisit-elle « Être dans le même espace que toi une minute m'a rendue à moitié dépressive. Je suis à deux doigts de me tailler les veines. La jument aura besoin d'une présence féminine, je viens ». Et sans lui demander son avis, elle tire Amygdala dans son sillage pour la rentrer dans son box et prétend ignorer le regard furibond qu'il dirige à son encontre.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Dim 11 Sep - 19:43
Il n’était pas étonné de la trouver là en réalité juste agacé. Toutefois, il aurait dit n’importe quoi pour être un peu agaçant voire presque méchant. En tous les cas, certainement injuste. Il grogna à l'entente de son sarcasme. C'était une chose que lui se permette d'en faire mais les autres n'avaient pas à être logés à la même enseigne. C'était bien évident. Il passe de l'agacement à une petite seconde d'admiration pour le visage ravie de Cirilla. Elle aime les animaux, on ne peut pas lui enlever ça§. Elle a l'air tellement concernée, tellement investie. Malgré cela, elle est désagréable à souhait et fraternise avec sa sœur. C'est une potentielle traîtresse dans la guerre qu'ils jouent les uns contre les autres. Il n'a pas envie d'être très sympathique car celui qui est toujours le plus tendu pendant ces foutus événements, c'est bien lui et pas la jument. "Je ne dis pas ça juste pour t'emmerder. C'était la date prévue mais ça peut évidemment prendre encore quelques jours. Cependant, elle présente quelques signes oui." Le langage clinique avait repris le dessus pour chasser un peu son animosité. Entrer dans la peau du vétérinaire, ça le détendait profondément.
"Tu es sûre que ça n'est pas plutôt parce que ta seule amie est Jenna ? A ta place, je crois bien que moi aussi je passerais ma vie dans les écuries à panser les chevaux." Il prit un air faussement désolé et très clairement hypocrite. Ses doigts se posèrent sur la jument qu'il observait presque tendrement. Il caressa l'encolure de la bête. "Alors ma belle, comment ça va ?". Il se pencha s'approchant des mamelles. Elle cirait depuis presque quatre jours déjà. Ce matin, elle avait commencer à perdre du lait. Il y avait une chance que le terme arrive dans les 24 à 72 heures suivantes. En plus de cela, les sécrétions mammaires qu'ils avaient prélevés tous les jours avaient gagnées en consistance. D'après le peu de bande de test qu'il restait, le taux de calcium y était élevé. Le nombre de carrés roses s'élevaient à trois. Il se demanda un instant comment il ferait quand il arriverait à cours de ce système. Certes, on ne pouvait pas dire que c'était vital dans le ranch mais ça faisait partie de ce qui facilitait la vie d'un élevage de chevaux à n'en pas douter.
Caden comptait bien rester avec elle jusqu'à ce que ça arrive. Un nouveau cheval était bien trop précieux dans ces temps de crise. La mère ne devait pas mourir non plus. Les bêtes étaient ce qui donnait au Crimson leur force de frappe. "Sincèrement, je préfère être seul quand je m'occupe de ça. Quelle utilité tu pourrais bien avoir pour un poulinage ? Tu n'es pas vétérinaire que je sache non ?" Il appréciait surtout beaucoup sa solitude avec les chevaux. Une autre part de lui n'avait pas envie de finir par trouver la présence de la blonde ne serait-ce qu'un peu plaisante. La voir comme une Némésis lui suffisait pour l'instant. Bien qu'il aurait rêver d'emmerder Jenna. Néanmoins, pas aujourd'hui, pas en risquant de ne pas s'occuper convenablement de Cérès. Cirilla ne savait sans doute pas que c'était de plus une des juments préférées de sa défunte mère. Elle demeurait pour lui comme un reliquait d'immortalité. Elle vivait encore un peu à travers elle. Sans doute était-ce quelque chose de stupide mais sa mère aimait tellement tous les chevaux que chacun à leur façon constituait une part d'elle."Je suis de très mauvaise compagnie en plus, à ce qu'on dit." Jena devait bien s'être en long en large et en travers plaint de son frère et de son caractère impossible. Ce qui objectivement avait un petit quelque chose d'ironique car elle se montrait parfois terrible. Sans doute quelque chose de mauvais qui coulait dans le sang des Rhodes.
Spoiler:
Je tiens à dire deux choses, mon pc propose moulinage à la place de poulinage. La seconde étant que je pense que Caden va avoir besoin de Cirilla pour l'assister car j'ai décidé que l'accouchement allait se montrer particulièrement périlleux. Donc si jamais tu veux la faire être désagréable et partir, au pire, je la ferais revenir avec CaCa qui demande tout misérablement et désespéré de l'aide. Après, tu peux la faire rester aussi, le résultat sera quand même qu'il aura besoin d'elle. Des bisous.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Sam 17 Sep - 20:34
« Tu es sûre que ça n'est pas plutôt parce que ta seule amie est Jenna ? A ta place, je crois bien que moi aussi je passerais ma vie dans les écuries à panser les chevaux » Elle tire la langue, plus joueuse que vexée. Comment ignorer les dissensions entre Caden et Jenna ? Et puis, ce n'était pas comme si elle avait beaucoup d'amis, en dehors de Jenna, réalisa-t'elle un peu étonnée. Elle était là depuis deux ans, et mises à part quelques discussions avec les autres cavaliers elle n'avait en vérité tissé de lien qu'avec les … eh bien, les chevaux. « Eh. C'est toujours mieux d'avoir une seule amie plutôt qu'être misanthrope et perpétuellement désagréable et solitaire. » dit-elle, amusée. Ils s'accroupissent tous deux à côté de Cérès. C'est une vieille jument, d'une dizaine d'années au moins, à la robe grise et tachetée de blanc. Elle est très douce, et c'est généralement le cheval que les Rhodes confient aux plus débutants, tant elle est patiente et bien dressée. Caden est tendre avec elle, il la caresse et la chouchoute avec le regard bienveillant. C'est la première fois que Cirilla le voit si concerné, si impliqué, et autrement qu'en bougon isolé. « Alors ma belle, comment ça va ? » demande-t'il affectueusement, flattant toujours son encolure avec douceur. Ciri sourit et pose sa main sur le dos de Cérès, espérant apaiser l'animal qui gémit et respire bruyamment. Son ventre est énorme, gonflé de ce petit être qu'elle va bientôt mettre au monde. « On est fiers de toi, ma belle » encourage Cirilla avec gentillesse. Elle avait en effet remarqué le surmenage de la jument, qui avait passé sa journée à s'asseoir et à se lever, tout en tournant sans relâche dans son box. Elle devait beaucoup souffrir, pense-t'elle, et elle se surprend à ressentir de l'empathie pour la fière monture. Les heures qui allaient suivre ne seraient pas des plus aisées, et elle espérait pouvoir rester aux côtés de Caden pour l'assister au mieux. Elle avait déjà participé à plusieurs mises à bas. Ses parents étaient autrefois amis avec un vieux couple qui possédait une ferme, au Nord du Texas, et elle y avait passé plusieurs étés à aider au soin des animaux. Elle avait même aidé le vétérinaire, Dr Rutherford (un terme qu'il avait sans doute utilisé pour lui faire plaisir, plus que pour la qualité de son assistance), lors de l'accouchement de plusieurs vaches, chevaux, chiens et cochons. Elle avait d'ailleurs eu un faible pour le médecin pendant plusieurs mois avant d'apprendre qu'il était heureux en mariage. Il faut croire qu'elle en pinçait volontiers pour les vétérinaires. Enfin, pour certains vétérinaires, ce n'est pas comme si elle entretenait une flamme cachée pour Caden. Et pour ses stupides yeux bleus, sa barbe de trois jours et ses cheveux perpétuellement ébouriffés.
« Sincèrement, je préfère être seul quand je m'occupe de ça. Quelle utilité tu pourrais bien avoir pour un poulinage ? Tu n'es pas vétérinaire que je sache non ? » finit par asséner Caden un peu sèchement, après un silence. Sans doute avait-il été agacé par le regard inflexible de Cirilla sur son visage, qui un instant en avait oublié d'être subtile. « Je peux difficilement justifier ma présence ici » avoua-t'elle, sans la confiance qui d'habitude la caractérisait « J'ai une petite expérience des mises à bas, mais mon assistance vaut difficilement l'expertise d'un autre vétérinaire. J'aimerais simplement rester pour t'aider, si tu le veux bien ». Il ne dit rien un temps, puis dit d'un air d'autodérision qui cachait sans doute un fond de vérité « Je suis de très mauvaise compagnie en plus, à ce qu'on dit. ». Cirilla sourit avec humour « Je trouve que tu es d'excellente compagnie, pourtant. J'adore me faire insulter. » puis, avec plus de sérieux « Tu n'es pas une mauvaise personne en tout cas. Malgré les airs de grands méchants derrière lesquels tu te caches. Il suffit de voir comment tu t'occupes de Cérès. Elle a confiance en toi, les animaux ont rarement tord. Elle sait que tu ne lui ferais pas de mal. ». Elle concentre à nouveau son attention sur la jument et lui tend une carotte, trouvée dans le garde manger. Cérès s'ébroue, croque goulûment dans leur légume, puis avance ses pattes avant pour se relever. Cirilla s'écarte pour lui laisser de l'espace, et bouscule Caden par inadvertance.
Spoiler:
Même si ça aurait été mignon, à moins que Caden la vire explicitement Ciri ne partira pas
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Lun 19 Sep - 14:17
« J’imagine qu’on peut être d’accord pour ne pas être d’accord sur cette question ». Il préférait mille fois être tout seul que coincé avec Jenna. Comme il ne parlait pas souvent, il passait pas mal de temps à penser dans son coin. Parfois, il s’amusait à imaginer quelle situation serait la pire. Par exemple la dernière il s’était demandé si c’était pire d’être coincé dans une pièce de deux mètres carrés avec un éléphant ou avec Jenna. Il avait préféré l’éléphant déterminant que l’absence de paroles serait dans cette situation importante. Il n’en dit évidemment rien à la jeune femme. D’ailleurs, il n’en avait jamais rien dit à personne. Ses yeux se dirigèrent vers Cirilla lors qu’il l’entendit parler. Il ne pouvait pas nier qu’il appréciait les gens qui se souciaient sincèrement des animaux. Quel dommage qu’elle fut si proche de Jenna, qu’elle fut si blonde, qu’elle fut si belle, qu’elle fut-elle. Le hasard avait une manière déroutante de montrer toute l’étendue de son ironie. A un autre temps, en une autre époque sans doute que les choses auraient été bien différentes. Il se morigéna un peu surpris du ton qu’elle avait employée. Sans doute avait-il été un peu dur envers elle. Il était prêt à l’admettre, du moins dans son for intérieur. Il eut même une larme de culpabilité. Il ne savait pas se montrer ouvert lorsqu’il se trouvait sur la défensive, il était toujours ainsi misanthrope, solitaire et désagréable. Ce qui l’énervait le plus dans cela, c’était qu’elle ait bien cerné son attitude. Au fond de lui, ça l’agaçait car il aurait également espéré que les gens voient autre chose et percent cette illusion qu’il avait créée soigneusement depuis des années. Une illusion qu’il croyait parfois être devenu réalité tant il se surprenait à y croire.
Lorsqu’elle lui lança ces derniers mots, son regard perça l’iris de ses yeux bleus. Il aurait été incapable de balbutier ou de répondre quelque chose. Il l’observait intensément comme s’il la regardait pour la première fois. Qui aurait pu penser que l’ennemie pouvait voir aussi clairement à travers son armure. Il fut saisi, et heureux, qu’une fois de temps en temps quelqu’un puisse le voir pour qui il était réellement. Comme à son habitude, il conserva le silence mais son expression laissa transparaître son trouble un court instant. Encore perdu dans l’effervescence de ses pensées, il ne réagit pas quand Cérès bougea et que, par voie de conséquence, une Cirilla toute chaude se retrouva contre lui. Il ne réfléchit pas et pensant qu’elle était sur le point de tomber, il enserra ses bras autour de sa taille pour l’empêcher de se renverser dans la paille souillée. Il pouvait sentir l’odeur de sa peau car la distance qui les séparait tenait du zéro absolu. Ses mains se fermèrent sur sa taille qui était gracile. Tout son corps paraissait ferme et élastique, un des avantages de la jeunesse. Sa peau blanche ne demandait pas grand-chose de puis que d’être embrassé. Un instant, il fut tenté de céder à cette envie. Son visage s’approcha d’ailleurs du creux de son cou malgré lui. Toutefois, reprenant conscience au tout dernier moment, il se retrouva à tenter de se justifier pour une raison inconnue. Il se sentait presque comme ces adolescents dont la mère entre sans frapper alors qu’ils sont occupés à découvrir leur corps. Honteux d’avoir ressenti ce désir impérieux de lui faire l’amour contre le bois du box, il relâcha la pression contre elle. « Je .. heu.. pas tomber » Je.. heu pas tomber ? Sincèrement caden, pensa-t-il si fort que Ciri l’entendit peut être en son for intérieur, tu as cru que vous étiez dans le livre de la jungle ? Elle va te prendre pour un gros mongol. En réalité, il savait déjà qu’il pouvait se comporter comme le dernier des crétins mais là, il se serait bien auto-décerné un oscar.
Evitant désormais son regard, il se tourna pour poser sa main contre la jument pour se donner contenance. « Tu n’as qu’à rester, on verra bien si tu sers à quelque chose. » Il eut pourtant toute la peine du monde à ne pas manquer de fermeté dans sa voix. Les mots ne semblaient plus aussi tranchants. Caden comprit à cet instant, qu’une faiblesse venait de transparaître. Il ne fallait pas trop montrer ses sentiments quand on était un Rhodes. Toutefois, le vétérinaire avait l’habitude d’en avoir de trop alors il conservait ce masque en permanence. Le même masque qu’il observait sur le sol. Il palpa le ventre de la jument un long moment, pensif, repassant lentement après cette incartade en mode vétérinaire. Quelque chose ne lui plaisait pas dans le comportement de la jument. Il s’enquit de l’avis de Cirilla qui après tout disait avoir sa « petite expérience ». Un avis extérieur pouvait toujours être le bienvenu. « Cérès a une attitude étrange. Ça n’est pas son premier poulinage et elle a l’air en souffrance. Tu ne penses pas ? » Alors qu’il parlait, il se retourna vers la blonde pour se redétourner car il avait eu immédiatement en tête le souvenir de sa chaleur et la texture de sa peau. Concentration, cheval, poulain se répéta-t-il comme une incantation pour oublier cette diablesse qui le mettait à l’épreuve.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Dim 2 Oct - 20:12
Elle peut sentir ses doigts sur sa taille, ses bras contre elle, comme une ancre, protecteur et rassurant. Un instant, elle a envie de laisser aller dans cette étreinte imprévue et improvisée, dans son odeur masculine et rassurante, se rappelle que cela commence à faire longtemps qu'elle ne s'est pas envoyée en l'air et qu'il y a des choses que même des doigts très habiles ne peuvent satisfaire, mais se ravise rapidement. Son corps se crispe à nouveau, et elle s'éloigne, gardant une distance respectable entre leurs deux corps, comme si de rien n'était. Il y a quelques minutes à peine, il était en train de l'insulter sans vergogne. Elle savait depuis son arrivée au ranch que le jeune homme mettrait sa résistance à dure épreuve. Beau et ténébreux, comme le héro d'un livre à l'eau de rose merdique, chaud et froid, le regard de Cirilla s'était attardé plus d'une fois sur lui. Oui mais voilà, elle était l'amie de Jenna et en tant que telle, le diable incarné aux yeux de Caden. Semblerait-il. Et puis, ayant confié son attirance à Jenna, cette dernière s'était empressée de la dissuader « Non mais, Caden.... Enfin je pensais que tu avais meilleur goût. ». Avant de changer de sujet, parce que de toute façon, Jenna n'aimait pas parler de son frère. Si tu n'as rien de positif à dire, ne dis rien, comme qui dirait. Caden semble penser la même chose, bafouille, recule, et finit par se taire, les joues un peu rosées. Circonspecte, Cirilla l'observe, les sourcils froncés et la bouche pincée en un demi sourire. Elle est étonnée que cet incident mineur ait provoqué une telle réaction chez le jeune homme d'ordinaire détaché et blasé. En fait, son changement de contenance lui donne l'impression qu'il lui manque une pièce du puzzle. Elle l'observe en train de flatter la jument. Elle est presque certaine que si elle l'embrassait là, maintenant, il ne dirait rien. Mais elle n'est pas du genre à prendre des risques aussi inconsidérés. Bien que l'aboutissement eut la possibilité d'être fort agréable. Et de mettre fin à sa période de sécheresse affective. Elle pouvait cependant difficilement l'aborder. Et au delà du traditionnel : Eh Caden, quand j't'ai vu j'ai mouillé mes pompes, elle manquait cruellement de pickup line.
« Tu n’as qu’à rester, on verra bien si tu sers à quelque chose. » consent-il enfin, toujours malgré lui, mais elle peut déjà le sentir adouci. Sa voix manque de conviction et de sécheresse. Elle a envie de lui faire remarquer, de se moquer gentiment d'un tel changement, mais s'abstient pour ne pas rompre la paix relative qui vient implicitement de se décider. « Merci » se contente-t'elle de répondre, d'un ton velouté et aimable. Il palpe le ventre de la jument d'un air inquiet. Elle a envie d'enlever les ridules tracées par l'inquiétude et la crainte, mais ce n'est pas son rôle. Elle n'est que figurante. « Cérès a une attitude étrange. Ça n’est pas son premier poulinage et elle a l’air en souffrance. Tu ne penses pas ? » s'enquit-il. Elle hoche la tête et s'approche à son tour, calme Cérès qui a en effet une attitude surprenante. Elle souffle fort, tape du sabot sur le sol, et tremble. « Quelque chose n'est pas normal. J'ai vu une attitude similaire chez une vieille jument, le poulain s'était présenté en position postérieure. Si c'est le cas, elle doit être en souffrance et elle risque une hémorragie génitale, vu son âge. Mais en attendant que le poulinage commence réellement, on ne peut rien faire à part la laisser gérer sa souffrance seule et lui donner de l'espace. » elle se reprend « Enfin, ce n'est que mon avis. C'est toi l'expert après tout. ». Cirilla est un peu étonnée de se rappeler de tant d'informations. Lui aussi semble surpris. Elle se balance d'un pied sur l'autre et passe une main dans ses cheveux. Elle se sent crottée, sale, un peu le contraire de ce qu'elle aimerait montrer à Caden. Elle aurait préféré le rencontrer il y a dix ans, dans toute sa splendeur new yorkaise, élégante et à la mode, habillée de bijoux volés et de vêtements de marque, véritable femme trophée, un peu comme l'ex fiancée de Caden à en croire Jenna. Elle est bien loin de la top modèle qu'elle a toujours imaginé aux côtés du vétérinaire.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Mer 12 Oct - 11:48
Ses yeux glissent sur le visage de Cirilla alors qu’elle lui donne l’avis qu’il a demandé. Il est un peu surpris lui-même d’avoir demandé son avis à quelqu’un d’autre. Il est peut être encore plus surpris de voir la réponse cohérente et riche de la jeune femme. Elle connaît et aime les chevaux. Elle n’a jamais fait d’études vétérinaires mais il a le pressentiment que ce qu’elle vient de dire n’est pas si loin de la vérité. Il ne sait pas encore ce que ça peut être mais il est probable que le poulain ne se présente pas bien. Il est même possible qu’il court un risque. Quelque chose ne se passait bien. Il se tourna vers elle dardant ses yeux dans les siens. Il n’aurait sans doute pas dû faire cela car ses yeux bleus l’aspirèrent un moment qui lui sembla extrêmement long. Son regard avait changé transformé par une légère concupiscence. Le vétérinaire la balaya en se rabrouant mentalement alors qu’il repensait à toutes ces femmes qu’il avait fréquentées. Elles n’étaient pas si nombreuses car bien qu’il eut un physique avantageux l’homme n’avait pas toujours l’envie ni le talent pour en jouer. Les femmes se l’imaginaient comme une tête brûlée avec un sourire en coin qui va vous emmener faire les quatre cents coups. Lui il était juste Caden Rhodes vétérinaire du ranch. Il n’avait pas un goût particulièrement prononcé pour l’apparat. Sa femme en était un contre-exemple. Il ne l’avait pas choisi pour sa personnalité ou pour sa répartie. C’était la société et ses canons qui avait choisi pour lui. Belle, sophistiquée, bien habillée, toujours maquillée, grande et mince. Beaucoup d’hommes lui enviaient. Il avait souvent eu envie de leur répondre qu’ils n’avaient qu’à essayer d’avoir une conversation qui ne tournait pas autour de son métier pour voir.
Elle avait été froide, silencieuse et parfaite à l’exagération comme si elle avait voulu rentrer dans la case que Caden voulait lui faire dans sa vie. La blonde sculpturale s’arrangeait également de lui car son statut de vétérinaire lui donnait un côté humain mais avec des moyens. Son physique conférait l’avantage d’être agréable mais terne mal exploité. Ainsi, elle pouvait tout à fait prendre la vedette à son époux et parader. Elle adorait se montrer sous son meilleur jour dans les réceptions et se pavaner. Il détestait cela, il avait toujours détesté tout cela. Sa femme avait fait partie de celle qu’on adore détester mais lui il avait simplement fini par la détester. Elle se savait belle, en jouait, toujours apprêtée à la dernière mode mais elle était si glaciale qu’il ne la désirait que peu. En tous les cas, il ne l’avait jamais désiré comme il désirait Cirilla avec son franc-parler, sa tenue abîmée et crottée. Elle lui paraissait splendide. Il partageait plus avec elle qu’il ne l’aurait jamais fait avec son ancienne épouse. Il ne connaissait par ailleurs pas du tout son statut actuel. Il culpabilisa un instant de ne jamais s’en être soucié mais un hennissement plaintif le ramena sur terre.
« Ce que tu viens de dire est parfaitement plausible. Je pensais aussi qu’il y avait un problème avec le poulain. C’est vraiment la merde qu’on puisse plus utiliser l’appareil de radiologie. » Son petit cabinet bien équipé n’avait plus assez de jus pour être entretenu confortablement. Il fallait se montrer parcimonieux et ce genre de luxe lui manquait terriblement. Il n’était pas déçu de ne plus avoir d’ordinateur ou de télévision. Ce qui lui manquait le plus c’était la qualité des soins que l’électricité offrait. Le brun se retrouvait non loin de la blonde à observer la jument. Il pouvait sentir la chaleur de son épaule qui cognait parfois la sienne et devait résister à l’envie impérieuse de la prendre dans ses bras et de la plaquer contre un mur de l’écurie. Caden avait toujours eu une imagination débordante mais personne à qui confier ses fantasmes ou avec qui les vivre. Ainsi, il restait cette montage de frustration qui répondait toujours sèchement. Cet « adulte » tellement sérieux qui faisait toujours celui que rien n’ébranlait. Le silence s’installa mais il n’était pas particulièrement dérangeant. Il invitait au contraire à la réflexion et à l’introspection. Il ne comprenait pas pourquoi mais à côté de Cirilla il avait l’impression de se retrouver dans sa propre intimité. Il n’y avait pas de gêne. Elle ne se plaignait pas comme toutes les femmes du fait qu’il n’était pas un grand bavard. Elle ne semblait s’en soucier outre mesure. Ce qu’il ressentait pour la première fois, c’était l’acceptation. Etre accepté par un autre être humain sans devoir toujours justifier sa présence. Et Jenna dans tout cela ? Cirilla était son amie, sa meilleure amie. Ne devaient-ils pas se détester cordialement ? Ne le détestait-elle pas ? Même si les gars du ranch venait se confier à lui, tout le monde ne le trouvait pas toujours facile d’accès. Une attitude qu’il avait pris la douloureuse habitude de converser pour se protéger.
« Je pensais que tu me détestais. » finit-il par dire presque dans un murmure. Il avait toujours été intrigué par ce que pensait cette femme qui restait un mystère pour lui. Il ne parvenait pas à lire ce qu’elle pensait, ce qu’elle ressentait. Ses yeux restaient des murs infranchissables pour lui. Derrière eux, les hennissements de la jument commençaient à se faire plus prégnants. Elle n’allait pas tarder à mettre bas. Les moments difficiles étaient sur le point de commencer.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Lun 17 Oct - 0:16
Il approuve ce qu'elle dit, et elle est un instant estomaquée. Est-ce qu'elle était entrée dans une dimension parallèle où Caden était soudainement cordial avec elle ? C'était quoi, la prochaine blague, Abel qui souriait ? Jenna qui passait une heure sans se plaindre ? Elle a envie de se pincer, juste pour voir si elle est en train de dormir, mais la forte odeur de crottin qu'elle ne saurait inventer même dans ses rêves les plus fous la convainc qu'elle est définitivement éveillée. Elle s'éloigne, un instant, ne pouvant plus supporter cette proximité physique dont elle ne comprenait pas la teneur. Pourquoi, soudainement, semblait-il chercher ce rapprochement ? Peut-être se faisait-elle des idées, mais elle le sentait plus proche que jamais, frissonnait contre son souffle qui venait caresser ses joues, son cou. Elle se contractait nerveusement malgré elle dès que leurs épaules se touchaient. Le box était petit, quoique ce fusse l'un des plus spacieux, et même en prenant ses distances pour que leurs corps ne se touchent plus, elle sentait sa présence, ne pouvait ignorer l'espace qu'il prenait dans la pièce et dans ses pensées. Un peu claustrophobe, elle s'ébroua discrètement et alla chercher une brosse pour peigner doucement les poils doux de la jument, en espérant que le geste la calme et l'accompagne pendant sa mise à bas. « Tout doux. Tout doux » murmure-t-elle en la sentant tendue, presque agressive. « Vas-y ma belle. D'ici quelques heures, ce sera terminé. Tout doux. » elle continue à psalmodier des encouragements discrets, et devine l'animal un peu plus tranquille sous ses doigts. Le silence aurait pu être pesant, mais le rythme de leurs trois respirations à l'unisson a un effet plus apaisant qu'autre chose. Elle se surprend à apprécier cette sécurisante sérénité qui émane du jeune homme. Il ne parle pas pour ne rien dire, et ce trait de caractère, pour elle qui avait toujours aimé la verbe et la rhétorique et rarement le vacarme du rien, lui plaît bien davantage qu'elle ne veut l'admettre. Elle le regarde, en biais, et détourne ses yeux quand il la regarde à son tour. Elle se sent comme une adolescente amourachée et gênée, et rit à mi-voix.
« Je pensais que tu me détestais » dit-il. Elle lève les yeux, surprise. Elle ne s'attend pas à ce genre de révélation de la part de Caden. Elle est presque gênée, parce qu'elle ne sait pas quoi lui répondre. Ce sujet lui semble trop intime, elle n'aime pas se dévoiler, aime cette part de mystère dont elle a su s'entourer en ne parlant qu'à Jenna et en évitant les relations éphémères et superficielles du ranch. Elle est appréciée par peu de monde, elle le sait, on aime rarement quelqu'un qu'on croit méprisant et froid. Quoique pétillante et pleine d'humour, on retient davantage sa franchise impitoyable, et son sarcasme que plus d'un avait jugé désagréable. En général, on ne savait pas quoi faire d'elle, elle n'avait sa place nulle part, chérie de peu, rattachée à rien, une pièce rapportée qui ne semblait pas être en harmonie avec la symphonie – ou cacophonie – générale qu'était la communauté du ranch. C'était quelque chose qui lui convenait, cela lui évitait les questions indiscrètes, et la retenue perpétuelle pour ne froisser personne. Elle aimait la solitude, autant qu'elle aimait la foule. Se satisfaisait de son existence. Elle ne vivrait pas dans le mensonge, se l'était promis il y a des années, et l'apocalypse ne changerait pas cette résolution. « C'est toi qui me détestes » répond-t-elle simplement avec un petit sourire « Ça fait des mois que tu me parles comme si j'étais le pire des déchets. Je t'avoue que cela n'a pas encouragé ma politesse. ». Si elle peut le mettre mal à l'aise au passage, elle s'en arrangera bien. Il s'était comporté comme le pire des énergumènes, en l'ignorant 99% du temps, et en lui gueulant dessus pour les 1% restants. Il méritait bien quelques rougissements, et une admonestation amicale. « En plus, » ajoute-t-elle, pour le torturer un peu plus, mais sans savoir d'où lui vient cette audace « Je m'arrange toujours pour ne pas me mettre les mecs sexy à dos. Ou en tout cas, si je me les mets à dos, c'est dans des circonstances beaucoup plus agréables » elle lui fait un clin d'oeil, avant de détourner son attention vers Cérès qui hennit plaintivement. Elle va bientôt mettre bas. « Je crois qu'on ferait mieux de sortir du box. Elle a besoin d'espace, et notre présence risque de l'angoisser » murmure-t-elle « Enfin, de toute manière, on ne peut rien faire pour le moment, sinon observer ». Elle sort de l'enclôt et s'assoit sur un banc en bois abîmé. La journée allait être longue.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Ven 4 Nov - 11:02
Cirilla avait très probablement raison. Il ne lui avait jamais de marge de manœuvre pour montrer qu’elle avait des bons côtés. Il s’était simplement contenter de la mettre dans la case ennemie. C’était comme si elle ne pouvait devenir son amie que pour mieux la trahir et se moquer de lui. Elle devait ressembler à Jenna pour être son amie. Cela semblait si évident, si évident et aussi si stupide. Il avait l’impression de voir clairement pour la première fois. Caden l’avait effectivement poussé au loin. Ça n’était pas son coup d’essai dans ce domaine. Se doigts se crispèrent sur la porte du box alors qu’elle continuait de parler. Il fut bienheureux de son geste car la dernière phrase de Ciri le fit déglutir et perdre sa contenance. Il n’osait pas lancer un mot. Il n’avait pas l’habitude des jeunes filles aussi directes. Il se sentait très mal à l’aise se demandant s’il ne rougissait pas. En tous les cas, il venait de tousser bruyamment s’étant étouffé avec sa salive. Sa prise sur le bois se fit plus dure comme s’il allait tomber devant les milliers d’images qui l’avaient assaillie en même temps. Ce fut Cérès qui aida à reprendre une contenance. Ses yeux se plissèrent un peu sous la concentration alors qu’il observait la belle. (ndlr la jument évidemment)
« Tu as raison » Il sortit et se dirigea vers son cabinet qui se trouvait non loin. Il permettait d’avoir en visuel le box. « Suis-moi » invita-t-il sobrement signe qu’il avait commencé à accepter sa présence et que la conversation autour de la jument avait été profitable à tout le monde. Elle attendit qu’ils s’installent tous les deux l’un à côté de l’autre sur le lit militaire qui lui servait parfois quand la situation l’exigeait. Cet endroit ressemblait un peu à ce que Caden avait de plus privé. Sa chambre en elle-même ne révélait pas autant de choses que ce petit cabinet. On y voyait une photo de famille sur un côté. Une photo d’Abel, Jenna et lui-même quand les choses étaient plus simples. Il y avait un vieux gramophone à manivelle dans un coin. Il avait trouvé cette antiquité en farfouillant dans le grenier un jour. Il avait quelques vinyles dans un coin auxquels il tenait. La plupart avait appartenu à feu leur mère. Il ne savait pas du tout qui connaissait l’histoire de la mort de sa mère dans le ranch. Abel et lui n’avaient pas trop ébruités l’histoire. Caden ne l’avait pas raconté à leur père mais c’était possible qu’Abel l’ait fait. Il ne se départirait jamais cette d’impression d’être un meurtrier. Il posa ses mains sur ses genoux comme quelqu’un qui ne sait clairement pas où mettre les mains.
« Plus qu’à attendre alors. » dit-il gêné ne sachant pas quoi faire. Il se sentait comme ces enfants qui invitent une fille chez eux mais qui sont hésitants sur la manière de s’y prend. Il se sentit très con. Dire qu’il était un homme adulte et qu’il sonnait à ses oreilles comme un collégien. « C’est la première fois que j’invite une fille ici ». ironisa-t-il. Il en avait assez d’avoir l’air aussi…puceau. Il tenta de se reprendre une dernière fois admettant quelque chose qui se révèlera bien trop vrai par la suite. « J’ai l’air d’un con. C’est terrible. Si tu ne veux pas rester ici en attendant, tu peux aller ailleurs. Ça sera plus agréable pour toi. Le connard peut ressortir à n’importe quel moment. Je n’ai aucun contrôle dessus. » Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas fait une plaisanterie. Il en faisait peu aux inconnus. Il fallait réellement qu’il soit très proche pour se risquer à faire une plaisanterie qui pourrait le faire passer pour un idiot ; Lâcher le contrôle était très difficile pour lui. Les gens qui le faisaient instinctivement baisser sa garde l’intéressaient en même temps qu’ils le terrifiaient. C’était là toute la problématique avec Cirilla. Elle lui faisait baisser sa garde comme si elle n’avait jamais existé.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Mar 15 Nov - 2:58
Caden mène Cirilla en dehors du box, laissant derrière eux la jument qui hennit tristement. Tous deux se dirigent vers son bureau, qu'elle n'avait jusqu'alors vu que de l'extérieur. La curiosité prend le dessus, et elle se met à observer chaque cadre, chaque objet. Elle aperçoit une vieille photo de la fratrie, Jenna est dessus et elle porte un superbe appareil dentaire qui arrache un sourire à Cirilla. Abel de son côté a la silhouette dégingandée de l'adolescent qui a grandit trop vite, se tenant avec une maladresse qui lui est si peu caractéristique. Et Caden … elle ne peut s'empêcher de remarquer qu'il se tient un peu en retrait, il doit avoir 16 ans tout au plus, mais déjà elle devine dans ses épaules une tension, une pudeur. Même son sourire est moins brillant que celui de sa sœur et de son frère, par cette simple mimique elle le devine complexé, discret. Sans y être invitée, mais devinant que Caden ne trouverait pas le courage de lui dire, elle s'assoit à l'une des vieilles chaises en bois, à côté d'un gramophone et d'une pile de vinyles. Elle y observe l'album blanc des Beatles, qu'elle meurt d'envie de soulever pour s'en imprégner. Elle se rappelle encore son père et sa mère dansant avec allégresse sur Ob-La-Di, Ob-La-Da, chantonnant les paroles en échangeant des baisers amoureux. Et son premier chagrin d'amour, sur While My Guitar Gently Weeps, qui l'avait fait pleurer toutes les larmes de son corps. Avec du recul, elle ne sait plus si c'est la peine de cœur qui lui a volé tant de sanglots, ou la mélodie nostalgique et alanguissante. Elle aurait toujours une place dans son poitrail pour les Beatles. Caden interrompt son flashback mélancolique d'un « Plus qu’à attendre alors. » gêné. À dire la vérité, elle ne sait pas pourquoi il semble toujours aussi penaud avec elle, quand il n'est pas désagréable. Balbutiant comme un adolescent timide. Frottant ses mains inconsciemment comme pour se débarrasser de son malaise. Elle sourit avec bienveillance, pas de celles à se moquer de cette retenue. « C’est la première fois que j’invite une fille ici » ajoute-t-il, sarcastique, et elle rit à son tour. Quoiqu'elle ne puisse se méprendre sur son ton humoristique, elle ne peut s'empêcher de se demander s'il est une part de vérité dans cette plaisanterie spontanée. Mais non, imbécile. Il a 34 ans. Pas 12 ans. Lui chuchote une voix pernicieuse. Cirilla le trouve touchant. Beau, dans sa gaucherie. Elle regarde ses yeux, vraiment, ses sourcils touffus qui lui donnent un air ronchon. Sa barbe naissante dans laquelle elle veut passer ses doigts. « J’ai l’air d’un con. C’est terrible. Si tu ne veux pas rester ici en attendant, tu peux aller ailleurs. Ça sera plus agréable pour toi. Le connard peut ressortir à n’importe quel moment. Je n’ai aucun contrôle dessus. » plaisante-t-il à nouveau. Elle est si peu habituée à ce qu'il se déride qu'elle reste un instant immobile, sans réponse, elle qui pourtant a la conversation si aisée. « Je n'ai pas envie de sortir. Je suis bien ici » dit-elle simplement « Et si le connard ressort, je lui dirais que tu te débrouilles très bien sans lui ».
Ils restent immobiles, là, tous les deux, à se regarder en chiens de faïence, dans leurs chaises qui se font face. Soudainement, l'absence d'action qui avait évité tant bien que mal tout trouble dans leurs échanges et l'aspect intime de ce rendez vous improvisé s'impose à elle. Elle est enfermée avec lui, dans son bureau, à moins d'un mètre de lui. Elle pourrait tendre la main et le toucher. Comment recevrait-il ce geste ? L'enverrait-il paître comme une malpropre ? Quelque chose lui dit que non. Instinctivement, elle s'avance de quelques centimètres dans sa chaise, décroise ses jambes, l'observe de l'ombre de ses paupières, troublée, avec l’indicible sentiment que c'est maintenant ou jamais. Que cela fait plusieurs mois qu'elle le voit, qu'elle a envie de lui, et puis que merde … Ils pourraient mourir demain. Un rejet était loin d'être la pire chose qui puisse leur arriver. S'il se faisait buter, elle aurait l'air fine à être amourachée d'un cadavre. « Caden » souffle-t-elle « Je sens que je vais faire quelque chose de stupide. Et que tu vas me crier dessus. ». Elle se mord la lèvre, s'avance à nouveau. « Donc s'il te plaît, garde l'esprit ouvert et ne me frappe pas. » badine-t-elle pour se distraire, pour apaiser son cœur qui bat à cent à l'heure et la voix de la raison, son Jiminy Cricket personnel, qui hurle Tu fais n'importe quoi tu vas te faire jeter comme une merde arrête toi immédiatement. Alors d'un coup, sans prévenir, elle se penche et colle un baiser un peu malhabile sur la bouche de Caden, brusque du peu d'entraînement qu'elle a pu avoir durant ces dernières années, trop occupée qu'elle était à survivre. Puis, elle laisse ses mouvements s'adoucir pour goûter l'ourlet délicieux de ses lèvres, se laisse emporter par ce geste inconsidéré à quitter sa chaise pour lui grimper sur les genoux ; avant de réaliser que Caden n'a pas esquissé un geste, n'a pas retourné son étreinte, est resté immobile. Elle se retire aussitôt, se relève, mortifiée d'avoir si mal interprété les signaux qu'il lui envoyait, et le regarde avec une horreur non dissimulée « J'suis désolée. Je pensais que … peut-être, toi aussi ? Désolée. Oublie ce que je viens de faire. ».
Et comme l'adage le dit si bien : sauvée par le gong. Alors qu'elle se perd en excuses face à un Caden muet (D'effroi ? De dégoût?), un hennissement particulièrement violent attire leur attention à tous les deux vers Cérès, qui semble avoir entamé définitivement la mise à bas.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Sam 26 Nov - 14:30
Il se sentait con. Ce n’était pas la première fois et ça ne serait certainement pas la dernière. Il était cependant loin de savoir cela. Son cerveau avait juste arrêté d’être irrigué. S’il avait été un navigateur internet, il aurait été la page d’erreur 404 not found. Ses lèvres sur les siennes. Ça avait réveillé des envies chez lui qu’il pensait éteintes depuis longtemps. Dans son corps et son esprit s’étaient passées tellement de choses simultanément qu’il n’avait même pas eu le réflexe d’esquisser un mouvement. Il avait été naïf, avait écouté les mots de Cirilla comme s’il ne parlait plus sa langue natale. Il avait perdu le sens du français, le sens de la relativité, le sens de la gravité et la parole en moins de temps qu’il n’en faut pour lire cette phrase. Heureusement qu’il n’était pas un jeune pré pubère sinon sa réaction physiologique aurait pu être pire qu’une simple bosse. En tous les cas, il réalisa petit à petit qu’il aurait pu répondre qu’il ne l’aurait jamais frappé. Il n’était pas du genre à molester les femmes, c’était plutôt son cher frère le spécialiste de la violence. Il allait ouvrir la bouche pour répondre quelque chose à l’étreinte mais tout alla trop vite. Les bruits que faisait la jument laissaient peu de place à l’imagination quand à ce qu’il se passait de l’autre côté de la porte. Caden l’adolescent, Caden le cynique, Caden le con, laissèrent place à Caden le vétérinaire.
Il ne dit aucun mot mais déjà il se précipitait à la rencontre de la jument. La conversation devrait attendre car manifestement Cérès ne pouvait pas. Son pas leste l’avait emmené près de la jument qui était déjà couché. Il se pencha grommelant un « merde » alors qu’il inspectait la jument. Le poulain se présentait à l’envers, ce n’était pas une bonne nouvelle. Ils n’avaient pas vraiment grand-chose pour se débrouiller. Il allait avoir besoin de Cirilla. Il lui fit signe et lui expliqua ce qu’il fallait faire. Il fallait la garder calme et maintenir les pattes de la jument pour éviter un mauvais coup. Concentré comme toujours lorsqu’il travaillait, il reprenait petit à petit le contrôle sur lui. Il redevenait l’homme qu’il avait l’habitude d’être. Celui qui était en contrôle de la situation, celui qui savait ce qu’il faisait. La version de la plus confiante de Caden qui existait. Le tout ne prit pas bien plus longtemps que trente minutes. Heureusement car les chances de survie du poulain diminuaient très rapidement dans ce genre de cas. Il était là cependant, tout juste né. Sa mère qui s’occupait de lui. Il était vivant. C’était un moment toujours émouvant. Il se redressait avec cette sérénité et ce bonheur diffus qui l’étreignait toujours après chaque naissance. Il avait l’impression de voir clairement pour la première fois depuis longtemps. Ses yeux se posèrent sur la jeune femme et il comprit. Il comprit qu’il se comportait de manière gêné car il avait créé une barrière avec elle. Or, elle n’était pas sa sœur et ils n’avaient plus seize ans. Il revoyait le baiser et alors qu’ils sortaient pour laisser un peu de repos à la mère et son bébé. Il attrapa Cirilla par le poignet puis posa son autre main contre sa taille pour la plaquer contre un mur. Le geste était ferme mais non violent. Ses lèvres se glissèrent contre celle de la jeune femme avec un naturel déconcertant.
Il sentait son bassin s’embraser. C’était comme des aiguilles qui transperçaient son bas-ventre. Cependant, c’était agréable comme une caresse. Il se sépara un instant d’elle, l’observant haletant. Il n’y avait plus d’hésitations dans sa voix. Il incarnait la personne qu’il aurait pu devenir s’il avait été plus heureux. A cet instant, il était cet homme charmant, honnête et chaleureux. « Moi aussi. » Il n’y avait plus besoin de mots. Les mots étaient le plus souvent une barrière pour lui. Il n’arrivait pas toujours à trouver les bons sauf lorsqu’il s’agissait d’être acerbe et de blesser. La main qui était sur sa taille glissa contre sa hanche pour resserrer sa prise et il soupira d’aise. Un sourit mutin se glissa contre ses lèvres. Ce n’était pas une expression qu’on trouvait couramment sur son visage car cela lui demandait de perdre le contrôle. Il réalisa que cela faisait bien longtemps que son contrôle était mis à mal par la sulfureuse blonde qu’il tenait serré contre lui. « Et toi, toujours d’accord ? » susurra-t-il contre son oreille gardant cette expression mutine alors que sa respiration se perdait à la naissance de son cou.
Spoiler:
Déjà je tiens à dire qu’avant d’attraper Cirilla, il a retiré ses gants et s’est lavé les mains avec une solution sans savon. Abel s’est moqué de moi car j’ai fait des gestes pour visualiser comment Caden attrapait Ciri. Et sinon, on peut terminer en beauté par la question que tout le monde se pose
Spoiler:
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Ven 6 Jan - 1:16
La naissance est sanglante. Sans savoir quand ni comment, Cirilla se retrouve couverte de sang, de fluides, et de bouts de tissus, mais l'odeur de fer ne lui arrache qu'une grimace momentanée,alors qu'elle s'agenouille auprès de la jument pour aider Caden à tirer doucement le poulain vers la sortie, tout en murmurant des paroles rassurantes et une litanie de non-sens. Elle accueille avec reconnaissance ce gong salvateur qui lui évite une conversation aussi gênante que désagréable, et s'émeut de cet instant rare où la vie n'est pas prise mais donnée. Il y en avait trop peu, ces derniers temps. Cirilla qui déteste d'habitude se salir – il n'était pas toujours aisé de laver ses habits, et les douches étaient rationnées pour ne pas gâcher l'énergie – ne se sent pourtant pas répugnée par tous les liquides organiques qui accompagnent la naissance du nouveau né. Elle se rendrait bien assez tôt à la rivière pour s'en débarrasser, eau glacée ou non. Caden la guide avec professionnalisme, concentré et sérieux. L'homme a laissé place au vétérinaire ; et elle reconnaît là sa virtuosité. Il n'avait pas démérité son diplôme. Il calme la jument qui respire profondément et semble beaucoup souffrir, l'accompagne tout en gardant un œil inquiet vers le poulain qui s'est mal présenté. Enfin, en un dernier hennissement plaintif, l'animal voit le jour. Il est désorienté, affaibli, mais bien vivant et Cirilla ne peut réprimer une exclamation de surprise et de joie, ainsi que quelques larmes émues. Un peu fatiguée, cependant, elle laisse Caden qui est plongé dans une observation tendre, promettant d'un murmure son retour. Rêveuse, elle part planter ses pieds dans la rivière ; une centaine de mètres plus loin, enlève ses habits pour se baigner dans le courant glacial qui la fait grelotter, et voit le sang qui teinte l'eau avant d'y disparaître. Elle ne s'embarrasse pas de pudeur, personne ne venait jamais dans ce coin du ranch. Puis, elle se drape d'un chandail et part mettre de nouveaux habits, laissant les anciens en boule dans sa chambre. C'est craintive qu'elle reprend la route vers l'écurie où elle sait qu'une discussion s'impose. Ses jambes ne coopèrent pas, plus désireuses de courir en arrière pour éviter ce qui aller s'ensuivre, mais Ciri était tout sauf lâche. A priori.
Quand elle rentre à nouveau dans la pièce, elle constate que Caden s'est également arrangé, et qu'il s'est lavé les mains (sans doute avec une solution sans savon). Elle reste silencieuse, le regarde avec gêne, baissant régulièrement les yeux, intimidée par l'intensité de son regard dont elle ne sait interpréter le sens. Alors qu'elle commence à s'agacer de ce mutisme, il fait un pas déterminé vers elle. Puis un deuxième. Lui attrape le poignet, et la guide d'un geste inflexible contre le mur avant de poser ses lèvres contre les siennes. Quoiqu'étonnée de ce baiser qu'elle n'attendait plus, Cirilla se laisse rapidement emportée dans leur étreinte, rendant généreusement chaque caresse, chaque effleurement, le tracé de ses mains sur son corps, ses mains à elle sur sa peau qui, moins hésitantes qu'elle, se sont invitées sous la chemise de Caden. Elle est agréablement surprise par l'assurance du vétérinaire que le jeune homme renfermé ne lui avait jusqu'alors révélé que durant l'exercice de ses fonctions. « Moi aussi » chuchote-t-il, et elle a oublié la question mais lui répond d'un regard de braise et d'un nouveau baiser empressé. « Et toi, toujours d'accord ? » s'enquit-il, joueur. Cirilla lève les yeux au ciel « Ça va te surprendre, mais je n'ai pas trouvé quelqu'un avec qui m'envoyer en l'air quand je me suis lavée à la rivière. Mais si tu veux, je peux toujours vérifier qu'Abel ne traîne pas dans le coin. Si tu n'as pas envie. ». Bien entendu, elle taquine. Il ne pourrait pas être plus transparent, son désir est écrit sur tout son visage, et elle est persuadée qu'il reflète sa propre expression. Après un soupir, elle s'agrippe à son cou, enfonce ses ongles à la naissance de son cuir chevelu, et l'embrasse plus fermement, toute pudeur envolée, son corps collé au sien, son odeur délicieusement mêlée à la sienne, et leurs respirations en cadence. Ses mouvements se font urgents, et audacieux, invitant sans détour à des activités plus dénudées. « Tu n'as pas un lit dans ton écurie ? » halète-t-elle enfin, impatiente.
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Sujet: Re: Tango pour trois ▬ Cirilla Ven 13 Jan - 11:30
« Je suis choqué » répond-il avec un ton joueur. Il n’a plus rien d’hésitant ou de névrosé. La passion et le besoin urgent de la faire sienne font s’envoler les limites de sa pudeur. Son bras passe autour de la taille de la jeune femme pour la presser contre lui avec impatience. Il rit doucement dans cou à sa question. « Impatiente ? » demande-t-il avec un sourire en coin. Sa bouche glisse pour aller lécher son cou le nimbant de baiser avant de murmurer. « Ça nous fait un point commun. » Il l’entraîne avec lui dans son bureau. Il y a effectivement toujours le petit lit d’appoint dans lequel ils avaient guettés l’arrivée du poulain de Cérès. Cela ressemblait à un vulgaire banc avec tout ce qui était posé dessus de couverture et de coussin. S’il n’avait pas eu peur de faire effectivement s’effondrer le lit pour le moins bancal, il l’aurait jeté dessus avec empressement. Au lieu de cela, fiévreux, il retire le haut de la jeune femme. Ses mains s’attardent sur la taille fine de la jeune femme alors qu’il embrasse sa poitrine offerte. Le soutien-gorge le dérange bien vite et il le détache avec une dextérité qu’il ne se souvenait plus avoir. Cela fait longtemps, très longtemps, il espère que tout se passera bien. Son rythme cardiaque s’emballe alors qu’il se sent sur une corde raide. Il n’a aucune idée de ce que sera la prochaine étape. Grisé et enivré par ce sentiment, il déboutonne également le bas de la jeune femme qui glisse le long de ses jambes.
Il lâche un soupir quand il sent ses mains se poser sur lui. Il mordille sa lèvre, joueur. Le baiser devient fiévreux, il a du mal à attendre. Sans savoir comment c’est arrivé, il réalise que son pantalon a quitté ses hanches et qu’il est en caleçon. Il pousse tranquillement la jeune femme contre la table de son bureau. Il a toujours voulu faire des bêtises dessus mais sa coincée de femme n’appréciait que le traditionnel lit. Ce qui entre nous manquait ne l’amusait pas plus que ça. Conquérant, il l’incite à s’asseoir sur son bureau alors qu’il décide que la culotte de la jeune femme le dérange. Il la retire tendrement la faisant glisser le long des jambes parfaitement dessinées de la jeune femme. La regardant dans les yeux avant de commencer à caresser son intimité, il se penche pour mordre dans son cou avec envie.
Spoiler:
bon voilà, je suis un peu rouillée ça faisait longtemps :3 Je te laisse répondre et décrire un peu ce que tu veux décrire, j’ai essayé de pas trop de faire agir mais dans ce genre de cas, c’est un peu difficile >_< Tu peux dire qu’il a déchargé pour te venger si tu veux /SORS / Plus sérieusement, je propose qu’après on fasse soi un peu de l’after soit qu’on embraille sur un autre rp. Bisouuuuus