Elle est aussi fatiguée dans le corps que dans l'esprit quand elle arrive devant la maison qu'on lui a promise. En voilà un, de bon gros mot. Parce que c'est pas seulement un nouvel abri qu'on lui offre, une nouvelle vie qu'on lui donne, un moyen de contribuer concrètement à l'avenir de l'humanité qu'on lui propose : c'est surtout deux colocataires. Ah, encore un, de sale mot. Arte ne l'a pas entendu depuis six ans tout ronds. D'ailleurs, ses yeux l'étaient, ronds, quand on lui a annoncé qu'une solitaire comme elle allait devoir se trimbaler deux boulets le temps qu'on lui trouve une habitation disponible plus proche de l'infirmerie. On a essayé de la rassurer, de lui raconter du bien, beaucoup de bien, à propos d'un type qui avait été promut chef des raiders et occupait d'ailleurs assez bien son poste, et sa petite fille de huit ou neuf ans, très avancée pour son âge. Des éléments modèles à Olympia. Comme Bass, aux côtés de la jeune femme. Celui qui l'a trouvée dans son fossé crasseux. Le bras droit d'Elijah, à ses observations. Un type qui doit avoir un tas de choses importantes à faire car une fois sur le pas de la porte, l'homme à la barbe brune la laisse en plan et file à l'anglaise. Elle n'a qu'un sac sur l'épaule et s'avance pour toquer.
Et encore un, de mot bizarre : toquer. Toquer à la porte. Ça ne lui est pas arrivé, encore moins venu à l'esprit à vrai dire, depuis des mois. Au laboratoire, Arte s'efforçait encore de respecter l'intimité de ses collègues. Mais quand elle s'est retrouvée seule... Il s'agissait plutôt d'enfoncer des portes que de s'annoncer avant d'entrer. Et enfin, énième concept d'un autre monde : Arte attend. Ça fait longtemps qu'elle n'a plus rien attendu. Le temps qui s'étire devant elle est comme interminable. Elle peut s'entendre dans chaque inspiration. Ça change que de devoir toujours regarder autour elle, toujours être sur la défensive, toujours être prête à courir pour sauver son cul. Là, elle sait que rien ni personne ne viendra la mettre en danger. Elle sait qu'elle est en sécurité. Qu'elle ne craint rien, même si elle se sent complètement à nu sans sans son arc, ses couteaux ou même son fusil. Elle se sent vulnérable, même dans un bordel entouré de barricades elles-mêmes entourées de gardes armés. Et sa main qui s'éloigne de la porte tremble. Alors Arte la flanque dans la poche arrière de son jean. Elle attend encore. Et elle se mord la lèvre, pleine d'une angoisse qu'elle ne se reconnait pas. Fréquenter des gens, on fait comment déjà ? Fréquenter des gens, et pourquoi ? Elle déglutit. Olympia est la pire idée qu'elle ait eue depuis des semaines. Elle se tourne, essaie de repérer l'endroit où les grilles par lesquelles elle est rentrée se dressent. Peut-être qu'elle peut encore faire demi-tour, se dit la jeune femme. Peut-être qu'elle peut encore courir et se protéger elle-même. Mais la porte s'ouvre. Arte sursaute, et se reprend aussi rapidement qu'une comédienne qui vient de louper sa ligne. "Nathan, c'est ça ? C'est Elijah qui m'envoie, je viens d'arriver dans le campement," explique Arte en espérant ne pas avoir à en expliquer davantage.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Jeu 3 Nov - 13:45
Home sweet home
Nathan & Arte
À l'étage de la maison qui m'avait été attribuée il y a bien longtemps, dans ce qui me servait de bureau, j'étais en train d'étudier de près la carte d'une localité que j'aimerais faire ratisser un de ces jours, quand quelqu'un tapa à la porte. Instinctivement, je regardai l'heure, mais je n'avais plus de montre depuis bien longtemps. J'avais l'impression que Rosaline venait de partir à la bibliothèque. Je me levai, et allai regarder à la fenêtre, pour voir Bass au loin. Il se tournait, et regarda le seuil de ma porte avant de lever les yeux vers la fenêtre où j'étais. Je levai ma main pour le saluer, il fit de même puis repris sa route. Je descendais donc d'un pas pressé les escaliers qui me menaient au rez-de-chaussée, et je me dirigeai vers la porte que je déverrouillais ; je devais être l'un des rares paranos à Olympia à encore fermer à clef sa demeure. Puis, je tirai la porte vers moi, pour découvrir une jeune femme sur le seuil de ma porte, visiblement assez tendue, puisque je l'aperçu sursauter. Quand elle m'annonça la raison de sa venue, je restai silencieux quelques instants, arborant une expression neutre, peut être même blasée. Mon dernier colocataire était resté environ un an, et avait quitté la ville il y a plus ou moins un mois pour des raisons obscures ; et j'avais déjà repris l'habitude d'avoir le monopole de la maison, donc la nouvelle ne m'enchantait pas plus que ça. Quand le silence commençait à devenir bizarre, je demandai à la jeune femme : « Je fais si peur que ça ? Et ouais, c'est ça, mais tu peux m'appeler Nate si tu veux. Le campement ? Bienvenue chez les scouts alors, le jardin et les tentes sont derrière » Le silence revint, encore plus gênant ; et elle sourit. Enfin, je crois qu'elle força un sourire plutôt, suivit d'un léger grognement qui pourrait s'apparenter à un acquiescement. Je lui rendis un sourire du même genre, et j'ouvrais complètement la porte pour lui faire signe d'entrer. Alors qu'elle passait le seuil après un moment d'hésitation, je lui annonçai, d'un ton qui se voulait amical : « Bon ; je pense qu'on pourrait commencer par une visite des lieux, si ça te convient. Tu peux poser ton sac là, je le monterai plus tard dans la chambre que tu auras choisi. Mais avant, tu veux peut être quelque chose à boire ? » Personne ne m'avait évidemment prévenu, mais j'étais conscient qu'on pouvait m'assigner à tout moment des nouveaux colocataires. Initialement, les quatre chambres étaient remplies ; mais le temps passait, et Rosa et moi avons été les seules constantes de cette maison. À la base nous partagions la même chambre, mais maintenant qu'on avait de la place, j'avais simplement décidé de lui offrir sa propre chambre, sans rien demander à personne. J'habitais là depuis cinq ans, après tout ; c'était chez moi. Appuyant mon épaule contre le mur, j'attendais patiemment sa réponse en la dévisageant. Je ne lui avais pas demander son prénom ; pour moi, c'était juste la nana qui osait rompre ma tranquille petite routine. Je ne la blâmai pas, mais ça me foutait juste les boules.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Ven 4 Nov - 18:11
home sweet home,
nathan x arte
« Je fais si peur que ça ? Et ouais, c'est ça, mais tu peux m'appeler Nate si tu veux. Le campement ? Bienvenue chez les scouts alors, le jardin et les tentes sont derrière, » semble blaguer le type, mais Arte n'est pas d'humeur à rire. Elle n'est jamais d'humeur à rire, vraiment, mais pour mettre fin à la torture la jolie brune tire sur les zygomatiques. Sourire automatique. Sourire mécanique. Quelque chose de terriblement froid se dégage d'Arte, même quand la porte s'ouvre un peu plus grand et que le gaillard la laisse passer. Elle respire l'ambiance de la maison. Ça n'est pas excessivement chaleureux, et pourtant ça lui retourne le cœur : Arte n'a plus l'habitude des odeurs. Elle n'a connu que celle de l'herbe, de la mort et de la poudre ces derniers temps. La boue, aussi, a un parfum particulier. Le cuir de sa bagnole... La sueur qui lui collait à la peau depuis des semaines également, avant qu'Elijah ne la force à prendre une douche. Nathan a une odeur vaguement familière. Presque rassurante. Quelque chose qui la ramène une fraction de seconde à ce qu'on vivait des années auparavant. Peut-être que c'est son gel douche. Bizarre, comme réflexion. Elle secoue la tête, et repose son regard sur l'homme qui lui a ouvert. « Bon ; je pense qu'on pourrait commencer par une visite des lieux, si ça te convient. Tu peux poser ton sac là, je le monterai plus tard dans la chambre que tu auras choisi. Mais avant, tu veux peut être quelque chose à boire ? » Un sourire railleur prend possession de ses lèvres. Lui aussi, il veut la dépouiller ? Ça n'a pas suffit qu'on lui retire ses armes, faut aussi lui retirer le reste ? Arte secoue la tête, la main sur la bretelle de son sac. Il n'est pas très lourd, elle peut très bien le garder le temps qu'on lui montre sa chambre. Et surtout, y'a pas besoin qu'un gars comme lui l'aide. Y'a jamais eu besoin.
« T'embêtes pas, montre-moi juste ma chambre. C'est provisoire après tout, » la jeune femme répond sans avoir le soucis d'être agréable. Si Nathan se débrouille assez bien pour masquer son mécontentement, ça n'est pas le cas d'Arte. C'est pas qu'elle estime la franchise, non, c'est qu'elle en a rien à faire, de se faire bien voir. Même si ce type risque de passer plus de temps avec qu'elle qu'aucun idiot cette année passée - mais ça Arte ne le sait pas encore. Elle croit encore naïvement qu'un logement se libérera rapidement près de l'infirmerie, là où elle sera bientôt affectée. « T'es pas obligé de faire semblant d'être content de me voir, tu sais. T'es assez mauvais à ça d'ailleurs. » Elle jaugea rapidement le hall, puis s'avança dans la maison pour jauger l'escalier d'un oeil curieux. « C'est par là j'imagine ? »
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Sam 5 Nov - 13:41
Home sweet home
Nathan & Arte
Décidément, ma nouvelle colocataire n'était pas du genre très sociable. Et tant mieux, j'avais envie de dire, puisque le dernier l'avait été, peut être même un peu trop. Je tenais à ma tranquillité, notamment en l'absence de Rosaline. J'avais rarement du temps libre, et quand c'était le cas, j'aimai généralement profiter d'un peu de quiétude à la maison. De la quiétude, pas quelqu'un pour me raconter sa vie, en essayant de meubler un silence qu'il interprétait comme gênant. J'étais soulagé quand elle m'annonça que c'était provisoire, mais je n'y croyais pas vraiment. Elle m'annonça alors que j'étais un mauvais acteur ; et je ne m'en vexais absolument pas. C'était vrai, je n'avais pas l'habitude de faire de l'acting. J'avais au contraire tendance à être trop franc envers les gens, à ne pas prendre de pincettes, ce qui m'avait déjà valu d'avoir des tensions avec certaines personnes, dont Noah, le chef de la sécurité, par exemple. J'essayai donc de me modérer dernièrement, mais, apparemment, je pouvais être moi même avec elle. Je ne répondais pas à sa remarque, me contentant de la fixer ; et je ne m'activai que lorsqu'elle s'avança pour aller vers les escaliers. Je passai devant elle, en lui répondant, d'un ton assez neutre : « T'imagines bien. Ah, et là, c'est la cuisine, là, les toilettes, la buanderie, le salon, la salle à manger, et la porte du garage » je lui parlai en montant les escaliers, et elle m'emboîta le pas sans poser de question. Je continuai donc ma visite expresse, en lui pointant systématiquement les pièces que je citai dans mon énumération : « Alors, salle de bain, ma chambre, la chambre de ma fille à côté, mon bureau juste là ; défense d'y rentrer, d'ailleurs ; et enfin, les deux chambres libres. Choisi celle que tu veux, je reviens » Je la laissai seule pour prendre sa décision, et j'allai dans ma chambre pour lui dégoter le « kit du nouvel arrivant » que je m'étais donné la peine de préparer et qui attendait là depuis un certain temps ; des draps et des serviettes, en bref. J'allai ensuite dans la chambre qu'elle avait choisi, où elle avait déjà déposé ses affaires. Je rentrai dans la pièce pour déposer le linge frais sur le lit, et je lui annonçai, un peu mécaniquement puisque ce n'était pas la première fois que je le faisais : « Voilà. Tu peux aller prendre une douche si tu veux ; tu devrais même, sans vouloir t'offenser, et oui, il y a de l'eau chaude ; bienvenue à Olympia. Ma fille rentre en fin d'après-midi, elle est pas méchante mais elle a tendance à se montrer sarcastique, donc ne te vexe pas. Ah, et le repas sera servi à vingt heures zéro-zéro » J'attendais quelques instants une réponse, puis, je haussais les épaules, et j'ajoutais avant de quitter la pièce : « En attendant... Si t'as besoin de moi, fais moi signe, je serais dans mon bureau »
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Lun 7 Nov - 22:57
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nathan x arte
Cuisine, toilettes, buanderie. Salon, salle à manger, porte du garage. Salle de bain. Chambre. Chambre. Bureau : interdit. Chambre Chambre. Ses yeux tentent de suivre l'index qui pointe toutes les portes, et se fatiguent également. Elle découvrira la maison au fur et à mesure, pas besoin de lui faire des fiches de révision non plus... A la fin de la visite guidée, elle se permet d'observer les deux chambres avec le même regard pratique, et choisit celle qui est orientée à l'Est pour tout un tas de raison qui paraîtraient dérisoires si on les expliquait au lendemain de l'apocalypse. Le simple fait de voir un lit, une table de chevet avec une lampe et un réveil dessus lui semble déjà surréaliste. Elle n'a pas dormi sur un lit depuis des mois. Des années, même. Son dos est tout cabossé d'avoir traîné dans la poussière ; d'avoir été plié par les sièges du 4x4. Arte s'y est faite, elle ne se plaint plus de l'inconfort en général depuis longtemps. C'est aussi ce qui fait sa surprise de découvrir des draps propres et des serviettes de bain. Déjà quand elle est arrivée à Olympia, quand elle a discuté avec Elijah, elle avait senti le fossé se creuser entre les standards de l'ancien temps et ceux du nouveau, ceux d'au dehors. Quand Nathan lui dit de prendre une douche, elle hausse les épaules. Va falloir qu'elle s'y habitue. A la môme aussi. Bordel, depuis quand elle a pas vu une môme ? Depuis quand. Cette foutue question maudite. A la plupart des interrogations qu'elle se pose en déballant ses affaires, Arte répond : depuis six ans, et le poids du monde fait s'affaisser ses épaules. Elle est épuisée. Depuis quand ? Six ans. Ou dix. Ou douze. Ou quinze.
Quand Arte redescend les escaliers, il est huit heures trente. On ne peut pas la blâmer. Même avec une horloge à ses côtés, sa notion du temps est complètement faussée. Ses notions, toutes, sont faussées. Elle est comme un animal sauvage qu'on lâche dans une communauté. Quand son pied craque sous la marche, elle frémit. Puis se souvient qu'on n'attend pas d'elle d'être aussi silencieuse. Mais même alors, quand des bruits lui parviennent en provenance de la cuisine, elle se sent mal. Ça fait trop longtemps qu'elle se tend au moindre son. Parce que le moindre de signe de vie est synonyme de mort imminente. Mais plus maintenant, plus maintenant. Alors elle met du temps, à les descendre, ces putains d'escaliers. Elle se retrouve comme une gamine qui s'lève en pleine nuit pour un verre d'eau, et qui a peur du noir. Sauf qu'elle, a peur de la lumière qui est allumée, et des voix qui portent assez fort pour qu'elle les entende. Elle a l'impression d'être chez quelqu'un d'autre. Elle a pas tout à fait tort non plus.
Ses cheveux sont encore trempés, et l'un des t-shirt qu'on lui a donné lui colle à la peau. Ses pieds, en chaussettes, glissent sur le parquet quand elle se cale dans l'encadrement de la porte. Arte n'est pas timide, et le silence qui précède ses premiers mots ne sert vraiment qu'à observer l'homme et sa petite fille un instant, pas à prendre son courage. Ses mains ne sont pas moites. Elle est un peu impressionnée, oui. Mais ça ne durera pas longtemps. "Hm," elle fait, pour signifier sa présence. "Désolée, j'avais pas faim," explique-t-elle d'une voix claire pour justifier son absence au repas. Bien sûr qu'elle a faim. Elle a faim depuis six ans, mais elle n'est pas encore prête à sociabiliser avec ces inconnus. Elle pense qu'elle ne le sera jamais, d'ailleurs.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Mar 8 Nov - 3:13
Home sweet home
Nathan & Arte
Quand nous commencions à manger, à vingt heure, pour être honnête, je ne pensais pas du tout qu'elle viendrait à un quelconque moment de la soirée. Ce n'était pas la première à débarquer, à vrai dire, et j'avais déjà été dans une situation similaire, même si chacun y réagissait différemment. Je savais qu'il était difficile de passer d'une situation où ta vie est menacé chaque instant, à une situation de confort. C'était d'ailleurs pour ça j'avais basculé dans la criminalité ; après mon retour à la vie civile, et pourquoi j'avais fini par passer chez les raiders. Je passai une partie du repas, silencieux, plongé dans mes pensées ; Rosa faisant visiblement de même. Ce soir, c'était, comme la plupart du temps, des pommes de terre à la vapeur.
Une bonne demi-heure s'était déjà écoulée et nous avions fini de manger mais commencé à discuter quand les escaliers craquèrent, trahissant la présence de notre nouvelle colocataire. J'arrêtai de parler quelques instants, mais je reprenais aussitôt notre conversation sur le monde d'avant tout ça. Rosa était très curieuse à propos de ce sujet, ne l'ayant jamais vraiment connu. La petite était complètement absorbée par mes paroles, quand la voix de la jeune femme s'éleva lors d'un instant de silence. Je tournai la tête, et je la scrutai de la tête au pied. Elle était décidément bien plus mignonne dans cette tenue. Rosa, pourtant du genre timide, se permit de rompre le silence qui s'était installé, suite à une excuse qui ne sonnait pas vraiment sincère. Sa petite voix fluette s'éleva donc : « Les chaussettes sur le parquet c'est pas génial. Tu risques de te planter des échardes » ; étrange façon de se présenter. Je me tournai donc vers elle, et arquai un sourcil, puis soupirai avant de prendre la parole : « Ah, Rosa... Voilà donc notre nouvelle colocataire ; qui est... » je me souvins alors que je ne lui avais même pas demandé son prénom ; et je lui fis donc signe de se présenter elle même, ce qu'elle fit. Le silence s'installa alors à nouveau ; et après quelques secondes je décidai de dire à Rosa : « Tu peux aller lire dans le salon, si tu veux » sur un ton qui relevait plus de l'injonction que de la permission. Elle se leva donc, esquissant une mine boudeuse, nous jetant un dernier coup d’œil à chacun avant de quitter la pièce. Je me levai donc, prenant au passage les assiettes pour les mettre dans l'évier. Je lui annonçai : « Mouais ; ça fait combien de temps que t'as pas mangé, hein ? Tu peux te prendre une assiette, et aller la manger dans ta chambre si tu veux. Ça me dérange pas ; pour la vaisselle, juste, pose dans l'évier et je m'en occupe, ça me dérange pas non plus ». Je n'attendais pas qu'elle réponde pour continuer : « Juste, j'aimerais en savoir un peu plus sur qui partage notre toit. Une idée de la place que tu vas occuper ici me suffira amplement, cela dit ». En écoutant sa réponse, j'esquissai le mouvement de l'assiette encore vide que j'avais mise sur la table pour elle, pour l'amener à la casserole posée sur la cuisinière. Je ne voulais pas trop la brusquer, mais je ne voulais pas non plus passer par des détours inutiles et futiles qui mèneraient à une discussion plus stérile qu'autre chose
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Dim 13 Nov - 0:19
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nathan x arte
A la remarque de la môme, Arte, surprise, semble bloquer quelques instants. C'est pas dur, ses pupilles font lentement l'aller-retour entre le visage juvénile et le bout de ses orteils sans comprendre. D'abord elle se dit, une écharde, sérieux, c'est une blague ? Puis ensuite, c'est plutôt ça parlait déjà comme ça, les mômes avant ? Elle fait même appel à ses souvenirs de façon très brève. Arte n'a pas eu de frère, ni de sœur. Pas de cousins non plus, pas vraiment. Les premiers enfants qu'elle a côtoyés étaient ceux de l'hôpital de Boston, avant l'épidémie. Arte secoue la tête, à deux doigts de succomber à un voyage temporel entre les parois de sa cervelle. Quand elle relève les yeux de ses orteils, ses sourcils sont froncés, et l'homme semble attendre d'elle une certaine contribution à la discussion. "Arte," devine la nouvelle arrivante, qui prend soin d'articuler les deux syllabes pour ne laisser aucun doute. C'est déjà assez perché pour qu'on ait à se répéter. Son regard glisse sur le père et sa fille, et la jeune femme tord sa bouche en un ersatz de sourire. Elle a l'impression de jouer un rôle pour lequel elle n'a pas répété. Mais la moitié du public est si vite congédiée, que l'actrice improvisée s'avance sur le bord de la scène pour mieux observer le rescapé de sa représentation. Le verdict tombe : Nathan Eversley semble être quelqu'un de bien.
Mais aussi, elle comme lui semble-t-il, savent que pour avoir survécu ces six dernières années, être quelqu'un de bien ne suffit pas. Un poil nerveuse, elle observe l'homme lui passer devant avec les assiettes sales. Ses doigts froids trouvent refuge sur le dossier d'une chaise, qu'ils serrent, s'approprient momentanément. "Il n'y a pas grand chose à savoir, j'ai fait pas mal de chemin et je suis arrivée ici par hasard," répond Arte en ignorant la question du dîner. Elle parle un peu bas : elle n'est pas convaincue. Il y aurait tellement de choses à dire. Mais il n'y en a pas une seule qu'elle veuille raconter à Nathan, ou à n'importe qui d'autre. Elle porte le poids de ces histoires seule. Et même sous ce poids-là, ses épaules se haussent. "Je suis pas non plus sûre de rester. Mais Elijah-" elle s'arrête une seconde alors que Nathan montre l'assiette, et presque aussitôt la jeune femme comprend et s'avance pour la lui tendre. "Elijah dit que vous avez besoin d'un médecin."
Le bruit que fait la céramique quand elle se pose sur le plan de travail de la cuisine la fait frissonner. Arte croise les bras, à quelques pas de Nathan. Peut-être qu'elle mangera finalement. "Je peux t'aider ici, si tu veux. Mais je pense pas qu'on se verra beaucoup, si je passe beaucoup de temps à l'infirmerie." La bonne excuse ça. Comme ça, elle ne dit pas qu'elle est plutôt solitaire et que les bruits d'une maison habitée lui font peur. Que les gosses sont une grande inconnue dans l'équation de ses savoirs, qu'elle a oublié que le parquet pouvait refiler des échardes, et bien d'autres aspects encore de la vie quotidienne. Nathan n'a pas vraiment besoin de savoir tout ça. "Tu es chef des raiders, c'est ça ?" lance-t-elle après un bref moment d'hésitation, sans corrélation directe avec la discussion qu'ils avaient jusque là.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Mer 23 Nov - 16:32
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Nathan & Arte
Tout en m'activant, je tendais l'oreille et écoutai la jeune femme attentivement. J'attendais qu'elle ait apparemment fini de parler pour lui répondre, d'abord, en esquissant un sourire à la mention de la nécessité d'un médecin : « Un médecin hein ? On ne va jamais cracher sur dessus, ça c'est clair, même si t'as l'air un peu jeune. Formation universitaire, je présume ? T'as un peu de pratique ? » je la dévisageai alors, m'arrêtant de parler un instant pour lui laisser le temps de répondre. Je ne voulais pas la juger, mais elle m'avait l'air un peu jeune. Pour ma part, je n'étais pas médecin, mais j'avais une grande expérience des premiers secours et de la médecine d'urgence. Honnêtement, je pensais vraiment qu'au stade où j'en étais, j'avais tout vu : entre ampoules, démembrements, crise de nerf, simple gastro ; le métier d'infirmier militaire n'avait pas été facile au début, mais, étrangement, on s'habituait bien vite à celui-ci et on passait outre le dégoût ou la peur, certainement parce que les enjeux étaient importants, et ne laissaient pas de place à l'erreur ou à l'hésitation.
Je secouai légèrement la tête, ayant certainement encore eu un de ces moments d'absence que j'avais souvent, et je continuai ensuite : « Et bien dans ce cas, amuse toi bien à l'infirmerie. Ils sont sympa hein, je ne dis pas le contraire mais... mais tu vas voir, c'est vite barbant, il s'y passe rien de très passionnant pour être honnête avec toi » ; je marquai une nouvelle fois une pause, restant la bouche ouverte quelques instants avant de reprendre : « Du coup... oui, je suis chef des raiders, et toujours infirmier à temps partiel on va dire. Je l'étais avant d'être raider, mais je suis plus utile là dehors qu'à l'infirmerie » Je rajoutai ensuite : « On risque de se voir quand même un peu ; au final. Donc j'espère que ça ne te dérangera pas d'avoir le plaisir de soigner des petits bobos et des gastros avec moi » Je fis quelques pas pour m'écarter d'elle, en direction de la porte qui donnait vers la salon, où je savais que je retrouverais Rosa en train de lire sur le canapé. Je m'arrêtai devant le seuil de celle-ci, et posait ma main sur la poignée ; la porte n'était pas complètement fermée. Je savais que ce n'était pas anodin, la gamine ayant la fâcheuse tendance de vouloir être au courant de tout. Je soupirai en entendant les bruits de pas feutrés s'écarter de la porte, et avant de pousser celle-ci, je m'adressai à la médecin pour ajouter : « Bref ; je pourrais t'accompagner demain, si tu veux que je te fasse visiter les locaux et que je t'explique comment on s'organise. Si tu manges dans ta chambre, pense à descendre la vaisselle ensuite. Sinon, tu peux manger ici ou venir avec nous dans le salon » J'attendais quelques secondes une réponse, puis je lui adressai un sourire assez neutre au final pour ensuite la laisser seule.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Jeu 24 Nov - 1:14
home sweet home,
nathan x arte
Quand il lui demande si elle a eut de la pratique, Arte n'hésite pas. "Oui, cinq ans. J'étais..." Elle se rend compte que cette partie de l'histoire, elle ne l'a jamais racontée à qui que ce soit. Parce qu'il y a jamais eu personne à qui la raconter, après qu'elle eut été terminée. Nathan est le premier à réellement lui poser les questions qui lui font répondre plus que quelques mots. "J'ai pas pu exercer avant l'épidémie, j'étais encore interne à l'hôpital. Mais après l'épidémie, j'ai pu me frotter à pas mal de trucs. Pas vraiment les plus jolis," avoue-t-elle sans inflexion dans la voix. A elle non plus, ça ne lui fait ni chaud, ni froid, mais certainement pas pour les mêmes raisons qui font que Nathan a su passer au de-là de la peur et du dégoût. A l'hôpital, elle s'est lentement désensibilisée à l'horreur. Après l'hôpital, Arte s'est déshumanisée. Et elle aurait sûrement achevé de le faire si Bass ne l'avait pas trouvée à quelques kilomètres d'Olympia... Il l'a vraiment sauvée. Elle a peut-être toujours l'air d'une bête sauvage, mais il y a un espoir de rédemption.
Quand on lui dit que l'infirmerie est sans doute l'endroit le plus ennuyant sur terre, la jeune brune hausse les épaules avec distance. Elle finira par s'y ennuyer, mais pour l'heure la tranquillité n'est pas ce qu'elle redoute le plus. Quelques semaines plus tôt, alors qu'elle tournait dans la banlieue de ce qui avait une fois été Austin, elle avait presque supplié le destin de lui accorder quelques heures, quelques jours de répit. Tout ce qu'elle avait reçu était un groupe de rôdeurs. Elle accueille donc la promesse du barbant avec enthousiasme (même si ça ne se voyait absolument pas). Le reste de la discussion tourne aux généralités, à un blabla indigeste aux yeux d'Arte. Des politesses, tout au plus. Elle les accueille avec un sourire mécanique quant à elles. "Je descendrai la vaisselle - je la ferai, même" annonce Arte avec ce petit rictus qui tord gentiment sa bouche. "Bonne soirée," elle dit impersonnellement comme elle pouvait le dire à ses collègues de galère pendant cinq années, avant que chacun ne se disperse dans sa chambre.
Trois semaines plus tard, le ton a changé. "Bonne nuit Rosa," elle dit clairement avec un sourire qui a quelque chose de vaguement bienveillant. Elle feuillette avec intérêt le livre que la petite a laissé sur la table basse du salon avant que son père ne se propose pour aller la border, et semble d'ailleurs s'être perdue dans les mots de Dickens quand l'homme revient dans le salon. Elle murmure une réplique d'Oliver Twist avec, peut-être, nostalgie. Arte n'a pas encore montré à Nathan la palette d'émotions que son visage peut produire. Elle-même a négligé son étendue, à vrai dire, et se contentait d'afficher une indifférence (ou au mieux une froideur) à toute épreuve. C'était jusqu'à ce que sa coquille ne se fende. "Nathan ? Je t'avais pas entendu descendre les escaliers," lâche Arte un peu confuse en refermant le livre, prenant bien soin de reposer l'ouvrage là où il avait été laissé par la petite fille. "Tu vas pas dormir maintenant, je suppose ?"
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Dim 27 Nov - 17:41
Home sweet home
Nathan & Arte
Voilà trois bonnes semaines qu'Arte avait emménagé, et je n'avais même pas vu le temps passer ; encore une fois, je réalisai à quel point j'avais un emploi du temps chargé, entre la prévision, la gestion, et ma participation aux raids ; et mes nuits de garde à l'infirmerie. J'étais donc assez fatigué, pour ne pas dire complètement crevé aussi physiquement que moralement quand j'entrai dans le salon, alors que je venais d'emmener Rosa se coucher ; malgré son âge, elle tenait toujours à ce que je vienne lui dire bonne nuit. Et c'était une habitude que j'avais maintenant pris, même si je n'étais pas de base quelqu'un de très démonstratif. Je n'étais pas non plus un excellent père, mais au moins, je pouvais comprendre le besoin d'affection qu'avait ma filleule. Elle était très réservée, et elle ne s'était jamais faite beaucoup d'amis. Je pense qu'en fait, on pouvait compter ceux ci sur les doigts de la main. Et même avec eux, elle montrait une facette complètement différente de celle à laquelle j'avais droit tous les jours. J'allai m'asseoir directement sur le canapé, en poussant un soupir de soulagement, avant de tourner vers la tête vers Arte et lui répondre : « Non, pas de suite. Mais je risque de ne pas trop tarder ». Je réfléchissais quelques instants, puis, je me relevai ; j'avais soif. Au passage, je partageai mon envie à ma colocataire : « Bon dieu, ce que je donnerai pas pour une bonne bière bien fraîche, comme au bon vieux temps ». Il ne me fallut que quelques minutes pour faire l'aller retour entre la cuisine et le salon, et je pus siroter quelques gorgées de mon verre d'eau avant de laisser ma tête tomber sur le dossier du sofa. « Alors, quoi de neuf à l'infirmerie ? » J'attendais la réponse à cette question, en l'écoutant sans la regarder, avant de me laisser basculer en avant. Je posai mes coudes sur mes genoux, et je la dévisageai quelques instants en silence, avant de lui annoncer : « Je pense que j'ai une bonne nouvelle pour toi ; je sais où potentiellement, on pourrait trouver du matériel scientifique ; et donc, peut être, ce fameux microscope » J'esquissai un sourire en guettant sa réaction, puis je continuai : « L'endroit est assez éloigné, mais il y a de forte chance pour qu'on puisse y trouver du matériel intéressant grâce à ça, justement » je soupirai finalement, avant de reprendre : « Par contre, on risque de ne pas y aller de suite ; on a d'autres priorités. Mais je tenais juste à te mettre au courant » En écoutant sa réponse, je me redressai pour m'adosser au dossier du canapé, buvant une autre gorgée d'eau au passage, et dévisageant la jeune et charmante femme en écoutant sa réponse. Si elle ne s'était pas montrée très cordiale lors des premiers jours, plus le temps passait, et plus leur relation semblait s'améliorer. J'étais finalement content d'avoir Arte comme colocataire ; car elle était bien plus agréable que tous les autres ; plus discrète, elle faisait sa vie de son côté, et nous la notre, dans des termes assez bon. Elle faisait ce qu'elle avait à faire, je faisais ce que j'avais à faire, et tout se passait bien.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Mar 29 Nov - 16:18
home sweet home,
nathan x arte
Le bon vieux temps... L'expression arrache un petit rictus à la jeune femme, pour qui il n'y a jamais vraiment eu de bon vieux temps. Les vies qu'ils avaient avant l'influenza étaient radicalement différentes. Les souvenirs qu'ils en gardaient également, du fait. Elle observe silencieusement l'homme s'éloigner et revenir s'asseoir, avec le verre d'eau qui émule assez mal au final cette bière fraîche que Nathan convoite. Elle semble même le couvrir d'un regard amusé ; lui non plus ne doit pas y croire quand il consomme sa boisson. Mais soit. "Rien, de façon très surprenante..." soupire-t-elle avec une pointe de sarcasme, dont elle ne sait jamais vraiment se défaire. "J'ai fait beaucoup de pansements cette semaine. Un de tes gars a ramené un ballon, je crois. Les garçons se sont mis au foot et ils ne sont pas très doués," explique Arte en haussant faiblement les épaules, mi-blasée, mi-amusée, tandis qu'elle joue avec la fermeture éclair du coussin qu'elle a sur les genoux. Elle doit s'occuper ; physiquement parlant comme cérébralement. Arte était totalement le genre de personne qui tapotait sur son cahier, cliquait son stylo, battait du pied en cours quand elle s'y ennuyait. Celle qui râlait dans les files d'attentes, qui trouvait les grasse mat inutiles. Elle ne supportait pas, et ne supporte toujours pas l'inactivité. Pas de chance pour elle. A l'Olympia, c'est de pire en pire. A moins que la moitié de la population ne se fasse décimer, et qu'elle ne doive rester entre les murs de l'infirmerie nuit et jour, Arte ne saura pas se satisfaire de son poste de médecin.
Du fait, la nouvelle lui arrache un sourire. Sincère. Qu'elle réprime presque aussitôt, pour planter son regard dans celui de Nathan. "C'est une très bonne nouvelle, en fait," elle fait et quelque part elle aimerait en rester là. Ne pas prendre le risque de dire quelque chose qu'il ne faudrait pas dire. Mais son instinct la pousse, et elle ne résiste pas... "Quelles autres priorités ?"Qu'est-ce qu'il y a de plus important que mon microscope, s'entend, parce qu'à ses yeux le matériel de recherche est vraiment tout ce qu'il manque à Olympia. Et Nathan n'a pas intérêt de lui répondre qu'ils prévoient de piller un énième musée d'art moderne à la demande expresse de cet idiot d'Elijah. Elle fronce un peu les sourcils, se redresse. Attend la réponse de Nathan. Ne l'écoute pas vraiment, distraite. "Vous avez déjà fait un raid au niveau des Universités d'Austin ?" Elle se tord la bouche, préoccupée. "C'était là-bas que j'étais censée me rendre. Il y a pas mal de points stratégiques pour le matériel scientifique, dans un rayon de, je dirais, 300 kilomètres. " Elle soupire, les yeux dans le vague, quand sa phrase meurt. Avec ses espoirs. Elle n'a pas vraiment regardé Nathan depuis le début de son discours, n'utilisant sa présence que pour faire écho à ses pensées. Elle lui adresse enfin une oeillade, hausse les épaules d'un air quasiment désolé. "Ouais, enfin, je m'emballe. La plupart du matériel n'est pas transportable, de toutes manières."
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Mar 6 Déc - 13:20
Home sweet home
Nathan & Arte
Quand elle évoqua les événements marquants de l'infirmerie de la semaine, je ne pus m'empêcher d'esquisser un sourire. Putain, ça ne me manquait tellement pas. Je savais pour le ballon ; puisqu'en rentrant, j'avais fais quelques passes au gamin pour leur expliquer rapidement les bases de ce sport, ce qui avait encore une fois fait remonter pleins de souvenirs. Je regardai Arte, puis le coussin qu'elle maltraitait en esquissant un sourire. J'avais remarqué qu'elle semblait assez hyperactive, et je me demandai alors à quelle moment elle allait péter un plomb à force de ne rien faire. J'avais été dans sa situation, et à deux doigts de faire la même, d'ailleurs. J'étais un homme d'action, et ces quatre ans à l'infirmerie m'avait quand même assez changé, rendu plus mou, plus sensible, moins efficace. Mais peu à peu, à chacun de mes raids, je redevenais ce que j'étais avant tout ça.
Par rapport à ma bonne nouvelle, elle fit son effet, et j'ai eu la chance de la voir, ne serait-ce que quelques instants, sourire. J'avais de la chance, parce que certes elle était charmante, mais surtout parce qu'elle ne souriait presque jamais. Je me mis donc également à sourire, jusqu'à ce qu'elle me demanda qu'elles étaient nos autres priorités. Je soupirai avant de lui répondre : « Essence, matériel électronique, tout le bordel utilitaire dont on commence sérieusement à manquer ici. C'est pas moi qui fixe les priorités, hein. Les ordres sont les ordres et je reste un soldat » je soupirai encore alors qu'elle me posait une autre question. Elle ne m'avait vraisemblablement pas écouté, cette tête de mule. Je la dévisageai quelques instants, même si elle ne me regardait pas, avant de lui répondre : « Non ; mais elles sont déjà vraisemblablement complètement mises à sac. Pas mal de points stratégiques dans le même état. Tout ce qui est facilement accessible est maintenant vide, Arte » j'expirai et m'appuyait sur mes genoux avant de continuer : « Non, là, je pense que ça peut être intéressant, parce que l'endroit risque d'être difficilement accessible. Monter un raid de ce genre va être coûteux, dangereux, mais peut être grandement lucratif. J'essayerais d'en toucher un mot à Elijah, ou au moins à Peyton pour qu'elle le fasse, un de ces quatre. Je sais à quel point tu le veux, ton microscope »
J'écoutais sa réponse, puis, après un instant, je posai mon verre après l'avoir vidé, et je passai ma main dans ma barbe. Je devrais aller me coucher, et profiter du fait que je pouvais me reposer pour le faire. Je ne dormais pas beaucoup, mais j'encaissai très facilement la fatigue ; mon expérience dans l'armée mais surtout dans les forces spéciales m'avaient forgé. Je pensais justement à ça, et ça me rappelait qu'aujourd'hui, je n'avais pas encore eut le temps de m'entraîner. Alors, je devais le faire. Je pris une inspiration, avant de me lever et de saisir mon verre. Je m'adressai alors à la médecin : « Je vais t'abandonner, Arte ; je dois encore faire mon sport avant d'aller me coucher » je m'apprêtai alors à aller poser mon verre dans la cuisine, mais avant de quitter la pièce, je rajoutai un « bonne nuit » ; la laissant seule, pour me retirer dans le garage.
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Sujet: Re: home sweet home (nathan) Mar 20 Déc - 1:52
home sweet home,
nathan x arte
Elle a calé sa tête sur le coussin et écoute plus ou moins distraitement son colocataire répondre à ses questions. Parfois un mot lui fait relever ses yeux bruns et les braquer un instant sur l'homme. Le soldat, comme il dit. C'est drôle ; elle ne le voit pas comme ça. Pas comme le dernier maillon d'une chaîne d'ordres et d'obligations. Pas comme le pion dans la main d'un homme comme Elijah... Le prénom d'ailleurs, lui fait lever les yeux au plafond. Il l'énerve au plus profond d'elle-même, parce que ses idées ne sont plus en adéquation avec le monde qu'elles visent à corriger. Elle ne comprend pas pourquoi Nathan continue à les servir, ces maudites idées, quand visiblement il est l'un des premiers à ne pas être en accord avec. Peut-être que c'est ce que font les soldats. Arte serre les dents et rejette sa tête en arrière, où l'arrière de son crâne rencontre le dossier de son fauteuil.
Elle se sent coincée, et l'annonce de Nathan n'y arrange rien. La promesse d'un microscope ne lui suffit pas pour tenir, même si ça la ravit. C'est d'un laboratoire dont elle a besoin... Avec toutes les machines que le commun des mortels ne saurait nommer, et tout le matériel dont Arte elle-même doutait avoir un jour l'usage. Elle n'a jamais cherché ce côté scientifique du job. Ça lui est tombé dessus à l'Hôpital. Aujourd'hui elle ne sait plus comment s'en défaire ; si même il est possible qu'elle s'en défasse. Les chiffres, les mots en latin, les images aux couleurs criardes sur un écran la rassurent, maintenant. Ou la rassuraient, quand elle les avait encore. "Non, non, je t'assure, t'imagines pas à quel point j'en ai besoin, de ce microscope," soupire la jeune femme en passant ses doigts dans ses cheveux. Elle fait allusion à toutes les théories qui ont fleuri et sont mortes dans son esprit ces dix derniers mois. A tous les calculs hasardeux qu'elle a griffonnés dans son carnet, et même à tous ses accès de colère que jusque là elle n'a su justifier autrement que par la frustration causée par ce manque. "Mais..."
Mais Arte ne finit pas sa phrase. Elle secoue la tête pour signifier qu'elle n'a rien à ajouter et esquisse un sourire de façade, mal bricolé, mal foutu. Comme assez souvent, finalement... Quand Nathan dit qu'il l'abandonne, le sourire se transforme en rictus, et disparaît ensuite. Elle hoche la tête en serrant le coussin contre sa poitrine. "Bonne nuit Nathan," lance la brune en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil tandis qu'il s'éloigne. Elle y reste longtemps, à feuilleter les pages du livre de la gamine pour se distraire des réflexions que Nathan a amené avec sa promesse, jusqu'à tomber de fatigue dans une vieille couverture. Sans doute trop fatiguée pour avoir peur qu'on la trouve là le lendemain, peut-être assez en confiance chez Nathan et Rosa, chez elle en fait, pour ne pas avoir peur qu'on la voit si vulnérable.