La frimousse d’Oona se profilait à l’horizon alors que Caden comme à son habitude l’attendait à leur point de rencontres. Cela faisait des années que c’était établi. Il se rappelait encore de son expression renfrognée du début. Il l’avait connu enfant presque, et maintenant elle ressemblait à une jeune femme. Caden aurait pu en être fier comme si c’était sa fille. Il partageait une proximité depuis toujours. Tous les deux rejetés par leur famille pour des raisons différentes, ils avaient pris le contre-pied comme ils avaient pu. Leur amitié avait commencé par Caden qui découvrait Oona avec une cigarette à la bouche. Il l’avait un peu grondé mais c’était plus à cause de sa surprise. Cela faisait longtemps maintenant qu’il fumait avec elle. D’ailleurs, avec les années, chacun amenait toujours un pack de bière ou une bouteille d’alcool pour discuter. L’homme avait avec lui ce qui pouvait être les dernières bières trouvables avec cette foutue apocalypse. Déjà avec un ranch coupé de tout, il fallait aller chercher bien loin les vivres, mais avec les rôdeurs en prime c’était devenu une véritable mission de tous les dangers. La bière n’était pas la prioriété. Elle aurait pu en faire partie de l’avis de Caden mais il savait que c’était la passion qui parlait et non la rationalité. Le vétérinaire n’était pas alcoolique pour autant mais il appréciait de s’en jeter une de temps à autre quand les Dieux décidaient d’un commun accord de se liguer pour foutre sa journée en l’air.
Nous étions un jeudi peu de temps après l’apocalypse. Le monde semblait perdre son souffle mais la vie s’organisait. Il y avait moins à faire. Caden arrivait lentement mais sûrement à faire le deuil de sa mère. Il se contentait la plupart du temps de tout faire pour ne jamais y penser plus de cinq secondes. Il s’était donné dans son travail comme un forcené. Ça marchait, la plupart du temps, Le temps de ses réflexions et la jeune femme avait pris place à ses côtés. Ils se trouvaient à l’arrière d’un immense champ fleuri. Celui-ci servait de pâturages l’été pour les chevaux. A l’arrière se trouvait une bordure d’arbres. Caden s’appuyait contre l’un d’entre eux en contemplant la vallée qui s’étendait sous leurs pieds.
« Pas besoin d’être devin pour savoir de quoi on va discuter ce soir. » Il montra les bières et se fendit d’un sourire qui manqua de faire craqueler ses lèvres tellement c’était rare dans sa vie au ranch. « Elles sont pas fraîches mais elles sont là. Tu as pu trouver de quoi fumer ? » Il brûlait désespérément de s’en griller une, le temps entre deux cigarettes lui avaient paru une éternité. « Je vais t’dire » ajouta-t-il alors qu’il décapsulait une bouteille avec l’ouvre-bouteille de son couteau suisse. « Au moins, on a de la chance parce qu’on est pas encore mort. Et d’un autre côté, c’est pas non plus une chance d’être vivant dans ce merdier. » Il soupira laissant le temps à Oona de répondre à ses remarques. La jeune femme aux cheveux courts n’appréciait pas d’être brusquée. Qui apprécierait de toute manière ? Si elle ne voulait pas trop parler et juste regarder un peu l’horizon, elle le signifierait de la même manière.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Ven 23 Sep - 1:34
C'était une de ces journées, celles où ne se passent, pas de chacals, pas de morts-vivants, pas de mise à morts, c'était une de ces journées où il nous suffisait seulement de décompresser. Plusieurs solutions s'offraient à moi, mais en ce jour si spécial, j'avais droit au luxe de traîner avec le grand Caden, l'enfant indésirable des Rhodes, le pauvre n'était pas reconnu à sa valeur. Ainsi comme souvent, nous nous retrouvions pour relâcher la pression, discuter, boire et fumer, ce qui dans ce monde est quelque chose d'essentiel, comment ces moments avaient bien pu commencer ? Moi-même n'en suis pas véritablement sûre, j'étais jeune et perdue, lui aussi, nous avons développé une forme de complicité, d'amitié, quand je suis revenue au ranch après sept mois dehors, cela n'avait changé. Lui et moi près des fleurs et des arbres comme un de ces paysages de films, depuis des années cela avait toujours été le même panorama.
La même chose, les sujets changeaient parfois, c’était plus difficile pour moi au début, je n’étais revenue au ranch que depuis quelques semaines, je pensais qu’il m’avait oublié depuis le temps. Mais ce n’était pas le cas, c’était le même qui m’avait accompagné durant certain de mes travaux d’intérêts généraux, il m’attendait près de cet arbre avec ce sourire de crétin. Je n’avais pas pu m’empêcher de lui rendre à mon tour un petit sourire bien vite remplacer par une moue agacer, je m’étais plantée devant lui, croisant les bras. Je m’étais contentée de le dévisager en silence pendant quelques instants, lui laissant le soin de dire ce qu’il avait à dire avant d’enfin prendre la parole.
-On va discuter de ton passé d'acteurs pour des publicités pour le dentifrice ? Car crois-moi, ce sourire a réveillé des choses en moi, dommage que l'humanité en soit si souvent privée, enfin du moment que moi j'y ai le droit…
Je lui avais fait un clin d’œil, plongeant ma main dans ma poche, sortant mon précieux trésor, je pouvais sentir les babines du vétérinaire saliver de ma position. Le pauvre tenait moins bien la dépendance au tabac que moi, de mon côté sa bouteille me faisait envie, cela faisait un certain temps que je n’avais pas eu un tel breuvage en moi. C’est donc avec rapidité que j’attrapais sa bouteille, la portant à mes lèvres pour en déguster le liquide, mais il était temps de donner autant que je prenais. Une gorgée me suffisait pour le moment, je pouvais donc arrêter d’agresser cette bière et tendre le fameux paquet de cigarette à celui qui en avait le plus besoin
-Essaye de ne pas tout vider en un coup, j’en ai aussi besoin cow-boy, cela est toujours utile lorsque l’on rentre dans les discutions philosophiques avec toi.
Son sujet était quelque peu dramatique, mais j’aimais bien le taquiner, ce n’était pas méchant, c’est pour cela que j’abandonnais bien vite mon ton un peu moqueur.
-Je ne pense pas à ces choses-là, au stade où on en est, être mort ou vivant ne me fait pas grand-chose, perdre la vie n’a jamais été un problème avec moi, encore moins maintenant…
Je relâchais un léger soupire suivit d’un tout nouveau sourire sur mon visage.
-Quoique, je manquerais aux filles, si je reste c’est bien pour leur plaisir.
« Ho Oona, arrête, tu vas finir par me flatter. Ça serait un grand honneur de tourner en hétérosexuelle une jeune fille aussi lesbienne que toi » ironisa-t-il. Il ne parla pas de son sourire parce qu’il savait que ça lui arrivait peu mais il ne trouvait pas souvent l’occasion d’être un peu heureux surtout depuis la mort de sa mère. Ses rapports avec son père avaient empirés si cela était seulement possible. Une belle clope, c’est tout ce dont il avait envie et besoin en ce moment. Il attrapa la cigarette en marmottant. Il tira la cigarette à ses lèvres et soupira lorsque la première bouffée inonda sa gorge. Il tourna la tête vers elle. « Je comptais plus taper dans le paquet de cigarettes pour être honnête. Je devrais pas fumer ces merdes mais bon ce sont les tiennes alors on va dire que ça va » Il arrivait à faire preuve de légèreté en sa présence et ça lui faisait du bien de ne pas toujours devoir garder cette attitude ronchon devant tout le monde. Il avait cette sensation de devoir toujours montrer qu’il était adulte, qu’il était mature et responsable.
« Qu’est-ce que ça veut dire ? Que tu as besoin pour supporter ma compagnie de boire ou juste que tu ne sais pas être philosophe sobre hein ? » ajouta-t-il mutin cognant doucement son épaule contre la sienne. Le soleil commençait déjà à décroître un peu rendant le monde un peu plus terne. Au loin, il croyait apercevoir une silhouette humaine qui marchait mais difficile de savoir à cette distance si c’était humain ou non. En écoutant la réponse de la jeune femme, il se rendit compte que ça ne valait sans doute pas le coup de remuer le couteau dans la plaie. Ils allaient vivre dans cette foutue apocalypse comme ils disent dans les films pour toujours. Autant tenter de penser à autre chose. Il changea alors de sujet décidant de mener la conversation sur du plus léger.
« Et tu as des noms pour toutes ces filles hein ? C’est que je finirais par me demander si elles existent. » La taquinerie faisait partie depuis toujours de leur manière de communiquer. Il n’y avait rien de méchant, ça leur permettait de discuter de manière très ouverte sans se soucier de la réaction de l’autre. En vérité, il n’avait pas souvenir d’être parvenu à la vexer au moins une fois et pourtant dieu seul savait qu’il était le champion toutes catégories pour ça. « Tu devrais m’en présenter quelques-unes. Ça manque tellement de femmes dans ce fichu ranch que parfois je me dis que ça serait marrant de foutre une robe à Abel pour qu’il soit la présence féminine. » La cigarette avait déjà été largement consumé. « ça se fume vraiment trop vite quand même ces trucs. » Il écrasa le mégot sur le côté de sa bottine attrapant la bière pour en prendre une gorgée bien méritée avec les journées longues et chiantes qu’il passait parfois.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Mar 27 Sep - 18:18
Caden avait toujours été un marrant, en tout cas avec moi, sa remarque cristallisait à elle seule le souhait de bien des hommes, me faire devenir hétérosexuelle. En temps normal ce genre de remarque aurait pu valoir un poing dans le visage du destinataire, mais Caden n’était pas un beauf se croyant malin, ce genre de remarque venant de sa part était humoristique. Lui et moi étions deux incompris s’échangeant des bières et cigarettes au soleil couchant, une vision véritablement poétique du monde. Mon sourire quand à lui n’avait pu que s’agrandir alors que monsieur me mettait au défi de nommer les filles que je rendais heureuse la nuit. Cela n’avait néanmoins rien eu de comparable au rire qui était sorti de ma bouche au moment où il osait mentionner Abel en robe, c’est après avoir manqué de faire tomber la bière que je lui répondais.
-Hé ! Essayer de me tuer avec une telle vision d’horreur, c’est un coup-bas, vraiment bas, tu mérites cette pénurie de tabac, donc pense à tes erreurs.
J’avais attendu quelques secondes, prenant un air relativement fier, je devais ressembler à une adolescente méritant une bonne paire de baffe pour ce que je m’apprêtais à dire.
-Tu sais très bien que je n'ai pas besoin d'être alcoolisée pour rendre heureuse ta sœur, je veux dire elle essaye de résister à mon charme, mais elles miaulent toutes pour moi à la fin.
Je finissais d’une traite le reste de ma bière, la posant sur un des troncs à proximité avant de moi-même sortir une cigarette de mon paquet pour apprécier les joies du tabagisme. La première bouffée permet toujours de détendre mes muscles, je ne suis pas quelqu’un qui stresse véritablement, mais le manque se fait parfois également ressentir dans mon corps. Je profitais de tout cela pour regarder dans la même direction que mon cher Caden, au loin se faisait voir une silhouette, humaine, non humaine, je n’en savais rien. Mais mon regard était attiré vers cette forme, ma main s’était instinctivement déplacer la garde de ma lame, la caressant doucement alors que je prenais à nouveau la parole.
-Je me suis fait Amanda, elle n’était pas très expérimentée, mais elle a beaucoup aimé je crois, j’adore les peaux douces, elles sont tellement plaisantes à toucher.
Je mordillais légèrement le coin de ma lèvre, fantasmant bien plus sur ce que je pourrais faire à cette silhouette au loin qu’à se ce que j’avais fait à la jolie Amanda. Peut-être était-ce un puant, un humain allié, mais c’était peut-être un ennemi, un chacal prêt à tous nous dévorer dans la nuit, j’espérais que c’était un danger. Si c’était un danger, je pourrais m’amuser avec lui, cette soirée serait parfaite, il est vrai que j’aimais les peaux douces, ma lame pouvait danser dessus avec une telle légèreté. Je prenais une seconde bouffée de ma cigarette, fermant les yeux quelques instants.
-Tu penses que c’est une menace ? J’ai d’autres cigarettes dans mon paquet si tu veux, donc fais toi plaisir.
J’ouvrais à nouveau les yeux après une longue expiration, peu importe ce qui passerait, cette soirée allait être une bonne soirée, mais je ne retirais pas ma main de la garde ma lame.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Ven 30 Sep - 9:40
« Bientôt, tu vas me coller l’apocalypse sur le dos aussi ? » ricana-t-il. Il se sentait toujours d’humeur badine avec elle. C’était relaxant de ne pas toujours faire le mec qui vous toise d’un œil noir et qui reste silencieux. Une autre personne que Caden se serait sans doute emporté qu’on parle ainsi de sa charmante sœur mais ça ne le dérangeait que moyennement. Ils n’avaient pas la relation adéquate pour que les choses se passent ainsi. Tout aurait pu être différent mais comme rien ne l’avait été et qu’on ne pouvait pas changer ce qui avait déjà été fait, ça allait probablement rester ainsi. « Si t’avais été un mec, il paraît que j’aurai dû prendre la défense de ma sœur en lui collant mon poing dans le nez. Mais bon, comme tu es une frèle jeune femme et que j’en ai rien à foutre, je n’en ferais rien. » De toute manière, Caden n’était pas un cogneur. Il était cinglant à souhait, agressif, complexé, névrosé et jaloux mais pas un violent. Il avait au moins ça pour lui pensa-t-il ironiquement. Il entama la jumelle de la bière pour continuer la soirée. Il avait bien envie de boire jusqu’à rouler par terre mais le pack ne suffirait jamais. Il n’avait pas le courage de retourner voler de l’alcool à son père, ça s’était bien assez mal passé la dernière fois. Même si c’était hilarant la gueule d’Abel au matin couvert de boue. Et puis cette soirée avait marqué le début de quelque chose d’autre, de quelque chose de mieux.
Il allait répondre à Oona et il pensa avec ironie qu’elle avait sans doute couché avec plus de nanas que lui ne serait-ce que sur l’année dernière. Il se garda bien de le dire car son orgueil de mâle en serait probablement mort. « La dernière nana que j’ai touchée, c’était ma fiancée, qui est je ne sais pas trop où, et sa peau était froide comme le givre. C’était comme de faire un câlin à un glaçon. » Caden se remettait souvent en question se demandant si leurs rapports n’étaient pas passionnés parce qu’il était incapable de passion ou parce qu’elle se contentait d’écarter les cuisses. C’était probablement un tort partagé mais aucun des deux n’auraient voulu l’aborder avec l’autre. Ils avaient une relation mais elle manquait d’intimité. Sans doute qu’elle aussi l’avait choisi car il était un parti acceptable. A moins que ce fût une pute russe que son père avait payé pour faire le travail. Il ricana en se disant que ça restait quand même assez peu probable car son père ne s’intéressait pas assez à lui-même s’il était très concerné par le statut de la famille.
« Et d’ailleurs, je crois que j’ai dépucelé qu’une seule fille. Et j’étais tout aussi peu expérimenté. On dit souvent qu’on se rappelle toujours de sa première fois. Je vais te dire, c’est parce qu’on en a honte en général. En tant que mec, je me le rappelle pour que jamais ça ne se reproduise. J’imagine toujours que les rapports entre nanas c’est plus sensuel. » Ses yeux n’avaient pas quittés la forme qui se baladait au loin. « Hey, je viens de penser à un truc. Tu vois cette silhouette là-bas ? Je suppose que oui. Je te parie ce que tu veux qu’importe si c’est une femme, un homme ou un rôdeur, un jackal serait foutu de vouloir avoir des rapports avec. » Les jackals c’était un peu leur ennemi naturel. Caden avait eu un peu plus de rapports avec eux que les autres Crimsons. Il connaissait un peu Jonah avec qui il avait discuté. Bien qu’il fut le bourreau des crimsons, il savait se montrer étonnamment courtois et employer un vocabulaire soigné et précis. Néanmoins, ça n’était pas possible pour lui de ne pas se moquer un peu d’eux, ça fortifiait curieusement le moral des troupes.
« Tu voudrais qu’on aille voir ce que c’est ? On pourrait faire un pari sur la nature de cette chose ? » Il semblait relativement emballé par cette idée, mais ça venait aussi de sa seconde bière et de la nicotine qui commençait à agir. Comme il ne fumait pas régulièrement la cigarette lui donnait toujours un peu la tête qui tournait.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Dim 2 Oct - 16:09
C’était une bonne soirée, un beau panorama, une bière, une cigarette, une conversation avec quelqu’un de non irritant et une mystérieuse silhouette appelant à l’aventure. Cela coupler au récit de la vie sexuelle de Caden Rhodes ne pouvait que présager le meilleur, je prenais une seconde bouffée de mon doux poison en l’écoutant se confier. Je n’avais pas pu m’empêcher de lentement me tourner vers lui lorsqu’il commença à parler de rapports sensuels entre femmes, la conversation devenait véritablement trop indécente pour mon pauvre esprit ayant cinq ans d’âge mental. Ce genre de discussions avait le chic de réveiller en moi des choses que tout le monde réprouve, déjà un sourire se reformait sur mon visage. Il était facile de me faire sourire lorsqu’on connaissait les mots clés et mon cher compagnon ne les connaissait que trop bien. J’arrivais presque à en oublier cette silhouette qui continuait de se déplacer au loin.
-Si seulement tu savais la beauté d’un rapport entre nanas, enfin autrement que dans une des revues que tu regardes le soir hein, qui sait, peut-être un jour je te laisserais regarder si tu es gentil.
Je lui faisais un rapide clin d’œil avant de laisser échapper un rire dont n’aurait pas eu honte le comité des beaufs, une conséquence d’autant fréquenter les hommes que moi. Mais un rapport entre nana n’était pas le moment le plus important de cette conversation, j’avais seulement préféré parler de ça en premier pour détendre l’atmosphère. Comme me l’avait signifié le cadet des Rhodes, aller rendre une petite visite à cette mystérieuse silhouette était une bonne idée, au moins pour s’amuser un peu. Il y avait malheureusement peu de chance que ce soit un chacal et que tout ceci ne finisse en bain de sang, mais c’était une possibilité, donc il valait mieux que Caden soit détendu. Sa blague sur les chacals m’avait également fait rire, je n’étais plus à une blague moisie. Mais il avait raison, ces gens-là n’avaient aucune éthique, manière ou hygiène.
Ce qui ressemblait à un peu près à mon portrait, mais ce n’est qu’un détail, en effet après une troisième bouffée de ma délicieuse cigarette, je me décidais à avancer gaiement vers la lointaine silhouette. Je me retournais partiellement ver son compagnon, marchant presque à reculons tandis que je continuais notre conversation.
-En parlant de se faire tout et n’importe quoi, j’ai une théorie concernant ta fiancée froide comme un glaçon, rassure moi, tu as bien vérifié qu’elle n’était pas un puant avant que vous fassiez vos trucs ? Je sais, je dis de la merde, mais honnêtement, ne me dis pas que t’as pas au moins vu une fois un des machins sans te dire « Merde, même morte je pourrais totalement me la faire. » On est tous un peu chacal au fond, phrase philosophique de la journée !
Je le pensais, j’étais moi-même bien plus chacal que la plupart des gens du ranch, parfois je me disais même que j’étais un chacal qui s’était trompé dans son orientation. Contrairement aux autres, je ne les haïssais pas, certes c’était des tarés psychopathes ne vivant que pour détruire et infliger de la souffrance sans aucune considération pour l’être humain, mais moi aussi. La raison pour laquelle moi je les tuais était car c’était ma mission, que c’était particulièrement amusant et que sinon c’est eux qui m’éventrerait, la politique et la guerre des clans n’étaient pas pour moi. Il était temps pour moi de dégainer mon pistolet 9mm dans la main ne tenant pas mon reste de cigarette et de poser une question capitale.
-J’accepte ton pari, je vais mettre mes jetons sur un puant car honnêtement, vu l’heure, le fait qu’il y ait qu’une silhouette et son emplacement, je ne pense pas que ce soit humain. Sinon en fait on pari quoi déjà ?
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Mar 11 Oct - 14:54
« Une revue » répondit-il avec un air scandalisé. « Tu penses que j’ai 70 ans et que je volais les magazines de lingerie de ma maman ? » Il l’observait incrédule, oubliant parfois à quel point leur différence d’âge restait malgré tout réelle. Certes il n’y avait pas cinquante ans entre eux mais suffisamment d’années pour lui donner l’impression d’être un dinosaure quand on se permettait de lui répondre ainsi. Il fit une grimace à la suite de la phrase. « Je sais pas si j’ai envie de te voir nue. C’est que je sais même pas si tu t’épiles… Et en plus, t’es presque un petit frère pour moi ! » il tira sur sa clope juste après cette phrase. Il grimaça en l’entendant parler des jackals comme cela. Au fond peut-être qu’eux avaient compris qu’il fallait toujours écouter son instinct. Simplement étaient-ils tous des fous. C’était difficile à déterminer et ça posait un questionnement moral qu’il n’avait pas forcément de se demander à lui-même. Vivant depuis toujours dans la frustration, il va sans dire qu’il ne pourrait rien ressortir qui faciliterait la vie au ranch. Il ricana alors qu’elle faisait une réflexion digne d’elle-même. Il avait déjà vu des rôdeurs qui ressemblaient encore à s’y méprendre à des humains. Il se souvenait aussi de certaines femmes qui avaient dus être belles à une époque mais il n’aurait pour rien au monde risquer sa virilité dans ce genre de paris.
Il ne savait pas encore quoi parier. Il mit une main sur son menton alors qu’il contemplait le ciel un instant. « Une bouton du meilleur alcool du vieux Rhodes » il était évident qu’il parlait de papa Rhodes qui n’apprécierait pas ce genre de vol mais avec le temps Caden avait appris à ranger sa morale et sa considération pour son père au même endroit. « Si je gagne, tu fais vœu de chasteté pendant une semaine ». Ça ne lui paraissait pas excessif. Lui-même le faisait depuis bien longtemps et pas par choix. Il espérerait que ça aurait le mérite de la faire réagir. Il savait que la jeune fille était joueuse alors il ne doutait pas qu’elle acceptât de se plier au défi avec lui. Une fois que tout fut finalement décidé et que les termes du pari furent transformés à la guise des deux partis et adaptés, ils se rapprochèrent. Caden n’aimait pas la violence, il avait son arbalète malgré tout en permanence sur lui car il savait que ça serait folie de faire sans. La forme finit par s’effondrer sur le sol, il accéléra le pas pour se retrouver face à une jeune femme qui le regardait avec des yeux suppliants.
« Ne..me ..ne me tuez pas » implorait-elle en pleurant. Il ne comprenait pas pourquoi elle disait cela. Il supposa que les jackals massacraient sans se soucier toujours de la nature humaine ou rôdeurs des victimes. En tous les cas la blonde pleurait à chaudes larmes. Elle jetait sur Caden un regard qui lui brisa le cœur. Soudain, il la vit. C’était une trace rouge sur une cheville. Elle venait de se faire mordre par un zombie. Caden ne savait pas quoi penser. Tout ce qu’il savait c’était qu’il n’était pas capable de tuer quelqu’un de sang froid et encore moins si la personne suppliait. Il se rappelait encore trop douloureusement comme il avait dû protéger son frère de sa mère. Il répugnait à tuer maintenant. C’était pour cela qu’il ne sortait pas trop du ranch. Il préférait rester là où la mort ne pointait pas son nez nauséabond pour leur rappeler sans cesse qu’elle faisait maintenant la loi en ces lieux impis.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Jeu 13 Oct - 15:10
C'était amusant, j'aimais les paris, ils rendaient les jours plus heureux et colorer, cette journée l'était déjà pas mal avec l'alcool, la cigarette et les discussions de comptoir. Mais il y avait toujours de la place pour plus de jeux, surtout que les enjeux étaient hauts, la chasteté ou les délices alcoolisés du père Rhodes, j'étais motivée. D'autant plus qu'il savait comment m'enthousiasmer avec ses remarques moisies, devenir le petit frère de quelqu'un était toujours un grand honneur surtout lorsque j'avais délicatement laissé entendre qu'il avait 95 ans. J'étais certaine de le vaincre, contrairement à lui j'avais vu de nombreux puants et humains, je savais parfaitement distinguer leur mode de déplacement et de vie dans ce nouveau monde. Mon sourire s'agrandissait progressivement tandis qu'on s'approchait de la forme, enfin Caden avait bien plus de vision elle car je me faisais mon plaisir de marcher à reculons.
-D’accord, prépare toi à vider la cave du papa car toi et moi on va… merde !
Je m'étais retournée et la déception pouvait se voir sur mon visage, c'était une humaine, pas un mort-vivant, ce qui voulait dire qu'une semaine de chasteté s'imposait. Nous étions donc tout deux devant cette femme exténuée nous suppliant de ne pas l'achever, ben que c'était tentant vu la frustration que j'avais, je pouvais peut-être tirer avantage de la situation. Elle n'avait pas l'air bien dangereuse et après une semaine, qui sait, peut-être que je pourrais la faire succomber à mes charmes incroyables, surtout qu'elle était plutôt jolie. Néanmoins une seconde vague de déception se faisait voir sur mon visage alors que tout comme mon compagnon, j'apprenais la terrible vérité, elle était mordue ! Sa présence ici du début à la fin n'était qu'une inutilité flagrante, je pouvais bien voir que ça chamboulait mon compagnon, c'était triste en un sens, personnellement je n'y accordais pas vraiment d'importance.
Je m’étais accroupie à ses côtés, l’observant en silence pendant de longues secondes, un léger soupire sortait de ma bouche alors que j’entendais ses suppliques régulières, il n’y avait pas de raison de la garder vivante. Un rapide regard vers mon compagnon m’indiquait qu’il n’était pas du tout près pour faire ce qu’il y avait à faire, je fis donc ce que j’avais à faire. Je sortais lentement ma lame de son étui, plongeant mon regard dans celui de la malheureuse.
-Quel est ton nom mon ange ?
Le regard de la jeune femme semblait s’adoucir, la tension évacuer son corps, au moins en partie, je lui souriais légèrement, elle était mignonne, comme un ces oiseaux blesser au bord de la route. Après quelques secondes elle se raclait la gorge, se décidant enfin à me répondre.
-Mar…
Elle n'avait pas eu le temps de me répondre, j'étais sur elle, la plaquant contre le sol, ma main gauche sous son menton, maintenant en arrière sa tête. Elle n'avait pas eu le temps de se défendre, un son était sorti de sa bouche, la surprise puis un infâme gargouillis, le sang emplissait sa gorge et débordait sur mes mains. Cela avait semblé durer une éternité, mon cœur battait la chamade, mon sang semblait bouillir en même temps que le sien se déversait sur ma peau, mon sourire s'agrandissait, j'aimais tellement ça. Elle était magnifique, avec son sang sur sa peau et ses yeux remplis d'incompréhension, puis elle était partie, morte, toute sa vie jeter et effacer comme un vêtement usé. Elle n'importait pas, elle saignait encore, cela tâchait mes habits, ce n'était pas grave, je me relevais enfin, la lame et le sang sur mes mains.
-Elle était jolie, c’est dommage.
Je me tournais vers Caden, mon visage devenant tout à coup pensif.
-Maintenant que j’y pense, si elle se transforme en puant, je gagne le pari ou non ?
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Jeu 27 Oct - 10:42
Caden aurait voulu trouver un moyen de porter secours à la malheureuse. Il savait que rien ne pouvait être fait. Il avait déjà vu ce genre de blessures et c’était impossible de faire quelque chose. C’était juste trop profond. L’homme observait la femme au désespoir et sa beauté lui rappela sa mère dans la même situation il y a bien longtemps. Ses yeux commençaient déjà à se voiler légèrement. C’était le pire moment de l’infection. Les gens restaient eux-mêmes et ne prenaient pas toujours conscience que leur cas était désespéré. Le regard du vétérinaire s’assombrit comme quand il devait piquer un cheval qu’on ne pouvait pas sauver. Il observa Oona s’approcher du zombie. Il n’eut rien le temps de dire, il ne prononça pas le moindre mot alors que le sang se répandait partout autour de la nouvelle décédée. L’homme avait la nausée, tout simplement. Ses yeux s’écarquillaient un peu devant la violence de son amie. Il savait que ça n’était pas un enfant de cœur mais ça lui parut si insensible et si brusque que son image se superposa à celle d’un monstre. Le cadet des Rhodes n’était pas stupide, il savait qu’en temps d’apocalypse les options étaient limitées. Toutefois, il ne put réprimer un frisson de dégoûts quand Oona recommença à lui parler comme si de rien n’était. Il s’interrogeait ne sachant pas comment interpréter ce qui venait de se passer. Etait-ce de la clémence ou de la cruauté ? Probablement un peu des deux. Son teint de craie donnait l’impression qu’il allait vomir tout ce qu’il avait mangé jusqu’à présent. Le cœur au bord des lèvres, il finit par trouver une réponse.
« Je te laisse la victoire. Qui sait de quoi tu serais capable si tu ne pouvais pas coucher pendant une semaine. » La sauvagerie dont elle venait de faire preuve avec ce calme olympien lui fit prendre conscience de la dangerosité d’Oona. Elle l’égorgerait sans doute sans la moindre forme de procès s’il avait le malheur de se faire infecter. Peut-être même qu’une simple coupure suffirait à lui faire subir le même sort. Il finit par se dire que la meilleure manière serait de demander.
« Tu tues avec une facilité déconcertante. » commença-t-il plus certain à cet instant de vouloir savoir si son amie l’égorgerait. La femme gisait sur le sol et une auréole de sang tachait ses cheveux blonds. La mort le répugnait mais comme tout bon être humain, il ne pouvait pas s’en détourner. « Je suis certain que t’hésiterais pas à un seul instant à me buter si tu pensais que j’étais infecté. Je sais pas si ça fait de toi une psychopathe ou une survivante. Probablement les deux. » Il revoyait les yeux révulsés de sa mère, sa peau blanchâtre. Il lisait la peur dans le regard de son frère et son incompréhension quand elle l’avait attaqué. Il se rappela également de sa sortie avec Abel pour aller récupérer ce foutu générateur et de son hésitation au moment de tirer sur le zombie qui cherchait querelle à son frère. Il baissa les yeux un moment, se disant qu’il n’était pas un survivant et qu’il n’en serait jamais un. Encore aujourd’hui, il savait que le constat serait toujours le même. Caden détestait tuer qu’importe que ça soit un humain ou un zombie. C’était la même chose pour lui car un zombie était auparavant un être humain. Il se crispa un peu redressant la tête s’allumant une clope. « J’suis pas capable de tuer comme ça. Je suis certain que je vais mourir comme une merde bouffé par un zombie que j’aurais hésité à tuer. » Il était sombre, pas tellement plus de d’habitude car il avait une légère tendance à la déprime, mais il le sentait de manière plus poussée aujourd’hui.
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Jeu 27 Oct - 20:05
Je crois que j'avais jeté un léger froid sur ce paisible champ fleuri, il est vrai que mon compagnon n'avait pas l'habitude de voir la mort de si près, en tout cas la mort humaine. Ainsi était la vie du vétérinaire confortablement installé au campement, il allait s'en remettre, c'était un grand garçon, mais il y avait autre chose dans son regard, son visage, son ton. Ce n'était pas que la mort qui l'avait gêné, c'était le tout, mon attitude, ma manière de le faire, je sentais une petite pincée de jugement, ça arrivait parfois. A vrai dire, j'aimais un peu cela, choquer, faire peur, cette sensation de pouvoir sur les émotions des gens, ce n'est pas étonnant qu'il me posait désormais des questions si précise. Au moins j'avais remporté le pari, c'était une bonne soirée, évidemment un peu moins bonne pour Caden, les adultes étaient si sensibles de nos jours.
Je me contentais de l'observer en silence, un sourire quelque peu dérangeant se formant progressivement sur son visage, mon regard plongé dans les yeux, sans sourciller ou bouger. Ce fut soudain, mon poing avait volé vers mon compagnon, atteignant son épaule, lui assénant un petit coup taquin alors que je finissais par rire.
-Tu aurais dû voir ta tête, c’était parfait, non mais sérieusement, tu vas me faire ça, sérieusement, tu as peur de moi ? T’es mon pote, je vais pas te tuer sauf si tu me le demande, ultimement que tu te fasses défoncer le crâne ou erre en bouffant des bras, c’est la même chose, t’es mort.
Je n'allais pas le tuer pour le moment, je ne comptais pas le tuer dans un futur plus ou moins proche, mais le monde est un endroit compliqué et personne ne sait ce qui pourrait arriver. Il faut dire que j'étais préparée à tuer n'importe qui sans hésitation si je le devais véritablement, je m'étais rapidement approchée de la femme au sol, approchant ma lame de son haut. Juste le temps d'essuyer le sang recouvrant mon arme sur ses habits, ce n'est pas comme si elle avait besoin de propreté en ce moment. Je me dépêchais ensuite de ranger mon couteau, techniquement si elle ne se transformait pas, je ne gagnais pas le pari. Donc si mon compagnon voulait que je l'achève définitivement, c'était à lui de le faire ou bien il allait devoir me le faire remarquer, enfin il avait sûrement du remarquer la tâche de sang sur ses vêtements.
Disons que j’avais oublié en lui mettant amicalement mon poing contre l’épaule, que ma main était un peu remplie du sang de la pauvre femme dont lui-même avait du mal à se remettre de sa mort. Mais je ne m’embêtais pas de détails comme ceux-ci, un sourire arborant à nouveau visage tandis que je me relevais observant le cadavre pas loin, j’avais fait du magnifique travail.
-Tu l’aurais pas fait et je pensais pas que tu comptais la garder dans ton jardin pendant deux jours à la nourrir jusqu’à qu’elle devienne un puant. Je sais qu’elle était jolie, mais souvient toi, t’es pas un chacal, pas pour toi ces plaisirs là…
J’étais peut-être un monstre, faire une blague nécrophile à côté du cadavre égorger de la fille que je venais de tuer devant un mec qui risquait de vomir d’une seconde à l’autre à cause de ça. Mais on ne me changerait pas, malgré ma froideur, je m’étais néanmoins approcher de Caden, me plantant devant lui, la voix un peu moins enjouée et plus attentive aux états d’âme de mon compagnon.
-Eh, tu vas pas mourir, pas d’une manière aussi conne, je le sais…bon, tu veux un câlin ?
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Sujet: Re: La bulle ▬ Oona & Caden Jeu 10 Nov - 16:55
Il l’observa un court instant alors qu’elle lui expliquait son point de vue sur l’amitié et les rôdeurs. Il ne s’était pas remis du corps de la jeune femme sur le sol parce qu’il ne supportait plus de voir des morts partout. Il avait déjà perdu trop de gens dans cette apocalypse à la con. Il ne pouvait pas non plus agir comme une vierge effarouchée parce qu’une gosse de vingt-deux ans avait moins de problème à tuer pour sa survie. Il prit le parti de se ressaisir un peu bien que la vue du cadavre continua à le faire blanchir à vue d’œil.
« Non bien sûr que non. Juste je ne sais pas tuer comme ça. Je suis hésitant. » C’était la plus pure vérité. Abel en avait fait les frais malgré lui la dernière fois quand un carreau d’arbalète lui avait rappelé qu’il était toujours capable de sentir la douleur. Caden lui se rappelait bien le pain magistral qui avait suivi son geste. Rien qu’en y repensant, sa main glissa sur sa mâchoire pour la frotter. Il prit un air concerné en l’observant puis un air dégouté. « Eurk, mais pour qui tu me prends. Je touche pas à ça moi. » Il y avait bien une jeune femme avec qui il coucherait bien mais aux dernières nouvelles, elle était toujours en vie.
« Je suis un adulte de plus de trente ans, je pense que je peux survivre sans le câlin. » Il se morigéna se disant une fois de plus qu’il était trop sensible, trop enclin à la morosité et aux états d’âme. Il vivait dans un monde sans concession aujourd’hui. Un monde qui pouvait l’entraîner dans la mort du jour au lendemain. Il était sans doute temps de prendre un peu plus le taureau par les cornes.
« Je pense que si je dois mourir, ça pourrait être exactement comme ça. J’arrive juste plus à tirer. Je vois ma mère à chaque putain de fois. » C’était une constatation plus qu’une confession. Il ne savait pas pourquoi il lui en parlait. Il avait l’impression qu’elle ne jugerait pas particulièrement et qu’elle entendrait ce qu’il avait dire. Toutefois, avec Oona tout était possible en réalité. Son regard se perdit dans l’obscurité qui commençait à poindre le bout de son nez. « Il va bientôt falloir envisager de rentrer. Le soleil est en train de se coucher ». S’il n’aimait pas rencontrer les rôdeus en pleine journée, c’était bien pire de les rencontrer dans la nuit. La peur primaire des hommes s’éveillaient alors au grand jour.
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