Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin
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Sujet: Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin Mer 14 Sep - 15:40
Un peu d'exercice ne ferait pas de mal
Depuis le début de l’après-midi le flash-back de la journée tourne en boucle, inlassablement, dans ma tête, à tel point que j’analyse chaque moment, chaque détail qui a mené à l’instant où j’ai failli me faire mordre. La rue déserte, le soleil au zénith et le vieux magasin délabré dont la porte ouverte laissait sortir un flot de rôdeurs. Ils n’étaient pas si nombreux, une dizaine tout au plus, contre quatre raiders expérimentés et efficaces, ça n’aurait pas dû poser de problème. J’en avais tué deux d’un coup de couteau dans la tête avant de m’attaquer au dernier, une bonne grosse larve, lente et grasse, le ventre ouvert, qui trainait ses boyaux sur le sol. Mais voilà, j’avais pris un peu trop de temps pour éliminer le dernier rôdeur et il s’était retrouvé plus près de moi que je ne l’aurais voulu. Son bras tendu vers mon visage m’avait empêché de lui porter un coup fatal et le couteau était tombé au sol, s’en était suivi une lutte pour me défaire de ses doigts, en vain. J’étais acculée et à deux doigts de céder lorsque Riley est venue à mon secours et l’a finalement achevé, fendant sa tête en deux, ce que j’aurais fait si j’avais eu la force de le repousser.
Ce n’est pas le premier raid où je ne suis pas loin d’y laisser ma peau, ni le dernier surement. En y réfléchissant, ce genre de situation est de plus en plus courante à mesure que mon arrivée à Olympia s’éloigne. Je ne suis pas toujours à deux doigts de mourir, mais j’ai de plus en plus de mal à repousser les rodeurs lorsqu’ils arrivent au corps à corps. C’est peut-être pour ça que j’aime autant mon fusil silencieux, pas de contact, pas d’odeur nauséabonde, et un danger limité. Déjà lors de ma dernière sortie à l’extérieur, j’avais été incapable d’aider Mickey lorsque son pied avait traversé le plancher.
C’est d’ailleurs chez lui que je vais ce soir, bien décidé à laisser ma fierté de côté et à lui demander de me donner des cours. Il lui arrive parfois d’entraîner certains habitants à la box et j’espère qu’il pourra faire pareil avec moi, histoire que je me muscle au moins les bras et que je retrouve en partie mes capacités physiques. D’un pas rapide, je parcours les rues d’Olympia, à peine lavée de la saleté accumulée durant la journée - je ne m'habituerais jamais au luxe de pouvoir de nouveau prendre une douche quand je le souhaite. Le soleil s'est couché et la soirée vient de débuter. La plupart des survivants sont attablés, je sens même la douce odeur de leur cuisine qui flotte dans l’air. En passant devant sa maison, je salue Mina qui prend l’air sur son balcon. Reese ne doit pas être loin, mais je ne m'arrête pas, j’ai tout juste le temps de passer voir Mickey avant de prendre ma garde de nuit, alors je secoue simplement la main, un grand sourire aux lèvres.
Je ne mets pas longtemps à arriver devant chez Mickey qui habite à quelques maisons de là. Les lumières sont allumées et j’entrevois une ombre derrière les rideaux lorsque j’avance jusqu’à la porte. Sans hésiter je toc, espérant ne pas le déranger.
Emi Burton
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Sujet: Re: Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin Mer 14 Sep - 23:50
La nuit arrive. Avec elle, comme tous les soirs, son lot de peurs et de doutes. M’endormir chaque soir relève du miracle et avoir un sommeil tranquille plus encore. Je ne pense pas un jour retrouver une sérénité relative et de toute façon, je ne le mérite pas. La tranquillité d’esprit ne devrait même pas être envisageable pour moi, ni même la rédemption. Sur mon canapé, je ne cherche pas à oublier, au contraire. Entre mes doigts traînent le petit doudou en peluche de mon fils. Absent, je fixe la blancheur de la bestiole, sans m’empêcher de repartir si loin dans le passé. Mes yeux ne voient plus, mes oreilles n’entendent plus, mon cœur ne bat plus. Je ne suis même plus là. Plus réellement. Mon corps est bien présent mais mon esprit, c’est une autre paire de manche. Je suis de retour à Hawaii, en vacances avec mes petits bouts et ma femme. Je leur apprends le surf à toute cette petite bande et ils s’amusent bien. Tout est si parfait que ça ressemble à un rêve. C’en est un. Je me perds dans ce désir inconscient de les retrouver tous les trois et je me retrouve là, seul, sur le plancher poussiéreux de ma cabane. La réalité reprend ses droits bien trop vite. Je ne suis plus à la mer, je ne suis plus en famille. Juste en solitaire. La sensation d’étouffement qui me prend soudain est bien trop importante, je pousse donc un long soupir, douloureux, avant de sortir la photo de ma poche. Elle est abîmée, trop pliée, mais toujours lisible. Les visages, je les grave encore une fois dans ma mémoire, pour être certain de ne jamais les oublier. L’oubli serait une punition plus grande encore. Si les traits de leurs visages venaient à s’estomper, nul doute que je ne pourrais y rester insensible. Mes poings se serrent, il me faudrait taper sur mon sac pour me détendre et essayer de reprendre un peu contenance. Des coups à la porte m’empêchent pourtant d’y remédier dès à présent.
Je sursaute avant de me tourner vers la porte, derrière laquelle se trouve probablement quelqu’un. Et j’hésite. A ouvrir, à me faire passer pour absent ou autre chose du genre. Ce n’est pas le meilleur moment pour me parler, encore moins pour me montrer. Néanmoins je ne peux me permettre d’être l’ours asocial du coin. Coin civilisé implique un comportement civilisé, malheureusement. Alors je hisse ma carcasse en position debout avant de me traîner dans un grognement, vers l’ouverture que j’actionne finalement, un air peu avenant sur le visage. Et la personne devant moi, ne m’aide pas une seconde à calmer ce cœur qui s’agite aléatoirement depuis quelques minutes déjà. Mes lèvres s’entrouvrent, juste un peu, avant de se pincer l’une contre l’autre. Son regard me cloue sur place une fois de plus et je me retrouve incapable de prononcer la moindre syllabe. Pas même un grognement ne m’échappe. Je ne peux qu’esquisser un mouvement de recul incontrôlable. Mes yeux pourtant ne la quittent pas. Pour une fois, je soutiens l’azur de siens sans même cligner des paupières et la regarde avec une intensité peu commune. Seulement les mots restent coincés, alors que mon cœur s’emballe finalement un peu plus. Lentement, douloureusement, je déglutis, incapable de prendre une décision. Refermer la porte serait la meilleure des idées, la plus logique pour m’épargner un peu plus… néanmoins la moins polie, la moins acceptable. Je me sens incapable du reste alors je finis par m’adosser à la chambranle de la porte, l’air de rien, sans prononcer le moindre mot, à simplement attendre qu’elle parle elle… en premier… pour éventuellement me débloquer ensuite.
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Sujet: Re: Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin Dim 25 Sep - 18:37
J’attends quelques secondes. Rien. Aucun son qui m’indiquerait que quelqu’un a bougé dans la maison. Même si je crois avoir vu son ombre par la fenêtre, je me mets à douter. En tout cas, les lumières sont allumées et vu la politique d’économie d’énergie qui règne à Olympia – et partout ailleurs - je doute qu’il soit parti. J’espère qu’il va bien, peut-être s’est-il simplement endormi. J’avance le bras pour toquer de nouveau, prête à repartir s’il ne répond pas, lorsque la porte s’ouvre sur Mickey. Malgré moi, je fais un pas en arrière. Il est tellement grand et la mine qu’il fait ne m’aide pas à me sentir plus à l’aise face à lui. Sans me laisser impressionner, j’affiche le sourire le plus chaleureux possible malgré la froideur de son accueil. Ses lèvres s’entrouvrent comme s’il voulait dire quelque chose, puis se referment. Il finit par s’adosser sur le chambranle de la porte sans dire un mot, en me toisant légèrement, les bras croisés devant lui. D’un coup je me sens minuscule avec mon mètre soixante et mon sourire disparaît légèrement. Je ne me dégonfle pas pour autant. « Salut ! Désolée de te déranger, je sais qu’il est un peu tard mais je rentre de raid et… » Je déglutis. J’ai clairement l’impression de le déranger et lui raconter ma journée n’arrangera certainement pas les choses. « Je me demandais si tu avais quelques heures à m’accorder dans les prochaines semaines ? Pour des cours de boxe. » Il semble imperturbable tandis que je souris toujours dans l’espoir de le dérider. « J'ai bien besoin de me muscler un peu ! » Je le dis de manière légère, pour lui arracher une réaction bien qu’à l’intérieur ma seule envie est de le prendre par les épaules pour le secouer un bon coup. Que je le dérange, j’arrive à comprendre. Il est tard, il a peut-être passé une mauvaise journée ou bien il était sur le point de manger et je débarque au mauvais moment, mais il pourrait au moins ouvrir la bouche pour me le dire, ce serait la moindre des politesses.
Un léger blanc s’installe pendant lequel je prends le temps de le détailler du regard. Je crois bien que c’est la première fois qu’il me regarde réellement dans les yeux et je découvre que les siens sont légèrement plus clairs que je ne le croyais. Je suis aussi curieuse de savoir comment il s’est fait cette cicatrice au-dessus de l’œil gauche, mais j’ai peur que sa réaction ne soit pas beaucoup plus avenante que le visage fermé qu’il a en ce moment même. Alors je garde mes questions pour moi, ravale mon sourire et espère juste qu’il daignera me répondre avant que je ne doive partir pour mon tour de garde.
Emi Burton
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Sujet: Re: Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin
Un peu d'exercice ne ferait pas de mal - Mickey & Erin