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 Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)

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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyJeu 26 Sep - 17:13





Be the person your dog thinks your are

Septembre 2019 +
Si la scène n’était pas familière, elle n’aurait pas été inattendue. Bien sûr que ce devait arriver. Il avait eu de la chance, en dix années - Bullet et lui avaient été chanceux, à avoir les flancs creux sans vouloir pour autant la peau de leur prochain. Nés avec une cuillère en argent dans la bouche non, mais à partir du moment où déplacer du crottin et se salir ses mains ne lui faisait pas peur, où Rhodes Sr. avec reconnu dans l’homme au pit’ le gamin qui jouait avec une fronde, il avait eu de la chance. Le monde à l’envers de se trouver un foyer stable quand l’apocalypse sonnait les cloches. Ils avaient été protégés dans le sein de la vallée.

L’extérieur était peuplé de bâtards qui n’hésitaient pas à jeter des pierres à un chien qui n’avait comme défaut que d’être moins famélique et mieux éduqué qu’eux.

C’était la faute de Wyatt et c’était bien pour ça qu’il serrait les dents aussi fort, menaçant sa mâchoire de fêlures et de crampes. Il avait été con.
Il avait peur que Bullet ne passe pas l’hiver. Comme il avait eu peur qu’il ne passe pas la chienne de canicule de l’été, où lorsque les températures avaient chuté l’hiver dernier. Le soleil incandescent qui vous fout une chape de plomb (en fusion) sur la gueule était plus dangereux que les rares chutes de neige, et ils avaient pour l’instant une caravane pour deux, des plaids récupérés ça et là en pagaille. Mais si Wyatt dormait une main posée sur le ventre du pitbull brun, c’était autant pour se tenir compagnie que pour se rassurer de sa respiration. Bullet tenait le coup. La collerette blanche qui avait toujours décoré son coeur gros comme ça s’étendait par plumetis de quelques poils blancs, par-ci par-là. Il se faisait prier pour suivre Wyatt, passer 17h30. Il avait 10 ans, le chien.

Wyatt s’était mis une petite fantaisie dans le crâne ce matin - lui faire prendre l’air. Vivre un dernier rodéo avec son compagnon d’une décennie, une balade comme si c’était la dernière fois. Qu’ils pourraient quitter le ranch tous les deux, faire voir un peu le monde au vieux pitbull qui semblait n’entendre plus que d’une oreille ces jours-ci. Il était toujours le meilleur des chiens, collé aux basques du cowboy, silencieux comme une ombre qui aurait pris la figure de l’âme de l’homme plutôt que sa carrure et ses bottes. Ils avaient chassé des écureuils et des lapins toute la matinée, Bullet courant après les oiseaux, oreilles au vent, essoufflé avant de s’apercevoir qu’ils se foutaient de sa gueule, essoufflé comme Wyatt qui n’en pouvait plus de rire. L’homme lui avait attrapé un écureuil, qui pendait à sa ceinture. Ce ferait un excellent goûter pour Bullet - il avait continué à tracer jusqu’aux cascades. De quoi boire pour le chien et l’homme, de quoi se poser cinq minutes, goûter à la présence de l’un de l’autre.

Au cas où Bullet ne passait pas l’hiver, se forger des derniers souvenirs, dire au revoir, cristalliser l’image du pitbull sous le jet d’eau, heureux comme un pape, comme un chien choyé.

“- Yeah ?! Et c’est mon chien, connard.” Wyatt continue visiblement une discussion qui a commencé bien des minutes auparavant. Bullet est à ses pieds - l’ancien chien de combat est partagé entre la défiance, et la peur. Il y a des mauvais souvenirs inscrits dans les os de la bête. Il montre les crocs, le corps raidi. Wyatt est sa criante image, une lueur mauvaise palpitant dans son regard. Fini l’air jovial, un brin pervers, son visage fermé n’est qu’ombre et barbe, mâchoire crispée et promesses de mort. Il articule malgré ses dents serrées : “- Foutu bâtard, les chiens sont hors-limite. “ Il y a un type. Il y a toujours un type. Le type saigne du nez, il pisse le sang après s’être pris tour à tour, d’après ce qu’on peut voir la rivière pour une petite noyade improvisée et un arbre dans la gueule. L’ordre est inconnu. Et malgré ses mains mouillés, il tient bien son revolver pointé entre les deux yeux du bipède affamé. Il pue plus que Wyatt.

Mais ce serait sa faute, à Wyatt C’était lui qui avait eu des rêves à la con, qui avait sortit Bullet pour lui faire renifler autre chose que du crottin de chevaux et du compost en cours. Il tremble, il vibre de haine autant que de peur. S’il arrivait à quelque chose à Bullet, il ne s’en remettrait pas, jamais. Jamais, jamais. Les mots tournent dans sa tête, l’empêchent de penser clair. Il pourrait le tuer de sang froid là, tout de suite. Personne ne passe jamais aux cascades. Juge et bourreau, l’emploi lui sied bien. La sécurité du revolver fait un bruit glaçant dans les bois déserts. “ - Cours. Je te regarde.” Je te retrouverais. Je le saurais. Il ne sait pas encore s’il ne va pas lui tirer dans le dos comme un salopard, sélection naturelle, éviction des enfoirés de l’ordre naturel. Wyatt se baisse sans cesser de le menacer, de le regarder, pour chopper le pitbull dans son bras libre, sentir la pulsation trop rapide du coeur du chien apeuré, qui gémit doucement, contre sa poitrine. Fils de pute et c’était pas gentil pour les mamans.
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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMar 1 Oct - 14:29

”Attendez!” La voix claire du jeune garçon essaye de percer le nuage de fureur de Wyatt.
Adrian titube, est une ombre étrange entre les arbres. On peut penser à un mot en le voyant, “maladroit”, mais il y a en même temps des instincts acérés pour dire que c'est pas ça, que c'est plus dur que ça, plus douloureux que ça.
Il vacille, pas bien grand pour son âge, visage imberbe même en même temps mâture, assez pour commander une bière, assez pour qu'on le tienne responsable de ses propres choix. Il fait moins innocent que d'autres, la vie inscrit autre chose que des rides sur leurs visages à tous, c'est comme ça.
Il n'était pas loin, sans pour autant tout percevoir de la violence des évènements. La seule chose qu'Adrian a pu bien entendre, c'est la dernière phrase, c'est l'ordre pour un homme que Wyatt tient en joue avec un flingue. Il a eu le temps de voir le flingue aussi, c'est pour ça qu'Adrian a crié. Maintenant il s'arrête, les joues rouges avec le souffle qui lui manque un peu.
Et puis il parle, les mots se bousculent, ce n'est pas l'accent du texas, juste le stress.

”C'était...pour pas que vous tiriez dans ma direction en pensant que j'étais lui.” L'instinct de survie du jeune est comme ça, logique et affreusement décalé. Cela lui importe peu, si ça marche...
Il y a un chien dans les bras (le bras) de l'homme, celui debout, celui qui tient le pistolet. Entre la respiration rauque de celui à genoux, ses propres battements de coeur à ses oreilles, Adrian parvient à entendre les pleurs de l'animal quand même. Il n'aime pas ça,

”Monsieur, votre chien...il est blessé? J'ai des bandages si vous voulez. Je peux le caresser?” Il reste prudent, ne s'approche pas, attend l'autorisation juste. ”Le temps que vous tuez l'homme...”
Il n'a pas peur de la mort, n'a pas peur des assassins. Les règles de l'extérieur ne sont pas celles de la tribu. Adrian sort un peu plus maintenant, quand cela arrive il ne pense pas à lui comme à David, il se protège sous une fausse identité qui a pourtant été la sienne un jour.
Une identité qui n'existe plus.
Il essaye de ramener des choses chaque fois qu'il revient, ne fait pas cela toutes les semaines de toutes manières. Ca l'épuise trop...

”J'ai aussi un bout de pain s'il a faim.... “ Ce qui lui servait de provisions à lui, mais pou un chien Adrian veut bien partager.
Du bout du pied, il tapote la poussière au sol, n'a pas l'air sûr de lui. Il y a quelque chose proche du lutin de la forêt chez le garçon, son apparence, l'ombre des arbres, sa manière d'apparaître et d'être.
Il fait comme il peut, voilà tout...
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMer 9 Oct - 18:04





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Septembre 2019 +
Dans les arbres, la silhouette semble hésiter entre s’effondrer et devenir un rôdeur. Bullet se tait immédiatement, cessant de gémir par l’ordre que Wyatt lui a ancré comme instinct primal entre les deux oreilles. A entendre une voix d’homme, bien que gracile comme si elle sortait des arbres eux-mêmes, les deux se demandent. Vivant. « - Je te demande putain de pardon ? » Il en baisserait presque le bras, s’il avait été moins vétéran – Wyatt secoue la tête éberlué, mais sa visée reste alignée. Il pivote avec un geste de protection, dissimulant un peu Bullet à la vue, son dos faisant rempart entre eux. Bullet lèche sa barbe à rebrousse-poil, reprenant ses faibles plaintes, l’idée du rôdeur écartée. Chaque gémissement, chaque halètement contre sa poitrine et son cou empêchent Wyatt de réfléchir alors qu’il devrait avoir les idées claires, à voir un inconnu s’approcher.
Il commente impassible, aux explications : « - Certes. » S’annoncer était effectivement une bonne idée, rien que pour ne pas passer pour mort. Continuer son chemin aurait été plus futé. « - Mon chien est mieux nourri que toi, gamin. »   C’était dit sans hostilité, plate constatation, presque perplexe devant la silhouette maladroite qui lui fait face, qu’il a presque peur de voir dévaler tête la première la pente qui descend jusqu’à la cascade. Son chien était mieux nourri que lui, jours avec et jours sans. Il l’avait amené dans cette galère, des cercles de combat à l’apocalypse, et Wyatt mourrait avant de laisser son ami vieillissant en pâtir. Il n’avait peut-être pas la vie aussi belle que du temps de l’appartement à Austin. Mais dormant au chaud, contre son humain, dans des couvertures toujours en abondance, de la viande et des céréales dans son ventre, de la chasse au ratel, au chat, entre les baraques du ranch, de celle que Wyatt fait patiemment lorsque les réserves sont basses, des rations que le cavalier lui cède sans une hésitation.

« - Oh, Jésus-Christ… » Le bruissement de feuilles l’avertit du mouvement plutôt qu’il ne le voit – il tire et l’enfoiré tombe. L’autre, le garçon n’est pas une menace. Juste une menace pour sa mémoire, et pour ce qu’il y a encore enfoui dans sa poitrine, il le voit comme le nez au milieu de la figure et l’épi dans les cheveux qui lui retombent dessus. D’autres jeunes hommes se superposent, comme autant d’ombres qui épaississent les bois. C’est comme la façon dont certains soirs, Vladimir rentrait sans avoir besoin d’exprimer ce qu’il avait vu, les adolescents qui pleuraient la nuit à l’orphelinat, ceux qu’il croisait au poste de police, ceux qu’on lui offrait ensuite.
Ceux qui le poussent à se faire moins menaçant par instinct, et ses épaules s’affaissent légèrement, son air grognon s’adoucit.

Il demande s’il peut caresser son chien. Bien sûr que ça marche à tous les coups. « - Tu peux. Mais, je te tue s’il lui arrive quoi que ce soit. » Ce ne sont pas des paroles en l’air, malgré la tranquillité avec laquelle Wyatt l’énonce. C’est pour cela qu’il a tué l’autre, en fait : Il ne voulait pas le tuer. C’était une balle perdue, gâchée et il faudrait achever ensuite le rôdeur. Mais son arc est posé à ses pieds, près de la rive, son carquois avec son sac. Et il ne peut pas lâcher Bullet, ses doigts s’accrochant à son poil presque à lui faire mal. Les pattes de Bullet s’accrochent à sa ceinture et griffent son ventre, dispersant des traînées noires de bout le long de son vêtement. Le jeune homme accroche l’éclat de son regard et Wyatt s’entend dire avant d’y réfléchir : « - Va plutôt l’achever avant qu’il se transforme. Après, on verra. »

A genoux sur la berge, il dépose Bullet au sol, et le palpe avec inquiétude. « - Bon garçon, là.. ça va aller… montre ta patte. » Concentré et vulnérable, le visage défait, il n’accorde plus un regard à l’inconnu lutin, au contraire, le dos rond, il est penché au-dessus du vieux chien. Il y a un peu de sang qui vient tâcher ses mains, du bout d’une oreille du pitbull, et il pose mal sa patte, mais rien de grave puisque sa queue bat les feuilles mortes au rythme de ses plaintes.

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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyJeu 10 Oct - 21:14

Un instant, tout sembla se figer. Il y avait eu le coup de feu, et une personne était morte mais les yeux d'Adrian restaient fixés sur le chien.
Le garçon en avait pris l'habitude avec le temps: se concentrer sur d'autres choses quant à côté il y avait l'horreur et la violence. La mort aussi.. Un réflexe de survie indispensable, tout son corps en était crispé dans l'effort, celui de pas voir le cadavre, de pas réagir à l'instinct qui lui tordait les entrailles, lui ordonnait de fuir parce que le pistolet avait déjà tiré une fois et pouvait tirer encore.
Et puis Wyatt disait la même chose que le pistolet : qu'il tuerait Adrian. Alors le garçon se rembrunit, car la situation était difficile, délicate.
Brutal, Adrian ne l'était pas. Néanmoins, contrôler ses propres gestes relevait de la gageure pour lui et il avait tant l'habitude de briser des choses alors même que cela n'était pas son désir...
De renverser, de tomber, de faire chuter.
D'attraper et de griffer parce que c'était pas vraiment attraper qu'il pouvait faire et qu'il y arrivait pas, juste pas.
Alors, caressr le chien...sans le vouloir Adrian avait peur de le blesser en effet. Il voulait pas, parce que le chien pleurait, parce que le chien ne parvenait peut-être pas à comprendre tout ce qui lui arrivait et que en cela, le garçon se sentait proche de lui.
Ca ira, aurait-il voulu dire au chien. Ca ira, ton maître est là et s'occupe de toi...

Et en même temps, il semblait à Adrian se rendre compte de sa propre solitude. Une pensée à enterrer, ce n'était pas bon.
Un autre ordre vint, bien sûr ça ne sonnait pas comme un ordre mais avec Lazare, Adrian avait appris  à voir en chaque mot un impératif.
Le cadavre encore chaud, le cadavre qui pouvait devenir rôdeur, qui allait devenir rôdeur. Il n'avait pas posé les yeux dessus encore, pensait que Wyatt avait visé la tête.
Non.
Il fallut à Adrian un effort considérable pour se tourner vers le mort, non pas parce que cela était douloureux (si, à sa manière), non pas parce qu'il avait peur mais parce que Adrian ne pouvait bouger autrement dans son corps dénué d'instincts et de réflexes. Jusqu'à quand un esprit pouvait-il porter un corps?
Marcher, juste quelques pas, bien lever le genou pour ne pas trébucher, se concentrer toujours plus. Wyatt ne faisait plus attention à lui, trop occupé avec son chien.
Adrian leva la main, celle-ci n'était pas sûre, ne pouvait pas l'être. Certains pensait que cela était chez lui la marque d'une trop grande peur, d'un manque de volonté voir les deux peut-être, ils se trompaient. Ils se trompaient mais Adrian n'avait pas de quoi leur dire, encore moins leur expliquer.
Il subissait, proie parfaite pour les attentions de Lazare alors, qui pouvait faire du jeune homme tout ce qu'il désirait.
Cela prit plus de temps qu'un simple coup de couteau chez n'importe qui, quelques secondes de plus, quelques secondes de trop et en même temps cela se voyait peu, ce laps étrange entre l'action et l'inaction. Adrian avait pourtant poignardé le pas-encore-Rôdeur au crâne, ainsi qu'on le lui avait appris.
Et il y avait des débuts de larmes brûlantes, là dans ses yeux, face à lui-même. Face à un chien qu'il pouvait pas caresser parce que cela cela voulait dire rater, mal faire et mourir de cela. Il sentait le vertige s'agripper à lui comme une vilaine nausée, encore quelque chose au delà des mots pourtant...

Finalement, Adrian fit face à Wyatt à nouveau, les yeux un peu plus cernés. Il s'aperçut alors qu'il tenait encore le couteau d'une main, n'avait pu avoir le geste réflexe de ranger. Du sang dégoulinait encore un peu dessus, le nettoyer serait urgent. Le garçon ouvrit de grands yeux, ne parvint pas à secouer la tête parce que cela ferait trop de geste. ”Non euh j'vous attaque pas...je...j'suis....j'suis fatigué. J'veux pas menacer. Je...je dois juste ranger...ranger ça”
Il n'y arrivait pas.

”Et prendre le pain, le donner au chier parce qu'il a pleuré”
Il n'y arrivait pas, il n'y arrivait pas, il n'y arrivait pas...

Ranger ce couteau, faire les gestes dans l'ordre, les uns après les autres mais non, trop compliqué pour lui, comme s'il était le dernier des idiots et la panique montait, croissait.
S'enfuir, s'enfuir sans se perdre, mais comment faire?

Le couteau tomba au sol et Adrian resta paume ouverte.
Idiot d'handicapé....
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Wyatt E. Wooding
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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyJeu 17 Oct - 10:44





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Septembre 2019 +
Il avait tiré en pleine tête, le contraire de ce qu’on enseignait à l’académie de police. L’ancien flic avait toujours été bon tireur, des boîtes de conserve du ranch de son enfance aux ruelles sans témoins. Envoyer le jeune homme finir le travail lui servait autant à être sûr qu’aucun rôdeur ne viendrait leur sauter au cou que de jugement de caractère. De distraction aussi, lui offrant quelques minutes pour juger de l’état de son chien. Quelques minutes pour déposer un baiser sur le crâne du pitbull, ses mains calleuses bien au chaud, bien calées derrière les oreilles retombantes.

Bullet était autant son univers que Wyatt était celui du chien. De mémoire d’orphelin, un chien était bien le seul être à là pour lui, quoiqu’il arrive. Leur survie dépendait l’un de l’autre, de manière plus forte que les conneries de survivants qui se manipulaient mutuellement en plaidant la solidarité humaine. Aussi longtemps que Wyatt vivrait, Bullet n’aurait rien à craindre. Il s’occuperait de lui. Le cowboy avait un impératif plus fort en lui qu’un instinct de survie : il devait revenir sain et sauf au camping-car car Bullet ne comprendrait pas s’il ne rentrait pas à la nuit tombée. Et pour Wyatt, Bullet était son monde, joint à sa jambe depuis dix ans. L’idée de le perdre lui faisait perdre l’équilibre. Il avait perdu son dernier chien dans une explosion qui lui avait pris momentanément l’ouïe et sa capacité de travail. Mais c’était le chien qui faisait mal, à long terme.

Wyatt relève la tête en entendant le jeune homme, garçon ? Revenir. Il avait mis le temps, un temps dont le maître-chien n’était pas vraiment conscient, les doigts dans le pelage de l’animal. L’homme derrière eux ne bouge pas, et le couteau qu’il tient au-dessus du visage de Wyatt agenouillé dégouline de sang et de matière grise. Il avait pris l’habitude de bazarder des ordres à tour de bras, et de n’être véritablement obéit que lorsqu’il élevait la voix, ou avec des jérémiades de circonstance. C’était donc relativement une bonne surprise.

Et pourtant, il ne range pas le couteau. Wyatt l’observe, sans sembler menacé. Quelque chose lui dit qu’il ne compte pas l’attaquer non, ou que Wyatt pourrait facilement dévier sa lame en cas de besoin. Le cowboy barbu plisse légèrement les yeux, mais il lui laisse le temps de chercher ses mots et ses gestes. Il n’avait certainement pas les diplômes de psychologie de Vladimir, mais il avait son lot de psychologue, merci. « - Yeah ? Yeah. Je te crois. »   Il se redresse lentement, sans qu’aucun grognement n’accompagne son geste, dépliant sa courte carcasse.  Le couteau tombe dans le sol herbeux sans un bruit, la lame projetant des arcs-en-ciel sur le visage du jeune homme, sa lumière ricochant sur les larmes qui menacent de tomber.

Et Wyatt se baisse lentement, très lentement pour récupérer l’arme, la glisser à sa propre ceinture sans rompre le contact visuel. Pendant ce temps, Bullet s’approche, clopin-clopant, boitillant légèrement mais sans perdre de son enthousiasme naturel. Il se redresse un peu, ses pattes effleurant cherchant à s’appuyer sur la jambe de Adrian – léchant patiemment sa main, celle qui tenait le couteau en douceur. Il avait appris des insomnies et des cauchemars de son maître, il avait appris de son maître-chien de propriétaire, avec leur bon cœur à tous les deux.

L’arme éloignée, Wyatt se rapproche doucement, levant les mains, bien visibles.   « - Est-ce que ça va ? Regarde-moi. Je ne suis pas une menace. Hey. »  La voix rauque et grave est douce, calme, martelant chaque syllabe sous sa barbe l’une après l’autre, derrière les grands yeux clairs qui n’ont jamais tout à fait vieillit malgré les rides de son front. Quelque chose cloche avec le garçon, mais ce n’est pas grave. Wyatt lève la main, comme pour la placer sur sa nuque, attendant un geste, prudent. « - Tu peux pleurer, c’est okay. Est-ce que ça va ? »

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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMar 22 Oct - 19:18

Dans une éternité étrange, David releva la tête enfin, prêt à regarder l'autre. Les cernes sous ses yeux lui donnaient comme le masque d'une maladie quelconque mais malade il ne l'était pas. Faible, en revanche...
Contre lui, le chien était une présence massive à sa façon. Encore une fois, David n'osa pas le caresser, il sentait ses mains trembler, ses doigts se crisper en des spasmes qu'il ne contrôlait pas. Continuer à regarder Wyatt était un effort, David avait apprit à baisser la tête et attendre, cou offert, dans ses interactions avec les autres.
Quant à l'ombre de Lazare et de ce qu'il lui demandait parfois, pour cela aussi, ne jamais lever les yeux...

Le jeune garçon parvint à secouer la tête à défaut de parler : non, non il ne voulait pas pleurer. Pas comme ça, pas dehors.
Pas devant quelqu'un.
Etrangement, il ne mettait pas la parole de l'autre en doute quand il lui disait ne pas être une menace.
”J'crois que même avec un couteau, j'en suis pas trop une non plus” parvint-il à plaisanter. Des mots qui trouveront un écho dans des événements à venir, sans que David n'en sache encore grand chose.
”Ca va...j'ai pas peur de la mort ou des armes, faut pas croire.” Un désir de bien faire, une envie de ne pas trébucher plus qu'il ne le faisait déjà. Quelque chose d'indescriptible qui l'habitait et l'habiterait toujours...
”C'est juste que... J'suis nul.” Le mot lui avait échappé. Pas même devant Gabriel Adrian n'avait pu l'utiliser.
”J'veux juste...pas commettre d'erreur mais c'est dur. J'veux pas blesser le chien mais vous voyez mes mains, m'sieur? Mon corps il s'en fout de ce que je veux.”
L'histoire de sa vie, celle de se dénier de toute volonté afin de mieux survivre. Obéir à Lazare en faisait partie, être à Lazare...

”Pardon le chien.” Pardon de pas lui donner des caresses et de l'affection alors même que l'animal le regardait et l'aidait à pas tomber, s'écrouler. Les joues rouges toujours, David se fit violence pour pas voûter ses épaules un peu plus.

”Vous pleurez encore, vous, pour dire aux autres qu'ils peuvent le faire?” Au sein du camps, David savait qu'il n'y avait personne pour l'écouter ou lui permettre des sanglots. Ce n'était pas son rôle, pleurer, se lamenter, il devait se contenter de ce qu'on lui demandait.
Les corvées, Lazare.

”L'homme...vous voudrez bien que je le fouille après? Si j'trouve des trucs. Vous passez en premier évidemment, c'est vous qui l'avez tué.” L'esprit pratique, la nécessité de se rendre utile toujours pour le Camps.
D'habitude, David ne trouvait jamais rien, trop incapable de s'éloigner. S'il ramenait quelque chose, quelque chose de vraiment bien, peut-être qu'on serait fier de lui?
Peut être que Lazare serait fier de lui?
Une fierté gentille, une fierté bien...
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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMar 29 Oct - 13:39





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Septembre 2019 +

« - Hum, hum. » Le fredonnement n’engage personne, il trille dans les airs avec une certaine douceur, comme on parle à un animal blessé. Les mots ne comptent pas, l’intonation les apaise et Wyatt connaissait les animaux blessés du bout des doigts. Le fait est que n’importe qui pouvait devenir une menace avec un couteau pointé dans le bon sens. Les accidents arrivent vite, les forcenés aussi. Les humains dégagent des forces mystérieuses quand il s’agit de découper son prochain. Est-ce que le petit arriverait à le tuer, s’il le voulait vraiment ? Sans doute pas, entre le vieux chien et le vieux flic. A le blesser ? A blesser ou tuer Bullet ? Le gamin en crèverait certainement, mais ça ne voulait pas dire que ça pisserait moins le sang du côté du cavalier.

Wyatt a un rire qui le sort par le nez, à son corps défendant. Il secoue la tête, haussant les épaules. « - Crois-moi, même quand ton corps fait ce que tu veux, tu réussis pas toujours à pas faire de conneries. » Le puit sans fond des intentions et des erreurs. Il évitait d’y penser. On fait ce qu’on peut et c’est tout, parce que sinon le sol risquait de s’ouvrir sous ses pieds. Il lui adresse un léger signe de tête : « -T’es vivant. C’est déjà plus que la majorité des gens qui te regardaient de travers. ».
Bullet s’était assis au pied du jeune homme, la tête penchée sur le côté. L’oreille déchirée par les combats dans lesquels on l’avait forcé étant chiot est dressé vers Adrian. Sa queue trifouilles les feuilles mortes, son poitrail haletant encore. « - Bullet, non. » lui jette sévère, et distrait à la fois Wyatt. Il le connaît, le chien va sauter sur le gamin, qui ne lui semble pas vraiment capable de tenir la bonne vingtaine de kilos du pitbull.

Est-ce qu’il pleurait encore ? « - Yeah. »  Il n’avait pas versé une larme à la mort de Winona. Il n’avait pas non plus versé de larmes tandis qu’il s’adressait à Dieu en lui demandant que sincèrement, c’était quoi ces emmerdes, et que son dessein, il avait dû l’oublier en cours de route pour se conduire ainsi. Il avait eu la voix éreintée et les yeux rouges, mais il n’avait pas pleuré non. Il avait pleuré dans son lit d’être trop bête de tomber amoureux d’un slave inaccessible et de se sentir pitoyable. Il avait pleuré dans son délire, lorsqu’il avait failli passer l’arme à gauche. Dans toute la putain de virilité toxique dans lequel l’ancien texan avait grandi, tout ça pour finir dans la petite aristocratie du ranch, Wyatt avait toujours pris un point d’honneur à exprimer ses émotions. Plutôt que finir tout à fait alcoolique (quoique) et/ou défoncer des meubles pour faire peur autour de lui. « - Quand j’ai des raisons de pleurer. » Ce qui n’était plus le cas depuis quelques années, étrangement.   « - Je fouillerais, et on partage. Tu es seul ? » C’est invraisemblable qu’il ait survécu jusqu’ici sans groupe. C’est invraisemblable qu’un groupe l’ait gardé en son sein. Wyatt n’a pas souvenir de l’avoir croisé à Olympia non plus, les seuls de la vallée capable de l’héberger. Comment est-ce qu’il avait survécu, avec ses mains aussi incapables de tuer que de caresser un chien ?
Wyatt redescend vers la berge tranquille, sans le perdre de vue et siffle Bullet, tandis qu’il récupère son carquois et son arc, son sac et les vivres à l’intérieur. Accroupi par terre il donne un peu de viande séchée à Bullet – l’écureuil chassé pour lui attendra, et sa voix porte jusqu’au jeune homme à contre-jour : « - Ton nom ? »

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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMar 5 Nov - 19:08

La voix de l'homme portait sans violence ni menace. Il y avait quelque chose d'irréel à cela songea David, songea Adrian. Avec le goût de l'air, le parfum du ciel et d'autres conneries encore... Le garçon pinça les lèvres dans un geste absurde pour ne pas les mordre à nouveau : de genre de voix calme, posée, cela lui évoquait les murmures de Lazare dans la nuit.
Des murmures pas forcément pour lui, loin d'être le plus doué, loin d'être le plus beau, trop maladroit aussi jusque dans son dévouement mais le jeune homme les entendait quand même.
Avec lui, Lazare préférait les gestes, ceux que le garçon peinait à suivre, peinait à interpréter, obligé alors de faire face à une difficulté constante, à une soumission étrange.
Nécessaire, corrigeait son esprit. Nécessaire pour servir Lazare, peu importe comment, peu importe pourquoi.
Et bien sûr Lazare lui parlait aussi, toujours à chaque fois que David manquait se noyer face à toutes ces choses auxquelles il ne fallait pas penser.
Il aurait put avoir peur face à Wyatt, se méfier bien plus que de raison mais...
Mais...

Est-ce que c'était vraiment un homme et son chien, ou bien le garçon faisait-il face à une drôle d'apparition? Parce que Wyatt parlait comme Lazare et que Lazare était le Messie, alors ça voulait dire quoi, que Wyatt était une épreuve lui aussi? Il y avait des anges dans les contes et les histoires, David le savait. Ils annonçaient les supplices à venir et la paix de l'après aussi pour quiconque restait fidèle à sa foi.
Parfois, ils protégeaient les martyrs, parfois ils les accompagnaient jusqu'à un autre côté étrange. Des histoires, de simples histoires...
Un instant il cru pleurer d'être aussi idiot, de vouloir croire en des contes, s'y réfugier.
Sauf qu'il était adulte, qu'il n'était ni Choisi, ni Elu.
Et puis, supposa-t-il, les anges n'apparaissaient pas aux concubins, devant préférer des personnes plus pures.
Plus méritantes.

”David”, répondit-il finalement. Parce qu'il avait envie de donner ce nom qui le rapprochait de Dieu.
”Parfois j'donne un autre nom pour me protéger.” Un instant de silence, puis il haussa les épaules.
Lentement.
Comme toujours.
Venait alors une question plus compliquée, capable d'amener des mensonges dangereux.
”Mes parents m'ont laissé derrière mais ça remonte. C'était plus viable de protéger mes frères...” Il ne pouvait pas dire plus, n'avait pas vraiment de mensonge assez fort ensuite.
Parce que ça se voyait dans ses yeux, que Wyatt savait reconnaître les choses...

”Et vous, vous vous appelez comment? Il est chouette votre carquois” Mais lorsqu'Adrian voulut faire un pas, il tomba droit devant lui, n'ayant pas correctement levé l'une de ses jambes.


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MessageSujet: Re: Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt)   Be the person your dog thinks your are (Adrian&Wyatt) EmptyMer 11 Déc - 23:03





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Septembre 2019 +
« - David, hm ? » Wyatt note calmement, sans sembler trouver quelque chose à y redire. Est-ce qu’on pouvait blâmer quiconque se méfiant d’autrui, d’un inconnu ? Maintenant, suivre un inconnu qui aurait des bonbons serait presque conseillé pour survivre, eux qui habitaient tellement de cauchemars de l’ancien orphelin. Cela réveille quelque chose d’enfouis en lui, un instinct, une latte pourrie qui crache pour l’éveiller. Personne ne donnait plus aucune valeur aux noms maintenant. Ils n’évoquaient plus rien, chacun virtuellement intraçable, disparaissant hors de la vallée pour être oublié. C’était la seule chose qui ne portait pas de mensonges – Wyatt ne le croit pas quand il dit être seul, mais c’était attendu. Dix ans plus tôt, il aurait accueil ce prénom comme un autre, David, Dalilah ou Gertrude, un gamin aussi paumé là où il traînait en avait une litanie longue comme un chapelet, dont chaque perle était un trauma, un fantôme, une figure masculine, de plus dans son sillage. Comme une ombre un peu trop grande et violente qui surveillait chacun de ses gestes. Tout le monde en avait, protégeant son prénom comme le dernier cadeau paternel.

Il tique mais il n’a pas le temps de répondre - C’est plus fort que lui, l’instinct qui frappe. Cela finira par lui coûter la vie, à vouloir sauver la veuve et l’orphelin. David choit, Wyatt se relève, deux droites qui se rencontrent et se soutiennent dans un point d’équilibre délicat. Il s’interpose entre le « David » et le sol, rattrapant son épaule sur laquelle il place sa main puis la sienne – une jambe en arrière, Wyatt le maintien debout et le fait s’asseoir délicatement. « -Eh eh… David, eh.. » Les mains, professionnelles, sont légères, s’écartent comme des papillons effarouchés. Wyatt exhibe ses paumes en l’air et articule clairement. Wyatt. Arrête de bouger, tu vas te faire mal. » Il n’a certainement pas la patience de Vladimir et sa voix gronde un peu, lasse.

Il s’accroupit à nouveau au sol d’un geste toujours fluide, toujours patient – si il effleure de la main le dit carquois comme pour vérifier sa présence, Bullet lape l’eau tranquillement. Il n’avait donné aucune raison à David d’arrêter de lui mentir, d’arrêter de lui dire des conneries. Cela ne voulait pas dire qu’il se laisserait prendre pour un con – la colère, l’ancienne, la vieille garce familière qui lui avait fait choisir sa carrière de flic revient par vagues, elle brûle, elle pique. Elle n’est pas dirigée contre David, non, quelque soit son nom. Qui utiliserait un gamin pareil pour appâter quelqu’un, hein ? « Pas très américain comme nom, tout ça. » Son pouce passe sur ses médaillons de saints comme s’il effleurait les cordes d’une harpe, pourtant ils ne produisent qu’à peine une mélodie dans la brise, contre sa poitrine. Il ne pense pas vraiment à ce nom, son regard se perdant plutôt avec souci dans les arbres aux alentours, et les bruits qu’étouffe la cascade, la vision plongeante qu’elle offre sur eux. Sur Bullet.

« - David. Hm ? Et je suis Goliath ? » L’homme, le grand méchant qui fait peur, large d’épaules, sombre et terrible. A abattre par la ruse. Wyatt le regarde par-en dessous, essayant de lire en lui. Il n’élève pas la voix, elle devient au contraire, un murmure entre ses dents serrés, parfaitement articulé et sur ses gardes. « - David. Est-ce quelqu’un va faire du mal à Bullet ? Si on me tend à piège, ce n’est pas moi, ni toi qui va le regretter, mais eux. Je ne permettrais pas qu’on touche à mon chien. » Il n’avait pas envie de se battre, Jésus, pourquoi fallait-il qu’il rencontre quelqu’un quand il avait le vieux poilu avec lui … ? Il a comme une balafre en plein cœur de lassitude et de colère rien qu’à y penser. Amertume, non pas contre David, et le piège qu’il suspecte, mais contre l’injustice du monde qui le remploie encore et encore.


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