Fermeture définitive de Influenza ! I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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 I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam

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Eóghan Hopkins
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MessageSujet: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptySam 26 Oct - 1:14



Sam Eòghan
« I just wanted to make you something beautiful »


Les quatre murs se rapprochaient si dangereusement de lui qu’il commençait à sentir une pression sur son thorax. Son rythme cardiaque s’accéléra, sa respiration aussi. Une chose en entraînant une autre, la douleur se réveilla au niveau de ses côtes alors qu’il avait prit l’habitude de respirer tout doucement depuis plusieurs semaines. Il croyait avoir les yeux grand ouverts sur son plafond où les ombres s’agitaient. Menace irréelle qu’il redoutait car depuis des mois, il n’avait jamais su à qui elles appartenaient. Il ne pouvait pas s’enfuir, il était ligoté à son lit, comme sa mère Siobhàn. Peut-être qu’il avait muté, lui aussi. Peut-être qu’il voyait à travers les yeux d’un rôdeur, le nuisible qu’il avait fini par devenir malgré toutes ces années de bataille et de précautions. Les ombres devaient être celles des humains, ceux qui l’examinaient tel un humain sur un vaisseau alien.  Il avait mal. Oh, ça oui, Eòghan Hopkins avait mal. Il avait tellement mal qu’il s’extirpa de sa dernière terreur nocturne en se redressant brusquement. Bordel de merde. Pensa-t-il en se laissant retomber contre son matelas et son oreiller. Il ne pouvait pas faire de gestes si soudains, au risque de ressentir à nouveau les coups de couteau et de batte qu’on lui avait infligé. Il souleva sa couverture, releva son t-shirt. Bon, les hématomes étaient toujours là. Tâches violettes de plusieurs centimètres de diamètres tirant sur le bleu vert, auréolées d’un jaune sale… Les marques de son agression étaient encore là, plus d’un mois après et depuis tout ce temps, il était resté au pieu. Enchaînant les phases de sommeil. Il se demandait s’il n’allait pas commencer à fusionner avec sa couverture, d’ailleurs. Ses amis l’avaient alité comme un vieux type sénile en maison de retraite, mais il ne pouvait pas leur en vouloir. Après tout, ils lui avaient sauvé la vie et ils lui avaient donné tout ce dont il avait besoin pour se rétablir comme le lit (et par extension, la chambre) de feu Lenny, par exemple.  Ils lui avaient donné tout ce qu’il ne méritait pas. Il les avait si lâchement trahis l’année précédente et ils n’en savaient toujours rien. C’était pour ça qu’il s’était tiré, pour échapper à la vérité, mais celle-ci l’avait rattrapé jusque dans le Kentucky. Etait-ce encore un échec ? Pour l’heure, il avait un peu laissé cette saloperie de torture de côté pour se laisser dominer par les autres. Monde de merde. La plus belle chose qui lui était arrivée au cours de son périple en (presque) solitaire, était la jolie Moya. Jet frotta ses paupières puis chercha la chienne avec son regard cerné de noir. Elle n’était pas là. Il n’y avait qu’une raison à cela : l’un de ses nouveaux colocataires et sauveurs était entrain de la sortir. Eòghan n’avait plus sommeil et au vue des rayons du soleil qui transperçaient les rideaux opaques de la pièce, ils étaient au beau milieu de l’après-midi. Qu’allait-il bien pouvoir foutre de sa journée, en étant calé sur le fuseau horaire Japonais ? Comme toutes les fois où il avait beaucoup trop dormi, il allait lire pour tuer le temps. Il n’en avait juste pas l’envie non plus. La dernière fois qu’il avait mis le nez dehors, il avait été escorté par Portia et Nino pour aller rendre une visite hebdomadaire chez un médecin d’Olympia. Il avait encore du mal à tenir sur ses deux jambes à ce moment-là. Son ventre gronda et il n’y avait personne à la maison pour l’aider alors qu’il était défendu de sortir de son lit sans la présence de l’un ou l’une de ses ami.e.s. Têtu comme une mule, le jeune homme s’assit difficilement sur le rebord du matelas et posa ses pieds sur le sol. En s’appuyant sur la table de nuit, il fit tomber un gros bouquin sur le langage des signes, mais il n’y prêta pas attention. Il fallait qu’il tienne tout seul et qu’il marche. Il respira doucement, sa tête lui tournait légèrement, mais il ferma les yeux un instant, puis il inspira et expira par la bouche. La deuxième étape était de trouver quelque chose à bouffer. Un truc qui ressemblait à du pain fit l’affaire. Il eut l’envie de s’asseoir, mais il se ressaisit. Il était réellement tenté à l’idée de sortir d’ici.  Il attrapa un jean (qu’il tenta d’enfiler pendant un bon quart d’heure), puis un t-shirt, un sweat à capuche, son perfecto et son précieux masque à gaz. Il ramassa son marteau dans un placard, au cas où. Lorsqu’il mit le nez dehors, Jet fut aveuglé par le soleil, mais il s’habitua rapidement et se mit à la recherche de son roadster. Il était content de voir que ses amis avaient même pensé à ramener sa bécane en un seul morceau. Ils savaient qu’il y tenait tant. D’ailleurs, ils avaient pris soin de la couvrir pendant que le jeune brun ténébreux se remettait de ses blessures. Il n’avait pourtant absolument pas le droit de monter dessus et encore moins de piloter l’engin. Mais qui était-il s’il ne transgressait plus les règles ? Fidèle à lui-même, Eòghan sortit d’Olympia. Il n’avait jamais été voir les cascades de la Spring Lake Reserve. Selon lui, c’était l’endroit idéal pour être seul tout en prenant l’air. Habitué à une conduite plutôt sportive, l’ancien running back eut l’impression de rouler comme un vieux. Tenir les poignées de sa moto et tendre son buste vers l’avant lui mitraillaient les côtes à tel point qu’une fois qu’il arriva à destination, le mouvement inconfortable provoqua une chaleur désagréable au niveau de ses points de suture. S’il avait rouvert une plaie, il allait se faire salement engueuler. C’était le cadet de ses soucis, surtout au moment où les cascades se dévoilèrent devant lui. Il coupa alors le contact et resta en selle. Profitant du son de la nature, il avait l’impression de revenir dix ans en arrière, une époque sans épidémie. Cet endroit avait l’air d’avoir échappé au chaos et à la fin du monde. Hopkins ignorait si l’endroit était fréquenté. Les survivants du coin avaient certainement mieux à faire à cette heure de l’après-midi. Pourtant, alors qu’il se disait que l’environnement était beaucoup trop calme à son goût, il remit très vite les pieds sur terre lorsqu’il entendit une branche craquer dans son angle mort. Malgré plusieurs semaines d’inactivité, il avait conservé ses réflexes et sortit son marteau sans même voir ce qui se tramait sous l’ombre des arbres. Son geste provoqua une intense douleur, encore une fois, or il n’en montra rien. Puis, elle se dévoila. Son cœur loupa un battement, ses yeux s’écarquillèrent légèrement. Doucement, Eòghan expira tout en restant figé devant sa silhouette qu’il n’avait plus revue depuis presque une année…
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptyDim 27 Oct - 20:44


eòghan sam
« the forest remains the same »
Sam Thompson est une citadine, une vraie.

Une identité ancrée au plus profond de sa moelle, ni oubliée ou noyée par ses excès, ni rongée par le virus qui lui gangrène les entrailles depuis maintenant quelques semaines. Et c’est que pendant longtemps, elle n’a connu que ça. Les routes usées et polluées de Chicago, l’asphalte et les briques, les carrés de pelouse défraichie couleur paille, les effluves de bitume et de rouille. It’s home. Un peu comme l’odeur de l’essence ou de l’huile moteur quand elle passe trois jours à la suite enfermée dans son atelier et que son esprit s’embrume juste assez pour lui faire croire qu’elle est de retour à South Deering. Le garage de son père. Le bruit de la ville. Familier, apaisant. Alors un peu comme la nature ou la verdure, le changement, ça n’a jamais été son truc. Il a fallu que la mort se relève et marche pour l’extirper de son royaume urbain, et même là, son instinct a toujours été de suivre les grandes routes goudronnées. Et ça ne lui a pas apporté que du bon. Ha, the understatement of the century. Mais ça, c’est une longue histoire.

Aujourd’hui, son corps n’est plus le sien, et c’est une réflexion aussi étrange qu’incohérente. Est-ce que ça change réellement quelque chose, virus Lazarus dans ses veines ou non ? La réponse lui brûle la gorge, évidente, et bien qu’elle soit incapable de la prononcer à voix haute, elle sait. Une coquille vide qui avait bien plus en commun avec les rôdeurs qu’avec les humains, et ce bien avant d’être contaminée. Et puis, pas comme si les décisions qu’elle s’est entêtée à prendre ces dernières années avaient fait autre chose que de la précipiter vers cette même conclusion. Au fond, n’est-ce pas plutôt poétique, que de se faire dévorer par le même mal qu’elle juge responsable de sa perte ? Cowards get what they deserve, right?
Ça faisait des mois qu’elle résidait à la carrière, mais pourtant, c’était bien la première fois qu’elle mettait les pieds à proximité d’Olympia – et il s’agissait là d’une excursion dont elle se serait, très franchement, bien passé. Seulement voilà, suivi de traitement oblige, elle était censée voir un médecin du quartier résidentiel le lendemain matin – un spécialiste, disait-on. Spécialiste mon cul. L’odeur stérile des infirmeries lui filait la gerbe, une réminiscence désagréable qui lui rappelait la première vague de symptômes. Mieux ça qu’un môme, toutefois.

Là, tout de suite, elle bloque, ses jambes aussi lourdes que du plomb, un sac à dos au poids écrasant sur le dos et des sangles qui mordent durement dans la peau de ses épaules. Pourtant, elle oscille, et elle observe la barricade de la ville en se mordillant nerveusement la lèvre inférieure. Un des raiders avec lesquels elle a voyagé se retourne, prononce son prénom, mais elle ne l’entend pas. Une réaction viscérale bourdonne à l’intérieur de sa cage thoracique et remonte dans sa gorge ; fight or flight.

Trois, deux, un.

Flight. Elle bifurque brusquement – parce que s’il y a bien une chose qui ne lui a jamais fait défaut, c’est de fuir. Et elle trottine, comme si son sac ne pesait pas trop lourd et qu’elle n’était pas épuisée. Épuisée par le trajet, par le traitement, par ses propres pensées, surtout. Si sous ses semelles, la route pavée se mue en chemin boueux alors qu’elle progresse plus profondément dans la réserve, la partie vaguement consciente de son esprit décide de faire comme si de rien n’était. Des œillères en papier-mâché, le temps d’une après-midi ensoleillée. La citadine choisit la boue plutôt que le bitume, et c’est le monde à l’envers.
Le monde à l’envers aussi, quand son attention est happée par le puissant ronronnement d’un moteur, et que, plutôt que de se montrer prudente et de rebrousser chemin, elle continue bêtement à avancer. Quelques pas supplémentaires, et le spectacle est grandiose. Pas l’eau cristalline ou les cascades vrombissantes, non, ses yeux se posent sur la bécane avant même d’appréhender la présence de la silhouette qui l’accompagne. Déformation professionnelle. Finalement, son regard glisse enfin sur le marteau qui se veut intimidant, et elle hausse un sourcil. Really, now? Elle ouvre la bouche, mais le mot qu’elle tente de prononcer se coince dans sa gorge. Holy. Shit.

Plus tard, elle blâmera la fatigue. Le traitement. Le virus. Tout sauf elle, en somme, parce que de lâcher son sac à dos pour se précipiter en direction du type ne lui ressemble décidément que très peu. Trop sentimental, que d’enrouler ses bras autour de son vieil ami alors que son cœur s’emballe, et de le serrer fort. Trop fort, parce que très vite, elle remarque son inconfort, et défait brusquement son étreinte pour le regarder. Shit. Sa voix lui fait presque défaut quand elle lâche, « Eòghan... » Une main prudente trouve sa joue ecchymosée, et elle grimace. Il a une sale gueule. « Dans quelles histoires tu t’es encore foutu, Hopkins, » s’interroge-t-elle à voix haute. Et son cœur se brise en même temps qu'il s'anime.

Le monde à l’envers.
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptyLun 28 Oct - 15:30



Sam Eòghan
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Ce sentiment d'être isolé à l'intérieur de son propre soi. C'était l'effet que la convalescence avait eu sur lui. Alterner entre le sommeil et l'éveil pendant des jours n'avait eu pour conséquences que de confondre le réel et l'imaginaire. C'était très certainement le prix à payer pour reprendre l'entière possession de ses fonctions vitales, mais aussi de son corps. Eòghan serait marqué à jamais par les coups de couteau et de batte qu'on lui avait infligé, même si sa peau faisait disparaître toutes les traces à l'aide de la main magique du temps. Mais elle était là, bien en vie, et probablement en bonne santé. Les apparences étaient trompeuses de leurs jours. Lui, il était figé par son apparition, car il croyait qu'elle n'était devant lui comme lorsque Portia et Joey ramassèrent son cadavre de mort-vivant aux abords d'Olympia plus d'un mois avant, quand il rêva d'eux avant de saluer la grande faucheuse, comme une vieille amie. Sam Thompson. Sa longue chevelure brune et son sourire sournois, son second degré et sa rudesse. Elle était bien là. Comme Portia et Joey. Et lui, il était bien en vie. Ça, il venait de s'en souvenir. Au moment où il remarqua la présence de la Quarry, il descendit de son roadster, puis elle courut vers lui et le serra dans ses bras. Tous ses membres le brûlèrent soudainement à tel point qu'il réprima un grognement de douleur. Sam se dégagea et lui demanda dans quelle merde il avait encore bien pu se fourrer, avec plus de politesse. Au contact de sa main sur sa joue, il ferma les yeux. La douceur de ses doigts était peut-être le premier contact humain et délicat qu'il avait pu connaître depuis longtemps. Il apprécia l'instant sans bouger, ni rien dire puisqu'il n'y arriverait pas, de toute façon. Eòghan rouvrit doucement les paupières  et répondit par un sourire en coin signifiant : la routine, t'inquiète. Il détailla le visage de la jeune femme, n'hésitant pas à se plonger dans son regard sombre. Sans détourner les yeux, il rangea son marteau dans son perf' et s'approcha davantage. Il glissa ses mains dans le dos de la Thompson et la serra encore contre lui, plus doucement que la première fois, pour loger sa tête dans le creux de son cou. Non sans ressentir encore un pic de douleur dans ses côtes, il déplaça son autre main dans les cheveux de Sam. Jet ne pouvait pas expliquer ce qu'il ressentait à cet instant. Peut-être que c'était ça, la sécurité. Serrer son amie dans ses bras, se rappeler de l'odeur de sa veste et de sa peau, réunir les souvenirs qui lui évoquaient un enthousiasme passé. Parce que sa relation avec Sam Thompson était sincère, il ne lui avait rien caché, comparé à ses sauveurs. Elle l'avait accueilli sans réprimer sa joie, refoulant probablement toutes les questions liées à la mystérieuse disparition du mécanicien. Il lui expliquera, un jour. Mais, pour le moment, il lui était impossible de raconter son histoire de vive voix. Il ne pouvait pas la revivre. Les images étaient encore trop vives dans son esprit. Alors Jet s'écarta un peu pour la regarder, il releva ses mains jusqu'au  visage de son amie. Le pouce de sa main gauche caressait sa joue, pendant que sa main droite dégageait une mèche de cheveux rebelle d'entre ses deux yeux. Qu'est-ce que tu m'as manqué, putain. Pensa-t-il. Eòghan eut alors un regard interrogateur, l'air de demander : tout va bien ? Il en avait loupé des histoires en plus de deux mois d'absence et il était persuadé que la mécanicienne en avait pas mal à raconter, depuis le temps qu'ils ne s'étaient pas vus. À défaut de pouvoir passer un bras autour de ses épaules, il attrapa sa hanche et d'un signe de tête, désigna le bord du bassin que la cascade avait creusé. Eòghan prit son temps pour s'assoir et lui envoya un regard faussement menaçant, l'air de dire : te fout pas de ma gueule, ça pourrait vraiment me faire mal au cul. Quand il fut enfin assis, il saisit son paquet de clopes et son zippo dans l'intérieur de sa  veste, puis il proposa à Sam une cigarette déjà légèrement sortie de l'emballage. D'un geste habitué, puis d'un claquement sec, il alluma la sienne et tira une longue latte. Il n'avait pas fumé depuis des semaines. Le goût et la sensation de la nicotine dans le fond de sa gorge lui avaient vraiment manqué. Généralement, il fumait seulement pour calmer son anxiété et ça, Sam le savait. Ils en avaient passé des nuits à fumer autour d'un feu de camp alors qu'ils passaient leurs journées a tenter de réparer une bagnole abandonnée pour pouvoir se tirer de ce trou à rats. Enfin, le jour aussi, ils fumaient et quand ils le pouvaient, pas que du tabac. Cela leur avait parfois permis d'oublier, le temps de quelques heures, le tournant de merde qu'avaient pu prendre leurs vies auparavant si insignifiantes. Avant, ils essayaient de se frayer un chemin parmi les autres pour accéder à un semblant de bonheur, mais aujourd'hui ce sentier n'existait plus. Ils étaient paumés, au milieu de nulle part, à survivre jour et nuit contre la menace que pouvait représenter leurs semblables et ceux qui avaient muté en créatures dénuées d'humanité. En fait, il n'y avait même plus d'humanité. Il n'y avait qu'eux : des survivants. Des sacs à merde et des gens trop bons, trop cons.
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptySam 2 Nov - 2:22


eòghan sam
« the forest remains the same »
Effrayant, la proximité humaine, non ?

C’est prendre un risque. C’est faire confiance. C’est être honnête. Rien que ça, ha. L’ennui, c’est que c’est aussi et surtout un inventaire de concepts, de qualités qui lui font aujourd’hui terriblement défaut. Parce qu’elle a perdu l’habitude, et qu’elle s’est perdue en route aussi. Et pourtant, en se paumant, on se retrouve parfois – au bout d’un chemin boueux qu’on emprunte distraitement pour fuir ses problèmes, par exemple. Et qui l’eût cru.
Elle le regarde dans les yeux, prise d’une affection qui lui fait tout drôle et d’un enthousiasme dont elle pensait avoir fait le deuil plus d’une fois. Au milieu de tout ça, un bruit bourdonnant ; son cœur qui s’emballe, ou l’écho de l’eau qui s'écrase violemment dans le bassin – très certainement un peu des deux. Elle a certes perdu l’habitude, mais ça lui revient peu à peu. Cette pulsion viscérale qui a animé ses jambes, ses bras alors que sa main a trouvé la joue de son ami. C’est qu’elle s’est manifestée aussi naturellement que l’air qui s’est échappé de ses poumons au moment où il l’a enlacé une seconde fois. Un soupir soulagé, home.
Alors elle ferme les yeux, et se surprend à sourire franchement ; traces d’une humanité un peu oubliée, mise au placard pour la simple et bonne raison qu’il ne s’agissait plus de vivre, non, mais bien de survivre. Et c’est là que réside toute la complexité d’une vie, de leurs jours. Une existence corrompue aux lendemains incertains. Mais pour cette fois, elle décide de se satisfaire d’aujourd’hui.

Ils se regardent. Ils se comprennent.

Est-ce qu’elle va bien ? Elle ne sait plus trop. Difficile de savoir, et encore plus de trouver les mots. Alors quand elle se défait de leur étreinte, elle se contente de trouver la main du jeune homme à la place, et de la serrer entre ses doigts. Une chose à la fois. Aussi, si Jet et le silence qu’il s’entête à faire perdurer ne la dérangent pas plus que ça, la curiosité gagne tout de même doucement ses traits. Une inquiétude, plutôt. Parce qu’elle se mord la langue, fronce un peu des sourcils alors qu’ils atteignent le rebord du bassin et là, accepte gaiement une cigarette après avoir observé les mouvements désarticulés de son ami. Someone feels like shit.
Bien malgré elle, son cerveau s’agite, se tourne et se retourne en tentant de combler les blancs. Mettre des mots là où il n’en prononce pas. Invoquer des réponses là où il n’y en a pas. Quand. Comment. Pourquoi. La patience n’a jamais été son fort, mais elle essaie. Pour lui.
Elle tire allègrement quelques lattes sur sa clope, et comme si le visage du jeune homme était en mesure de lui offrir un indice supplémentaire, elle le regarde du coin de l’œil. Et ce n’est pas subtil, mais il la connait assez pour savoir que tout comme la patience, la subtilité lui fait toujours terriblement défaut. Un sourire en coin lui écorche les lèvres, et une révélation qui n'en est pas vraiment une; il la connait. Puis, un nœud dans le creux de son estomac, un poids dont elle n’arrive pas à se défaire. Who in their right mind would know you and still care, huh? Et ça réveille, ça pique, mais à coup de nicotine, elle parvient à noyer la petite voix mesquine et ses propres complexes. Get out of your own head, dumbass. Aujourd'hui, il ne s’agit pas d’elle ou de son esprit tordu.

Un silence qui dure une éternité et demie, mais qui, curieusement, n’a rien de gênant. Ils ont toujours été à l’aise, ensemble, se rappelle-t-elle en le regardant. Finalement, jambes croisées en tailleur, elle penche la tête sur le côté et coince sa cigarette entre son index et son majeur. « J’ai comme l’impression que tout ça » elle le désigne d’un coup de tête, « c’est pas dû à un simple accident. J’me trompe ? » Elle trouve ce qu’elle cherche dans ses yeux, tire une dernière bouffée de nicotine et écrase le mégot de sa clope contre un galet. « Les mots, les bons mots, j’ai du mal à les trouver parfois, » alors elle retrouve la main du jeune homme, et enlace simplement leurs doigts, « mais tu m’as vraiment manqué, tu sais ça, hein ? ». Incapable de soutenir son regard, elle fixe distraitement leurs mains, elle-même un peu surprise et gênée par les mots qu’elle murmure du bout des lèvres, comme si elle lui confiait un terrible secret. Sam Thompson a un cœur. Une vulnérabilité qui lui coupe le souffle aussi, parce qu'elle a passé ces derniers mois - ces dernières semaines surtout - à se sentir seule. Trop seule. « Bon, » et elle grogne plus qu’elle ne parle, animale, comme pour compenser sa précédente douceur, « je veux des noms, parce que je te jure que ceux qui ont osé toucher à ta gueule d'ange, je vais leur péter les rotules vite fait bien fait. »

Elle oublie de lâcher sa main, ou plutôt, elle fait comme si.
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptySam 2 Nov - 16:28



Sam Eòghan
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Amitié. Nom féminin. Sentiment éphémère depuis 2010. Affection mutuelle entre deux personnes jusqu’à ce que le monde se retrouve bouleversé par une catastrophe sans précédent, et que vous n’ayez d’autre choix que d’oublier, de trahir, salir cette affection. L’amitié n’est plus qu’un cycle où deux âmes survivent ensemble et s’entendent, s’aiment et se séparent pour diverses raisons. L’amitié est un fil sur lequel deux individus se tiennent et tâchent de maintenir un certain équilibre jusqu’à ce que l’un penche trop vers l’avant ou vers l’arrière et fasse tomber l’autre dans le vide, sur un autre fil, s’il a la chance d’en trouver un.

Cette affection, il l’avait trahie, salie, mais il ne l’avait jamais oubliée et Sam, depuis quatre ans, elle tenait toujours en équilibre sur leur fil. Lui non plus, il n’avait pas bougé, mais il avait été aveugle à cause de son absence. Il avait manqué des choses et compte tenu de ce qu’il pouvait voir sur le visage de la brune, il aurait dû être là. Maintenant, il comprenait qu’il n’y avait rien eu de plus important que d’être présent pour les vivants plutôt que de partir chasser des fantômes. En se rapprochant du bassin naturel, il l’observe. Elle aussi, elle aurait pu se réfugier dans le mutisme pour ne pas avoir à affronter ses démons, mais Sam était Sam et elle réglait ses tracas autrement. Se taire n’aurait pour conséquences que d’attiser la curiosité et de réduire à néant la patience de ceux qui l’avaient cherché partout. Eòghan n’était pas rentré pour se mettre les bonnes personnes à dos. Il était revenu pour faire face et rester en vie. Jouer les morts en refusant d’affronter la vie l’handicaperait plus qu’autre chose. C’est en percevant ce petit coup d’œil discret de la mécano qu’il le réalisa.

Bien vu. S’il s’était fait mettre en pièce, ce n’était pas un simple hasard. Un vieux truc qu’on aurait eu du mal à deviner avant l’apocalypse comme un accident de voiture ridicule, un excès d’alcool qui conduit à louper une marche, une rixe idiote qui n’a pour but que de piquer les chaussures de sport neuves d’une victime encerclée. Non. C’était la fin du monde et la faute de la bestialité des hommes. Alors, quand Sam comprend, Jet sourit. Puis il a l’impression qu’elle a peur d’enfoncer le couteau dans la plaie en découvrant la vérité. Elle pense n’avoir pas utilisé les bons mots. Il tira une dernière fois sur sa clope et écrasa le mégot. Ensuite, Il tourna la tête, garda son sourire, fronça les sourcils et fit doucement « non » de gauche à droite. Elle aurait pu être directe, mais elle avait su analyser le traumatisme sans le lui lancer en plein visage.

La brune saisit la main d’Eòghan entre ses doigts et les croise avec les siens. « Je sais. » Finit-il par murmurer comme elle. « Toi aussi. Beaucoup. ». Oh oui. Maintenant, il le savait et il s’en voulait. Il n’avait pas honte de le lui avouer, car leur proximité et leur complicité allaient bien au-dessus de cela. Il la regarde toujours, alors que ses yeux sombres à elle fixent leurs doigts liés entre eux. De sa main libre, il effleure une nouvelle fois le visage de son amie, brutalisant encore un peu les points de suture sur ses côtes, pour pouvoir regarder la jeune femme dans les yeux. « Sam ? » Qu’est-ce qu’il y a ? Aurait-il pu ajouter. Ses bleus, il ne les voyait pas, mais elle était douée pour les cacher elle aussi et ceux-là, il était parfois plus difficile de les faire causer. La patience, le temps, étaient les seules alternatives possibles pour défaire le paquet de nœuds que devait former le trouble peint sur le visage de Thompson. Lorsqu’elle se reprit, un sourire en coin se dessina sur les lèvres du survivant. Un moyen de détourner l’attention efficace, mais il n’était pas dupe. Tout vient à point à qui sait attendre. S’il devait commencer, il le ferait.

Eòghan avait réussi à s’exprimer, à dévoiler quelques mots alors que cela faisait bien des mois qu’il n’avait plus rien dit. Il ne s’agissait pas que de lui. Peut-être que c’était la raison pour laquelle elle avait réussi briser son vœu de silence. Or, quand elle lui demanda de balancer des noms, il ne voyait pas ce qu’il aurait pu répondre à part laisser le fracas de la cascade se charger de la suite. En gardant sa main liée à la sienne, il utilisa l’autre pour fouiller dans l’une des poches de son perf’. Comme il l’avait fait avec Portia, il présenta la photo de famille à Sam. Des pliures verticales séparaient Eòghan au centre de ses mères souriantes assises à ses côtés. Il tourna la photo pour montrer à la jeune femme le mot Kentucky, suivit de l’année, 2008. Oui, il avait réussi, il était rentré chez lui. Seulement quelques minutes, mais il y était parvenu. Le format paysage du souvenir figé n’était plus qu’un vulgaire rectangle vertical lorsqu’il rabattait les parties pliées. Il n’y avait plus que lui, il était le seul survivant, les deux rouquines avaient perdu la bataille. Le mécanicien rompit le léger espace qui le séparait de Sam pour se rapprocher au maximum. Il lui tendit la photo coincée entre son index et son majeur, tout en ayant le regard figé dans le sien. Il n’y avait plus de sourire sur son visage, juste la vérité. Une vérité qui blesse.
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptySam 9 Nov - 2:25


eòghan sam
« the forest remains the same »
La voix d’Eòghan résonne quelque part à l’intérieur de sa propre cage thoracique, et le souffle qui était resté coincé dans sa gorge s’en échappe enfin. Un petit sourire écorche ses lèvres, ses poumons se délestent d’un poids, et c’est comme si son corps l’autorisait finalement à respirer, vraiment respirer. Il en demeure tout de même une peur qu’elle sait être irrationnelle ; qu’il disparaisse subitement si elle venait à cligner des paupières ou à détourner la tête un seul instant, et c’est une angoisse qui lui ronge les os. Très vite toutefois, des doigts se posent sur sa joue, et une quiétude toute nouvelle se niche au creux de sa poitrine en réponse au toucher. Une confirmation verbale et une preuve concrète ; il est ici, il est réel, il existe, et par association, elle aussi. C’est un sentiment qu’elle ne peut plus réellement prendre pour acquis, pas après avoir passé ces derniers mois à douter de sa propre existence, quelque part entre la réalité et le cauchemar, la vérité et les hallucinations. Mais aujourd’hui, elle décide d’accepter l’évidence.

Un peu inconsciemment, elle serre les doigts de son ami, une sorte de reconnaissance taciturne, une façon de dire merci et d’éviter la question qui se cache dans l’intérêt qu’il lui porte, visiblement curieux. Pas maintenant, pas tout de suite. Le moment est bien trop joli, bien trop charmant pour qu’elle prenne le risque de le tâcher, de le contaminer avec les horreurs qui composent son misérable quotidien. Alors elle se tait. Puis, il lui présente une photographie dont elle se saisit presque solennellement, comme si elle comprenait déjà l’importance de ce qui allait venir.
Une moue concentrée, les sourcils froncés, elle étudie attentivement l’image qu’elle a sous les yeux et instinctivement, son pouce caresse le bout de papier glacé sur lequel est imprimé le visage de Hopkins. Plus jeune, plus innocent, plus heureux. C’était facile, c’était avant.

Le coin de ses lèvres se relève, comme si l’émotion qui émanait de la photographie était contagieuse, mais au fond de son estomac, un poids. C’est qu’elle comprend, et elle serre la main du jeune homme un peu plus fort alors que ses yeux se détachent du souvenir pour se poser sur lui, en chair et en os. Là, elle y décèle un petit quelque chose qui ne fait que confirmer l’évidence, il est seul, et son cœur se brise pour lui. Et elle pense à son père, à ce qu’elle aurait pu trouver si elle avait été en mesure de pénétrer dans l’enceinte de la prison, à Chicago. Papa ? Un rôdeur ? Un cadavre ? Absolument rien ? Au final, savoir et souffrir ou ne pas savoir et souffrir. Il n’y a pas de gagnant, et ils sont tous les deux perdants.

Avec douceur et en évitant d’encore plus malmener ses côtes, elle défait sa prise sur la main d’Eòghan et pivote légèrement pour pouvoir entourer sa taille de ses bras, photographie toujours coincée entre ses doigts. Difficile de dire si l’étreinte est uniquement pour lui ou s’il ne s’agit pas plutôt d’un geste animé par une pulsion tout ce qu’il y a d’égoïste. Chaleur humaine, un réconfort qu’elle ne mérite pas – mais lui si. Alors, nez enfoncé dans le creux de son cou, elle se dit qu’au final, ils y trouvent tous les deux leur compte. « Je suis désolée, » sa voix est étouffée mais ça ne l’empêche pas de continuer, « c’est pas de ta faute. » Et qu’est-ce qu’elle peut dire de plus ? Ses mots sont imbibés d’une sincérité toute particulière, et il s’agit peut-être de ceux qu’elle aurait aimé entendre il y a quelques années de cela, quand sa culpabilité n’était pas aussi justifiée, que son âme pouvait encore être sauvée, et qu’elle était plus humaine et moins carcasse vide dépouillée.
Aujourd’hui, elle n’a plus d’excuses ; ses erreurs lui appartiennent à elle seule, et la rédemption n’est plus à portée de main – si Enfer il y a, elle sait qu’elle y trouvera une place rien que pour elle. Mais si elle est condamnée, Eòghan ne l’est pas, et la réflexion catalyse un sentiment qui s’empare violemment de ses tripes et lui coupe le souffle. Parce qu’elle ne veut pas qu’il finisse comme elle. Parce qu’il ne mérite pas de finir comme elle.

Alors sans pour autant creuser de distance entre eux, elle se détache délicatement de leur étreinte, juste assez pour pouvoir le regarder. « Je t’interdis formellement de te laisser aller, Hopkins. » Le timbre de sa voix est presque sévère, mais derrière la rudesse, et à peine camouflée, se trouve une affection aussi honnête qu’elle. Doucement, une main entrouvre le perfecto du jeune homme pour révéler une poche intérieure. Là, elle y glisse la photographie qu’il lui a confié plus tôt et rabat la veste en cuir contre son torse. Sa main tapote ensuite tendrement la poitrine d’Eòghan, juste au niveau de son cœur. Une façon de dire, ‘elles restent là’.
Elle penche la tête, et les mots quittent brusquement sa bouche, « J’ai besoin de toi. » C'est instinctif, c'est implorant, et si elle tente de cacher sa surprise, la grimace qui tord ses traits la trahit bien vite. Prise au dépourvue par sa propre langue, elle se mord la joue un instant avant d'essayer de se rattraper, « C'que j’essaie de dire, c’est que...s’il faut que j'te suive comme ton ombre pour m’assurer que tu récupères correctement, j’le ferai. » Penaude, elle hausse les épaules. « Où est-ce que tu crèches ? »

Il ne mérite vraiment pas de finir comme elle.

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Eóghan Hopkins
Olympians + le monde qui est le mien
Eóghan Hopkins
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MessageSujet: Re: I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam   I just wanted to make you something beautiful ∆ Sam EmptyDim 17 Nov - 23:58



Sam Eòghan
« I just wanted to make you something beautiful »


Adieu, silence monastique. Il était à la fois si simple et si compliqué d’y renoncer. Pourtant, maintenant, Eóghan se sentait à nouveau entier. Il était redevenu celui qu’il était en partant du Texas quelques mois plus tôt. Laissant, la confiance qu’il avait envers Sam l’intégrer de nouveau, sa voix était un bonus qu’il avait gagné au passage. Un bien nécessaire pour ne pas provoquer le lien qui les unissait et qui, contrairement à ce qu’il s’était imaginé, n’avait pas dépéri en son absence. La vérité, il venait de la montrer sans avoir besoin de l’expliquer. Ses yeux voyageaient de la photographie au visage de la jeune femme. Les siens, quand à elle, étudiaient en détail le souvenir vieux de plus d’une décennie, elle reporta son attention sur l’ancien fugitif qui avait laissé tomber son masque. Il avait la sensation d’être redevenu le gamin qu’il était au début de l’épidémie. Le gosse sensible et perdu, livré à lui-même.

Sam se tourna légèrement vers lui et l’enlaça à la taille, ce qui lui permit de détendre la peau de son buste qu’il malmenait depuis qu’il avait quitté son lit. Un peu surpris par le geste, il se contenta de fermer les yeux et d’étreindre à son tour la survivante. Une douce chaleur s’empara de son abdomen. Etait-ce parce qu’il pouvait enfin baisser sa garde sans craindre de se faire poignarder dans le dos ? Ou était-ce simplement parce qu’en la présence de Sam Thompson, il pouvait être un humain comme les autres, sans avoir à tromper les apparences, sans éviter un quelconque sujet sensible, susceptible de nuire à une amitié impensable dans leur monde dévasté par le chaos ? Probablement les deux. Il entendit alors la voix étouffée de la mécanicienne qui avait logée sa tête dans le creux de son cou. Elle s’excusait. Mais de quoi ? Puis elle lui avoua que ce n’était pas de sa faute. La main d’Eóghan remonta une nouvelle fois dans les cheveux bruns de la jeune femme, se serrant davantage contre elle. « Ni de la tienne. » Murmura-t-il à son oreille avant qu’elle ne se détache. Il déplaça ses mains à la base du cou de Sam, ils se regardèrent un instant jusqu’à ce qu’elle lui ordonne de ne pas se laisser tomber dans les abysses. Un sourire en coin se dessine alors sur son visage et en guise de réponse, il releva son t-shirt de sorte à dévoiler les marques récentes qui l’avaient forcé à rentrer à Olympia. « J’ai compris la leçon. » Tentative d’humour macabre, c’était totalement son genre. Cependant, en la fixant plus longtemps, il remarqua qu’elle était plus que sérieuse et il se rappela de l’attitude qu’elle avait eut lorsqu’il essaya de lui faire cracher le morceau quelques minutes auparavant. Il doutait d’un éventuel appel aux secours. Le ton qu’elle avait employé signifiait probablement qu’il était déjà trop tard pour elle.

Elle rangea la photographie au même endroit que là où il l’avait sortie. Il se laissa faire et comprit le message lorsqu’elle tapota sa cage thoracique, à l’endroit où se trouvait son cœur. Lorsqu’elle lui avoua qu’elle avait besoin de lui, il se remit à réfléchir et une tonne de questions se bousculèrent dans son esprit. Elle n’était pas prête à parler et il respectait son silence, mais Sam semait des indices sur ce qui avait pu la bouleverser en l’absence de l’ancien Miner. Il avait perdu son sourire en l’écoutant, mais le regagna lorsqu’elle se rattrapa en lui disant qu’elle serait capable de l’escorter n’importe où pour qu’il ne se laisse pas sombrer dans son propre passé. À ces mots, il ressentit le besoin de la rassurer. Inutile de la laisser macérer dans une inquiétude qui n’avait plus lieu d’être, en sachant qu’avec ce qu’il soupçonnait, elle devait déjà bien avoir à faire avec sa propre vie à elle. Alors, il se rapprocha encore, jusqu’à coller son front au sien et glissa une main sur sa nuque en fermant encore une fois les yeux. « Le pire est déjà arrivé. » Dévoile-t-il du fond de sa gorge avant de faire une pause pour reprendre tout aussi calmement. « Et je ne partirai plus. » C’était une sorte de promesse qu’il faisait autant à Sam qu’à lui-même. « Tu sais que tu peux avoir confiance en moi, Thompson. » Une évidence pour lui qu’il avait jugé utile de révéler afin que la jeune femme brune ne s’imagine plus être seule et vulnérable. « Quand tu auras besoin de moi, je serai déjà là. »

À son tour, il se détacha. « Je suis à Olympia, Portia et Nino m’hébergent. » Répondit-il à sa dernière question. Les cascades étaient proches de la ville. Soit Sam y logeait aussi, soit elle devait avoir une bonne raison de s’y rendre. « Tu as fini par décider de t’y installer aussi ? Qu’est-ce que tu viens faire là ? » Questions innocentes. Les choses bougeaient si vite entre les communautés, les conquêtes de territoires, les différentes décisions que les chefs prenaient entre eux, tout pouvait basculer d’un jour à l’autre. Eóghan en savait quelque chose, pour croire encore à ce jour qu’il était responsable de la chute des Miners. Il ne s’était pas non plus préoccupé des changements qui avaient pu être mis en place en son absence.  Le survivant observait Sam en silence, comme s’il cherchait à déceler le moindre signe qui aurait pu lui mettre la puce à l’oreille. Ils étaient assis là, au bord d’un bassin naturel. Deux âmes perturbées, abimées, auparavant si rudes et vives. En remontant au plus loin dans ses souvenirs, le mécano ne se souvenait pas d’avoir échangé une compassion et un moment aussi tendre avec la survivante.  

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