Il devait être midi passé. Le soleil était déjà haut dans le ciel en dépit de l’épais voile grisâtre derrière lequel se planquait l’astre. Revenue d’une brève expédition matinale, la blonde retournait voir comme tous les jours son ami Nino dès qu’elle en avait l’opportunité. Elle s’inquiétait pour lui depuis peu bien qu’elle comprenait sans difficulté la nécessité pour lui de faire son deuil le temps qu’il lui faudrait. Respectueusement, la jeune fille ne comptait pas presser son ami à faire l’impasse sur le drame qu’il venait de vivre et elle espérait seulement pouvoir le soutenir du mieux possible pour l’aider à aller de l’avant quand il se sentirait prêt.
Cependant ces temps-ci, l’ex-Miner devait admettre qu’elle avait l’impression que cette période sombre de la vie de son camarade n’était pas prête de se terminer. Jusqu’à présent elle n’avait rien dit, se montrant la plus patiente possible et ce malgré les folies passagères qui traversaient l’esprit de Nino. Elle ne pouvait pas lui reprocher de broyer du noir, néanmoins elle commençait à croire que passer ses journées enfermé dans une chambre dans le noir avec pour seule compagnie des alcools forts ne risquait pas d’améliorer le moral de Weaver.
Après avoir laissé à l’armurerie ses affaires, la survivante prit la direction de l’habitation de son coéquipier de toujours. La porte n’était pas fermée et une fois qu’elle eut pénétré dans la tanière de l’animal, Portia se pinça le nez. « Ugh. » Si elle avait cotoyé la bande de mufles qu’étaient Nino, Joey et Octave pendant plusieurs années à la Mine, jamais le dortoir qu’ils avaient partagé n’avait tant senti le fauve et le renfermé qu’ici. Quand on comparait leur maison à l’abri souterrain minier, cela en disait long sur l’importance de l’hygiène et de la propreté qui régnaient dans la demeure de son ami. Encore un peu et la raider n’aurait pas été surprise de croiser un ragondin dans la pièce …
Allongé sur le canapé, un de ses bras pendant jusqu’à toucher le sol et un plaid retenu de l’autre bras le recouvrant à moitié, le brun s’était assoupi et ronflait comme un bien heureux. Devant lui, les réminiscences de sa dernière insomnie s’accumulaient – elle pouvait remarquer les mégots entassés de cigarettes dans le cendrier qui retraçaient le fil fumeux de sa nuit. Presque sans aucun bruit, la jeune fille traversa la pièce pour s’approcher de son ami et ranger une de ses boucles brunes d’une main attentionnée. « Nino. » appela t-elle tranquillement d’une voix basse et calme. Doucement elle tira le rideau de fortune qui masquait la lueur du dehors, un rai de lumière venant timidement éclairer la pièce assombrie. « Nino c’est moi. » Elle s’assit sur le rebord du lit, l’observant avec un fragile sourire réconfortant s’éveiller doucement de sa torpeur. Quand il était endormi, c’était là qu’il paraissait le plus heureux ces derniers temps. Les traits détendus, la respiration calme, le visage loin de toute la contrariété qui l’habitait. Et dès lors que ses yeux s’ouvraient, les pupilles retrouvaient l’infinie tristesse morne qui ne l’avait plus quitté depuis que Lenny, elle, les avait abandonnés à leur triste sort. Le charme se rompait.
La raider lui accorda quelques secondes de tranquillité avant de parler. « Tu as mangé quelque chose ? » questionna la blonde avant de pivoter légèrement pour faire un tour rapide du propriétaire d’un coup d’œil. Pas la moindre conserve entamée à l’horizon, rien que des verres à moitié vides et des restes d’alcool frelaté que Nino avait trouvé on ne savait où. « Autre chose qu’un repas liquide. » Elle attrapa deux bouteilles vides pour les jeter dans le grand bac où s’entassaient d’autres cadavres de verre. La semaine avait été riche en alcool, visiblement.
Nino Weaver
Olympians + le monde qui est le mien
Hurlements : 397
visage : bob morley.
crédit : sweet poison. muggle.
survit depuis le : 24/07/2018
capsules de troc : 1698
Sujet: Re: perdus | nino Lun 11 Nov - 13:54
début septembre 2019♫ Endormi dans le canapé, Nino récupérait les heures de sommeil perdues à cause des ses insomnies trop fréquentes. Depuis la mort de Lenny, les nuits lui paraissaient longues et douloureuses, si bien que pour s’offrir un peu de repos, il n’avait rien trouvé de mieux qu’un peu de bouteille et d’herbe. Même s’il était encore loin des junkies que l’on pouvait trouver à la carrière, l’ancien moniteur de snowboard devenait doucement dépendant de ces nouvelles substances, les seules capables de l’apaiser un temps soit peu et d’ainsi tenir le coup. Peu enclin à sortir d’Olympia, le brun faisait le strict minimum et avec la perte qu’il venait de subir, personne ne venait trop le déranger. Personne, sauf Portia, une de ses colocataires et surtout, sa meilleure amie. Pas du genre à baisser les bras, elle continuait de le rassurer et de veiller sur lui, une attention que le plus âgé remarquait bien et qui quelque part lui faisait un peu de peine. Parfois, par élan d’amitié, il se faisait violence pour l’accompagner un peu dehors et passer un peu de temps avec elle, mais malgré tout ces efforts, il ne parvenait pas à être de nouveau l’ami qu’il était pour elle et surtout l’ami dont-elle avait besoin. Coupable de son propre état, Nino ne savait même plus comment agir, et se mettait presque à attendre la fin. L’ambiance à la colocation n’était pas au beau fixe, encore moins depuis le retour d’Eoghan qui ne décrochait pas un mot, et qui fuyait -lui aussi, les attentions de la blonde.
Portia méritait mieux, si bien que lorsqu’elle le réveilla à coup de rayons de soleil, le brun se contenta d’un petit grognement, avant de finalement se redresser sur le canapé. Jamais il ne se montrera volontairement désagréable avec la blonde, du moins, il l’espérait, pas après tout ce qu’ils avaient traversé ensemble. Une fois en position assise, le trentenaire recoiffa rapidement ses bouclettes sombres, avant de s’étirer légèrement. « Oui, maman, j’ai mangé. » Derrière un semblant de sourire, le brun lui pointa du doigt le bol dans lequel il avait mangé une soupe la veille au soir. Bien qu’il dérivait un peu, Nino continuait de s’alimenter, pas encore totalement partant pour se laisser totalement mourir. « J’ai juste mal dormi cette nuit. » Comme toutes les nuits, l’ancien conseiller de la mine avait tourné en rond dans son lit, avant de finalement descendre au petit matin dans le salon, pour faire passer le temps plus vite. Son état inquiétait son amie, il le savait parfaitement et c’était la raison pour laquelle il continuait de sauvegarder les apparences.
Naturellement, il se leva du canapé pour aider la blonde à ramasser son bordel, avant d’attraper une gourde d’eau pour se désaltérer. Une fois le salon plus ou moins remis en ordre, Nino se laissa retomber dans le canapé, avec un mal de tête certain et courant pour ceux qui s’enfilaient deux bouteilles en solitaire. « Tu as fais quoi aujourd’hui ? » Bien plus active que lui, Portia s’investissait davantage dans la communauté, se faisant doucement une place chez les Olympias. Loin de celui qu’il avait été à la mine, Nino se montrait en retrait et distant face aux autres habitants et pour faire court, hors Portia, Joey et Adam, il ne parlait à presque personne.