A force de donner des coups dans la mousse usée, les phalanges rougies de Portia finirent par deviner la structure du bois sous toute cette ouate ayant pris l’humidité. Les fils un peu décousus du buste de tissu rembourré pendouillaient, s’agitant frénétiquement à chaque fois que la blonde tapait rageusement. Pied ou main, tout y passait : le plus important, c’était surtout de pouvoir évacuer la colère brûlante qu’elle avait toutes les peines à digérer depuis qu’elle avait recroisé Mikh et qu’elle le savait aussi vivant que parfaitement hors de tout remords.
Le revoir n’avait vraiment pas ravivé une quelconque piété chez la new-yorkaise. Elle n’arrivait pas à passer outre le sourire agaçant qui marquait encore sa mémoire et les réflexions débiles qui l’accompagnaient. Difficile de se débarrasser d’un souvenir aussi persistant que lui quand elle ne pouvait pas faire autrement qu’associer à ces yeux de serpent l’humiliation et la trahison essuyées. Elle s’en voulait autant qu’elle le détestait : elle aurait du mal à le pardonner autant qu’elle ne s’excusait pas la faiblesse d’âme qu’elle estimait avoir eu pour lui.
Par chance pour sa santé mentale et pour ses relations sociales avec ses quelques camarades d’alcôve, Portia partageait ce dortoir avec d’autres mineurs aujourd’hui absents de la pièce. Cette vie en groupe n’empêchait pas chacun d’ajouter sa petite touche personnelle. Dans son cas, aujourd’hui, l’éclaireuse avait trouvé le moyen de ramener un vieux mannequin d’entraînement usé à souhait dans leur box et c’était sur le pauvre objet recyclé à l’infini qu’elle défoulait ses nerfs apparemment mis à rude épreuve. La chose prenait une place plutôt conséquente et avait moins d’allure qu’un lourd sac de sable, mais c’était moins dur à transporter et bien moins pénible à devoir accrocher. Alors qu’elle s’apprêtait à encore frapper l’innocent épouvantail, du mouvement dans le coin droit de son champ de vision la détourna temporairement de son objectif. « Salut. » souffla t-elle entre deux tapes, ayant bien vite reconnu l’éclaireur pour ne pas interrompre son activité. « Tu m’excuseras si j’ai l’air un peu » Un coup à la suite de l’autre, elle cogna le mannequin, ses poings compacts assénant plusieurs directs secs pendant qu’elle terminait sa phrase hachée par l’essoufflement. « énervée, la journée a été longue. » A force d’insister sur les mots, Nino n’aurait aucun mal à lire l’ironie de ses paroles.
Ce qui devait arriver arriva ; dans un concert bruyant, le mannequin déséquilibré bascula de l’autre côté et tomba à la renverse. Ce qui n’arrangea pas vraiment la mauvaise humeur de la blonde aux cheveux décidément rebelles qui se mit à rouspéter tandis qu’elle s’abaissait pour hisser de nouveau sur son pied fragile la victime de sa frustration. « Saleté de machin. » Un bon jour pour converser avec Portia Meadows, en somme.
Comme si elle se rappelait tout à coup de l’existence de Nino dans les parages, la jeune fille s’arrêta pour regarder le brun et enfin lui accorder de l’attention. « Ca va ? » Ce n’était volontairement pas la partie la plus agressive d’elle que l’éclaireuse voulait lui montrer aujourd’hui, mais elle avait un peu de mal à se calmer. La séance de boxe improvisée ne suffisait pas à apaiser son énervement, peut-être que parler à son acolyte l’aiderait.
Nino Weaver
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Sujet: Re: hope | nino Dim 6 Jan - 17:56
novembre 2018 + Malgré les cernes qui commençaient à se dessiner sous ses yeux, Nino gardait le sourire et continuait de donner de sa personne pour aider la communauté. Un rôle de conseiller qu’il prenait très au sérieux, mais qui lui prenait plus de temps que prévu. En effet, même s’il pourrait parfaitement se contenter de livrer son avis personnel aux dirigeants, l’éclaireur lui préférait le construire autour des impressions récoltés auprès des habitants, soucieux de représenter un semblant d'intérêt commun. Alors qu’il rentrait seulement d’une de ses missions quotidiennes, le brun avait aidé quelques habitants à déplacer des tables dans le réfectoire, avant de finalement réussir à s'éclipser vers les dortoirs. Comme il était encore relativement tôt, la plupart des miners occupaient encore les autres parties de la mine, ce qui laissait une sorte de calme solennel dans les couloirs. Une fois arrivée dans le dortoir qu’il occupait avec ses compagnons de chambrée et surtout amis, Nino attrapa l’animal qui somnolait sur le lit, pour venir le couvrir d’amour. Retrouver Poutine et passer du temps avec lui était toujours un plaisir, même si dernièrement, les moments simples de complicités se faisaient un peu plus rares.
Pour la peine, il resta bien une bonne demi heure avec la bête à poil pour le papouiller et le brosser un peu, avant de se motiver à faire un tour au lieu de dormir. Ne sachant pas vraiment où aller, le brun opta pour une traversée rapide des dortoirs, tout en cherchant si quelqu’un avait besoin ou simplement si quelqu’un voulait passer un peu de temps avec lui. Suivi de près par son chien, Nino gagna finalement le dortoir qu’occupait Portia, et en poussant légèrement la porte, il observa que celle-ci était déjà ouverte. Pressé et pas soumis aux règles de savoir vivre, l’animal se glissa dans l'entrebâillement de la porte avant d’y disparaître. Amusé par l’énergie de son compagnon, Nino frappa un instant à la porte avant de finalement l’ouvrir en entendant du bruit. Comme il le souhaitait, la blonde s’y trouvait et semblait très occupée à marteler un pauvre mannequin d'entraînement. Si garder une condition physique optimale s'avérait judicieux pour tous les survivants, il voyait bien que les motivations étaient autres et se demanda naturellement ce qui pouvait bien pousser son amie à frapper avec autant d'énergie.
Consciente d’avoir l’air sacrément remontée, l’éclaireuse s’excusa brièvement sans pour autant donner plus de détails. Des journées horribles, ils en passaient toutes et tous, et même s’il ne souhaitait pas la forcer à parler, il espérait sincèrement pouvoir lui changer un peu les esprits. « T’inquiète ? Il s’est passé quoi ? » Aux dernières nouvelles, Portia était partie en direction du ranch pour rendre visite aux leurs. Une mission assez basique qui aurait dû lui permettre de prendre un peu l’air et ainsi se vider un peu la tête. Malheureusement, elle semblait plus remonté que jamais à croire que la mission s’était mal déroulée. « Tu veux qu’on s'entraîne ensemble ? » Si la blonde voulait vraiment frapper dans quelque chose, autant rendre l'exercice un minimum utile et ainsi s’entrainer en groupe. Le combat était pas forcément leur spécialité, mais avec un peu de bonne volonté, ils pourraient s’améliorer ensemble. « Oui, un peu fatigué ? Mais ça va ? » Lui allait bien, comme toujours, ce n’était pas le sujet pour le moment, autant se focaliser sur le plus évident.
Réponse automatique, courte et efficace qui fusa sans attendre. « Rien. » Trop rapide pour ne pas dissimuler un véritable problème, Portia n’était pas du genre à pleurnicher à la première contrariété venue. Ca, c’était avant. Elle encaissait plutôt bien – merci l’Influenza et les années de galère qui allaient avec. Pour autant elle n’était pas une muraille infranchissable et indéchiffrable, et elle finissait toujours par craquer, par dire ce qui lui passait par la tête et ce qu’elle pensait surtout au fond d’elle-même ; ce moment-là non plus ne tarda pas. « Juste un con que j’ai croisé au Ranch. » Déjà l’explication semblait plus proche de la vérité.
Elle abandonna le mannequin de bois déjà bien amoché, le poussant pour le mettre de côté suite à la suggestion de Nino. C’était un grand gaillard bien bâti et sûrement ne tomberait-il pas à la renverse du premier coup porté par sa jeune disciple, mais Portia n’avait pas été à mauvaise école avant de rejoindre la Mine et elle était au moins plus bagarreuse que son ami. Ses yeux bleus le jaugèrent d’un air semi-convaincu – il n’était pas question d’expier sa mauvaise humeur sur lui, mais s’il se proposait, c’était qu’il savait dans quoi il se lançait. « Si tu veux. Mais je te préviens, tu le remplaces. » Hors de question qu’elle joue le rôle du punching-ball passif et inactif ; Portia avait besoin de se défouler, d’exulter, d’extérioriser. Nino avait parfaitement les épaules pour encaisser et canaliser ses émotions. « Le mannequin, pas le type dont je te parlais, hein. » précisa t-elle avec un temps de latence, tapotant l’épaule du mobilier défensif qui avait à présent le droit à un répit bien mérité.
A nouveau en position sur ses deux pieds, ses phalanges se resserrèrent et la blonde n’attendit pas le signal de départ de son camarade pour recommencer à frapper. La paume droite de Nino réceptionna son premier coup sans effort, le deuxième également. Ses iris jetèrent des coups d’œil successifs, la vivacité d’esprit étant au moins aussi importante en corps-à-corps que la force des coups. « T’as une tête d’enterrement. Tu devrais dormir un peu, tu sais ? C’est pas désagréable. » Elle le voyait d’assez près pour constater sans effort l’étendue des cernes qui balafraient ses mirettes sombres habituellement rieuses. Pour le coup, il paraissait vraiment fatigué et cela n’avait rien de surprenant au vu de son dévouement pour la Mine. Néanmoins s’il comptait passer l’hiver, il valait mieux qu’il se préserve un peu au risque de finir à l’infirmerie plutôt qu’à aider les autres. La jeune femme se promit intérieurement de le surveiller sur les prochains jours et de s’assurer qu’à défaut de cesser de mettre les autres au premier plan cinq minutes, il n’aille pas au-delà de ses limites.
Cependant ses airs légèrement affaiblis n’endormirent pas l’endurance de Portia. Sans l’esquinter, elle ne comptait pas l’épargner. A nouveau elle lui décocha plusieurs directs incisifs qu’il lui serait simple d’éviter s’il avait compris que l’exercice ne serait pas vraiment factice. A en deviner par l’expression ombrageuse de son visage, dans la tête de la new-yorkaise, ce n’était pas vraiment Nino qu’elle avait face à elle.
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Sujet: Re: hope | nino Dim 13 Jan - 21:07
novembre 2018 + L'énergie évidente que mettait la blonde dans ses coups face au mannequin traduisait assez bien la colère qu’elle ressentait face à ce mystérieux homme. Des cavaliers avec des sales caractères, ce n’était pas ce qu’il manquait, mais pour le coup il s’étonnait de ne jamais avoir entendu parler d’une connaissance de Portia au ranch. Après, elle pouvait parfaitement s’être prise la tête avec un parfait inconnu, mais en une journée il voyait mal comment elle pouvait amasser autant de haine pour une personne. Curieux et surtout un peu amusé de la fureur avec laquelle elle frappait le mannequin, Nino s’hasarda sur une question. « Un gars que tu connais d’où ? » A force de partir en mission ensemble, les deux éclaireurs se connaissaient mutuellement plutôt bien et même s’ils leur restaient encore beaucoup de choses à apprendre, il se plaisait à penser qu’ils pouvaient aisément parler de tout et de rien.
Une fois le mannequin mis de côté, Nino posa sa veste sur le côté pour s’approcher de sa partenaire pour venir s’échauffer un peu. Loin d’être un expert en combat, il savait suffisamment se battre pour participer à un entraînement de ce type. « Je risque d’être un peu plus vif que lui quand même. » Si la blonde avait besoin de frapper, il saura aussi encaisser sans plier, toujours présent pour aider son prochain. Une qualité qui lui faisait parfois défaut, et qui aujourd’hui se lisait sous ses yeux fatigués. Alors qu’il se tenait face à son ami, cette dernière releva le détail et lui conseilla avec toute la bienveillance du monde de dormir un peu la nuit. Un avis qu’il ferait mieux d’écouter s’il ne voulait pas tomber malade avant la fin de l’année, mais qui pour autant ne collait pas avec son rythme de vie actuel.
Soucieux du bien-être de la mine, Nino donnait de sa personne pour que tout aille pour le mieux, surtout après les derniers événements. Maintenir le moral d’un groupe n’avait rien de facile, surtout quand ce dernier vivait à l’écart de la lumière et à l’écart du monde tout court. Pourtant, l’éclaireur restait persuadé qu’avec un peu de bonne volonté, l’ambiance générale pourrait-être bien meilleure. « Ouais je sais, mais y a pleins de choses à faire et j’ai pas envie de laisser tomber ? » Dévoué à son clan, Nino acceptait de rater quelques heures repos pour aider les autres, persuadé que tout cela ne durerait pas éternellement. Bientôt les troupes iront mieux et les sourires regagneront les visages des habitants de la mine.
Au brun, la jeune fille pouvait raconter beaucoup de choses sans avoir besoin de les préciser réellement. Il était l’un de ceux qui avaient eu vent de toute l’histoire de Portia – de ses habitudes de gamine de riche à ses premiers pas maladroits de survivaliste, en passant par son frère disparu et camé, ses déboires avec les Jackals. Il savait d’elle sûrement bien plus que la plupart de ses amis d’autrefois n’en connaissaient sur elle, comme si étrangement cette atmosphère de fin du monde lui avait permis de réellement distinguer qui était digne de confiance et qui ne l’était pas. En l’occurrence, Nino était du bon côté de la barrière. « D’avant. » Avant l’Influenza, avant que la mort ne vienne rôder partout et écraser leurs vies du jour au lendemain. « A New-York. » Que restait-il de la ville ? Seuls les survivants qui y étaient restés le savaient. Portia n’avait plus eu envie d’y retourner depuis un moment, précisément depuis qu’elle avait trouvé refuge à la mine avec Octave – et qu’ils s’y étaient fait leur place, ainsi qu’une nouvelle famille.
Et il était préférable qu’ils se préservent les uns les autres, notamment en prenant soin de ceux qui en avaient besoin mais qui ne voulaient pas forcément l’entendre. Un peu de repos et une petite dose d’égoïsme auraient fait le plus grand bien à l’éclaireur, mais il était têtu et avait malheureusement raison sur un point : passer cinq minutes à lambiner n’était pas vraiment envisageable à la Mine. « C'est pas faux. » haleta t-elle entre deux frappes. « On manque pas de boulot en ce moment. » Avec la nouvelle alliance au Ranch et leurs missions habituelles, leurs effectifs n’avaient pas doublé pour autant et il fallait pouvoir en faire deux fois plus – ce qui n’était pas donné à tout le monde, mais relevait de la survie du groupe. « Je dis juste que tu dois faire attention à toi. » Portia tenait à Nino et pas uniquement parce qu’il s’agissait d’un de ses collègues éclaireurs. C’était un homme bon qui faisait plus de bien aux autres qu’il ne pouvait le soupçonner, et ce genre d’éléments ne pouvait être perdu. Elle le savait parce qu’il lui faisait penser à son ancien mentor et qu’elle se souvenait parfaitement de la vive peine que sa perte avait engendré chez les survivants qu’il avait abandonnés malgré lui.
Pour le moment, son acolyte encaissait bien les coups – mais vu le sujet qui revenait sur le tapis, les choses allaient se corser. « Ce type … Le type que j’ai recroisé. » Puisqu’elle en reparlait d’elle-même, il fallait supposer que la jeune fille n’avait pas encore vidé le quart de son sac. « C’était mon voiturier. » Peu de monde avait son propre chauffeur attitré et Portia n’ignorait pas que sa phrase, encore plus aujourd’hui, démontrait un criant écart entre sa vie d’autrefois et celle du commun des mortels. Le fossé était d’autant plus scandaleux quand on pensait à leurs considérations actuelles – manger, avoir un toit et ne pas risquer de mourir d’une morsure ou d’une griffe. « Je l’avais embauché pour faire chier mes parents. » A l’époque, elle s’en rappelait avec exactitude, son plan avait fonctionné à merveille. Sa mère avait cru à une blague tandis que son père avait voulu sévir en vain. « Finalement il s’est barré un an après les poches pleines sans rien dire à personne. » Sans rien me dire, la correction s’était faite instinctivement dans sa tête. Etait-ce ça qui l’énervait le plus, qu’il ne lui ait pas touché un mot particulièrement à elle ? Quelque part Portia n’aurait guère du en attendre trop de la part d’un jeune homme qu’elle ne connaissait pas autant qu’elle avait cru – qu’elle avait espéré. La blonde donna un plus grand coup du droit, rageur et emporté.
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Sujet: Re: hope | nino Jeu 17 Jan - 23:38
novembre 2018 + A force de discuter des heures durant, Nino et Portia possédait finalement très peu de secrets l’un pour l’autre. Même s’ils gardaient forcément un petit jardin secret, les deux collègues et amis parvenaient à discuter aisément de tout et de rien, avec une simplicité agréable. Portia connaissait un bon nombre d’épisodes de son passé, tout comme il en connaissait sûrement beaucoup du sien. En plus de savoir d’où elle venait, Nino savait aussi dans quel genre de famille elle avait pu grandir et quel genre de vie elle avait pu avoir avant la fin du monde. Néanmoins, dans tous ces récits, l’éclaireur ne se souvenait pas d’avoir entendu d’un con en particulier et se trouvait sans surprise, un peu curieux au sujet de cet inconnu. « Ah oui, ça fait longtemps pour le coup. » Nino aurait aimé lui faire remarquer à quel point c’était improbable qu’elle recroise quelqu’un de sa vie à New York au beau milieu du Texas, mais face à l’agacement évident de la plus jeune, il préféra finalement s’en passer.
Sans y mettre beaucoup de force, Nino répondait aux coups de la blonde, histoire de la faire un peu décompresser. Du repos, ils en avaient sûrement besoin tous les deux, et même si son état s’avérait plus alarmant que celui de la plus jeune, il savait qu’il pourrait compter sur elle en cas de soucis. « Au pire, tu veilleras sur moi. » Cela dit, pas du genre à jouer avec le feu, l’ancien moniteur de snowboard se promit à lui-même de se coucher un peu plus tôt à l’avenir, au moins le temps de récupérer un minimum. En attendant, il s’activait à cette petite séance de sport improvisé, qui avait au moins le mérite de lui vider un peu l’esprit. Même s’il adorait Joey, Octave et les autres membres de sa chambrée, le brun appréciait sincèrement la compagnie de Portia et se voyait plus que ravi de passer un peu de temps avec elle. D’une certaine manière, elle représentait ce qui ressemblait le plus à une meilleure amie à ses yeux, et même s’il savait que tout pouvait s’écrouler du jour au lendemain, il aimait penser que cette relation durera dans le temps.
En attendant, il valait mieux profiter de l’instant présent, même si pour le moment il se résumait à canaliser la rage de la blonde, qui acceptait finalement d’expliquer les véritables raisons de sa colère. Si apprendre qu’elle possédait un voiturier n’étonnait pas particulièrement le plus âgé, il fut bien plus surpris d’entendre qu’elle avait engagé un homme simplement pour faire chier ses parents. « Il avait quoi de spécial, pour que ça fasse chier ta famille ? » Une question anodine qui lui semblait néanmoins essentielle pour comprendre cette histoire peu banale. Incapable de réellement savoir ce qui pouvait gêner une riche famille New-Yorkaise, Nino supposa dans un premier temps que l’homme était peut-être de couleurs ou bien d’un état un peu oublié des Etats-Unis. Même si c’était un peu caricatural de penser que la plupart des riches étaient racistes ou médisants envers les minorité ou envers les états du centre, Nino savait que c’était malheureusement une réalité assez courante. Aujourd’hui encore, certaines personnes vivaient encore des situations de discrimination assez fortes. Etant un peu bronzé lui-même, l’éclaireur se souvenait sans la moindre difficulté de quelques blagues vaseuses qu’avaient pu lui faire des Texans trop fermés d’esprits.
Alors qu’il cherchait encore à comprendre les choix de Portia en matière de personnel, cette dernière arriva rapidement à la conclusion de son histoire avec ce fameux garçon. Une fin qui ressemblait presque à un scénario de film, confirmant au passage que la vie de la blonde avait été radicalement différente de la sienne. Visiblement furax de ce dernier affront, Portia lui envoya un coup de pied assez puissant qui l’obligea à la bloquer avec ses bras pour la contrer. Une fois la blonde maîtrisée, il la regarda avec un soupçon de curiosité, clairement intrigué par ce qu’il venait d’entendre. « Oh je vois… Vous étiez proches ? Il avait besoin d’argent ? » Incertain de l’idée qu’il devait se faire de cet épisode étrange, Nino s’arrêtait sur certain détail, avec un naturel déconcertant.
C’était un parfait inconnu. Ils ne savaient strictement rien de lui et déjà cette information justifiait à elle seule la méfiance profonde de ses parents. On ne laissait pas un inconnu s’introduire dans leur vie comme ça, comme si ça ne pouvait pas porter à conséquence, comme s’il n’y avait rien à craindre. Il y avait tout à craindre avec des garçons comme lui, semblait-elle entendre au loin d’une voix maternelle fantomatique. Mauvais genre et mauvaises fréquentations, tout ce qu’elle aurait du fuir en priorité. Portia n’était pas comme ça. Elle se montrait d’une naïveté quasi-enfantine quand elle pensait avoir rencontré une personne fiable. Mais la confiance ne se jaugeait pas à quelques bonnes paroles et quelques actions serviables. « C’était un type de la basse classe, tout simplement. » De sa bouche les mots étaient méconnaissables. Et on le sentait bien que ses expressions n’étaient pas les siennes, qu’elle ne croyait plus – si seulement elle y avait cru un jour - à ce qu’elle disait. « Que leur fille amène un inconnu chez eux avec tous les vautours prêts à tout pour un peu de richesse … Tu sais, ils étaient persuadés que toute personne venant hors de l’Upper East Side leur nuirait forcément. » Et l’exemple de Mikh leur donnait raison. Dommage pour eux, ils étaient trop morts pour pouvoir le lui dire de vive voix.
Alors oui elle l’avait embauché comme un vulgaire petit personnel. Et au début il n’y avait bien que que ça. Des courses dans une indifférence totale où la jeune fille ne prêtait pas plus d’attention au chauffeur qu’au cuir intérieur du siège sur lequel elle était installée. Mais elle avait fini par apprendre à le connaître. A croire qu’elle le connaissait, corrigeait-elle dans ses pensées. Ils avaient parfois discuté, de tout et de rien, de choses absurdes qui faisaient sourire Mikh sans qu’elle ne comprenait bien pourquoi – et maintenant elle saisissait juste qu’il s’était payé sa tête du début à la fin. « Je sais pas. Je pensais que oui mais les gens proches ne se volent pas entre eux, non ? » Amer constat qu’elle prononça l’œil coléreux et l’air soucieux. Il avait juste donné le change pendant douze mois. Un an à mentir et à feindre la sympathie, ca devait être long. Portia pouvait au moins lui tirer son chapeau pour cette prouesse : elle n’aurait jamais réussi à tenir un tel mensonge avec lui.
Encore des questions qui en soulevaient d’autres. Pourquoi ? La réponse elle ne l’avait pas et la blonde finit par arrêter de frapper ce pauvre Nino qui n’avait rien demandé, s’arrêtant pour laisser tomber ses bras ballants et reprendre son souffle. « J’en sais rien ! Oui, oui il devait avoir besoin d’argent, mais il était très bien payé et s’il avait eu besoin de plus il aurait pu me demander ! » Une avance sur salaire, une augmentation ou juste une faveur en billets verts. Quelle importance ? Elle avait tellement de fric à cette époque qu’elle n’avait pas su quoi en faire. Ca aurait pu déborder de ses poches sans problème, grossier cliché racoleur mais réel. Pourtant de toute sa famille c’était celle qui le montrait le moins, pas par honte ou par modestie, mais tout simplement parce qu’elle en avait vite eu assez de tout cet argent. Elle en avait soupé jusqu’à l’écœurement. « Je comprends pas pourquoi il a fait ça. C’était complètement absurde. » Absurde, ouais. Parce qu’à moins d’accepter de s’être fait berner de A à Z, l’éclaireuse ne voyait pas d’explication qui lui convenait.
Elle redressa le menton, resserrant ses poings avant de s’étirer un peu pour se remettre en place. Ne pas laisser l’abattement la gagner. Ca ne devait pas l’affecter autant. « Tu sais ce qui m’énerve le plus au final ? C’est que quand il m’a vu au Ranch, le seul truc qu’il a su faire c’est se foutre de moi. Comme si c’était juste une bonne blague sans importance. » La plaisanterie n’était qu’à sens unique et la blonde l’avait sûrement bien moins pris que lui. Normal, quand on était l’arroseur qui arrosait les autres. « Il aurait pu s’expliquer. Il l’a pas fait. C’est pas comme si c’était compliqué de dire la vérité. » Quand elle se rappelait de leur échange houleux, elle se remémorait aussi qu’il n’avait pas eu un soupçon d’intérêt pour tout le reste. Son frère, ses parents, tout le reste. Elle ? Qu’est-ce qu’elle aurait bien pu demander à quelqu’un dont elle ne savait au final rien de vrai ?
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Sujet: Re: hope | nino Mer 23 Jan - 22:54
novembre 2018 + Bien que l’histoire que lui comptait la blonde lui paraissait à mille lieux de son passé, Nino se montrait très attentif, soucieux d’apporter pourquoi pas un regard extérieur. Même si la blonde prétextait ne plus jamais vouloir lui adresser la parole, cette affaire lui tenait plus à coeur qu’autre chose, ce qui montrait bien qu’elle éprouvait encore quelque chose pour ce jeune homme. La colère ne venait jamais de nulle part, tout autant que la déception et si elle frappait aussi fort avec ses poings, l’éclaireur savait que c’était uniquement parce qu’elle avait le sentiment d’avoir été trahi ou dupé. « Tu l’as rencontré où ce gars du bas peuple alors ? » Pour l’engager, la blonde avait bien dû le croiser une première et pour le coup, Nino se demandait bien comment une gamine des quartiers riches de New-York avait pu rentrer en contact avec garçon des bas quartiers. Rapidement, il l’imaginait acheter un peu de poudre blanche dans une ruelle mal éclairée pour animer ses soirée avec le gratin citadin. En effet, le brun se souvenait assez bien des gosses de riches qui venaient passer leurs vacances sur les pistes durant l’hiver et qui pour amuser la galerie étaient prêt à tous les excès. Même s’il voyait mal son amie avoir ce genre de comportements, Nino savait qu’elle avait très bien pu évolué depuis l’arrivée de l’épidémie et par conséquent gagner en maturité. Dans tous les cas, ce n’était certainement pas l’éclaireur qui se permettrait de juger une amie pour des actes passés, surtout quand cette dernière semblait avoir besoin de vider un peu son sac.
S’il comprenait assez aisément qu’elle puisse être vexée pour cette histoire de vol, l’ancien moniteur de snowboard essayait comme il pouvait de dédramatiser la situation. « Après on a pas tous la même vie ? Je veux dire, j’ai jamais manqué de rien, alors je n’ai jamais pensé à voler ? Enfin j’excuse pas son comportement, juste que les gens font parfois des erreurs ? » Si le geste était mauvais, Nino ne pensait pas pour autant que cela sous-entendait forcément qu’il s’était moqué d’elle, mais simplement qu’il n'était pas assez malin pour ordonner ses priorités. Malheureusement, la vie de certaines personnes les poussaient parfois à ne pas voir l’amitié comme quelque chose de réellement précieux et ce même s’ils en souffraient aussi. Alors oui, il aurait peut-être dû en parler avec la blonde, histoire de ne pas la blesser, mais est-ce que huit ans auparavant, Portia aurait été aussi compréhensive qu’aujourd’hui ? « Il était peut-être trop fière pour demander ? Puis tu étais son employeur, donc c’était pas forcément le plus simple pour créer une amitié et surtout pour parler de ce genre de chose. » Même s’il comprenait parfaitement la colère de la blonde, Nino espérait sincèrement pouvoir l’apaiser un peu, histoire qu’elle arrête de retourner le passer dans tous les sens dans son esprit. Soit elle parvenait réellement à l’oublier, soit elle imposait une véritable conversation avec ce dernier, pour enfin poser toutes ces questions qui semblaient lui ronger l’esprit. Il fallait surtout qu’elle fasse le choix qui lui ferait le plus de bien à elle, sans ce soucier de lui.
D’ailleurs, à aucun moment le plus âgé conseilla à son amie de pardonner le cavalier, qui dans un sens méritait certainement son sort. En effet, d’après le récit de la blonde, ce dernier ne s’était pas montré très cordial lors de leurs retrouvailles, quitte à blesser l’éclaireuse. « Ca je suis d’accord, c’est pas sympa. Il aurait pu être content de te voir en vie, et te demander comment tu vas. » Un minimum syndical qui lui semblait évident, mais qui visiblement ne coulait pas de source. Néanmoins, si Portia l’avait apprécié, cela sous-entendait forcément qu’il possédait un certain nombre de qualités, qui manquaient peut-être un peu la jeune femme qu’elle était devenue. « Tu aurais aimé savoir ce qu’il devient lui ? » Une question anodine qui n’en était pas vraiment une, et qui permettait d’en savoir un peu plus sur ce qu’elle regrettait dans leur relation passée.
L’éclaireuse ne répondit pas tout de suite à son acolyte, s’imposant l’exercice fastidieux de revenir en arrière sur ce qui avait mis Mikh sur son chemin. « Il était serveur dans un café où on allait avec des amies. Je lui ai proposé ça comme ça. » Par simple envie d’emmerder le monde ou uniquement parce qu’elle avait eu l’intuition qu’il allait parfaitement remplir ce rôle qui lui irait comme un gant. Avec sa gueule d’ange agaçant et ses remarques tantôt charmantes tantôt nonchalantes, c’était sûr que ses parents n’auraient pas apprécié le personnage. Sauf que son petit jeu s’était comme qui dirait retourné contre elle et que maintenant, c’était elle qui le détestait cordialement.
Nino pouvait bien se faire l’avocat du diable, Portia n’en avait que faire : elle n’avait pas besoin d’entendre quelqu’un prendre la défense de Mikh. Elle voulait juste dire ce qu’elle avait sur le cœur pour se débarrasser de ce sentiment désagréable et persistant qui lui collait à la peau. Comme un goût d’inachevé, une sensation d’acte manqué dont elle ne parvenait pas à se défaire pour l’heure. « En effet, c’était une erreur. » lâcha t-elle d’un ton horriblement froid. Elle avait été bien plus blessée dans son ego qu’elle ne le pensait. Ce n’était pas juste le fait d’avoir eu tort qui lui déplaisait, c’était qu’elle avait toujours pensé être la bonne personne à l’écoute, prête à aider les autres et à faire fi de ses préjugés. Et là, tous ses bons sentiments n’avaient eu aucun effet. Elle était juste passée pour la petite pimbêche qui faisait sa bonne action annuelle. Etre réduite à ça, ça la rendait folle. Après tout le mal qu’elle s’était donnée et après tout ce qu’elle pensait avoir fait pour prouver qu’elle valait mieux que l’étiquette collée sur son front, Portia avait l’amertume sur le bout des lèvres.
Elle enchaîna les coups avant de rétorquer, placide, ce qu’elle aurait pu objecter à n’importe qui d’autre. « Peut-être. Mais en attendant sa fierté lui a fait faire n’importe quoi. » S’il voulait jouer les durs, c’était son problème. Portia ne lui avait jamais demandé de faire semblant et encore moins de mentir. Elle, elle n’avait pas tout caché. Elle en avait même sûrement trop dit. S’en mordant intérieurement les doigts, la blonde ralentit le rythme avant de finalement pousser un profond soupir de lassitude et de lever les mains en l’air d’incompréhension. « Nino … J’avais dix-neuf ans, je connaissais et connais toujours rien au droit du travail et je lui demandais pas de m’appeler patron, j’étais tout sauf juste un employeur. » Etre une gamine de riches ne signifiait pas obligatoirement se prendre pour une dictatrice capricieuse en mal d’autorité. Il ne l’avait pas connue à cette période et ne l’aurait certainement jamais rencontrée en de telles circonstances, et Portia avait de nombreux défauts qu’il aurait été facile de dresser dans une liste non exhaustive. Mais le mépris n’en faisait pas partie et justement elle avait laissé la coquille se fendre en pensant qu’au fil des jours et des semaines, partager la moitié de sa journée avec son voiturier pouvait s’avérer être autre chose qu’un moment gênant où seul le silence était roi. Ils pouvaient discuter. Elle pouvait lui demander son avis sur tout un tas de fadaises qui l’avaient fait rire – mais sur lesquelles il s’était toujours exprimé avec franchise. Il pouvait lui montrer des coins où elle n’aurait jamais mis les pieds une seule seconde avant de réaliser qu’elle passait à côté de tout, cloîtrée dans sa jolie cage de marbre et d’or blanc. « Quand tu passes tous tes trajets avec la même personne tu finis par croire que c’est aussi le seul visage ami que tu fréquentes le plus … Bref. » A la fin, oui, elle avait probablement cru qu’il était ce qui s’apparentait le plus à une personne digne de confiance et d’amitié. Elle avait naïvement omis comment tout cela avait commencé, et comment tout cela risquait de se terminer quand on croyait un peu trop à la bonté des autres.
Tout ça n’avait été rien qu’une façon d’amadouer la petite princesse pour mieux les arnaquer. Et si elle avait espéré que huit ans suffiraient à oublier les choses, la jeune éclaireuse réalisait maintenant qu’elle s’était plantée. « Je sais pas. Je l’avais oublié, quelque part. » lâcha t-elle sans détour. « Mais ce que je voulais c’était savoir ce qui lui était passé par la tête. Et voir s’il regrettait quelque chose. » A présent elle était fixée là-dessus : il n’en avait strictement rien à carrer.
Nino Weaver
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Sujet: Re: hope | nino Mar 29 Jan - 19:54
novembre 2018 + Soucieux de pouvoir apporter un peu d’aide à son ami, Nino s'attardait sur quelques détails de l’histoire, ce qui ne semblait pas forcément ravir la blonde. Pourtant, il ne le faisait en aucun cas pour la mettre en porte-à-faux, bien au contraire d’ailleurs. Avoir le point de vue de Portia l’importait réellement, et il lui faisait confiance pour lui dire la vérité sans trop l’améliorer. De toute manière cette histoire semblait dater et même s’ils avaient sûrement tous les deux quelques torts, il ne faisait aucun doute que c’était bien le cavalier qui avait tout fait exploser. « Je ne te critique pas tu sais ? Je dis juste qu’il avait peut-être des circonstances atténuantes ? » Les raisons étaient peut-être mauvaises, tout autant que la manière de faire. S’il comprenait la peine de la blonde, Nino essayait néanmoins de lui faire comprendre que ce n’était pas forcément contre elle que le voiturier avait agi, mais simplement pour lui. Une nuance qui n’excusait pas pour autant son comportement, surtout s’il s’était moqué de la plus jeune lors de leurs retrouvailles.
Absent durant ce moment, il imaginait cependant assez aisément la déception de la blonde en le voyant se pavaner devant-elle sans même prendre la peine de prendre de ces nouvelles. Un comportement peu avenant qui lui permettait d’identifier un peu mieux le profil de l’individu, avec qui il aurait sans aucun doute beaucoup de mal s’accorder. Seulement, dans cette histoire, il n’oubliait pas que l’inconnu avait représenté au yeux de la plus jeune un ami, ce qui sous-entendait forcément qu’ils n’étaient pas que désagréable. « Tu sais c’est pas parce qu’il ne le montre pas qu’il s’en fiche réellement ? » Les réactions des uns et des autres ne se ressemblaient pas forcément, si bien que la blonde ne devrait pas tirer de conclusions trop hâtives sur les véritables états d’âme de son ancien voiturier.
Néanmoins, accorder le bénéfice du doute à l’inconnu n’aidait sûrement pas la blonde à s’éclaircir un peu les idées. Incertain d’avoir réellement le droit d’exposer son point de vue, l’éclaireur se lança tout de même, conscient que parfois quelques conseils pouvaient aider à prendre les bonnes décisions. « Je pense que tu devrais lui en parler à lui, parce que visiblement ça risque de te prendre la tête un moment ces questions. » Comme pour souligner ses paroles, il se recoiffa légèrement, avant de finalement hausser les épaules un peu désolé. « Enfin, c’est ce que je ferais, après m'être un peu calmé. » Portia pouvait parfaitement décider de ne jamais lui adresser de nouveaux le parole, c’était à elle que revenait la décision finale et dans tous les cas, il sera là pour la rassurer.
Elle se braquait alors qu’il était tout sauf son ennemi. Portia ne se reconnaissait pas dans la hargne qu’elle cultivait et qu’elle finissait par détourner sur Nino, le seul être assez bienveillant et dénué de mauvaises intentions pour tenter de l’aider à y voir plus clair dans le sac de nœuds de ses problèmes. « Je sais. Je sais, excuse-moi. » admit-elle en réalisant qu’elle s’en prenait à la mauvaise personne, avant de réfréner un peu l’excès d’agressivité qu’elle n’arrivait pas à purger. « Je suis à cran alors que t’y es pour rien. Pire amie de l’année. » Elle se composa une moue désolée, espérant que l’éclaireur comprenne bien qu’elle n’était pas fâchée le moins du monde avec lui. Et que, plus important encore, sa parole comptait. Si elle lui en parlait, c’était justement pour avoir son ressenti et ne pas baigner dans le jus de sa colère personnelle. Rien de constructif ne sortirait de tout ça tant qu’elle ne prenait pas un peu de recul sur les choses.
L’éclaireuse finit par arrêter le massacre ; taper dans quoi que ce soit n’allait pas résoudre son cas de conscience. Il y avait un océan d’incompréhension entre Mikh et elle, et un milliard de raisons pour lesquelles leur incompatibilité sociale tombait sous le sens. Ce que Nino mettait en exergue, même s’il aimait, en grand optimiste qu’il était, croire que chacun avait son bon fond bien caché en dépit des a priori. « Mh. Si tu le dis. » Là-dessus, Portia était clairement dubitative. Son ancien chauffeur privé n’avait jamais fait montre d’une bonté d’âme exemplaire, elle doutait bien qu’il en aille de même avec elle.
S’il se souciait bien peu de la survie de la miner, elle comprenait en revanche petit à petit qu’elle avait visiblement donné plus d’importance à leur relation que lui. Qu’il ait menti et qu’il l’ait dupée avec autant d’aisance ne pouvait que confirmer ce déséquilibre. C’était ce qui la mettait autant en rogne et qui lui donnait le plus envie de régler ses comptes avec l’autre, qui apparemment la prenait pour celle qu’elle n’était plus depuis bien longtemps. « Tu crois ? » L’hypothèse de reparler à Mikh ne l’enchantait que partiellement. Il fallait déjà que le garçon acceptât de l’écouter, et après leur échange plutôt pimenté, il pouvait tout autant décider de faire définitivement la sourde oreille que de lui accorder deux minutes de son précieux temps. « J’ai pas l’impression que le dialogue soit toujours ouvert avec quelqu’un comme lui. Surtout que … » L’autre risque que cette possibilité comportait était la moquerie pure et simple. Le cavalier était un éternel je-m’en-foutiste et si elle était plus atteinte qu’elle ne le voulait par ses réflexions, lui pouvait aisément ne pas s’en soucier et lui renvoyer à la tête la mesquinerie qu’elle lui avait infligée. « J’ai pas non plus été très pacifique avec lui. » Chacun ses torts. Même si de son avis, les siens étaient bien moindres comparés au Crimson.
La garde baissée, la jeune femme songea encore quelques secondes en silence pour clôturer so dilemme intérieur par une réponse, simple et directe. « T’as raison. Il faut que je me calme. » S’énerver sur un mannequin ou sur qui que ce soit d’autre ne servait à rien. Cela ne ferait pas évoluer les choses et entretiendrait plutôt sa rancœur plutôt que son envie de passer à autre chose. Pour aller de l’avant il ne restait qu’une seule possibilité : s’expliquer avec le cavalier. Peu importe ce que ça donnerait, même si elle faisait chou blanc, au moins elle lui aurait accordé une chance de se rattraper. « Et quand je serai calmée, j’aviserai quoi faire. » D’ici là, elle aurait le temps de réfléchir à une approche pour recontacter le garde et le confronter.
Nino Weaver
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Sujet: Re: hope | nino Jeu 7 Fév - 15:00
novembre 2018 + A cran, fatiguée et énervée, Portia peinait à garder l’esprit au clair et s’excusait pour son comportement un peu exécrable dont l’éclaireur ne lui tiendra sûrement pas rigueur. Tout le monde possédait ses moments de faiblesses et de doutes, prétendre le contraire relevait du parfait mensonge. « T’inquiète. » Loin d’être la pire ami de l’année, l’éclaireuse méritait bien un peu de repos et surtout une personne avec qui se changer les idées. Nino avait toujours apprécié la plus jeune, et bien qu’il se montrait parfois un peu ambigüe avec elle, il la considérait sans aucun doute comme sa meilleure amie. Toujours présente, que cela soit dans les moments difficiles ou dans les bons moments, Portia était devenue en quelques années seulement une des personnes les plus importantes de sa vie et il espérait lui apporter autant de son côté. Consciente d’avoir besoin de se calmer pour réfléchir de manière productive, la plus jeune souffla un peu, et accepta d’arrêter de frapper tout ce qui se présentait à elle. Ravi de la voir capable de mesure, Nino la recoiffa légèrement avant de lui adresser un sourire sincère. « Voilà, si tu veux je vais promener Poutine, ça te changerait les idées ? » Prendre un peu l’air ne pouvait pas faire de mal, même si la nuit devait déjà commencer à tomber dehors.
Comme s’il comprenait de quoi ils parlaient, la petite boule de poil poussa un petit aboiement, déjà prêt à quitter la pièce. Amusé par l’énergie de l’animal, Nino rigola quelque peu, avant de suivre son petit compagnon tout en restant aux côtés de la blonde. « Puis quand tu seras prête, tu pourras toujours lui parler ? Tu sais, avec Fran c’est pareil, j’étais en colère au début, mais au final ça sert à rien d’être en colère. » Si son passif avec la cavalière était assez houleux, il parvenait désormais à échanger avec elle sans que ça ne dégénère et ainsi retrouver un semblant d’amitié qu’ils avaient autrefois entretenue. Néanmoins, il ne voulait pas pour autant aller dans la comparaison, par peur de minimiser l’histoire qui la liait à cet inconnu visiblement haut en couleur.
Alors qu’ils commençaient à entrevoir la sortie de la mine, Nino posa ses yeux en direction de l’animal qui entamait un sprint final, heureux de jouer dehors. Une fois au grand air, le vent se glissa entre leurs cheveux, une sensation agréable qui manquait terriblement dans les dédales de la mine. « Si c’était ton ami avant, ou plus, c’est forcément qu’il a des bons côtés. » L’éclaireur voulait aider, et surtout lui faire comprendre que parfois, les choses pouvaient aller en s’améliorant. Si aujourd’hui elle détestait le cavalier, cela ne voulait pas forcément dire que cela avait toujours été le cas, et que cela le restera. Ils avaient un passif commun et avec un peu de temps, ils parviendront peut-être à construire un futur.
Ils s’étaient assez battus comme ça, la pause était bien méritée et Nino suggéra d’aller rendre une petite visite à son animal de compagnie pour la distraire – une idée efficace. « Ouais. Je te suis. » accepta t-elle sans trop réfléchir ni hésiter. Elle avait besoin de passer à autre chose et de se détacher de ses émotions pour les considérer avec plus de recul, et arrêter d’agir sur des coups de sang. « Au moins, lui n’est pas constamment en train de râler. » Parce qu’on ne pouvait pas vraiment dire que la blonde était vecteur d’une humeur enthousiaste en ce moment. La présence d’animaux de compagnie dans leurs vies ne paraissait pas importante mais elle égayait bien plus qu’ils ne l’imaginaient leur quotidien. La boule de poils en question était de plus incroyablement affectueuse, ce qui ne faisait que rajouter à l’affection naturelle que la plupart des habitants de la Mine avaient envie de donner au chiot.
Tout le reste appartenait au futur, un avenir proche que la jeune femme aurait tout le temps d’envisager et d’appréhender dans les jours prochains. Sur les talons de son ami, la plus jeune de leur binôme pesta avec virulence, regagnant de l’énergie pour être véhémente face à ceux – et ici, celles – qui nuisaient à la tranquillité de Nino. Lui avait visiblement une sorte de pendant féminin à Mikhail qui lui avait permis d’apprendre à relativiser et à arrêter de se prendre la tête. « Je comprends pas ces gens qui mentent sans raison et abusent de la confiance des gens. Surtout à quelqu’un comme toi ! » C’était bien souvent les plus généreux qui payaient le prix du vice des autres. Tout aurait été infiniment plus simple pour eux s’ils n’avaient eu aucun remords et choisi de privilégier l’égoïsme avant tout. « Peut-être que c’est ça le problème. T’es trop gentil. » Ce trait de caractère avait bien du lui jouer des tours plus d’une fois depuis l’apparition de l’Influenza sur les terres américaines. Nino l’avait certainement appris à ses dépends et avait du construire un rempart de méfiance pour se protéger des autres, mais il était encore bien loin du compte de bon nombre de survivants plus individualistes que lui.
Un rire franc et sec cassa les suppositions de son ami, Portia roulant des yeux avec un sarcasme évident. « … Nan, nan, je t’arrête tout de suite, c’était juste un ami. » A aucun moment elle n’avait envisagé plus que ça pour ainsi dire – et heureusement, dans un sens, car l’atterrissage aurait été d’autant plus douloureux si elle avait eu la naïveté d’attendre bien plus qu’une présence de confiance à ses côtés. « Déjà que sur ça, j’ai des doutes … » Portia avait l’air plutôt pessimiste par rapport à tout ceci et on ne pouvait que comprendre sa réserve. Pour revenir à un état de neutralité entre eux et enterrer la hache de guerre encore bien sortie de sa tombe, il y avait de la route à faire. Quant aux qualités insoupçonnées de Mikh, Portia préféra s’abstenir de rajouter quoi que ce soit. Personne ne naissait avec uniquement une liste non-exhaustive de défauts exécrables, bien sûr, mais la blonde ne se sentait pas l’envie de flatter même à distance sur quelque plan que ce soit le portrait de son ancien voiturier.
Nino Weaver
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Sujet: Re: hope | nino Dim 24 Fév - 23:27
novembre 2018 + Si frapper dans un sac de sable pouvait parfois aider à évacuer la pression, Nino restait persuadé qu’un peu d’air frais serait plus judicieux, surtout en compagnie de la petite boule de poil. Ravi à l’idée de sortir, le chien ne prenait même pas la peine d’attendre son maître, filant à toute vitesse dans les couloirs de la mine qu’il connaissait visiblement très bien. Amusé par l’énergie de l’animal, Nino esquissa automatiquement un sourire, avant de rigoler à la remarque de la blonde. Certes, Poutine s’avérait être un excellent compagnon, mais il ne fallait pas non plus croire que tout était parfait quand on possédait dans un animal dans un endroit aussi clos que la mine. Néanmoins, se plaindre ne lui ressemblait pas, surtout d’un être aussi adorable que son chien qui semblait redonner le sourire à bien des miners. « Non, lui il préfère te lécher les pieds le matin pour te réveiller. » Nino souhaitait un n’importe qui de trouver un animal de compagnie, même si l’idée déplairait sans aucun doute à Alita ou aux autres membres du conseil. Néanmoins cela apporterait sûrement plus de bonne humeur à la mine qu’une quelconque alliance avec les crimsons, ou autres balivernes politiques dans le genre.
Trop fatigué pour ronchonner face au comportement parfois vicieux de certains survivant, Nino écoutait la blonde s’indigner visiblement outrée d’entendre que certaines personnes pouvaient agir sournoisement face à des individus honnêtes. Si dans le fond il approuvait totalement ces paroles, l’éclaireur savait pour autant que ces valeurs, il les avait gagné durant son enfance, qui à bien des égards fut assez confortable. Certains, les moins chanceux, avaient dû se débrouiller dès leur plus jeune âge et ainsi mettre de côté la bonne conscience pour perdurer. « On a pas tous eu la même vie, je suppose. » Rien n’excusait réellement les mauvaises actions, mais il fallait savoir admettre que des circonstances atténuantes pouvaient exister. Cela dit, étant née dans une riche famille, Portia ne devait même pas pouvoir imaginer la vie et les soucis que de nombreux citoyens pouvaient avoir dans l’ancien monde —une ignorance que le brun ne blâmait aucunement d’ailleurs.
Chacun évoluait avec sa propre expérience de la vie, et c’était d’ailleurs sûrement grâce à son enfance heureuse que le brun optait toujours pour la méthode douce, du moins quand l’option se proposait. Car contrairement à ce qu’avançait Portia, l’éclaireur n’était pas un sain et avait lui aussi du sang sur les mains. Peu enclin à parler de ce genre de chose, Nino se contenta d’un haussement d’épaule, tout en cherchant dans les poches de sa veste une éventuelle cigarette à s’allumer une fois dehors. Depuis bien avant l’épidémie, Nino fumait de manière occasionnel. Un défaut qu’il avait toujours caché à ses parents, tout particulièrement à sa mère qui s’était toujours beaucoup impliqué dans son sport. D’ailleurs, même si elle n’était plus de ce monde, le brun continuait de se cacher pour fumer, sauf bien sûr avec quelques amis, comme la blonde qui se passait bien de blâmer ce genre d’attitude.
Une fois dehors, une petite brise agréable se glissa immédiatement entre les cheveux du brun, ce qui faisait un bien fou. Chaque fois qu’il sortait de la mine, Nino ressentait cette sensation soudaine de liberté, ce qui semblait d’ailleurs totalement partagé avec l’animal qui courait déjà partout. Après avoir vérifié les alentours du regard, Nino s’appuya contre une roche pour venir rouler une cigarette avec le peu de tabac qui lui restait. Comme à l’époque, fumer coûtait cher, comme certaines choses restaient constantes malgré la fin du monde. Relativement bien installé, l’éclaireur releva finalement le regard vers son amie, lorsque celle-ci le corrigea sur la nature de sa relation avec le cavalier. Amusé par l’insistance de la plus jeune, il se passa néanmoins de faire un commentaire, conscient que ce n’était clairement pas le bon moment pour la taquiner. « Ok, juste un ami, je note. » Un chauffeur, un ami, l’inconnu semblait avoir occupé une place assez importante dans la vie de Portia, ce qui justifiait aisément la déception qu’elle pouvait ressentir à son égard. Si elle le souhaitait, elle pouvait parfaitement l’oublier à jamais, mais était-ce réellement ce qu’elle désirait ? Ca, seule la blonde pouvait-y répondre, lorsqu’elle y sera prête. « Tu verras bien, de toute manière il vit assez loin pour que tu ne sois pas forcée de le voir. » Une fois sa clope allumée, Nino la proposa automatiquement à la plus jeune, histoire de ne pas la frustrer encore plus.
Son aîné était toujours plus sage et raisonné face aux autres quoi qu’elle dise pour le faire réagir. Quelque part, la blonde avait la sensation qu’elle cherchait constamment à s’entourer des plus calmes pour contrebalancer son esprit éternellement vindicatif. Elle n’apprenait pas encore totalement d’eux mais au moins, les gens comme Nino avaient le mérite de pouvoir la supporter lorsqu’elle était d’une humeur maussade. Ils savaient même toujours faire ressortir le positif du pire, ce qui ne manqua pas non plus ici. « C’est sûr que le Ranch, c’est pas à côté. » La distance physique entre Mikh et elle la protégeait au moins d’une prochaine rencontre fortuite, du moins tant qu’elle ne devait pas se rendre à nouveau au Ranch. « Vu comme ça, j’ai encore le temps de la réflexion. » se rassura t-elle à voix haute pendant qu’ils parcouraient les couloirs souterrains de leur clan.
Sortis de la Mine, la blonde sentit le vent s’engouffrer dans leurs cheveux et les décoiffer gentiment. Elle suivit du regard Poutine qui s’était mis à gambader et les observait de temps à autre, traînant dans leurs pieds comme pour manifester sa présence et les inviter à jouer avec lui – pauvre petit chien délaissé ne cherchant qu’un peu de distraction. La blonde se pencha pour attraper un bout de branche qui traînait par terre et l’agiter sous la truffe du chien avant de la lancer. Pas bien loin, juste assez pour l’avoir à l’œil mais suffisamment pour qu’il puisse courir et se précipiter sur son jouet éphémère.
L’odeur de fumée chatouilla ses narines et Portia observa Nino allumer sa cigarette, souriant sans s’en rendre compte au travers des mèches rebelles qui venaient barrer son visage. Son attitude l’amusait un peu – elle ne l’avait jamais imaginé fumer jusqu’au jour où elle l’avait pris en flagrant délit … Encore que l'expression employée restait risible puisqu’à trente ans passé et vu le contexte il avait largement le droit de s’en griller une sans se soucier de quoi que ce soit et sans rendre de compte à qui que ce soit. Etait-ce le réflexe quasi-adolescent de se cacher dès que l’envie lui prenait ou le décalage entre l’adage « un esprit sain dans un corps sain » que lui inspirait son ami, mais l’éclaireuse trouvait que cette manie ne lui allait pas vraiment. D’ailleurs elle aurait bien suggéré qu’il arrête avec ça, mais elle n’était pas plus du genre à jouer les mamans autoritaires que les dictatrices de bonne conduite. « Non merci. » refusa t-elle du tac au tac. Ca faisait bien longtemps qu’elle ne touchait plus à une miette de tabac – l’époque où elle s’intoxiquait en toute liberté avec des mentholées hors de prix était révolue depuis belle lurette. « On marche un peu ? Il fait bon aujourd’hui. » Comme si Poutine les avait entendus, il attendait sagement à quelques mètres d’eux l’aval implicite pour mener la marche. Aller se promener leur ferait le plus grand bien à tous les trois, Nino avait eu une bonne idée.