a deal with chaos - matthew

(let in the light)
Au commencement il y avait Karin Chaft. Il y avait la casserole brûlante de l’éducation à la dure. Il a un mouvement de recul, Matthew, quand il entend le bois souple donner le coup. Ça lui rappelle le bois plus rigide de son professeur lui broyer les doigts alors qu’il adoptait, à tort sûrement, la posture bien trop docile du condamné à mort. Il avait pas l’âme, Matthew, d’un Che. Ni l’accent ni la ferveur de ses propos. Du grand Che, il n’adoptait qu’une vague ressemblance capillaire malgré toute son admiration. La comparaison s’arrête là. Parce que la politique n’a rien à foutre dans toute cette histoire et parce que, de son pseudo sentiment de persécution, il s’en est sorti. Pas mieux qu’un autre, s’il en jugerait aujourd’hui il dirait moins bien. S’il pouvait revenir en arrière il y raconterait son histoire, quitte à sortir un bon bouquin, autant signer un best-seller. Mais tout à commencer avec Karin, sur les bancs de l’université de Tampa, en Floride. Avant il n’y avait rien de plus qu’un agencement très cynique de la pensée. L’genre de mec à suivre le mouvement en attendant que le temps s’arrête. Souvent pas très impliqué en dehors de sa présente chambre sur le campus. Il fallait au moins Karin pour le secouer, un peu plus fort, là où les autres s’arrêtaient à son excentricité ou le fait qu’il tienne un peu moins bien l’alcool. Elle l’a traîné de long en large Karin, souvent comme un poids mort. Souvent comme un blessé de guerre prêt à dégueuler ses tripes à cause du stress. Lui, que tout le monde disait si brillant, mortifié de peur, l’inventeur de bonnes excuses. Il s’est débattu, mais fallait bien l’impressionner après lui avoir décroché un baiser.

Tout ça c’était avant qu’elle s’enlise Karin, dans une routine mortifiante. Avant qu’elle ne guette à la fenêtre chaque nouvelle acquisition de ses voisins tape-à-l’œil qu’elle imaginait être ses amis après chaque barbecue. Tout ça parce que Matthew bossait, très très étroitement avec Jodie Heling qui n’a jamais cessé de parfaitement l’ignorer sur leur lieu de travail: le lycée, quoique sélect, de Jefferson.

Tout ça, c’était avant qu’il ne se matte à découper la tête de son mari à la hache sans excès de rage, de façon peu méthodique, en fracassant surtout la mâchoire avec la précision d’un albatros. Karin était restée derrière lui - très vite empressée de rejoindre l’abri antiatomique de leur jardin où ils vivaient, depuis deux jours, sans nourriture. La faim avait été plus dur à gérer aujourd’hui et la décision de piller le quartier prise à l’unanimité.

- Et si il y a d’autres gens dehors ?
- On retourne illico à l’abri, on emmène personne ici. On aura jamais suffisamment de ressources pour trois et mon sens du partage a des limites au vu des circonstances.
- Et si c’est une femme enceinte ? Un enfant ? Si c’est un enfant Matt, qu’est-ce qu’on fait.
- On n’a pas d’enfant Karin. On n’en avait pas avant, on n’en aura pas maintenant.
- On n'en avait un. Tu le laisserais dehors, seul, avec aucune chance de s’en sortir ?
- C’est ce que je ferais.
- Tu mens.

Il avait voulu l’enterrer. Même si c’était con. Il y a plus, de ces gens qui arrondissent les angles. De ceux qui font la vie dans un cercueil, de là à rendre beau une tête d’un côté et puis le corps de l’autre. Il avait pas pu Matthew, il a pas pu la regarder dans les yeux, lever, entendre son déplacement, lent, s’éprendre de lui sans une once d’humanité. Il a pas pu se résoudre à la tuer. C’était comme ça. Il a pleuré comme un enfant pleure quand il est désespéré. Quand la solitude le heurte après la disparition soudaine de ses parents à la fête foraine. Sans caprice, juste, la solitude dans une masse noire de monde. Il avait voulu l’enterrer Karin, mais ce jour-là, il y avait plus de boue que terre. Il y avait plus de fleurs dans le champ et plus de foi pour espérer un miracle dans une autre vie qui n’existait pas.

Il y a la paperasse qui s’entasse et la poussière qui remplit les pages de tous ces livres qu’il est parti récupérer aussi âprement qu’une vie humaine. Sauf qu’il a sauvé personne Matthew, il s’est contenté de survivre. Conteur de bonnes aventures, d’une histoire dont tout le monde se fout parce que le présent et l’futur sera, de toutes façons, plus merdiques. Plus l’temps passe et moins il a confiance, depuis l’éviction d’Elijah qui fut un grand coup d’taloche en pleine tête. On peut pas dire qu’il s’y attendait, on peut pas dire qu’il trouve la décision louable. Il y a rien, dans ce nouvel Olympia, qui puisse lui faire croire en de jours meilleurs. Il a perdu sa substance, la vie sous l’écorce et le poids des mots qui remonterait n’importe qui pourvu qu’il aille combattre pieds nus à Waterloo.

Je valide tellement le choix de Daniel en avatar
Je suis très contente, je m'étais amusée à écrire le PV de Matthew et j'espère que tu vas t'éclater à rp avec. En tout cas la lecture de ta fiche est un régale

Et te voilà officiellement validé/e ! Pour commencer, il te faut remplir ton profil, afin que les membres en sachent plus sur toi et ce, d'un simple coup d'œil. On t'invite ensuite à revendiquer ton titre tes responsabilités en fonction de ton groupe. Et, si ce n'est pas déjà fait, pense à t'inviter dans le flood ou sur la chatbox, question d'intégration.

Pour bien démarrer, tu peux poster une fiche de liens (en pensant bien à la tenir à jour) et en demander aux autres, créer un scénario si tu as des besoins précis ou un pré-lien s'ils le sont moins. On rappelle qu'il faut impérativement poster un sujet d'activité et que les Wanderers doivent intégrer un groupe dans le mois qui suit leur validation.

Tu peux maintenant gambader librement sur le forum et surtout RP.