no matter what happens, we'll deal with it. (barnes family)

mai 2018 - intrigue générale

La chaleur étouffante du Texas fait son grand retour et elle n'arrange en rien le quotidien déjà bien compliqué des survivants. En ville, les habitants ont plus de chance qu'ailleurs et bénéficient du confort de leur maison, des volets clos qui empêchent la chaleur de s'infiltrer à l'intérieur. A l'infirmerie, difficile de faire baisser la température quand la porte s'ouvre toutes les minutes. Malgré tout, l'endroit reste sain et le contrôle des malades est bien plus facile qu'ailleurs. Ils ne souffrent pas comme d'autres peuvent souffrir. Pas de pertes humaines à déclarer non plus. Elle essaie de ne pas trop s'inquiéter, de rester occupée pour ne pas que son esprit divague. Plus facile à dire qu'à faire. Régulièrement perdue dans ses pensées, Elanor perd le fil de son travail. Elle sait que Beckett va bien, pourtant son naturel élan de protection prend toujours le dessus et la petite blonde s'inquiète. Les relations avec le Ranch sont en dents de scie et Elanor fait profil bas, pas encore capable de sortir pour rejoindre la terre des Rhodes. Elle laisse Beckett l'approcher, se faufiler dans les rues d'Olympia. Elle sait pouvoir compter sur Peyton et cette amitié compte beaucoup pour la jeune infirmière qui a trouvé en leur leader un pilier contre lequel se reposer. Tout comme Elanor l'est probablement pour la rousse. Malgré la chaleur, Elanor frissonne en pensant aux épreuves subies par le couple Yates/Rhodes. Elle n'a pas à se plaindre. Elle n'en a pas le droit. Alors, tête haute, l'esprit focalisé sur son travail, elle essaie de soulager les corps et les âmes qu'on lui apporte. Mais ça ne suffit pas. Dehors, loin, dans d'autres camps, il y a une souffrance plus grande. Une souffrance qui mérite son attention. C'est Elsie qui lui en a parlé et depuis Elanor ressasse sans arrêt cette envie d'aller à la Carrière pour soulager ces âmes torturées. Dans cette petite aventure un peu folle, Elanor n'a pensé qu'à une seule personne pour l'accompagner : Avalon. Sa sœur ne refuserait pas. D'abord parce que cela lui permettrait de garder un œil sur sa cadette. Et puis parce qu'elle a encore des connaissances là-bas. Avalon serait un atout pour l'infirmière. Et elle aussi veut garder un œil sur sa sœur. Parmi toutes ses inquiétudes, c'est le sort d'Avalon qui l'angoisse le plus, l'empêche de dormir parfois. Atteinte de la maladie, susceptible d'y succomber faute de médicaments, Elanor est morte de peur à l'idée de voir sa sœur mourir.

Convaincre son aînée d'aller à la Carrière pour prodiguer des soins aux malades là-bas ne fût pas chose aisée. Fermée à la discussion, Avalon écoutait sans rien dire, restait évasive. Tôt ou tard, Elanor aurait peut-être fini par partir toute seule. Peut-être. Mais finalement, elle ne saura jamais si elle aurait eu le courage nécessaire de partir toute seule. Avalon à ses côtés, quelques bénévoles d'Olympia sur leurs talons, la petite équipe pénètre la Carrière et son étrange ambiance. « C'est par là. » leur indique Ben qui est déjà venu ici une semaine plus tôt. Bientôt, la tente délabrée qui accueille les malades se profile à l'horizon et le cœur d'Elanor se sert à l'idée de ce qu'ils vont y trouver. En plus des malades du virus qui nécessitent une attention toute particulière, il y a aussi des malades ponctuels venus chercher un peu de réconfort, quelques médicaments et remèdes de grands-mères. Tétanisée, Elanor reste d'abord à quelques mètres à l'extérieur de la tente, les yeux rivés sur ce terrible spectacle. Rien à voir avec l'infirmerie d'Olympia où tout est ordonné, où les lits sont propres. Ici, c'est une forme de chaos organisé qui a pris le pas. La main de sa sœur rejoins la sienne et elle trouve dans son regard la force nécessaire pour s'approcher et débuter leur travail.