Sujet: consoler of the lonely | Almaze Talisker Mar 17 Sep - 13:57
Almaze Sam « consoler of the lonely »
Un troisième mégot de cigarette qui finit piétiné sous la semelle de sa chaussure.
Soleil orangé dans le dos et appuyée contre une vieille Chevrolet Malibu, elle dépose une bouteille à moitié vide sur le capot rouillé de la voiture et sort une quatrième clope grossièrement roulée de la poche arrière de son short en jean. Sur la surface métallique bombée, le bourbon glisse et se balance dangereusement ; un peu à gauche, un peu à droite, chaque seconde en ébranle un peu plus l’équilibre précaire alors qu’elle s’acharne sur un briquet rose fluo qui crache une, deux, puis trois étincelles. C’est lorsque la bouteille s’apprête à basculer complètement, cigarette fumante coincée entre ses lèvres, qu’elle enroule fermement ses doigts autour du goulot. Un whiskey comme ça, c’est plus précieux que les trois quarts de la populace par ici – une estimation généreuse qu’elle met sur le dos de la délicieuse ivresse qui, aujourd’hui, adoucit les bords de son tempérament d’habitude si revêche (en même temps qu’elle lui brûle agréablement le fond de la gorge). C’est que les gens sont cons, et que la fin du monde dure depuis pratiquement une décennie déjà, et qu’à l’intérieur de cette bouteille se trouve une raison de ne pas se foutre en l’air – pas tout de suite. Bien sûr, une fois finie, il y aura une autre bouteille, puis une autre, et encore une autre, et est-ce qu’on peut vraiment lui en vouloir de réduire son existence à un amalgame alcoolisé plutôt que de simuler un espoir aussi futile qu’imaginaire ? Elle décide que non, et ferme les yeux, marmonnant le refrain d’une chanson dont elle a oublié les paroles. Et la mélodie aussi.
À ses pieds, deux besaces en cuir fermées, une caisse en bois qui déborde de câbles en tout genre et trois bidons de carburant. De quoi bricoler une dizaine de moteurs. Ou de faire péter la moitié du cimetière automobile, au choix. C’est que le hobby explosif est plutôt mal vu ; le bruit a tendance à attirer et exacerber la violence des cadavres au-delà des barrières, et visiblement, les explosions, ça met les gens mal à l’aise tout court. Mais pas autant que cet endroit. Entre rumeurs farfelues et histoire de fantômes, peu de gens osent encore s’y aventurer, encore moins en fin de journée, à une ou deux heures de la tombée de la nuit. Bunch of pussies. C’est lorsque le quatrième mégot se fait écraser par sa botte qu’un vrombissement lointain lui fait lever les yeux. Un peu moins d’une minute et une généreuse gorgée de whiskey plus tard, une voiture se détache enfin de l’horizon rosé. Ça ne pue pas autant la mort, par ici. C’est joli même. Ça mériterait une photo. Mais à la place, un crissement de pneu et un nuage de poussière.
Sans lâcher sa bouteille, elle se redresse et fait quelques pas en direction de la bagnole. Elle pose sa main libre sur le toit et se penche pour jeter un coup d’œil à la conductrice. À travers la fenêtre ouverte de la portière avant, elle désigne les pédales d’un mouvement de bouteille, « Dites, Mademoiselle, vous savez à quelle vitesse vous rouliez ? » Le coin de ses lèvres se relève et elle hausse un sourcil, « Mmmh, largement de quoi verbaliser. » Si sa relative bonne humeur n’était pas évidente, le petit sourire qui s’installe franchement sur son visage ne manque pas de la trahir. Elle donne un petit coup sur le toit de la caisse, « Allez, sort de ton carrosse Princesse, et file-moi un coup de main. » Un peu plus loin, elle dépose son bourbon sur le sol et s’accroupit devant les besaces. C’est avec une prudence toute singulière, ses mains curieusement assurées, qu’elle sort une boîte en plastique entourée de ruban adhésif. Sur le couvercle, en lettres majuscules grossièrement tracées à l'encre noire, ‘Nitroglycérine (BOOM)’.
Almaze Talisker
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Sujet: Re: consoler of the lonely | Almaze Talisker Sam 21 Sep - 19:58
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A quelle vitesse un tacot surgi de l’enfer dans un amalgame de tôles et de tâches de rouilles peut-il bien rouler ? Combien de temps un moteur alimenté d’esprit de contradiction, éthanol et reste de gasoil mal filtré peut-il bien continuer à rouler ? Comment est-elle censée s’arrêter sans frein, ni rôdeurs dans le garde-boue ? Qu’est-ce que la géologue de la mine fait-elle dans une bagnole du siècle précédent sous un crépuscule touchant ? La voiture connaît un arrêt d’urgence terminal, une dernière toux pas catholique, avant de s’encastrer dans la boue du cimetière métallique. A défaut de se prendre une rangée de bagnoles qui ont l’air d’essayer de sortir du périphérique en heures de pointes, Almaze peut s’estimer heureuse. Ce n’était qu’un embourbement sans gravité, classique dans la mouise de la mine. Elle s’appuie sur le rebord de la portière pour accueillir son amie (?!), d’une réplique du tac au tac : “- Mais je roulais !” Ce qui en soit et vu la mixture expérimentale versée sous le capot tient bel et bien de la volonté du Sei… de qui pourrait bien se sentir concerné par vos aventures. En réponse à son sourire, tu lui livres plutôt la totale : sourire de pirate et clin d’oeil moqueur.
Sortir de son carrosse demande plus d’expérience en braquage de banque qu’en robe de princesse, coup de bol, les deux sont sur son CV alors que l’aile de la voiture a déjà fait la guerre, suffisamment pour ne plus l’ouvrir. Suffisamment pour que du rôdeur frais lui fasse encore des peintures de guerre, des marques de doigts ensanglantées sur la portière, comme si elle avait demandé à un rôdeur 2.0 de monter à l’arrière pour dix dollars et un mars. Almaze reprend grâcieusement son équilibre et atterrit en souplesse sur le sol. Son regard s’allume en voyant le taux de scotch enroulé autour du précieux que tient en main Sam. ” - Nitro ?” C’était rare. C’était bon. Sa langue vient s’humecter sa lèvre inférieure tandis que l’afro-américaine saute par-dessus le capot pour arriver plus vite à destination - ça ne réveille pas le furet qui se dore la pile sur le tableau de bord, pas réveillé par l’apocalypse à venir pour un sou. Elle ignore la bouteille posée au sol - enfin, pas tout à fait, puisqu’elle sautille au-dessus. Elle ne la prend pas. Elle ne semble même pas la voir, elle pourtant alcoolique au sixième sens des priorités. Son attention gourmande est fixée sur l’adrénaline et la bêtise à venir.
D’un geste grandiloquent, elle fait de la place ; elle débarrasse le capot le plus proche de ses poussières et détritus, à défaut d’une nappe. Elle tapote gentiment le métal, de la même façon qu’on demande à un petit animal de sauter sur le lit. “- Tu as trouvé quoi d’autre ? Tu sais si elle est en état ? " Son débit de parole est alarmant, sans la moindre trace d’un articulation embrumée par l’alcool. Cela lui fait mal à la tête, tellement elle est concentrée, tellement son cerveau fait des loopings type balle de flipper qui a pris des amphétamines. Excitation. Elle avait besoin de ça. Besoin de… choses intellectuellement stimulantes. Cela ne lui semble en rien paradoxal que la chose la plus intellectuellement stimulante et intéressant des derniers mois ait lieu dans l’équivalent d’une casse automobile à faire joujou avec des éléments chimiques volatiles. Mieux que penser à tous ses échecs ( même pas capable de mettre en place une maison close dans une époque tout le monde avait la gaule, putain) ou choses sur lesquelles son esprit se heurtait (certains rôdeurs l’ignoraient, ne la considéraient pas comme proie et les souvenirs des tests pratiqués dans l’infirmerie, et toutes les heures à vomir par les deux bouts ne permettaient pas vraiment de comprendre le puzzle, même avec un master en sciences.) autour d’une bibine âcre et trop alcoolisée. La vérité est dans le vin mais après plusieurs jours à boire en continu, la solution n’était pas apparemment pas dans le moonshine.
Accroupie près des besaces dans lsquelles elle farfouille sans gêne, elle relève des yeux joueurs vers la jolie brune qui vient de ramener l’équivalent de 350 roses le jour de la saint valentin et un tour du monde en yacht le jour de Noël : “ - Tu as une idée derrière la tête chat ?” Sur quoi bossent-elles aujourd’hui ?
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Sujet: Re: consoler of the lonely | Almaze Talisker Dim 29 Sep - 1:46
Almaze Sam « consoler of the lonely »
Si la façon dont la jolie brune ignore la bouteille de whiskey la surprend, elle n’en dit rien. C’est qu’il y a plus pressant et bien plus excitant, après tout.
C’est un peu le Saint Graal, cette boîte de nitroglycérine. Et c’est bien pour ça que ses doigts en enlacent la surface en plastique alors qu’elle se redresse avec précaution pour faire quelques pas. Elle tient la boîte grise en face d’elle et à la hauteur de ses yeux, comme si elle prenait le temps de parader avec sa trouvaille avant de finalement s’en séparer pour la déposer sur le capot de la voiture. C’est que tout ce petit rituel relève presque d’une expérience religieuse, un éveil spirituel – et chimique – qui ne demande qu’à voir le jour. Et à faire boum. « Ah, ne me déçois pas, beauté » soupire-t-elle, presque attendrie par le bout de plastique sans vie. Avec un sourire en coin, elle écarte enfin ses mains de la boîte de nitro et se retourne pour regarder sa collaboratrice d'un soir. Est-ce qu’elle a trouvé autre chose ? « Nope, » qu’elle lâche en accentuant le p. Explosif. Mais elle le voit dans ses yeux ; elle sait que c’est déjà bien assez pour rendre cette journée un tantinet plus palpitante. « Mais si c’est bien de la nitro, j’ai assez de mèches et de détonateurs pour faire péter la moitié du cimetière, » elle s’en lèche presque les lèvres. « Et y a qu’une façon d’la tester, Princesse, » qu’elle rajoute, sur un ton qui crie conspiration – ou peut-être braguette. C’est un peu la même chose, non ?
Alors elle hausse un sourcil, le regard taquin, puis se retourne pour jeter son dévolu sur le ruban adhésif qui enlace le plastique. Gratter avec ses ongles s’avère décidément peu efficace, et elle plonge une main dans son décolleté pour en ressortir un petit couteau suisse. « Sois un amour et sors-moi le marteau ? » Clic, elle brandit une courte lame qu’elle s’empresse d’utiliser pour prudemment libérer le couvercle, « On va voir ce qu’elle a dans le ventre, mmh… » Jackpot. Elle compte huit fioles remplies d’un liquide jaunâtre, et oh, un petit couinement excité s’échappe presque de ses lèvres. Elle s’empare du marteau, sort une fiole qu’elle tient prudemment entre son pouce et son index, et invite sa partenaire à la suivre alors qu’elle serpente le long de quelques voitures jusqu'à arriver devant un véhicule qui l'inspire – en l'occurrence une vieille Ford bleue, modèle familial. Elle coince le marteau sous son aisselle et sort une pipette de la poche de son short. Elle ouvre ensuite la longue fiole pour en prélever une gouttelette qu’elle dépose prudemment sur le capot de la voiture. Avec un clin d’œil, elle tend le reste de la nitro à la jolie brune qui se tient à ses côtés et, main sur son avant-bras, les éloigne d’un pas – juste assez pour pouvoir encore atteindre la surface métallique avec le marteau, bras tendu. Un échange de regards. Et elle tape.
Un bruit assourdissant résonne alors que le choc précipite une petite détonation – l’équivalent d’un pétard sous stéroïdes. Elle éclate de rire. Oh, ça promet. Une main sur sa hanche, « ‘Maze, tu veux voir combien de bagnoles on peut faire péter avant que la nuit tombe ? »
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Sujet: Re: consoler of the lonely | Almaze Talisker Mar 15 Oct - 20:13
I've never been good at emotional stuff. Except anger. Anger I am good at.
Dans le cimetière, vous jouez aux pilleurs de tombes, aux exploseuses de tôles, aux vandales des carcasses. C’est suivre une vaste carte au trésor que de se faufiler entre les voitures embourbées et encastrées jusqu’à la Ford bleue qui plaît plus que les autres à ta compagne. Le X marque l’incendie. Tu tends diligemment le marteau demandé, assistante devant l’opération qui demande une précision chirurgicale. Le noir de tes iris se fond au brun de tes prunelles jusqu’à transformer tes yeux en abysses de noirceur et d’excitation. Silence religieux. Tes mains s’agitent un peu, par un instant, un doigt inquisiteur et un murmure interrompent Sam, le besoin d’être miss-je-sais-tout. Tu te tiens coi, pour ta moyenne.
Tu adores une femme qui cache un couteau suisse dans son décolleté (le tien est accroché à ta ceinture par un anneau, entre tes seins, c’est une flasque qui se réchauffe tendrement). Tu tiens la boîte en plastique comme un nouveau contre ton sein et tant pis si elle a le potentiel de t’arracher la gueule plus efficacement que n’importe quel moonshine frelaté. Un frisson court sur ta colonne vertébrale quand l’explosion retentit et tu te redresses pour contempler la porte arrachée du véhicule, les traces de brûlures et la vitre morcelée, figée comme du sucre glace. Sifflement approbateur, tandis que tu glisses un regard à Sam : <« - Comment pourrais-je résister à une telle proposition ? »
Quelques minutes plus tard, tu fais la moue. « - Il faut savourer. » Tu es en train de glisser souplement depuis le toit défoncé d’un ancien pick-up noir, qui aborde fièrement une décalcomanie d’étalon de la même couleur. « - La nitro. Ne pas tout utiliser d’un coup. Comme un Chianti. » Tu te souviens particulièrement du goût du chianti vomi à 16h30 de l’après-midi, même qu’il y avait un goût de pomme avec tout le jus de pomme piquant que tu y avais mélangé. Nitro et Chianti, même combat, et denrée en voie d’extinction. « - Mais c’est une question scientifique, il faut qu’on trouve quelle quantité exacte utiliser pour exploser une voiture. Ca peut toujours être utile. » Avec tes mains, tu mimes une quantité qui ressemble plutôt à une bite de bonne taille ma foi, mais on fera pas de commentaires. En avant mauvaises troupes. Vous travaillez avec un sérieux qui ne vous ressemble guère, passant les outils avec un professionnalisme confondant. La nuit va vous trouver là, sauf que vous ne vous en rendrez compte que parce que vous vous serez arrachez les doigts à faire des conneries sans voir où vous les mettez, vos doigts.
Ce n’est pas comme si les humains avaient appris à éviter le parking. S’il y avait eu un jour des fantômes dans le cimetière de voitures, ils ne doivent pas aimer l’odeur de la nitro parce que la nuit tombe et il n’y en a pas un dans les parages. Tu te rappelles lorsque Aaren t’avait tiré de là, droguée jusqu’aux yeux. Tu te rappelles lui avoir craché au visage. Tu as la bouche sèche. « - Je me boirais bien un coup moi… » Murmure d’ivrogne, machinal alors que tu t’étales au sol à côté de Sam une seconde avant qu’une large bruit d’explosion ne résonne à nouveau dans la casse abandonnée. Un guidon déformé par la chaleur vous passe par-dessus la tête et atterrit derrière vous. Tu te mords la lèvre inférieure, et curiosité scientifique oblige, installée derrière une autre voiture tandis que le ciel rougeoie de vos expérimentations et du feu qui y monte : « - D’après toi, on va attirer les rôdeurs ou les humains d’abord ? » T’as même pas l’air coupable. C’est ça, l’impression de vivre. C’est ça l’addiction qui te donne des ailes, et pour une fois, t’as pas d’éthanol dans les veines, enfin, pas trop.
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Sujet: Re: consoler of the lonely | Almaze Talisker Sam 26 Oct - 14:58
Almaze Sam « consoler of the lonely »
Un caillou planté dans la fesse, un autre dans l’omoplate, elle s’est allongée sur le sol pour admirer le spectacle pyrotechnique. Elle a les cheveux en bataille, et elle pue le cramé. Les joues endolories aussi, parce que c’est plutôt inhabituel comme exercice. En l’occurrence, la succession de sourires qui lui ont écorché les lèvres depuis qu’elles ont fait péter leur premier feu d’artifice. Approprié, parce qu’elle a des étoiles plein les yeux au moment où elle plante distraitement un index dans le creux de sa joue. Une explosion, un guidon, un poke expérimental. Un souffle d’air qui s’échappe de sa bouche, un ballon de baudruche qu’on dégonfle. Et ça tire, comme la courbature d’un muscle dont on a abusé la veille. Forcément ; ça fait un moment qu’elle ne fait plus de sport – celui-ci en particulier.
Son regard glisse paresseusement vers sa partenaire, les pupilles dilatées – parce que la nuit est tombée, ou peut-être tout autre chose – et un premier mot est lâché avec conviction : « Humains. » Des dents coincent sa lèvre inférieure un instant, et elle s’explique, « Les explosions attirent les cadavres, mais les gardes les interceptent à la barricade. » Un rictus narquois, alors qu’elle se contorsionne pour glisser une main dans la poche arrière de son short, en sandwich entre son cul et le gravier qui lui écorche la peau. « Ils vont en avoir raz les couilles et nous envoyer une patrouille au cul, » qu’elle fait remarquer en lui tendant une flasque argentée remplie aux trois quarts d’un vieux rhum ambré, « pour nous faire la morale, bienséance post-apocalyptique 101, tout ça. » Une profonde inspiration qui lui permet d’allègrement remplir ses poumons d’une grosse bouffée d’air humide texan mélangé à de la fumée goût explosion chimique. Yum. Elle soulève un peu les fesses pour attraper le caillou qui la pelote depuis toute à l’heure, jeez buy me a drink first. Elle tient sa trouvaille entre ses doigts, à la hauteur de ses yeux. Sauf que les cailloux, c’est pas vraiment son truc, alors elle tourne la tête vers Almaze et elle a des étincelles au fond des yeux quand elle hausse un sourcil pour lancer sur un ton taquin, « Un petit pari ? »
Elle balance la petite pierre grise au loin, et croise les bras derrière sa tête en fermant les paupières. La dureté du sol n’est pas particulièrement incommodante, et la chaleur qui s’y est retrouvée piégée durant la journée s’en dégage par vagues. Cozy. « Si les patrouilleurs de la barrière nous trouvent en premier, tu me dois une faveur, » énonce-t-elle avec aplomb. Elle ouvre les yeux et tourne la tête, « faveur de mon choix, que j’peux invoquer en temps voulu. » Le sourcil haussé, la moue taquine, comme si elle savait que son petit jeu était tout à fait irrésistible. Et elle le sait. Parce que mine de rien – pun intented – elle commence à la connaître, Miss Talisker.
Assez aussi pour savoir qu’elle était à Stonebriar quand c’est parti en couille il y a quelques semaines de cela. Et la curiosité est entrain de lui bouffer les entrailles. « Si nos amis les gardes nous posent un lapin par contre, c’est moi qui te dois une faveur. » Win. Win. « Deal ? » qu’elle lâche en se mordillant la lèvre inférieure. Sneaky little bitch.
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Sujet: Re: consoler of the lonely | Almaze Talisker Jeu 19 Déc - 21:06
I've never been good at emotional stuff. Except anger. Anger I am good at.
Trois milliards d’étoiles dans les yeux jusqu’à ne plus voir grand-chose, éblouie. Sourde, aussi, tes oreilles vibrant en continu depuis beaucoup trop de minutes. Tu dodelines au rythme des explosions qui se succèdent et matraquent la nuit d’une rave party artisanale. Tu as ramené tes jambes contre ta poitrine – ton furet dort niché dans ton giron, indifférent à l’odeur d’incendie et de métal brûlant, aux déflagrations qui rayonnent au-dessus de la carrière, de la mine, visible jusqu’au creux de la vallée. Tes mains sont serrées autour de tes genoux. La fumée et les flammes s’éteignent enfin du ciel, qui reste maculé de suie épaisse comme des nuages, comme des réminiscences grisâtres sur tes paupières closes.
Tout s’éloigne. Le sang qui macule les murs d’un love hotel à l’abandon. Les rôdeurs qui s’approchent de toi sans te voir. La mort à la dynamite de ton ancienne chef et les accusations sifflées par les autres. L’odeur de bile permanente dans l’infirmerie. L’homme qui mangeait des pâtisseries en plein Armageddon. Les rôdeurs qui t’oublient. Les matelas presque neufs maculés de chair à canon, et les tremblements qui agitent la mine et le centre commercial d’une même fragilité intrinsèque.
Ça pourrait durer mille ans, l’explosion qui embrase le ciel et illuminent vos visages. « - Je pense sérieusement que tu les sur-estimes. Cela se saurait si la carrière avait un système de sécurité cohérent. » Mine, carrière, vous êtes les mêmes maintenant, mais de ton repaire souterrain, acquis à force d’harceler Diggs, de lui rappeler que tu sers à quelque chose au final, tu ne peux pas t’empêcher de faire une moue dédaigneuse. Si les gardes étaient aussi doués, ils t’auraient interceptés avant de t’échouer mille fois sous les tables du caveau. Tu siffles comme d’autres racolent les filles sur les trottoirs en attrapant la flasque qu’elle te tends. « - Bel engin. » Tu salues en examinant l’objet d’un œil critique, jugement confirmé par l’odeur que tu respires au goulot. « - Qui c’est ton fournisseur ? » Que boive ses caisses et le remplace. Tu étends tes jambes en travers des siennes, toi assises, elle allongée. Canapé à la mesure d’un parking abandonné. « - Deal. » Comme si tu pouvais résister – lui résister. Un pari est un pari, l’adrénaline tu la trouves où tu peux. Tu claques ta langue contre ton palais, savoure le goût de la liqueur fraîche dans ta gorge. Fontaine de jouvence.
Tu descends une nouvelle lampée, laissant le liquide faire un jeu de clochette dans la flasque, cul sec. L’alcool t’enflammes la tranchée, te rend marshmallow, t’enveloppant dans un cocon de douceur. Avec l’odeur de nitro ça suffirait presque à t’envoyer au septième ciel. A oublier que tu sais pas quoi faire de tes journées, de ta vie. Nouvelle gorgée avant de lui rendre la flasque – et de recracher, plutôt d’essayer de ne pas le faire - « - 22 ! » Les flics et les lampes torches qui balaient le cimetière – les faisceaux lumineux révèlent les voitures au dernier moment, les vitres renvoient des ombres et des lumières dans tous les sens. Tu envoies une volée de cailloux dans la direction des gardes, avant d’adresser un doigt d’honneur à l’obscurité. « - Ca sentirait pas le cramé ?! » L’instinct criminel prend le dessus : tu attrapes le poignet de Sam et tu cours. Tu cours comme une dératée dans la nuit, mais ton rire fait de vous des cibles faciles. Tu ne peux pas t’arrêter, ni de courir, ni de rire.
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