Fermeture définitive de Influenza !  sometimes there is kindness and sometimes there is love 1614057932 Un grand merci à tous pour ces moments de partage I love you
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  sometimes there is kindness and sometimes there is love

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Lucan Longshadows
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MessageSujet: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyJeu 24 Oct - 21:50

Contre toutes attentes, la consommation d'alcool de la veille ne le laissait pas dans un état déplorable : comprendre par là que Lucan était toujours vivant.
Il était seul dans sa cabane, tellement seul qu'en baissant les yeux sur le plancher, l'homme craignait de ne pas y voir jusqu'à son ombre. Un sentiment trop vif pour être porté au coeur, alors il le portait autrement parmi tout le canevas des possible : la solitude...
Peu de gens savaient son retour au ranch : Wyatt bien sûr, et puis Rhodes puisque Abel était la raison de son taux d'alcoolémie du jour...qui n'avait pas eu le temps de baisser en quelques heures de sommeil, non.
Peu de gens savaient son retour au ranch, peu de gens savaient son retour d'autre chose, chemin d'ombres et de misères. Un chemin que Lucan parcourrait un jour à nouveau, sa vengeance existait encore pareil à un second coeur, là dans sa poitrine. Sa vengeance existait encore mais il avait décider d'y survivre...

Dehors, le soleil. Lucan ouvrit la porte de la cabane, et déjà la chaleur texane vint le mordre aux jambes quand le reste de son corps restait à l'ombre du foyer. L'homme pensa à tous les souffles qu'il avait retenu déjà, à tous les battements de coeur qu'il avait raté un jour. A l'ombre qui existait, là dans les bois qu'il avait quitté il y a si longtemps. Certaines ténèbres manquaient plus que d'autres et les yeux de Jolene étaient noirs, si noirs alors que la jeune femme lui faisait face.
Elle était là, comme sortie de rêves que Lucan ne faisaient plus mais qui l'attendaient encore. Une chose pensée interdite, une chose qui finalement ne l'était pas...

La voix de l'Indien était là, bloquée dans sa gorge à lui comme un grondement, comme une menace. Il ne parla pas, s'approcha seulement.
Un pas, un sel.
Un pas vers elle, dans un autre univers cela voudrait dire quelque chose, mais ici? A travers la chemise à moitié ouverte que Lucan portait, une cicatrice, récente, beaucoup trop. Elle était douloureuse parfois selon certains de ses gestes.
Elle était douloureuse aussi de la même manière qu'une promesse non tenue, qu'une vengeance pas encore assouvie.
Un instant Lucan s'imagina tomber dans la boue aux pieds de la jeune femme pour l'enlacer de la même manière qu'un pénitent le ferait d'une statue sacrée. Il s'imagina fermer les yeux contre elle, soupirer enfin et cela aussi, c'était une souffrance.
Il ne s'imagina pas lui prendre la main et la faire danser, des choses n'existaient plus, il en était ainsi.

”Moniyaskwesis”, murmura Lucan.
Femme-Blanche, il la surnommait ainsi dans la langue de ses ancêtres, comme pour faire rentrer un peu de Jolene dans son univers à lui.
Lui qui pourtant allait par tout les chemins où l'on ne pouvait le suivre.
Un homme debout qui se rêvait à genoux devant elle, mais Lucan devait continuer à porter le poids de ses erreurs, de ses fardeaux sans aucune autre promesse. Rester debout...

”Ne croise pas mon ombre, elle est encore pleine de poison.”La jeune femme pareil à un songe étrange, l'homme qui ne savait plus rêver, ainsi se parlaient-ils. ”Malgré tout, je crois bien que je suis rentré”

La dernière fois qu'ils s'étaient vu, Lucan lui avait demandé un baiser : un talisman avant de retourner au combat dans une situation sans espoir, au milieu des morts et des vivants, de ceux qui revenaient sans plus être là.

”Ton talisman m'a ramené, Moniniyaskwesis”
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Jolene Oscauro
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyVen 25 Oct - 18:29


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Les rumeurs ne pouvaient être vraies. Toutes ces paroles n'avaient jamais eu d'importance à ses yeux, elle les entendait sans les écouter la plupart du temps, emmagasinant les informations sans y faire attention. Mais là c'était différent, elles pouvaient potentiellement concerner quelqu'un qui avait disparu, que la soigneuse ne pensait plus jamais revoir.

Quelqu'un à qui elle tenait alors qu'elle se l'était interdit justement pour éviter de souffrir de la sorte.
Ramenant aux écuries une jument qui avait besoin d'une bonne toilette et d'un nouveau bandage, Jolene avait entendu en passant rapidement quelque chose qui l'avait perturbée. Aucun nom et personne ne semblait parler du même individu, personne ne semblait d'accord, comme toujours. Voilà pourquoi Jo' traçait souvent son chemin sur les commérages et autres bruits de couloirs.

Alors au début Jo' a faire taire ces espoirs et cette fausse joie, sortant volontairement de l’ascenseur émotionnel encore en marche. Beaucoup de riders partaient en mission, beaucoup allaient et venaient, cela pouvait donc concerner tout le monde et n'importe qui.
La survivante ne pouvait pas croire qu'au moins une de ces messes-basses soit réellement à propos de lui. Trop douloureux de devoir se convaincre du contraire mais c'était la seule chose à faire pour éviter de continuer à espérer des jours, des mois, voir des années.
Depuis le lycée qu'elle ne s'était pas faite de nouveaux amis la soigneuse … Ça remonte à loin. Était-ce normal d'avoir fini par s'ouvrir un peu ? À force de le voir tous les jours, d'échanger de simples mots puis des conversations … Oui sans doutes. Elle qui détestait forcer les choses, aimait prendre son temps et ses distances, avec lui ça avait été le cas, ils avaient chacun respecter les barrières de l'autre jusqu'à ce qu'elles n'existent quasiment plus.

Essayant d'oublier ses pensées et de se concentrer comme il faut sur son travail ainsi que la jument, le cœur serré, Jolene brossa les poils de l'animal avant de désinfecter puis de panser à nouveau et proprement l'un des deux antérieurs du cheval à la robe isabelle. Une fois le travail effectué proprement au bout d'une bonne demie-heure, l'apprentie vétérinaire alla déposer ses outils à leur place. Un autre cheval souffla fort dans ses naseaux juste à côté. Jo' sursauta et fut immédiatement sortie de son introspection.
Laissant la jument à son box, la femme aux cheveux châtains tressés passa alors voir le fauteur de trouble, surtout pour s'assurer qu'il n'avait pas de soucis. Et son palpitant se souleva lorsqu'elle reconnu l'animal. « Petit Tonnerre … ? » Elle n'en douta pas un seul instant, c'était bien lui. Le cœur de la soigneuse se mit alors à battre à mille à l'heure.

Elle partit sur le champ en direction du campement et de ses habitations éparpillées. Si il était revenu, pourquoi ne le savait-elle pas ?! Pourquoi ne l'avait-elle pas vu ? Sa monture était-elle rentrée sans lui ? L'angoisse pointa à cette simple hypothèse ; si c'était vraiment ça … ? Il fallait qu'elle en ait le cœur net même si cela ne mettrait pas un terme à ses tourments.

Plus que quelques pas entre elle et la porte d'entrée. Pas âme qui vive autour, ni à l'intérieur, il semblait. Les tambours dans sa poitrine craignaient le pire. Puis il apparut. Et elle se figea à la seconde près, la course de son cœur stoppée nette tout comme le reste de son corps. Le souffle retenu, l'impression de rêver, le soleil cognant dans son dos.
Ils se défièrent du regard pendant ce qui sembla être de longues secondes transformées en minutes. Puis il avança d'un pas vers elle. Jolene ne bougea pas d'un cil, trop stupéfaite, trop chamboulée. Elle le croyait mort, elle croyait qu'il ne reviendrait jamais … Il prononça un mot, un seul, l'appelant par le surnom que lui seul utilisait. Elle ne parvint pas à répondre, sa gorge était bloquée, l'air avait déjà du mal à s'y faufiler tellement le choc était grand.

Il parla de son ombre. Du poison ? Comme à son habitude ses paroles semblaient mystérieuses mais avaient du sens pour quiconque y prêtait attention, avait appris à déchiffrer le dialecte anglais particulier du cavalier. Sa voix … Il était bien là, vivant, debout. Ce constat libéra la gorge de Jo' qui sentit des larmes monter à ses yeux mais qu'elle ravala douloureusement.
« Malgré tout, je crois bien que je suis rentré. » Une inspiration fébrile s'échappa de la bouche de la survivante. « Ton talisman m'a ramené, Moniniyaskwesis. »

Il lui avait fait tellement peur qu'elle lui en voulait, la jeune femme aurait aimé lui crier dessus, rancunière de l'avoir fait tant attendre, de lui avoir fait penser au pire. Pourtant lorsqu'elle entendait ce surnom, elle ne parvenait pas à se mettre en colère. Cela avait plutôt l'effet inverse, l’apaisait.

Jolene avait toujours éprouvé un grand respect pour le peuple et les origines du revenant blessé et ne s'en était jamais cachée, posant des questions lorsqu'elle en avait l'occasion, adorant apprendre sur cette culture qui se fanait à mesure que les rôdeurs se relevaient sur cette terre et même avant tout cela. « Lucan … » Murmura-t-elle tout bas, ses pensées s'embrouillant entre le rêve et la réalité. Elle ne l'avait pas quitté des yeux.

« J'ai cru … J'ai cru ... » Reprit-elle la voix encore hésitante. Il était rare que Jo' perde ainsi pieds, elle qui n'était que logique et réflexions intenses. Ce talisman, ce baiser chaste sur la joue qu'elle lui avait accordé alors qu'elle aurait pu faire tellement plus et n'avait pas osé.
Elle s'en était mordu les doigts d'ailleurs, craignant de ne plus jamais le revoir, d'avoir loupé sa chance de lui montrer l'importance qu'il tenait dans sa vie avant qu'il ne s'en aille …
La femme avança vers lui à son tour, les poings serrés. De deux pas, ses poumons débloqués, retrouvant peu à peu le contrôle de son enveloppe corporelle frêle. « Tu … Tu es rentré. » Fit-elle en reprenant doucement son assurance et ses moyens, acquiesçant, constatant à son tour après que Lucan l'ai déjà fait comme pour rendre cet échange réel. Il est rentré, pensa-t-elle à nouveau avant de lâcher un soupir de soulagement et de faire les mètres qui les séparaient.

Jolene monta sur le perron de la cabane du métis et prit l'homme qui la dépassait d'une tête dans ses bras. Elle le serra une seconde fort contre son cœur mais desserra tout de suite son emprise. « Pardon, pardon. » S'excusa-t-elle en se détachant pour observer la blessure qui barrait le torse du cavalier qu'elle avait pu remarquer plus tôt sous la chemise entre-baillée de Lucan. Ses yeux de soigneuse animalière la détallèrent avec attention et elle soupira, inquiète.
Elle leva une main à ce niveau et posa le bout de ses doigts sur le poitrail de son ami, prenant soin d'éviter la profonde entaille. Comptait-il seulement se soigner lui-même ou devrait-elle intervenir ?
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Lucan Longshadows
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyVen 25 Oct - 23:26


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Il s'approcha, elle n'en fit pas de même mais plus, tellement plus. Une drôle de silhouette, Jolene, capable de traverser les songes et les rêves, la main tendue jusqu'à son coeur à lui. Que s'en vienne loin l'hiver alors qu'elle l'enlaçait. Que s'en vienne loin l'hiver, qu'il disparaisse avec ses ombres et ses ténèbres...
L'étreinte ne fut bientôt plus qu'un effleurement, ainsi se touchait un coeur étrange. L'entendait-elle battre, par delà la peau marquée? Elle murmurait, Jolene, et pendant des secondes trop douloureuses Lucan ne fit que l'écouter.
Je suis prisonnier d'une vengeance quand je ne devrai être prisonnier que de toi
Et s'il l'effrayait trop, retournerait-elle se dissimuler dans une bulle de songe? Tout éclatait si facilement, songea l'homme.Les histoires des livres, les poèmes que l'on ne chantait plus...
Il baissa la tête alors, un peu, juste un peu et son visage effleura les cheveux de la femme devant lui, de la femme près de lui. Contre lui, s'il tendait les bras et l'attirait un peu plus, comme Jolene l'avait fait elle-même avant.

Il était grand, Lucan, Il portait sa silhouette comme lui seul savait le faire. Il avait déjà tué, il avait déjà blessé.
Il avait déjà sauvé aussi, quelle importance? Les femmes qu'il enlaçait, elles se détournaient de lui. Des choses qu'il fallait accepter...
Une longue mèche brune lui balayait la joue, il en respira le parfum un bref instant, se redressa.
La main de Jolene n'avait pas quitté sa peau. Tout cela avait pris le temps d'un rêve et de quelques secondes à peine.

”Je n'ai pas mal” gronda Lucan, lui qui ne savait parler autrement.
La main du cavalier se posa sur celle de la jeune femme. Il recula, brisant le contact des doigts contre la cicatrice. Derrière lui, la cabane, son foyer. Il recula encore, tenant toujours Jolene comme il aurait pu imaginer le faire, comme il le faisait réellement.
D'une main, s'une seule main, et celle de Jolene qu'il serrait au creux de sa paume. Il recula une dernière fois, l'attirant à lui jusqu'à ce que la jeune femme passe le seuil et le rejoigne, là, à l'intérieur.
Alors seulement Lucan baissa la tête à nouveau. Cette fois-ci il l'embrassa, était-ce seulement le bon choix? Un goût de forêt contre ses lèvres, tous deux étaient des enfants d'arbres au loin...

Et cela était comme un conte étrange, le Guerrier partant au massacre sans son coeur, devenant comme une ombre noire et mauvaise, oubliant jusqu'au souvenir d'un baiser sur sa joue puis forcé de revenir d'une guerre qu'il ne pouvait encore gagner.
Venait alors la Fille-Songe qui avait gardé le coeur du Guerrier proche du sien, elle que les Esprits aimaient, protégeaient. A présent la Fille-Songe l'avait attendu et le Guerrier de Ténèbres, celui dont les esprits se détournaient, l'embrassa alors. Ainsi seulement, il ravala son propre coeur, redevint un Homme.

Jolene, il n'avait pas lâché sa main, la serrait encore. Allait-elle crier, allait-elle hurler? ”...Quand on m'enlace, je deviens émotif”, tenta d'expliquer l'homme. ” Indien pas être civilisé beaucoup” grogna-t-il encore dans une piètre tentative d'humour, se moquant de lui-même...
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Jolene Oscauro
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyDim 27 Oct - 23:50


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Les mots s'étaient formés dans sa tête avant. Elle les avait prononcés aussi. Pourtant Jolene avait cédé à cet appel, cette envie de le toucher, de le prendre dans ses bras pour constater, se rassurer, réaliser. C'était bien vrai, il était là, en chair et en os, abîmé mais là.

Leur étreinte fut courte parce que la soigneuse craignit de faire mal à l'homme coupé en plein torse. Alors que si elle s'était écoutée elle ne l'aurait plus lâché. Avec lui le mal qu'elle avait fait semblait plus supportable, moins lourd. Jo' avait l'impression de voir ses ailes d'ange noir s'effacer lorsqu'elle sentait son regard posé sur elle. Il ne connaissait pas son ancien rôle dans le détail, tout comme elle ne savait pas non plus spécifiquement tout ce qu'il avait dû faire pour survivre jusqu'ici.
Ce qui importait était qu'ils étaient ensemble à cet instant, ce qu'ils avaient pu faire par le passé ne comptait pas.
Chacun avait son fardeau, pouvoir se reposer sur l'épaule de quelqu'un le rendait plus léger même si ils n'avaient pas partagé les leurs à haute voix, l'effet restait le même. Dans leurs yeux les ombres ne cessaient d'y danser, sans avoir à mettre des mots dessus, ils savaient.

« Je n'ai pas mal. » Assura-t-il de sa voix grave. Le contraire aurait été étonnant. Un coin de la bouche de Jolene s'étira alors et elle acquiesça doucement, rassurée. Il ne lui avait jamais menti, elle l'espérait.
Elle leva son regard sur celui de Lucan qui la dominait, ces iris presque noires happant des fragments de son cœur gelé, les miroirs de leurs âmes se répondant simplement.
Il attrapa la main qu'elle avait posée sur sa peau avec délicatesse puis recula. Une fois puis deux puis trois. Attirée dans l'antre du métis amérindien, à l'ombre, forteresse de solitude faite de livres par millier, il ne l'a lâcha pas.

Une fois le seuil passé, le cavalier baissa son regard sur la soigneuse qui avait tant espéré son retour. Elle ne lui avait pas dit, n'avait pas réussi, par peur d'être ridicule.
Plongée dans ses yeux, le temps sembla se figer. L'atmosphère qui entourait les deux survivants était indescriptible, faite d'un calme, d'une certaine sérénité, pourtant le cœur de Jo' battait la chamade et était loin d'être tranquille lui.

Ils se regardèrent longuement avant que le raider approche doucement son visage de celui de son amie. La respiration de cette dernière se saccada discrètement, son palpitant s'élançant dans une course insensée et qu'elle ne parvenait pas à maîtriser.
Leurs lèvres se rencontrèrent pour la première fois, avec ce contact toutes les inquiétudes et les peurs disparurent de l'âme de Jolene pendant un instant. Plus de rôdeurs, plus de camps, plus de virus.

La Oscauro se sentit extrêmement chanceuse d'avoir pu partager cela avec une personne à laquelle elle tenait. Ce n'était pas son premier baiser même si ça aurait facilement pu vu son passif quasi inexistant avec la romance et les hommes. Elle passa sa main libre sur la joue de Lucan, prolongeant cet échange qui s'était fait attendre, qu'elle regrettait de ne pas avoir eu le courage de créer lors de son départ pour le champ de bataille. Ça aurait été sans nuls doutes un talisman plus puissant.

Les paupières s'ouvrant doucement sur le visage du survivant lorsque leurs bouches se quittèrent, les tambours dans la poitrine de Jo' se calmèrent un peu. Elle reprit son souffle, la tempête passée, libérée d'un immense poids. « … Quand on m'enlace, je deviens émotif. » À cet aveu un mince sourire bienveillant vint orner le visage de la soigneuse. Elle aussi n'était pas une personne des plus tactiles. Les câlins, les embrassades, il n'y avait guère qu'avec ses parents qu'elle avait partagé cela dans son enfance … Souvenirs très lointains et qui la rendaient triste.
Pouvoir partager cela à nouveau avec quelqu'un, elle n'y aurait jamais cru, cela donnait de l'espoir même s'il avait fallu une épidémie et un danger de mort constant pour que ça arrive.

Lucan tenta ensuite de plaisanter, allégeant l'ambiance. Sur le coup les sourcils de Jolene se froncèrent, ne comprenant pas puis après une seconde elle percuta et se dérida tout de suite, un sourire franc étirant ses lèvres.
Elle baissa la tête, gênée de ne presque pas avoir compris. « T'es bête. » Fit-elle alors en faisant semblant de rouspéter alors que cela l'avait visiblement amusé, à en juger par son sourire et ce presque rire.

« Ce n'est certainement pas avec moi que tu apprendras les bonnes manières en plus et tu le sais très bien. » Renchérit-elle en se moquant à son tour d'elle-même, moins violemment que ne l'avait fait l'amérindien tout de même. Non Jolene ne ferait pas une bonne Jane. Pour sûr ils s'étaient bien trouvés.

L'attention de Jo' se reporta à nouveau sur la blessure de Lucan une fois leurs petites plaisanteries terminées. Elle l'observa encore un instant avant de relever le visage pour demander de sa voix calme et posée au principal intéressé : « Qui t'a fait ça ? » Le sérieux avait repris sa place dans le cerveau à la logique implacable de la soigneuse d'animaux. « C'est pour ça que tu n'es pas revenu en même temps que les autres ? » Même si ça n'apportait rien de discuter du passé, elle voulait savoir ce qu'il avait dû affronter pour lui revenir en un seul morceau, indemne, vivant.

Leur discussion reprenait comme si rien n'avait changé entre eux et Jo' appréciait cela : que rien ne change entre eux. Pas trop brusquement en tout cas. Ce baiser était né d'une attente tellement longue qu'il se transforma en parfaite délivrance pour leur lien, leur amitié. Rien n'avait été forcé, c'était juste arrivé parce que ça devait arrivé, c'était écrit, quelque part.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyLun 28 Oct - 17:19

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Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Si Jolene regardait le monde par les ombres dans ses yeux, sur Lucan elle posait un regard différent. Parce que la jeune femme avait la gravité sévère d'une statue, à sa manière, et la mélancolie d'un marbre étrange devenait la couleur de sa peau. Elle bougeait pourtant, Jolene, elle respirait. Son souffle, Lucan l'avait cueilli à ses lèvres, sans que la jeune femme ne le rejette.
A présent elle regardait la cicatrice à nouveau, voulait savoir.
Expliquer, pas vraiment le point fort de l'homme alors il soupira, déboutonnant entièrement la chemise pour l'enlever.
La cicatrice était là, entière désormais sous les yeux de la jeune femme. Pas quelque chose de beau à regarder mais qu'est-ce qui l'était encore, ces derniers temps?

”L'homme qui a tenté de me tuer lors du raid à Camp Cydonia il y a quelques mois”, commença Lucan. ” Il était au Mall également : il faisait partie des responsables de l'attaque...”
Dans les yeux du Natif, la Longue Traque se décrivait plus que dans ses mots cependant. Et Lucan avait été imprudent, trop porté par la colère, inconscient du danger alors que même Adam refusait de le suivre.
Cela aurait dû être son premier avertissement pourtant, qu'Adam fasse preuve de sagesse...

”Plutôt que de repartir avec les autres, je suis allé à sa poursuite.”Chaque souffle de la jeune femme près de lui semblait s'accrocher à l'horreur des événements que Lucan décrivait. ” Ce n'était pas comme dans les histoires, Jolene, pas un duel l'un contre l'autre après une longue traque où les heures devenaient des jours et où le combat se faisait avec honneur.”
Rien n'était jamais comme dans les livres, les histoires. Il y avait des ténèbres, et les combattre ne servait à rien car dans la vie, la vraie vie, rien ne prenait jamais le moindre sens. Lucan s'assit alors sur le lit dans lequel il dormait seul, toujours. Un instant, il se prit le visage entre les mains avant de regarder la jeune femme à nouveau. Elle ne disait rien, elle écoutait. De cela, Lucan lui en fut reconnaissant...

”Ils ont pu me soigner à Olympia, de ma blessure mais pas de ma soif de vengeance.” Avait-elle déjà vu l'homme violent, Jolene?
Est-ce que cela comptait de le voir rentrer d'un raid, visage sombre, vêtements tâchés? ” je suis un opâstâmow , quelqu'un qui s'est maudit lui-même dont la seule envie est un acte de violence pure contre quelqu'un d'autre, contre lui. Un homme blanc te parlerait de Bien et de Mal mais je ne suis pas tout à fait un homme blanc. Il y a cet homme qui a voulu me tuer un jour et il y a ma vengeance...” Ainsi parlait Lucan, la voix grondante, la voix douce, la voix amère.

”Et toi tu es cet étrange esprit, cette femme blanche, Moniyaskwesis qui me regarde avec toute la gravité d'un Manito. Dans quel monde vit-on réellement, hein?” L'aurait-elle regardé, dans une autre vie? La question était étrange, posée et inutile alors Lucan la chassa simplement. ”Mon drôle de petit esprit perdue au milieu des hommes, maintenant me voilà revenu à toi alors même que je pourrai repartir à nouveau. Ma chasse n'est pas terminée...”
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Jolene Oscauro
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyJeu 31 Oct - 1:43


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Le métis amérindien retira sa chemise pour raconter son histoire, cette absence qui avait longtemps pesé sur le cœur de Jolene mais qu'elle avait cachée, faisant semblant de vivre comme si rien était alors qu'une partie d'elle était clairement manquante, inquiète.
Elle put contempler l'étendue des dégâts. Une cicatrice de plus ou de moins, ils en avaient tous. Parfois elle avait l'impression qu'il n'y avait qu'elle qui n'avait pas eu à se battre, à souffrir, se faire torturer ou autre. Peau de poupée de porcelaine quasi intacte, rescapée.
Certainement parce qu'elle avait souvent occupé la place de bourreau ... Son corps à elle n'était couvert que de petites entailles faites lors de simples maladresses et avec l'âge les gaffes se firent plus rares. Il ne restait plus que des bleus par endroit parfois, à cause des animaux qu'elle soignait et qui réagissaient au quart de tour si elle n'y prenait pas garde. Mais ce n'était jamais rien de bien grave. Tant que le travail était fait.

Lucan aussi était prêt à tâcher sa chemise de sang, il l'avait déjà fait, elle le savait, son rôle n'était pas anodin. Il était amené à se battre contre des rôdeurs ou bien même des humains, cette cicatrice en était la preuve. Et ainsi elle put en découvrir d'autres, sur ses bras, dans son dos …

Il commença ensuite son récit, répondant à la demande de la soigneuse. Son regard dur était à nouveau levé vers le visage du cavalier, l'écoutant avec attention. Ses sourcils se froncèrent dès ces premiers mots. Pourquoi parler du Camp Cydonia ? Elle savait que la réponse viendrait alors elle attendit, patiemment, toute ouïe. « Il était au Mall également : il faisait partie des responsables de l'attaque... » Conclu-t-il pour faire le lien avec les récents événements. Leurs yeux cherchant dans le regard de l'autre le point le plus profond de leurs pupilles, Jo' pouvait déceler plus que ce que Lucan disait simplement. De la colère, de la noirceur.
Le survivant continua son récit. « Ce n'était pas comme dans les histoires, Jolene, pas un duel l'un contre l'autre après une longue traque où les heures devenaient des jours et où le combat se faisait avec honneur. » La mine de l'arkasan s'assombrit et son cœur se serra en entendant résonner ce constat. Le métis partit s'asseoir sur le rebord de son lit, déconcerté par ce qu'il avait vécu, ce qu'il avait fait, perdant toute logique, tout raisonnement et surtout une part de son humanité. Les âmes qui restaient sur cette terre en abandonnaient des lambeaux pour survivre, peu importe le camp : plus personne n'a l'âme immaculée de tout pêché, plus après la fin du monde. Ça Jolene le savait mieux que quiconque.

La brunette se rapprocha de son ami qui lui avait lancé un regard après s'être repris. « Ils ont pu me soigner à Olympia, de ma blessure mais pas de ma soif de vengeance. » C'était donc bien de ça qu'il s'agissait … De vengeance.
Il lui parla de ce poids qui pesait à présent sur ses épaules, qu'il s'était infligé à lui-même en ayant ce désir intense de vouloir rendre le mal qu'on avait tenté de lui faire.
Le Bien et le Mal, ces notions n'avaient plus tellement cours de nos jours.
Elle posa alors une main douce sur son épaule, se voulant rassurante. Elle parvenait à comprendre sans mal cette pulsion sanglante de vouloir rendre les coups, même si la femme c'était très peu battue dans sa vie, lâche aux mains empoisonnées.

Alors qu'elle s'attendait à entendre l'histoire de son retour suite à sa chasse, Jo' fut surprise qu'il parle d'elle. « Et toi tu es cet étrange esprit, cette femme blanche, Moniyaskwesis qui me regarde avec toute la gravité d'un Manito. Dans quel monde vit-on réellement, hein? Mon drôle de petit esprit perdue au milieu des hommes, maintenant me voilà revenu à toi alors même que je pourrai repartir à nouveau. Ma chasse n'est pas terminée ... » Ces mots réchauffèrent le palpitant de la femme mais lui firent également rendre compte de la valeur qu'avait son avis aux yeux de Lucan. Ce dilemme qu'il avait de vouloir faire mordre la poussière à un ennemi tout en ne réussissant pas à partir entièrement l'esprit tranquille. À cause d'elle.
Jolene enlaça le blessé, toujours debout face à lui, au moins pour une fois elle était plus grande que lui qui était assis. Elle avait sa tête au creux des bras, posée contre son ventre. Ses doigts glissèrent dans ses cheveux noirs corbeaux et elle soupira, le visage sérieux, comme toujours. « Si tu veux repartir tu peux ... » Confia-t-elle dans un murmure, la gorge serrée. Elle ne voudrait en aucun cas faire entrave à sa liberté, cela signerait la fin de leur union si particulière.

Indépendants, tous les deux, ils pouvaient partager de longs moments ensembles certes, mais tout aussi bien des silences réconfortants que des conversations formatrices. Ils allaient et venaient à leur guise, finissant toujours par se retrouver à un moment donné.
Ils n'avaient pas besoin de rester collés toutes les minutes de toute leur vie ensemble, ça jamais, trop étouffant. Croiser son regard, sentir son emprise sur son esprit, les prières dites au plus profond de la nuit, ces actes indirects lui allaient aussi. Mais elle ne pouvait pas lui mentir. « J'ai eu peur que tu ne reviennes pas. » Avoua-t-elle sincèrement.
Ses paupières se fermèrent alors qu'elle cherchait les mots, les ordonnait. « Mais tu es là. J'aimerais pouvoir t'aider mais c'est ton combat Mistâpew. Je sais que tu ne pourras pas me promettre de toujours revenir, personne ne le peux … » Cette vérité fut douloureuse à admettre mais était nécessaire. Déjà du temps des colons le retour des maris à leur femmes était incertain, alors imaginer maintenant que la terre grouille de morts.

Il était son Géant. Elle ne voulait pas qu'il périsse, qu'il l'abandonne mais si c'était son désir alors elle n'irait pas à son encontre, respectant ce devoir de vengeance qu'il s'était imposé. « J'espère juste que tu ne prendras pas de risques inconsidérés pour atteindre ton objectif, pas plus qu'il n'est nécessaire pour tuer cet homme … Penses à ceux qui comptent sur toi ... » Jolene savait que Lucan avait plus de liens avec les gens du camp qu'elle. Et même au delà, il partait souvent pour Olympia. L'amérindien était apprécié de quelques personnes tout de même et c'était à prendre en compte avant de se jeter tête baissée dans la gueule du loup.

Forcément pour quelqu'un de réfléchi comme Jo', c'était facile à dire, elle n'avait jamais eu à succomber à une pulsion meurtrière. Enfin si, seulement face à des rôdeurs, jamais face à d'autres êtres humains. « Penses à moi. » Rajouta-t-elle alors en précisant sa pensée, égoïstement.

Ses mains attrapèrent les joues du cavalier dont elle pencha la tête légèrement en arrière pour pouvoir déposer un baiser sur son front. Il ne fallait plus qu'il se torture avec tout ça. Tout ce qu'elle pouvait oser lui demander était de faire preuve de prudence donc. Rien de plus. Elle n'aurait qu'à espérer ses retours, à chaque fois.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyLun 4 Nov - 22:10


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Et soudain, le monde s'apaisa, un instant de silence tandis que Lucan devenait ce géant perdu dans les bras d'une femme. L'homme ne pensa ni à la mort, pas plus qu'à la vie : il écouta juste comme le faisaient les monstres et quelques hommes parfois. Il écouta et entendit...
Quelque chose de trouble et de fragile, des lèvres sur son front aussi. Il n'osait pas bouger, pas encore, de peur de se rouler dans sa propre rage à nouveau.
Son coeur était lourd, mais Jolene savait y chanter pourtant, à sa manière. Il l'avait entendu l'appeler d'un mot vieux, tellement vieux, il l'avait entendu prononcer la langue Cree pour de courtes syllabes et quelque chose de son esprit cessa de s'égarer.
Pense à moi, disait-elle dans sa langue à elle. Avant de l'embrasser au front pour ne pas pleurer, qui sait?

”Comment pourrais-je ne pas penser à toi?” Et un peu de sa hargne revint alors. ”Tu es toujours là, tapie à un endroit de mon esprit où je n'ose pas regarder, mais tu es là quand même alors comment pourrais-je ne pas penser à toi? “ Se convaincre de l'oublier, Lucan le faisait parfois pourtant.
Il serrait les poings à présent et il voulait haïr mais pas elle, tout sauf elle. Alors ne restait que lui...
Dans un mouvement qui aurait pu être triste, le cavalier se redressa.
Si tu veux repartir, tu peux...
”Tu parles ma langue, comme pour creuser un chemin de plus dans mon esprit...” Qu'importe que cela n'ait été qu'un mot, qu'importe...
Debout désormais, Lucan dépassait Jolene à nouveau, l'obligeant à lever les yeux pour le regarder.
Géant...
”Penses-tu que je ne te vois pas, Jolene?”
Chacune de ses grandes mains attrapa alors celles de la jeune femme. Il était grand Lucan, presque un peu trop, serrer quelqu'un contre son coeur l'effrayait.
Parce que quelque chose de lui même était brisé désormais, qu'il craignait de blesser Jolene contre bris de verre et échardes et que ainsi commençaient les malédictions dans toutes les vieilles histoires et les contes des ancêtres.
Il ne voulait pas maudire la jeune femme et brûlait de solitude alors, ne pouvant tenir que ses mains lorsque le lit était si proche...

”Je te vois, que tu sois là courageuse devant moi ou bien dans tes ombres à toi. Et toi, penses-tu à moi? “ La question pudique lui échappait du bout des mots.
Avoir peur de se méprendre, d'emmener Jolene sur une route dont elle ne voulait rien. N'était-ce pas cruel également de la conduire à ce chemin qu'il ne pouvait emprunter de suite?
Une vengeance attendait.

”Parce que tu es pareille à un secret, Jolene, le sais-tu?”
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyMar 5 Nov - 17:16


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Les sentiments cachés, les peurs ensevelies. Il était rentrée, elle n'avait donc plus à s'inquiéter. Pourtant lorsqu'il exprima ce devoir de repartir, cette vengeance qui l'attendait, l'idée de le raisonner comme n'importe quelle autre personne tenant à lui l'aurait fait ne traversa pas l'esprit de l'apprentie vétérinaire.

Lui dire que c'était de la folie ? Cela ne servirait à rien et elle ne le pensait pas. Plus rien n'avait de sens ici, les hommes et leurs paroles étaient devenus douteux, rares étaient les gens sincères.
Avec Lucan la soigneuse se permettait de l'être en tout cas, la malhonnêteté n'ayant jamais fait partie de sa vie, ni avant l'épidémie ni après.

« Comment pourrais-je ne pas penser à toi ? Tu es toujours là, tapie à un endroit de mon esprit où je n'ose pas regarder, mais tu es là quand même alors comment pourrais-je ne pas penser à toi ? » Lui répondit le métis. Jolene put déceler une once de colère, d'amertume dans ces mots. Ce qui l'empêcha d'intérieurement se réjouir de cet aveu qui lui laissa le souffle coupé.
Souhaiterait-il que ce ne soit pas le cas ? Tout ce qu'elle avait tenté de lui dire était d'être prudent, de penser aux gens qui souffriront si jamais il venait à lui arriver quelque chose parce qu'elle en ferait indéniablement partie.

L'homme brun se leva, imposant à nouveau toute sa stature face à l'arkasan qui se détacha alors de lui, ne le tenant plus contre elle. « Tu parles ma langue, comme pour creuser un chemin de plus dans mon esprit...  » Les yeux noisettes de Jo' se levèrent sur le visage dur du cavalier.
Elle avait utilisé l'un des mots qu'il lui avait appris en cree, qu'elle avait retenu au fil de leurs conversations. Elle aimait savoir qu'elle pouvait partager ce petit fragment de vie avec lui, alors oui, cela les rapprochait évidemment et c'est pour cela qu'elle l'utilisait : pour se sentir plus proche de lui. « Penses-tu que je ne te vois pas, Jolene? »
Peut-être était-il le seul à la voir au contraire, elle s'en rendait compte peu à peu à l'instant, sondant à nouveau ses iris.
Il ne la regardait pas comme les autres le faisaient. Elle pouvait se perdre dans ses yeux si elle ne prenait pas garde, happée par leurs ténèbres dansantes.

Il attrapa ses mains douces dans les siennes, plus rugueuses et grandes. La survivante sentit soudainement son cœur s'emballer à nouveau, comme si il allait lui annoncer une mauvaise nouvelle, qu'il allait briser ce qui lui restait d'humanité en la rejetant parce qu'elle était trop près.
« Je te vois, que tu sois là courageuse devant moi ou bien dans tes ombres à toi. Et toi, penses-tu à moi? » Les battements cessèrent une seconde durant pour reprendre plus rapidement, rattrapant leur retard. Elle n'avait plus osé avancer vers lui depuis qu'il s'était relevé de peur de se heurter à un mur. Parce que la teinte de hargne lui donna envie de reculer.
Mais elle comprit que ce n'était pas contre elle que c'était dirigée. Pas avec de tels mots, ce n'était pas possible.

Sa tête acquiesça doucement et son regard s'adoucit tandis qu'il détaillait le visage de Lucan. Elle lui avait avoué pourtant avoir eu peur pour lui, peur de ne jamais le revoir. Alors bien sûr qu'elle pensait à lui mais elle ne se risquait à aucune chasse à l'homme et sortait très peu hors du Ranch. La frêle soigneuse ne risquait pas sa vie contrairement à lui, le raider.
Elle était la raison, le discernement, non l'impulsivité et la rage. Pour cela ils étaient bien différents et pourtant Jolene aimait croire que ces fameuses dissemblances influençaient l'autre en bien. « Parce que tu es pareille à un secret, Jolene, le sais-tu? » Les sourcils de Jo' se froncèrent légèrement et elle ferma les yeux, tentant de comprendre ces paroles.

Il était tout aussi secret qu'elle, ils avaient mis tellement de temps à s'apprivoiser, et la moitié du chemin était faite seulement. Ils leur restaient encore beaucoup à apprendre sur l'autre.
Lorsqu'ils se regardaient leurs yeux étaient des miroirs où ils pouvaient voir leur propre reflet, abîmé, sombre. « C'est que nous ne sommes pas très différents alors. » Murmura-t-elle tout bas avec un mince sourire après avoir rouvert les paupières sur la cicatrice du survivant. Comme si elle ne voulait pas que quelqu'un d'autre l'entende.

Ils n'étaient que tous les deux dans cette cabane pourtant. Entourés de livres certes mais les seuls autres âmes à hanter les lieux étaient celles des mots écrits à l'encre et enfermées entre deux couvertures. « Mais je n'ai rien de courageux ... » Fit-elle en baissant légèrement le visage, réaliste quant à sa propre condition de survivante transparente et surtout pas autant utile que les autres.
C'était lui le combattant, l'aventureux, le courageux. Et elle aimerait plus lui ressembler mais n'en avait pas les moyens, les armes, la force.

La jeune femme ne demandait pas à passer avant cette quête de vengeance. Chacun ses priorités … « Tu es le seul à me voir. » Voir, autre mot choisi pour ne pas dire approcher. Et cela lui convenait, d'avoir fini par laisser quelqu'un entrer dans son espace, dans sa bulle si précieuse. Cette remarque n'était donc pas une plainte, bien au contraire. « Je n'ai pas envie de perdre ça. » Ses yeux sincères se replantèrent dans ceux du géant. Je n'ai pas envie de te perdre toi lui disaient-ils.
Jo' comprenait petit à petit l'importance des sentiments qu'éprouvait le raider à son égard ainsi que ses propres émotions. C'était perturbant mais également plutôt grisant, d'être acceptée ...

Répondre à ça était également difficile. La soigneuse récupérait ses moyens, son assurance, doucement. À nouveau son visage affichait sa froideur habituelle, sa détermination calme. « J'espère que tu prendras le temps de te remettre avant de retourner à ta quête ... » L'inquiétude et surtout l'altruisme, encore et toujours, ses doigts se refermant sur les mains de Lucan en signe de franchise. « Tu as l'air fatigué. » Ajouta-t-elle et s'était sans doute normal, même si il avait correctement guéri. Jo' ne savait pas de quoi avait été composée la nuit du survivant.

Pourquoi vouloir se mettre ainsi en danger ? Pour sûr c'était une question de vie ou de mort. L'autre mettait-il aussi un point d'honneur à anéantir le souffle du cavalier ? Savait-il seulement qu'il allait être constamment sur ses talons, pister comme une proie ? Elle aurait aimé demander mais avait l'impression que cela ne la regardait pas.
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Lucan Longshadows
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyMer 6 Nov - 14:25


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + De ses grands yeux noirs, elle ne cessa de le regarder et chacun d'eux supportait le poids de l'autre sans que leurs genoux ne tremblent, sans que leurs jambes ne s'effondrent.
Parle plus bas mon coeur, mon triste coeur, aurait put dire Lucan. Parle plus bas car j'ai peur que l'on t'entende et que l'on te blesse.
Mais il n'y avait qu'eux, ici...
L'homme lui tenait les mains. Il sentait le parfum de sa peau, l'odeur de ses cheveux, il murmura son nom au creux de son coeur à lui sans ouvrir les lèvres. Il le murmura ainsi que l'on murmure des prières aux dieux et aux esprits et peut-être en était-ce une, de prière?
Protégez-là, protégez-là quand je m'égarerai....

Un peu confus, un peu penaud, Lucan rougit brusquement à la remarque de la jeune femme : oui il n'avait pas bonne mine, heureusement les cadavres de bouteilles avaient disparu mais que ce soit par honte de sa beuverie comme par fidélité envers Abel Rhodes qui l'avait accompagné, l'Indien resta muet.
Il se contenta de toussoter un peu, de regarder vers le mur, là où se cachait l'horizon. Jusqu'à ce que finalement, Lucan ne regarde Jolene à nouveau, sa silhouette calme, ses yeux tristes et son visage comme un lac apaisé. La sincérité de la jeune femme avait quelque chose de tranchant, semblable à l'éclat d'une lame ou bien le fil d'un couteau rituel.
C'était ce qu'elle possédait, cette sincérité, et elle la lui donnait à lui avec toutes les ombres qu'il pouvait y avoir avec, les ombres et les secrets...

”C'est une fatigue dont on se remet” conclut Lucan de sa voix grave.  Du bout des doigts, il caressa la joue pâle de la jeune femme et sa propre peau à lui sembla sombre, tellement sombre bien que l'homme ne soit que métis pourtant.
Yeux dans les yeux, tout geste aurait pu être de trop. Cela n'empêcha pas Lucan d'embrasser la jeune femme une nouvelle fois, un baiser qui avait le même goût que ces regards partagés.

”je te vois, oui” murmura l'homme alors. Et cela était vrai car elle lui apparaissait sans cesse, douce et éthérée, fragile comme un songe, triste tout autant et forte comme un esprit qui ne peut que hanter.
Etait-ce cruel, de penser à Jolene ainsi? Le souffle de l'homme se perdait contre la gorge de la jeune femme désormais. Il la tenait contre lui sans violence aucune, sans désir de la lâcher non plus.
Quelque chose chez la jeune femme de sombre et de mordant, que Lucan n'était pas là pour effacer, pour apaiser, de même que Jolene ne pouvait supprimer la sauvagerie tranquille qu'il portait en lui.
Il y avait de la douleur, il y en aurait toujours songea Lucan. Des tristesses et des chagrins, des silences et des poisons.
Une solitude capable de rendre une jeune femme pareille à un fantôme, et lui avait-il une responsabilité face à cela?
Celle de la regarder, celle de rester peut-être lorsque des élans mauvais lui ordonnaient de partir par le même temps?
Jolene n'avait rien eu d'un poids, jamais. Elle avait su offrir ses services au ranch, acceptant les règles de la même manière que Lucan le faisait.
Il se souvenait les premiers jours à la regarder, la surveiller. Personne ne posait de regard véritable sur elle, cela était vrai et comprendre que Jolene ne représentait aucune menace, c'était alors écarter l'existence de la jeune femme pour d'autres choses jugées plus importantes. Jolene vivait ainsi, d'une certaine manière, se protégeait ainsi également.
Un jour que la jeune femme était occupée, genoux à terre sans se soucie de la saleté et de la poussière, Lucan était alors passé tout près d'elle alors, juste le temps de glisser une fleur dans ses cheveux, il se souvenait de cela et sans doute sans souvenait-elle aussi.

”Je te vois et je t'admire” conclu finalement l'homme sans rien cesser de son étreinte. Le respect, une chose que Lucan savait donner et recevoir, mais l'admiration? Quelque chose d'autre, quelque chose d'au delà qu'il portait à chaque battement de coeur que pouvait avoir Jolene, à chaque souffle, à chaque regard posé sur le monde et sur les ombres.
Il avait cela pour elle et cela était triste, et cela était féroce...
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyJeu 7 Nov - 23:20


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Jolene n'aurait en effet pas pu deviner que le cavalier avait passé une bonne partie de sa nuit à picoler en compagnie du leader du Ranch. Elle aurait eu d'ailleurs du mal à le croire si elle ne l'avait pas vu de ses yeux.
En aucun cas elle aurait jugé son camarade de toutes façons, au contraire, elle aurait été plutôt contente pour lui, qu'il puisse s'approcher ainsi d'un Rhodes.

La soigneuse en avait un peu peur de cette famille. Enfin pas vraiment peur, plus intimidée.
Disons qu'elle se faisait le plus discrète possible pour ne pas avoir de comptes à leur rendre en plus de ceux qu'elle leur devait déjà depuis qu'ils l'avaient acceptée parmi eux. La jeune femme faisait sa part de travail comme tous les autres, pas de raisons que ça se passe mal donc. Peut-être avec le temps avaient-ils même oublié qu'elle existait ce qui serait une chance.

La remarque de la survivante sur la fatigue visible de Lucan mit ce dernier mal à l'aise. Mais Jo' ne put discerner pourquoi, ce n'était pas une critique, une simple inquiétude. « C'est une fatigue dont on se remet. » Préféra-t-il conclure. Du repos, elle espérait qu'il y aurait droit après tout ce qu'il avait traversé.
Alors elle esquissa un mince sourire, rassurée. Puis chercha à nouveau dans ses iris, se laissant atteindre sans crainte.
Les doigts du cavalier vinrent effleurer la peau claire de l'ange sombre. Pour un géant, le métis était capable d'une grande douceur et elle n'était nullement effrayée par lui. Il n'avait fait que veiller sur elle après tout, depuis leur première rencontre, c'était son rôle, sa charge.
Même si maintenant il pouvait ne plus s'inquiéter des agissements de la jeune femme dans le camp, elle sentait lorsque son regard se posait sur elle pour la surveiller, s'assurer qu'elle était toujours là.
Combien de fois l'avait-elle cherché parmi les survivants, s'inquiétant souvent de savoir si il était rentré avec les autres ou non ...

Ce contact agréable et délicat en amena à un autre. Lucan vint embrasser à nouveau l'arkasan qui posa une main sur sa joue pour le garder encore un peu près d'elle, prolongeant cet échange auquel ils n'étaient pas encore habitués, timides invétérés.
C'était sans doute l'une des rares fois où quelqu'un s'intéressait à Jolene pour ce qu'elle était. Pas pour ses compétences, pas pour ses amis, pas pour ses possessions, juste pour elle. Et c'était plaisant, elle aimait ça, ne pensant pas que ça aurait pu arriver un jour.

Une fois le baiser terminé la brune ne put retenir un sourire d'apparaître sur ses lèvres qui venaient de recevoir cette preuve d'attachement, d'amour même peut-être osait-elle penser, son cœur sautant dans tous les sens. « Je te vois, oui. » Elle le serra contre elle, acceptant d'être ainsi vu par lui et seulement lui.

« Je te vois et je t'admire. » Jo' sentit le rouge lui monter aux joues. Ô elle n'avait rien que l'ont pouvait admirer, femme d'un ordinaire glaçant.
Mais si on creusait un peu, oui si on daignait creuser on pouvait se rendre compte de son chagrin, de sa peine, ce poids lourd que portent ses épaules, tout comme lui porte sa vengeance. L'appel du sang, l'appel de la mort. Ils se sont bien trouvés. « Merci d'être rentré ... » Confia-t-elle dans un souffle. Elle pensa à l'entité qui était responsable de ce retour tant attendu, celle qui veillait sur le métis, celle qui recevait ses prières.

Égoïstement la soigneuse espérait que son raider ne repartirait pas tout de suite. Elle le tenait au creux de ses bras, le serrait contre son cœur, ses doigts se baladant dans son dos nu.
C'était la première fois qu'ils se permettaient d'être si proches, brisant les barrières qu'ils n'avaient jamais osé franchir l'un comme l'autre. Premières étreintes, premières caresses, premiers baisers. Tout cela submergeait complètement Jolene qui avait l'impression de rêver.
Et il restèrent ainsi un moment, à profiter de cette étreinte sincère. Elle aurait pu passer des heures ainsi, oubliant le ranch, oubliant les rôdeurs, oubliant l'épidémie, la fin du monde.

La chaleur à son visage passée, elle se détacha légèrement de lui, un peu à contrecœur. Ses mains se posèrent sur les joues de l'amérindien qui avait le visage baissé vers elle. Jolene observa un instant Lucan, ses lèvres subtilement étirées, ses pouces caressant ses pommettes.
Elle goûta à nouveau à sa bouche tout en ayant son corps contre le sien. Cette fois c'était elle qui l'avait réclamé. Son front se posa ensuite contre celui du cavalier pendant qu'elle commandait à son palpitant de se calmer. Jo' commençait à être dépendante de ces baisers, de ce toucher tendre.

L'inquiétude la gagna soudainement. « Tu veux peut-être que je te laisse te reposer ? » Percuta-t-elle, gênée par cette possibilité mais conservant cette voix calme, s'inquiétant d’accaparer le cavalier de la sorte, de l'empêcher de sortir ou de vaquer à ses occupations.

Elle était tombée sur lui alors qu'il allait sortir, peut-être avait-il des devoirs à accomplir malgré son état ? Ses mains glissèrent jusqu'au cou du survivant, enlaçant ses doigts entre eux, posés contre sa nuque. « J'espère que tu n'as pas accepté de faire de quelconques corvées aujourd'hui. » Fit-elle suspicieuse, les yeux plissés, presque menaçante -à sa manière quelque peu ridicule de part son frêle physique.
L'apprentie vétérinaire elle avait terminé toutes ses tâches pour la journée.

Le début de soirée approchait lentement, la température restait toutefois la même dans cette région, malgré l'automne. Dans ses bras tout semblait parfait, elle était transportée dans ses forêts, dans ses ozarks où elle a grandi, à l'ombre du feuillage des arbres. Elle aimerait y retourner avec lui.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyVen 8 Nov - 16:28


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Jolene portait une terre de froid et d'ombres en elle, de la même manière que Lucan le faisait. Une terre qui n'était pas ici, où l'autre n'existait pas également, mais ils là étaient tous deux malgré tout pareils à deux orphelins étranges.
Souvent, l'homme pensait au Maine et à ses forêts, là où des esprits semblaient encore exister, là où la réalité se déchirait sous un autre voile.
Là où l'on avait toujours rêvé de wendigowak avant même l'arrivée des Rôdeurs...
Tout cela ne s'expliquait pas, et puis à quoi bon : au Texas, Jolene était aussi Etrangère que Lucan était Etranger, voilà tout.
Le ranch restait un foyer, un lieu pas plus triste qu'un autre où Lucan pouvait rêver de choses n'existant plus. Abel Rhodes avait su s'offrir le dévouement de l'Amerindien, de la même manière qu'il savait récompenser Lucan pour cela. Parfois, on disait du cavalier qu'il était l'ombre damné de Rhodes, parfois on le considérait simplement comme un chien un peu idiot, un peu fidèle. Ces gens là en payaient le prix car s'il n'était pas brutal Lucan avait appris à parler la violence comme une autre langue maternelle.
Une de plus...

Les mains de la jeune femme s'était égarées contre son dos nu, ou bien au contraire avaient trouvé un chemin juste à elles. L'homme n'eut ni geste ni frisson et lorsque Jolene se détourna, il la laissa aller. Jolene savait quand Lucan souriait, quand bien même il restait le visage impassible. Elle savait bien qu'il ne le lui ait jamais appris.
L'avait-elle observé aussi souvent que lui l'observait? Peut-être...
Il avait déjà senti son ombre plusieurs fois cela était vrai. Au retour d'un raid, il était déjà arrivé que la jeune femme soit sur son chemin également, ou bien non loin. Jamais encore elle n'était venue le trouver directement, ce genre de choses prenaient un temps précieux, un temps qu'ils ne possédaient pas.
Parfois, les cavaliers murmuraient à mots couverts que lorsque'on cherchait la Soigneuse, généralement elle se trouvait face au regard de l'Indien. Une phrase que Lucan n'avait pas entendu, elle était vraie pourtant à sa façon quand il ne fermait pas les yeux, vaincu par les événements.
De longs mois il les avait fermé, songea-t-il. Camp Cydonia...
Et Jolene lui demandait de les rouvrir.
Cette fois, ce fut elle qui l'embrassa. Une autre étreinte vint ensuite, front contre front, souffle contre souffle.
Jusqu'à ce que Jolene s'inquiète et s'agite. Pas de lui, juste pour lui.
Alors Lucan secoua la tête. ”Reste avec moi”, et il n'avait pas besoin d'en dire plus.
Des travaux à faire, des corvées à accomplir, le ranch n'en manquait pas, n'en manquerait jamais. On savait où le trouver cependant si sa présence s'avérait nécessaire...
Reste avec moi, reste ici, collée contre moi, collée à moi. Voilà ce que Lucan signifiait, peut-être avait-il plus soif de contact qu'il ne le pensait également.
Jolene lui demandait de se reposer, mais l'homme préféra sourire. Un vrai sourire cette fois-ci, sur son visage sombre et sévère. Quelque chose de joueur aussi, là, dans le regard.
Un instant, la jeune femme parut perdue, mais Lucan ne lui laissa pas le temps de réfléchir plus encore.
Sans efforts, il l'attrapa aux hanches, la souleva. Sans effort, il la porta comme si elle ne pesait rien ou presque, et les pieds de Jolene ne touchaient plus terre alors qu'il l'embrassait de nouveau, que le dos de la jeune femme se retrouvait contre l'un des murs de la cabane sans brutalité pourtant.
.
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Jolene Oscauro
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyLun 11 Nov - 19:05


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Les rescapés du camp s'attendaient-ils eux à ce que ce rapprochement se fasse entre les deux introvertis ? La soigneuse n'en avait pas la moindre idée … Elle ne savait pas trop ce qui se disait sur elle dans son dos. Forcément ces choses ne l’atteignaient jamais : à quoi bon en faire si les messes-basses parvenaient aux oreilles de leur sujet principal hein ?
En tout cas pour l'arkasan c'était un évidence d'ainsi se retrouver dans les bras du cavalier. Il était parti sans qu'elle n'ait pu lui dire ou lui montrer ce que son absence allait signifier pour elle.
Un simple bisou sur la joue, aussi chaste et pudique avait-il été n'aurait jamais suffit mais elle n'était pas parvenu à faire autrement, prise au dépourvu, inquiète.

Maintenant que les premiers baisers avaient été échangés, la jeune femme se retenait de moins en moins, osant regarder, toucher, goûter selon ses envies. Bon sang qu'il lui avait manqué, qu'elle avait eu peur de le perdre.
Ces peurs envolées la gamine des ozarks en profita, faisant sienne les lèvres du métis. Avant de réfléchir, posés en tête-à-tête.

Elle l'aurait laissé aller si il avait d'autres rôdeurs à fouetter mais au lieu de ça, la demande que l'homme formula, un peu comme une supplication, acheva de faire fondre le cœur de Jo'. « Reste avec moi. » Lui dit-il tout bas de sa voix grave.

Leurs yeux se dévorant encore, la soigneuse passa une main dans les cheveux noirs de Lucan, lâchant sa nuque et il lui sourit. Ce fut l’ultime coup qui acheva le palpitant sombre de la Oscauro, qui lui donna à son tour envie de sourire simplement.

Elle décela dans son regard une pointe de malice. On ne l'avait jamais regardé comme ça, elle ne comprit pas et n'eut pas le temps de vraiment y réfléchir de toutes façons car l'amérindien l'attrapa, la soulevant.
Déjà que son cœur fortifié avait du mal à rester en place, voilà que maintenant ses pieds aussi ne touchaient littéralement plus le sol, renforçant d'autant plus cette impression de baigner dans l'irréel, le rêve.

Une petite exclamation s'échappa de la gorge de Jolene qui par reflex s'était agrippée au cou du survivant, se serrant contre lui de peur de chuter. Mais l'homme la tenait sans difficulté, sans avoir besoin de forcer.
Une vulgaire allumette entre ses bras de géant, qu'il pourrait briser en deux d'un claquement de doigts si il le voulait. Cela la fit légèrement rire même, doucement, d'être ainsi un poids plume contre sa peau.

Leurs lèvres se retrouvèrent, passionnées. Appuyée contre un mur de bois Jo' était accrochée à son cavalier qui pouvait profiter du nouveau support contre lequel il venait de poser la soigneuse pour lâcher du lest.
Une chaleur particulière sembla s'emparer du corps et de l'épiderme de la Oscauro. Une fièvre qu'elle n'avait jamais éprouvé jusqu'à ce jour parce que trop cérébrale, non appréciée à sa juste valeur par quiconque avant. Trop de pensées, de conditions. Ici et à présent les circonstances étaient plus simples car également plus précaires. L'apocalypse, la fin de l'humanité.

Pourtant celui qu'elle pouvait contempler face à elle avait fait preuve de plus de bienveillance et de bonté envers elle que n'importe lequel de ses précédents prétendus petits amis qui pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Lui seul avait la capacité de réveiller ces choses endormies, ces instincts anesthésiés de force, de faire s'écrouler ses barrières, d'accepter la vraie arkansan.
Leurs baisers perdurèrent encore, profitant de cette proximité imposée. Jolene ne pouvait plus reculer et quand bien même ce mur n'existerait pas derrière elle, elle ne le ferait pas.
Parce que sa place et son envie étaient d'être auprès du métis. « Très bien je reste. » Chuchote-t-elle alors sans trembler à son oreille avant que les abysses de leurs yeux ne se confondent à nouveaux dans un énième échange de regards.

Ravie, il n'y avait pas d'autres mots pour décrire l'état d'esprit de Jo', oubliant le reste. Elle ne le montrait pas forcément mais tout comme elle savait lire dans les iris de Lucan, lui aussi pouvait percevoir des brides d'émotions dans les siennes, tapies dans l'ombre.
Les embrassades restèrent douces, leurs souffles chaud se mêlant sagement. Aucune violence, aucune brutalité. Jo' n'avait pas d'arrière-pensée, il aurait été difficile pour elle d'en avoir sachant qu'elle s'aventurait en terrain inconnu.
Les paumes de ses mains retenant le visage de l'amérindien contre le sien, se raccrochant à lui, le poids de son torse imposant pressant son buste frêle.

Ses lèvres caressant doucement celles du cavalier, la jeune femme avoua. « Je n'ai jamais … Passé la nuit avec quelqu'un. » Confia-t-elle les joues pourpres mais le visage restant impassible malgré cet aveu. À vrai dire elle avait déjà dormi dans le même lit qu'une amie, qu'un petit copain aussi mais ce que Jolene sous-entendait ici était bien l'échange physique entre deux personnes.
De l'ange elle n'en avait pas seulement l'apparence et l'essence, mais aussi les tares. Pureté immuable qui ne servait à rien et dont elle n'avait pas honte. Ses yeux de biches ne fuyaient pas le regard de son camarade blessé. Il était important qu'il sache. Peut-être pour l'inciter à y aller doucement avec la soigneuse, autant avec son cœur que son corps.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyMer 13 Nov - 20:57


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Il recula la tête un peu, et les mains de Jolene restairent contre son visage à lui encore de même que la jeune femme ne baissa pas les yeux.
Lucan savait que Jolene ne disait pas cela par romantisme, pas même par envie de romantisme. Claire, concise, elle énonçait un fait rien de plus. Une information importante qui se devait d'être dite au moment opportun afin qu'elle soit comprise en son ensemble...
Il y avait quelque chose de strict chez la jeune femme, de sévère. Ainsi avait-elle survécu, et par le même temps cela ne définissait pas Jolene également.
On ne pouvait se contenter d'un simple mot pour être soi-même, songea Lucan.
Il avait reposé la jeune femme à terre, toujours sans brusquerie aucune. Elle ne tremblait pas, là, contre lui, quand bien même quelque chose de fragile pouvait rester.

Alors il l'embrassa au front puis aux lèvres à nouveau, cherchant dans sa tête quels mots étaient les plus utiles. L'homme fut incapable d'en trouver, dans le même temps cela ne le dérangea pas de même qu'il continuait à sentir la présence de Jolene comme une force tranquille à ses côtés, en attente plutôt qu'en rejet.
La propre solennité qu'ils créaient eux-même le fit sourire soudain : Lucan haussa les épaules et aucun poids quelconque ne semblait sur lui.

”On peut commencer par s'asseoir l'un à côté de l'autre. La nuit, c'est une chose longue...”
Lorsqu'il conduisit la jeune femme jusqu'au lit, elle se laissa faire, tâchant de ne rien renverser des piles de livres éparses dans la cabane. A vrai dire, Jolene osait à peine les toucher, petit fantôme, petit esprit capable de ce respect sévère qui manquait à tant désormais.
Elle n'avait pas peur de le regarder dans les yeux, de même qu'elle n'avait pas peur de son torse nu, ni de sa cicatrice. Parfois, le rouge lui montait aux joues pour un simple regard mais elle ne baissait pas la tête pour autant.
Il l'invita à s'asseoir à ses côtés, lui-même du bout du doigt, il effleura l'ombre de la jeune femme quand bien même ce n'était pas quelque chose de tangible.
Peu importe, il l'effleura quand même...

”Je ne te force à rien, tu peux dire non à tout moment.” Et toujours, Lucan gardait ce sourire tranquille et humain à présent. Quelque chose d'intime, qu'il ne portait que dans le regard jusqu'alors.
La haine, il n'y pensait plus, de même que chacune des questions ayant pu le tourmenter ces derniers mois.
D'autres pensées l'occupaient alors qu'il voulait apprivoiser autant le côté le plus farouche de la jeune femme, que la douceur qu'elle portait en elle également.
Il lui prit la main, la posa sur son coeur à lui et dans le même temps, frémit du contact comme pour en appeler d'autres.
”Tu peux dire non pour n'importe quoi aussi...” Lucan s'était rapproché de la jeune femme à nouveau, leurs jambes, leurs genoux se touchaient un peu plus, bien loin des effleurements simples dûs en grande partie à la place que pouvait prendre Lucan.
Parce que ce contact, ils le désiraient.

”Et puis, il y aura d'autres nuits n'est-ce pas?” A moins que Jolene n'en ait aucun désir, mais cela Lucan ne le formula pas.
Il savait que même troublée, Jolene savait lire dans les choses implicites de la même manière que lui le faisait.
Peu à peu que les ombres s'allongeaient, le visage de la jeune femme semblait gagner en intensité, et comment ne pas aimer tout le noir de son regard? Il pouvait baisser la tête, l'embrasser encore, il pouvait...

”Puisqu'on en est aux confessions : j'ai toujours du mal à ouvrir un soutien-gorge” essaya-t-il de l'amuser. Se mettre à un pied d'égalité avec la jeune femme dans le tâtonnement, lui montrer qu'il n'attendait rien d'elle et qu'il n'y avait là aucune épreuve à passer.

”Tu devaient les terrifier, tous ces autres, pour que jamais ils ne s'approchent de toi, Moniniyaskwesis . Les idiots... C'est cruel de te rendre pareil à un Esprit de Peur quand tu n'es pas cela. Je ne veux pas être cruel avec toi....”
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyLun 18 Nov - 18:17


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Peut-être aurait-elle été grandement honteuse d'avouer son innocente abstinence face à quelqu'un d'autre. Mais devant le cavalier Jolene pouvait se permettre d'être elle-même, il était bien le seul à l'accepter telle quelle. Alors pas de mensonges, pas d'esquives. Juste la vérité, purement et simplement.
Ça aurait pu mettre une certaine pression sur les épaules de Lucan, celui-ci aurait pu reculer face à cette barrière physiquement présente, à cet obstacle certain. Au lieu de ça il déposa un baiser sur le front de la jeune femme puis sur ses lèvres.
Ces gestes rassurèrent la soigneuse qui eut, durant quelques secondes, peur de perdre cette alchimie qui s'était créée depuis leurs retrouvailles.

Il avait haussé les épaules, comme si cette information ne changeait rien. Et c'était le cas en soit. Jo' esquissa alors un sourire lorsqu'elle écouta ses paroles rassurantes.
L'arkasan aurait pu vivre dix milles tortures différentes, d'horribles personnes auraient pu croiser son chemin et mettre un terme aussi bien à sa vie qu'à sa condition d'ange chaste mais rien de tel ne lui était jamais arrivé.
Rien ne lui était jamais arrivé en fait, c'était aussi simple que ça ; vivant à l'écart, toujours, protégée par des montagnes de distances et de méfiance, elle avait survécu jusqu'ici avec une chance inouïe et elle le savait. Dommage que les loteries ne se fassent plus.

Le couple alla donc s'asseoir sur le bord du lit du métis. « Je ne te force à rien, tu peux dire non à tout moment. » Le sourire apaisant et confiant de Lucan restant accroché à son visage, la jeune femme qui l'accompagnait acquiesça doucement à ce fait.
Elle savait que le cavalier ne se serait jamais jeté sur elle, pas sans son consentement, cela ne lui traversa pas l'esprit un instant en tout cas.
Il avait su gagner sa confiance et ses sentiments, elle ne parvenait donc pas à penser en mal de lui, jamais. « Tu peux dire non pour n'importe quoi aussi... » Dit-il alors qu'il avait placé la main frêle de la brune sur son cœur.
Elle savait tout ça, son regard parla pour elle, montrant son calme et ses paupières qui se ferment avec un hochement de tête pour signaler qu'elle a entendu et surtout compris.
Sentant les battements du palpitant du géant contre sa paume ouverte, Jolene se rapprocha de lui. Ce besoin incessant de toujours être près de lui, de toucher sa peau, de fondre sous sa chaleur.

« Et puis, il y aura d'autres nuits n'est-ce pas ? » Ses prunelles remontant le long du torse du cavalier pour pouvoir regarder son visage, la survivante sourit, sa sévérité s'estompant au détour de ses lèvres qui s'étirent.
Elle espérait oui qu'il y aurait d'autres nuits, beaucoup d'autres, tant que la vie le leur permettait. « Bien sûr. » Murmura-t-elle confiante, son assurance collée à l'épiderme et une pointe de malice s'accrochant à ses pupilles. Une partie d'elle avait hâte de pouvoir découvrir toutes ces choses avec Lucan. Et aucune once de son âme n'en était effrayée. « Puisqu'on en est aux confessions : j'ai toujours du mal à ouvrir un soutien-gorge. » Jo' comprenait sans mal que le rescapé blessé tentait de la mettre à l'aise.
Ça marchait plutôt bien, elle baissa la tête pour cacher un sourire d'amusement retenu, pour ne pas qu'il pense qu'elle se moquait de cet aveu alors que ce n'était absolument pas le cas.

Très bien alors, ils avaient tous les deux des choses à corriger ou rattraper. De toutes façons personne ne pouvait être parfait et il allait leur falloir du temps pour s'accorder, certainement. Puis un court silence s'installa et l'atmosphère changea, reprenant son sérieux.
« Tu devais les terrifier, tous ces autres, pour que jamais ils ne s'approchent de toi, Moniniyaskwesis. Les idiots... C'est cruel de te rendre pareil à un Esprit de Peur quand tu n'es pas cela. Je ne veux pas être cruel avec toi...  » Le visage relevé, cherchant le regard de l'amérindien, l'expression de Jolene changea, perdant les restes de ses sourires, redevenant la figure stoïque qu'elle était la plupart du temps, imprégnée de douceur pourtant.
La lecture dans les yeux de Lucan devenait instinctive. Il avait raison, elle ne pouvait pas le contredire. Volontairement elle s'était toujours mise à l'écart, pour ne pas blesser ou être blessée.

Pour la première fois l'apprentie vétérinaire baisse les yeux, détourne le regard. La gêne, la honte, elles étaient plus facilement rattachées à ce sujet là plutôt qu'à d'autres étrangement.
Peut-être un jour le cavalier saurait, peut-être pourrait-il comprendre même ce qui a poussé la jeune femme à agir ainsi. « Il le fallait. » Pour leur bien, pour pas qu'ils ne choisissent la solution de facilité en venant la voir. Mieux valait qu'elle fasse peur plutôt qu'elle ne soit amicale ou trop gentille, ça aurait été trop difficile d'exercer sa pénible tâche après.
C'était sans doute pour cela qu'elle s'était rapprochée de Lucan au final, parce qu'il avait été le premier à lui avoir parlé un peu tous les jours, qu'elle savait qu'ici les survivants ne viendraient pas à elle pour mourir. Alors elle avait donné sa chance au seul qui se donnait la peine, même si c'était simplement pour suivre les ordres qui lui avaient été donnés.
Mais pas seulement car les autres n'étaient pas parvenus à se rapprocher autant. Il était différent, leur union aussi. « Je sais que tu ne me feras aucun mal, que ce n'est pas dans tes intentions. » Le rassura-t-elle à son tour. La soigneuse ne saurait même pas comment elle réagirait si on tentait de lui faire du mal à vrai dire … C'était une partie de sa personnalité à laquelle elle n'avait jamais été confrontée jusque là.
Sa tête se pencha légèrement sur le côté et un coin de sa bouche s'étira. Ses doigts vinrent se perdre dans les cheveux noir corbeau du raider.
Elle avait envie de le serrer fort contre elle et de passer la nuit ainsi dans ses bras pour oublier. Pourtant le crépuscule commençait à peine à poindre.

Au milieu de ces piles de livres Jo' n'avait jamais osé trop bouger. De peur de les abîmer, de déranger l'équilibre précaire de certains ouvrages déjà en mauvais état. Elle avait toujours apprécié écouter Lucan lui raconter des histoires; qu'elles sortent de ses bouquins ou bien de ses origines atypiques.
De ces dieux et esprits, de cette nature reine et puissante, de ces hommes guerriers et de ces femmes prophètes. « Les ombres du passé sont toujours là mais j'espère que tu ne prendras pas peur ... » Avoue-t-elle. C'était normal d'avoir peur, elles la suivaient partout.
L'âme de l'arkasan était en proie à la rédemption et hantée par ces vies qu'elle avait fauché. Un secret lourd à porter au quotidien mais qui s'allégeait de plus en plus depuis son intégration au Ranch. Elle était persuadée que le métis la protégerait de ces démons, si il l'acceptait. Un gardien géant contre ces ténèbres.

À nouveau leurs regards se croisèrent sans se lâcher. La main qui avait glissé dans la chevelure de l'amérindien avait terminé posée sur sa nuque et l'autre n'avait pas bougé de son cœur battant. Elle rapprocha alors son visage du sien, l'attirant à elle, s'emparant de ses lèvres, encore une fois. « Serre-moi fort Onâkateyimowew. » Lui demanda-t-elle d'une voix calme, sa bouche à peine décollée de la sienne, dans un souffle. Rappelant comment il lui avait demandé de rester un peu plus tôt.
Les compétences en cree de Jolene n'allaient pas bien loin, quelques mots seulement, même pas de phrases, oui et non, la base.
Protecteur, gardien. Mot qu'il avait utilisé pour désigner certain de ses compères du camp à plusieurs reprises, parce que c'était leur rôle.
Ce n'était pas le sien dans cette communauté mais c'est ainsi qu'elle le voyait à présent. De simple surveillant il était passé à protecteur. Et elle souhaitait le protéger autant qu'elle le pouvait aussi.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyMer 20 Nov - 22:51

[quote="Lucan Longshadows"]

Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Il s'était emprisonné dans les arbres et le froid il y a des années de cela, de la même manière qu'un mauvais esprit exilé loin des terres. Il s'était emprisonné pour se punir d'être un géant parmi les hommes, un métis perdu au milieu de coeurs par trop entiers. Il s'était emprisonné pour se punir de se sentir sans âme et quand le monde avait sombré, alors seulement Lucan était revenu.
Lui même avait des ombres et des tourments, ce n'était pas le même fardeaux que celui de la jeune femme à ses côtés mais tout comme pour elle, une solitude y avait planté ses griffes. De quel monde rêvait-il encore, lui l'ermite perdu au milieu de ses étranges histoires?

Au tout début de l'arrivée de la jeune femme au ranch, Lucan s'était amusé à lui parler dans ses langues à lui simplement, mélangeant le cree et l'ojibwe tout en feignant de ne rien connaître de l'anglais. Elle avait retenu des mots, elle avait retenu des noms.
Aujourd'hui elle savait les prononcer et lorsqu'elle parlait, Jolene les revêtait d'un habit de vérité.
Guerrier, disait-elle. Ainsi appelait-on les gens portant cicatrices, oui.
Une main sur son coeur à lui, elle l'embrassait en murmurant ses formules magiques et il y avait quelque chose des secrets d'un shaman dans les yeux de Jolene.
Il obéit, l'enlaça un peu plus, ses mains puissantes dans le dos de la jeune femme et le tissu du vêtement était fin entre ses doigts, fragile quand bien même Lucan ne le déchira pas.
Bientôt, il effleura la peau nu un peu sans oser déshabiller encore vraiment, mais à chaque caresse les lèvres de Jolene l'embrassaient un peu plus dans un rythme de sanglot et de tragédie.
C'était leur poème à tous les deux en vérité, la tristesse. Ils n'étaient pas tristes d'être ensembles et de se toucher ainsi, mais un poids était sur eux, un poids qui jamais ne partirait.

[color=olive]”Je te tiens et ne te lâche plus” Si ce n'est pour la vengeance, souffla alors une voix que Lucan portait en lui également. Il ne la repoussa pas, car cela était la vérité. Certaines choses étaient ainsi...

|
***

L'un contre l'autre, ils avaient réussi à se caler à deux dans le lit de fortune qu'occupait d'habitude l'Indien. Du bout des doigts, Lucan s'amusait à caresser le poignet de la jeune femme, là où battait le pouls d'un rythme calme. Ses cheveux luis chatouillaient le visage et peut-être en retour sentait-elle la barbe de l'homme lui picoter le haut du crâne?
Il y avait un silence, mais celui-ci ne semblait pas porter de douleur. Lucan parla malgré tout. ”Je peux nous lire une histoire si tu veux?” Il savait que Jolene aimait cela, et lui-même désirait rester dans cette intimité douce dans laquelle la jeune femme l'acceptait.
”Mais je peux également me taire...” Une autre possibilité. ”Je peux même avoir un rire machiavélique et dire que maintenant tu m'appartiens, qu'est-ce que tu en penses?”
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptySam 30 Nov - 0:54


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Elle copiait et répétait seulement ce qu'elle avait entendu, peut-être écorchait-elle tous ces mots étrangers mais le métis ne semblait pas lui en tenir rigueur.
Jo' ferait toujours de son mieux pour apprendre de cette culture que les hommes, certainement ses propres ancêtres, avaient presque fait disparaître, presque rendue à l'état de souvenir.
Aujourd'hui grâce à Lucan en tout cas, ce n'était pas encore le cas et tant qu'il serait vivant il resterait un représentant et défenseur amérindien sur cette terre. Ce sang mêlé la jeune femme n'en avait rien à faire et n'avait jamais jugé quelqu'un sur ses origines.

Comme la soigneuse en avait fait la requête, le cavalier resserra son étreinte sur le corps frêle de la Oscauro. Et leur chant silencieux d'embrassades continua son chemin, leurs corps se rapprochant sans qu'ils n'aient à y penser. « Je te tiens et ne te lâche plus. » Avait assuré le survivant.
Le cœur explosant à l'intérieur de sa poitrine, Jolene continua d'avoir l'impression de vivre dans un rêve tant tout ceci était singulier, impensable que ça arrive enfin.

Les doigts du revenant touchant sa peau sous son haut, se perdant dans son dos, la tenant contre lui. Ses baisers osèrent s’égarer dans le cou de son géant même parfois. Malgré la chaleur assommante de cette fin de journée elle n'arrivait pas à se passer de cette exaltation créée par leurs retrouvailles.

Le couple finit par prendre place dans le lit, s'étalant, explorant toujours et surtout rattrapant le temps perdu de toutes ces fois où ils auraient pu se rapprocher et s'en était empêchés.
Pourtant le temps les pressait depuis l'épidémie, toutes les âmes qui restaient conscientes vivaient dans l'urgence. Mais ils y étaient allés doucement, depuis leur première rencontre. Peut-être parfois même à reculons, au début, lorsqu'ils faisaient mine de ne pas se comprendre.
Au final les survivants avaient réussi à nouer et consolider une amitié des plus sincères et rares. Du moins pour l'arkasan.

La fin de journée continua à filer à toute allure pendant qu'ils restèrent allongés à se découvrir sans pourtant dépasser l’ultime limite. Jolene allait avoir besoin de temps pour accepter, se rendre compte, redescendre sur terre pour compléter l’expérience comme il faut, la vivre pleinement.
Cela ne les empêcha pourtant pas de faire balader leurs mains sur l'épiderme de l'autre, à volonté. C'était plus simple pour la soigneuse qui n'avait pas de rempart de tissu sur le torse du métis. Elle en oubliait presque de faire attention à sa blessure.

Elle avait aimé avoir le toucher de Lucan contre sa peau. Des regards emplis de désirs avaient été échangés, des mots soufflés que seuls eux avaient pu entendre. Ils étaient toujours en tête-à-tête.

Les émotions fortes à présent atténuées, domptées, les deux survivants gisaient simplement sur le matelas précaire du cavalier. Le calme et le silence étaient redevenus maître des lieux pendant que les deux âmes semblaient se reposer.
Installée contre son compagnon  qui avait posé sa tête au dessus de la sienne, pour une fois peut-être Jo' ne pensait pas. Était-ce vraiment possible ? Jolene Oscauro qui ne réfléchissait pas ? Et bien oui, son esprit paraissait avoir trouvé une certaine paix, une quiétude. Elle n'avait plus à devoir faire comme si.
Tout était devenu plus simple parce qu'il était revenu sain et sauf.

« Je peux nous lire une histoire si tu veux ? » L'attention de l'apprentie vétérinaire piquée à vif, un sourire se dessina sur son visage et ses yeux sombres pétillèrent en entendant cette proposition qui l'enchantait sans que l'homme ne puisse voir cette réaction.
« Mais je peux également me taire...  » Temporisa ensuite le raider.
Les sourcils de Jo' se froncèrent quelques secondes, montrant parfaitement son désaccord. Ils venaient de passer un bon moment dans le silence, bien que la jeune femme soit tout à fait à l'aise, cela ne la dérangeait absolument pas que Lucan parle, au contraire.

Alors que l'arkasan se redressait pour pouvoir être à la même hauteur que son protecteur pour pouvoir le regarder, il ajouta : « Je peux même avoir un rire machiavélique et dire que maintenant tu m'appartiens, qu'est-ce que tu en penses ? » Cette dernière réplique eut le mérite de faire rire la soigneuse d'animaux. Ayant eu le cerveau libre d'entendre et surtout de comprendre à la seconde près, pour une fois Jo' n'eut pas à réfléchir pour savoir si l'amérindien était sérieux ou non. Elle s'améliorait !
Ça lui faisait vraiment du bien de le retrouver …

« Je ne savais pas que j'avais vendu mon âme au diable mais soit, si c'est le prix à payer pour pouvoir entendre ce mélodieux rire machiavélique, je t'en fais volontiers cadeau. » Répondit la soigneuse avec une touche d'ironie moqueuse dont seul Lucan avait été témoin jusque là.
Vendre son âme au diable … Même le Malin n'avait pas le pouvoir de les rendre si heureux et pourtant si fébriles, fragiles. Le Mal aurait habillé tout cela de trop de belles choses pour que le tableau paraisse réaliste.
Hors dans cette cabane et à cet instant, tout se faisait dans la simplicité la plus totale et c'est ce qui rendait le moment d'autant plus agréable. Alors au diable le démon.
« Entre ça et t'écouter me lire une histoire hum ... » Fit-elle la main posée contre sa mâchoire, faisant mine de faussement réfléchir sérieusement à la question, les pupilles levées aux coins de ses yeux et son index tapotant sa joue.

Ne parvenant pas à garder son sérieux bien longtemps, Jolene craqua et sourit une énième fois. Une bien piètre actrice qui n'était pas capable de tenir son rôle plus d'une minute. « J'adore quand tu nous fais la lecture tu sais bien. » Rassura-t-elle finalement son ami de sa voix calme.

Son regard se détacha de son hôte pour justement observer les piles d'ouvrages qui les entouraient de part et d'autres. « Tu as déniché de nouveaux livres d'ailleurs dernièrement ? » Ô la soigneuse était bien loin d'avoir lu ou entendu les histoires de l'entièreté des bouquins qui se trouvaient dans cette pièce, ça non.
Il lui faudrait certainement plusieurs mois voire années pour mener à bien une telle tâche fastidieuse.
Mais Jo' savait qu'être le gardien des écrits, quels qu'ils soient, importait beaucoup au cavalier. Cela ne se voyait certainement pas au premier coup d’œil mais il possédait un esprit érudit et littéraire qui dépassait de loin celui de la Oscauro.
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MessageSujet: Re: sometimes there is kindness and sometimes there is love    sometimes there is kindness and sometimes there is love EmptyLun 2 Déc - 16:12


Lucan Jolene
« sometimes there is kindness and sometimes there is love »
Juin 2019 + Les rideaux contenaient la nuit et les ombres lorsque Lucan se leva nu et sans pudeur, pour allumer la flamme d'une bougie. L'obscurité se dessina différemment alors, chose de ténèbres recroquevillée depuis le lit et chacun des coins de la pièce, et la main de Jolene devenait une touche de lumière contre le tissu froissé des draps. Cette même main que Lucan attrapa pour en embrasser la paume alors qu'il revenait vers la jeune femme, écoutant son rire comme il avait écouté chacun de ses soupirs.
Elle le laissa se réinstaller à ses côtés, l'enlacer à nouveau. ”Je suis un diable, on ne te l'a pas dit?” murmura l'homme au creux de son oreille. Un beau diable aurait-il put rajouter.
Sur la table, la flamme nue les éclairait à peine finalement et Lucan ne s'en trouva pas dérangé.
Chacune de ses respirations étaient profondes à présent, et peut-être son corps goûtait-il enfin un semblant de repos.

D'un simple geste du bras, l'homme attrapa le premier livre d'une pile non loin tout en secouant la tête. ”Pas grand chose, je n'ai pas été de la meilleure des humeurs ces temps ci” avoua-t-il. ”Pas même pour les livres.” Certains au ranch avaient cru Lucan perdu, prêt à la folie. Camps Cydonia, un PTSD de trop...
Il n'aurait pas été le premier homme à franchir une ligne dont ne pouvait revenir, les Rôdeurs n'étant pas la seule menace pouvant apporter la mort. Il y avait le désespoir, il y avait l'esprit...

Dans la semi-obscurité, Lucan distinguait à peine les mots du livre ouvert devant eux. Il le tenait d'une main, l'autre continuant d'enlacer Jolene. ”Voyons-vois ce qu'on a la. Oh, Shining...toujours intéressée?” Qui donc lui avait refilé du Stephen King, d'ailleurs? Il se redressa, un éclair de douleur le frappant au torse dans la manoeuvre sans que Lucan n'en montre quelque chose. Aucun autre bruit ne semblait exister sinon celui de leur souffle, des mouvements qu'ils avaient encore. Il faisait chaud dans la cabane bien sûr, car tel était le climat du Texas. Un instant, Lucan songea au Nord, son Nord, à l'obscurité qui attendait là bas comme une chose terrifiante.
En pensée il parcourut alors des chemins qu'il pensait avoir oublié, mais ces chemins étaient toujours là pourtant et Lucan entendit alors tous les échos perçants de la forêt qui l'appelait tout autant qu'elle le rejetait.
Et Jolene était là, dans ses bras (du moins l'un d'entre eux), elle qui avait un autre froid au coeur également et peut-être était-ce cela que la Forêt n'appréciait pas : une autre femme?
”Je dois avoir du Shakespeare pas loin sinon...” Bien sûr, cela voulait dire se lever du lit à nouveau, chercher pendant des minutes ou des secondes trop longues quand l'Indien pouvait simplement rester là. ”Tu as assez de place?” De la place, lui, il en prenait beaucoup. Trop peut-être et Jolene était bien frêle face à lui. Elle le trouvait grand, elle savait qu'elle le trouvait grand et que ce “grand” avait pas mal de significations. Ils en avaient rit quelques minutes auparavant, elle de manière plus tendue que lui peut-être avant de constater que l'homme tenait sa parole, n'était pas une menace.

Alors, Lucan envoya Shakespeare au diable et commença d'une voix grave la lecture d'un roman d'horreur que tout le monde avait peut-être oublié parce que qui à part un abruti d'Indien, avait encore le temps de penser à ça, hein?
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