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 bad memories

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Adam Redfield
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MessageSujet: bad memories   bad memories EmptyLun 1 Juil - 1:47


bad memories
Sam Adam


Matthew achève la conclusion d’une blague grossière et Adam, déjà grisé par les effets de l’alcool, éclate de rire en même temps que les deux autres gars du crew. Au milieu d’eux, une petite flambée crépite gaiement et quelques pièces d’une venaison fraîchement abattue s’y dorent l’échine tranquillement. Ça fait déjà une bonne heure que la bouteille circule de mains en mains sur le rythme d’une conversation légère et l’olympien accueille avec plaisir les embruns enivrants de la boisson amère.
S’il lui fallait comparer Olympia et le Royaume (surtout Augures, l’endroit où il passe aisément les ¾ de son temps quand il vient ici), ce serait comme vouloir mettre à même niveau un quartier résidentiel et celui de Soho : il ne se sent pas vivre dans l’un et il s’emmerde dans l’autre. Mais additionner les deux ensembles lui permet de recouvrir un semblant de vie presque normale – compte tenu des circonstances en tout cas – et aspirer à un avenir qui se veut autre chose que simplement compter chaque jour de plus comme une victoire prise sur la mort.

A l’ouest, le ciel rougissait.
Quelque part entre les cabanons plus ou miens bien élaborés, un air de guitare éclate style tzigane et "viens faire danser tes pieds avec les autres fissa". Bientôt, d’autres instruments se joignent à la mélodie. « Tu rentres ce soir ? » demande Jerry et Adam secoue doucement la tête après un instant de réflexion. « Trop tard. J’y serai pas avant la nuit. » La justification se suffit à elle-même : qui a envie d’arpenter les routes sauvages seul et de nuit, à moins d’y être obligé ? La zone a beau être régulièrement nettoyée et surveillée afin de faciliter les transactions entre les clans voisins,  cela ne réduit néanmoins pas le risque à zéro.
Un léger sourire affleure aux lèvres de Matthew : « Qu’est-ce qu’on attend, alors ? » Les derniers reliefs de leur repas engloutis, Davy étouffe le feu et puis ils rejoignent les bruits de la fête qui ronronne à deux-trois pâtés d’habitations d’eux.

Après, c’est un mélange un peu flou : danse, rires, alcool, histoires… certains chantent. Un gars qu’il n’a jamais vu avant cette nuit fait tourner un bédo à ses voisins les plus proches et, à ses côtés, y a une gonzesse dont la tête lui est drôlement familière sans trop qu’il n'arrive à la recaler. Ça le tracasse à chaque fois qu’il l’aperçoit mais il l’oublie dès lors que son attention se porte ailleurs, l’esprit trop dissipé pour rester focus sur une seule énigme. Le temps se noie et se délite de manière parfaitement abstraite et Adam laisse faire : c’est ce qu’il est venu chercher, non ?
A un moment, un visage connu attrape son regard et l’olympien lui fait un petit geste de la main. Bientôt, les deux s’éloignent un peu du brouhaha pour discuter sans avoir les oreilles accaparées par tous les bruits de la fête : les quatre murs en tôle portant le nom pompeux de maison de la dealer ne sont qu’à deux pas. C’est là qu’elle fait son petit commerce, c’est là où ceux comme Adam viennent habituellement la trouver pour certaines demandes bien spécifiques. « T’as quelque chose pour moi ce soir, Tash’ ? » Elle lui sort son petit sourire de connivence et plonge sa main dans une besace. « A ton avis ? » Une poignée de main et l’échange est conclu (il sait ce qu’elle veut et où le trouver, elle sait qu’il ne manquera pas à son deal s’il ne veut pas se voir coller une sale image au sein d’Augures). « Tu devrais calmer le jeu, tu sais ? » Il lui jette un drôle de regard et son expression se fige un peu. Combien de fois il a entendu ça ? Combien de fois il a dû faire face à l’inquiétude au fond d’un regard sombre posé sur lui ? « Bah, il balaye le conseil en se fendant d’un sourire surjoué. Ça t’arrange bien que je continue, va pas faire semblant du contraire. » Elle a un petit rire mais ne réplique rien et Adam, l’interprétant comme un congédiement, se recule et ressort à l’air libre.

Dehors, y a encore cette fille, qui semble attendre son tour pour la cabane aux merveilles. « Salut » il lance un peu bêtement, tandis qu’il amortit tant bien que mal de ses semelles le sol qui semble vouloir vaciller sous son poids. Sans autre distraction pour le détourner d’elle, il a cette fois tout le temps de scruter les traits de son visage (il ne se rend pas compte qu’il est resté interposé entre elle et l’entrée, lui bloquant ainsi le passage), fronce les sourcils, va même jusqu’à se pencher un peu vers elle. « Ta tête me revient pas », il finit par lâcher avec une franchise dénuée de la moindre agressivité, langue déliée merci l’alcool. Un drôle de constat, lâché sans même prendre le temps de réfléchir aux mots avant que ceux-ci s’échappent de sa bouche. Il sait même pas d’où ça lui vient mais bon, c’est dit. « On se connaît ? » C’est peut-être par ça qu’il aurait dû commencer, tiens. « J’ai l’impression qu’on se connaît », il continue. « Merde, pardon, tu venais sans doute voir Tasha. » Le sursaut de conscience qui lui souffle qu’elle n’est effectivement pas venue ici juste pour le plaisir de ses beaux yeux. Y a toujours cette impression bizarre qui ne le quitte pas mais il finit par s’écarter de la porte entrebâillée pour libérer le passage.
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMar 2 Juil - 0:14


Sam Adam
« bad memories »
Entourée de visages inconnus et de voix oubliées, elle flotte dans un anonymat plutôt plaisant.

À vrai dire, elle n’avait pas prévu de s’attarder, préférant largement la solitude de son atelier aux rassemblements animés d’Augures. Mais voilà, le silence avait muté en quelque chose de si désagréable et de si étouffant qu’elle s’était convaincue que la gaieté bourdonnante serait à même de noyer l’étrange vacarme dans sa tête. Elle n’avait pas eu tort. Elle n’est plus sobre depuis longtemps, mais ce n’est qu’au moment où elle se laisse engloutir par la joyeuse ambiance que l’alcool finit enfin par adoucir ses pensées. Ce qui était perçant s’estompe et ce qui l’oppressait s’attendri, alors elle éclate de rire quand un type aussi éméché qu’elle trébuche à ses pieds pour se relever comme si de rien n’était. Comme si de rien n’était ; c’est tentant. Le temps d’une nuit, faire comme si ces dernières années n’étaient plus. Ce n’est que l’ébauche d’une idée ; faire comme si de rien n’était. Easy. Alors qu’elle porte le joint à ses lèvres, elle s’autorise à oublier. La notion du temps lui échappe, et c’est un flou libérateur. Elle se perd dans des récits invraisemblables, roule les yeux mais sourit malgré tout, et ne rembarre pas immédiatement le blondinet qui pose une main sur son épaule. Parfois, quand elle cligne des yeux trop rapidement, l’espace et le temps changent, se transforment. Le Texas se mue en quelque chose de plus familier ; devant ses yeux des paysages urbains couleur brique, une sono à l’arrière d’un pickup truck et une dizaine d’appels en absence de la part de son père quand elle sort son téléphone portable de sa poche. Puis l’éclat bleuté de son vieux portable devient ocre, les rues de son adolescence disparaissent pour laisser place aux ruelles et cabanes du Royaume. Quand elle aperçoit un visage familier du coin de l’œil, elle se dit que son esprit lui joue encore des tours et que le temps s’emmêle. Ce n’est pas la première fois que les fantômes de son passé lui rendent visite, après tout. Alors elle détourne le regard, prend une autre gorgée, laisse la fumée envahir ses poumons et tangue avec des mains inconnues posées sur ses hanches. Mais bientôt sa bouteille est presque vide, ses pensées se précisent, sa vision devient plus nette, et elle décide que l’alcool ou l’herbe ne suffisent plus. Naturellement, ses jambes connaissent le chemin. Muscle memory. Ses doigts tremblent, alors elle met une main dans sa poche et resserre l’autre autour du goulot de la bouteille à laquelle elle s’agrippe farouchement depuis le début de la soirée.

Le cabanon est toujours aussi familier. La petite fête résonne jusqu’ici ; un écho qui semble jouer avec ses sens. Elle vacille puis décide de vider le fond de sa bouteille. Alors qu’elle se prépare enfin à passer le pas de la porte, un type en ressort et, plutôt que d’aller joyeusement profiter de sa récolte, s’arrête net. Elle ne distingue pas très bien ses traits, et bien que sa voix suscite un petit quelque chose, une réaction viscérale qu’elle met sur le dos du manque, elle roule d’abord les yeux. « Tu fais vraiment dans l’originalité toi, dis-moi », elle hausse un sourcil, le laisse finir sa tirade et lui passe à côté, impatiente. Seulement voilà, elle évalue mal la distance qui les sépare, son épaule le heurte, elle tourne mécaniquement la tête vers lui et il en fait de même alors qu’elle le bouscule. La lumière qui passe à travers la porte entrouverte du cabanon suffit à finalement détacher son visage de l’obscurité, il est si proche qu'elle l'entend respirer et c’est comme si son cœur s’était arrêté. Elle lâche la bouteille. Le bruit du verre qui éclate, la voix de Tasha, et cette gueule qui ne l’avait pas hanté depuis longtemps. Fight or flight. Elle s’écarte brusquement de lui, tente de mettre de la distance entre elle et son passé, mais ses jambes s’immobilisent trop vite à son goût.

Il doit y avoir erreur. Forcément, les substances qui flottent dans son organisme se plaisent souvent à titiller son cerveau et ont décidé d'invoquer une sinistre image pour se jouer d’elle. Ce n'est pas la première fois, non. Mais le visage qui s’est matérialisé devant elle n’est pas exactement le même que dans ses souvenirs. Elle ouvre la bouche, « Je.. Tu… Non », puis elle s’accroupit subitement, sa tête entre ses mains et éclate de rire. La scène est étrange, peut-être même dérangeante, mais assez vite elle lève les yeux vers lui une seconde fois, des larmes au coin des paupières tellement elle a ri. Elle se sent soudainement très sobre, et sa voix n’est qu’un murmure ébahi :

« Adam. »

Ce n’est pas une question.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyVen 12 Juil - 23:33


bad memories
Sam Adam


Tout se bouscule en un instant, une toute petite poignée de secondes. Y a pas besoin de grand-chose pour raviver un vieux souvenir enterré depuis longtemps et quand les épaules se heurtent, quand les regards s’accrochent une nouvelle fois (Adam vacille sous le coup et se raccroche de justesse au mur du cabanon) et qu’il attrape au vol l’éclair de compréhension dans les yeux de la jeune femme… ce regard, l’expression dont il se pare soudain tandis qu’il ne le considère plus comme un parfait inconnu… well, this is it.
Quelque part, une porte s’ouvre et déverse un torrent de mémoires poussiéreuses. Et brusquement tout lui paraît tellement évident qu’il peine à comprendre pourquoi la révélation a été aussi tardive. Bien sûr qu’elle a changé, vieillie (lui aussi), bien sûr que les années ont passé mais, ce visage bordel ! Il a toujours au flanc cette vilaine cicatrice qui porte son nom, à elle, et le souvenir du souffle de la Faucheuse sur sa peau.
Même pas quelques secondes. La bouteille s’éclate au sol et il a un sursaut de surprise parce que brutalement, tout son monde s’est étréci autour d’une seule et même personne, annihilant tout le reste, et que le verre brisé a retourné la situation dans l’autre sens sans crier gare. Il aperçoit Tasha, ombre silencieuse de l’autre côté du battant entrouvert, vigilante au premier signe de trouble. Forcément qu’elle veut pas d’emmerdes ici, la dealeuse : sa sympathie pour ses clients s’arrête là où les risques pour elle débutent. Il croise son regard interrogateur et hoche la tête doucement l’air de dire c’est ok c’est bon. Rien de grave, je gère t’inquiète pas.

Sauf qu’il ne gère rien du tout évidemment. Et l’évidence lui apparaît d’autant plus flagrante que Sam se met à rire et bon sang, ça fait flipper cette réaction, merde, elle a l’licorne du mal au plafond en train de s’agiter dans tous les sens ou bien ?
Il pense en comprendre une partie, en ce qu’elle l’a laissé à crever et que ce n’est que par une chance incroyable s’il a réussi à se tirer d’affaire mais… non, y a pas, elle a pas l’air droit dans ses basques et il ne se sent qu’à moitié serein devant le constat.
Subitement, Adam ne sait plus trop bien où se mettre, très droit devant elle accroupie par terre, la nuque raide, l’air de ne pas vraiment avoir envie d’être ici. Drôle d’idée qui lui passe d’un coup par la tête : et s’il se tape un trip ici et maintenant, il pourrait bien se sortir de la situation sans avoir à y réfléchir outre mesure, pour reposer le problème sur la table une fois sobre et surtout, une fois loin d’elle. Il a ce qu’il faut dans la poche pour le faire : couplée à sa consommation d’alcool et de beuh de la soirée, il ne lui faudrait pas trop longtemps pour décoller complet.
C’est la pire idée possible.
Adam.

Son nom, dans sa bouche, c’est un peu comme une douche froide sur ses envies d’évasion. Il baisse le regard vers elle et la contemple longuement, une éternité semble-t-il, avant de répondre simplement : « Oui. » La voix est complètement atone et son visage guère plus expressif. Envolées, les émotions qui se disputaient la place tantôt quand elle n’était encore rien d’autre que cette personne intrigante sans réelle raison. Envolée, la joie abrutie de la fête et de l’ivresse et… et il ne sait pas trop ce qu’il ressent face à elle, tout d’un soudain.
Il n’a jamais prévu cette rencontre, ne l’a jamais attendue. Ne s’y est, du coup, jamais préparé. Il se sent glacé alors que de vieux sentiments remontent à la surface, et desquels il ne sait trop comment disposer. Confiance puis trahison.
Un souhait de vengeance poussiéreux, racorni, pitoyable.
Sans réellement penser au geste, il se penche légèrement en avant et lui tend une main dans le but de la relever. Il ne dit pas "je suis content de te revoir" parce que ce n’est pas vraiment vrai ; il ne dit pas l’inverse non plus. Et la colère est absente, même elle, peut-être retenue prisonnière derrière l’une des nombreuses barrières de l’alcool endiguant les émotions et les remplaçant par une sorte de je-m’en-foutisme aussi démentiel que la situation est improbable. Sûrement qu’il devrait lui gueuler dessus, exiger des comptes, quelque chose dans le genre… non ? Elle l’avait sacrifiée sur l’autel de sa survie. Non ; de leur survie. Les deux autres lui reviennent en mémoire et… « Tu es seule », observe-t-il. Non pas simplement seule en ce moment mais une vraie solitude, plus profonde que cela. Il l’a bien vue tout à l’heure, mêlée aux autres : seule. Lui-même l’a été suffisamment longtemps pour savoir le reconnaître. Le gamin, l’autre type, ils ne sont plus là.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyLun 15 Juil - 22:19


Sam Adam
« bad memories »
Parfois, elle en demande trop.

Se réveiller sans un mal de crâne monstre, sans cette eau dans les poumons et ce plomb dans les tripes. Peut-être aussi un semblant de calme quand ses pensées s’affolent et lui coupent le souffle, mais le plus souvent, c’est cette furieuse envie d’oublier. Certainement pas quelque chose de permanent, non – le monde n’est pas assez indulgent pour lui offrir un répit si définitif – mais une accalmie le temps d’une soirée comme celle-ci. Et quand elle en demande trop, comme ce soir, la vie se porte toujours volontaire pour la reprécipiter sur la terre ferme. Bien-sûr qu’elle prend un malin plaisir à lui écraser la gueule sur le sol. À lui faire bouffer la boue et le gravier jusqu’à ce que ses dents craquent, ses gencives saignent et qu’elle se sente réellement vivre. C’est un jeu plutôt cruel, mais elle n’a pas assez de couilles pour y mettre un terme. Elle ne peut qu’essayer de fuir ; au fond d’une bouteille, au bout d’un joint, ou obsédée par un moteur. La lâcheté, ça la connait. Sauf qu’il est là, lui, et elle ne peut que fixer cette main qu’il lui tend, puis son visage. C’est étrange, la collision, quelques minutes plus tôt, lui a assuré qu’il était bien là ; tangible, concret, réel. Pourtant, elle se surprend à imaginer ses doigts se tendre vers cette main qui lui fait face, à essayer de l’effleurer, à pouvoir presque s’en saisir… Mais quand elle visualise le mouvement dans sa tête, ses doigts passent tout bonnement à travers. Un peu comme si elle essayait de toucher la brume matinale ou d’attraper la fumée qui s’échappe du feu qui brûle toujours joyeusement à deux pas. Alors c’est presque en un geste purement expérimental, la moue curieuse, qu’elle se décide à tendre son bras vers lui. Il la tire vers le haut et lui permet de se relever plus gracieusement qu’elle n’en aurait été capable seule, et elle ne lâche pas sa main. La distance qui les sépare est insignifiante et ce n’est qu’au bout de quelques secondes gênantes qu’elle défait enfin ses doigts. En partie parce que sa voix rompt le silence, mais surtout parce qu’elle se rappelle que cette main est attachée à un bras qui est lui-même attaché au type qu’elle a jadis décoré d’une balle et laissé pour mort pour sauver sa peau. Non, leur peau. C’est une longue histoire. C’est une autre vie. Mais la culpabilité ne vient pas.

Seule ? Here it is. Il ne le sait pas, mais il est entrain de faire le sale boulot ; il l’empêche d’oublier. Il la ramène sur terre, et remue le couteau dans une plaie qui est restée béante. Et c’est une évidence, finalement. Le fait que ce soit ce visage qui mette un mot sur le vide qui l’habite depuis quelques années déjà. C’est ironique, mais si approprié qu’elle a envie de rire. Encore. À la place, elle fourre une main dans sa poche pour en ressortir un joint qu’elle porte à ses lèvres. Le briquet éclaire brièvement son visage, puis elle tire quelques lattes pour accueillir la fumée en son sein. « Et tu t’en es sorti », elle hausse un sourcil, lui tend son joint et rajoute, « Si c’qu’on fait c’est énumérer des évidences. » Sa voix n’est pas particulièrement froide mais plutôt habitée d’une certaine clarté. Un semblant d’objectivité dans une situation surréaliste, peut-être. « Une mort de moins sur ma conscience, c’est plutôt une bonne nouvelle, hein ? »

Le coin de ses lèvres se relève et dessine un bref rictus sur son visage - ça a au moins le mérite d’être plus subtil que l’étrange fou rire de toute à l’heure. Derrière lui, une joyeuse bande de dégénérés s’approche du cabanon, et elle prend soudainement conscience qu’un monde les entoure. Alors, d’un mouvement de la tête qui nie tout instinct de conservation, elle désigne une misérable allée, plus loin, entre deux baraques miteuses. Elle l’invite à la suivre, lui ; le type qui aurait raison de vouloir lui rendre la pareille et de la buter ici, maintenant. Elle n'est même pas sûre qu'elle pourrait lui en vouloir. Et peut-être qu’elle joue avec le feu, qu’elle lui tend une perche. Can’t do it myself, wanna do it for me? Elle s’appuie contre une benne rouillée, et d’une main, elle saisit brusquement le bord de son pull pour le tirer vers le haut et révéler son flanc :

« Tu veux qu’on soit quittes, peut-être ? »

Elle a la décence de ne pas éclater de rire, cette fois.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyDim 4 Aoû - 0:04


bad memories
Sam Adam


Incertain, Adam contemple le spliff et laisse de longues secondes marquer sa décision avant de l’attraper pour tirer dessus à son tour. Il s’en était sorti, oui. « Pas grâce à toi », objecte-t-il tout de même en conservant cette même tranquillité affable qu’elle ; et cette conversation se pare d’un air de banalité superbe quand absolument rien, ici, n’est banal ni même normal.
Une bonne nouvelle. Sa bouche se tord momentanément sur un rictus amer et il laisse échapper un petit éclat de rire tout juste soufflé et rapidement étouffé, crachant un nuage de fumée odorante par la même occasion. C’est tout ? qu’il laisse presque échapper à voix haute. C’est tout ce qu’il te faut pour soulager ta conscience ? Juste savoir que t'as raté ton coup ?  Comme si seule la finalité importait, non pas l’intention première… Il secoue doucement la tête, marquant son désaccord sur la question qu’elle a lâchée comme ça, l’air de rien. « Parce que ça change quelque chose, peut-être ? » Ça n’attend pas de réponse malgré la tournure interrogative : il a déjà son avis sur la question et elle le sien, de toute évidence.

Sans trop savoir pourquoi, Adam la suit sans broncher alors qu’elle s’écarte des festivités, gardant entre deux doigts le joint qu’il ne lui a pas rendu et sur lequel il continue de tirer. Peu à peu, les lumières de même que les sons s’étouffent et bientôt, ils ne sont plus que deux.
Ou l’impression de l’être, du moins : s’il y a des oreilles indiscrètes, elles sont bien cachées.
Là, Sam le prend au dépourvu. Un instant qui paraît durer une éternité, il la contemple avec un air un peu stupide, un peu perplexe, les yeux oscillant entre ceux de son interlocutrice et le morceau de tissu relevé exposant sa peau nue. Il en rit comme d’une bonne blague inattendue, tandis que le mégot finit écrasé sous son talon.
Puis toute expression de gaieté surprise disparaît aussi subitement qu’elle est apparue sur ses traits et il fait un pas en avant vers la brunette. Encore un autre ; sa main accroche le col de son vêtement et le poing se serre, tandis qu’il la coince entre la benne et lui. « C’est si simple que ça ? » Difficile de dire s’il pose la question à elle, ou à lui. « Juste une balle, pour éponger la dette ? Ça va faire du bien à ta conscience ça aussi, peut-être ? » Presque littéralement nez-à-nez, ses yeux sont plantés dans ceux d’une ancienne amie (quelque chose dans le genre, peut-être qu’ils ne se sont pas fréquentés assez longtemps pour que le terme s’applique mais, dans un monde où l’éphémère prime…), une étrangère maintenant. « J’ai essayé de le buter mais lui aussi, du coup tout va bien ? Hein ? C’est ça le plan ? » Il ne rigole plus du tout, Adam. En fait, il a même un air drôlement sérieux cependant que la main qui ne retient pas Sam se glisse dans son dos pour attraper le flingue coincé contre la ceinture du pantalon, sous la chemise élimée. La gueule froide vient s’appuyer contre le morceau de peau si gracieusement offert dans un geste à la douceur presque sensuelle.

Le chargeur est vide : longtemps que le pistolet a perdu de son intérêt depuis que son propriétaire est tombé dans les sales rouages de la drogue et qu’il s’est découvert un penchant certain pour l'autodestruction. Il continue de l’entretenir et de le nettoyer par principe mais cela fait des mois qu’il ne fait guère office que de décoration morbide.
Mais ça, elle ne peut pas le savoir.
« Tu crois que je suis comme toi, Sam ? il lui demande sans se départir de son calme. Tu crois que je pourrais faire ça ? Ça te soulagerait, de le savoir, de te dire que finalement c’est juste une pauvre raclure que t’as jetée en pâture aux loups ? » C’est vrai que c’est plus facile comme ça, se dire que l’autre aurait fait la même chose à sa place : ça aide à justifier l’injustifiable, ça fait fermer les yeux plus vite pour s’endormir le soir, aussi…
Alors l’espace d’un instant, Adam se donne le rôle de cette raclure-là, endosse le rôle du mec qui va réclamer son dû, qui va sûrement tirer au mépris des conséquences. Un œil pour un œil… Il va même jusqu’à ôter la sécurité du flingue avec un petit déclic sonore, guettant la réaction en face avec l’index caressant la gâchette.



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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMar 13 Aoû - 21:15


Sam Adam
« bad memories »
Elle retient son souffle.

C’est un peu comme réatterrir sur la terre ferme après passer la soirée à flotter, ici mais pas vraiment. Alors que le métal crasseux s’enfonce brutalement dans son dos et qu’une de ses mains se relève instinctivement pour saisir le poignet qui la maintient en place, les irrégularités de la benne embrassent intimement chacune des vertèbres qui s’emboîtent le long de son dos. Elle laisse finalement s’échapper une expiration saccadée. Objectivement, la pression n’est pas douloureuse ; c’est réel, oppressant mais concret… Et c’est surtout étrangement apaisant – une conclusion qu’elle se garde bien de partager avec son interlocuteur. À la place, c’est son silence qui répond à chacune de ses furieuses interrogations – pas qu’il ne lui laisse réellement l’opportunité d’en placer une, de toute façon. Et ce n’est pas ce qu’il attend d’elle, pas réellement. Elle le sait bien. Chaque mot, chaque question, chaque accusation à peine voilée, elle les encaisse passivement, gracieusement. La culmination d’années de frustration, sans doute – certaines d’entre elles portant certainement son nom, d’autres, elle en est moins sûre.

La distance qui les sépare est négligeable. Elle ne se rappelle pas avoir eu l’occasion d’examiner son visage de si près dans le passé, alors malgré l’obscurité, elle en profite pour recenser chaque trait et chaque nouvelle ride, chaque grimace qui accompagne ses mots tranchants. C’est avec une certaine obstination qu’elle maintient son regard sur lui quand bien même le froid du flingue qui bute contre le creux de son ventre la fait brièvement sursauter. La sensation n’est pas totalement étrangère ; ce n’est pas la première fois qu’elle partage une proximité intime avec le bout d’une arme à feu. Dans cette nouvelle ère où la paranoïa prime, la survie et la justice se trouvent à l’extrémité du canon de tout un chacun, après tout. C’est juste que d’habitude, ce genre de geste incite une réaction, une réponse, n'importe laquelle. Quelque chose de viscéral, un instinct de survie : fight or flight. Mais pas ici et pas maintenant. Non, à la place, quelques secondes s’écoulent, puis, c’est avec une conviction singulière que sa main libre va jusqu’à se lover contre le canon de l’arme. Plutôt que de tenter de la repousser, elle s’en saisit fermement pour l’enfoncer un peu plus contre son flanc. Do it. « Oh, Adam », un ton sirupeux qui habille ses mots d’une douceur un peu trop visqueuse pour être sincère, « Si seulement ça pouvait être aussi simple. » Et ça, elle le pense. Après avoir désespérément essayé de se mentir des années durant, de travestir la vérité en espérant que ça lui permettrait d’arriver à une conclusion différente, elle s’est fait une raison. Qu’importe le sens dans lequel elle a tourné et retourné le casse-tête, le résultat est resté le même : boo freaking hoo, you’re still a piece of shit. « T’attends quoi ? » Do it.

Elle presse la gueule du flingue contre sa peau jusqu’à en avoir mal, et c’est malsain et flippant et c’est difficile de dire où la provocation s’arrête et l’étrange pulsion commence. Peut-être que c’est l’alcool, les joints, cette frustrante culpabilité qui ne l’a jamais vraiment quitté ou encore la putain de tristesse au fond de ses tripes, mais ses doigts commencent à vaciller alors qu’elle le force à remonter le canon le long de son estomac. Sa voix aussi, « Tu sais, le pire c’est que c’était pour rien. » Elle le provoque un peu plus, et l’arme bute contre le creux de sa poitrine, « J’t’ai tiré dessus, et j’t’ai laissé pour mort, et ça n’a absolument. rien. changé. » Le dernier mot s’essouffle lamentablement. « Alors, non, si y a une raclure ici, c’est moi. » Do. It.

Sa vision se brouille un peu, mais les larmes ne tombent pas encore. Elle va jusqu’à presser son corps contre le pistolet, comme si à défaut de le faire appuyer sur la gâchette, elle pouvait, elle, aller à la rencontre de la balle qui repose dans la chambre de l’arme. Sa voix pue tellement le tourment que c’en est pathétique, « Ils sont morts, et j’suis seule, et même si c’était pour rien, j’referai la même chose. Alors bordel Adam qu’est-ce que t’attends, hein ?! » Ses joues prennent l’eau, son cœur aussi. DO. IT.



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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptySam 17 Aoû - 15:33


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Sam Adam


Il y a un instant pendant lequel Adam arrive presque à se convaincre que l’arme est chargée, un instant qui s’éternise alors que Sam parle et qu’il la laisse guider le flingue à sa convenance. Un instant pendant lequel elle aurait assurément pu se saisir de l’objet, désarmer son propriétaire, le retourner contre lui. Légitime défense. On l’aurait crue, sans le moindre doute. Peut-être pas tout de suite, peut-être pas sans témoin, mais l’olympien connait bien quelques personnes qui seraient prêtes à cracher sur sa dépouille bien volontiers.
Sauf que Sam ne fait rien de tout cela – et que le chargeur est toujours vide.
De là, deux choses : soit elle souhaite mourir, elle le désire réellement et pas simplement parce qu’elle est complètement défoncé (parce que soyons clair, ses gestes et ses propos sont bien trop vrais pour n’être imputés qu’à l’alcool et autres substances ingérées)... soit elle le provoque inconsidérément en étant persuadée qu’il n’osera pas aller au bout de sa menace.
En cela, elle aurait tout à la fois tort et raison.

Eh merde, elle chiale. Son index caresse la gâchette, hésite, se ravise finalement : Adam n’a même pas le cœur à faire semblant jusqu’au bout. A quoi bon, de toute manière ? Qu’est-ce que cela pourrait bien changer, étant entendu que rien ne risque de sortir de la gueule obscure du flingue ?
« Putain, Sam ! T’es pathétique. » Et lui alors ? Il laisse échapper un petit rire, se recule alors que ses doigts desserrent sa prise et que l’arme retrouve sa place, planquée. « C’est quoi ce putain de cinéma, là ? Tu les as sacrifiés eux aussi, pour en être ici aujourd’hui ? Dis-moi, t’as marché sur combien de cadavres avant de te retrouver à presque implorer que j’fasse le boulot ? » Il la vrille de ses yeux clair et le désappointement se lit sur son visage, alors qu’il secoue doucement la tête. Il ne la reconnaît plus, Sam, ou alors c’est qu’il ne l’a jamais vraiment connue peut-être ? Après tout, il ne l’aurait jamais crue capable de lui tirer dessus et l’abandonner là comme on se débarrasse d’un paquetage encombrant et inutile.
Et pourtant…

Adam croise les bras, pince les lèvres. Dingue comme on peut se persuader d’être passé à autre chose pour se rendre compte, tout compte fait, qu’il suffit d’un rien pour réouvrir les vannes de la rancune. Les vieilles trahisons ne cicatrisent jamais vraiment, hein ? « Tu pourrais au moins faire en sorte que ceux que t’as laissé sur le bord de la route soient pas morts pour rien, non ? Savourer la vie que t’as gardée à leurs dépends, plutôt que de demander à un pauvre type qui a toutes les raisons de vouloir se venger, de te tirer dessus. C’était quoi ça, ta conscience qui te travaille ? »
Il s’énerve contre elle et le pire c’est qu’il ne sait même pas vraiment pourquoi. Il lui reproche quoi au juste, d’avoir eu une pulsion suicidaire ? De ne pas avoir frémi un seul instant devant sa menace ridicule ? De savoir que ce qu’elle a fait, que son sacrifice n’a servi à rien ?
Oui bien lui en veut-il parce que même avec l’opportunité d’une vengeance offerte sur un plateau d’argent, il n’a pas été capable de lui rendre la monnaie de sa pièce ?
Faut croire qu’il n’est pas du type rancunier, Adam, et pourtant la brûlure de la balle dans son flanc est encore vivace malgré tout, d’autant plus douloureuse qu’il lui avait toujours vouée une confiance aveugle, à Sam, avant de se retrouver du mauvais côté du flingue. « C’est quand même marrant, lâche-t-il inopinément en profitant d’un silence un peu lourd, parce que pendant un court instant tout à l’heure, j’ai été content de me rendre compte que t’étais toujours vivante. »
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyVen 6 Sep - 17:12


Sam Adam
« bad memories »
Ça pique. Ça réveille aussi. Et c’est tout ce qu’elle attendait de lui, au fond.

La gueule métallique ne mord plus dans sa peau, et son absence instigue une curieuse sensation de vide – de manque, peut-être ? Alors elle s’efforce de trouver sa dose ailleurs et se prélasse dans la dureté de son expression et la violence de ses propos à la place. Pathétique, oui, très certainement. C’est que l’abus qu’elle s’inflige toute seule comme une grande ne suffit plus depuis longtemps ; les mots qu’elle se répète comme un mantra depuis quelques années ont perdu tout leur tranchant et son corps s’est endurci pour subir sans broncher. C’est ennuyeux, ce poids qu’elle recherche désespérément mais fuit aussi. Elle l’attire et le repousse, le nie et le revendique ; c’est vicieux. Mais c’est inévitable.

Ses paupières papillonnent et elle détourne brusquement son visage, comme si elle avait vacillé à cause d’une claque. Mais, à défaut de la violence d’un coup, ce sont des mots, ses mots à lui, qui lui brûlent la peau. Quelque chose au fond d’elle tente de l’animer, exige une réaction aussi farouche que lui – fight, damn it – mais rien n’y fait. Elle encaisse, et elle encaisse, puis, un rictus dénué d’entrain. Oh, sweetheart, « Ils sont tous morts pour rien, Adam. » Et c’est bien ça le problème. Sa voix s’essouffle, mais son ton ne manque pas de conviction pour autant. Une évidence, aussi concrète que le type qui se tient devant elle et le silence de plomb qui s’installe. La pression retombe, la tension quitte ses muscles et elle se retrouve à agripper la benne derrière son dos pour ne pas s’affaisser. Sans y réfléchir et un peu mécaniquement, ses doigts commencent à gratter la rouille. Le mouvement répétitif l’occupe, l’apaise peut-être. De l’autre main, elle passe un coup de manche sur ses joues. Enfin, elle relève la tête pour le regarder dans les yeux, surprise par le changement de registre. That’s new. Content, de la voir, elle ? « C’est surtout stupide. »

À peine visible dans l’obscurité nocturne, le coin de ses lèvres se soulève brièvement. De l’empathie ? De la moquerie ? De la nostalgie ? « J’ai cru qu’on m’avait glissé un truc dans mon verre et que t’étais dans ma tête, » son regard le jauge, de haut en bas, puis revient se poser sur son visage, « ç’aurait pas été la première fois. » La confession est naturelle, facile – pas comme si l’on pouvait faire plus embarrassant qu’une balle enfoncée dans le flanc, en fait. Alors ça a l’avantage de relativiser les choses, un peu. « Tout est parti en couilles, ce jour-là, » et elle ne doute pas une seconde qu’il sait parfaitement de quel jour elle parle, « parfois, après, j’me réveillais, et t’étais pas là, et pendant quelques misérables secondes, j’oubliais pourquoi. » Elle secoue la tête, consternée par sa propre bêtise, sa naïveté aussi. « P’têtre bien que t’aurais pu les garder en vie, toi. » Les mots s’échappent de ses lèvres et elle ne sait pas vraiment pourquoi. Tout comme elle ne sait pas réellement ce qui lui a pris ce jour-là, les yeux écarquillés, le cœur dans sa gorge et le gamin dans ses bras. Une action désespérée qui n’a pris qu’une fraction de seconde. C’est con.

Elle fourre la main dans la poche arrière de son jean et, sans élégance aucune, se laisse glisser le long de la benne jusqu’à ce que ses fesses touchent le sol. Ses genoux repliés devant elle, elle roule la cigarette un peu tassée entre ses doigts, et la place entre ses lèvres avant d’y porter son briquet. Une fois, deux fois. Elle s’acharne sur l’objet jusqu’à ce qu’il crache une misérable étincelle. Useless. Piece. Of. Shit. Elle le laisse tomber, contrariée. Karma is a bitch, huh?
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMer 11 Sep - 22:30


bad memories
Sam Adam


Il a un bref éclat de rire qui s’échappe tout seul alors qu’il acquiesce sans mot dire à la remarque de Sam. Complètement stupide, ouais. Au moins un point sur lequel il est d’accord avec elle. Sauf que depuis quand les émotions se contrôlent, sont rationnelles ? Qu’est-ce qu’il y peut, lui, si l’affection qu’il a pu nourrir pour Sam il y a de cela des années n’a pas complètement été pulvérisée par toute la rancœur de sa trahison ?
Le sourire d’Adam se fait écho distant du sien lorsqu’elle lui avoue l’avoir un instant confondu avec un fantôme. « Méfie-toi, Sam. Avec la merde qui tourne ici, certaines hallucinations sont parfois plus réelles que la réalité elle-même. » Il glisse ça d’un ton nonchalant, l’air entendu de celui qui sait très (trop ?) bien de quoi il cause. Après tout, qu’est-ce qui lui prouve, à elle, qu’elle n’est pas en pur délire total à l’heure actuelle ? Le contact du flingue, de leurs mains brièvement nouées tout à l’heure ?
Si seulement les hallucinations ne pouvaient qu’être intangibles, alors elles ne causeraient pas tant de problèmes…

Sam dévie, rembobine la cassette pour les ramener encore une fois dans le passé et l’expression d’Adam se fige à nouveau, les traits désertés de tout signe de chaleur. « Peut-être, ouais, il acquiesce avec un air drôlement sérieux. Peut-être que t’as choisi de sacrifier le mauvais mec. Peut-être même que c’est toi qu’aurais dû te balancer en pâture pour qu’on se fasse la belle tous ensembles. » Sa colère s’est tassée après le bref éclat de tout à l’heure, comme si de lui avoir craché tout ce qu’il a gardé enfermé en lui des années durant le laisse à présent complètement vidé, démuni face à celle qui a voulu le tuer et à qui il ne voue pourtant aucune haine.
Parce qu’à quoi ça servirait, de toute manière ? Qu’est-ce que cela va réparer ? Quelles vies ce serait susceptible de ramener, hein ?
« Un acte héroïque plutôt qu’un acte lâche, reprend-t-il en baissant les yeux vers elle tandis qu’elle se laisse glisser au sol. Il la regarde de haut (littéralement), se demande brièvement qui souffre le plus de voir le couteau se tourner encore et encore dans la plaie. Et continue : On t’aurait pleuré, sûrement. Mais ils seraient vivants, tous. » Ou pas ? Qui peut prédire quel sort funeste se serait acharné sur eux ? C’est tellement facile, d’imaginer un univers plus radieux uniquement basé sur des si et des peut-être… « Et toi aussi, si ça se trouve : regarde, j’ai bien réussi à m’accrocher à la vie malgré ton effort louable pour faire en sorte que non. »

C’est tout naturellement qu’Adam vient s’asseoir en tailleur face à elle, dans ce coin mal éclairé et tout sauf hospitalier. Dans ce léger brouillard qu’alcool et fumette ont imposé à sa vision et ses pensées, il se demande avec un espèce d’humour mal à propos combien de mecs saouls se sont arrêtés ici pour pisser à l’abri des regards contre cette même benne qui leur tient lieu de gardien imposant et silencieux.
Il existe mille et une autres places plus agréable pour converser loin des oreilles indiscrète, au Royaume. Mais il faut croire qu’aucune ne parvient à égaler le charme de cette vieille benne rouillée et puante…
L’olympien force ses pensées à se ramasser et se rassembler sur un semblant de cohérence alors qu’il récupère un zippo dans l’une de ses poches et le tend à Sam, petite flammèche dansante dans l’obscurité qui les éclaire d’une vague lueur rougeâtre. « J’avais trois gosses avant toute cette putain de connerie, tu sais ? » il demande après un temps presque aussi long que deux éternités placées l’une derrière l’autre. Bien sûr que non, elle ne sait pas. Sa vie d'antan est soigneusement cloisonnée dans un coin de sa tête et de son cœur ; il ne l’a jamais confiée à personne, trop désireux d’aller de l’avant, trop conscient que s’attacher à tous ces fantômes n’aurait pu que le plonger dans un gouffre sans fin.
Et si les drames de son passé se lisent dans ce qu’exprime parfois son regard, celui-là n’a rien de plus exceptionnel que celui de tous les autres survivants. Après tout, personne n’est arrivé jusqu’ici sans vivre une atrocité, perdre quelqu’un de cher. « Combien t’en vois à mes côtés maintenant, dis ? » Question purement rhétorique qui ne prend pas la peine d’attendre une réponse. « Tu sais ce que je pense, à te voir toute seule là ? » Son regard s’ancre dans le sien, purgé de sa colère, de sa rancune, et même de l’envie de la blesser. Il n’y a qu’une sincérité brute et froide, et la voix qui martèle une autre vérité : « Je me dis qu’au moins, grâce à ce que t’as fait j’ai pas à en avoir un quatrième sur la conscience. Celui-là, il est rien que pour toi. »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyVen 13 Sep - 21:03


Sam Adam
« bad memories »
Un bruit sourd qui résonne alors qu’elle rejette sa tête en arrière, clope allumée dans la bouche.

C’est l’arrière de son crâne qui bute contre la surface de la benne. Gorge tendue et exposée, son visage est relevé vers le ciel et ses paupières sont closes. L’inspiration qu’elle prend est profonde, enthousiaste presque ; c’est que la fumée de la simple cigarette représente quelque chose d’indispensable, plus essentiel que n’importe quelle bouffée d’air. Et elle se dit que le moment est drôlement paisible dans cette allée sordide – même si le gravier sur lequel elle s’est assise s’enfonce désagréablement dans le tissu de son jean et que ses jambes fourmillent déjà. Elle ouvre les yeux quand il parle de gosses, de ses gosses, mais elle ne le regarde pas. Pas encore. Une nuit sans lune, elle remarque bêtement à la place. Mais pas d’étoiles ; le ciel est couvert, les nuages sont épais, visqueux, et se déroulent avec lenteur, langoureusement. Le mouvement en est presque insaisissable, tellement il se fait désirer. Figé, un arrêt sur image. Peut-être qu’il a raison après tout, lui, l’apparition, Adam, le fantôme, elle ne sait plus trop. Elle rêve éveillée, le temps s’est arrêté, et le ciel s’apprête à lui tomber sur la tête.

Mais le ciel reste à sa place et elle cligne des yeux quand sa voix la ramène dans ce qu’elle devine être le moment présent – elle n’ose pas dire réalité. On dit qu’il suffit de se pincer pour se réveiller. Bullshit. D’expérience, même endormie, la douleur sait être réelle, concrète, convaincante. Alors, ça ne l’avance pas plus que ça, ce coup de grâce qu’il délivre avec un calme imperturbable alors qu’elle se perd dans ses yeux. Et elle éclate de rire. Rien que pour elle, oui. Lucky me. Le son se meurt dans sa gorge aussi vite qu’il est apparu, est-ce qu’elle l’a imaginé, aussi ? Elle hoche la tête. « Ouais, » elle coince la cigarette entre son index et son majeur, de la fumée s’échappe de ses lèvres entrouvertes et elle répète « ouais… » Son regard se dérobe le temps d’un silence, fuyant.

Plutôt que d’examiner son visage, ses yeux parcourent ses épaules, ses bras, ses mains. Puis depuis ses genoux, l’angle dessiné par ses jambes pliées, ses hanches, et enfin son flanc. Celui qui est marqué de son nom, elle suppose. Le silence s’étire, et sa silhouette lui évoque un rêve récurrent. Ce même corps, ce même visage – avec quelques années en moins, peut-être – puis une main tremblante qui soulève son t-shirt, et un océan écarlate, des rubans qui dégoulinent à n’en plus finir. Non, des tripes. Ses tripes. Réveil en sursaut, nausées et vomi sur ses chaussures. Been there, done that. Le voir, en chair et en os, ça ne suffit pas à exorciser les images que son cerveau a composé pour remplir les blancs il y a quelques années déjà. Elle doit savoir. Elle doit voir. Brusquement, elle lâche sa cigarette, se redresse un peu et fait basculer son poids sur ses genoux, fesses sur ses talons. Le mouvement réduit la distance qui les sépare, mais plutôt que de le regarder dans les yeux, ses mains trouvent le bord de son haut et s’y accrochent fermement. Elle ne lui laisse pas vraiment le temps de réagir, de la repousser, ou d’utiliser ce joli flingue qu’il lui a généreusement présenté plus tôt. Elle tire le vêtement vers le haut, à la recherche d’un trou béant, d’une plaie suintante, elle ne sait plus trop.

Mais pas de sang sur le bout de ses doigts. Non. À la place, de la peau et, relevés et irréguliers, les bords d’une cicatrice. Stigmate d’une violence dont elle ne pensait pas être capable, avant que la mort marche et qu’elle se perde. Il fait trop noir, alors elle laisse sa main parcourir le bout de peau en même temps que ses yeux. Ses doigts glissent sur la surface, boursouflée au toucher, mais le stigmate qu'elle examine avec concentration est à des années lumières du précipice qu’elle pensait avoir creusé le long de son flanc. Elle ne se sent pas mieux pour autant. « Si j’peux faire ça à un type que j’apprécie, qu’est-ce que ça dit sur moi, hein ? » Elle ne bouge pas, le concept d’espace personnel ou de limites la laissant vraisemblablement indifférente. « Hey, au moins tes enfants n’ont pas eu à te voir devenir un putain de monstre. »

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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyVen 20 Sep - 15:53


bad memories
Sam Adam


Il ne bouge pas quand elle se penche subitement vers lui, trop surpris par la vivacité du geste peut-être, trop abruti par l’alcool qui embrume ses réactions aussi. Si une remarque moqueuse et grivoise manque de franchir ses lèvres alors que Sam s’empare de son t-shirt, elle meurt cependant dans un souffle sans avoir eu la chance d’être exprimée ; un frisson lui descend le long de l’échine dorsale alors qu’Adam perçoit contre sa peau le toucher de la jeune femme.
L’olympien ne pense pas à se dégager, pas tout de suite en tout cas. La scène lui paraît tellement irréelle, tellement absurde, qu’il n’a pas la présence d’esprit d’y mettre un stop.
Par ailleurs, il sait parfaitement ce qu’elle cherche là (et trouve).

« Ça dit que t’es la reine des salopes ? propose-t-il, affable, sur le même ton qu’il aurait pu employer pour lui demander si elle voulait du sucre dans son café. Ou alors que t’es prête à tout pour survivre… peut-être un mélange des deux. » Il hausse les épaules, tandis qu’il se compose un air d’indifférence étudiée.
Sur son flanc, les doigts de Sam sont froids et il perçoit leur présence avec une drôle d’acuité beaucoup trop nette qu’il sait en partie due à ce qu’il a fait ingurgiter et fumer à son organisme depuis le début de la soirée. Pas forcément désagréables, non… mais dérangeants, certainement. Déplacés. « C’est supposé me rassurer ? demande Adam. Alléger mon fardeau, ou je ne sais pas trop quelle autre connerie dans le genre ? Ou tu dis juste ça parce que tu t’es sentie obligée de répondre ? » Il plonge son regard dans celui de sa compagne comme s’il espérait y trouver sa réponse, mais songe soudainement qu’elle est beaucoup trop proche et lui beaucoup trop saoul. « Laisse tomber, il reprend, je m’en fous. C’est de l’histoire ancienne. Et ça vaut sûrement mieux qu’ils aient crevé avant de comprendre vraiment ce qui se passait. »
Ou qu’ils le voient devenir un putain de monstre. C’est vrai. Mais s’imaginer qu’il les préfère morts plutôt que les yeux et la mémoire remplie d’atrocités de ce nouveau monde lui permet, à lui, de se dédouaner pour cet échec là.
Combien de fois y a-t-il songé, après tout ? Son parcours aurait-il changé s’il avait gardé plus longtemps à sa charge les trois morveux qui portaient son nom ? Ou bien aurait-il fait exactement les mêmes choses en les laissant subir les innombrables erreurs de leur géniteur ? Est-ce qu’il les aurait laissé au ranch lorsqu’il en avait fuit, pour qu’ils grandissent loin de lui en apprenant que leur père était un connard, un traître doublé d’un lâche qui les avait abandonné derrière lui en fuyant les fautes qu’on lui incombait ? Et si non, quid de ses quelques mois passés à Stonebriar dans l’antre malsaine et malade des Rosario ?
Non, mieux valait qu’ils soient morts dès le début, au moins ainsi l’homme était-il le seul à payer le prix de ces souvenirs. Jason s’était fait dévorer avant même d’apprendre à marcher ainsi aucun espoir n’avait été brisé en lui : le bambin n’avait jamais eu le temps d’en connaître la notion…

Doucement, Adam attrape le poignet de Sam et écarte sa main de quelques centimètres, mais ne la relâche pas pour autant après. « Et toi, ils t’ont vue ? » Une réflexion gênante vient faire jour dans son esprit alors qu’il se rend compte de son incapacité à se souvenir du prénom du gosse, et de l’autre homme qui les accompagnait. A vrai dire, même les visages sont troubles dans sa mémoire, seul celui de Sam persiste avec netteté  – mais le fait qu’elle se tienne actuellement juste devant lui n’y est sans doute pas étranger. « Devenir un monstre, lâche-t-il dans un souffle, comme si le fait qu’elle se trouve pratiquement nez-à-nez avec lui imposait à sa voix de se faire plus basse. Tu leur a dit ce que t’avais fait ? Et qu’ils étaient les suivants ? »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyDim 22 Sep - 1:14


Sam Adam
« bad memories »
Elle penche la tête sur le côté, elle, la reine des salopes.

Sa fascination pour le bout de peau nue s’éclipse. Ses yeux se sont détachés de son flanc pour le regarder, longuement, curieusement, de si près et avec une telle concentration qu’elle est à deux doigts de loucher – elle s'oblige à cligner des yeux. C’est une moue amusée qui délie ensuite doucement chacun de ses traits – et au passage, sa langue. « Ha. Si tu penses que j’suis là pour alléger ton fardeau, » le soupçon d’un rire qu’elle étouffe avant de continuer sur un ton dénué d’animosité, « j’crois bien que ça fait de toi le roi des cons, alors. » Elle n’en dit pas plus, laisse gracieusement ce bout particulier d’histoire ancienne en place, à sa place – certainement quelque part au fond de lui, dans ce qu’elle devine être un autre océan de culpabilité et de regrets ; un enfer qui lui est propre. Et elle connaît. Assez pour savoir que même si elle se réveillait un beau jour, toute pleine de bienveillance, elle serait bien incapable d’alléger quoi que ce soit, en fait. Cette douleur, ce poids ? Ils lui appartiennent, à lui et à personne d’autre. Et s’il s’y accroche, c’est avec une obstination qu’elle sait reconnaître les yeux fermés. La même que chez elle.

C’est peut-être cet étrange amalgame de solidarité et de solitude qui la pousse vers son visage familier, à la recherche d’une punition, d’un souvenir, d’un compagnon de fortune. Anything. Everything. Alors quand il se saisit de son poignet, ses doigts se tendent et quémandent un dernier contact, une caresse du bout des ongles. C’est dire adieu à un petit fragment d’elle, ancré pour toujours dans ce bout de peau. Ensuite, une peur absurde. Qu’il la lâche. Et qu’elle disparaisse. Ou l’inverse ? Mais son emprise ne se défait pas tout de suite, et la respiration qui s’est coincée dans sa gorge s’échappe ; c’est réel, c’est concret, elle existe.

C’est sa question qui la prend au dépourvu. Est-ce qu’il s’efforce d’enfoncer le couteau dans la plaie, encore ? Elle ne lui en voudrait pas. Une simple curiosité morbide ? Ce serait légitime. Peut-être un peu des deux, décide-t-elle. « Ouais. » Son regard balance entre le visage qui lui fait face et le vide qui l’entoure, il sonde l’espace à la recherche d’une image oubliée. « On a menti au gosse au début. Ou plutôt, on a décidé de pas contredire ce qu’il pensait avoir vu. » Une implication évidente, « Logan voulait le protéger, j’imagine. Moi, j’essayais d’oublier, j’crois. Puis il a joué au héros, et c’était plus que moi et le gamin. » Sa voix s’est enrouée, un mélange de fumée et de fatigue, « Et pendant un moment, j’ai pu justifier les cadavres qui ont suivi, pour lui, tu sais ? » Elle n’attend pas de réponse, « Toujours pour lui. Même quand il passait les nuits à chialer. Mais les monstres, t’en trouveras toujours des pires que toi. » Un petit rire qui sonne creux, « Faut croire que je t’ai libéré, en fait, avec cette balle. Je t’ai donné une chance de t’en sortir. » Un concept inquiétant, dérangeant même, mais c’est qu’il se tient devant elle. Lui, pas les deux autres. Elle s’autorise un petit sourire et s’apprête à continuer, mais un bruit de semelles sur le gravier l’interrompt, bouche ouverte. Des pas lourds et maladroits.

Du coin de l’œil, elle aperçoit un type qui titube en essayant d’ouvrir sa braguette. Ceci explique cela ; l’appel de la benne et une vessie trop pleine. Seulement l’espace est occupé, et le bonhomme s’arrête net, un peu surpris. Ce n’est pas qu’il ait l’air capable de comprendre leur conversation et encore moins de s'en souvenir le matin venu, imbibé d’alcool comme il est... mais cela n’empêche qu’elle se penche un peu plus vers Adam jusqu’à pouvoir caler son menton sur son épaule, et murmure doucement contre son oreille, « Qu’est-ce que t’en as fait de cette chance, à part te shooter au puff ou à l’Angélus ? »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMar 24 Sep - 23:28


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Sam Adam


Oui, il sait. Il ne dit rien, ne l’interrompt pas, mais il sait. C’est tellement plus facile comme ça, hein ? Se donner une bonne raison pour agir comme on le fait. Je le fais pas pour moi, je le fais pour lui. Parce qu’il faut le faire. Parce qu’il mérite pas de mourir ou, en tout cas, moins que l’autre en face. Combien de fois Adam a-t-il déjà eu un raisonnement similaire ? Trop pour compter, sans aucun doute.
Pour le geste qui s’en retrouve justifié, fluidifié, pour les cauchemars qui arrivent un tout petit peu moins vite avec leur lot de regrets et d’amertume.
Parce que le monstre, c’est jamais toi. Dans le doute, l’autre est toujours pire parce que, si ce n’est pas le cas, comment continuer à vivre en se prétendant humain ? Comment continuer à avancer quand la route derrière soi est semée des restes de tous ces “autres” anonymes ?

Toujours muet, Adam songe à cette fameuse chance tout en jetant un coup d’œil discret au soûlard qui s’est aventuré par chez eux. Il lui dirait bien de dégager, d’aller voir si l’herbe (ou les bennes, en l’occurrence) n’est pas plus verte ailleurs, mais il n’a pas le temps de formuler cette envie en pensée concrète, encore moins d’y poser sa voix dessus, que Sam s’en vient lui couper son lien avec la réalité qui les entoure.
Son menton contre son épaule, son odeur qui sature sans crier gare ses sens olfactifs et les cheveux qui chatouillent là où la peau est nue… Il cille, tressaille, le mec disparaît de ses pensées et il n’y a plus que Sam, Sam et son odeur, Sam et sa présence.
Sam et ses paroles qui dérangent.

C’est vrai ça, lui chuchote sa voix intérieure, qu’est-ce que t’as fait de ta vie Adam ? La réponse est simple, puisqu’elle ne tient qu’en un seul mot : rien. Il a continué d’avancer certes, mais a-t-il seulement fait quelque chose d’utile pour justifier d’avoir gardé ce droit de respirer quand d’autres, certainement plus valeureux que lui, se le sont vu arraché ? Meh.
Un long silence fait suite à la question de la jeune femme, à croire qu’elle a visé plus juste que tout ce qu’elle a bien pu espérer en abordant le sujet sous cet angle. « J’ai survécu, lâche-t-il enfin. Voilà ce que j’en ai fait. » Brilliant. « J’ai gagné le droit d’avoir une mort plus crasse et plus dégueulasse que celle que t’as échoué à me donner. » Connerie de virus. Connerie de traitement à se coltiner jusqu’à la fin. Est-ce qu’il serait encore capable de presser la détente, le jour où le médicament cessera de faire effet ? Ou bien est-il devenu trop faible pour en avoir seulement le cran ?
Les doigts de l’olympien se resserrent un peu plus fort sur leur prise. Don’t you dare leave me now. « Tu causes liberté, j’y vois juste un sursis et parfois, parfois je comprends même pas pourquoi j’y ai eu droit. » Ben merde. Tu fous quoi Redfield, là ? C’est toi qui lui demande de finir le boulot maintenant ? « C’est marrant, non ? Tu m’as tiré dessus et la mort a pas voulu de moi. J’me suis défoncé avec la drogue la plus forte que j’ai pu trouver et elle a toujours pas voulu. On pourrait croire que c’est parce que je suis destiné à accomplir quelque chose, mais en fait, tout ce que je fais, c’est continuer de foutre ma vie en l’air avec une régularité remarquable et débattre avec un fantôme de mon passé à côté d’une benne qui pue la pisse et le vomi. » Et en plus, il n’est même pas encore assez beurré pour pouvoir espérer avoir tout oublié de ça au lendemain. « Alors ouais, quelle chance... », conclut Adam en jetant sur ce dernier mot toute l’amertume qu’il entretient à l’égard de la vie, à l’égard de sa vie surtout. Elle serait revenue plus tôt, quelques mois en amont d’aujourd’hui, qu’il ne lui aurait pas servi le même refrain. Mais cela commence à faire un bout de temps que son optimisme bat sérieusement de l’aile à présent…
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptySam 28 Sep - 1:11


Sam Adam
« bad memories »
Nez enfoui dans le creux de sa nuque, joue écrasée sur son épaule.

Le timbre de sa voix résonne étrangement – dans sa gorge, dans sa tête, dans sa poitrine. Mais dans toute cette particularité, il y a aussi quelque chose de vaguement familier. Un faux souvenir, un peu bricolé, un peu réarrangé. Artificiel. Parce qu’elle sait que malgré le temps qu’ils ont passé à se côtoyer, il y a une éternité de cela, c’est la première fois qu’ils sont si proches. Qu’elle entend sa voix comme si c’était la sienne, qu’elle ne sait plus où le bras de l’un commence et celui de l’autre s’arrête.
Sentiment familier ou inventé, ça n’a pas vraiment d’importance, en fait. Parce qu’ici, la vérité est ce qu’on en fait. Ce moment qu’ils partagent, un peu ivres mais pas assez ? Il a quelque chose de foncièrement vrai. Aussi vrai que la tension dans ses genoux, pliés et pressés contre le sol, ou l’emprise résolue autour de son poignet qui fait que chacun de ses doigts s'engourdit peu à peu.

Il parle, et elle écoute. Il parle, et elle y reconnait ses propres mots, ses propres vices. Les mêmes réflexions mais avec la voix d’un autre. Et ça fait tout drôle. Elle a les yeux ouverts, mais la peau de sa nuque et l’angle de sa mâchoire éclipsent tout le reste, le peu de lumière qui s'échappe de l'obscurité qui les entoure. Des œillères, se dit-elle avec l’ombre d’un sourire. Des œillères dont elle n’a pas envie de se débarrasser, pas tout de suite.

Alors elle acquiesce, un ‘mmh’ ou deux, lèvres serrées, et suivis d’un court silence. Puis, un murmure sur un ton tout ce qu’il y a de quelconque, « J’t’avais pas pris pour un type qui soit du genre à se casser la tête avec des trucs comme la destinée, tu sais. » Mais ce serait mentir que de dire qu’elle n’y avait pas déjà songé, elle aussi. « Après, pour ce qui est de foutre sa vie en l’air, il faut déjà en avoir une, » sa voix s’habille d’un air pensif, comme si elle prenait le temps d’examiner sa propre existence avant de poursuivre, « c’est lourd, d’avoir rien à perdre, hein ? » Elle réfléchit à voix haute, pas certaine que son introspection fasse autre chose à part meubler le silence et miroiter les craintes de son interlocuteur. Son fantôme à elle.

Et elle le perçoit toujours avec autant d’acuité. Sa peau, sa respiration, sa présence, ses doigts autour de son poignet. Ça devient trop, et pas assez.
Alors elle essaie de s’enfoncer un peu plus dans le creux de sa nuque, à la recherche d’un réconfort qu’elle ne trouve pas. Qu'elle ne mérite pas. C’est qu’il n’est pas là pour ça. Et pourtant. « J’suis trop sobre, Adam, » qu’elle lâche tout d’un coup, mi-confession mi-supplique. C’est que ses muscles se tendent désagréablement, et que toute cette honnêteté commence à la noyer – alors que tout ce qu’elle a envie de faire, c’est flotter.
C’est sa main libre qui se relève et serpente le long de son haut pour s’accrocher à lui en agrippant son col. C’est intime, c’est indispensable. Enfin, une requête qu’elle chuchote presque douloureusement. « Ce que t’as pris chez Tasha, dis-moi que c'est assez pour deux. »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMer 2 Oct - 21:45


bad memories
Sam Adam


Elle est trop sobre. Et lui alors ? Trop, ou pas assez lui souffle la partie rationnelle de lui, celle qui tente encore tant mieux que mal de surveiller et contrôler ses faits et gestes. De fait, Adam est pile à ce stade désagréable, le cul entre deux chaises, où la partie saine de ses pensées entre en collision avec celle déjà occupée à danser la samba. Un état qu’il déteste particulièrement pour ce qu’il lui permet d’avoir parfaitement conscience qu’il est sur le point de faire une connerie (qu’il ne pourra donc pas, plus tard, rejeter sur son alcoolémie)... mais qu’il n’a pas pour autant la force de mettre un stop maintenant, pas davantage l’envie de résister. C’est plus facile d’être faible quand on a plus toute sa volonté. Plus facile de se dire qu’il sera toujours temps pour se dire qu’on a déconné une fois que c’est passé.

« C’est assez, oui. » Elle est tellement proche de lui que ses lèvres effleurent son cou à chaque syllabe que ses lèvres forment, contact léger, presque imperceptible, mais difficile de ne pas s’en rendre compte alors même que Sam est complètement blottie contre lui et qu’il a une perception très nette de son corps contre le sien.
Dans un effort louable pour la repousser, Adam pose sa main libre sur l’épaule de la jeune femme mais le geste n’est pas investi d'une réelle force de conviction ; la pression qu’il y exerce, tandis que ses doigts épousent l’articulation ne suffit guère plus qu’à la déloger de cet espèce de refuge abstrait et absurde qu’elle semble avoir trouvé chez lui.
Quand leurs yeux sont de nouveau en mesure de s’affronter, l’olympien se rend compte qu’il a espéré pendant une fraction de seconde se retrouver face à face avec quelqu’un d’autre. Une autre femme que Sam, une qui n’éveillerait pas ce petit aiguillon de culpabilité alors qu’il a l’impression de se noyer dans les yeux de son ancienne compagne de route et d’infortunes et qu’il sait qu’il s’est engagé sur une très mauvaise pente, salement boueuse, beaucoup trop glissante. L’accident guette, et il ne cherche même pas à s’en prémunir. « C’est pas pour autant que je dois partager, il lâche enfin après un temps trop long. Qu’est-ce que j’y gagne en échange ? » Il ne sourit pas. Il ne plaisante pas. La main reste sur l’épaule, le pouce qui s’égare contre la clavicule sans avoir l’air de s’en rendre compte ; Adam ne semble même pas réaliser qu’il maintient Sam dans une sorte d’étau léger dont on ne sait pas trop s’il a pour but de l’empêcher d’être trop proche de lui, ou de s’enfuir au loin.

Il expire longuement, s’octroie le droit de fermer les yeux sur un monde qui vacille un peu trop. Ses paupières sont lourdes, et lourde est sa conscience lorsqu’il la regarde à nouveau. « Qu’est-ce que t’as à m’offrir Sam, hein ? » Rien n’est gratuit dans ce foutu monde de déglingos. Et elle… elle ne mérite même pas sa générosité, ni maintenant ni jamais. « Parce que tu vois malgré tout, j’ai quand même l’impression que c’est toi qui me dois quelque chose. »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptySam 5 Oct - 22:42


Sam Adam
« bad memories »
Ah. Les œillères se détachent, s’écrasent au sol sans un bruit. Il a réussi à la prendre au dépourvu.

Elle entrouvre ses lèvres, mais ce pouce qui glisse sur sa clavicule lui enlève les mots de la bouche avant même qu’elle n’ait eu l’occasion de produire le moindre son – elle ne sait pas vraiment ce qu’elle était sur le point de dire, de toute façon. Merde. Son souffle se coince dans sa gorge, son regard s’attarde sur ses yeux avant de couler le long de son nez, de sa bouche, de sa mâchoire. Enfin, ce creux entre son épaule et sa nuque. Leurs yeux se retrouvent, et les précipitent dans un gouffre tout ce qu’il y a de plus malsain. Est-ce qu’il sait ? Qu’il est entrain de tendre un nœud au fond de son estomac ? Que ça devrait être désagréable, mais que ça ne l’est pas ? Pas vraiment, pas assez. Qu’il aurait mieux fait d’utiliser son flingue pour la marquer à son tour, plutôt que ça ? S’il sait, il ferme les yeux avant qu’elle n’ait pu y dénicher un semblant de réponse. Coward. Lui. Mais elle aussi.
Elle se dit que ça devrait être facile, pourtant. De se relever, de tourner les talons et d’oublier l’existence de cette allée sordide et du type ressurgi de nulle part. Facile de prétendre qu’il n’a été que le symptôme d’un esprit embrumé qui divague. Facile. Mais ça ne l’est pas, et elle ne bouge pas. Instinct d’auto-préservation ? Hors-service, tout comme la petite voix rationnelle qui s’efforce parfois de prendre le dessus.

À la place, elle n’entend que lui, et la cadence de son propre cœur alors que le silence s’étire, et s’étire, et, « J’sais pas, » point de rupture. « J’t’ai offert une vengeance sur un putain de plateau d’argent mais t’as refusé… qu’est-ce que j’peux bien te proposer d’autre, mmh ? » Elle reprend appui sur ses genoux, ronge un peu plus la distance qui sépare leurs visages, « Peut-être que ce sera plus facile comme ça, pas de larmes, regarde, » nez à nez, yeux dans les yeux. Elle glisse une main dans son dos, derrière sa chemise, et ses doigts enlacent l’arme qu’il a planqué là une éternité plus tôt. « Deuxième chance, Adam, » murmure-t-elle contre sa joue avant de déloger le flingue coincé contre sa ceinture.

Elle se redresse, juste assez pour qu’ils se retrouvent de nouveau face à face, lèvres séparées par la gueule métallique qu’elle pointe vers le ciel. « Pourquoi attendre qu’on t’offre quelque chose quand il suffit de prendre ? » Take it. Sécurité toujours en place, son doigt glisse sur la gâchette. « Toi. Moi. On sait ça, » d’un mouvement presque lascif, elle caresse sa mâchoire avec le bout du canon, « alors si j’te dois quelque chose, » elle l’enfonce enfin dans le creux de sa gorge, ce bout de peau que ses lèvres ont effleuré quelques minutes plus tôt alors qu’elle s’accrochait désespérément à lui. Son regard quitte ses yeux clairs pour fixer sa bouche.

« Prends. »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMar 8 Oct - 20:25


bad memories
Sam Adam


Immobile, une éternité semble s’écouler alors qu’il reste là à juste l’observer dans un silence pénétrant. La scène a un petit quelque chose de surréel et la pensée légitime quant à savoir s’il est juste en train de se taper un mauvais délire ou non s’impose doucement à lui. Les souvenirs de son dernier bad trip le marquent encore, après tout. Et sur le moment, il y avait cru, tout lui avait semblé réel comme tout lui semble réel aujourd’hui : la différence ne se trouve que dans l’interlocuteur.
Les parties métalliques du flingue accrochent l’éclat de la lune, attirent le regard comme une invitation à s’emparer de l’arme et répondre à l’incitation de la jeune femme. Sam joue avec l’idée de sa propre mort comme s’il ne s’agissait guère plus que d’un petit élément du décor et son attitude si nonchalante a tôt fait d’inciter le malaise à se creuser un nid dans les entrailles de l’olympien. Comme si l’acte de donner la mort pouvait être pris avec autant de désinvolture, comme si tout était aussi simple, comme si…  

Brusquement, Adam comprend – ou croit comprendre : Sam se fout de sa gueule. Elle a récupéré l’arme, elle a bien dû réaliser ce qu’il s’est bien gardé de lui dire lorsqu’il la menaçait tout à l’heure et est rentrée dans son petit jeu pour tenter de l’y prendre à revers. Elle n’a pas pu manquer de remarquer la légèreté du pistolet due à son chargeur vide… or did she? Son regard se pare d’un voile de circonspection tandis qu’il tente de percer la comédie dans la gestuelle de son interlocutrice.
Sauf que plus il l’observe, plus il est persuadé de sa sincérité, plus son propre malaise s’accroît.
Peut-être qu’elle n’y a pas pris garde, eh ? Peut-être qu’elle n’est tout de même pas assez sobre pour se rendre compte du poids inhabituel du flingue ou que son esprit est trop focus sur Adam et pas assez sur l’objet qu’elle maintient contre sa gorge avec l’inconscience folle de quelqu’un qui semble ignorer la réelle valeur d’une vie.
Sa main, qui a glissé de l’épaule de Sam lorsque celle-ci s’est penchée pour récupérer l’objet coincé à l’arrière de sa ceinture, vient se poser sur la crosse de l’arme, les doigts venant enserrer ceux de la brunette tandis que le pouce fait sauter la sécurité et que l’index vient retrouver la place confortable contre la gâchette.

Clic.

Il se permet une longue expiration dans le silence qui fait suite au coup de feu muet, parce qu'il s'est presque attendu finalement à entendre la détonation lui percer les oreilles et qu’il est soulagé de voir que rien ne s’est produit.
Puis vient le rire.
Ça lui secoue les épaules, drôle d’éclat subit au milieu de cette nuit noire et beaucoup trop tendue, tandis qu’il abaisse lentement le bras, obligeant la gueule du pistolet à quitter le cou de sa compagne. « Putain, Sam ! qu’il s’exclame avec la voix encore secouée par son rire. J’ai pas eu les couilles de me loger une balle dans le crâne quand j’aurais dû, tu crois que je serai capable de le faire pour quelqu’un d’autre ? » Autrefois oui, sans le moindre doute, mais encore aurait-il fallu qu’il n’ait pas d’autre choix à sa portée.  
Mais maintenant ? Maintenant, Adam n’est rien de plus que la moitié de l’homme qu’il était avant, une ombre pitoyable qui n’a que trop pris goût à l’autodestruction et l'apitoiement égocentré. L’aurait-il voulu qu’il n’aurait sûrement pas été capable d’aller jusqu’au bout. Or il ne le veut même pas vraiment… « Je pourrais te dire que c’est parce que quelque chose d’offert a plus de valeur que quelque chose qu’on a pris, répond finalement l’olympien à la question posée plus tôt alors qu’il se calme et redevient sérieux. Mais la vérité, c’est surtout que si je devais passer mon temps à me venger de tous ceux qui ont essayé de me baiser au cours des années passées, je ferai pas grand chose d’autre. T’es pas la seule à m’avoir utilisé comme ça, tu sais ? T’as même pas été la première, ou la dernière, ou la plus mémorable… » Il secoue doucement la tête, les yeux toujours obstinément plantés dans ceux de son interlocutrice, la chaleur de sa peau sous ses doigts qui maintiennent l’étreinte entre elle, l’arme, et lui. « Et même si c’était le cas, aucune vengeance ne mérite que je me fasse exclure d’Olympia simplement pour le plaisir de l’avoir assouvie. » L’exclusion dans le meilleur des cas… Pas sûr que le Royaume ne réclame pas une punition autrement plus dure pour un meurtre au sein d’un clan allié. « Tu ne vaux pas assez pour ça, tu comprends ? Donne-moi autre chose. »
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMer 9 Oct - 21:57


Sam Adam
« bad memories »
Un temps. Elle expire lentement. Ses poumons libèrent enfin la bouffée d’air à laquelle ils se sont désespérément accroché une poignée de secondes plus tôt. Merde. Ses paupières papillonnent, et elle rouvre les yeux pour le regarder un peu bêtement. Is that it ? Is that really it ?

Le bruit de la détente résonne encore quelque part au fond de son crâne – clic, clic, clic – mais très vite, l’écho disparait, englouti par autre chose. Il se marre, et ce serait contagieux si elle n’était pas trop occupée à le dévisager, lui, ses yeux et ses lèvres, chaque trait étiré par le soudain éclat de rire. Une remarque, qui s’ébauche, et se perd. Sur elle, sur lui, cette curieuse tendance qu’ils semblent partager – une parmi tant d’autres. En l’occurrence, se marrer pour inonder le silence alors qu’ils jouent avec le feu. Elle comprend. Elle se mord la langue. Elle n’en dit rien.
À la place, elle s’interroge toute seule, contemple l’existence d’une partie de son esprit qui aurait peut-être été en mesure de remarquer le poids de l’arme, le chargeur vide, un indice, n’importe lequel. Ce brin de lucidité qui aurait émerger au milieu de son coup de tête pour lui insuffler juste assez de bon sens. De quoi justifier ce flingue entre ses doigts – et le fait qu’elle l’ait volontairement pointé sur sa personne pour la deuxième fois de la soirée. A new kind of high. Mais cette conscience ? Hypothétique, et probablement inexistante.

Ses yeux s’abaissent et, du regard, elle parcourt leurs mains plutôt que le pistolet en question. Est-ce qu’elle veut mourir ? Peut-être. Mais visiblement pas trop vite non plus. Sous ses doigts, elle remarque que le métal est chaud, accueillant presque – ou peut-être que c’est sa main, à lui. Elle ne sait plus trop. C’est naturellement que son regard le retrouve, et qu’elle hausse les épaules. Elle a envie de lui en vouloir, mais elle n’y arrive tout simplement pas. Pas quand c’est elle qui s’acharne à respirer quand bien même chacun de ses – mauvais – choix est prudemment sélectionné pour la tourmenter, la ronger un peu plus. Un jeu, un pari. Est-ce qu’il restera quelque chose d’elle, à la fin ? The million-dollar question.
Elle penche la tête sur le côté. « Ce serait trop facile, une balle, mmh ? » La confession de Redfield ne la surprend pas plus que ça (comme s’ils étaient les deux seuls cons à avoir considérer la possibilité d’en finir) … alors il n’y a pas de pitié non plus, quand elle relève sa main libre pour lui saisir l’arrière de la nuque et que ses ongles s’enfoncent dans la masse de cheveux à la base de son crâne. Elle utilise sa prise pour se hisser un peu vers lui, rapprocher leurs visages. « La question, c’est qui utilise qui, là, tout de suite, » demande-t-elle en le regardant dans les yeux. Ses lèvres sont sèches, alors elle y passe sa langue brièvement avant de défaire ses doigts et de laisser son bras retomber. Et parce que le concept d’espace personnel lui fait toujours terriblement défaut – et celui de dignité aussi, sa main tombe sur la cuisse de son interlocuteur. Là, tout de suite, elle ne peut pas blâmer son geste sur un quelconque manque de lucidité, non, parce que son mouvement déclenche une multitude de déjà-vus. Et elle sait ce qu’elle fait. Elle sait ce qu’elle veut aussi. Ses ongles grattent le tissu épais du jean, et ce nœud à l’intérieur de son estomac est devenu désagréable. Frustrant. Elle sait ce qu’elle veut.

Sa main remonte le long de sa cuisse.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyJeu 10 Oct - 22:48


bad memories
Sam Adam


Il a perdu le contrôle. Stop it. Ça ne devrait pas être bien compliqué, heh ? Stop it before it’s too late. La petite voix de sa bonne conscience s’évertue encore et encore à le tirer de là, à vouloir l’empêcher de laisser les choses se faire quand rien ne les justifie. Adam n’a plus rien à foutre ici et il le sait pertinemment, bien qu’il ignore à quel moment précisément les choses ont-elles commencé à déraper. Est-ce que c’est lui, est-ce que c’est elle ? L’alcool et la résurgence du passé et de ses fantômes ?
Mais il peut encore partir et faire marche arrière, s’en retourner là où la fête bat toujours son plein et s’inventer une excuse bidon pour justifier sa longue absence si d’aventure Matthew et Jerry se soucient de le savoir. Il suffit qu’il la rejette, non ? Qu’il se lève, quitte ce coin malsain et puant et qu’il l’y abandonne là, seule.

La main qui remonte le long de sa cuisse empêche ses pensées de s’ordonner en rangs bien sages. L’envie de fermer les yeux, se laisser guider sur le chemin de la facilité est juste là, à portée de doigts… à portée de bouche, en fait, parce qu’il sent le souffle de Sam sur ses lèvres et putain, la tentation est forte et l’envie coupable de céder à sa faiblesse, tellement séduisante à cet instant précis. Le contact contre sa cuisse est comme une brûlure traversant le jean élimé qui lui crie que de toute manière, c’est déjà trop tard alors à quoi bon ?
Mais non. Il s’oblige à soutenir le regard de la jeune femme, le corps figé et tendu comme celui d’une proie piégée dans les feux d’une voiture qui ne saura pas l’éviter à temps. Il prend brusquement note que son souffle s’est fait erratique et se force à vider consciencieusement tout l’air de ses poumons sur une longue expiration lente. Don’t. do. it. « Arrête. » Il aurait voulu mettre encore moins de conviction dans sa voix qu’il n’en aurait probablement été capable et, forcément, il se rend bien compte d’à quel point le murmure de ses paroles sonne risible.

Paradoxalement, c’est s’entendre sonner aussi peu convaincant qui lui donne le petit regain d’énergie nécessaire pour essayer une escapade. La repousser, se relever, reculer de deux ou trois pas hésitants sans la quitter du regard et… heurter du dos le mur en tôles ondulées d’une bicoque pourrave ? Merde. « Ça n’aurait pas dû… Je… » Mais peine perdue : quelle que soit la tournure de phrase qu’il essaye de donner à ses pensées, il est incapable d’exposer correctement la fin de son argument. Il l’a bien cherchée, Sam, non ? Il ne peut pas prétendre maintenant qu’il n’a pas pris un malin plaisir à jouer avec le feu, qu’il ne s’est pas amusé à faire monter la pression ni qu’il n’a rien vu venir. Il ne peut pas jouer les pauvres innocents surpris par la tournure qu’a doucement pris ce tête-à-tête : ni lui ni elle ne seraient assez bête pour seulement faire semblant de croire à cette comédie.
« Tu devrais te trouver quelqu’un d’autre, Sam. » Devrais. « Je pense que c’est préférable. » Et pourtant il n’a toujours pas bougé malgré ce bout de plastique qui lui rentre dans le bas du dos, planté comme ça à la dévisager et à se fustiger mentalement. Marrant, hein ? Comme le ton d’une voix et les mots qu’elle prononce peuvent être si ouvertement opposés.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyVen 11 Oct - 2:16


Sam Adam
« bad memories »
La distance qu’il s’est entêté à creuser entre eux aurait dû aider, remarque-t-elle naïvement. Ça aurait dû lui permettre de respirer normalement. Ça aurait dû lui permettre de reprendre pied. Ça aurait dû lui donner l’opportunité d’agir comme une personne sensée, en somme. Sauf qu’il n’en est rien.

L’air autour d’elle a quelque chose de terriblement oppressant ; un vide poisseux qui s’agrippe à la peau de sa gorge, pénètre ses poumons et la noie jusqu’à lui faire douter de sa propre existence. Non, ce n’est pas ce qu’elle veut. Elle défait sa prise sur le flingue, et le dépose paresseusement sur le sol. Il prend la place d’Adam, et le temps d’un silence trop long, elle fixe la surface métallique de l’arme, comme hypnotisée. Elle fait claquer sa langue contre ses dents. Contrairement à Redfield, le pistolet ne peut pas lui donner ce qu’elle veut. Alors elle se redresse.
Le mouvement est peu élégant ; elle est obligée de planter les paumes de ses mains sur le gravier pour se relever. C’est inconfortable, et ça ne l’empêche pas de vaciller un peu avant de fermement planter les semelles de ses bottes dans le sol. Debout, elle souffle sur une mèche de cheveux qui se balance mollement devant ses yeux, et ça lui permet de jeter un regard vers la seule personne qui là, tout de suite, est en mesure d’émousser la tension au fond de son ventre. Coward. Une main glisse dans la poche arrière de son jean, puis, après être ressortie bredouille, plonge sous son t-shirt à travers le col rond du vêtement. De son soutien-gorge, elle ressort un joint qu’elle s’empresse de rouler entre ses doigts. Elle le coince entre ses lèvres.

Un pas, deux pas, et comme un sentiment de déjà-vu. Seulement cette fois, c’est lui qui se retrouve piégé, et de dieu si c’est pas poétique. Elle lève la gueule vers le ciel et s’autorise une profonde inspiration, yeux fermés. Better. Ses paupières papillonnent alors qu’elle baisse la tête et laisse son attention glisser vers lui. Enfin, son jean surtout et, en l’occurrence, une de ses poches avant. Sans gêne aucune, elle y glisse une main – à la recherche du Zippo qu’il lui a généreusement prêté il y a une éternité de cela. Ses doigts touchent la surface du briquet, mais pourtant, elle s’éternise. Ce n’est pas subtil. Le pouce et index de sa main libre pincent le joint pour libérer sa bouche. « Devrais… ah, » elle le regarde enfin, et poursuit d’une voix un peu éraillée, « si j’étais du genre à faire ce qui est préférable, je serais pas là avec ma main dans ton froc, Adam. » Ce n’est pas censé être subtil, en fait.
Elle ressort finalement le Zippo du jean de son interlocuteur, et recoince le joint entre ses lèvres pour y porter la petite étincelle. Une latte, deux, elle range le briquet dans sa propre poche sans le quitter des yeux. Leur proximité aide, mais ce n’est pas encore assez pour exorciser ce besoin un peu viscéral ; de sentir qu’elle existe toujours. Elle tire sur le joint une troisième fois, et plutôt que de gaspiller, elle décide de réduire la distance entre leurs bouches.

Elle s’arrête juste avant de l’effleurer, si près, et pourtant pas assez, puis entrouvre les lèvres. La fumée grise s’en échappe, virevolte, et est happée par l’inspiration d’Adam. Une main trouve ensuite le col de sa chemise – un parallèle presque parfait, si ce n’est pour le flingue qui repose sur le sol, quelque part derrière eux. Pourtant, la tension est la même. Playing with another kind of fire. « Dis-moi d’arrêter, mais cette fois, » ses doigts caressent le tissu à la base de sa nuque, « fais en sorte d’être convaincant. »

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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyDim 13 Oct - 2:17


bad memories
Sam Adam


Drôle de sensation que celle d’être conscient de faire une erreur, conscient de tout ce qu’il va la regretter après, mais de ne pas se trouver une paire de couilles suffisante pour être un grand garçon et arrêter de se planquer derrière l’excuse de l’alcool ou de la weed. There will be consequences.
Mais il n’y pense pas, à l’heure actuelle. Il n’y pense plus. Sûrement qu’il aura tout le temps nécessaire pour s’appesantir dessus quand il aura dégrisé et que l’envie insidieuse aura cessé de lui chatouiller le bas-ventre, hein ? La fumée du joint, âcre, lui pique la gorge, mais elle ne parvient pas à lui faire oublier le contact de la main de Sam contre le tissu, le picotis dans sa nuque que provoque chaque effleurement.
Et il est là comme un pantin, les bras ballants qui pendent le long de son buste comme deux éléments étrangers attachés à son corps mais dénués de la moindre vie. Il y a comme une latence entre ses pensées désordonnées en pleine ébullition et ses gestes, entre ce que son corps veut et ce qu’il fait.

La petite poignée de secondes qui suit s’éternise de manière disproportionnée avant qu’il ne laisse échapper un petit rire. Ou plutôt, un sorte de soupir à mi-chemin entre l’amusement et la résignation. Qu’est-ce que la situation peut avoir de drôle, pourtant ? Sinon l’incapacité de l’olympien à donner la seule réponse qu’il aurait fallu donner au défi de Sam.
Alright then, I give up. C’est plus ou moins ce que ça veut dire, lorsqu’il lève finalement une main vers le visage de la jeune femme pour lui retirer le joint des lèvres, son pouce s’égarant sur ces dernières dans le mouvement avant de glisser le long de la mâchoire. Puis la paume de sa main se cale contre l’arrondi de son épaule quand il se penche pour l’embrasser. Vraiment, vraiment pas convainquant dans ses arguments.
La bouche de Sam a le goût de la culpabilité qu’il a choisi de refouler au loin en franchissant le dernier pas : un peu étrange au premier abord, mais pas désagréable. En fait, un frisson d’excitation le traverse alors même qu’il croque le fruit à pleines dents. Il y a cette idée qui veut que l’on prenne toujours plus de plaisir à faire quelque chose quand on sait que c’est mal, que quand rien ne l’interdit...  

« T’as bien changé, Sam », il dit dans un souffle lorsque leurs bouches se séparent, avant de s’octroyer le droit de tirer une latte au pétard qu’il lui a emprunté. « Je savais pas que t’étais une pute, maintenant. » Il a la voix un peu essoufflée mais cela n’enlève en rien au filet sarcastique qui transparaît dans l'intonation des mots. Faut dire qu’il y a une certaine facilité à se conforter dans l’idée que tout est de sa faute à elle, un peu de mesquinerie aussi comme si cela pouvait suffire à étouffer le feu de ses entrailles ; un désir naissant qu’elle n’a certainement pas pu manquer de remarquer en empiétant sur son espace personnel. « T’as à ce point envie de ce que Tash’ m’a filé, ou tu t’estimes au même prix qu’un pochon d’Angélus ? »
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Sam Thompson
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyDim 13 Oct - 23:39


Sam Adam
« bad memories »
Oh. Ce n’est pas si mal. Cette bouche sur la sienne et son cerveau qui court-circuite. En même temps, cette sournoise tension au fond de son ventre qui s’étire, et s’étire. And snaps.
Une remarque qui fond quelque part sur la langue de Redfield avant de disparaître – sans importance, décide-t-elle. À la place, des lèvres qui la dépouillent définitivement de tout bon sens, et c’est grisant. Spontanément, elle s’est hissée sur la pointe des pieds, à la recherche de plus. Toujours plus. Puis, plus assez. Elle se laisse retomber sur ses talons, haletante, et le fixe un peu bêtement. Sans l’accord de la partie consciente de son esprit, ses doigts se sont gaiement agrippés au col de la chemise pendant le baiser, la chaste caresse de toute à l’heure oubliée. Elle ne les défait pas immédiatement – trop sobre, peut-être, mais pas assez pour empêcher sa tête de tourner et ses jambes de vaciller.

Sa respiration est saccadée, et ses lèvres s’échauffent toujours, comme si elles lui en voulaient de s’être retirée après une simple aguicherie. Alors elle cherche à reprendre son souffle pendant qu’il s’obstine à causer – et elle se demande s’il ne serait pas du genre à aimer s’écouter parler, en fait. Mais ça a l’avantage de mettre les voix à l’intérieur de sa tête en sourdine, du coup, elle réprime le petit commentaire mesquin et se dit que c’est mieux comme ça. Même quand il la traite de pute.
Huh. Visiblement plus amusée qu’autre chose, elle hausse un sourcil et n’essaie même pas de ravaler ce rictus qui lui écorche les lèvres. Whatever helps us sleep at night, buddy.

Pute. Un peu. Parfois. Pendant une fraction de seconde, peut-être moins, ses yeux s’égarent.
Elle a envie de dire que ça été une façon comme une autre d’assurer sa survie et son confort, toutes ces années. Que c’était mieux comme ça plutôt que de ne pas avoir son mot à dire – même si parfois, le pouvoir a été plus illusoire qu’autre chose. Et des souvenirs, qu’elle a fait passer et repasser par une multitude de filtres jusqu’à obtenir une version satisfaisante de son passé. Ou soutenable, plutôt. Une version qui ne l’étouffe pas, nuit après nuit, alors qu’elle fixe le plafond pour s'empêcher de sombrer. Whatever helps me sleep at night.
Elle ouvre la bouche, mais aucun mot ne s’échappe de ses lèvres alors que ces dernières trouvent la gorge de son interlocuteur. Make me forget. Sa langue en profite pour lascivement tracer la ligne de sa carotide avant de remonter jusqu’à son oreille. Un murmure, « J’pourrais dire que je savais pas que t’étais un connard maintenant, » ses doigts lâchent le col de sa chemise pour serpenter plus bas, le long de son torse, sans précipitation, « mais, ça sous-entendrait que tu l’étais pas déjà avant. Et toi et moi on sait que ce serait un vilain mensonge. » Ses lèvres sur sa peau, puis ses dents. Une ardeur un peu brutale qui traduit son appétit pour autre chose que de l’Angélus alors que sa main est arrivée à la boucle de sa ceinture. Elle ne descend pas plus bas. « Si c’est plus facile comme ça, on peut se dire que j’fais ça uniquement pour ta drogue, ouais. » Un ton moqueur, does it get you off ?  « Même si ça aussi, ce serait un mensonge. » Sa deuxième main se loge dans le creux de son épaule, à la place de sa bouche, et elle en profite pour le dévisager en se mordillant la lèvre inférieure. « Deal ? »

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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMar 15 Oct - 0:28


bad memories
Sam Adam


Il continue de tirer sur le joint alors que les lèvres, puis la langue de Sam embrasent sa peau, offrant sa gorge à ces caresses sans plus chercher à opposer la moindre résistance. La répartie de Sam le fait rire, un petit bruit de gorge, discret mais pas moins amusé et qui a l’air d’approuver complètement ses paroles. Un connard. Qui peut affirmer ne pas en être un, maintenant ? Qui peut bien certifier ne jamais avoir fait, ou dit, certaines choses juste parce que les règles ce monde le permettent désormais ?
Certainement pas lui, si l’on en juge par toutes les casseroles qu’il se traine au cul.
Sur sa peau, ce sont les dents qui ont subitement pris le relais et Adam tressaille sous le coup de la surprise, loin de lui déplaire. Il n’a plus du tout envie de rire, en revanche, quand la moquerie bien placée de sa compagne touche, volontairement ou non, la part de lui qui cherche encore (quoique faiblement) à se débattre. Bien sûr que c’est plus facile comme ça, mais acquiescer serait l’admettre ouvertement, admettre également que s’il a besoin de se trouver des justifications à ce petit jeu, c’est qu’il y a un problème plus en amont de leur situation actuelle.
Or à ce stade, l’olympien a juste un peu envie de tout oublier, et s’oublier lui aussi par la même occasion.

« Deal. » Le ton est presque trop sérieux compte tenu de la situation mais ses yeux étincellent de cette envie dévorante qu’il ne cherche plus guère à nier désormais. Il prend une dernière bouffée du joint avant de l’éteindre contre les tôles auxquelles il est adossé et de l’y abandonner là sur un rebord, l’autre main attrapant Sam par la taille de son pantalon pour l’attirer tout contre lui avec une soudaine vigueur un peu brusque. « Depuis quand ça te pose un problème de toute manière, les mensonges ? »
Il n’attend pas de réponse ; il s’en fout, en quoi cela peut-il avoir une quelconque importance de toute manière désormais ? En quoi cela peut-il être plus intéressant que la peau nue de la brunette, et chaude au toucher de ses doigts qui, glissés sous le haut, remontent le long de son échine ?
De toute manière, elle serait bien en peine de lui rétorquer quoi que ce soit maintenant qu’il a de nouveau emprisonné sa bouche, réclamant ce pseudo-paiement avec une avidité brûlante. Qu’ils soient dehors, exposés et potentiellement à la merci d’oreilles ou de regards indiscrets, ne semble pas vraiment lui poser de problème alors que ses mains s’appliquent à découvrir Sam sous un angle nouveau. La patience n’a jamais vraiment fait partie de ses vertus.
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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyMer 16 Oct - 23:51


Sam Adam
« bad memories »
Elle voulait flotter, s’efforce-t-elle de remarquer avant que son cerveau ne se mette définitivement hors service et que son corps ne prenne la relève. Un dernier effort vaguement conscient éclipsé par une main impatiente à sa taille, et oh. C’est de toute façon un peu surfait, que de perdre son temps à réfléchir, non ? Des doigts inquisiteurs qui s’accrochent à sa peau.
Certaines pertes de temps en valent la peine, décide-t-elle. Et puis, il a raison, le mensonge ne lui a jamais réellement posé de problèmes. Ceux des autres, certainement pas, et encore moins les siens. Mais son corps, lui ne ment pas. Alors elle non plus. Lèvres, langues, et dents. Bientôt, les limites de son monde se réduisent pour ne se résumer qu’à lui. Et il se la ferme enfin, Adam, et son silence est d’autant plus éloquent qu’un soupir lascif se coince dans sa gorge, à elle. Ou peut-être qu’il le ravale en même temps qu’il l’embrasse.

C’est avec une certaine violence qu’elle cherche à ronger la distance qui les sépare, couche après couche, atome après atome. Jusqu’à ce que le vide entre eux s’anéantisse complètement. Nucléaire. Une lèvre inférieur qu'elle lèche, qu'elle mord, et ses doigts s’empressent de reprendre ce qu’ils ont commencé un peu plus tôt ; les bruits foncièrement obscènes qui s'échappent de la ceinture et de la fermeture éclair de Redfield percent le silence à leur tour.
Elle retrouve sa voix. « Certaines choses ne mentent pas, tu sais, » qu’elle souffle alors que ses mains retrouvent des épaules auxquelles s’accrocher et, qu’avec un peu d’aide pour la hisser vers le haut, ses jambes s’enroulent autour d’une taille qui ne semble attendre que ça.
Et puis c’est flou. Flou et concret, et vrai et faux, et mauvais et bon. Le rebord du mur en tôles ondulées qui mord la peau de son dos maintenant. Ses cheveux qui se collent à sa nuque. Le bout de ciel nuageux qu’elle ré-aperçoit à travers ses paupières, gorge tendue et visage relevé, alors qu’ils ondulent aussi. Une suite de notes qui, ensemble, composent une mélodie délicieusement vulgaire alors qu’elle réalise, qu’enfin. Enfin ! Elle flotte. Et c’est ce qu’elle voulait. Holy shit, c’est exactement ce qu’elle voulait.

Parallèle après parallèle, c’est poétique, c’est sale. Tant mieux.

La pression redescend, haletante – comme eux. Une réalité un peu sournoise qui commence à gentiment s’insinuer dans leur monde. Les fissures craquent. Elle n’ouvre pas encore les yeux. Une distance se creuse. Elle ne bouge pas encore. Pourtant, le bout de tôle redevient un mur et le mur une bicoque merdique, et le sol s’étire jusqu’à redevenir une allée sordide. Mais elle se dit qu’elle a fait pire et, visage enfoncé dans le creux d’une épaule, la remarque déclenche un petit rire. Le bruit est étouffé par la peau d’une gorge qu’elle a marquée de ses lèvres, de ses dents. Un sourire en coin, une putain d’œuvre d’art, non ? Sauf que non, une transaction, plutôt. Ha.
Des mots qui lui reviennent à l’esprit, alors que ses pensées tentent de se réordonner. Quel putain d’hypocrite. « Alors Redfield, » sa respiration saccadée sape le sarcasme qu’elle essaie de projeter, mais ça ne l'empêche pas de poursuivre, « quelque chose d’offert, c’est vraiment mieux que quelque chose de pris ? »

Perfect circle.

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MessageSujet: Re: bad memories   bad memories EmptyJeu 17 Oct - 22:22


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Sam Adam


Quand la tension redescend Adam reste encore un moment immobile, pressé contre elle et le souffle erratique, une main simplement appuyée contre le mur derrière Sam tandis que l’autre a encore les doigts crispés sur ce corps dans lequel il vient allègrement de se noyer. Il ne répond pas à son trait d’esprit par autre chose qu’un petit rire essoufflé.
Puis finalement se recule d’un pas, remonte le jean jusqu’à sa taille et referme la boucle de la ceinture. Son regard se relève de sa tâche, fixe un instant la jeune femme sans rien dire puis se décale, semblant chercher autre chose qu’il ramasse enfin après un court instant. Ce qu’il reste encore du joint trouve à nouveau le chemin de ses lèvres tandis qu’il récupère son zippo et le rallume, prend une première bouffée qu’il savoure longuement avant de le tendre à sa propriétaire initiale. Il fouille encore ses poches pour en extirper cette fois le petit sachet qu’il a acheté à Tasha tout à l’heure, y attrape quelque chose qu’il glisse entre ses lèvres et se met à mastiquer sans hâte avant de partager également.
Une transaction. (Une putain de bonne transaction.)

Le matin ne lui offre pas vraiment un réveil agréable et c’est un signal d’urgence imminente qui le pousse à sortir d’un lit plus inconfortable qu’à l’habitude, abandonner le corps chaud d’Elsie pour retrouver la porte en tâtonnant dans la pénombre qui règne, les chiottes putain de…
Le jour et l’air de l’extérieur lui cognent dessus dès lors qu’il pose un pied hors de ce qui n’est définitivement pas sa chambre, mais il ne relie pas les traits immédiatement parce que d’abord, il est trop occupé à vomir ses abus de la veille contre le mur. Ensuite, les pensées à peine plus fraîches, il cligne lentement des yeux pour regarder autour de lui. Se demande vaguement où il se trouve et qu’est-ce qu’il peut bien foutre là puis, à force de regards insistants posés sur lui, se rend compte qu’il n’est pas vêtu de grand chose de plus qu’un simple caleçon – mais bon, c’est toujours mieux que (littéralement) rien. Il s’essuie la bouche et retourne retrouver l’obscurité apaisante de l’intérieur.
La porte refermée, il s’appuie contre le battant et ferme momentanément les yeux, traquant mentalement les souvenirs de la nuit passée et de la soirée qui a précédé. Sa mémoire ressemble à une vieille toile mangée aux mites dont les lambeaux épars, tels les filaments d’une toile déchirée, pendent mollement : beaucoup de couleurs et des grands trous entre. Il en rassemble cependant suffisamment pour avoir une bonne idée de ce à quoi il a occupé son temps avant de s’abandonner à Morphée, suffisamment aussi pour savoir que la fille dans le plumard, toute aussi brune, menue et jolie qu’elle puisse être, n’est définitivement pas Elsie (et merde).
Son regard, qui s’est de nouveau réglé sur la faible luminosité de l’endroit, se tourne vers Sam. Il se demande si elle dort toujours ou fait juste semblant. Peut-être espère-t-elle qu’il va se casser sans mot dire ?

Adam se prend les tempes entre les mains, masse du bout des doigts comme si cela pouvait convaincre le marteau piqueur d’arrêter de percer un trou à l’arrière de ses globes oculaires. Il a mis un soin tout particulier à se mettre bien minable hier (ce n’est donc que justice qu’il en paie le prix maintenant) et la chronologie des événements se mélange un peu pour former une mixture informe, sorte de mélasse épaisse qui lui abrutit complètement l’esprit : réfléchir, de bon matin, est bien trop douloureux pour qu’il s’y obstine.
A la place, il se met en quête de son pantalon (qu’il enfile), de sa chemise (qu’il ne retrouve pas) et de quelque chose à boire sans odeur d’alcool (laquelle serait susceptible de redonner à son estomac des envies de protestations extrêmes). Sans gêne, il fouille quelques placards jusqu’à trouver son bonheur, abandonne sa carcasse sur une chaise bancale et glisse entre ses lèvres une roulée dénichée au passage. What a night.
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