Ce n’est pas qu’elle fait semblant. C’est plutôt qu’elle se trouve encore dans cet état de semi-conscience, éveillée mais pas tout à fait. En l’occurrence, assez pour discerner le bruit agaçant qui lui martèle le crâne avec insistance et le haut le cœur qui lui soulève les tripes à chaque inspiration mais pas assez, toutefois, pour ne pas naïvement penser qu’il y aurait moyen de convaincre le sommeil de la reprendre. Une bataille perdue d’avance, mais ça ne l’empêche pas d’essayer. Un claquement de porte plus tard, et un grognement se coince dans sa gorge sèche avant de ne pouvoir atteindre ses lèvres ; ses paupières papillonnent mais elle n’ouvre pas les yeux. Make it go away. Seulement Morphée est aux abonnés absents, et son inconfort se précise. Quelque chose de désagréable s’enfonce dans sa joue, sa bouche est pâteuse et les bruits à l’intérieur de la pièce lui font savoir qu’elle n’est pas seule. Et merde.
Se redresser s’avère aussi difficile que d’habitude. Elle prend appui sur ses coudes, puis les paumes de ses mains, et cligne des yeux plusieurs fois tout en ravalant une vague de nausées alors qu’elle bascule sur ses fesses. Elle remarque ensuite la chemise roulée en boule qui lui a servi de coussin, et passe une main sur son visage jusqu’à ce que ses doigts se coincent dans la masse de ses cheveux emmêlés. Sur la peau de sa pommette, la trace circulaire d’un bouton en plastique. Des courbatures aussi. Il lui faut plusieurs secondes supplémentaires pour finalement tourner la tête et… merde.
Elle se frotte énergétiquement les yeux, une fois, deux fois. Rien n’y fait. Alors quand elle réalise qu’il est aussi réel que sa monstre gueule de bois, elle ne peut que le fixer un peu bêtement, une éternité durant. La gerbe, ça la connait. Adam Redfield assis au milieu de sa piaule alors qu’elle est toujours à poil, beaucoup moins. Elle décide qu’un peu de pudeur est de rigueur, et enfile la chemise qui traine sur son matelas pour recouvrir son corps dénudé. Sa chemise, à lui, qu’elle remarque avec une grimace alors qu’elle est déjà entrain de la boutonner. Tant pis, premier arrivé, premier servi. Sur le sol, au pied du lit, une bouteille d’eau qu’elle s’empresse de porter à ses lèvres. C’est une façon d’étirer le silence et de retarder l’inévitable. Sa voix est enrouée quand elle lâche simplement en haussant un sourcil, « Je savais pas que notre deal incluait la formule petit-déjeuner. » Le deal. À sa connaissance, passer le reste de la nuit à s’envoyer en l’air ne faisait pas partie des clauses implicites de leur transaction non plus. Yet here we are.
Elle quitte enfin le matelas pour récupérer un briquet sur la caisse en bois qui lui sert de table de chevet improvisée, briquet qu’elle lâche sur les genoux de son invité en passant. Au milieu de la pièce, une table sur laquelle repose un foutoir organisé, et entre un cahier ouvert et une clé à molette, une bouteille de rhum. Une gorgée, deux. Une brûlure presque purificatrice qui descend le long de son œsophage. Fight fire with fire. Une dose supplémentaire de courage liquide, et elle s’autorise à lui rejeter un coup d’œil. Son regard glisse le long de son torse nu et s’y attarde quelque secondes avant de remonter vers son visage. Focus. « T’as une sale gueule, » appuyée contre le rebord de la table, bouteille dans une main, elle se mord l’intérieur de la joue, soucieuse d’endiguer le sourire qui tente de se dessiner au coin de ses lèvres, « du coup tu m’en veux pas si j’te propose pas un verre, mmh ? » Rire ? Ce ne serait pas la première fois. Le foutre à la porte ? D’habitude une valeur sûre. Remettre ça ? Tentant, mais trop sobre. Le fixer comme un poisson hors de l’eau ? Check.
Adam Redfield
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Sujet: Re: bad memories Dim 20 Oct - 19:42
bad memories
Sam Adam
Ça bouge dans le plumard et Adam tourne machinalement la tête vers la silhouette qui s’en extirpe avec des gestes trahissant sans la moindre peine à quel point son retour à la réalité est difficile. Trop engoncé dans l’inconfort pâteux de sa propre gueule de bois, il n’a pas vraiment conscience de ce que son regard traînant sur le corps nu de Sam peut avoir de dérangeant pour elle – et, de toute évidence, il ne tire aucun plaisir du tableau, ayant vraisemblablement abandonné son attention là simplement parce que c’est le seul endroit de la pièce où se trouve quelque chose un minimum digne d’intérêt à l’heure actuelle. Elle est la première à casser le silence entre eux deux et l’irruption d’un nouveau son dans le décor le fait d’abord grimacer, tandis que le marteau-piqueur redouble de vigueur à l’intérieur de son crâne. Il ne répond pas. Putain, quelle caisse...
Le briquet lui arrive sur les genoux et son intérêt saute aussitôt d’elle au petit objet, qu’il considère longuement avant de finalement le récupérer d’une main hésitante qui dénonce la latence entre ses gestes et son esprit. La première bouffée de nicotine est un délice ; il s’abandonne contre le dossier de sa chaise, yeux fermés, et savoure. T’as une sale gueule. Son début de rire s’étouffe dans une quinte de toux et il se remet d'aplomb sur son assise pour mieux observer l’hôtesse des lieux. « Merci. » Sa propre voix lui racle la gorge, désagréable. « Je vais me contenter de ça je pense. Il brandit son verre d’eau dans un geste parodique de toast. Et je te retourne le compliment. » Ils doivent faire un sacré tableau, tous les deux. Ce qu’on fait de mieux en la matière pour expliquer aux gens que “l’alcool c’est mal” et “les abus sont dangereux pour la santé”. Si la situation a un côté inconfortable certain, il est, chez Adam, bien trop écrasé par sa réticence à demander le moindre effort à son corps pour que l’olympien laisse le malaise l’imprégner. « La formule petit déjeuner, hein ? il demande finalement en désignant d’un geste la bouteille d’alcool que Sam tient fermement à la main. Entre l’alcool et la clope, il a connu plus sain que ça en terme d’encas matinal. Je dirai pas non à un ou deux croissants et un café serré. » Il laisse un début de sourire étirer ses lèvres, moqueur. « Mais bon, étant donné que je suis pas convaincu de pouvoir grailler quoi que ce soit, juste un café serait parfait. » Ou un bon seau d’eau fraîche en pleine gueule, whatever. N’importe quoi qui lui assure d’être suffisamment en état pour effectuer le trajet retour vers Olympia sans se jeter dans les bras du premier rôdeur venu. La seule pensée du chemin du retour suffit à lui donner l’envie de retourner s’enterrer sous les draps, mais l’option ne paraît pas être envisageable – de toute manière, il n’a sûrement pas plus envie qu’elle de continuer à s’éterniser en sa compagnie. Maintenant qu’il n’y a plus l’alcool, ou la weed, ou la drogue pour se coller des œillères et se contenter des mensonges et de l’instant présent.
Sam toujours appuyée contre son bout de table, il la regarde par en dessous, la clope coincée entre les lèvres. La bouffée de culpabilité qui surgit soudain est inattendue et il détourne brusquement le regard, comme envahi par l’idée subite qu’elle puisse y lire ses pensées. Well, it’s too late now. What is done cannot be undone. La cigarette, entre ses doigts, devient un objet absolument fascinant. Il se racle la gorge : « Café ou pas, j’ai pas l’intention de repartir d’ici à moitié à poil, tu sais ? Au cas où t’envisagerais de me coller à la porte… »
Sam Thompson
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Sujet: Re: bad memories Lun 21 Oct - 18:33
Sam Adam « bad memories »
Le décalage entre mots prononcés, compréhension et réponse appropriée subsiste ; son cerveau rumine deux fois plus vite pour être au final deux fois moins performant. Great. Ça explique peut-être l’étau persistant autour de son crâne, les incessants silences à rallonge, et le mouvement circulaire de la pièce autour d’elle. Elle a la gerbe. Sa consolation se trouve dans la bouée de sauvetage qui mord vicieusement la peau de sa cuisse ; le rebord de la table contre laquelle elle reste farouchement appuyée – pas certaine de pouvoir empêcher ses pieds de se dérober si elle tentait de faire ne serait-ce qu’un ou deux pas supplémentaires. Si tout tangue, vacille, ondule, la prise de ses doigts autour du goulot de la bouteille n’en démord pas. C’est qu’elle sait pertinemment que c’est tout ce qui lui restera, une fois seule avec ses pensées et assez de silence pour lui faire péter les plombs. Du coup, elle aime se dire qu’elle fait preuve d’anticipation, prête à devancer la fatale redescente à coup de spiritueux. Spoiler alert, it never fucking works – mais elle s’entête quand même à essayer.
Seulement, son invité n’a pas encore déserté, et elle n’est clairement pas seule. Café. Croissant. Elle écarquille les yeux, l’air de dire ‘tu te fous de ma gueule’, et l’ébauche d’un sourire écorche ses lèvres. Une gorgée de rhum, et elle secoue la tête, visiblement amusée. « Tu voudrais aussi un petit chocolat sur ton oreiller avec ça ? » Elle roule des yeux, mais les traits de son visage n’en demeurent pas moins relâchés, son expression curieusement amicale et sereine malgré l’invraisemblance de la situation. À vrai dire, difficile pour elle de s’agiter alors que chaque mouvement catalyse élans de nausée et fanfares bruyantes à l’intérieur de sa boîte crânienne. Et puis, elle peut en profiter pour le regarder. Vraiment le regarder, à la lumière du jour – bien que cette dernière soit tamisée par l’épais carré de rideau – et l’esprit relativement sobre – ou aussi sobre qu’elle s’autorise à l’être, ces derniers temps. C’est étonnant, mais il a enfin l’air réel, assis sur cette chaise bancale à fumer sa cigarette comme si sa vie en dépendait. Ce n’est pas comme s’il ne lui avait pas déjà prouvé qu’il était irrévocablement concret – sa main libre se pose distraitement sur sa gorge, comme si ses doigts pouvaient y discerner des traces de la nuit dernière. Mais de le voir au milieu de sa piaule alors que l’alcool n’a pas encore eu le temps de noyer ses veines, ça remet les choses en perspective. Elle n’a pas envie d’être seule. Mais elle devrait quand même arrêter de le dévisager.
Fixée sur lui comme elle l’est, elle ne manque pas le regard fuyant du type et le soudain intérêt qu'il porte à sa clope. Son premier instinct ? Se demander si elle a les seins à l’air. Elle jette bêtement un coup d’œil vers sa poitrine ; couverte. Then what? Sa voix la fait sursauter, et elle penche la tête sur le côté, comme si le nouvel angle pouvait lui permettre de déchiffrer ses paroles avec plus d’exactitude – ou de secouer les deux neurones qui ont survécu à leurs excès nocturnes comme on démarre une voiture en faisant toucher les fils. « Je t’ai pas encore foutu à la porte, non ? » Ses mots manquent de la faire grimacer, mais elle ravale sa gêne en même temps qu’elle prend une dernière gorgée de rhum avant de reposer la bouteille sur la table avec un ‘clac’ sonore. Ses doigts récupèrent une pomme au passage, et la lancent en direction de son invité avec un clin d’œil. « Essaie d’être un peu sain dans ta vie, Redfield. » Plus confiante que toute à l’heure, elle se décolle enfin du rebord de la table et expérimente de faire quelques pas avant de s’arrêter devant une vieille commode défraichie. Elle y pioche une culotte – qu’elle arrive à enfiler sans trop mettre à mal son équilibre déjà précaire – et commence à déboutonner sa chemise – ou en l’occurrence, celle d’Adam. Un souvenir nébuleux alors qu’elle se sent obligée d’inonder le silence pendant qu’elle se déshabille pour la deuxième fois en sa compagnie, « Olympia, hein ? ». Yikes, talk about awkward. Elle préférait quand ils n’avaient pas à parler, en fait. Elle se retourne en tenant la chemise déboutonnée du bout des doigts, « T’as l’air tendu, c’est la redescente qui fait ça ou t’as juste un bâton dans le cul ? » Better.
Adam Redfield
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Sujet: Re: bad memories Mar 22 Oct - 0:06
bad memories
Sam Adam
« Exactement, rétorque Adam sans se laisser démonter. Pas encore. » Et c’est par pur hasard qu’il parvient à attraper la pomme qu’elle lui lance sans crier gare. Définitivement un miracle, or something like that, car ce n’est certainement pas à ses réflexes post-gueule de bois qu’il doit d’avoir été en mesure de récupérer le fruit avant que celui-ci ne l’atteigne en pleine figure. Il ne peut s’empêcher de rire à la remarque qui suit, tandis que ses doigts tournent et retournent la pomme dans tous les sens comme si c’était là la première fois qu’il en voyait une. Tentera, tentera pas ? Loin de lui l’envie d’avoir à cracher ses tripes pour la seconde fois ce matin mais, quelque part sous les contractions de mauvais augure de son estomac, la faim est bien là, réelle. Et entre deux bouffées de tabac, il prend enfin la décision de s’essayer à une bouchée circonspecte. Laquelle, bonne nouvelle, semble d’humeur suffisamment conciliante pour ne pas manifester immédiatement l’envie de faire demi-tour aussitôt avalée.
Machinalement, son regard suit Sam tandis qu’elle s’écarte de la table et s'accroche à ses faits et gestes au lieu de lui accorder la décence d’un peu d’intimité. « Quoi d’autre ? » rétorque-t-il à sa question. Le ranch ? No. fucking. way. Les lazarus ? Marrant, mais non. Elle se tourne à nouveau vers lui et ses yeux, occupés à dériver distraitement le long de son échine, se retrouvent subitement à fixer tout autre chose. Il observe un temps de parfaite immobilité avant de relever la tête vers elle avec le léger sursaut d’un enfant pris en faute et récupère le vêtement qu’elle lui tend sans se faire prier. « Ouais. » Une moitié perdue dans ses pensées, l’autre dans le brouillard nauséeux dans lequel il évolue, Adam est complètement à côté de la plaque et répond sans paraître réaliser qu’il ne fait aucun sens. Cela ne semble toutefois pas le perturber outre mesure. Il se lève pour écraser le mégot dans quelque chose dont il est pratiquement sûr qu’il s’agit d’un cendrier, pose la pomme entamée juste à côté et entreprend de jeter sur ses propres épaules la chemise chiffonnée et toute imprégnée d’une odeur qui n’est pas la sienne. Disturbing. Pendant les quelques secondes qui suivent, son attention est toute accaparée par la difficulté évidente qu’il éprouve à reboutonner correctement le vêtement.
Le silence est tellement gênant qu’il en devient palpable. Un instant, l’olympien se dit qu’il devrait suivre l’exemple de Sam et s’enfiler quelques gorgées de rhum pourvu que cela puisse permettre à la pièce de perdre un peu de cette atmosphère awkward à souhait mais, au vu de comment tout s’est terminé la veille, il est raisonnablement convaincu que ce serait là la pire idée qu’il puisse avoir. Alors Adam coule un dernier regard de regret au lit et finit par se résigner à l’évidence qu’il vaut mieux pour lui de décarrer sans trop tarder. Peut-être pourra-t-il squatter un peu la cahute de Matthew avant de repartir du Royaume, pourvu que celui-là ne lui demande pas de s’expliquer sur son absence soudaine et prolongée de la fête d’hier soir… « Au fait – la pensée, sortie de nulle part, le traverse sans crier gare et ses mains palpent par automatisme son jean tout en sachant pertinemment que l’arme n’était nulle part lorsqu’il s’est rhabillé – Mon flingue ? Tu l'a récupéré ? » Et son regard se fait plus sévère, tandis qu’il balaye la pièce encombrée et tente d’en percer la faible luminosité. Merde. S’ils l’ont laissé là-bas (et il est à peu près certain de ne plus avoir la moindre idée de l’endroit de ce fameux là-bas), autant tirer une croix dessus tout de suite. L'idée a de quoi rajouter un petit nuage noir sur une matinée déjà bien encombrée. Et toujours pas l'ombre d'un café, bon sang, il pourrait presque tuer pour une gorgée ou deux de cet élixir de vie.
Sam Thompson
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Sujet: Re: bad memories Mer 23 Oct - 23:47
Sam Adam « bad memories »
S’il s’avère difficile de manquer l’incohérence articulée par la… non-réponse de son invité, elle a la décence de ne pas faire de commentaire dessus. La décence, aussi, d’aller piocher un t-shirt – mais pas de short – et de l’enfiler en grimaçant alors qu’une épine un peu douloureuse se réveille au niveau de ses omoplates au moment où elle lève les bras. Derrière ses paupières, un souvenir fragmenté tente de se recomposer tant bien que mal ; soupirs, douces violences et rebords qui s’enfoncent durement dans la peau de son dos. Ceci explique cela, elle ravale son inconfort et cueille une cigarette oubliée sur le haut de sa commode pour la coincer entre ses lèvres. Malgré l’orchestre décousu qui résonne désagréablement à l’intérieur de son crâne, elle se déplace déjà avec un peu plus d’aisance. Le bruit feutré de ses pieds nus sur le sol est quasiment insaisissable quand elle récupère le briquet délaissé par Redfield quelques minutes plus tôt, et naturellement, ses yeux se posent ensuite sur lui. Elle puise allègrement sa première dose de nicotine, et se dit que c’est une distraction comme une autre, que de le voir en découdre avec les boutons de sa chemise. Les temps sont durs. Elle remarque qu’un pan du vêtement s’affaisse curieusement. Décalage ; il a loupé un bouton.
Ses doigts glissent sur le verre d’eau qu’il a manqué de vider, et elle descend le fond en une gorgée avant de tirer une nouvelle bouffée sur sa cigarette. Les secondes s’écoulent, ses pensées s’emmêlent, et elle sursaute en clignant bêtement des yeux quand une voix perce enfin le silence. Son flingue. Hésitation et incertitude décorent son visage pendant qu’elle balaye la pièce du regard, et que les rouages de son cerveau grincent douloureusement pour essayer de produire une réponse appropriée. Son flingue. Clope coincée en bouche, elle lève un index, ‘une minute’, et se dirige vers l’entrée. Son flingue. De là, elle retrace maladroitement leurs pas, un vrai Sherlock Holmes en descente d’Angélus avec une clope roulée à la place de la pipe fumante. Elle plisse les yeux, la moue concentrée. T-shirt, soutien-gorge… « Aha, » qu’elle lâche avant de toussoter en crachant un voile de fumée grisâtre. Un prudent coup de pied pour déplacer sa paire de jeans, et elle révèle l’objet métallique tant convoité. Elle se baisse pour s’en saisir fermement, et le porte à la hauteur de ses yeux. En l’observant curieusement sous tous ses angles, une succession d’images se détache de la masse informe de souvenirs, celle-ci plus concrète. Le canon contre son flanc, contre sa poitrine, contre sa gorge. Chargeur vide. Right.
Elle écrase la cigarette dans une boite de conserve vide et s’arrête devant Redfield. Nez à nez, ou plutôt nez à gorge, la position ne lui est pas étrangère. « Pas de round 3 ? » qu'elle lâche en esquissant un sourire narquois. Un autre écho, sa main qui serpente autour de la taille du type pour arriver à coincer l’arme dans son dos, contre la taille de son jean. Everything in its right place. Suite et conclusion logique, suppose-t-elle, alors qu’elle amène ses doigts vers les boutons de la chemise chiffonnée. Déboutonner pour reboutonner, correctement cette fois. « Vu ta gueule et l’heure, ça empêchera pas les gens de causer, » elle lève brièvement les yeux pour le regarder, « mais t’auras l’air moins con. » Elle arrive au dernier bouton et son mouvement ralentit. Elle traîne. Est-ce qu'elle se rend compte, qu'elle traîne ? « Pas très utile, le flingue, tu fais le chemin seul ? »
Adam Redfield
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Sujet: Re: bad memories Dim 27 Oct - 1:53
bad memories
Sam Adam
Son regard suit avec intérêt le cheminement de Sam mais il ne bouge pas lorsqu’elle récupère l’arme, ne se manifeste pas pour venir la lui reprendre. Il ne bouge pas davantage quand elle revient vers lui, pulvérise littéralement son espace personnel. Sauf que cette fois, il ne se sent pas spécialement mal à l’aise ou tiraillé par un quelconque désaccord entre son corps et son esprit. Juste terriblement… lourd, empêtré dans la langueur collante d’un lendemain de cuite. Un petit rire lui échappe malgré lui alors qu’elle lance une question narquoise. « Ça dépend. T’as envie que je te vomisse dessus ce qu’il me reste encore d’hier soir dans l’estomac ? » Ce n’est pas franchement élégant, comme réplique, mais Adam being Adam on ne peut pas vraiment s’en étonner. Et puis, il n’a rien à prouver à Sam, ou à lui offrir. Ce qui s’est passé cette nuit ne signifie rien de particulier à ses yeux (hormis le fait qu’il est définitivement un connard qui a trompé non pas une mais deux femmes avec les conséquences d’une seule décision) et il n’a donc aucune prétention à se montrer charmant ou même à faire semblant qu’il n’est pas en train d’accuser durement le contrecoup de la veille. Il n’a pas besoin de mettre un masque, parce qu’il s’en fiche.
« J’ai pas de compte à leur rendre, objecte machinalement Adam tandis que sa partenaire d’une nuit achève de reboutonner correctement la chemise. Et je suis plus à ça près de toute façon. » Not quite right. Il a bien à l’esprit une personne en particulier aux oreilles de qui il n’a pas spécialement envie que certaines rumeurs parviennent. Sauf qu’il n’a pas grand chose qu’il puisse faire en ce sens, sinon espérer (et se préparer des justifications dont il sait d’avance qu’elles seront indéfendables). Adam se sent mal, nauséeux. Et ce n’est pas uniquement dû au fait qu’il soit malade. La question de Sam, cependant, a tôt fait de le tirer de ses pensées. « Je trouverai sûrement quelques personnes avec la même destination, les échanges entre ici et Olympia sont fréquents. » Ceci ne l’inquiète pas vraiment : à vrai dire, l’étape la plus chiante lui semble être le simple fait de chercher ces fameuses personnes. Et mieux vaut qu’il se concentre sur ça plutôt que sur ce qui risque d’arriver une fois qu’il sera parvenu à bon port… « Et mon flingue est plus utile que ce que t’as l’air de penser. Pas contre des rôdeurs, forcément, mais la plupart des vivants ne questionnent pas un pistolet pointé sur eux. » La route entre les deux clans alliés est suffisamment sûre pour ne pas redouter de mauvaises rencontres… du moins pas s’il n’est pas seul. « Bien sûr, la plupart ne demande pas non plus explicitement à se faire tuer. » Un mince sourire affleure à ses lèvres. Ring a bell, Sam?
Adam fait un pas en arrière, se libère des doigts de Sam qui s’attardent encore sur le dernier bouton de sa chemise. « J’avais pas vraiment imaginé ça », lâche-t-il distraitement tandis que ses yeux abandonnent Sam pour parcourir la pièce. Pas vraiment imaginé quoi ? Que ça se terminerait comme ça ? No shit Sherlock. Encore aurait-il fallu, déjà, qu’il envisage l’éventualité de la revoir après tout ce temps… La porte en ligne de mire, il s’écarte encore davantage d’elle et avise la pomme précédemment abandonnée sur la table. Pour ce que ça vaut en guise de petit-déjeuner, il ne compte pas la gaspiller en l'abandonnant ici. « Anyway, thanks for the quickie. » Oh, the irony… Il se dirige vers la sortie et l’air vaguement amusé disparaît déjà de ses traits dès lors qu’il détourne son regard d’elle. Sa main se pose sur la poignée de la porte. Un pied pratiquement dehors, déjà, l’hésitation marque son mouvement et il se retourne à nouveau vers Sam, s’éclaircit la gorge. « Je sais pas si t’as l’habitude des produits de Tash’ mais si jamais t’as un retour bizarre… laisse pas ça traîner. Je sais pas trop où elle récupère son stock mais y a quelques surprises parfois. » Un sacré beau mensonge. Et il sait qu’elle va être malade : tôt ou tard, les symptômes vont se manifester. Mais il sera parti depuis longtemps lorsque ce sera le cas.
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Sujet: Re: bad memories Lun 28 Oct - 1:02
Sam Adam « bad memories »
C’est déconcertant.
Une pulsion, tout ce qu’il y a d’insensé, qui tente désespérément de retarder le départ de Redfield – ça ne fonctionne pas, et tant mieux. Déconcertant tout de même, parce que ce n’est pas comme si elle en avait quelque chose à foutre de son flingue, ou de son retour à Olympia. N’est-ce pas ? Peut-être un peu. Mais pas assez en tout cas. Parce qu’elle a beau se montrer curieuse, chacun des mots qu’elle prononce s’inscrit dans un seul et même égoïste dessein ; ne pas se retrouver toute seule. What happened, little girl? Elle pensait pourtant avoir exorciser cette partie d’elle, trop humaine, trop enfantine. Trop bonne, trop conne, et pourtant.
Elle laisse enfin ses doigts glisser du col de sa chemise, et ses bras retombent le long de son corps. Il n’est pas tendre, Adam, et c’est une bonne chose. Still stings, though. Alors elle roule des yeux, elle fait la moue. C’est vrai, la plupart des vivants réagissent différemment quand ils se retrouvent en tête à tête avec le canon d’une arme, mais ce n’est pas la première fois qu’elle se demande si elle est vraiment vivante non plus. Et c’est très certainement bien pour ça qu’elle l’a baisé dans une allée. Dans son lit aussi. Pour se sentir vivre, d’une façon ou d’une autre. Une réflexion qu'elle garde pour elle. Maintenant, il s’agit d’accepter les conséquences en même temps que la descente d’Angélus continue de lui serrer le cerveau dans un désagréable étau. L’immanquable solitude aussi. Elle ravale une nausée, et retrouve le rebord de la table pour s’y appuyer – nonchalamment, mais pas trop. « L’imagination, c’est surfait. Et puis, » elle re-pioche sa bouteille de rhum, « tu m’as jamais semblé être du genre à avoir une imagination particulièrement féconde. » Une grosse gorgée qui la fait grimacer, « sinon, t’aurais peut-être vu venir la balle. » Elle repose sa bouteille sur la table et croise les bras. Bitch.
Silencieuse, elle en profite pour le regarder une dernière fois alors qu'il se dépêche de quitter sa piaule. The great escape, qu'elle se dit avec un sourire en coin. À vrai dire, elle n’avait pas vraiment imaginé ça non plus, alors son cerveau embrumé peine encore à rendre compte de l’étrange scène qui se joue devant elle. Quel bordel. Un pêle-mêle qui rivalise avec le mélange d’alcool et de drogues de la nuit dernière. Solitude, satisfaction, culpabilité. Une culpabilité qui a un goût amer – et le rhum qu’elle vient de se descendre ne suffit pas à en camoufler la saveur. Oh, elle n’est pas assez stupide pour penser qu’un coup d’un soir change quoique ce soit au fait qu’elle ait logé une balle dans son flanc. Et pourtant. Elle se surprend à vouloir demander pardon. Elle se mord la langue. Elle se tait. Thanks for the quickie. Un rire se coince dans sa gorge, don’t sell yourself short, buddy. Elle n’en dit rien, et se prépare à vaquer à ses propres occupations – en l’occurrence, survivre à sa gueule de bois – mais il se retourne. Et il la prend un peu au dépourvu. Elle vient de cueillir une clope sur la table, alors elle relève les yeux vers lui. « Surprises ? », une intonation qui traduit sa curiosité, mais une question à laquelle elle n’aura pas de réponse. Le bruit de la porte d'entrée qui claque, sa voix qui résonne dans le vide. Un soupir.