La soeur de Kyle est là, en chair et en os devant toi. Kyle vient tout juste de te la présenter alors qu’ils se tiennent tous les deux dans le sous-sol qui te sert aussi bien de chambre que de maison. Ça te souffle un peu, de te dire qu’il connaît aussi cette chance magnifique qu’est l’espoir, même plus encore, la confirmation qu’un membre de sa famille est encore là, pleinement vivant. Tu l’avais espérer pour lui plusieurs fois, à chaque fois qu’il avait parlé de sa petite soeur, à chaque fois qu’il avait parlé de son passé. Et maintenant, voilà qu’elle se trouvait devant toi et que ton sourire était permanent, bien trop heureux de voir le sourire de Kyle sur son visage.
Tu n’as beau pas trop savoir où vous en êtes avec lui pour le moment, beau ignorer si c’est officiel entre vous ou non, tu ne peux absolument pas faire taire le putain de bonheur en toi de revoir un autre visage familier - bien que tu ne l’ais vue que parfois, derrière Kyle, lors de vos appels visios - et surtout, celui de voir le sourire sincère, communicatif et renversant de celui qui fait battre ton petit coeur.
Fidèle à toi-même, tu t’étais jeté sur la jeune femme pour la prendre dans tes bras sans réfléchir, sans savoir si elle acceptait ce genre d’affection.
« Oh. Pardon. » T’avais fini par souffler, pas trop gêné mais plutôt embêté à l’idée de l’avoir foutue mal si elle ne souhaitait pas autant de proximité. Tu t’étais reculé, passant ta main sur ta nuque.
Et puis Kyle avait dû partir pour une urgence quelconque - toujours à jouer les superhéros d’Olympia, toujours à aller sauver la veuve et l’orphelin. Tu retiens ton envie de l’embrasser pour lui souhaiter bonne chance. T’es pas prêt, pas encore, à rendre ça officiel. Peut-être que Jez sait. Peut-être pas. T’as pas envie d’être celui qui le lui dit si tel est le cas.
« Bon ben. On dirait bien qu’on est tous seuls. » que t’avoues avec un haussement d’épaule, sourire au bord des lèvres.
« On fait quoi ? » Tu sais pas trop quoi dire d’autre que ça, histoire de ne pas foutre les deux pieds dans le plat, histoire de ne pas remuer le passé. T’as pas envie de la forcer à se confier sur où elle était, ce qu’elle faisait. T’as pas envie qu’elle croit qu’elle te doit une explication. Tu préfères être prêt à écouter si elle en a besoin, ou prêt à changer le sujet si elle préfère cette option. T’es pas un mec compliqué. T’es pas un forceur.