Sujet: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Jeu 18 Avr - 15:21
Les corvées lui occupaient l'esprit et quand il ne devait pas partir en raid, Lucan les acceptait avec joie. Tout pour ne pas penser au vide, tout pour ne pas penser à l'horizon, à un endroit d'obscurité, à des cris et des grognements, au grincement d'une poignée que l'on tourne... Il y pensait quand même malgré tout, quand d'autres restaient, eux, coincés sur la bataille juste après. Pour Lucan, le moment décisif restait ces quelques secondes face au rôdeur, des secondes trop courtes, beaucoup trop courtes, elles étaient toujours ainsi quand l'adversaire se déplaçait rapidement. Sauf que c'était pas le cas des rôdeurs normalement, pas dans leur monde, là maintenant. Leur monde où déjà beaucoup trop de règles se retrouvaient bousculées : des morts qui revenaient à la vie, une humanité presque entièrement détruite, des choses disparues qui ne reviendraient pas... A présent, comme un énième crachat bien glaireux au visage, voilà que les rôdeurs devenaient encore un peu plus des monstres, comme pour se moquer d'eux, les humains survivants, presque habitués à leur présence, à vivre avec. A survivre de mieux en mieux... De mieux en mieux hein? Non. La sidération lui glaçait les veines, le faisant bouger comme emmitouflé dans un cauchemar. Lucan aurait aimé demander beaucoup de choses, à commencer par qu'est-ce qu'on attendait d'eux? Pourquoi? Sauf que l'homme restait silencieux, il n'y avait plus que cela à faire. Ca, les corvées, les raids (il devait repartir dans la semaine), les tours de garde s'il pouvait aider... Il ne croyait pas en Dieu, n'avait pas d'Interlocuteur pour ses questions, ses prières. Quant aux quelques esprits capables d'hanter l'esprit de l'homme comme autant de contes pour bercer ses silences, ce n'était pas à eux qu'il fallait demander quelque chose.
La seule chose qui ne semblait pas vouloir le tuer aujourd'hui, c'était sa blessure à l'épaule. Il avait craint pendant le combat que celle-ci ne se rouvre que, de manière absurde, son bras entier ne se détache un peu à la manière d'une peluche que deux enfants se seraient disputés mais...non. Pour compenser un esprit qui flanchait, le corps de l'homme redevenait comme de chair et d'acier.
Du bout du pied, Lucan écarta une fleur, là devant lui. Les fleurs restaient, elles au moins. Il se demanda si des grains de pollen pouvaient s'accrocher aux rôdeurs parfois, jusqu'à se déposer ailleurs au rythme des déplacements des créatures. St-ce que ces connards de morts-vivants profitaient à l'écosystème, d'une manière ou d'une autre? La boule dans sa gorge revenait, finalement non, Lucan ne voulait pas penser à cela. Il revenait d'un peu plus loin dans les pâturages après avoir aidé à la réparation d'une clôture. Bien sûr, toute sécurité était illusoire ici, mais il fallait soit jouer le jeu, soit passer ses jours et ses nuits à vomir tripes et boyaux...
Une silhouette claudicante sembla venir à sa rencontre, là, plus loin. Les boiteux étant rares dans le ranch, Lucan su sans hésiter que c'était Josephine qui marchait vers lui. Qui venait lui parler. Cela faisait à peine quelques jours depuis son retour du raid avec les autres, depuis les rôdeurs. Dans les secondes à venir, il verrait la jeune femme pour la première fois depuis longtemps...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Jeu 18 Avr - 22:25
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 - Les saisons passaient bien rapidement, mais étaient la seule chose qui rappelait aux gens que le temps ne s'était pas arrêté. La terre continuait de tourner, les saisons de changer. La morsure du froid balayée par un soleil plus présent, et plus chaud. Ça ne réchauffait pourtant que peu de cœur, qui était toujours en proie à beaucoup de pensée et de pertes auxquels il se rattachait.
Josephine, elle se complaisait dans sa routine, bien que parfois pesante, travaillait permettait de ne penser à rien, se vider l'esprit pour ne focaliser qu'à ce qu'elle avait à faire. Sa mâtiné, elle l'avait comme toujours commencée dans les écuries. Travail ingrat que peu appréciaient de faire, entretenir les locaux, mais il fallait bien que quelqu'un le fasse, et la jeune femme voyait cela comme une obligation pour le bien-être des bêtes qui avaient besoin de repos. Les animaux, c'était peut-être son premier amour, ils n'avaient jamais à se soucier des troubles qui pouvaient emplir le cœur des hommes, ils étaient d'une certaine manière libre. Et si certains étaient dépendants de l'humain, ils n'en restaient pas moins, capable d'agir sans se soucier de blesser les sentiments des autres. Ce qui n'était pas le cas de l'homme, parfois bien trop égoïste, qui ne se souciait que de ses besoins même si pour cela il devait piétiner celui des autres.
Elle en croisait parfois, des égoïstes dans l'écurie, des cavaliers qui venaient voir leurs montures, des années dans les lieux et pourtant ils n'avaient pas confiance en ses capacités à la demoiselle. Ou ils se donnaient simplement des prétextes pour se moquer d'elle. Mais sur ce point, elle s'en fichait. Il n'y avait que des idiots pour se soucier de l'image qu'on avait d'eux. Profitant de ses quelques instants de pause qu'elle se donnait pour aller voir Sancho et discuter avec lui. Bien que cela fasse rire. La fille qui parlait à l'âne.
"Tu crois vraiment qu'il va te répondre ? " laissa une voix pas si lointaine de ça, qui arracha une légère grimace à la jeune femme. Roberto, un cavalier qui n'avait de cesse que de l'importuner pour le simple plaisir, probablement. Josephine leva la tête en direction de l'homme, qui n'était pas seul, accompagné d'un de ses amis Billy. Un autre cavalier. Lui arrachant un soupire. Il y avait bien trop de monde qui passait ses derniers temps. "Va savoir. Toi, tu l'ouvres bien." Grogna-t-elle presque tant elle était lasse de ce genre de remarque. Arrachant un rire à Billy, que Roberto regarda l'air béa. "Je rêve où elle vient de me comparer à un âne ? " laissa-t-il échapper en direction de son ami qui continuait de rire, pointant Josephine du doigt. Elle ne savait pas réellement s'il se moquait d'elle ou de Roberto. L'homme piqué dans son ego n'attendit aucune réponse de son ami. Profitant de ce que Josephine reporta son attention sur Sancho, pour s'approcher d'elle. Comme s'il avait quelque chose à prouver. Certainement a lui-même. Mais il ne lui fallut pas longtemps pour sentir la présence peu rassurante au-dessus de son épaule. Roberto, c'était un idiot de base, avec peu de manière, c'était la conclusion qu'elle avait fini par avoir à son sujet après les nombreuses discussions dénué d'intérêt qu'il avait initié.
Il était près d'elle. Trop près même. "Si tu le demande poliment, j'te montrerais la seule chose que j'ai en commun avec un âne " murmura-t-il en tapant les fesses de Josephine, comme s'il en avait le droit. La jeune femme, il n'était peut-être pas la personne la plus impressionnante du monde, mais il y avait des limites à ne pas franchir. Sans réfléchir, elle referma son poing, se retournant brusquement pour le laisser rencontrer le visage de Roberto. Qui surprit recula, mais pas assez vite pour éviter l'impact. Une douleur vint se faire ressentir dans sa main, c'était marrant, quand on pensait à tous les films et les series qu'on avait pu voir dans le passé, quand on y repensait, ils avaient tort sur beaucoup de choses. Taper dans quelqu'un ça ne faisait ni plaisir, ni du bien, non ça faisait mal à la main. Et avant même que l'homme puisse réagir, son ami avait pris votre direction avec hâte, se doutant que Roberto n'apprécierait pas le geste de Joe. "Sale petite garce... " articula-t-il avant de se faire couper par Billy. " On se calme. Tu l'as bien mérité." Arrachant un hoquet de surprise à Roberto, qui ne comprenait pas que son ami se range du côté de la fille plutôt que du sien. " C'est bientôt l'heure du repas, va m'attendre la-bas. "
Ce n'était pas une suggestion mais plutôt un ordre déguisé. Qu'il accepta non sans trainer des pieds. Josephine toujours en train de ce frotter la main pour calmer le feu que le coup avait provoqué. " Ca va ? " La jeune femme leva la tête en direction de son interlocuteur, haussant un sourcil, comme pour répondre ironiquement et silencieusement à sa question. Non, évidemment que ça n'allait pas. "Faut pas le prendre mal..." Un rire nerveux franchit les lèvres de Josephine. "Je veux dire, il est pas méchant. C'est pas une flèche. Il a jamais vraiment su comment parler aux filles... " "Non.. j'avais pas remarqué" le coupe-t-elle à nouveau, non sans cacher l'ironie dans le timbre de sa voix. Ce qui arrache un faible rire à son interlocuteur, qui baissa la tête vers le sol et passa nerveusement sa main dans ses cheveux. Il cherchait comment justifier les actes de son ami, bien qu'il sache que c'était une cause perdue. "'fin... Je vais pas le défendre, mais disons que voilà. Mise à part ton ... âne, tu discutes pas avec beaucoup de monde. Tu restes dans ton coin, et tu es pas arrivé hier... Il a voulu tenter sa chance..." Elle hocha la tête, le coeur toujours rapide dans sa poitrine par la surprise du geste de Roberto, mais aussi l'énervement de celui-ci. Il voulait tenter sa chance, mais bien sur. "Je me doute bien que mon avis t'importe peu. Mais tu devrais, profité un peu, de la vie. Des gens." Elle ne savait pas ou il voulait en venir. Elle s'en fichait un peu. "Oui. Tu as raison. Ton avis ne m'intéresse pas." Et passant à côté de l'homme, elle prit la direction de la sortie des écuries.
Pourtant, ses mots l'avaient fait réfléchir.
Tout le début de l'après-midi, lorsqu'elle n'avait plus rien à faire. Ça avait tourné en boucle dans son esprit, comme une vile farce. Alors que sur sa main un bleu s'était formé et semblait la narguer. C'était comme tournée en rond, physiquement et mentalement. Jusqu'à ce que d'autres questions, submergent pour ne laisser que l'esprit en proie à des réflexions plus étranges les unes que les autres. Ne cherchant qu'à trouver celles qui feraient le plus sens dans le lot. Est-ce qu'elle avait vraiment la sensation d'être seule ? C'était celle-là qui vint la frapper. Au début, à son arrivée, oui. C'était même une certitude qu'elle n'avait jamais remise en question. Jusqu'à aujourd'hui. Elle était tant persuadée que c'était un fait immuable, qu'elle n'avait pas envisagé une seule seconde que c'était le cas. Peut-être qu'elle n'avait pas que se voiler la face.
Est-ce qu'elle était seule ?
Réalisant, qu'elle n'était pas celle qui avait cette réponse. Elle partit en quête de la seule personne qui pouvait le faire. Il ne fut pas difficile de savoir où il se trouvait. Sur le camp, tout le monde savait ce que faisait tout le monde. C'était comme la seule distraction qu'on pouvait avoir. - Si bien que tous ceux qui avaient croisé Roberto, étaient déjà informé qu'elle l'avait frappé . Car elle n'était qu'une folle furieuse, d'après ses propos. - De ce fait, elle avait pris la direction des clôtures du pâturage.
Josephine ne s'aventurait jamais dans cet endroit du ranch, ou du moins pas si elle n'y était pas obligée. On aurait pu croire que ce n'était qu'une belle étendue plane. Mais ce n'était as le cas, les sabots des chevaux avaient marqué le sol, si bien que le chemin était houleux. C'était long, pour quelqu'un de sa taille. Et pourtant, ça ne l'avait pas empêché d'entreprendre ce périple. Depuis qu'il était revenu, ils ne s'étaient pas reparlé, ni croisé. C'était donc la boule au ventre qu'elle marchait. Détestant cette impression qu'elle avait de s'imposer à lui. La silhouette se dessina au loin. Il n'y avait pas de place au doute tant elle était reconnaissable. Elle finit par franchir les derniers pas, qui les maintenant à distance. Et elle s'arrêta, elle faisant face. "Bonjour..."Un murmure qu'elle laisse soin au vent d'emporter avec lui. Une certaine retenue dans ses gestes, elle ne savait pas ce qui devait être dit, ou fait. Resserrant les mains, Josephine, vint couvrir sa main tâcher de bleu par celle qui était intacte. Puis laissa échapper un souffle d'entre ses lèvres. Comme pour se donner du courage. Mais elle ne pouvait retenir un certain soulagement dans son regard. D'avoir la confirmation qu'il était revenu. Bien que cela fasse des jours. Bien qu'ils ne s'étaient pas croisés. Elle avait l'impression de forcer les choses. Il avait le regard triste, plus que d'habitude. Le silence prit place quelques instants, seul le vent qui faisait danser les fleurs et l'herbe raisonnaient dans les lieux. Josephine vint mordre nerveusement sa lèvre, puis revit les quelques pas qui restaient en sa direction. Posant doucement sa main sur sa joue, caressant sa peau avec son pouce. C'était sa manière de lui dire qu'elle était contente qu'il soit revenu en un seul morceau. Et se détacha bien rapidement de lui. Pour faire quelques pas et regarder la clôture et au-dela. C'était une vision bien singulière et étrange. On voyait la beauté de la nature mais aussi se devinait le danger constant sous lequel vous étiez. "On peux discuter ? " Elle ne le regardait pas. Elle lui laissait la possibilité de refuser silencieusement. Bien qu'elle en eût besoin, elle savait qu'il avait ses moments où il ne voulait pas parler. "Tu peux partir si tu ne veux pas. Je ne t'en voudrais pas..." Elle n'est pas triste, mais sa voix tremble légèrement. Fermant quelques instants les yeux pour profiter pleinement de la chaleur du soleil sur sa peau.
Lucan Longshadows
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Sam 20 Avr - 19:00
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
Les questions rhétoriques de Josephine flottaient dans l'air, flottaient entre eux. Elle connaissait déjà la réponse à celles-ci, sinon pourquoi prendre la peine de venir jusqu'ici en boitillant, hein? Non, Lucan ne pouvait pas refuser, ne pouvait pas partir. Il pouvait attendre, juste, bien que cela sembla important, aussi les mots de la jeune femme, les vrais, pas les questions pour gagner quelques secondes, ne devrait-ils pas tarder. Une main sur sa joue, une main qui ne se tendait pas vers lui complètement décharnée, morte, lambeaux de chairs qui pendaient comme des tristes rideaux de désolation et l'os brun en dessous de ce qui restait de viande... Une main pour le toucher, une main reliée à un corps en vie, c'était cela le plus important. Au dessus d'eux, le ciel était lourd, le ciel était bleu aussi, ou bien juste son souvenir, Lucan ne savait plus... Il tâchait de rester le même, impassible juste, portant le masque de son héritage sans grand chose en plus. Les yeux sombres, le visage en lame de couteau, parfois un peu plus Indien que cow-boy, parfois un peu plus cow-boy qu'Indien. Et par le silence de ses yeux, il pressait Josephine de parler, incapable de deviner ce que la brune avait en tête. Les sabots d'un cheval résonnant pauvrement et avec lourdeur dans l'herbe et la terre sèche, firent tourner la tête à Lucan. Il s'agissait simplement d'un garde qui effectuait sa ronde, les yeux se posant un instant sur le couple avant de revenir à la clôture, à ce qu'il y avait au delà. A ce qu'il pouvait y avoir au delà, toutes les morts, tous les morts... Le temps que le garde mettait à passer, attentif aux possibles menaces, Lucan savait être assez en sécurité pour regarder Joséphine droit dans les yeux. La jeune femme n'avait cependant toujours pas parlé, le faisant douter lui : peut-être que non, peut-être que finalement la brune ne désirait pas lui demander quoi que ce soit d'important. Ce serait déjà fait sinon, non?
”Hé bien?”
Son accent du nord, semblait couver dans sa gorge. Du coin de l'oeil, Lucan vit le cheval s'éloigner, se décala alors de manière à regarder Josephine, mais aussi la clôture tout à la fois. Il n'aimait pas les silences d'attente, il aimait simplement quand les silences n'avaient rien à dire... Son visage portait des marques de plus, pas de cicatrices, pas de blessures mais quelque chose d'autre, des ombres nouvelles, des chagrins anciens, le poids d'une main qui osait le toucher parfois, qui n'était peut-être pas assez aussi. Parce que c'est si peu, le poids d'une main...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Dim 21 Avr - 16:00
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 - Il y avait beaucoup de manière de dire les choses, beaucoup de mots qu'on pouvait se perdre dans le choix de ceux-ci. Entre ouvrant la bouche dans une expiration, son regard se fronce le temps de sa réflexion "Je me demandais s'ils avaient raison, de penser que j'étais seule..." Nerveusement, elle vint passer l'une de ses mains sur sa bouche, comme pour se retenir de cracher la colère encore présente dans son esprit, envers Roberto, de manière un peu trop forte.
Avalant difficilement une bouffée d'air, elle laisse tomber son regard sur ses mains qu'elle tenait l'une contre l'autre, son pouce caressa le temps de sa réflexion la peau marquée par le coup qu'elle avait donné le matin même. Le geste n'est pas plaisant, mais portant elle reste de marbre, son corps avait subi pire , marqué à jamais, et pourtant c'était rare que les douleurs emparent son esprit pour rechercher des explications, sur le comment elle en était venu à user de violence. "Ce n'est pas à eux de décider si je suis sur le menu ou pas." Ajoute-t-elle dans un souffle, finalement incapable de se contenir plus longtemps, mais c'était des mots pour elle. Comme pour se dire qu'elle avait eu raison, d'user de violence, pour se faire tout du moins pour montrer son désaccord face à l'approche déplacée du cavalier dans les écuries.
"Je demande pas peur eux. Je voulais juste savoir si ils avaient tords ou pas." Elle tourne la tête vers l'homme, l'ombre de celui-ci tout du moins, esquissant un sourire presque désolé de poser tant de question, lui qui ne les aimait pas. Mais parfois, elle avait besoin de clarté, elle qui savait que son esprit se perdait parfois dans les illusions pour duper la solitude. Josephine n'était pas idiote, elle savait qu'il n'y avait qu'un pas pour sombrer dans la folie. Et que la frontière entre réalité et fantaisie n'étaient que bien maigres pour elle.
"Mais je sais pas vraiment sur quel pied danser avec toi, ce que je peux faire, ou pas. Donc je préfère te demander, je suis seule où ils ont tort ? " Ça ne servait à rien, de ne pas parler franchement, de garder les choses pour elles. Elle avait déjà beaucoup trop de secret, beaucoup trop de non-dit, pour en rajouter à sa conscience. Beaucoup de mots pour une simple question finalement. Mais elle n'avait pas su formuler la chose plus simplement. Sans crainte de la réponse, la jeune femme n'avait pas peur des mots, ce n'était que la perception qu'on pouvait en avoir qui pouvait blesser les egos. Elle n'en avait pas peur. Tout comme elle n'avait pas peur de l'homme à ses côtés, perdu dans les pâturages du ranch. Elle aurait pu continuer de le fixer, mais elle n'en fit rien. Le souffle du vent vint balayer sa chevelure et cacher ses yeux. Qu'elle entreprit de remettre en place maladroitement.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Dim 21 Avr - 21:34
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
La jeune femme garda la tête baissée un instant, tandis que Lucan étendait son bras pour lui dénouer la lanière de cuir retenant les cheveux bruns. Lorsqu'ils se détachaient, les cheveux de Joséphine avaient la couleur d'un crépuscule de sous-bois avec des reflets de journées d'hiver, celles du haut Nord, plus loin d'ici. Et Lucan entoura le lien autour de son poignet à lui, y faisant un noeud avec une extérité étrange, lui qu'on imaginait pourtant maladroit en tout. Parce qu'il n'aimait pas parler, parce qu'il s'habillait de solitude comme d'autres s'habillaient de chagrins.
”S'ils décident pour toi alors ils ont toujours torts”, commença Lucan, la voix profonde. Il y avait des zombies, là, dehors, des morts revenus de la Mort. Maintenant, certains couraient, quant aux vivants ils continuaient à préférer la guerre. Qu'est-ce que cela voulait dire, ne pas être seul, dans un monde pareil? Qu'est-ce qu'il fallait attendre, qu'est-ce qu'il fallait craindre? Les humains étaient sur le menu des rôdeurs, les femmes étaient sur le menu des hommes, morts ou vivants, les thématiques semblaient rester les mêmes. Il pouvait clamer Josephine, mais clamer quoi? Lucan chercha le regard de la jeune femme, un demi sourire lui étirant le coin de la bouche. Il y avait de la mélancolie, il y avait toujours de la mélancolie... ”Tu peux être seule avec moi qui suis seul aussi, Joséphine. C'est ton choix...” Parce qu'ils portaient leurs propres ténèbres malgré tout, parce qu'ils avaient maintenant si peu à offrir qu'ils puissent partager surtout... Et Lucan offrit alors sa main à la jeune femme dont il venait de murmurer le nom, lorsque d'habitude il se contentait d'un simple Joe, ainsi qu'elle le préférait.
”Shakespeare était seul, la Dame qu'il poursuivait et espérait était seule, aussi. Si je ne parle pas, si je ne te regarde pas, cela ne m'empêche pas de te porter en moi pourtant. Il n'y a pas toujours de mots pour cela, de manière de le dire, de demander. Si tu veux être seule avec toi même, alors de mon coeur je te laisserai aller...”
Et là où la silhouette de Joséphine se nichait, entre deux battements, ne resterait qu'un gouffre sombre comme une trouée entre deux arbres, là où rien ne savait être vu, là où rien ne savait pousser. Les mots, chaque mot que Lucan se forçait à dire, appartenaient à un conte qu'ils ne vivaient pas, ni l'un ni l'autre. Ici, c'était l'attente, la décrépitude, ici, c'était la perte de l'espoir jour après jour et d'espoir, Lucan n'en avait aucun à offrir à Josephine, malgré toute son affection. Ainsi était sa manière d'être, dans le silence et les vers d'auteurs disparus.
”Puissé-je alors m'enhardir à me glorifier de t'aimer – jusque-là je cache ma tête là où tu peux me discerner...” murmura-t-il, récitant Shakespeare en souffrant de chaque syllabe et en offrant la fin d'un sonnet comme le dernier acte d'une tragédie. Parce que le monde était à son terme, parce que le dernier acte était là, tout autour d'eux lui aussi...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Mar 23 Avr - 1:46
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 -
Ils sont clos ses yeux, et il se meurt dans sa bouche, son souffle. Lorsqu'il s'empare du lien qui retenait ses cheveux. Un long frisson l'envahi lorsqu'elles les sens tomber de toutes leurs longueurs et se laisser emporter doucement au gré du vent. Elle le laissait faire sans un mot, car elle lui avait déjà dit, elle n'avait pas peur de lui. Elle n'avait plus peur de lui. Sans le connaitre, pourtant, il avait su faire naitre autre chose à ses yeux. Il faisait écho à quelque chose qu'elle ne pouvait renier en elle. L'écoutant, elle laisse guider son esprit sur la musique du vent, penchant légèrement la tête en ouvrant à nouveau ses yeux sur le paysage avant de tourner le regard vers Lucan. Ils avaient tort, l'homme avait raison. Ils y avaient ceux qui savaient profiter de la vie, tant qu'elle était encore présente dans leurs esprits. Mais celui de Josephine était rongé par les remords, la tristesse, la peur mais aussi cette étincelle, faible et pourtant bel et bien là, celle de survivre. "Les gens prennent parfois leurs désirs pour des réalités. Il ne le refera plus. J'espère... " Murmure d'une pensée qu'elle n'avait pas dû garder pour elle.
Son coeur avait manqué un battement lorsqu'elle avait entendu son prénom. Un souffle court s'était emparé de sa bouche et un tressaut dans son corps qu'il avait dû voir, comme si elle avait oublié quelques instants où c'était son nom et qu'il le lui rappelait aussi simplement. Mais Lucan, il réveillait parfois quelque chose d'autres, dont elle était incapable de mettre un mot dessus. Elle glissa simplement sa main dans celle qui lui tendait. Si elle lui avait confié son nom, c'était pour que quelqu'un le connaisse, il était un vestige de ce qu'elle aurait pu devenir. Un secret de plus qu'elle portait, comme si elle n'avait plus le sentiment d'être réellement cette fille. Mais elle lui avait donné ce secret sans contrepartie, simplement car elle voulait qu'il sache qui elle était. Il la laissait simplement décider, d'elle-même des réponses à ses propres questions. "C'est mon choix... Je ne serais pas venu te poser ce genre de question si la réponse n'avait aucune importance pour moi." laissa-t-elle échapper tout simplement dans un souffle. Faisant un pas vers lui, elle baisse le regard sur leurs mains entrelacées, et les redresses vers son visage. Posant sa seconde main sur le bras de l'homme, elle vint doucement poser ses lèvres sur la peau de sa main. Douce mélodie qui n'avait de cesse que de faire appel à des mots qui auraient pu être tombés dans l'oubli avec les années et qui pourtant gardait leurs beautés dans temps dans la bouche de l'homme. La dernière fois, c'était elle, qui avait dit des mots de Shakespeare. La dernière fois, elle avait fui. Sa main libre se posa sur la joue de l'homme, et elle se hissa sur la pointe de ses pieds, pour poser quelques secondes sa bouche contre la sienne. Et retrouva aussi simplement le sol. "Si j'ai longtemps cru que c'était le cas, je n'ai plus envie d'être seule avec moi même... " murmure qui se laisse mourir entre ses lèvres. Mots qu'elle n'osait dire plus fort, car elle ne les disait que pour lui et personne d'autre. Bien qu'elle ne cherchât pas à en faire un secret, elle voyait cela comme une chose qui ne concernait que Lucan. Comme elle l'avait dit, ses mots, ses questions, elles ne les posaient pour personne d'autres qu'elle. Car le monde était bien assez confus depuis que les morts se relevaient. Et il était inutile de laisser le doute envahir les esprits, quand il pouvait être balayé par quelques mots ou gestes. Lucan pouvait la garder dans son coeur, s'il le souhaitait, elle n'avait pas cherché à s'imposer à lui, tout comme il ne l'avait pas fait pour elle.
La chaleur de l'air et celle du corps vint marquer son visage du rosé qu'ont associé aux candides qui n'étaient plus de ce monde. Pourtant elle la sentait toujours présente, cette étrange sensation qui ne voulait quitter son estomac, et qui semblait n'avoir de cesse que de vouloir faire louper des bonds à son coeur, et lui voler quelques souffles. Son regard se perd sur les fleurs qui profitaient du changement de saison, qui se voulait naitre alors que tout autour n'avait de cesse que d'appeler à la fin. La nature n'était que trop belle, maintenant qu'elle était redevenu maitresse du monde. "Et ce n'est pas parce que ma solitude me pèse, que je te dis ça. " Elle était lourde la solitude, il était vrai, elle plus que beaucoup ici, savait ce que cela faisait d'être seule, dans un monde ou la mort pouvait attendre au moindre coin de rue. Mais c'était parce qu'il avait simplement réveillé quelque chose, qu'elle n'était pas capable de dire à haute voix, même si les mots parfois n'avaient pas besoin d'être exprimé. Si ce n'était pas pour lui, elle aurait choisi d'autres mots. Les mots qu'elle servait à ceux qui s'approchaient trop près d'elle. Des mots qu'elle n'avait jamais adressé à Lucan. Et qu'elle ne lui adresserait probablement jamais. "Ni parce que Sancho préfére la compagnie de Milady à la mienne" Ajouta-t-elle dans un sourire quelque peu amusé. Du duo, c'était lui qui c'était le mieux fait au ranch. Mais il gardait toujours cette place étrange dans l'esprit de Josephine, cette place qui était comme un rappel, de ce que la survie pouvait couter aux survivants. Si certains perdaient la vie, d'autres sombraient dans la folie. Elle était de ceux qui avait failli se perdre entièrement dans une hallucination, dont on n'avait jamais su l'en faire sortir entièrement.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Mer 24 Avr - 12:32
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
”Tu seras toujours face à toi même et tu seras toujours seule, il faut être fou pour croire le contraire.” Lucan parlait durement,, trop peut-être pour une femme aussi jeune que Josephine. Parce que soudain, c'était ainsi qu'elle lui aparaissait : jeune, beaucoup trop... ”On rencontre juste d'autres personnes don la solitude peut s'accommoder de la notre, mais on ne guérit rien.” Il secoua la tête, amer. Si la brune voulait un amour comme dans les livres, Lucan ne pouvait rien lui en donner. Dans les livres, ce n'était que des mots, parfois d'une niaiserie déconcertante, accolés jusqu'à former des phrases ayant plus ou moins de sens. Des métaphores bancales, des poésies peu véridiques... Parfois, et cela était rare, certains de ces mots rappelaient un ressenti, comme les sonnets de Shakespeare, comme d'autres oeuvres, comme certains couples de fiction aussi mais pas tous, oh certainement pas tous. Josephine pensait parler pour lui elle ne parlait que pour elle. Lucan n'avait rien à répondre à ce qu'elle disait, pas même un oui, un non. Cela était ainsi... Parfois, il songeait au couple qu'avait formé ses parents, chacun avec leurs différences, chacun acceptant l'autre, ses combats. D'eux, il tenait sa solitude, ils étaient morts ensemble pourtant, ainsi qu'ils l'avaient voulu. Et Lucan avait écouté leur dernier souhait, se débrouillant comme il le pouvait, trouvant des amis, perdant des amis, attendant de se sentir prêt pour aimer. Il l'était aujourd'hui, après le fantôme de simples aventures, conscient aussi que rien en ce monde n'était fait pour durer...
Quand Joe parla de Sancho, de Milady, Lucan n'eut aucune réaction visible. Au ranch, à moins d'être un Rhodes, on ne possédait pas son propre cheval, néanmoins au fil des raids et des missions, Lucan s'était accaparé plus ou moins le sien. D'autres le montaient, comme cela avait été le cas lors de la convalescence de l'Indien, mais plus rarement. Certains des cavaliers jugeaient que ça pouvait faire un peu trop “tapette”, un cheval avec des peintures de guerre, même effacées... Il ne tenait pas de longues discussions avec l'animal, il le nommait d'un nom poétique et enfantin. Le hongre y réagissait ou du moins en donnait la sensation, le genre de cheval doux mais avec du coeur. Josephine, elle, humanisait son âne, chose que l'Indien, aussi animiste soit-il, ne comprenait pas. Il ne considérait pas cela comme une folie, plutôt une perte de temps. A elle de se débrouiller avec, cependant... Mais il n'était qu'un sauvage, un homme de nature et de brutalité ayant choisi la solitude plutôt qu'une souffrance de trop. Face à lui, Josephine, jeune, ayant abandonné tout le confort d'une vie disparue de manière bien trop violente quand Lucan, lui, n'avait fait que s'adapter. Ils ne pouvaient voir les choses de la même manière, cela était un fait... ”Tout ce que l'on pourra faire maintenant, c'est tomber.” Il disait cela, le coeur triste, conscient de tout ce qu'il pouvait perdre encore. Et puis il l'attrapa par les épaules, l'embrassa.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Ven 26 Avr - 4:11
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 -
Une de ses mains se pose maladroitement sur son épaule, pour l'aider à garder l'équilibre. Quelque chose d'électrisant dans l'air, et plus encore lorsqu'elle laisse sa seconde main se poser sur sa nuque soutenant ce qu'il avait initié. C'était les seules lèvres qu'elle n'avait jamais embrassées, et de toute sa jeune vie, elle n'avait jamais cherché à posséder les lèvres de quelqu'un avec une telle ardeur qu'elle se découvrait sans la comprendre. Elle maintient son visage si proche du sien, laissant leurs lèvres se rencontrer avec plus d'entrain. Du moins, il la laisse faire, lui qui possédait bien plus de force qu'elle. La maladresse de l'inexpérience n'est que trop perceptible, Josephine, ignorait ce qu'elle faisait, du moins ce qui la prenait d'agir avec aussi peu de retenu. L'embarra , le trouble , l’envie d’avoir plus, tout s’entremêle dans un dédale de penser dont elle a perdu le fil à la seconde. Un long frisson lui parcourt l'échine lorsqu'elle détache sa bouche de la sienne, toujours proche de ses lèvres, la pression dans ses bras toujours présente. Elle reprend son souffle, le regard perdu dans l'incompréhension. Celle de ce qu'elle ressent en elle. Des choses qu'elle ne connaît pas, et qui la font virer au rouge. Entre ouvrant la bouche, son regard croise les yeux sombres de l'homme. Et doucement, elle le libère de son emprise. Vint mourir un souffle dans sa bouche, alors qu'elle baisse les yeux. Le feu aux joues elle vint passer une de ses mains comme pour tenter vainement de chasser la chaleur qui l'avait saisi. "ex..." Elle se mord la lèvre inférieure pour retenir des excuses qu'elle n'avait pas envie de dire. "J'ai pas réfléchit" susurre-t-elle avec une pointe de surprise, comme si elle parlait à elle-même. Elle n'avait pas réfléchi, c'était rare qu'elle arrive à faire taire ses pensées même que quelques instants. C'était peut-être ce qu'il cherchait à dire qu'on était simplement capable de trouver des gens pour s'oublier quelques instants. Ou peut-être pas.
La jeune femme vint remettre une mèche de ses cheveux derrière son oreille, mais le geste étant vint car le vent ne tarda pas à la déloger aussi simplement qu'elle avait pu battre des cils et détourner la tête vers un mouvement qu'elle capta du coin de l'oeil. C'était devenu instinctif, de réagir au moindre mouvement qu'on pouvait percevoir, même infime. C'était comme ça que vous étiez capable de survivre. Rien de plus qu'un monarque. Profitant de l'arrivée des beaux jours pour battre des ailes et vivre ses quelques semaines de vie. "C'est l'ordre des choses." Elle repense à ses mots, tout ce qu'ils peuvent faire c'est tomber. Tomber. Elle se demande un instant si il parle de la mort, ou de le tout, les épreuves qu'ils avaient à subir pour survivre, la perte. "Si tu penses à la chute, tu ne feras que la faire venir plus vite." Un murmure. Une pensée. Ce n'était pas la sienne mais celle de sa mère. À voir un obstacle on ne faisait que foncer plus vite dedans, sans prendre le temps de voir l'ensemble dû parcourt. Elle suit du regard le papillon, qui lui ne ses soucis rien de plus que ce que ses instincts lui dictaient.
Son regard revient sur l'ombre, l'homme. L'étrange impression que le cours de ses pensées est désordonné. "Ça faisait longtemps que je n'avais pas agit sans réfléchir." Un fin sourire se dessine sur sa bouche, triste et heureux à la fois, à cette vérité. En compagnie des gens, elle avait pourtant l'habitude de faire ce qu'elle était supposée faire, son rôle, ses tâches, les ordres, les requêtes.
Le ciel perdit doucement de sa lumière à mesure ou le vent se faisait plus brusque. Elle resserra ses bras autour d'elle, comme pour ajouter une barrière contre cette fraicheur soudaine, probablement trop peu vêtue pour ce genre de changement de température. Et levant les yeux aux ciel, elle ajouta "Il va probablement pleuvoir ce soir." Mais sa voix trembla légèrement. Elle n'espérait que la pluie, mais savait que l'arrivée de la chaleur était un appel à l'orage. Et c'était une chose qu'elle n'affectionnait guère. Alors elle espérait simplement que ce ne serait qu'une averse. N'ayant jamais comprit pourquoi elle avait plus peur des cieux que des morts.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Lun 29 Avr - 13:00
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 -
Ne pas réfléchir, il l'enviait de cela, conscient d'être à côté un animal sauvage, beaucoup trop. Baisser sa garde, Lucan ne pouvait pas. Parfois, il trouvait des compromis, faisait illusion assez mais ne se reposait jamais. Abel Rhodes le prédisait: un jour, cela serait la perte de l'Indien. Lucan ne pouvait qu'acquiescer, conscient de ses faiblesses, de ses fautes, incapable de changer pourtant. Changer, ce serait revenir à se faire écraser par le monde, lui qui ne semblait pas fait pour y vivre. Il se demandait beaucoup à lui-même, il en demandait beaucoup aux autres et en avait honte alors, préférant la solitude. Certains au ranch le trouvaient sage pourtant, amical, de bon conseil. Etrange aussi, bizarre certainement. Jamais Lucan ne les contredisait, incapable lui-même de comprendre ce qu'il était de ce qu'il n'était pas. La seule chose de sûre, c'était que oui, il réfléchissait. Tout le temps, toujours. Avec cela, il pouvait conseiller les autres, agir, obéir aussi, comprenant les tenants et les aboutissants de ce qui était et ce qui n'était pas encore. D'autres mouraient de ne pouvoir faire cela, pas lui. Avoir de l'affection pour Josephine se révélait une chose toute aussi réfléchie que chacune de ses autres actions, rien de plus, rien de moins également. Son humanité, Lucan s'en rendait compte, n'avait jamais été bavarde... Encore une fois, l'homme secoua la tête. Une pensée stupide de visage pâle, s'imaginer que réfléchir à la chute, s'y préparer, invoquait la déchéance. Une pensée chrétienne aussi, cette philosophie que Lucan possédait peu ou prou, pour ne pas dire religion. Dans les yeux sombres, un lac de ténèbres sans vagues, sans tempêtes. Les hommes blancs modelaient un monde à leurs envies depuis tellement d'années, même avec les Rôdeurs, ils continuaient. Beaucoup n'avaient pas de quoi y trouver une place, et Lucan pensa à Almaze, dents découvertes dans un cri silencieux : regarde ma peau, regarde ma taille, si je ne mords pas en premier, je meurs. Pas un mensonge, pas une exagération, juste une triste vérité. Ils pensaient à la chute toujours, les bannis, les proscrits, les différents, et beaucoup d'entre eux survivaient à l'Apocalypse en raison de cela.
Enfin, il parla : ”Si tu écoutes des proverbes restrictifs, tu n'avanceras jamais.” Les nuages au dessus d'eux restaient épars, peut-être pleuvrait-il, peut-être pas. Un grattement pouvait venir à sa porte, cette nuit, une jeune femme terrifiée désirant entrer avant le premier coup de tonnerre. Il y a des oiseaux dans le ciel qui apportent la foudre, aurait murmuré Lucan avant, lorsqu'il croyait encore aux contes. Il n'y arrivait plus, du moins plus de la même façon, ça aussi il en portait la marque sur son visage. Combien de temps on pouvait survivre sans rêve aucun?
”S'il pleut, cela rendra le terrain boueux y compris pour les Rôdeurs.” Le regard de l'homme se porta sur un horizon quelconque. ”Les lents, les autres aussi...” Il continuait de tenir Josephine proche de lui, ne la lâchait pas de son étreinte, sans la serrer pour autant. Le grand géant gardait ses gestes entre douceur et tristesse, certains riaient parfois de lui pour cela. Qu'importe, certains riaient de tout.
”Tu n'es pas un choix fait par dépit.” La phrase lui avait échappé, contrôlée pourtant, après un instant de silence. Des gens pourraient prétendre cela d'eux, de lui, il le savait. ”Pas avec ton regard...” Il ne voulait pas un regard d'amour, il voulait un regard de tristesse, de dignité. Josephine portait cela en elle. Lucan ne le disait pas à voix haute, tout cela, le constatait juste et l'aimait pour cela. Pour d'autres choses aussi, qu'il ne savait peut-être pas encore ou qu'il ne saurait même jamais... Rien de plus, rien de moins.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Sam 4 Mai - 2:37
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
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Restrictif. C'était un mot qui réveillait en elle beaucoup de souvenir. Des choses qu'elle pensait probablement avoir oubliées avec le temps, et dont elle ne put retenir une certaine peine dans son regard, c'était probablement pour cette raison qu'elle détourna la tête, pour fixer le paysage. Amer, qu'elle était de se dire que c'était probablement ce qui résumait le mieux sa vie d'avant. Ceux dont les visages désormais résumés à de vagues souvenirs, qui pensaient qu'elle avait probablement une vie facile avant, n'avaient toujours vu que ce qu'il voulait vouloir. Dans un faible souffle, elle baissa la tête.
Elle n'avait jamais été libre, d'agir ou de faire ce qu'elle avait envie, parfois elle se disait que la chose qu'elle connaissait le moins dans ce monde, c'était elle-même. Sa mère avait forgé une image qui la satisfaisait, elle et non Josephine, qui n'était que trop docile à l'époque pour se rebeller. Elle avait connu, une cage dorée, mais une cage restait une cage. Josephine, elle avait appris à vivre avec des barreaux.
Penser que maintenant avait changé ce n'était pas le cas, après tout, la vie en communauté, impliquait simplement de suivre de nouvelle règles, d'avoir de nouvelles limite. Terrifiée probablement de savoir qui elle était vraiment, au fond, peut-être qu'elle se cachait. "Peut-être qu'on ne m'a jamais donné l'occasion d'avoir une voix." Un murmure, qu'elle ne retient pas. Elle n'était personne, c'était ce qu'elle disait. Et elle n'avait jamais eu la prétention d'être autre chose. Elle vivait des mots des autres, laissant mourir les siens avant qu'ils aient l'occasion de se faire entendre. Bien que parfois, elle savait se faire entendre, mais pour d'autres raisons. Pour avoir un minimum de respect, qu'elle s'estimait à mériter.
Puis elle tourna la tête à nouveau vers lui. Elle comprenait qu'il avait des craintes, dont elle ne pouvait mesurer l'ampleur, au ranch, on vous avait parlé, de ce changement chez les rôdeurs, mais ce n'est plus que des mots que des faits pour elle. Josephine ne croisait plus beaucoup de monstre. Elle était trop ancré dans le centre du camp pour en voir un approcher d'elle. Peut-être qu'elle perdait la main dans cette routine avec les animaux, mais elle préférait ça à continuer d'avoir peur quotidiennement pour elle. "Ce n'est pas vraiment les rôdeurs que je crains." Non, elle avait peur que l'orage arrive avec la pluie. Étrange de constater qu'elle avait toujours plus peur du tonnerre que des rôdeurs. Cependant elle posa sa main sur la poignée tendue de Lucan. Le vent vint balayer leurs corps. Arrachant à la demoiselle un frisson, qui la fit serrer quelque peu sa prise sur le bras de l'homme. "Mais bon, je me ferais violence si un orage arrive." Josephine ne pouvait rien faire de plus. Se mettre dans un coin de sa cabane, trembler, et attendre que l'orage parte. Parfois, elle avait la force de trouver refuge chez Lucan. Mais tout ce qu'elle pouvait faire de toute manière c'était serrer les dents et attendre. Elle essaya de capter le regard de l'homme. "Mais tu as raison, ce sera peut-être mieux pour tous que le terrain soit moins praticable."
Elle se fait timide la main de Josephine, glisse légèrement sur le bras de l'homme alors qu'elle le regarde silencieusement. Puis elle se tend sur la pointe de ses pieds pour poser chastement sa bouche contre la sienne. Un simple geste qui lui disait simplement " Je sais ", car elle se doutait que Lucan, ne prenait pas de décision irréfléchie, il n'était pas comme ça. Elle comprenait sans comprendre ce qu'il voulait lui dire autrement, parfois les gestes étaient simplement plus parlant que des mots. Bien qu'elle était incapable de savoir ce qu'il pouvait voir dans ses yeux à elle. Elle savait parfaitement qu'un regard était parfois bien trop parlant. Pour ceux qui savaient bien observer. Lucan, il avait un regard rempli de beaucoup de choses, ce qu'elle y percevait le plus, c'était cette mélancolie accompagné de quelque chose de bien sombre dont elle n'avait plus eu peur depuis longtemps. Étrangement, cela lui faisait penser aux anciennes mélodies qu'elle jouait sur son violon, ses morceaux tristes mais qui n'en restait pas moins belle pour autant. Il y avait quelque chose de beau, en Lucan. Quelque chose de triste aussi. Une certaines dualité en lui qui parfois était impossible à comprendre. Et Josephine ne cherchait pas à le comprendre, il n'y avait que les fous pour essayaient de trouver des réponses à tout. Ses doigts rencontrent la lanière en cuir qu'il lui avait pris une telle minute auparavant, attirant son regard sur l'objet attaché aux poignées de l'autre. Suivant la ligne du cuir, ses doigts frôlaient la peau de l'homme délicatement. Elle stop cependant son geste sur un mot "Mon regard ? " Ou alors ce n'est qu'un souffle, qu'elle laissait échapper de ses pensées. Surprise même qu'on puisse lui accorder de l'attention à ses yeux qu'elle pensait tomber dans l'oubli. Elle avait appris à être vu, sans réellement qu'on fasse attention à elle, une invisible qu'elle aimait pensé, bien qu'elle sût que ce n'était qu'une manière de parler. Elle savait, au fond d'elle, que Lucan n'était pas le genre de personne à faire des choix par dépit, encore moins lorsque cela concernait une autre personne, lui qui cherchait tant la solitude. Mais, Josephine était sans prétention aucune. Si les yeux de Lucan lui parlaient, elle ne s'était pas dit que les siens faisaient de même. "Le regard est bien plus éloquent que les mots, j'imagine. " Un murmure qu'elle lui adresse sans réellement le faire, une pensée qu'elle lui offre en portant à nouveau son regard vers le sien.
Et lorsque vint raisonner à ses oreilles des bruits de sabots, elle vint simplement faire un pas en arrière, tenant toujours le poignet de l'homme dans sa main. " Tu as fini avec les clôtures ? " Il n'y avait pas de peur dans sa voix. Bien que Josephine ne s'aventurait jamais réellement dans les pâturages. C'était peut-être son problème à Josephine, souvent, qu'elle avait la sensation de ne jamais être à sa place. À trop être seule, elle avait fini par avoir l'impression d'imposer sa présence aux autres. C'était probablement pour cette raison qu'elle passait la majorité de son temps dans les étables et les écuries. Une simple question qui résumait parfaitement ses insécurités qu'elle n'exprimait jamais.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Lun 6 Mai - 16:29
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
Les clôtures sont plus loin derrière eux, elle l'avait trouvé face au ranch, marchant pour rentrer. Oui, il en avait terminé, et Josephine le savait. Cela voulait dire qu'elle demandait autre chose, qu'il rentre avec elle peut-être, côtes à côtes. Ils étaient rares, les gens marchant côtes à côtes dans le ranch. On pouvait avoir de l'affection pour quelqu'un, si l'on voulait plus alors il fallait accepter. Accepter la mort, la sienne, celle de l'autre, peu importe. La mort juste, quelqu'un qui ne revient pas que l'on sache ou non pourquoi. Cela traumatisait même les coeurs les plus forts, surtout les coeurs les plus forts, quoi qu'on en dise. Alors on préférait des rencontres passagères, des étreintes et puis voilà. Peut-être aimait-on différemment selon les refuges? Les règles étaient différentes à Olympia, la sécurité aussi. Il y avait les maisons, il y avait les murs. Au ranch, juste ce qu'ils construisaient, ce qu'ils récupéraient. La bâtisse, elle, appartenait aux Rhodes, ne comptait pas. Pour les pauvres diables de la Carrière, cela devait être pire...
”Rentrons.” Parler au pluriel plutôt qu'au singulier, de simples petits détails. Sa sauvagerie à lui restait violente, il grognait tel un loup furieux face à ce qu'il rejetait. Rejeter, un pouvoir immense pour lui qui avait aussi souffert de ne pas avoir de voix. C'était ainsi que l'on payait des origines métissées, c'était ainsi que l'on payait une différence, un physique disgracieux. Pour autant, Lucan ne rejetait pas Josephine, refusant juste de la laisser s'approcher de ses propres blessures. Garder les choses à distances encore et toujours, garder les gens à distance plus encore. On le lui reprochait, qui avait cependant assez de bonté en lui pour permettre de pardonner des blessures encore sanguinolentes? Pas lui... Et peut-être que s'il a mis ce lien, là, à son poignet, c'est pour que Joe puisse s'y raccrocher un peu. Juste assez pour ne pas se faire mordre, oui, juste assez... Il pense à l'orage sûrement à venir, ne sait pas quoi ajouter de plus. Parfois, la jeune femme gratte à sa porte lorsque cela tonne trop, parfois elle n'en a pas la force.
”Je crois que j'ai peur des portes qui s'ouvrent, maintenant”. La confidence lui a échappé, cruel. Un rôdeur a ouvert une porte devant lui, un rôdeur a brisé ce qui devait être un abri précaire. Il y pense chaque fois que sa propre main se pose sur une poignée désormais, chaque fois qu'il ferme les yeux aussi. Lucan aimerait penser à autre chose... Cela ne s'explique pas, comme les orages. A force de marcher, ils arrivent devant la cabane de l'homme. Ils entrent, Josephine le suit, peut voir que quelque chose a changé. Le lit fait face à la porte désormais, pour que le plus possible, les yeux de Lucan ne puissent quitter la poignée...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Mer 8 Mai - 1:25
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
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Le vent vint les balayer à nouveau, arrachant un frisson au corps de Josephine, qui ne semblait pas apprécier cette soudaine fraicheur, alors que la journée n'avait été qu'un large soleil. Elle vint se protéger avec ses bras, comme si l'épaisseur de ceux-ci serait capable de la maintenir au chaud. Le printemps était présent, mais encore stigmatisé par cet hiver qui n'était pas tout à fait partie. Et le vent, ne semblait ne voulait que perpétuer le froid sec qu'ils avaient subi pendant des mois. Lorsqu'ils reprirent le chemin vers les habitations, Josephine resta silencieuse. Elle serra les dents lorsque sa jambe rencontrait des crevasses qui la forçaient à brusquer quelque peu les articulations de son pied. Elle ne s'en plaignait plus, des douleurs qu'elle avait l'habitude de sentir dans son corps. C'était ça la survit, être capable de se dépasser, être capable de faire avec ce qu'on avait, être capable de serrer les dents. Si on devait attendre auprès des autres, ce n'était finalement qu'un risque inutile. La survie dépendait de ses capacités, et non pas reposer sur celle des autres. Mais les mots de Lucan ne la rassuraient que peu. Elle avait eu vent de ce qui s'était passé, sans détails, simplement les grandes lignes. Et elle savait parfaitement que tout serait différent. Que tout ce que les gens pensaient acquisse devaient désormais évoluer.
" je pense.... " Elle prit une inspiration, et réfléchit quelques instants. " La peur, ça nous rappelle juste qu'on est encore là. Vivant. " Puis elle se tut. Ce n'était probablement pas le meilleur des moteurs de la survie, la peur. Mais elle, au moins, gardait les sens en alerte. À se sentir en sécurité, on pouvait simplement perdre des réflexes qui seraient capables de préserver une vie. Bien qu'elle se serait passé d'avoir peur des orages, depuis qu'elle était petite. Car elle n'avait jamais trouvé quelque chose de plus fort pour lui faire oublier les coups d'éclat du ciel. Mais les orages, étaient moins courant que les poignée de portes.
Il était inévitable, de ne pas voir le changement dans la demeure de Lucan. Bien qu'elle lui emboitât le pas, elle ne put avoir le souffle coupé, simplement en constatant ce que cela impliquait. Elle fit quelques pas dans sa demeure. S'approchant du lit, puis faisant face à la porte. C'était simplement évident. " Tu dois avoir du mal à fermer l'oeil la nuit... " S'il gardait la source de sa peur, en face de lui, c'est qu'il devait la regarder jusqu'à l'épuisement. Prenant une profonde inspiration, elle laissa simplement son regard se poser vers Lucan. Elle comprenait ce qu'une peur pouvait faire sur l'esprit, et le corps. " Lorsque j'entends un orage, je n'arrive pas à penser à autre chose. Alors j'imagine que pour toi... " d'un geste de main elle montre la porte. Laissa simplement en suspens le reste de sa phrase. Un souffle s’extirpe de sa bouche, laissa sa main se poser sur son front pour se perdre quelques instants dans ses cheveux, essayant naïvement de remettre de l'ordre dans sa chevelure. Puis elle vint simplement prendre timidement l'une des mains de l'homme entre les siennes, venant effleurer du bout des doigts la peau de son poignet. " Tous les êtres vivants éprouvent de la peur en présence du danger. Le vrai courage consiste à faire face malgré la peur, et tu n'en manques pas. " C'était la seule phrase qu'elle avait trouvée à ajouter. Citant l'un des livres qu'elle avait lus lorsqu'elle avait été en âge de choisir ses lectures, des histoires, des contes peut-être. Mais c'était des mots qu'elle avait su graver dans son esprit, comme des mots pour se donner du courage. Un conte pour enfants, bien qu'elle savait qu'elle ne trouverait pas de chemin pavé doré pour aller trouver le magicien d'oz et faire un souhait.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Sam 11 Mai - 14:36
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Il retire sa main, refuse qu'elle le touche. Dans les yeux sombres, de la colère :a -t-il envie de l'écouter parler? Non. Joséphine raconte sa peur à elle, le dit elle-même : celle de Lucan, elle ne l'imagine pas. Il ne lui demande pas de l'imaginer, de se mettre à sa place à lui. Les traumatismes, on les vit ou on ne les vit pas, voilà tout. Elle frissonne, comme poursuivie par le vent même à l'intérieur de la cabane. Le vent du sud, pas une vraie tempête. Il ne porte pas l'hiver dans son souffle, pas même aux mois les plus froids. Les mois les plus froids, Lucan a découvert ici qu'ils ne voulaient rien dire. Pour lui, au ranch, l'hiver n'existe pas. Pas de neige, pas de blizzard, rien... Ici, il n'y a pas la saison des hivers, juste celle des tornades. L'homme grogne encore, animal. Pourquoi les gens aimaient-ils temps parler de courage? Une perte de temps, qu'ils laissent les beaux mots aux beaux livres, aux contes et aux histoires. La peur de Lucan est maladive, viscérale, ne se raccroche à rien de concret. Il se fiche que cela le rende encore plus incompréhensible aux yeux des autres, il se fiche que cela l'infantilise ou non, n'a pas de comptes à rendre du moment que cela ne met en danger ni le ranch, ni lui. Avoir du mal à fermer l'oeil la nuit? Pas plus que d'habitude. Pas plus que lorsqu'elle lui a demandé de dormir ici, avant son départ en raid, quand Lucan passa la nuit sur la chaise peu confortable pour lui laisser le lit. La faire dormir ailleurs avec sa jambe, inutile d'y penser. On dormait mal depuis l'Apocalypse en général : les deuils vécus, la vie à mener entre survie et petits espoirs... Et tout était tellement déséquilibré qu'il en devenait impossible de rendre un quotidien plus confortable. Pas quand les règles changeaient de visages selon les jours, les années. Les règles, la mort avec elles...
”La peur ne rappelle rien, il n'y a pas le temps quand on l'éprouve.” Lucan est en colère, cela se voit dans ses yeux. Une colère froide, glacée. Se souvenir que l'on est vivant, pourquoi faire? L'Indien dispose de trop peu de temps déjà pour accepter d'en perdre plus encore avec des questionnements pseudo-philosophiques. Sa colère est aussi celle de l'homme lettré, des classes auxquelles il a assisté, de ses diplômes aussi. Il en a vu et lu assez dans sa vie pour ne pas qu'on lui inflige des généralités. Rageur, l'homme attrape un livre. Le geste est délicat pourtant, montre sa maîtrise de la colère. Il ne la porte pas sur des objets, il ne la porte pas sur la jeune femme. Lucan n'est pas quelqu'un qui frappe, sans raison ou avec raison. Il a failli avec Abel une fois, il ne recommencera plus.
”Et ma peur ne deviendra jamais un auto-apitoiement.” Cela non plus, il ne voulait pas. Il réglait les choses seul à seul avec lui-même, refusant qu'on le plaigne, l'encourage ou le console. Même Adam ne réussissait ce genre de choses avec lui, la solitude définissait Lucan de bien des façons. Il pensait à autre chose dans ses peurs, il pensait à la voix rauque d'un homme, à l'accent hispanique, lourd, menaçant aussi qui pointait entre les mots. Cet homme, Lucan le retrouverait, le tuerait. En 9 ans de désastre, il avait déjà tué pour moins que cela... Il ouvre le livre, parcoure l'histoire familière dans les phrases que ses yeux captent. Et puis, enfin, l'homme relève la tête, regarde Josephine.
”Tu n'as pas besoin de me parler de la peur, de ce qu'il peut y avoir ou non derrière. Elle ne me poussera pas au suicide par fatigue ou par désespoir.” pas comme ceux que la jeune femme avait du endormir sans choix aucun si ce n'est le leur.
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Lun 10 Juin - 20:18
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 -
Il s'extirpe de sa bouche se souffle, avec difficulté, car elle-même ne sait pas quoi dire de plus. Elle avait simplement parfois l'impression qu'ils ne parlaient pas la même langue, elle et lui, ironiquement. Mais il n'avait rien d'ironique, ou d'amusé, ce souffle, ni même las. Elle fit simplement un pas en arrière. Cherchant d'une certaine manière à ne pas se sentir visé dans les mots de Lucan. Mais c'était difficile. Car c'était comme si elle se prenait avec des mots un coup mal placé, une chose qu'elle lut avait confié qui se retournait quelque peu contre elle. Je mens, mais mes mensonges deviennent des vérités. C'était cette phrase peut-être qui définissait le mieux la survivante. Des mots qu'elle n'avait jamais lu avant que le monde change, mais sur lesquelles elle était tombé par hasard dans une maison vide de toute vie, si ce n'était elle. Elle avait pris le temps de lire, dans cette période où elle ne savait pas ce qu'adviendrait-elle. Ces mois, où elle n'avait fait que vagabonder. Elle aurait préféré oublié, ce point, le fait qu'elle avait simplement contribué à la disparition de nombreuses vies, qui n'était pas assez fort pour supporter un monde, qui ne faisait qu'engloutir quotidiennement de nouvelle vie, et ne laisser que les morts prendre doucement le pouvoir. Alors elle baisse la tête, Josephine, coupable, laisse l'une de ses mains passer sur sa bouche alors qu'elle fixe le sol. Si elle l'avait été sensible, ça faisait longtemps qu'elle avait appris à ravaler les remords et ne plus pleurer ses actes. Mais elle ne pouvait pas ignorer le poids que cela provoquer en elle. Parfois, elle ne se sentait simplement pas la force de le porter. C'était pour cela qu'elle cherchait à oublier, ignorer certaines choses. " D'accord. Si tu le dis..." Murmura-t-elle. Simplement. Sentant sa main se mettre à trembler sans qu'elle ne puisse y faire quelque chose, elle se contenta de la poser sur la table derrière elle. Forçant le geste à cesser en usant de son poids.
" Le monde aurait pu être simple... " Le monde aurait pu être simple comme le ciel et la mer. Et si le ciel était à la portée de tous. Josephine avait ce pressentiment, une sensation qui ne lui arrachait pas de tristesse, mais qui était comme quelque chose qu'elle savait au plus profond d'elle. Sans savoir pourquoi elle utilisait les mots des autres parfois pour s'exprimer. Elle marque une pause, ne sait pas réellement si elle lui parle, si elle se parle à elle-même, ou si ce n'est simplement qu'une pensée qu'elle est incapable de garder pour elle. Un rire faible et triste franchissant finalement sa bouche, alors qu'elle ne regarde toujours pas l'homme en face d'elle. "... Mais ça n'a jamais été le cas." Le monde n'avait jamais été simple, et maintenant ne nourrirait jamais la prétention de l'être. Le monde rendait simplement les décisions plus violentes, plus dures à supporter. Certains n'avait simplement pas le courage de les affronter, d'autres par la chance d'y survivre. Tout n'était qu'un combat, sans fin. C'était comme parler avec l'homme, ça aurait pu être simple. Mais c'était simplement comme marcher sur des oeufs. Elle ne savait jamais comment il allait agir, ou entendre ses mots. Et finalement, si certains auraient pu essayer de faire quelque chose pour changer ce fait, elle avait simplement décidé de le laisser entendre ce qu'il voulait entendre. Elle n'était pas là pour le changer, comme personne n'était là pour lui remettre à elle les pieds sur terre. Elle vivait qui dans des illusions, parfois. Elle se contentait simplement d'être là. C'était bien assez suffisant, non .
Lucan Longshadows
Riders + j'peux pas j'ai poney
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Mar 11 Juin - 14:32
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
Il ne voulait pas entendre de mots spécifiques, ne désirait pas être rassuré, consolé. Modelé par la violence du monde du simple fait de ses nombreuses différences, Lucan avait appris à se construire par la solitude plus que les mots. A présent, la violence était partout, il rêvait encore à cet ermite étrange que l'homme avait pu être quelques années, savant cependant que ce genre de chose n'était plus possible. Ses mains étaient grandes, il avait déjà frappé des gens avec, tué aussi. De par sa carrure, son regard, on imaginait Lucan violent. Parfois il l'était, parfois non et plusieurs choses se battaient en lui, en eux tous. En Josephine aussi. Il fallait apprendre comment ne plus être seul, comment continuer à l'être aussi en même temps. S'empêcher de se détruire, parce que les gens mouraient, parce que des gens que l'on appréciait mouraient. Que l'on aimait. Les seuls amis capables de survivre étaient ceux que l'on lisait entre les pages et les chapitres, ceux qui se cachaient derrière la couverture de romans quelconques. Ceux là leurs survivraient tous... Un soupir lui quitta le coeur sans parvenir à sa gorge pour autant. D'un semblant d'étagère, Lucan tira un pot de viande séchée. Il la faisait lui-même quand il le pouvait : les portions étaient tellement déshydratées qu'elles se gardaient longtemps ainsi. Certes, à manger ce n'était pas des plus agréable avec une viande sans goût, plus proche du cuir que d'autre chose, néanmoins cela nourissait, occupait également.
”Imagine que c'est un chewing-gum parfum fraise, mais n'essaye pas de faire de bulles avec”, conseilla l'homme avec une pointe de cynisme, mettant le pot sur la table près de Josephine. Lui même prit un morceau. Il gardait cela pour les raids d'habitude, mais n'avait pu y retourner depuis un moment... Un monde simple, Lucan ne parvenait à l'imaginer. Un monde d'histoires, de romans, il comprenait, un monde simple non. Comment se construisait-on dans un tel univers? La douleur jouait un rôle, les joies éphémères aussi, il fallait apprendre à tomber tout autant qu'apprendre à se relever. Parfois, on ne se relevait pas, parfois il y avait des injustices, des vies beaucoup plus courtes que d'autres. Des choses horribles, tellement horribles qu'il était aisé de ne pas y croire. Que raconterait-on de l'histoire du monde dans quelques années, de toutes les guerres, des génocides? Quel regard les jeunes générations, celles ayant grandi avec la menace des infectés, du cannibalisme et de la violence constante, pourraient-elles y porter? Non Lucan n'espérait rien du monde, pas même une simplicité illusoire. Au fond, l'Indien savait que lui-même ne parviendrait à survivre si les choses se devaient d'être ainsi : simples. Il avait déjà quitté la civilisation une fois par crainte de cela...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Ven 5 Juil - 18:27
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
2019 - Josephine, elle n'avait toujours été que trop petite pour ce monde, c'était ce qu'elle avait toujours pensé de ce monde. Non pas en taille, bien qu'elle ne se distingue en rien de par Sa Grandeur, mais par l'importance qu'elle avait pu présenter aux yeux des autres. Avant, ce n'était qu'une " fille ce" que les gens ne pensaient pas capable de faire autre chose que d'user des avantages de sa famille financièrement, bien qu'elle ne l'ait jamais fait. Désormais, elle n'était toujours personnes, si elle venait à disparaitre, son existence même serait tout simplement oubliée de ses pairs, et pourtant, elle n'avait en rien le coeur chagriné par cette pensée. tout le monde oubliait les animaux qui disparaissaient tout simplement du monde, à l'abri des regards, personne ne pensait à la poule dont ils avaient coupé la tête avant d'en manger des semaines après. Non, tout finissait simplement par sombrer dans l'oubli. celui des siens, dont les traits des visages devenaient chaque jour un peu plus flou. Celui des morts, rongé par la pourriture ne laissant que des cauchemars marcher sur terre. Celui de soi, car personne n'aurait imaginé être là où il en était à ce jour. Mais Josephine s'en fichait, elle avait déjà presque fait oublier son prénom, lorsqu'elle avait compris qu'elle n'était pas la personne que Josephine Walter aurait voulu être. La fatigue n'était que trop pressente, dans un aussi petit corps que pouvait être celui de Josephine. Et pourtant, la jeune femme s'évertuait à prétendre que ce n'était pas le cas. Peut-être qu'elle voulait simplement montrer qu'elle était autant digne que les autres d'êtres debout, ou alors c'était parce qu'elle s'était autant menti à elle-même qu'elle avait survécu aussi longtemps. Un mystère qu'elle ne serait pas capable de répondre, à quiconque et encore plus à elle. Lentement, elle fait un pas en arrière, laissant transparaitre un léger rictus, signe d'une douleur qu'elle avait du mal à oublier " Merci" laissa-t-elle échapper de ses lèvres en fixant quelques instants de pot rongé par le temps. elle vint saisir le morceau de viande séché et dans un sursaut, redressant le regard vers l'homme, elle ajouta. "J'ai jamais réussi à faire une bulle avec un chewing gum." elle vint laisser mourir un rire nostalgique entre ses lèvres. puis laissa son regard tomber dans le vide. "Je comprenais pas, comment les autres arrivaient à faires. Alors un jour, j'ai tout simplement mis tout le paquet dans ma bouche… et j'ai failli m'étouffer." Sourire triste à la bouche, portant le morceau de viande entre ses lèvres pour en arracher d'un geste sec un bout. mâchant pensive, et reprit lorsqu'elle avala la nourriture. "Parfois, j'aimerais juste oublier le passé." Évidemment, elle ne parlait pas de cette anecdote, mais celle qu'il avait souligné quelques paroles d'avant. Ce qu'elle avait fait. "Mais j'suis probablement naîve de croire que c'est possible." Ajouta-t-elle en glissant le reste du morceau de viande dans sa bouche.
Lucan Longshadows
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe Ven 9 Aoû - 11:45
Lucan Josephine «A time to be courtin' a girl of your own »
Oublier le passé, Lucan sait que son regard est dur lorsque l'on parle de telles choses, qu'il y a du poison dans ses yeux et dans son ombre. Il porte un poids sur les épaules que d'autres ne peuvent comprendre peut-être, et cela le rend brutal, et cela le rend cruel. Oublier le passé, une bêtise. Lorsque Josephine dit cela, l'homme la regarde sans affection aucune. Il y a comme une blessure soudain, une rage aussi. Il pense à chacun de ses souvenirs, à une berceuse ojibwe, aux tenues que portaient sa mère parfois et il souffre de s'en rappeler évidemment mais s'il ne le fait pas, qui d'autre le peut? Le monde est mourant, mais Lucan porte un héritage malgré tout. Bien avant l'arrivée des zombies, les Indiens des différentes tribus étaient comme des fantômes déjà sur leurs propres terres. Alors il est là, il survit, fait tout pour qu'on ne les oublie pas car un peu de leur sang coule dans ses veines à lui. Il continue à parler les dialectes qu'il connait, à raconter les histoires, les légendes. Parfois il fredonne aussi, pour lui, pour les autres quand on le lui demande. Pas des chants de cow boys, de ranchers, mais des chants de la Terre et du Ciel, de leurs Enfants qu'il n'oublie pas.
”Ne mets pas tout le pemmican dans ta bouche alors, c'est une denrée rare” conclut-il, sec. Oui il y a de la brutalité en lui, oui il ne sait et ne veut s'en défaire, cela est ainsi. Porter le poids des choses, porter le poids des gens. Porter le poids des monstres aussi, des contes et puis des légendes. Il s'étend sur son lit finalement, il y a des mauvais esprits dans sa tête et il le sait. Il ne les combat pas, il les écoute, les laisse aller. D'une certaine manière, Lucan est en paix avec eux.... ”Le passé me manque, je me parle à moi-même dans des langues que les autres ne comprennent pas parce que c'est peut-être la dernière fois qu'on les entendra. Je suis un fantôme condamné, j'ai un héritage, je le transmets et chacun de mes actes porte des conséquences. Ainsi en est-il...” Et la logique de la chose est douloureuse, lui qui n'a pas grandit dans une tribu, dans une réserve, ne visitant cela que pour rendre visite à ce côté de la famille. Pour sa grand-mère, cela était sans importance. Elle lui disait qu'il avait des yeux Cree, que rien ne lui enlèverait cela. Elle ne s'était pas trompé, car avec l'Apocalypse, Lucan avait perdu bien des choses, bien des gens, mais surtout pas son regard...
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Sujet: Re: A time to be courtin' a girl of your own - Joe